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Cathédrale Notre-Dame de Tortose

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 Cathédrale Notre-Dame de Tortose
Image illustrative de l’article Cathédrale Notre-Dame de Tortose
Façade ouest de la cathédrale
Présentation
Culte ancienne église catholique, ancienne mosquée.
Type Église romane
Début de la construction milieu XIIe siècle
Style dominant roman
Géographie
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
Ville Tartous
Coordonnées 34° 53′ 30″ nord, 35° 52′ 42″ est
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
 Cathédrale Notre-Dame de Tortose

La cathédrale Notre-Dame de Tortose (arabe : كاتدرائية طرطوس) est une ancienne cathédrale catholique, érigée au XIIe siècle à Tartous, en Syrie.

L’église a été décrite par les historiens comme « la structure religieuse la mieux conservée des croisades »[1]. La cathédrale était populaire parmi les pèlerins durant les croisades, parce que saint Pierre y aurait fondé une petite église dédiée à la Vierge Marie. Après sa capture par les Mamelouks, en 1291, la cathédrale a été convertie en mosquée. Aujourd'hui, le bâtiment abrite le musée national de Tartous[2].

Chevet et façade, en 1935.
Vues intérieures de la cathédrale (1936).

Le sanctuaire de la cathédrale dédié à la Vierge Marie a accueilli de nombreux pèlerinages chrétiens pendant les croisades, en raison de la croyance perdurant depuis la domination byzantine que le bâtiment se trouvait sur le site d'une église fondée par saint Pierre[3].

Les forces franques ont capturé Tortose en 1099. Une fois la terre conquise, la cathédrale a été construite à l'emplacement d'une église byzantine[4]. Alors qu'elle était sous le contrôle des Templiers, qui ont gouverné la région de 1152 à 1291, la cathédrale a été endommagée par un tremblement de terre en 1202, puis elle a été réparée dans les années qui suivirent. Le bâtiment de l'église a été fortifié après 1260, afin de se protéger des attaques mameloukes[5].

En 1213, Raymond, fils de Bohémond IV, prince d'Antioche, est tué en la cathédrale Notre-Dame de Tortose par les Assassins[6].

Après que les Templiers eurent abandonné Tortose en 1291, la cathédrale tomba sous le contrôle des Mamelouks[7] qui en firent une mosquée.

Archéologie et restaurations

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Des fouilles ont été menées en 1921 par Camille Enlart, puis en 1926 par Maurice Pillet qui en donne une description et des photographies.

Depuis 1956, le bâtiment abrite le Musée national de Tartous, qui présente l'archéologie de la région[2].

Architecture

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Façade ouest et murs sud.

La cathédrale Notre-Dame de Tortose a été édifiée du milieu du XIIe siècle au XIIIe siècle. L'extrémité orientale, construite en premier, reflète le style roman populaire. La construction ultérieure au XIIIe siècle était de style gothique primitif, comme on le voit à l'extrémité ouest du bâtiment[8]. La conception, basée sur un plan basilical standard, est d’une ampleur exceptionnelle, mesurant plus de 45 mètres de long et 30 mètres de large. La nef est voûtée en berceau en arcs brisés. Le sanctuaire de la Vierge Marie se trouve du côté nord de la nef[9].

Les murs nord et sud ont des contreforts en saillie, alors que la façade ouest en est dépourvue. La façade ouest, d'influence gothique, possède un clocher polygonal et des ensembles de fenêtres simples qui éclairent la nef et les bas-côtés[10],[11].

La cathédrale de Tortose est probablement la seule église latine encore debout qui ait été fortifiée pour la défense des habitants[8]. La fortification a commencé dans les années 1260, devant de la menace d'une invasion mamelouke. Les sacristies des couloirs nord-est et sud-est offraient une couverture en cas d’attaque et les contreforts des murs nord et sud étaient pourvus de mâchicoulis. D'après Camille Enlart, deux tours ont également été construites au-dessus des travées du bas-côté ouest[7].

  1. Setton, Zacour and Hazard, 1985, p.42-43.
  2. a et b Abd al-Razzaq Moaz, The Ayyubid Era: Art and Architecture in Medieval Spain, Museum with no Frontiers, , 255 p. (ISBN 978-3-902782-17-5)
  3. Adrian Boas, Crusader Archaeology, Routledge, , 255 p. (ISBN 978-0-415-17361-2)
  4. Adrian Boas, Crusader Archaeology, Routledge, , 7 p. (ISBN 978-0-415-17361-2)
  5. Adrian Boas, Crusader Archaeology, Routledge, , 52-53 p. (ISBN 978-0-415-17361-2)
  6. Timothy Venning, Chronology of the Crusades, Routledge, , 257 p. (ISBN 978-1-317-49643-4)
  7. a et b Jonathan Riley-Smith, The Oxford Illustrated History of the Crusades, Oxford University Press, , 167 p. (ISBN 978-0-19-285428-5)
  8. a et b Jonathan Riley-Smith, The Oxford Illustrated History of the Crusades, Oxford University Press, , 166 p. (ISBN 978-0-19-285428-5)
  9. Jaroslav Folda, Crusader Art in the Holy Land, Lund Humphries, , 179-182 p. (ISBN 9780853319955)
  10. Adrian Boas, Crusader Archaeology, Routledge, , 53 p. (ISBN 978-0-415-17361-2)
  11. Jaroslav Folda, Crusader Art in the Holy Land, Lund Humphries, , 179-180 p. (ISBN 9780853319955)

Bibliographie

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