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Colonisation de l'Islande

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Landnámsöld
Colonisation de l'Islande

874–930

Description de cette image, également commentée ci-après
Islandia (carte de l'Islande), Abraham Ortelius, v. 1590
Démographie
Population (930) ~ 30 000 - 40 000 hab.[1]
Superficie
Superficie ~ 103 000 km² [D 1]
Histoire et événements
320 av. J.-C. Pythéas mentionne Thulé pour la première fois
825 L'irlandais Dicuil fait part des voyages entrepris par des moines à Thulé[G 1]
Années 860 Découverte de l'Islande par les Vikings[1]
v. 874[N 1] Arrivée de Ingólfr Arnarson en Islande[B 1]
930 Établissement de l’Alþing
Fondation de l'État libre islandais[1]

Entités suivantes :

La colonisation de l’Islande (en islandais Landnámsöld, littéralement « âge de la colonisation »[N 2]) est la période de l'histoire de l'Islande se déroulant entre 870 et 930 durant laquelle l'île, jusque là inhabitée, fut peuplée par les Scandinaves dans le cadre de l'expansion territoriale survenue durant l'Âge des Vikings, et les premières structures gouvernementales créées jusqu'à la fondation en 930 de l'État libre islandais. L'histoire de la colonisation nous est connue principalement par le Livre de la colonisation (Landnámabók) et le Livre des Islandais (Íslendingabók), ainsi que par les sagas des Islandais. Cependant ces textes écrits seulement à partir du XIIIe siècle ont une fiabilité douteuse, et l'archéologie est indispensable afin de vérifier les faits racontés dans ces écrits.

Au IVe siècle av. J.-C., le navigateur grec Pythéas mentionne une terre nommée Thulé, qui sera citée par d'autres auteurs de l'Antiquité et du Moyen-Âge. Néanmoins, il s'agissait a priori plutôt de la côte norvégienne ; et le premier à mentionner une terre étant vraisemblablement l'Islande est l'irlandais Dicuil vers 825 apr. J.-C., qui parle d'une terre au nord où des moines auraient séjourné. Vers 860, des marins scandinaves découvrent l'Islande et la trouvent déserte à l'exception de quelques moines irlandais, les papar, ce qui concorde avec le récit de Dicuil. Le premier résident permanent de l'île est traditionnellement Ingólfr Arnarson, qui s'installe à Reykjavik vers 874. S'en suivent 60 ans durant lesquels des Vikings venus de Norvège principalement, accompagnés de leurs familles et de leurs serviteurs, colonisent l'île. En l'an 930, un parlement commun à toute l'île fut fondé, l'Althing : ce fut le début de l'État libre islandais.

Histoire

Découverte

L'île mythique de Thulé sur la Carta Marina, carte du seizième siècle.
La mythique Thulé sur la Carta Marina du XVIe siècle.
Carte de l'Islande, indiquant les différentes expéditions pour s'installer en Islande.
Carte indiquant les voyages des premiers explorateurs et des premiers établissements scandinaves en Islande au IXe siècle.

Dès l'an 320 av. J.-C. environ, le navigateur grec originaire de Marseille Pythéas mentionne une terre qu'il nomme Thulé, située au nord de l'Angleterre[E 1]. Plusieurs auteurs de l'Antiquité et du Moyen Âge mentionneront encore cette terre inconnue, dont par exemple l'historien du VIe siècle apr. J.-C. Procope de Césarée[E 2], ou encore le moine anglo-saxon Bède le Vénérable au VIIe siècle[E 3],[J 1]. Néanmoins, ces récits correspondraient a priori en réalité à la côte norvégienne[E 4]. Au début du IXe siècle, un moine irlandais, Dicuil, mentionne dans son traité De mensura orbis terrae une autre Thulé, qui serait vraisemblablement l'Islande[E 5].

Selon l'Íslendingabók de Ari Þorgilsson le Savant et le Landnámabók, les premiers colonisateurs scandinaves trouvent l’Islande déserte à l’exception de quelques « papar »[A 1],[B 2],[E 4],[J 2]. Ces papar sont également cités par Dicuil, qui affirme avoir parlé de Thulé avec des moines irlandais ayant visité l'île en l'an 795[D 2],[E 4]. Plusieurs toponymes en Islande font également référence aux papar[J 2], par exemple l'île de Papey[E 4] (« île des papar »)[N 3]. Les papar étaient venus chercher la solitude à bord de currach, des bateaux fait de peaux assemblés tendues sur une armature de bois[G 3]. Ces papar auraient quitté l'Islande pour éviter de côtoyer des païens[A 1],[K 1].

