Billet de 200 euros
Le billet de 200 euros (200 €) est le sixième billet en euros par ordre croissant de valeur. Mis en circulation en 2002, il est utilisé par 332 millions de personnes dans les 22 pays[1],[2] dont l'euro est la monnaie unique (dont 20 pays qui l'ont adopté officiellement).
C'est le deuxième plus grand billet d'euro, mesurant 153 sur 82 millimètres et de couleur jaune. Il représente une arche d'art nouveau sur le recto et un pont d'art nouveau sur le verso (entre les XIXe et XXe siècles).
Le billet de 200 euros possède de nombreuses caractéristiques de sécurité telles qu'une pastille holographique, un filigrane, de l'encre ultra-violette et des micro-impressions, qui certifient son authenticité.
En juin 2012, il y avait environ 187 millions de billets de 200 euros en circulation au sein de la zone euro.
Histoire
Avant l'introduction
L'euro a été mis en place le 1er janvier 1999[3]. Il devint alors la monnaie de plus de 300 millions de personnes en Europe[3]. Pendant les trois premières années d'existence, l'euro était une monnaie « invisible », uniquement utilisée en comptabilité[3]. L'euro liquide fut officiellement introduit le 1er janvier 2002[4], il remplaça alors les pièces et les billets des monnaies nationales de la zone euro (12 membres à l'époque[1]), à des taux fixes[3]. Cette nouvelle monnaie remplaça alors des monnaies telles que le franc français, le Deutsche Mark, la livre irlandaise[3].
Après l'introduction
La période de double-circulation, durant laquelle les billets et pièces des monnaies nationales et de l'euro étaient acceptés, dura deux mois, jusqu'au 28 février 2002, date officielle à laquelle les monnaies nationales cessèrent d'avoir un cours légal. Cette date varia cependant de quelques semaines selon les pays[3] : c'est en Allemagne où la monnaie nationale cessa la première d'avoir un cours légal, à la date du 31 décembre 2001. La période de double-circulation y durera cependant également deux mois. Même une fois le cours des anciennes monnaies devenu illégal, ces dernières continuèrent d'être acceptées par les banques centrales durant une période minimale de 10 ans, voire sans limite dans le temps, selon les pays[3],[5].
Différentes séries de billets de 200 euros
Première série
Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a eu officiellement qu'une seule série de billets de 200 euros, gardant les mêmes signes de sécurité. Leur tirage initial porte la signature du président de la Banque centrale européenne, Wim Duisenberg, remplacé par Jean-Claude Trichet le 1er novembre 2003, lui-même remplacé par Mario Draghi le 1er novembre 2011. Il y a donc trois billets différents de 200 euros avec trois signatures différentes[6], en fonction de leur date d'impression[6]. Toutefois, ils sont tous estampillés 2002, date à laquelle les coupures de la première série ont été introduites.
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Signature du premier président de la BCE, Wim Duisenberg.
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Signature du second président de la BCE, Jean-Claude Trichet.
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Signature de l'actuel président de la BCE, Mario Draghi.
Deuxième série
Une deuxième série devrait être introduite dans les prochaines années[7] avec des signes de sécurité renforcés et plus complexes, qui rendra la contrefaçon encore plus difficile. Sa production est en cours (2012)[8]. Les premiers billets devraient être introduits à intervalles réguliers jusqu’au remplacement total de la série actuelle[8]. Elle comportera également des éléments graphiques inspirés du thème « Époques et styles architecturaux européens », ce qui permettra aux utilisateurs de les reconnaître aisément[8]. La nouvelle série qui sera introduite dans les années à venir sera donc estampillée d'une année plus récente.
Design
Le billet de 200 euros est la deuxième coupure en euro avec la valeur la plus haute, mesurant 153 sur 82 millimètres et de couleur jaune[9]. Ils représentent tous des ponts et des arches dans des styles historiques européens différents. Le billet de 200 euros dépeint l'art nouveau (entre les XIXe et XXe siècles)[9]. Les dessins initiaux de Robert Kalina devaient représenter de vrais monuments existants, mais pour des raisons politiques, le pont et l'arche sont plus simplement des exemples hypothétiques de l'ère architecturale romane[10].
