Étudiant en France
Un étudiant en France est une personne engagée dans un cursus d'enseignement supérieur en France. Afin d’être exhaustif, il est possible de l’associer à toute personne suivant un cursus de formation initiale post-secondaire, relevant ou non de l’enseignement supérieur. On le distingue ainsi de l'écolier, du collégien, du lycéen ou encore de l'apprenti (hors supérieur).
La formation par l'apprentissage « étant l'une des modalités » de la formation initiale, une personne engagée en formation initiale au sein d'un cursus d'enseignement supérieur ayant signé un contrat d'apprentissage est considérée comme étant « étudiant » par le ministère chargé de l'Enseignement supérieur[1],[2],[3]. L'étudiant en contrat d'apprentissage doit alors s'acquitter de la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC)[4],[5].
En France, l'accès à l'université est de droit pour les titulaires du baccalauréat ou de DAEU. Il n'y a pas de sélection, à l'exception de certaines filières médicales, et de l'université Paris-Dauphine qui a reçu une autorisation spéciale par décret.
Répartition
[modifier | modifier le code]Entre la rentrée scolaire 2018-2019 et 2008-2009 (cf. tableau ci-dessous), le nombre d'inscrits en licence a augmenté de 23,37 %, en master de 23,36 %. L'augmentation du nombre d'inscrits en licence peut s'expliquer par l'accroissement du taux de fécondité entre 1999 et 2004 (cf. Natalité en France). Le nombre d'inscrits en doctorat a diminué sur la même période de 21,11 %.
Rentrée scolaire | Licence | Master | Doctorat |
---|---|---|---|
2018-2019[6] | 1 035 700 | 579 800 | 56 800 |
2017-2018[7] | 1 010 200 | 574 100 | 57 900 |
2016-2017[8] | 994 100 | 571 172 | 58 300 |
2015-2016[9] | 967 000 | 566 500 | 59 700 |
2014-2015[10] | 921 700 | 548 900 | 60 700 |
2013-2014[11] | 901 500 | 536 400 | 61 700 |
2012-2013[11] | 879 800 | 520 400 | 62 500 |
2008-2009[12] | 839 500 | 470 000 | 72 000 |
2007-2008[12] | 857 500 | 475 000 | 70 000 |
2006-2007[12] | 886 000 | 482 000 | 71 500 |
2005-2006[12] | 911 500 | 481 000 | 72 000 |
À la rentrée 2009, sur les 2 316 103 étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur en France métropolitaine (2 278 073) et dans les DOM (38 030)[13],
- 1 444 583 (62,4 %) étaient inscrits dans une université ou établissement assimilé, dont 118 139 (5,1 % du total) en institut universitaire de technologie (IUT)
- 240 322 (10,4 %) étaient inscrits en section de techniciens supérieurs (STS)
- 81 135 (3,5 %) étaient inscrits en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE)
- 118 341 (5,1 %) étaient inscrits dans une formation d'ingénieurs (y compris les grandes écoles et les formations d'ingénieurs en partenariat)
- 116 303 (5,0 %) étaient inscrits dans une école de commerce, gestion, vente et comptabilité
- 345 347 (14,9 %) étaient inscrits dans d'autres établissements publics et privés, par exemple dans une école paramédicale ou sociale (137 165), une école supérieure artistique et culturelle (66 479)[14]…
Bourses
[modifier | modifier le code]En 2008-2009, 526 600 étudiants bénéficient d'une bourse étudiante sur critères sociaux, dont 390 000 sont inscrits à l'université.
Il existe sept échelons. L'échelon 0 permet d'être exonéré de droits d'inscription (15 % des étudiants) et ne donne donc pas droit à une bourse mensuelle. Un dixième mois de bourse a été mis en place en 2011. Pour l'année 2010-2011, les montants annuel des bourses vont de 1 525 € (échelon 1) à 4 370 € (échelon 6)[15].
En 2018-2019, les montants annuels vont de 1009 euros (échelon 0 bis) à 5551 euros (échelon 7). Il y a donc 8 échelons désormais[16].
