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Rama Yade

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Rama Yade
Illustration.
Rama Yade, en mars 2010.
Fonctions
Secrétaire d'État chargée des Sports
En fonction depuis le
(15 ans et 7 mois)
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon II
Prédécesseur Bernard Laporte
Secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon II
Prédécesseur Poste créé
Successeur Poste supprimé
Biographie
Lieu de naissance Drapeau du Sénégal Dakar
Nationalité Française
Parti politique UMP
Conjoint Joseph Zimet

Rama Yade, née Mame Ramatoulaye Yade le à Dakar[1] (Sénégal), est une femme politique française. Elle est membre de l'UMP. Elle a été secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, à partir du 19 juin 2007. Le 23 juin 2009, elle a été nommée secrétaire d'État chargée des Sports.

Biographie

Origines, études et famille

Elle est issue d'un milieu aisé et proche du monde politique sénégalais : sa mère est professeur de lettres et son père, professeur d’histoire et diplomate[2], fut le bras droit et secrétaire particulier du président Léopold Sédar Senghor. La famille quitte le Sénégal pour la France en 1987, elle a alors 11 ans[3]. D'origine léboue et de confession musulmane, elle est éduquée dans un collège catholique, l'Institution Jeanne-d'Arc de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Après la séparation de ses parents en 1990, son père rentre au Sénégal[3], la mère de Rama Yade et ses quatre filles vivent dans des conditions économiques précaires[2]. Rama Yade poursuit ses études en hypokhâgne au lycée Paul-Valéry (Paris) et sort diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris en 2000.

En 2002, Ramatoulaye Yade épouse Joseph Zimet[3], conseiller au cabinet du secrétaire d'État Jean-Marie Bockel et fils du chanteur yiddish Ben Zimet.

Débuts politiques

Administratrice du Sénat à partir de 2002, elle commence sa carrière à la commission des Affaires sociales de la haute assemblée, où elle est chargée de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'Outre-Mer. Elle est ensuite détachée auprès de Jean-Pierre Elkabbach à la Chaîne parlementaire Public Sénat, au début de l'année 2005, où elle devient directrice adjointe des programmes puis directrice de la communication[2].

En 2005, elle rejoint l'Union pour un mouvement populaire. Elle explique que ce ralliement doit surtout à la personne de Nicolas Sarkozy dont elle déclare admirer le charisme, plus qu'aux valeurs de la droite[4]. Rama Yade mentionne aussi parfois la politique de discrimination positive promue par Sarkozy ainsi que l'incendie d'un immeuble occupé par des familles africaines dans le XIIIe arrondissement de Paris[2].

En 2006, elle réintègre les cadres du Sénat comme administratrice au sein du service des collectivités territoriales, où elle est en charge des aspects sociaux de la décentralisation.

Le 6 mars 2006, elle fait partie des douze femmes promues dans les instances de l'UMP, où elle est nommée secrétaire nationale chargée de la francophonie.

Elle apparaît le 14 janvier 2007 lors du congrès d’investiture de Nicolas Sarkozy, où elle s'en prend au parti socialiste, qu'elle accuse de cécité, et aux « prétendues » élites de gauche « sans projet, sans idée, sans vision », qu'elle accuse d'avoir instauré une « République du guichet » en accordant aux enfants de l'immigration « de la pitié au lieu du respect »[5],[6]. Dans ce discours, elle attribue à Jacques Chirac la nomination du premier membre du gouvernement issu de l'immigration[7] et décrit Gaston Monnerville comme le premier parlementaire noir.

Durant la campagne présidentielle, elle apparaît lors de meetings de Nicolas Sarkozy, partageant également avec Rachida Dati les faveurs des médias[8].

Gouvernements François Fillon

Secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme

Le 19 juin 2007, elle est nommée secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme, dans le gouvernement François Fillon II. Benjamine du gouvernement, elle est l'un des symboles de la « diversité » promue par Nicolas Sarkozy [9],[10].

L'intérêt de son portefeuille ministériel est rapidement contesté, lorsque, lors de son premier déplacement avec Nicolas Sarkozy en Tunisie, elle ne rencontre d'opposants politiques dans ce régime non pluraliste[11], et quand elle est absente de la visite présidentielle en Chine[12].