Comme sur tous les billets en euro, on peut observer la dénomination de la coupure (200 EURO/ΕΥΡΩ)[6], le drapeau de l'UE[6], la signature du président de la BCE[6], les initiales de la BCE dans toutes les langues officielles de l'UE (BCE, ECB, EZB, EKT et EKP)[6], une carte de l'Europe[6], une représentation des territoires d'outre-mer de l'UE (on peut observer, en bas au centre, les îles Canaries et des territoires français utilisant l'euro)[6] et les étoiles du drapeau de l'UE[6].
Caractéristiques de sécurité
Les billets de 200 euros sont protégés par une pastille holographique[11], un nombre à couleur changeante[11], une constellation EURion[12], un filigrane[13], des micro-impressions[12], de l'encre ultra-violette[12], une impression en relief[14], un fil de sécurité[13], des micro-perforations[13], un nombre incomplet[13] (visible par transparence), et un numéro de série[6]. Le numéro de série commence par une lettre. Cette lettre correspond à la banque centrale à laquelle les billets sont destinés[6]. Par exemple, un numéro de série commençant par la lettre F, indique que le billet a été destiné et distribué par la banque centrale de Malte, mais ce n'est pas forcément cette dernière qui l'a produit.
Identification des billets
Chaque coupure de 200 euros possède un numéro de série commençant par une lettre[6]. Cette lettre correspond à la banque centrale à laquelle les billets sont destinés. Son imprimeur est signalé par une lettre dans l'étoile du recto. Cette lettre est suivie par une série de chiffres désignant la matrice utilisée à l'impression puis par un code (une lettre et un chiffre) correspondant à la position du billet sur la planche.
Pays | Lettre du n° de série | Pays | Lettre du n° de série |
---|---|---|---|
Belgique | Z | Allemagne | X |
Estonie | D | Irlande | T |
Grèce | Y | Espagne | V |
France | U | Italie | S |
Chypre | G | Luxembourg | [A 1] |
Malte | F | Pays-Bas | P |
Autriche | N | Portugal | M |
Slovénie | H | Slovaquie | E |
Finlande | L | ||
Notes :
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Lettre | Imprimeur | Lieu | Impressions pour |
---|---|---|---|
D | Setec Oy | Vantaa (Finlande) | Finlande |
E | F.C.Oberthur | Chantepie (France) | Slovénie, Finlande, France, Pays-Bas, Allemagne, Chypre, Slovaquie |
F | Oesterreichische Nationalbank | Vienne (Autriche) | Pays-Bas, Autriche, Italie, Grèce |
G | Johan Enschede & Zn | Haarlem (Pays-Bas) | Pays-Bas, Autriche, Espagne, Grèce, Chypre, Malte, Allemagne, Finlande, Slovénie, Slovaquie |
H | De La Rue | Gateshead (Royaume-Uni) | Finlande, Portugal, Irlande, Pays-Bas |
J | Banca d’Italia | Rome (Italie) | Italie |
K | Central Bank and Financial Services Authority of Ireland | Dublin (Irlande) | Irlande |
L | Banque de France | Chamalières (France) | France |
M | Fábrica Nacional de Moneda y Timbre | Madrid (Espagne) | Espagne |
N | Τράπεζα της Ελλάδος (Banque de Grèce) | Athènes (Grèce) | Grèce |
P | Giesecke & Devrient | Leipzig (Allemagne) | Finlande, Allemagne, Grèce, Pays-Bas, Portugal |
R | Bundesdruckerei | Berlin (Allemagne) | Allemagne, Grèce |
T | Banque nationale de Belgique | Bruxelles (Belgique) | Belgique, France, Espagne |
U | Valora | Carregado (Portugal) | Portugal |
Production et stockage des billets
En avril 2001, la BCE a décidé qu’après l'introduction de l’euro, la production des billets en euros serait décentralisée et mise en commun (pooling). Dès lors, depuis 2002, chaque banque centrale nationale de chaque État membre de la zone euro fournit une partie de la production annuelle totale de certains billets. La banque centrale concernée prend en charge les coûts de production au titre de la part qui lui a été indiquée[8].