Le Landnámabók présente deux traditions à l'origine de la découverte de l'Islande par les Vikings. Selon la première, l’Islande aurait été découverte vers l'an 861[E 6] par des marins norvégiens dont faisait partie un certain Naddoddr. Après s'être perdus en mer, ils auraient débarqués sur la côte est de l'île[E 7], à Reyðarfjall selon l'historien islandais du XIIe siècle Sæmundr Sigfússon. En repartant vers les îles Féroé, de la neige serait tombée en abondance sur les montagnes, et ils auraient baptisé le pays Snaeland (« pays de la neige »)[B 3],[J 3]. La seconde tradition est présentée dans le chapitre suivant qui raconte le voyage en Islande d'un Viking suédois, Garðar Svavarson, qui serait le premier Viking à avoir vécu en Islande. Il serait le premier à avoir effectué le tour de l'Islande et conclu qu'il s'agissait d'une île ; après quoi il s'installe à Húsavík (dans la baie de Skjálfandi sur la côte nord), où il construit une maison et passe un hiver. Lorsqu'il repart pour la Norvège au printemps, un de ses hommes, Náttfari, s'enfuit en compagnie de deux esclaves, un homme et une femme ; ils s'installent à l'endroit qui deviendra Náttfaravík (« la baie de Náttfari »), en face de Húsavík, et seraient ainsi les premiers résidents permanents de l'île. Nul ne sait ce qu'ils sont devenus par la suite[E 8]. En arrivant en Norvège, Garðar fait l'éloge de l'île qu'il nomme Garðarshólmur (« l'île de Garðar »)[B 4],[J 4].

Selon le Landnámabók, le premier homme à avoir navigué volontairement en direction de Garðarshólmur fut le norvégien Flóki Vilgerðarson, surnommé Hrafna-Flóki (« Flóki aux Corbeaux »)[B 4]. Il serait parti de Norvège, sur la côte entre Hordaland et Rogaland, accompagné de deux hommes nommés Þorolf, Herjolf, et d'un autre originaire des ��les Hébrides nommé Faxi[B 4]. Selon la légende, il aurait pris avec lui trois corbeaux, qu'il aurait lâché durant le voyage[B 4]. Le premier serait revenu vers les îles Féroé où ils avaient fait escale, le second serait revenu sur le bateau, mais le troisième se serait placé devant le bateau et aurait indiqué la direction à suivre[B 4],[E 9]. L'équipage se serait ensuite installé à Vatnsfjörður sur le Barðaströnd (au nord-ouest de l'Islande)[B 5],[J 5]. Durant l'hiver, le bétail qu'ils avaient emmené périt[E 10]. Alors que le printemps était très froid, Flóki gravit une montagne, et, voyant un fjord recouvert de glace, il donna au pays son nom définitif, Ísland (« pays de glace »)[B 5],[J 5]. Ils ne purent repartir durant l'été, et furent obligés de passer un deuxième hiver extrêmement rude, avant de prendre la mer pour la Norvège à l'été suivant[B 5]. Quand on les questionna sur cette nouvelle terre, Flóki dit qu'elle n'avait rien d'intéressant, mais Herjolf déclara qu'elle avait des qualités et des défauts[B 5].

Le Landnám (871-920)

Peinture du dix-neuvième siècle. Au centre, un homme en rouge, entouré de villageois, ordonne à deux hommes de dresser un mât sur la terre, en signe de possession de l'Islande.
Ingolf tager Island i besiddelse (« Ingólfr prend possession de l'Islande »), Johan Peter Raadsig, 1850
Cette peinture représente le mythe fondateur de l'Islande : l'arrivée d'Ingólfr Arnarson sur le site de la future Reykjavik en 874

Selon la légende, le norvégien Ingólfr Arnarson et son frère juré Hjörleifr Hróðmarsson furent les deux premiers Scandinaves à s'installer durablement en Islande, vers l'an 870 selon l'Íslendingabók, en 874 selon le Landnámabók[B 1]. Ils auraient quitté la Norvège après une affaire difficile avec le jarl Atli[E 11]. Après un premier voyage en Islande, Ingólfr revint en Norvège tandis que Hjörleifr partit en expédition en Irlande afin de s'approvisionner en vivres et en esclaves, avant de rejoindre Ingólfr en Norvège[E 12]. Les deux hommes ont ensuite repris la route de l'Islande[E 13]. La légende veut qu'Ingólfr ait fait jeté par dessus-bord ses öndvegissúlur (les piliers de son haut-siège), promettant de s'installer là ou elles aborderaient[E 14]. Cependant, il les perdit rapidement de vue et accosta à Ingólfshöfði (« la résidence d'Ingólfr »), au sud-est de l'île, tandis que Hjörleifr arriva lui au lieu qui prendra le nom de Hjörleifshöfði (« la résidence de Hjörleifr »)[E 15]. Alors qu'il les avait attelés à sa charrue, les esclaves d'Hjörleilf tuèrent leur maître[E 15]. Quant les deux serviteurs envoyés par Ingólfr à la recherche des öndvegissúlur arrivèrent à Hjörleifshöfði et trouvèrent le cadavre d'Hjörleilf, ils allèrent prévenir Ingólfr qui poursuivit les esclaves qui s'étaient réfugiés sur des îlots au sud de l’Islande[E 16]. Il vengea son beau-frère en les tuant, et donna aux îles leur nom : Vestmannaeyjar (les îles Vestmann, vestman, « homme de l’ouest », désignant les irlandais)[E 16]. Après trois années de recherche, ses esclaves trouvèrent enfin les colonnes sacrées qui avaient été jetées pendant le voyage, et Ingólfr s'y installa ; il s'agissait du site où sera construite l'actuelle capitale de l'Islande, Reykjavik[E 16].

