Kevin Mayer
Kevin Mayer | |||||||||||||||||||||
Kevin Mayer lors du 1000 m des championnats du monde en salle de Birmingham en 2018. | |||||||||||||||||||||
Informations | |||||||||||||||||||||
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Disciplines | Épreuves combinées | ||||||||||||||||||||
Nationalité | Français | ||||||||||||||||||||
Naissance | Argenteuil |
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Taille | 1,86 m (6′ 1″) | ||||||||||||||||||||
Masse | 85 kg (187 lb) | ||||||||||||||||||||
Club | EA Rhône Vercors 26-07 | ||||||||||||||||||||
Entraîneur | Bertrand Valcin Jean Yves Cochand |
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Records | |||||||||||||||||||||
• Heptathlon : 6 479 pts (2017, record d'Europe) • Décathlon : 9 126 pts (2018, record du monde) |
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Palmarès | |||||||||||||||||||||
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Kevin Mayer (né le à Argenteuil) est un athlète français, spécialiste des épreuves combinées.
Actuel champion du monde du décathlon, titre remporté à Londres en 2017, il est également l'actuel champion d'Europe en salle et champion du monde en salle de l'heptathlon, titres obtenus à Belgrade en 2017 et Birmingham en 2018. En août 2016, il remporte la médaille d'argent du décathlon des Jeux olympiques de Rio de Janeiro.
Il détient depuis le 16 septembre 2018 le record du monde du décathlon avec 9 126 points[1].
Origines familiales et formations
Issu d'une famille sportive — son père André est éducateur sportif, tandis que sa mère Carole est professeur de sport[2] ,— il a deux frères et un demi-frère[3].
Sa famille paternelle est originaire de Farschviller, près de Forbach, en Moselle[4].
Il est titulaire d'un baccalauréat série S et suit un DUT Mesures Physiques au sein de l'IUT de Montpellier parallèlement à sa carrière sportive.
Il a pratiqué également le rugby, le handball, le cross-country, le tennis et le ski[2].
Carrière
Débuts chez les jeunes
Champion du monde cadet (2009)
Kévin Mayer a commencé à pratiquer l'athlétisme alors qu'il était en classe de cinquième en 2004 ou 2005. Il jouait auparavant au tennis et au handball[5]. À Bressanone, le , lors des championnats du monde jeunesse, il obtient un score de 6 478 points à l'octathlon, à seulement 4 points du record du monde cadet, en réalisant 11 s 31 au 100 m, 7,24 m à la longueur, 13,48 m au poids, 50 s 56 au 400 m, 14 s 43 au 110 m haies, 2,04 m à la hauteur, 50,2 m au javelot et 2 min 41 s 22 au 1 000 m. Résidant à La Roche-de-Glun, Kévin Mayer débute l’athlétisme à l’Entente athlétique de Tain-Tournon[6]. Il s'entraîne désormais au Pôle espoirs de Montpellier.
Ses meilleures performances sont de 11 s 14 sur 100 m à Saint-Étienne, 49 s 87 sur 400 m dans la même ville, 2 min 41 s 22 à Bressanone sur 1 000 m et sur 1 500 m, 4 min 19 s 43, toujours à Saint-Étienne, 14 s 40 à Arles sur les haies hautes, 2,05 m au saut en hauteur à Valence, 4,60 m à la perche à Saint-Étienne, 7,24 m au saut en longueur à Bressanone et 14,02 m au poids à Montpellier.
Son précédent record pour le décathlon est alors de 7 821 points, obtenus à Saint-Étienne, le .
Champion du monde junior (2010)
Kévin Mayer est en tête du décathlon lors de la 1re journée des Championnats du monde juniors à Moncton, en réalisant trois nouveaux records personnels (au 100 m, à la longueur et sur 400 m). Le deuxième jour, il bat notamment son record au 110 m haies en 14 s 21 et à la perche en 4,70 m. Il remporte[7] finalement la médaille d'or avec 7 928 points, malgré une relative contre-performance au javelot qui l'avait placé en 2e position à 42 points derrière le Russe Ilya Shkurenyov. Il devance celui-ci de plus de dix secondes en 4 min 21 s 35 lors la dernière épreuve, le 1 500 m, améliorant ainsi son récent record de France de 107 points.