En septembre 2002, la BCE a décidé de mettre en place un stock stratégique de l’Eurosystème (c’est-à-dire la Banque centrale européenne (BCE) et les dix‑sept banques centrales nationales (BCN) de la zone euro). Ce stock est utilisé dans des circonstances exceptionnelles, lorsque les stocks au sein de la zone euro sont insuffisants pour faire face à une hausse inattendue de la demande en billets ou en cas d’interruption inattendue de leur approvisionnement[8]. Les stocks permettent aux banques centrales nationales de gérer à tout moment une variation de la demande de billets. Grâce aux stocks logistiques, il est possible de répondre à leur demande dans des circonstances normales. Ces stocks permettent également de remplacer les coupures impropres à la circulation, de faire face à une progression attendue de leur utilisation, de répondre aux fluctuations saisonnières de leur demande et d’optimiser leur transfert entre les succursales des banques centrales[8].
Émission du billet
Légalement, la Banque centrale européenne et les banques nationales de chaque pays membre de la zone euro ont le droit d'émettre les 7 coupures en euro différentes. En pratique, seules les banques nationales sont dans la capacité d'émettre ces dernières. La Banque centrale européenne ne possède pas de caisses et n'est impliquée dans aucune opération de trésorerie[3].
Circulation
Au 1er juin 2012, il y aurait environ 186 669 500 billets de 200 euros en circulation au sein de la zone euro, soit environ 37 333 900 000 € en coupures de 200[15]. La Banque centrale européenne contrôle constamment la circulation et le stock de pièces et de billets en euro. C'est une tâche effectuée par l'Eurosystème (c’est-à-dire la Banque centrale européenne (BCE) et les dix‑sept banques centrales nationales (BCN) de la zone euro) pour assurer un approvisionnement efficace et sans heurts de l'euro et pour en maintenir l'intégrité[15].
Suivi des billets
Il existe plusieurs sites web et communautés qui permettent de suivre les billets de banque en euro, de savoir où ils voyagent et où ils ont voyagé[16]. Le site web le plus connu est EuroBillTracker[16]. Le but est d'enregistrer le plus de billets possibles afin de connaître les détails de leur propagation, par exemple d'où et vers où ils se déplacent. Ou encore où un billet a été vu, pour générer des statistiques et des classements, par exemple, dans quels pays il y a le plus de billets[16]. EuroBillTracker en a enregistré plus de 96 millions en octobre 2011[17], soit plus de 1,876 milliards d'euro[17].
Contrefaçon
Pour la BCE, les billets en euro sont très difficiles à contrefaire en raison d'un nombre important de signes de sécurité. Cependant, la qualité des planches qui sortent des ateliers clandestins est croissante et les nouvelles technologies permettent de produire plus facilement des faux billets de bonne facture[18],[19]. La coupure de 200 € est la troisième la plus contrefaite. Elle représentait 2 % des billets en euro contrefaits au 2d semestre 2011, soit 6 200 billets de 200 € contrefaits[20]. La BCE et les banques centrales nationales recommandent d'être vigilant, et de reconnaître les faux-billets par la méthode simple de « Toucher-Regarder-Incliner »[20]. Selon l'expert judiciaire Gilles Duteil, ces estimations ne sont pas réalistes et il est « très difficile de déterminer un chiffre réellement significatif »[19].
Pour lutter contre cette contrefaçon, la BCE utilise des technologies de pointe lors de l'impression et un certain nombre de signes de sécurité, signes qui suffisent à dissuader les faux-monnayeurs. Elle dispose d'un centre d'analyse de la contrefaçon, qui coopère étroitement avec Europol[21]. Ce centre analyse les billets contrefaits récupérés par la police, afin de mieux prévenir les futures contrefaçons[21]. La BCE dispose également d'un Groupe de dissuasion de la contrefaçon des banques centrales (CBCDG)[21]. Il a pour mission de dissuader la contrefaçon numérique et, en empêchant la production de faux-billets, de réduire les dommages causés aux particuliers et aux entreprises qui seraient amenés à recevoir de faux-billets[21]. Il utilise des technologies de lutte contre la contrefaçon qui empêchent l’acquisition ou la reproduction, au moyen d’ordinateurs individuels ou d’outils d’imagerie numérique, de l’image d’un billet protégé. Le CBDG a également pour but de prévenir la reproduction non autorisée de billets[21].