La colonisation de l’Islande commence donc aux environs de 870, et s'inscrit dans la période d'expansion territoriale survenue à l'Âge des Vikings durant lesquels les Scandinaves iront coloniser l'Amérique[F 2]. Cette date donnée par les sources écrites du XIIe siècle, est confirmée par l’archéologie, notamment grâce à l’étude des téphras issus des éruptions volcaniques[H 1].

Selon les sources écrites médiévales islandaises, les Scandinaves qui partent vers l'Islande cherchent à fuir l'autorité du roi de Norvège Harald à la Belle Chevelure qui unifie pour la première fois le pays et impose son pouvoir despotique aux populations[E 17]. La légende raconte également qu'Harald, craignant de voir son royaume se dépeupler, interdit dans un premier temps l'émigration, et finalement obligea les émigrants norvégiens à payer une taxe au roi[C 1]. Cependant cette histoire est remise en cause, car, bien que le règne de Harald coïncide avec la colonisation de l'Islande, les sources médiévales ont certainement exagéré le phénomène[C 2], et d'autres raisons permettent d'expliquer le souhait des Norvégiens de partir en Islande[G 4], notamment l'explosion démographique scandinave au IXe siècle qui aboutit à la colonisation de nouvelles terres dont l'Islande par les Vikings[K 2], la faible surface habitable des îles Féroé qui pousse les Scandinaves à chercher une nouvelle terre[K 3], ou encore les défaites subies par les Vikings en Irlande, jusqu'à leur expulsion de Dublin en 902[K 3],[L 1]. Certains spécialistes doutent même de l'existence d'Harald car les premières sources écrites le mentionnant datent du XIIe siècle[G 4], soit plus de 200 ans après sa mort vers 932[F 3].

Les premiers arrivants, une centaine, s'octroient de vastes territoires[F 2] en se basant sur les éléments géographiques tels que les montagnes ou les rivières, ou encore les lignes de partage des eaux[C 3], ce qui provoquera la colère des colons plus tardifs qui considèrent la superficie des terres octroyées comme excessive[C 4]. Il semble que si les colons étaient majoritairement scandinaves, leurs servants, leurs esclaves et leurs femmes étaient en grand partie d'origine celtique[F 4]. Ils n’arrivent pas nécessairement directement de Norvège, mais aussi de Grande-Bretagne et d’Irlande. La majorité de ceux-là étaient déjà christianisés[F 5].

Selon la tradition, Þorsteinn, fils d’Ingólfr Arnarson, le premier colon, institue la première assemblée locale[M 1], le thing de Kjalarnes (au nord de Reykjavik)[A 2],[I 1], vers l'an 900[G 5]. À la même époque, une autre assemblée du même type aurait été fondée à Þórsnes (dans le Breiðafjörður), voire peut-être ailleurs en Islande[G 5].

Établissement de l'État libre islandais (920-930)

Réunion de l'Alþing au Lögberg (« Rocher de la Loi »)

La création de l'État libre islandais est due au besoin d'organisation d'une population grandissante[C 5]. A partir de 920, l'île, complètement colonisée[E 18], était le théâtre d'un affrontement continuel entre les différentes tribus[E 19].

Afin de mettre fin à ces luttes permantentes, les membres du thing de Kjalarnes ont envoyé un homme nommé Úlfljótr en Norvège[C 6] étudier la loi du Gulaþing[A 1], un des plus anciens things norvégiens, tandis que son beau-frère Grímr Geitskór a parcouru l'Islande[A 1] pour trouver le lieu où se tiendrait l'Assemblée nationale et choisi ce qui deviendra Þingvellir (les Plaines du Parlement)[C 6],[E 20]. Selon la tradition en effet, un fermier qui habitait à Bláskógar (qui était alors le nom de la région de Þingvellir) fut déclaré coupable de meurtre. Il fut condamné à céder ses terres qui devinrent propriété publique et purent ainsi être utilisées pour la réunion de l'Assemblée[2].

Après 3 ans d'étude, Úlfljótr revint de Norvège vers 928 en ayant composé la loi qui portera son nom : la loi d'Úlfljótr (Úlfljótslög)[C 6],[E 21]. Constituée à partir de cette loi, l'Assemblée nationale, l'Alþing, se réunit chaque année[E 22] à Þingvellir à partir de l'an 930[C 6]. Vers 963, son fonctionnement fut formalisé : l'Islande fut divisée en quatre provinces composées de plusieurs things locaux[G 5].

