Marc Lescarbot
Naissance |
vers 1570 Vervins (Aisne) |
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Décès |
Presles-et-Boves (Aisne) |
Nationalité | Français |
Pays de résidence | Royaume de France |
Profession |
avocat |
Activité principale |
érudit, avocat, voyageur, écrivain, courtisan, poète, historien |
Conjoint |
Françoise de Valpergue (1619) |
Descendants |
aucun |
Marc Lescarbot, né à Vervins (Aisne) vers 1570 et mort à Presles-et-Boves (Aisne) en 1641, est un érudit, avocat, voyageur, écrivain, courtisan, originaire de la Picardie.
Biographie
De longues études à Vervins, à Paris, puis à Toulouse, l'amènent à connaître le latin, le grec, l'hébreu, les lettres anciennes et modernes. Licencié en droit civil et droit canonique, il devient avocat au parlement de Paris. Il fréquente régulièrement les érudits et les gens de lettres.
En 1598, il joue un petit rôle dans la Paix de Vervins, composant pour l'occasion discours et poème. Il publie par la suite des traductions d'ouvrages en latin, mais l'essentiel de son œuvre reste à venir. Accompagnant un de ses amis, Jean de Poutrincourt, il part de La Rochelle en mai 1606 pour séjourner en Acadie, à Port-Royal, en Nouvelle-France, où il demeure jusqu’en juillet 1607, comme compagnon de Jean de Poutrincourt, Louis Hébert (cousin par alliance de ce dernier), et Samuel de Champlain.
Ayant écrit quelques pièces en vers pendant le voyage, il produit également sur place, en 1606, une œuvre particulièrement originale, Le Théâtre de Neptune, pièce jouée sur l'eau pour fêter un retour d'exploration de Jean de Poutrincourt. Interprétée par les colons restés à l'habitation de Port-Royal et des Amérindiens Micmacs, il s'agit là de la première pièce de théâtre jouée en Amérique du Nord[1]. Cette pièce a l'originalité d'intégrer des rôles amérindiens. Les Français contrairement aux Néerlandais (de Nieue Amsterdam), aux Espagnols et aux Britanniques fraternisaient et intégraient les Amérindiens, en les traitant comme des égaux.
De retour en France, Marc Lescarbot fait paraître en 1609 une première édition de son Histoire de la Nouvelle-France, qu'il fait suivre de deux autres, complétées des derniers événements et de réflexions nouvelles, en 1611-1612 et 1617-1618. Il s'agit alors du premier ouvrage portant sur l'histoire de la Nouvelle-France, où sont rapportées les relations publiées par Champlain depuis 1603. L'œuvre de Lescarbot est traduite en plusieurs langues et publiée à l'étranger, où elle obtient un franc succès. Y figurent, en prime, de nombreux développements sur la colonisation, l'économie, la vie et les mœurs indigènes, dans le même esprit humaniste que celui de Michel de Montaigne.
Le , Jean de Biencourt (de Poutrincourt) arrive à Dieppe. Marc Lescarbot l'accompagne lorsqu'il annonce à la reine-mère Marie de Médicis les baptêmes d’Indiens à Port-Royal.
Lescarbot ne retourna jamais en Nouvelle-France mais ne cessa de s'y intéresser, de s'informer, pour la mise à jour de son Histoire, d'abord, mais aussi pour plaider la cause de Jean de Poutrincourt et de la Nouvelle-France auprès de la Cour du roi : en témoigne sa correspondance avec Isaac de Razilly, datée de 1634.
Il eut également, au cours de sa vie, l'occasion de voyager en Suisse, dans le cadre de missions diplomatiques, avant d'être nommé commissaire de la Marine en 1619.
Le , à presque 50 ans, Marc Lescarbot épousa en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris Françoise de Valpergue, une jeune veuve dépossédée de ses biens par des créanciers indélicats. Voici ce que dit leur acte de mariage : Du jeudy, 1er jour d'aoust 1619, affidations entre Messire Marc Lescarbot, advocat en parlement et damoiselle Françoise de Valpergue. Espousez le 3e jour de septembre 1619[2]. Marc Lescarbot consacra dès lors la majeure partie de son temps à récupérer pour son épouse, dans une interminable série de procès, ce qui pouvait l'être.