En 2011, Kévin Mayer réalise un total de 7 992 points en terminant à la 8e place du meeting de Kladno, améliorant notamment ses performances au 400 m (48 s 66), au 110 m haies (14 s 74), au saut à la perche (4,90 m) et au lancer du javelot (60,96 m)[8]. Il bat le record de France junior de la spécialité détenu jusqu'alors par Ladji Doucouré.
En améliorant son record de 8 124 points, obtenu en tant que junior et également record des championnats, Kévin Mayer remporte la médaille d'or des Championnats d'Europe juniors au stade de Kadriorg à Tallinn en juillet 2011.
Débuts chez les seniors (2012)
En 2012, Kevin Mayer débute sa saison par un décathlon à Cannes. Il réalise 8 091 points, ce qui représente son meilleur total avec des engins senior. Il réalise notamment 14,34 m au lancer du poids et 14 s 34 au 110 mètres haies. Aux Championnats d'Europe d'Helsinki, en quête du minima olympique et favori pour le podium[9], il bat son record sur 100 m en 11 s 10, mais mord la ligne d'appel lors de ses trois essais au saut en longueur et décide d'abandonner dès la deuxième épreuve.
Trois jours plus tard, il se rend à Bruxelles, ultime chance pour lui de réaliser le minima olympique. Il y bat son record au saut en longueur, avec un résultat de 7,63 m (vent +5,7 m s−1), et au saut en hauteur, en réalisant un score de 2,09 m, totalisant 4 227 points au terme de la première journée. Après une remarquable seconde journée, au cours de laquelle il bat tous ses records, il totalise 8 415 points et réalise les scores minimaux de sélection olympique[10], battant dans le même temps le record de France espoir de la discipline, détenu depuis 1985 par William Motti[11] avec un total de 8 306 points.
Lors de ces Jeux olympiques, le Français termine quinzième du classement final avec un score de 7 952 points, bien loin de ce qu'il avait réalisé à Bruxelles. Il réalise notamment une lourde contre-performance lors de l'épreuve du 110 m haies (15 s 59) et au saut à la perche (4,70 m).
En 2013, Kévin Mayer remporte sa première médaille internationale senior en décrochant la médaille d'argent des Championnats d'Europe en salle de Göteborg, réalisant à cette occasion un nouveau record personnel de 6 297 points. Il y améliore tous ses records personnels : 8 s 01 aux 60 m haies, 7 s 10 aux 60 m, 7,54 m au saut en longueur, 2,05 m au saut en hauteur, 5,20 m au saut à la perche, 15,16 m au lancer de poids et 2 min 37 s 30 aux 1 000 m. Il n'est devancé que par le Néerlandais Eelco Sintnicolaas qui obtient un score total de 6 372 points.
Pendant la saison estivale, il remporte la Coupe d'Europe avec un score de 8 390 points (SB). Le mois suivant, il échoue au pied du podium des championnats du monde de Moscou, établissant malgré tout un nouveau record personnel de 8 446 points.
Le 13 août 2014, lors des championnats d'Europe de Zürich, Kévin Mayer est sacré vice-champion d'Europe du décathlon, portant son record personnel à 8 521 points. Il est devancé par le Biélorusse Andrei Krauchanka (8 616 points). Il a notamment porté son record personnel du saut en longueur à 7,65 m[12].
Après une saison chaotique malgré une progression sportive, le Français annonce le 12 août 2015 son forfait pour les championnats du monde de Pékin (22 au 30 août), à la suite d'une douleur persistante au muscle ischio-jambier[13].
Saison 2016
Préparation olympique
Le 6 février 2016, à Bompas, Mayer réalise en série du 60 m haies 8 s 02, puis égale en finale son record avec 8 s 01. Il bat également son record personnel sur le lancer du poids avec un jet à 15,55 m et améliore son ancienne marque de 39 centimètres[14].
Il participe le week-end du 27 et 28 février aux championnats de France en salle sur quelques épreuves où il améliore son record personnel sur 60 m en 6 s 95 et au lancer du poids avec 15,97 m avant de chuter sur le 60 m haies. Il annule sa participation aux championnats du monde en salle de Portland[15].