Mode de vie

Milieu naturel

Les colons doivent s’adapter à un environnement rigoureux. L’Islande est un pays de glaciers et de volcans, est pris entre le courant marin polaire au nord et à l’est, et le Gulf Stream au sud, qui réchauffe les côtes sud et ouest. Les masses d’air glacial et sec du nord s’opposent à celles humides du sud, qui provoquent de fortes précipitations de pluies et de neige, alimentant lacs, rivières et marécages propices aux oiseaux. L’intérieur des terres est pratiquement inhabitable. Plus de deux cent volcans actif ont modelé un paysage lunaire, constitué de coulées de laves durcies et de pierres ponces en désintégration. Les premiers colons bénéficient cependant d’un climat plus clément[L 1], qui se dégradera à partir du XIIe siècle[L 2]. Du temps des premiers arrivants, une grande partie du pays étaient recouverts d'herbe, et selon Ari Þorgilsson l'île était recouverte de forêts[L 1], ce que confirment les recherches scientifiques[L 2].

L’installation

Maquette d'un knörr, exposée dans un musée, dans son ensemble.
Le knörr, bateau utilisé par les colons.

La colonisation est le fait pour la majorité de chefs de clan et de fermiers libres et indépendants[K 4]. Elle est largement financée par la richesse accumulée grâce au commerce et aux pillages des Vikings. Les colons s’adaptent à un environnement souvent hostile avec leur technologie et leur économie héritée de l’âge du fer européen. Ils viennent pour la plupart de Scandinavie, principalement de l'ouest de la Norvège, mais aussi des colonies norroises des îles britanniques[G 6]. 10 000 à 20 000 personnes émigrent.

Les colons arrivent à bord de knörr, navires destinés au grand large pouvant embarquer 50 tonnes de cargaison, avec leurs familles, leurs dépendants et leurs esclaves, des biens, des outils et des animaux domestiques[C 7],[F 4]. Parce que les knörr étaient conçus pour embarquer une lourde cargaison au détriment de la vitesse, le voyage prenait entre une et deux semaines[3].

Les premiers landnámsmenn s’octroient de vastes territoires[F 2] et ne regroupent pas en formant des villages mais établissent des fermes isolées sur la côte, les plaines et les vallées fluviales, mais pas à l'intérieur des terres, inhabitable[L 1]. Des conflits arrivent avec les émigrants arrivés plus tard, qui selon le Landnámabók accusent leurs prédécesseurs de s’être attribués trop de terres. Suivant les conseils du roi de Norvège Harald à la Belle Chevelure, les habitants ont alors décidé qu'on ne pouvait s'approprier plus de terre que ce que l'on pouvait entourer de feu en une journée[M 2]. Ces vastes terres sont divisées au cours des générations suivantes en plusieurs fermes. Certaines terres ont pu être vendues à des nouveaux arrivants ou à des esclaves affranchis.

Les premiers colons savent utiliser les sources chaudes, pour cuire les aliments, faire la lessive, se réchauffer et se laver[3]. Les bains pris en commun dans les piscines d’eau chaude ont une fonction sociale attestée pas les Sagas (Saga des gens du Val-au-Saumon[I 2]).

Ils ne rencontrent pas de concurrence dans la faune locale, le renard arctique et le mulot étant les seuls mammifères présents à leur arrivée (à l’exception de quelques ours polaires solitaires dérivant sur les glaces flottantes venues du Groenland). Les colons introduisent des chiens, des chats, des cochons, des chèvres[L 2], des moutons[L 2], des bovins[L 2] et des chevaux[L 2], et avec eux des insectes parasites. L’absence de prédateurs facilite l’élevage des bovins, qui est l’activité la plus importante au début. Celui des moutons s’intensifie au siècle suivant, mais celui des chèvres et des porcs, particulièrement destructeur pour les prairies, est pratiquement abandonné avant l’an 1000. Les robustes petits chevaux scandinaves au poil épais s’adaptent bien au milieu. Les paysans scandinaves sont préparés à cette vie rustique, dans des fermes isolées entourées de pâturages. Les maîtres de maison (húsbóndi) sont des hommes libres, qui doivent subvenir à la nourriture de ceux qui dépendent d’eux.

Économie de subsistance

L’Islande est à l’écart du grand commerce scandinave florissant à l’époque des Vikings et la subsistance de ses nouveaux habitants dépend des ressources locales.

La chasse cible principalement les oiseaux[3] (perdrix des neiges, canards, oies et cygnes sauvages, macareux), les phoques pour la chair et la graisse, qui sert à l’alimentation, à l’imperméabilisation des cuirs, au calfatage des bateaux, à l’éclairage (huile de phoque) et les morses (rosmhvalar) pour la chair, la graisse et l’ivoire, jusqu’à leur extinction). La pêche[4] est pratiquée aussi bien sur les côtes (morue, requin, raie : morue séchée au vent (skreið) sur un morceau de bois (stokkr, qui a donné stockfisch)) que dans les rivières (saumon, truite et omble : truite et saumon fumés).