Financement des études supérieures
[modifier | modifier le code]L'accès aux universités françaises est accessible aux étudiants détenteurs d'un baccalauréat ou équivalent. Les frais de scolarité varient fortement selon la nationalité de l'étudiant et le type d'établissement (de 170 € par année pour un étudiant français ou citoyen d'un pays de l'Union européenne inscrit dans une licence d'une université publique[17] jusqu'à plus de 60 000 € pour les grandes écoles de commerce[18]).
À titre de comparaison, les frais de scolarité pour un étudiant non étranger dans une université publique sont de l'ordre de 0 € en Suède[19], moins de 2 € en Algérie[20], 30 à 75 € par semestre en Norvège, 60 € à 200 € en Allemagne[21], 100 € à 300 € en Turquie[22], 0 € à 835 € en Belgique francophone[23], 500 € à 1 300 € en Espagne[24], 647 à 1 500 € en Roumanie[25], 900 € à 1 300 € en Italie[26], entre 1 300 € et 7 000 € au Canada[27], 3 000 € environ au Japon[28] et une moyenne de 9 000 € aux États-Unis[29].
Une partie des étudiants exerce un emploi en parallèle de leurs études. Cependant, un avis officiel avertit en que le travail salarié des étudiants, lorsqu’il dépasse une certaine durée, « ce qui est souvent le cas pour ceux qui ne disposent pas de bourses suffisantes ou d’aides familiales, leur fait courir un risque accru d’échec dans leurs études »[30].
Les frais de scolarité pour les étudiants étrangers en France ont très fortement augmenté à la rentrée 2019, passant à 2 770 euros en licence (contre 170 € auparavant), 3 770 € en master ou en doctorat (contre 243 euros et 380 euros auparavant)[31]
En 2019, le gouvernement supprime 35 millions d’euros du budget de la vie étudiante[32].
Précarité
[modifier | modifier le code]20,8 % des étudiants vivent dans la pauvreté en 2019, selon l'Insee ; un nombre en augmentation, puisqu'il se situait à 17,2 % en 2002, 18,4 % en 2008, et 19,8 % en 2011[33]. Pour 2019, le coût de la rentrée étudiante s’élevait à 2 285,26 €, en hausse de 1,96 % par rapport à 2018. La FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes) relève que chaque année ce coût augmente (notamment à cause de l’inflation et de la hausse des loyers)[33].
L’Observatoire de la vie étudiante (OVE), dans un rapport publié en 2019, indique que 13,5 % des étudiants renoncent à des soins pour des raisons financières. D'après une enquête I-Share publiée en , un étudiant sur cinq aurait eu des pensées suicidaires[33].
Le 8 novembre 2019, Anas K., un étudiant lyonnais, membre de Solidaires étudiant-e-s s'immole par le feu devant le bâtiment du CROUS de Lyon, voulant dénoncer ainsi la précarité à laquelle il était confronté[34]. Il a écrit quelques minutes avant son geste un message publié sur Facebook où il décrit sa situation financière qui l'a mené à ce geste : « Cette année, faisant une troisième L2, je n’avais pas de bourse, et quand j’en avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ? ». Il revendique dans cette lettre l'instauration d'un « salaire étudiant »[35].
S'ensuit une mobilisation contre la précarité étudiante avec notamment plusieurs journées d'actions : le 12 novembre (une quarantaine de rassemblements)[36], ainsi que le 26 novembre, appelé par l'ensemble des organisations étudiantes la FAGE, l’UNEF, Solidaires étudiant-e-s, L’Alternative, la FSE. Cette intersyndicale demande « un plan d'urgence » passant par l’augmentation des bourses étudiantes d’« au minimum 20 % », l’augmentation du nombre de logements en cité universitaire et le gel puis la baisse des loyers en cité universitaire[37].
L'enquête 2020 de l'Obervatoire de la vie étudiante (OVE) sur les conditions de vie des étudiants montre une transformation du budget des étudiants à la suite de la crise sanitaire : 36 % des étudiants qui exerçaient une activité rémunérée ont été contraints d’arrêter (occasionnant une perte estimée de 274 € par mois) et 33 % des étudiants déclarent avoir rencontré des difficultés financières durant le premier confinement.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « Question n°10772 - Assemblée nationale », sur questions.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
- « Les étudiants en apprentissage dans l’enseignement supérieur : effectif, profil et réussite », sur enseignementsup-recherche.gouv.fr, (consulté le ).