Un documentaire sur Kévin Mayer est réalisé en mai 2016 pour suivre son quotidien à l'approche des Jeux olympiques de Rio et notamment son décathlon à l'Hypo-Meeting de Götzis[16] où il finit 2e du classement général avec 8 446, dépassant largement les minima pour les Jeux[17].
Jeux olympiques de Rio : la médaille d'argent
Le 17 août, Kévin Mayer participe à la 1re journée des Jeux olympiques de Rio où il améliore son record personnel sur 100 m (10 s 81), réalise sa meilleure performance de la saison au saut en longueur (7,60 m)[18] puis un record au poids (15,76 m)[19]. Malgré une douleur à la cheville, il saute 2,04 m en hauteur mais ne tente pas la hauteur suivante[20], et améliore sur 400 m son record personnel de 2011 (48 s 66) en réalisant 48 s 28. À la fin de cette 1re journée, il totalise 4 435 points et se place 4e du classement provisoire derrière Ashton Eaton, Kai Kazmirek et Damian Warner[21]. Le lendemain, Kévin Mayer débute sa journée par le 110 m haies où il réalise 14 s 02, la meilleure performance de sa carrière lors d'un décathlon et à seulement 1 centième de son record personnel établi à Valence plus tôt dans l'année[22]. Il réalise ensuite un jet à 46,78 m au lancer du disque[23] puis améliore son record personnel à la perche avec 5,40 m, ce qui le place désormais à la 2e place du classement provisoire avec 144 points d'avance sur Damian Warner. Il réalise l'avant-dernière épreuve avec un lancer de javelot à 65,04 m qui le ramène à 44 points d'Ashton Eaton.
À la fin du 1 500 m qu'il boucle en 4 min 25 s 49, Kévin Mayer devient vice-champion olympique et 6e meilleur performeur mondial de tous les temps de la discipline avec 8 834 points[24], nouveau record de France[25],[26]. Première médaille dans cette épreuve pour la France depuis 1948 et Ignace Heinrich, il n'est devancé que par l'Américain Ashton Eaton (8 893 points)[27],[28].
Record d'Europe de l'heptathlon, titre mondial à Londres (2017)
Record d'Europe et titre européen en salle
Kévin Mayer arrive aux championnats d'Europe en salle de Belgrade sans avoir réalisé d'heptathlon depuis 2013. Durant la saison, il a participé à la plupart des épreuves avec de bons résultats : 7 s 01 sur 60 m, 15,35 m au poids, 2,06 m en hauteur et 5,35 m à la perche.
Son championnat débute le 4 mars par le 60 m où il égale son record personnel avec 6 s 95[29] puis égale aussi celui du saut en longueur avec 7,54 m, lui permettant de prendre la tête provisoire du classement avec 1 845 points devant le Britannique Ashley Bryant (1 836)[30]. Il confirme sa bonne forme au lancer du poids (15,66 m) puis à la hauteur où il égale son record personnel à 2,10 m, réalisé en 2010 lorsqu'il était junior. À la fin de la journée, le Français totalise 3 571 points, soit 125 unités d'avance sur l'Espagnol Jorge Ureña[30]. Le lendemain, il débute la compétition avec le 60 m haies où tous les doutes sont remis sur sa technique où il est passé en 7 foulées durant la saison. Ce doute est effacé puisque Mayer explose son record personnel (8 s 01) en stoppant le chrono à 7 s 88[1]. En course pour le record de France de Christian Plaziat (6 418 points en 1992, ancien record du monde) et pour le record d'Europe de la légende Roman Šebrle (6 438 points en 2004), il entre dans le concours de la perche à 5,20 m à 18 h, soit 3 h 30 min après le début de l'épreuve, qu'il franchit dès sa 1re tentative[30]. Il continue dans sa foulée en effaçant 5,30 et 5,40 m avant de butter à 5,50 m. À la fin de l'épreuve, Mayer est en course pour le record d'Europe mais aussi pour devenir le 2e performeur mondial de tous les temps (6 476 points par Dan O'Brien derrière Ashton Eaton et ses 6 645)[30] : pour cela, l'athlète de Jean-Yves Cochand doit courir moins de 2 min 42 s et lors de cette épreuve, le Français stoppe le chronomètre à 2 min 41 s 08 [30].