Mort en 1641 dans la maison des Valpergue, à Presles-et-Boves, étant sans descendance, il légua ce qu'il possédait à son frère et à son neveu. Son œuvre mérite toujours considération, à condition toutefois de se souvenir qu'il ne fut pas témoin direct des événements survenus outre-atlantique après 1607. Sans cet ouvrage unique qu'est son Histoire de la Nouvelle-France, nous n'aurions jamais eu connaissance de certains des faits qui marquèrent les premières heures de la découverte et de l'établissement de la Nouvelle-France.
Publications
- Discours pour la Paix. Harangue d'action de grâces. Poèmes pour la Paix, écrits composés lors de la Paix de Vervins en 1598
- Adieu à la France, en vers, 1606[3]
- Le Théâtre de Neptune, 1607
- La Défaite des Amouchiquois, en vers, 1607
- Histoire de la Nouvelle-France, 1609, suivie de deux nouvelle éditions en 1611-1612[4],[5] et 1617-1618[3]
- Les Muses de la Nouvelle-France, pièces en vers qui suivent les différentes éditions de son Histoire de la Nouvelle-France (1612)[6]
- Tableau de la Suisse, en vers et prose, 1618
- La Chasse aux Anglais, en vers, 1629
- La Victoire du Roy, en vers, 1629
- Le Roy d'armes, ou l'art de bien former... (1640)[7]
Traductions
- Discours de l'Origine des Russiens, 1599
- Discours véritable de la Réunion des Églises, 1599
- Histoire merveilleuse de l'abstinence triennale d'une fille de Confolens, 1602
- Le Guide des Curés, traduction des Instruciones Pastorum de Charles Borromée, dédiée à Geoffroy de Billy, « son nouveau protecteur et révérend père en Dieu », 1613[8].
Rééditions
- Marc Lescarbot, Poésies et opuscules sur la Nouvelle-France, éd. Marie-Christine Pioffet et Isabelle Lachance, Montréal, Nota bene, 2014, 393 p.
- Marc Lescarbot, Voyages en Acadie (1604-1607), éd. Marie-Christine Pioffet, Paris, PUPS, 2007, 587 p.
- Marc Lescarbot, Les Muses de la Nouvelle-France, éd. Bernard Emont, Paris, L'Harmattan, 2004.
Bibliographie
- Éric Thierry, Marc Lescarbot (vers 1570-1641). Un homme de plume au service de la Nouvelle-France, Paris, Honoré Champion, 2001, 440 p.
- Bernard Emont, Marc Lescarbot : Mythes et rêves fondateurs de la Nouvelle-France, Paris, L'Harmattan, 2002, 362 p.
- Thomas Pfeiffer, Marc Lescarbot : pionnier de la Nouvelle-France, Paris, l'Harmattan 2012.
- Emile Ducharlet, Il y a quatre siècles... ils rêvaient la Nouvelle France - L'aventure acadienne de ses fondateurs: Samuel Champlain, Pierre Dugua de Mons, Marc Lescarbot, Jean de Poutrincourt..., Comité du mémorial de la Nouvelle-France & La Lucarne Ovale éditions, 2018.
Notes et références
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « Dossier », sur www.banq.qc.ca (consulté le )
- Acte original disparu lors des incendies de la Commune de Paris de 1871 mais cité par l'archiviste Auguste Jal dans son Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, Henri Plon, 1872, pages 778
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1095053.r=Marc%20Lescarbot
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109507v.r=Marc%20Lescarbot
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b2000112d.r=Marc%20Lescarbot
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72805t.r=Marc%20Lescarbot
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6391576k.r=Marc%20Lescarbot
- Bernard Emont, Marc Lescarbot: mythes et rêves fondateurs de la nouvelle-France : avec une biographie nouvelle de l'auteur, L'Harmattan, 2002, p. 54.
Liens externes
- René Baudry, Marc Lescarbot, dans le Dictionnaire biographique du Canada
- John G. Reid, Marc Lescarbot, dans l'Encyclopédie canadienne
- Œuvres de Marc Lescarbot, dans le Projet Gutenberg
Liens internes
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