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Frère André (religieux)

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Le frère André, vers 1920.

Frère André (né Alfred Bessette) () était un religieux québécois à qui on attribue des milliers de guérisons miraculeuses. Il est honoré comme bienheureux par l'Église catholique.

Début de vie

Alfred Bessette est né à Saint-Grégoire d'Iberville dans Le Haut-Richelieu, au Québec (alors Canada Est), un petit village situé 40 kilomètres à l'est de Montréal. Sa famille provenait de la classe ouvrière ; son père, Isaac Bessette, était bûcheron, tandis sa mère, Clothilde Foisy, élevait ses dix enfants dont Alfred était le huitième. Son père meurt alors qu'il est agé neuf ans, sa mère est morte le 22 novembre 1857, à l'âge de 43 ans. Devenu orphelin, il tente alors d'exercer divers métiers, mais aucun n'offrait un avenir intéressant en raison de ses nombreux problèmes de santé.

Quand Alfred eut vingt ans, il se joignit à plusieurs Canadiens qui émigraient vers les États-Unis pour travailler sur les filatures de coton de la Nouvelle-Angleterre. Lorsqu'en 1867 la nouvelle Confédération canadienne fut formée, il retourna dans son pays natal. Il rendit visite l'abbé André Provençal, curé de Saint-Césaire qui, remarquant le dévouement et la générosité du jeune homme, décida de présenter Alfred à la congrégation de Sainte-Croix de Montréal.

Appel à la dévotion

Statue du frère André à l'extérieur de l'oratoire Saint-Joseph.

Après un noviciat plus long que prévu (qui durera trois ans), la congrégation qui hésitait jusqu'ici à garder le jeune Alfred en raison de ses problèmes de santé et son éducation restreinte, décida finalement de l'accepter dans ses rangs. Dorénavant, le jeune homme sera connu sous le nom de Frère André, nom qu'il choisit en l'honneur de son mentor. Il se voit aussitôt confier l'emploi de portier au Collège Notre-Dame sur la Côte-des-Neiges, charge qu'il occupera pendant une quarantaine d'années jusqu'à l'âge de 60 ans, tout en offrant ses services d'homme à tout faire à la communauté.

Sa grande confiance en Saint Joseph l'inspira à se dévouer à tous ceux qui étaient affligés d'une manière ou d'une autre. Beaucoup soutinrent qu'ils furent guéris grâce aux prières du Frère André alors agé de 30 ans, que celui-ci faisait à l'adresse du Saint, et lui devînrent reconnaissants. En 1904, souhaitant que Saint Joseph soit honoré, le Frère André débuta la construction d'une petite chapelle sur le versant du Mont Royal en face du Collège Notre-Dame.

Les guérisons, sans explications apparentes qu'il opérait, firent du Frère André un héros populaire dont la réputation grandissait. Il devint alors connu comme étant le « thaumaturge du Mont-Royal ». Bien qu'il fut la cible d'attaques et de critiques, il conserva néanmoins l'appui de son église diocésaine.

Après la construction en 1917, d'une crypte pouvant contenir environ 1 000 personnes, la construction de la basilique de l'Oratoire Saint-Joseph commença en 1924, près de la chapelle du Frère André. L'argent pour la construction de ce qui deviendrait l'une des plus grandes églises du monde en dehors de la Basilique Saint-Pierre de Rome et le centre mondial de dévotion à Saint Joseph, provenait des admirateurs du Frère André, que l'on trouvait partout dans le monde.

Mort et béatification

Le Frère André mourut le 6 janvier 1937 et près d'un million de gens, malgré le mauvais temps, défilèrent jour et nuit pendant sept jours devant sa dépouille. Un nombre important de fidèles vinrent à ses funérailles afin de lui rendre un dernier hommage. Des transports spéciaux furent même organisés pour transporter les visiteurs qui venaient depuis les États-Unis où le Frère André était très connu. Son corps sera placé quelques années dans un tombeau de marbre noir au sein même de la basilique Saint-Joseph, tandis que son cœur conservé à part dans le même édifice, fera l'objet de dévotions. Toutefois, ce dernier sera volé en mars 1973, avant d'être retrouvé en décembre 1974.

Mais, dès le début des années 1960, un procès en béatification fut ouvert. Le Tribunal ecclésiastique chargé de la procédure, fit ouvrir le tombeau le , afin de s'assurer de l'intégrité du corps. On trouva alors celui-ci en état de momification et intact. Le frère André fut finalement béatifié le par le pape Jean-Paul II.

En octobre 2009, un miracle a officiellement été reconnu et attribué au Frère André ; de sorte que le bienheureux n'a maintenant plus qu'à attendre la reconnaissance du pape pour pouvoir être canonisé et devenir, peut-être bien, la première personne née au Québec à être admise chez les saints.

Bibliographie

  • L’étrange destin d’Alfred Bessette dit frère André, Françoise Deroy-Pineau, Montréal, Fides, 2004.

Lien externe