On lui reproche également à plusieurs reprises pour son manque de solidarité gouvernementale lors de prises de position contraires à celles de l'UMP[13]. Ainsi, le 6 septembre 2007, elle rend une visite de soutien à Aubervilliers à des squatteurs dont l'évacuation avait été décidée par la justice suite à la demande de la mairie communiste, ce qui lui vaut d'être convoquée le soir même par le Premier ministre. De même, le , elle s'en prend avec virulence à la visite officielle de colonel Khadafi en France, déclarant qu'il doit « comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort[14]. », après avoir, quelques mois plus tôt, avoué que « certains gestes donnent envie de se laver les mains » pour avoir serré la main du colonel Khadafi à Tripoli, dans le cadre de la médiation relative à l'affaire des infirmières bulgares[15].

Elle dénonce l'opération de l'association Arche de Zoé lors de l'arrestation, le , de plusieurs de ses bénévoles et responsables, qui accompagnaient un groupe de 103 enfants sur le point de quitter le Tchad[16], et propose de mieux encadrer les adoptions[12]. Elle participe au côté de Nicolas Sarkozy au rapatriement en France et en Espagne des journalistes et des membres de l'équipage accompagnant les membres de l'association.

À la demande de Nicolas Sarkozy et de Patrick Devedjian[2], elle annonce en novembre 2007 sa candidature sur la liste du maire UMP sortant Nicole Goueta lors de l'élection municipale de 2008 de Colombes[17]. Au second tour, le 16 mars 2008, la liste de droite, sur laquelle Rama Yade est en troisième position, est battue par la liste d'union de la gauche menée par Philippe Sarre[18]. Élue conseillère municipale d'opposition, elle est souvent absente des réunions du conseil municipal[19].

Restée d'abord silencieuse sur l'affrontement israélo-palestinien à Gaza fin 2008-début 2009, puis soutenant l'idée d'une résolution contraignante du Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu[20], elle s'exprime le 11 janvier en tenant le Hamas pour responsable du déclenchement des hostilités, tout en critiquant la situation humanitaire causée par la violence de l'armée israélienne[21] ,[22].

En février 2009, elle prend la tête des personnalités politiques préférées des Français, avec 60% de bonnes opinions selon le baromètre Ipsos/Le Point [23]. Le 2 novembre 2009, sa marionnette fait sa première apparition aux Guignols de l'info.

Ses relations avec son ministre de tutelle se détériorent rapidement, celui-ci déclarant que la création d'un secrétariat aux droits de l'Homme était une « erreur »[10].

Secrétaire d'État chargée des Sports

Son refus d'être tête de liste UMP aux élections européennes en Île-de-France en 2009, pour ne pas avoir à quitter le gouvernement, aurait signé sa « disgrâce » auprès de Nicolas Sarkozy[13],[12].

Le , elle est nommée secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé et des Sports, chargée des Sports, dans le gouvernement François Fillon II.

Elle poursuit ses déclarations médiatiques, craignant un sentiment de coupure entre les élites et les électeurs à propos des rumeurs d'accession de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD, refusant d'être parachutée dans le Val-d'Oise lors de l'élection régionale plutôt que d'être candidate dans les Hauts-de-Seine, et s'opposant aux arbitrages de sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, sur le droit à l'image collective (DIC) des sportifs[12]. Pour Le Canard enchaîné, Rama Yade « s'est peu à peu forgée l'image de celle qui dit non à Sarko... mais sans jamais prendre le large »[24].

La France obtient début 2010 de la FIFA l'organisation du Championnat d'Europe de football 2016[25]. Peu avant la coup d'envoi de la Coupe du monde de football en Afrique du sud, elle critique le trop grand luxe de l'hôtel de l'équipe de France, avant de se voir reprocher elle-même ses dépenses. Ses sorties médiatiques parfois critiquées font que le député et ancien sportif David Douillet est souvent évoqué pour la remplacer à l'automne 2010[26].

Convictions politiques et engagements

Rama Yade, en 2007.

Ses positions s'écartent parfois de la ligne officielle de l'UMP[27]. Ainsi, Rama Yade s'est prononcée contre le projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe en 2005 et ne s'est pas opposée à l’intervention américaine en Irak, estimant toutefois « le résultat pas vraiment à la hauteur des attentes[28] ».

L'ancien ministre Luc Ferry considère que Rama Yade « est souverainiste, elle est sur la ligne Dupont-Aignan, elle a voté contre le traité européen[29] ».

