Hydro-Québec
Hydro-Québec | |
logo de Hydro-Québec | |
Création | 1944 |
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Fondateurs | Adélard Godbout |
Personnages clés | Thierry Vandal : Président |
Forme juridique | Société d'État |
Slogan | Notre choix est clair. Notre choix est vert. |
Siège social | Montréal, Québec Canada |
Coordonnées | 45° 30′ 30″ N, 73° 33′ 45″ O |
Directeurs | Sophie Brochu |
Actionnaires | Gouvernement du Québec |
Activité | Production, transport et distribution d'électricité |
Produits | Électricité |
Société mère | Hydro-Québec Corporatif |
Sociétés sœurs | Hydro-Québec Production, Transénergie, Hydro-Québec Distribution |
Filiales | Société d'énergie de la Baie James |
Effectif | 22 000 (2005) |
Site web | www.hydroquebec.com |
Chiffre d'affaires | 12,33 milliards CAD (2007) |
Résultat net | 3,4 G$ () |
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Hydro-Québec est une société d'État appartenant au gouvernement du Québec. Elle est responsable de la production, du transport et de la distribution de l’électricité au Québec. Son siège social est situé à Montréal.
Parmi les grands acteurs canadiens du secteur énergétique, elle est la seule à avoir sa base au Québec.
Historique
La loi sur la Commission hydroélectrique du Québec, fut déposée le 14 avril 1944 par le gouvernement d’Adélard Godbout. Cette loi enclenchait l’étatisation de la Montreal Light, Heat and Power, monopole privé de l'électricité provinciale, donnant naissance à Hydro-Québec. La société avait pour mandat initial de desservir la région de Montréal en « exécutant une saine gestion financière et en vendant l’électricité au plus bas coût possible ». La nouvelle entité doit alors réhabiliter un réseau vétuste et le développer dans toute la province.
Lors de la Révolution Tranquille, René Lévesque, à titre de ministre des Richesses naturelles du Québec, fait la promotion de la création d'un réseau national d'électricité. Après de grands efforts pour convaincre ses collègues du Parti libéral du Québec, René Lévesque part en élection référendaire au côté de Jean Lesage avec le slogan « Maîtres chez nous ». Le choix de l'hydro-électricité est également motivé pour des raisons indépendantistes : la province est riche en fleuves, mais pauvre en hydrocarbures qui sont importés de certaines provinces canadiennes (gaz naturel) ou de l'étranger (pétrole de la mer du Nord surtout)[1].
En 1963, suite à la réélection du gouvernement de Lesage et sous l’impulsion de René Lévesque, une seconde phase de nationalisation est entamée : Hydro-Québec devient le principal fournisseur d'électricité québécois. Hydro-Québec se porte acquéreur de quelque quatre-vingts entreprises, des distributeurs privés, des coopératives d'électricité et des réseaux municipaux qui acceptèrent son offre d'achat. Seules les installations de l’Alcan sur la rivière Saguenay, d’une dizaine de réseaux de distribution municipaux (ex. Sherbrooke, Magog, Jonquière,Baie-Comeau, Westmount) et des installations de la société Énergie MacLaren sur la rivière La Lièvre, dans la région de l’Outaouais demeurèrent privées. Ce tournant marqué également celui du développement tous azimuts de la compagnie publique qui doit faire face à une forte demande en électricité, 7 % par an, menant à la multiplication de la construction de barrages.
En 1965, en plein cœur de la construction du projet de la Manicouagan, un jeune ingénieur d'Hydro-Québec vient donner l'idée de transporter l'électricité du complexe Manicouagan jusqu'à Montréal dans des lignes à haute tension de 735 kV. Ceci était totalement impensable pour l'époque. Malgré tout, le projet fût réalisé et le Québec fût reconnu à cette époque pour son ingéniosité.
Le tournant international est pris en 1978. Jusqu'à cette date Hydro-Québec avait pour seule mission de développer l'énergie au Québec et soutenir le développement économique de la province. Une nouvelle filiale, Hydro-Québec International, est créée avec le mandat d'agir à l'étranger, en tant qu'organisme de conseil dans ses domaines de compétences (distribution, production, transport, etc.). Le nouvelle entité s'appuie sur le savoir-faire de sa maison-mère, qu'il soit technique, financier ou humain.
En 1981, le gouvernement du Parti québécois redéfinit le rôle social de l’Hydro-Québec en modifiant les termes du pacte social de 1944. Le gouvernement reçoit dorénavant 50% des surplus nets en dividendes.
Le 19 décembre 2008, Hydro-Québec et Alcoa ont signé une entente portant sur des contrats d'énergie. Cette entente, qui durera jusqu'en 2040, assure le maintien de la fourniture d'électricité aux trois alumineries d'Alcoa au Québec, situées à Baie-Comeau, à Bécancour et à Deschambault. De plus, elle permet à Alcoa de procéder à la modernisation de son usine à Baie-Comeau et d'en augmenter sa capacité de production de 110 000 tonnes par année, atteignant ainsi à 548 000 tonnes.[2]
Le 15 janvier 2004, suite à une vague de froid, le réseau d'Hydro-Québec avait transmis une quantité record de puissance de 36 268 mégawatts[3]. La société a battu ce record dans la matinée du 16 janvier 2009, fournissant 37 220 mégawatts[4],[5].