À 25 ans, Kévin Mayer remporte son 1er titre international chez les seniors, explose le record d'Europe avec 6 479 points, devient le 2e meilleur performeur mondial de tous les temps derrière Ashton Eaton[31]. Il confirme par ailleurs qu'il sera très probablement le grand favori pour les championnats du monde de Londres en août où le double tenant du titre Eaton sera absent, retraité des pistes depuis le 3 janvier[32],[33].
Saison estivale
Parti en stage à La Réunion avec son groupe d'entraînement (composé notamment d'Antoinette Nana Djimou et de Katarina Johnson-Thompson), Kévin Mayer ouvre sa saison estivale le 15 avril au meeting de L'Étang-Salé avec des superbes performances : 48,44 m au disque (record personnel à 48,99 m), 2,06 m au saut en hauteur sur élan réduit et un record personnel en 21 s 76 sur le 200 m.
Il participe le 7 mai au premier tour des interclubs, signant 63,37 m au javelot et 54 s 47 sur 400 m haies, pour la première course de sa carrière sur la discipline[34]. Le week-end suivant, il s'aligne sur quelques épreuves du décathlon de Montpellier : il réalise 10 s 99 au 100 m, course qu'il qualifie de la plus « relevée au décathlon en France » (il finit 4e de la série) puis réalise 15,69 m au poids (record à 15,76 m) malgré la fatigue. Le lendemain, et ce malgré un jet qu'il trouve mauvais, il bat son record personnel sur le lancer du disque avec 49,08 m[35]. Le 21 mai, il participe au second tour des Interclubs et signe 5,30 m à la perche, avant d'échouer à 5,50 m mais réalise de nouveau son record au disque avec 50,13 m, dépassant pour la première fois cette barrière[36].
Le 1er juillet, il est engagé dans un triathlon au meeting de Paris qu'il a aidé à préparer avec les organisateurs, où Mayer et 5 autres athlètes disputent le javelot, le 110 m haies et la longueur : sur le lancer de javelot, le Français établit dès son 1er essai un record personnel à 66,15 m, améliorant ses 66,09 m de 2013 avant de récidiver au 3e jet en l'explosant très largement avec 70,54 m[37]. Ironie, il indiquait la veille ne pas prendre de risque sur cette épreuve car c'est sur celle-ci qu'il avait ressenti une douleur à l’adducteur pendant l'échauffement[37]. Quelques minutes plus tard, il explose également son record du 110 m haies (14 s 01) en réalisant 13 s 78[38].
Titre mondial du décathlon à Londres
Le 11 août, Kévin Mayer débute le décathlon des championnats du monde de Londres : au 100 m, première épreuve, il frappe un grand coup en battant son record personnel en 10 s 70 avec vent défavorable, améliorant largement son ancien record (10 s 81)[39]. Au saut en longueur, il réalise 7,52 m[40] puis lance 15,72 m au lancer du poids, ce qui lui permet de prendre la tête de la compétition après 3 épreuves[41]. Au saut en hauteur, il franchit 2,08 m et rate de peu 2,11 m[42]. Il conclut la première journée en battant de 2 centièmes son record au 400 m avec un temps de 48 s 26, lui permettant d'être en tête et de totaliser 4 478 points à mi-parcours[43]. Le lendemain, il entame la compétition par le 110 m haies où il améliore son record personnel de 3 centièmes, réalisant 13 s 75[44]. Au saut à la perche, le Français se fait une grosse frayeur en effaçant sa barre d'entrée (5,10 m) à sa troisième et dernière tentative, qui plus est en touchant la barre[45] mais augmente son avance sur ses concurrents[45]. Au lancer du javelot, il lance 66,10 m et possède avant la dernière épreuve 167 points d'avance sur l'Allemand Rico Freimuth, son grand rival[46]. Il termine son 1 500 m en 4 min 36 s 73 et Kévin Mayer, 25 ans, est sacré champion du monde du décathlon avec 8 768 points, meilleure performance mondiale de l'année[47]. Il devance sur le podium les Allemands Rico Freimuth (8 564) et Kai Kazmirek (8 488)[48]. Il devient le premier Français sacré dans cette discipline[49] et devient le deuxième athlète à remporter l'or dans les épreuves combinées après Eunice Barber, championne du monde à l'heptathlon chez les femmes en 1999[50]. Il remporte à cette occasion la douzième médaille d'or pour la France lors d'un championnat du monde et devient le septième athlète français à remporter un titre individuel.