Au cours des débats relatifs à l'identité nationale initié par le gouvernement à l'automne 2009, Marine Le Pen, dirigeante du Front national, a mis en cause Rama Yade concernant la question de la double nationalité (Mme Yade détient seulement la nationalité française[30]) en citant les propos que cette dernière a tenus au sujet des sentiments qu'elle a éprouvés lorsqu'elle a acquis la nationalité française et à la réception de la lettre de bienvenue au sein de la République que lui avait adressée Jacques Chirac  : « Soudain, avec cette lettre de Chirac, j'ai eu l'impression de trahir mes racines. À cette époque, je me disais souvent que, s'il y avait une guerre entre le Sénégal et la France, je choisirais mon pays d'origine »[31] [32] [33].

Elle est membre du conseil d'administration[34] du Club XXIe siècle qui milite en faveur de la diversité et membre du club Averroès qui regroupe des professionnels pour promouvoir les « minorités actives » dans les médias français.

Le 26 juin 2009 à Bruxelles, elle a reçu des mains de la princesse Astrid de Belgique le prix de la fondation du Forum de Crans-Montana.

Synthèse des mandats

Publications

Bibliographie

  • Armelle Le Goff, Rama Yade : Itinéraire d'une audacieuse en politique, Paris, Éditions Jacob-Duvernet, (ISBN 9782847242218)

Notes et références

  1. « Rama Yade, la belle étoile de Sarkozy », Libération, 20 juin 2007.
  2. a b c d et e « Retour attendu de Rama Yade à Colombes », Le Monde, 21 septembre 2007.
  3. a b et c Le Point, 26 novembre 2009, page 38
  4. Article du Point du 19 juin 2007.
  5. Article de Atlasvista Maroc
  6. Vidéo du discours du 14 janvier 2007
  7. Cependant voir Kofi Yamgnane, ancien ministre français.
  8. Article de l'Express.
  9. « Le gouvernement Fillon II marque la poursuite de l'ouverture », Le Monde.fr, 19 juin 2007
  10. a et b Philippe Brochen, « La perdante et les remerciés du nouveau gouvernement », Libération.fr, 23 juin 2009
  11. Antoine Guiral, « À Tunis, Sarkozy bénit Ben Ali », Libération, 12 juillet 2007.
  12. a b c et d « Rama Yade, un catalogue de bourdes mais pas que ça », Le Parisien, 5 novembre 2009
  13. a et b « L'Élysée a dans son collimateur Rama Yade », lepoint.fr, 5 novembre 2009
  14. Le Parisien, 10 décembre 2007, pages 2 et 3
  15. « Rama Yade, secrétaire d'État d'âme », Le Monde, 11 décembre 2007.
  16. La Croix, édition du  : Enfants du Darfour : Chronologie.
  17. Journal du dimanche, 11 novembre 2007.
  18. Résultats sur le site du ministère de l'Intérieur
  19. Excuse bidon pour Rama Yade
  20. « Gaza: Rama Yade plaide pour l'adoption d'une résolution intégrant le plan de paix franco-égyptien », NouvelObs.com,
  21. « Pour Rama Yade, il faut que cesse "la situation humanitaire désastreuse" de Gaza », Agence France Presse,
  22. « Il faut que cesse la "martyrisation" de Gaza, dit Rama Yade », L'Express,
  23. « Rama Yade, personnalité politique préférée des Français », Métro,
  24. « Trop perso non grata », Le Canard enchaîné, 23 juin 2010, p. 7.
  25. « La France organisera l'Euro 2016 », Lefigaro.fr, (consulté le )
  26. « Rama Yade offre une "ceinture noire du ridicule" à David Douillet », Le Monde, (consulté le )
  27. Article du Monde du 19 juin 2007.
  28. « Rama Yade l'insaisissable », Le Point, .
  29. Entretien avec Dominique Souchier le sur Europe 1.
  30. « Avez-vous toujours la nationalité sénégalaise ? Non. J’ai été sénégalaise jusqu’à 18 ans, puis j’ai acquis la nationalité française, entre autres raisons pour pouvoir passer mon baccalauréat. Pourquoi ne pas avoir conservé une double nationalité ? Je ne sais pas. » in Jeune Afrique, le . [1]
  31. in Le Figaro, 24 novembre 2009
  32. in Le Monde, 23 novembre 2009 [2], in "Le Point" [3], in "Le Figaro" [4]
  33. Information reprise dans les principaux journaux de suisse romande 24 Heures [5], Le Temps [6], la Tribune de Genève [7] et le Matin [8] ainsi que sur le site internet d'information de la Radio-Télévision belge de la Communauté francophone (chaîne publique) RTBF [9]
  34. Club XXIe Siècle | Organigramme

Voir aussi

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Liens externes

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