Althia
(grc) κάρταλλος
Ve siècle av. J.-C. – Ier siècle av. J.-C.
Attaque et pillage de la ville par l'armée punique d'Hannibal Barca. |
Althia chez Polybe, également connue sous le nom de Cartala chez Tite-Live, est la capitale de la tribu préromaine des Olcades. Ce peuple est cité par plusieurs sources classiques grecques et romaines lorsqu'elles racontent l'attaque que cette ville subit par les Carthaginois commandés par Hannibal Barca pour sa première action en tant que commandant après avoir succédé à Hasdrubal le Beau.
Dans l'Antiquité c'était une ville relativement prospère située sur la route qui relie la vallée de la rivière Henares au sud-ouest de la péninsule et qui, au fil du temps va donner naissance à la voie romaine qui relie Complutum à Carthago Nova.
Althia a pratiquement disparu après l'attaque et le pillage par les Carthaginois. Les habitants de la ville perdent leur identité et se diluent progressivement parmi les tribus voisines.
Contexte historique
Althia est la capitale des Olcades qui sont l'un des peuples les plus énigmatiques de l'Ibérie préromaine[1] puisqu'ils ne sont mentionnés qu'à l'époque du commandant carthaginois Hannibal Barca, disparaissant ensuite des sources dans les périodes ultérieures[2]. L'historiographie a théorisé diverses localisations de cette tribu au fil du temps, même s'il semble qu'il soit plus probable qu'ils aient peuplé les terres autour du haut Júcar dans l'actuelle province de Cuenca[3].
En , les Olcades sont l'objectif de la première des campagnes carthaginoises dans la péninsule Ibérique, depuis la prise de commandement d'Hannibal Barca sur les troupes locales puniques, visant à étendre son contrôle aux territoires de la Meseta[4]. Après l'assassinat de l'ancien commandant Hasdrubal le Beau par un possible esclave du chef des Olcades, l'attaque carthaginoise prend un caractère d'opération punitive[5] et sa capitale est pillée[6].
Historiographie
Polybe, historien grec du IIe siècle av. J.-C. et otage des Romains évoque la capitale des Olcades dans le livre III de ses Histoires en y évoquant l'arrivée de l'armée punique d'Hannibal Barca, le siège qui s'ensuit et la prise rapide de la ville[7].
Tite-Live, historien romain du Ier siècle av. J.-C., mentionne la capitale sous le nom de Cartala dans son livre XXI de son Ab Urbe condita libri[7]. À la même époque, Strabon, géographe et historien grec, relate des faits qui concernent cette ville avant le début de la deuxième guerre punique dans le livre III de sa Géographie[8],[7]. La fiabilité de Strabon peut toutefois être remise en cause car il n'a jamais visité l'Hispanie et s'appuie sur le récit de Polybe et du géographe grec du Ier siècle av. J.-C. Posidonios qui eux ont visité le territoire mentionné[9].
Notes et références
- Gozalbes Cravioto 2000, p. 76.
- González-Conde 1992, p. 301.
- Gozalbes Cravioto 2000, p. 79.
- Gozalbes Cravioto 2000, p. 97.
- Gozalbes Cravioto 2000, p. 276.
- Gozalbes Cravioto 2000, p. 96.
- Jacob 1985, p. 258.
- Gozalbes Cravioto 2000, p. 51.
- González-Conde 1992, p. 299.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
Fonds antique
- Polybe, Histoire (lire sur Wikisource).
- Strabon, Géographie (lire sur Wikisource).
- Tite-Live, Histoire romaine (lire sur Wikisource).
Bibliographie moderne
- (es) José María Gómez Fraile, « A propósito de la localización geográfica de los Olcades », Wad-al-Hayara, vol. 29, , p. 27-40 (ISSN 0214-7092, lire en ligne, consulté le ).
- (es) María-Pilar González-Conde, « Los pueblos prerromanos de la Meseta Sur », Complutum, vol. 2-3, , p. 299-310 (ISSN 1131-6993, lire en ligne, consulté le ).
- (es) Enrique Gozalbes Cravioto, Caput celtiberiae : la tierra de Cuenca en las fuentes clásicas, Université Castille-La Manche, (ISBN 978-84-8427-084-3, lire en ligne).
- Pierre Jacob, « Notes sur la toponymie grecque de la côte méditerranéenne de l’Espagne antique », Ktèma, no 10, , p. 247-271 (ISSN 2802-1401, lire en ligne, consulté le ).
- (es) Alberto José Lorrio Alvarado, Procesos de continuidad y discontinuidad entre los oppida celtibéricos y las ciudades romanas en la meseta sur: Los casos de Segóbriga y Ercávica (parte de Carrasco Serrano, G.: La ciudad romana en Castilla-La Mancha, Université Castille-La Manche, (ISBN 978-84-8427-881-8, lire en ligne).