Structure
Contrairement à la plupart des entreprises d’électricité en Amérique du Nord, Hydro-Québec a longtemps intégré la production, le transport, la distribution et la vente d’électricité. En 2001, pour s’adapter à l’évolution des marchés (notamment à l’exportation) et du cadre réglementaire, elle a regroupé la plupart de ses activités en quatre divisions autonomes : Hydro-Québec Production ; TransÉnergie (transport d’électricité – fondée en 1997) ; Hydro-Québec Distribution ; Hydro-Québec Équipement et SEBJ. Seules les divisions TransÉnergie et Distribution sont soumises à la Régie de l'énergie.
La Société d’Énergie de la Baie James (SEBJ), filiale fondée en 1971, a réalisé notamment le développement du complexe La Grande, dans le Nord du Québec, qui fournit plus de la moitié de l’électricité produite au Québec. Pour sa part, l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) a acquis une réputation internationale depuis 1967, par des innovations en lien avec la complexité du réseau québécois ; ses laboratoires sont situés à Varennes et à Shawinigan.
97% de l’électricité produite par Hydro-Québec est d’origine hydraulique. La production nucléaire, thermique et éolienne est marginale. Selon les stratégies actuelles de l’entreprise, la filière éolienne est cependant appelée à se développer, parallèlement à l’hydroélectricité et aux programmes d’efficacité énergétique.
En 2008, Hydro-Québec compte 22 915 employés [6]. Hydro-Québec est le plus important employeur d'ingénieurs au Québec et en compte 2060 dans ses rangs. [6]
Tarifs
Son tarif patrimonial est de 2,79 ¢ le kWh alors que son prix de vente est d’environ 5 ¢. Le tarif patrimonial est le prix auquel la division Production (HQP) vend l’électricité à la division Distribution (HQD), laquelle la revend aux consommateurs. Le terme « patrimonial» vient du fait que ce tarif s’applique à un grand bloc d’électricité (165 milliards de kWh, 165 TWh) qui correspond approximativement à la production des centrales « patrimoniales » d’Hydro-Québec, soit les centrales du Complexe La Grande, de la rivière Manicouagan, sur la Côte-Nord, de la rivière des Outaouais et du fleuve St-Laurent.
Les tarifs sont déterminés par la Régie de l'énergie, à la suite d’audiences publiques. Il existe plus d’une dizaine de tarifs différents, applicables en fonction du type de consommateur (résidentiel, industriel, commercial) et du volume de consommation. Tous ces tarifs varient en bloc, afin de protéger l’interfinancement qui s’opère notamment entre les clients résidentiels (qui paient moins cher) et les clients commerciaux (qui paient plus cher).
Clientèles
En 2005, la vente à l’exportation n’a représenté que 4% du volume, mais 30% des profits, grâce au courtage d’énergie.
Sur les marchés internes, les ventes aux grandes entreprises connaissent la plus grande croissance ; elles représentent environ un tiers des ventes au Québec, de même que le secteur résidentiel.
Une caractéristique presque unique de la demande d’électricité au Québec est le recours massif à l’électricité pour le chauffage des locaux, tant résidentiels que commerciaux ; ceci entraîne une demande de pointe particulièrement importante en hiver.
Projets internationaux
Hydro-Québec est un partenaire dans la construction du barrage des Trois-Gorges. En termes de formation, la société a aidé des ingénieurs chinois dans les domaines de la gestion, les finances et l'hydraulicité des barrages.[7]
Critiques
La société d'État est souvent critiquée par certains organismes d'inspiration libertarienne, dont Le Québécois Libre et IEDM.
De nombreuses critiques ont également fusé à propos de l'interruption du projet de développement du moteur-roue électrique d'Hydro-Québec. Le modèle présenté par l'ingénieur et physicien Pierre Couture en 1994 s'avérait prometteur, dépassant les moteurs conventionnels aussi bien par son efficacité énergétique que par sa puissance. Bien que les prototypes annonçaient un grand avenir au moteur roue, le projet fut progressivement abandonné par la direction de la société d'État.
Notes et références
- Gouvernement du Québec, « L'énergie au Québec », Site officiel du gouvernement québécois
- La Presse canadienne, « Alcoa et Hydro-Québec ont renouvelé des ententes jusqu'en 2040 », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le )
- Marco Bélair-Cirino, « Froid sibérien - Le réseau d'Hydro poussé à son extrême limite », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le )
- La Presse canadienne, « En bref - Record chez Hydro-Québec », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le )
- La Presse Canadienne, « Hydro prévoit battre un record de consommation d'électricité », Cyberpresse, (lire en ligne, consulté le )
- Morazain, Jeanne, Hydro-Québec in Top 45, Plan - La revue de l'Ordre des Ingénieurs du Québec, janvier-février 2008, p. 14. (ISSN 0032-0536)
- Le Soleil, vendredi 19 mai 2006 - http://www.cyberpresse.ca/article/20060519/CPACTUALITES/605191688/5293/CPSOLEIL
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des centrales hydroélectriques au Québec
- Centrale nucléaire de Gentilly-2
- Convention de la Baie-James et du Nord québécois
- Projet de la Baie-James
- Énergie éolienne au Québec
- Verglas massif de 1998 qui priva la moitié du Québec en électricité et la perte de plusieurs ligne de transport électrique