En fin d'année, il est élu sportif de l'année 2017 en Occitanie[51]. Il figure également à la 3e place du classement champion des champions de L'Équipe derrière Teddy Riner (judo) et Pierre-Ambroise Bosse (athlétisme)[52] et à la 2e place de l'athlète français de l'année 2017 de la Fédération française d'athlétisme derrière ce même Pierre-Ambroise Bosse[53].
Saison 2018
Saison hivernale
Kévin Mayer axe sa saison hivernale sur différentes compétitions, sans faire d'heptathlon. L'objectif est le titre mondial en salle aux championnats du monde en salle de Birmingham[54]. Il commence sa préparation par un stage en décembre, de deux semaines, à Doha au Qatar[55]. C'est le 13 janvier, à l'occasion du meeting « X-Athletics » de Clermont-Ferrand, compétition consacrée aux épreuves combinées, que Mayer effectue sa rentrée hivernale sur le saut en longueur et le saut à la perche[56]. Il réalise 7,18 m sur la première épreuve[57], ainsi que 5,06 m sur la seconde, une « déception » pour lui[58]. La semaine suivante, il part pour quelques jours à Miami[59] avant de rentrer pour le meeting de Val-de-Reuil où il améliore son record personnel sur 60 m haies de six centièmes, en 7 s 82[60], et réalise 2,00 m au saut en hauteur, sur élan réduit[60].
Le 5 février, à Lyon, il saute 5,30 m à la perche et réalise 2 min 43 s au 1 000 m, dans une course remportée par le jeune espoir Clément Foucat[61]. Deux jours plus tard, lors du Meeting de Paris indoor, Kévin Mayer n'en finit plus de surprendre le monde de l'athlétisme en écrasant le triathlon composé du lancer du poids, 60 m haies et du saut en longueur[62]. Débutant par un jet au poids à 15,96 m, à seulement un centimètre de son record personnel, le français s'impose à la longueur avec un saut à 7,48 m, avant d'améliorer pour la seconde fois de la saison son record du 60 m haies, en 7 s 79[63]. Il totalise ainsi 2 814 points, soit plus de 250 unités sur son dauphin, l'Espagnol Jorge Ureña (2 551 pts)[64].
Le 10 février, Mayer participe à l'étape de Rouen du Perche Élite Tour, en compagnie du gratin mondial de la discipline, avec notamment Renaud Lavillenie, Thiago Braz da Silva, Konstadínos Filippídis. Après une barre à 5,35 m maitrisée à son second essai, le français améliore de dix centimètres son record, dès sa première tentative, en franchissant 5,50 m[65]. Poussé par un public scandant « Let's go Kevin » (« Va s'y Kévin »), le champion du monde du décathlon surprend en effaçant la prochaine barre à 5,60 m, améliorant ainsi en une soirée son record personnel de vingt centimètres[66]. Il échoue ensuite à 5,70 m, malgré de bonnes tentatives, et termine la compétition à la 4e place[65].
Le week-end suivant, il est présent aux championnats de France en salle de Liévin sur plusieurs épreuves : le 60 m, 60 m haies, saut à la perche et saut en longueur. Sur le premier sprint plat, il court en 6 s 99 puis saute 6,80 m à la longueur[67]. Fatigué, il décide de ne pas prendre de risque sur le 60 m haies le lendemain. Sur le saut à la perche, il échoue à franchir sa barre d'entrée et termine ainsi dernier de la finale.