La cueillette concerne notamment la collecte du bois échoué, nécessaire pour pallier le manque de bois[L 2], le ramassage des œufs, des lichens comestibles (fjallagrös), utilisés pour remplacer la farine, et la recherche des baleines échouées sur les côtes. La découverte de baleines peut dégénérer en affrontements violents lors du partage des énormes quantités de viandes et de graisse qui en découlent, comme le raconte la saga de Gretir. La viande et la graisse dépecées sont conservées dans des fosses (hvarlgrafir) où elles fermentent.

Les colons pratiquent aussi l'élevage[L 2]. Les troupeaux de bovins et d’ovins, peu nombreux aux premiers temps, prennent de l’importance et sont emmenés à l’estive dans les montagnes où ils trouvent de meilleurs pâturages (almenning, terres communes). Le fourrage récolté dans les prairies des plaines est vital pour nourrir le cheptel durant l’hiver. L’élevage devient rapidement le premier moyen de subsistance, fournissant viandes et produits laitiers. La viande fraîche n’est consommée qu’à l’automne, et les bêtes abattues sont plutôt préparées pour la conservation : en l’absence de sel, les viandes sont parfois fumées à la bouse séchée, ou bouillies et placées dans de grands bacs de bois remplis de petit-lait fermenté (súrr) où elles prennent un goût aigre et se conservent. En hiver, les vaches mises à l’étable et nourries d’une maigre quantité de foin ne produisent plus de lait. Beurre et skyr (sorte de lait fermenté), sont donc préparés à la belle saison pour être stockés. Les moutons restent dehors tout l’hiver et subviennent eux-mêmes à leur nourriture.

Dans une moindre mesure, les colons pratiquent aussi la culture de céréales (orge), mais blé et farine sont surtout importés ce qui en fait des produits de luxe.

Les tâches liées à la production laitière – traite, préparation du skyr – sont souvent effectuées par les femmes, tout comme le filage et le tricotage de la laine. Les hommes gardent et soignent les animaux, entretiennent les bâtiments, collectent les produits naturels, transportent dans des outres à dos de cheval le skyr des burons vers les fermes, où il est traité.

La société est exclusivement rurale. Un modèle de ferme isolée, autosuffisante et disposant de vastes pâturages alentours, se généralise et perdure bien souvent jusqu’à notre époque. L’agriculture est limitée et produit peu de surplus exportables. Les techniques employées n’évoluent guère jusqu’au XIXe siècle. Leur exploitation du sol et le développement du cheptel affectent l’environnement de l’île qui s’en trouve modifié dès le XIIIe siècle. Les prairies sont dégradées par le surpâturage[L 2] et dès 920 le sol des hautes terres connaît une érosion rapide. L’espace forestier se réduit rapidement, ce qui favorise également l’érosion. Les colons défrichent facilement les forêts primaires de bouleaux, souvent par brûlis, comme l’atteste l’archéologie (fouilles de la ferme de Hrísbrú, dans la vallée de Mosfell), pour en faire des pâturages. Ce bouleau chétif fournit également le bois nécessaire au foyer et à la fabrication de charbon de bois pour la métallurgie (un minerai de fer de piètre qualité, la limonite, est abondant dans les marais, mais nécessite de grandes quantités de combustible pour que le fer en soit être extrait). Les gros arbres étant rares et rapidement abattus, il faut importer du bois de charpente pour la construction des maisons ou des bateaux. La rareté du bois oblige également à employer les roches volcaniques friables et des mottes de terre herbeuses pour clôturer les champs cultivés et les pâturages.

Maisons

Photographie de maisons islandaises médiévales, en bois, incrustées dans des mottes de terre.
Maisons islandaises construites en 1193 à Keldur

La construction de la maison de ces premiers Islandais, compte tenu de la rareté du bois et de la pierre dure, se fait avec des mottes de terre découpées dans du gazon. Elles forment des murs épais et isolant autour d’une ossature de bois, faite de poutres exportées ou de bois flottés ramassés sur les côtes, principalement apportés de Sibérie par les courants. Ces maisons longues (langhús) existaient dès la Préhistoire en Scandinavie, où elles ont été remplacées par des maisons de bois à l’époque viking. Elles se composent d’une grande salle commune étroite et oblongue (skáli), qui devait être sombre et enfumée. Les parois intérieures sont entourées de banquettes larges (set) utilisées pour s’asseoir, manger et dormir. Un long foyer (langeld) occupe le centre de la pièce à même le sol et la fumée est évacuée par un simple trou dans le toit. C’est là où l’on cuit les aliments. Il y a parfois des dépendances (latrines, magasins de stockage), qui à la fin de la période viking peuvent communiquer directement avec la pièce principale, par souci de sécurité. La porte d’entrée, en façade, et surmontée d’un gâble et son seuil est pavé de pierres. Plus tard, les fermes comporteront plusieurs pièces en plus de la salle commune : pièce à vivre (stofa), vestibule, lit-clos réservé au maître et à la maîtresse de maison.