- « Article L841-5 - Code de l'éducation - Légifrance », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- « Formation en alternance », sur Ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, (consulté le ).
- « Étudiants, cinq questions à vous poser avant de vous lancer dans l’alternance », sur economie.gouv.fr (consulté le ).
- « inscrits 2019 tableaux et annexes ».
- « inscrits tableaux 2018 ».
- « 2016 - 2017 - tableaux ».
- « NF 2016-06 - Effectifs univ 2015 - 2016 ».
- « inscrits 2015 ».
- « inscrits 2014 ».
- « Les chiffres de la rentrée universitaire 2008-2009 », sur Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (consulté le ).
- Sans double compte des formations d'ingénieurs dépendantes des universités, des INP, des universités de technologie et des IUFM intégrés dans une université. Voir MERS (09-2010) p. 165 & 167
- MERS (09-2010) p. 165. Le total des inscriptions (2 346 031) est supérieur au nombre d'étudiants inscrits en raison des doubles inscriptions de certains étudiants.
- Montant des bourses en 2010-2011
- Thomas Chenel, « Comment obtenir une bourse étudiante ? », Argent : infos et conseils pour gérer mon budget au quotidien, (lire en ligne, consulté le )
- « Coût d'une inscription dans l'enseignement supérieur », sur service-public.fr (consulté le ).
- Dorian Zerroudi, « Frais de scolarité : le prix d'une école de commerce en 2024 (analyse, évolutions...) », sur Misterprepa, (consulté le ).
- « Frais de scolarité et frais d'études en Suède », sur studentum.fr (consulté le ).
- « Étudier à Alger, au cœur de la culture maghrébine », sur Le Figaro Etudiant, (consulté le ).
- « Étudier en Allemagne: Frais de scolarité et bourses », sur studentum.fr (consulté le ).
- « Étudier en Turquie – Institut Français de Turquie » (consulté le ).
- « Une année dans l’enseignement supérieur coûte jusqu’à 10.000 euros », sur Le Soir, (consulté le ).
- « Coûts des études, bourses, jobs… quel budget pour l'Espagne ? », sur L'Etudiant (consulté le ).
- « Romania - National Student Fee », sur eurydice.eacea.ec.europa.eu (consulté le ).
- « S'inscrire aux universités en Italie », sur etudionsaletranger.fr (consulté le ).
- « Frais de scolarité par université », sur Universités Canada (consulté le ).
- (en-GB) editor, « Japanese universities to raise international student fees », sur ICEF Monitor - Market intelligence for international student recruitment, (consulté le ).
- (en-US) « Average Cost of College by State [2023]: Tuition + Fees », sur Education Data Initiative (consulté le ).
- Serge Halimi, « Une tuerie », sur Le Monde diplomatique, .
- « "Bienvenue en France" aux étudiants étrangers, vraiment ? », L'Obs.
- « Le gouvernement retire 35 millions d’euros au budget des étudiants », sur Public Senat, (consulté le ).
- « Étudiant immolé à Lyon. Sept chiffres qui montrent l'ampleur de la précarité étudiante », sur Ouest-France.fr, .
- « Ce que l'on sait de l'immolation par le feu d'un étudiant à Lyon », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « Qui est Anas K., l’étudiant de 22 ans qui s’est immolé devant le Crous de Lyon ? », sur L'Obs (consulté le ).
- « "La précarité tue" : mobilisations partout en France après l'immolation d'un étudiant à Lyon », sur franceinter.fr, (consulté le ).
- Ouest France, « Précarité étudiante : une intersyndicale appelle à manifester le 26 novembre », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- MERS (09-2010) « Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche (RERS 2010) », Ministère de l’éducation et de la recherche scientifique, sept. 2010, 407 p.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- www.etudiant.gouv.fr Le portail étudiant du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.