Impact environnemental
L'UE étant une institution ayant une politique environnementale très stricte, il était important à ses yeux de minimiser l'impact environnemental au sein de la fabrication de coupures en euro. La Banque centrale européenne dit essayer assidûment de faire un usage judicieux des ressources naturelles dans sa fourniture en billets, en gardant la qualité de l'environnement et en garantissant la santé des personnes[22].
Les billets de banque en euro sont sains d'utilisation : des tests indépendants confirment qu'ils satisfont tous les critères imposés par l'Union européenne, y compris les critères sur les substances chimiques utilisées[22]. Toutes les substances utilisées dans les billets sont dans une concentration en dessous de toute limite[22].
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 200 euro note » (voir la liste des auteurs).
Références
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- ↑
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- ↑ Girolami, Johansson et Schilde 2002
- ↑ Banque d'Italie - avril 2011
- BCE - Les billets
- ↑ BCE - 2011, 10 ans de l'euro
- BCE - production et stocks
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- ↑ BBC News - décembre 1996
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- ↑ Erreur de référence : Balise
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- BCE - août 2011, Circulation
- Girolami, Johansson et Schilde 2002
- Girolami, Johansson et Schilde - 2002, section Statistique
- ↑ Christophe Cornevin, « La France cultive la tradition du faux-monnayage », Le Figaro,
- Céline Rastello, « Faux billets : la France, un pays de faussaires », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne)
- BCE - 16 janvier 2012, Information sur la contrefaçon
- BCE, Lutte contre la contrefaçon
- BCE - 20 décembre 2007
Bibliographie
- Olivier Fournier et Michel Prieur, Euro 3, Monnaies et Billets (1999-2006), Les chevau-légers, (ISBN 2-903629-80-3)
Conventions monétaires et législation
- Convention monétaire entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de Son Altesse sérénissime le prince de Monaco, JOUE, , 15 p. (lire en ligne)
- Convention monétaire entre la République italienne, au nom de la Communauté européenne, et la République de Saint-Marin, JOUE, , 4 p. (lire en ligne)
- Convention monétaire entre la République italienne, au nom de la Communauté européenne, et l'État de la Cité du Vatican, représenté par le Saint-Siège, , 4 p. (lire en ligne)
- (en) Implementing UNMIK Regulation n° 1999/4 of 2 september 1999 on the currency permitted to be used in Kosovo, Unmikonline.org, (lire en ligne)
Sites officiels
- (en) Alf Young, « Témoin d'une étape importante de l'histoire européenne », The Herald, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Philippe Girolami, Anssi Johansson, Marko Schilde, « À propos du site », sur EuroBillTracker, (consulté le )
- (en) Philippe Girolami, Anssi Johansson, Marko Schilde, « Statistiques », sur EuroBillTracker, (consulté le )
- BCE, « Note d’information semestrielle sur la contrefaçon des billets en euros », sur le site officiel de la Banque centrale européenne,
- BCE, « La lutte contre la contrefaçon », sur le site officiel de la Banque centrale européenne
- BCE, « Les effets de la production et de l’utilisation des billets en euros sur l’environnement », sur le site officiel de la Banque centrale européenne, (consulté le )
- (en) BBC News, « Money talks - la nouvelle monnaie (Euro) », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en) BCE, « Circulation », sur le site de la Banque centrale européenne, (consulté le )
- BCE, « Carte de la zone euro 1999-2011 », sur le site de la Banque centrale européenne
- (en) BCE, « Le 10e anniversaire des billets et pièces en euros », sur le site officiel de la Banque centrale européenne, (consulté le )
- BCE, « Introduction - la production et les stocks de billets », sur le site officiel de la Banque centrale européenne (consulté le )
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- BCE, « Signes de sécurité supplémentaires », sur le site de la Banque centrale européenne (consulté le )
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- (it) « Cambio banconote e monete in lire », sur le site de la Banque d'Italie, (consulté le )
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- (en) « Pièces en euro d'Andorre », sur Eurocoins.co.uk, (consulté le )
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Articles connexes