Artisanat et commerce

Les fermes produisent à domicile sur des métiers verticaux un tissu de bure grossière, le Vaðmál, qui est utilisé pour la confection des vêtements et de toiles de voile, une fois imperméabilisée à la graisse animale. Sa production pour l’exportation commencera dès la fin du XIe siècle avec le développement des villes marchandes en Norvège. Les hommes portent une chemise longue et un pantalon de laine. Sous-vêtements de lin importés et vêtements de couleur sont un signe de richesse. Les femmes portent en général une robe fourreau, parfois plissée, couverte d’un long tablier agrafé par des broches.

Les métaux précieux (argent) sont rares et les échanges se font le plus souvent avec du bétail, des produits laitiers, des draps de vaðmál, de la laine brute ou des peaux. L’île dispose vite d’un réseau de sentiers cavaliers, mais de peu de routes carrossables et les communications maritimes sont limitées par le coût élevé des constructions navales, notamment après la fin du XIe siècle.

Jusqu’au XIe siècle, les goðar islandais se rendent régulièrement en Norvège sur leurs bateaux et y vendent la laine cardée et d’autres produits bruts en échange d’objets de prestige (armes, tapisseries, vêtements, étoffes de lin et tissus de couleur, outils, farine, cire, bols en stéatite, bijoux, orge et houblon pour brasser la bière, bois de charpente).

Organisation sociale

Les premiers colons, qui selon la tradition fuient l'unification de la Norvège par Harald à la Belle Chevelure, emportent avec eux l'organisation traditionnelle de la société durant l'Âge des Vikings. Les Islandais mettent en place une structure gouvernementale à l'échelle locale, sans aucune institution nationale. Les hommes libres ont le droit d'exposer librement leurs opinions, de faire l'usage d'armes, de faire du commerce librement, et de participer à l'assemblée saisonnière de plein air, le thing, notamment dans le but de résoudre les conflits[C 5]. Le thing était présidé par le chef local, le goði[N 4].

L'isolement du pays était une protection suffisante et l'Islande n'avait par conséquent pas besoin d'une organisation militaire centrale ou locale défensive[C 5], basée sur une aristocratie militaire comme il en existe dans la société scandinave à la même époque et les législateurs privilégient les droits des fermiers libres (bóndi, pluriel bœndr) et un pouvoir exercé collectivement.[réf. nécessaire]

Bien qu'il existe une hiérarchie sociale (big men, goðar, bœndr, métayers, travailleurs sans terre, affranchis et esclaves)[réf. nécessaire], la société islandaise est relativement libre, égalitaire et juste.

Sources historiques

Écrits

Les anciennes sociétés germaniques d'Europe du Nord, jusqu'à leur christianisation, avaient pour coutume de ne pas écrire, préférant la tradition orale. Les seules traces écrites de cette époque sont les pierres runiques, comportant une courte inscription écrite en alphabet runique, mais aucune inscription runique n'a été retrouvée sur l'île[F 5]. Ainsi, les écrits islandais racontant la colonisation de l'île apparaissent seulement au XIIe siècle, suite à la christianisation de l'Islande survenue en 999-1000, soit 250 ans après les faits relatés, et ne doivent donc pas être pris pour argent comptant[K 4].

Íslendingabók

L'Íslendingabók (littéralement « le Livre des Islandais »), écrit par Ari Þorgilsson le Savant, un prêtre catholique[D 3], vers 1130[D 4], est la plus ancienne source écrite racontant l'histoire de la colonisation de l'Islande[A 3]. Il s'agit d'une brève chronique sur l'histoire de l'Islande écrite en vieil islandais[D 3], de la colonisation au début du XIIe siècle en passant par la fondation de l'État libre islandais et la christianisation du pays vers l'An Mil[D 4],[G 4]. Le Livre des Islandais est le premier à utiliser le terme d'« Islandais », et contient également la plus ancienne référence au Vinland[A 3]. On y trouve également la plus vieille date de début de colonisation de l'Islande[A 3].

Landnámabók

Photographie d'une page d'un parchemin du Landnámabók, fortement jaunie.
Une page d'un parchemin du Landnámabók conservé à l'Institut Árni Magnússon à Reykjavik

Le Landnámabók (littéralement « le Livre de la colonisation ») est, avec l'Íslendingabók, l'une des deux principales sources d'informations sur la colonisation de l'Islande. Collaboration de nombreux auteurs, il s'agit d'un catalogue des 435 colons (landnámsmenn) originels de l'île[G 4],[G 6].