Titre mondial en salle à l'heptathlon
Le 2 mars, Kévin Mayer commence son heptathlon des championnats du monde en salle de Birmingham, dont il est le favori : lors de la première épreuve, le 60 m, le Français bat son record personnel en 6 s 85, malgré un très mauvais départ (0 s 196 de temps de réaction)[68]. Il entame ainsi la compétition à la 2e place du classement général derrière le Canadien Damian Warner, qui compte 41 points d'avance. Au saut en longueur, seconde épreuve de la journée, Mayer améliore d'un centimètre son record personnel, pour le porter à 7,55 m, et revient à deux points de Warner, auteur de 7,39 m[69]. Grâce à un jet à 15,67 m, le meilleur de tous les athlètes engagés, au lancer du poids, il prend ensuite la tête du classement général avec 2 714 points, devant Warner (2 669) et l'Allemand Kai Kazmirek (2 572)[70]. En hauteur, il saute 2,02 m et mène au classement après la première journée de compétition[71]. Le lendemain, il réalise au 60 m haies le temps de 7 s 83, tandis que Warner court en7 s 67, ce qui le ramène à 4 points du français[72]. Mais à la perche, le français ne saute que 5,00 m, performance moyenne pour lui. Il reste devant le Canadien, qui saute 4,90 m, soit 34 points d'avance avant la dernière épreuve[73]. Physiquement et mentalement diminué, Mayer hésite à prendre part à la dernière épreuve, le 1 000 m[74]. Finalement, il prend part à l'épreuve en sachant qu'il doit rester à moins de 3 secondes de Warner, sinon le titre lui échapperait. Le Canadien remporte la course en 2 min 37 s 12, record personnel, tandis que Mayer boucle les cinq tours en 2 min 39 s 64, soit 2 s 52 après[75]. Cette marge lui permet ainsi de remporter le titre mondial avec 6 348 points, le second meilleur total de sa carrière ainsi qu'une meilleure performance mondiale de l'année, et de devancer Damian Warner de seulement 5 points, auteur par ailleurs d'un record du Canada[76]. L'Estonien Maicel Uibo remporte la médaille de bronze avec 6 265 points, record personnel[77]. Il devient le second Français sacré dans la discipline, 23 ans après Christian Plaziat, victorieux en 1995 à Barcelone[78].
Saison en plein air
Kévin Mayer débute la saison estivale à l'occasion du Meeting National de Montpellier, le 12 mai, où il concourt sur le lancer du poids et le lancer du disque : longtemps attendue, il dépasse la barrière des 16 mètres au lancer du poids, 16,17 m exactement, nouveau record personnel battu de 41 centimètres. Au disque, il lance 45,94 m[79]. Le week-end suivant, lors du second tour des Interclubs, il s'aligne à la perche et égale de belle manière son record en plein air de 5,40 m[80].
Les 16 et 17 juin, il se rend à Ratingen en Allemagne pour participer au Mehrkampf-Meeting Ratingen, bien qu'il ne s'aligne que sur 6 épreuves du décathlon : le premier jour, il prend part au 100 m et, malgré deux faux-départs dans sa série, le français bat son record personnel en 10 s 66 (+ 1,0 m/s)[81]. Au lancer du poids, il réalise le second meilleur jet de sa carrière en plein air avec 15,86 m[82], et conclut sa journée avec 48 s 33 sur 400 m, à seulement sept centièmes de son record personnel[83]. Le lendemain, sur 110 m haies, il égale le second meilleur temps de sa carrière, 13 s 78[84] avant de réaliser une grande sensation au lancer du disque, en améliorant son record de plus de deux mètres, pour le porter à 52,38 m[85]. Pour la dernière épreuve de son week-end, le saut à la perche, Mayer saute 5,20 m et repart d'Allemagne complètement satisfait de ses performances[86].
Le 30 juin, il participe au triathlon du Meeting de Paris : auteur de 7,62 m au saut en longueur, il bat ensuite de très bonne manière son record personnel au lancer du poids, éjectant son engin à 16,51 m, puis améliore également sa meilleure performance sur le 110 m haies, en 13 s 71[87].
Championnats d'Europe de Berlin et record du monde
Le 7 août 2018, Kevin Mayer commence son décathlon des championnats d'Europe de Berlin : au 100 m, la première épreuve, le Français bat son record personnel en 10 s 64 (+ 0,3 m/s)[88]. Lors du saut en longueur, Kevin Mayer mord ses trois essais et perd toutes ses chances de médaille. Il abandonne suite à cette désillusion[89]. Suite à son échec, il annonce deux jours plus tard sur les réseaux sociaux sa participation aux Décastar de Talence les 15 et 16 septembre[90].