Le manuscrit original, écrit au XIIe siècle peu après la rédaction de l'Íslendingabók par Ari, n'a pas été préservé[D 3], mais cinq manuscrits plus tardifs sont actuellement conservés : le Sturlubók (le plus ancien, vers 1280), le Hauksbók (vers 1306) et le Melabók sont les trois plus vieux, écrits durant le Moyen Âge[B 6] ; les deux autres datent de l'époque moderne : le Skardsárbók (vers 1636), et le Thórdarbók (vers 1670)[B 6].

Le Landnámabók ayant été écrit plus de 200 après les faits relatés, sa véracité historique est constestée[D 3],[G 6]. Certains spécialistes vont même jusqu'à qualifier le Landnámabók de fiction[G 6], et est parfois considéré comme ayant été commandité par les chefs médiévaux de l'Islande pour légitimer leur pouvoir à partir de faits historiques. De plus, le Livre de la colonisation traite essentiellement sur les hommes libres (fermiers, chefs), sans s'attarder sur les personnes qui les accompagnent (épouses et esclaves), ces derniers étant majoritairement d'origine celtique et non nordique[G 6].

Sagas des Islandais

Les « sagas des Islandais » (Íslendingasögur)[C 8] ou « sagas de famille »[5] sont un sous-genre des sagas islandaises, un genre littéraire développé aux XIIe et XIIIe siècles dans l'Islande médiévale. Les sagas des Islandais racontent la vie d'ancêtres des auteurs ayant vécu à la fin de l'Âge des Vikings, du IXe au XIe siècle, c'est-à-dire à l'époque de la colonisation et de l'État libre, avant la christianisation de l'Islande, durant une période appelée « Âge des Sagas »[C 8].

Archéologie

L'archéologie permet de vérifier la véracité des informations et des dates données dans les sources écrites.

Dates

L'étude des téphras permet de confirmer que la colonisation de l'île a débuté aux alentours de l'an 871 comme indiqué par Ari Þorgilsson dans l'Íslendingabók[H 1].

Des fouilles archéologiques à Hafnir ont révélé l'existance d'une cabane abandonnée en 770 et 880[6]. Il s'agit du plus ancien vestige connu de la colonisation de l'Islande.

Plusieurs études remettent en cause la valité de la date traditionnelle donnée par Ari Þorgilsson, mais celle-ci reste néanmoins aujourd'hui communément acceptée[K 1]. Parmi ces études, on compte notamment des analyses au carbone 14 qui suggéraient que la colonisation de l'Islande avait débutée aux VIe siècle et VIIe siècle ; néanmoins plusieurs imprécisions font que ces analyses ne sont plus aujourd'hui considérées comme étant fiables[K 1]. On compte aussi des fouilles archéologiques à Reykjavik dans les années 1970 ont révélé des restes de très anciennes habitations sous des restes datant de l'époque de la colonisation, ce qui prouverait qu'elles auraient été bâties avant 870[K 1].

Existence des papar

Malgré d'importantes recherches, aucune trace archéologique n'a formellement prouvé l'existence des papar, les moines irlandais qui auraient connu l'Islande avant l'arrivée des Scandinaves selon l'irlandais Dicuil ou l'islandais Ari Þorgilsson[G 3]. Orri Vésteinsson, professeur en archéologie à l'Université d'Islande[7], interprète cela en supposant que la présence des papar fut limitée et non continue[H 2]. Else Roesdahl ne remet pas en cause l'existence des papar sans pourtant l'affirmer en déclarant que l'Islande était « peut-être » habitée par des moines irlandais[8].

Analyse biologique

À partir du XXe siècle, les découvertes sur la génétique ont permis de trouver de nouvelles sources d'informations sur la colonisation de l'Islande, en particulier l'origine des colons[G 7]. Si l'analyse de l'ADN montre que la majorité des hommes libres qui ont colonisé l'île venaient de Scandinavie, l'étude de l'ADN mitochondrial révèle que la plupart des femmes avaient en réalité des origines celtiques[C 9].

L'analyse des groupes sanguins montre que les Islandais modernes sont plus proches biologiquement des Celtes que des Norvégiens (le groupe O est bien plus fréquent chez les Islandais et les Irlandais que chez les Norvégiens). Néanmoins, des études récentes montrent que les épidémies de variole qu'a connues l'Islande ont pu réduire la fréquence des groupes A et AB sur l'île, tandis que la Norvège fut moins touchée par cette maladie. Si tel est le cas, l'analyse des groupes sanguins des Islandais modernes ne peut servir à déterminer l'origine des premiers colons islandais[K 1].