Lors de la première journée du décathlon au Décastar, il commence la compétition en battant son record personnel au 100 m en 10 s 55[91] avant de sauter 7,80 m en longueur, battant de 15 cm son précédent record personnel[92]. Au poids, il réalise un lancer à 16 m dès son premier essai[93]. Peu après à la hauteur, il passe la barre des 2,05 m au dernier essai[94]. Pour finir, il court le 400 m en 48 s 42[95], ce qui lui fait alors 4 563 points pour terminer la première journée du décathlon, un point devant Ashton Eaton lorsque celui-ci battit le record du monde à Pékin en 2015[96]. Le deuxième jour, il débute avec un 110 m haies en 13 s 75[97]. Au disque, il lance son engin à 50,54 m et a alors 1 point d'avance sur le record du monde[98]. Il bat son record en décathlon du saut à la perche en sautant 5,45 m au premier essai[99]. Lors de l'avant-dernière épreuve, le javelot, il réalise un lancer à 71,90 m, lui offrant alors 205 points d'avance sur le record du monde[100]. En courant son 1 500 m en 4 min 36 s 11, il bat le record du monde du décathlon avec 9 126 points et devient le premier athlète à dépasser 9 100 points[101].
Vie privée
Il est en couple avec Delphine Jariel, championne de France de planche à voile et désireuse de participer aux Jeux olympiques de 2020[102],[103],[104].
Palmarès
Records
Records personnels
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Meilleures performances par année
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Distinctions
- Chevalier de l'ordre national du Mérite le [106]
- RMC Sport Award de la performance de l'année 2016[107]
Notes et références
Notes
- ↑ Classement établi par l'IAAF en fonction des meilleures performances de l'année.
Références
- ↑ « Kévin Mayer bat le record du monde du décathlon », sur lequipe.fr, (consulté le )
- Antoine Grenapin, « Athlétisme – Mondiaux 2017 : Kevin Mayer, la marche de l'empereur ! », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Jeux Olympiques : Cinq choses à savoir sur Kevin Mayer » (consulté le )
- ↑ « Vice-champion olympique, Kevin Mayer a des racines à Farschviller », Le Republicain Lorrain,
- ↑ « MES PREMIÈRES FOIS : Kevin Mayer - vidéo Dailymotion », sur Dailymotion (consulté le )
- ↑ (fr) Biographie de Kevin Meyer, site de la FFA, consulté le 25 juillet 2010
- ↑ « Kevin Mayer défend son avance et remporte le Décathlon», IAAF, 22 juillet 2010.
- ↑ « Un Kévin Mayer record », sur ledauphine.com (consulté le )
- ↑ « Mayer n’est pas à Helsinki pour découvrir » (consulté le )
- ↑ « Les minima olympiques pour Kevin Mayer » (consulté le )
- ↑ « les Records », sur bases.athle.com (consulté le )
- ↑ « Kevin Mayer vice-champion d'Europe de décathlon - Championnats d'Europe d'Athlétisme » (consulté le )
- ↑ « ATHLE.FR | Championnats du monde : Kevin Mayer forfait pour Pékin » (consulté le )
- ↑ « Kevin Mayer en forme à Bompas » (consulté le )
- ↑ « Pas de Mondiaux pour Kevin Mayer » (consulté le )
- ↑ Canal+, « Intérieur Sport - 10 carats - Les 10 travaux du décathlonien Kevin Mayer » (consulté le )
- ↑ Christine Tournigand, « e_tribune - Athlétisme : Kévin Mayer ira à Rio », sur www.e-tribune.fr (consulté le )
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Liens externes
- Ressources relatives au sport :
- Décathlonien français
- Champion du monde d'athlétisme
- Champion du monde d'athlétisme en salle
- Champion d'Europe d'athlétisme en salle
- Champion d'Europe junior d'athlétisme
- Champion du monde junior d'athlétisme
- Médaillé d'argent olympique français
- Athlète (homme) aux Jeux olympiques d'été de 2012
- Athlète (homme) aux Jeux olympiques d'été de 2016
- Chevalier de l'ordre national du Mérite
- Naissance en février 1992
- Naissance à Argenteuil
- Détenteur d'un record du monde d'athlétisme