Notes et références

Notes

  1. La date exacte de l'arrivée d'Ingólfr est inconnue. Traditionnellement, la date retenue est celle de 874, donnée par le Landnámabók[G 2] (le millénaire de la colonisation a par exemple été fêté en 1874)[F 1].
  2. de öld ("âge") et landnám ("colonisation")
  3. ey signifie « île » en islandais
  4. au pluriel goðar

Références

(en) Íslendingabók - Kristni Saga : The Book of the Icelanders - The Story of the Conversion (trad. Siân Grønlie), Viking Society for Northern Research, (lire en ligne [PDF])

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  2. p. 5
  3. a b et c p. ix

(en) Hermann Pálsson et Paul Edwards, The Book of Settlements : Landnámabók, (ISBN 9780887553707, lire en ligne)

  1. a et b p. 20
  2. p. 15
  3. pp. 16-17
  4. a b c d et e p. 17
  5. a b c et d p. 18
  6. a et b p. 5

(en) William R. Short, Icelanders in the Viking Age : The People of the Sagas, (ISBN 978-0-7864-4727-5, lire en ligne)

  1. p. 20
  2. pp. 16-17
  3. p. 18
  4. p. 19
  5. a b et c p. 22
  6. a b c et d p. 23
  7. pp. 17-18
  8. a et b p. 2
  9. p. 17

(en) Sverrir Jakobsson et Gudmundur Halfdanarson, Historical Dictionary of Iceland, 342 p. (ISBN 9781442262911, lire en ligne)

  1. p. 1
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  3. a b c et d p. 33
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Xavier Marmier, Histoire de l'Islande, Paris, A. Bertrand, , 385 p. (lire en ligne)

  1. pp. 25-26
  2. p. 31
  3. p. 29
  4. a b c et d p. 34
  5. pp. 33-34
  6. p. 35
  7. p. 36
  8. p. 37
  9. p. 39
  10. p. 40
  11. pp. 49-51
  12. pp. 51-52
  13. p. 52
  14. pp. 52-53
  15. a et b p. 53
  16. a b et c p. 54
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  19. p. 65
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(en) Gunnar Karlsson, Iceland's 1100 years: the history of a marginal society, Londres, C. Hurst & Co. Publishers, , 418 p., poche (ISBN 978-1-85065-420-9, LCCN 2002392084, lire en ligne)

  1. pp. 12-13
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  3. p. 12
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  5. a et b p. 16

(en) Guðni Th. Jóhannesson, The History of Iceland, ABC-CLIO, coll. « The Greenwood Histories of the Modern Nations », , 172 p. (ISBN 9780313376214, lire en ligne)

  1. p. xiii
  2. pp. 6-7
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  4. a b c et d p. 5
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(en) Orri Vésteinsson, Saga-Book, vol. XXV, Viking Society for Northern Research, , 460 p. (lire en ligne [PDF]), chap. 1 (« Patterns of Settlement in Iceland »)

  1. a et b p. 2
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Jean-Claude Polet, Patrimoine littéraire européen : anthologie en langue française, vol. 3 (« Racines celtiques et germaniques »), , 818 p. (ISBN 9782804115272, présentation en ligne)

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(en) Jón Jóhannesson (trad. de l'islandais par Haraldur Bessason), A History of the Old Icelandic Commonwealth [« Íslendinga Saga »], University of Manitoba Press, , 407 p. (ISBN 9780887553318, lire en ligne)

  1. p. 4
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  4. pp. 9-10
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(en) Knut Helle, The Cambridge History of Scandinavia : De la Préhistoire à 1520, vol. 1, Cambridge University Press, , 892 p. (ISBN 9780521472999, lire en ligne)

  1. a b c d et e p. 210
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(en) Phillip Pulsiano et Kirsten Wolf, Medieval Scandinavia : An Encyclopedia, Taylor & Francis, , 768 p. (ISBN 9780824047870, lire en ligne)

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(en) James Nicol, An Historical and Descriptive Account of Iceland, Greenland and the Faroe Islands, Oliver & Boyd, , 416 p. (lire en ligne)

  1. p. 100
  2. p. 99

Autres références

  1. a b et c (en) « History », sur Portail officiel de l'Islande (www.iceland.is) (consulté le )
  2. (en) Parc national de Thingvellir, « Settlement of Iceland » (consulté le )
  3. a b et c (en) « Settlement of Iceland », sur Hurstwic (consulté le )
  4. Régis Boyer, Les Vikings, Le Cavalier Bleu, coll. « Idées reçues », , 125 p. (ISBN 9782846700405, lire en ligne), p. 61
  5. (en) Jane Smilely, The Sagas of the Icelanders, Penguin UK, , 348 p. (ISBN 9780141933269, lire en ligne), « Introduction by Robert Kellogg »
  6. (en) « A New View on the Origin of First Settlers in Iceland », Iceland Review,‎ 4 juin 2011 (mise à jour le 30 janvier 2014) (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « Orri Vésteinsson | Starfsfólk HÍ », sur Université d'Islande (consulté le )
  8. (en) Else Roesdahl (trad. Susan M. Margeson et Kirsten Williams), The Vikings, Penguin UK, , 2e éd., 384 p. (ISBN 9780141941530, lire en ligne), « Iceland, the Faroes, Greenland and America »

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes