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Version du 27 avril 2006 à 21:15
Cet article présente l'histoire du Québec.
Avant la colonisation européenne de l'Amérique (Genèse-1533)
Nul ne sait quand, ni où les premiers hommes arrivèrent en Amérique. Toutefois, il semble évident qu'ils sont venus d'Asie vers la fin du Pléistocène. L'époque exacte de leur migration vers l'Amérique nous est encore inconnue. Il y a environ 18 000 ans, un isthme (la Béringie) reliait l'Asie à l'Amérique constituant un passage migratoire intéressant entre les deux continents pour les chasseurs.
Le Paléoindien (-11000 à -8000)
Les faits archéologiques attestent une présence humaine sur le territoire québécois quelques 10 000 ans avant Jésus-Christ. Des populations paléo-amérindiennes précèdent l'arrivée des peuples algonquiens et iroquoiens dans le sud du Québec il y a quelques 8,000 ans.
L'Archaïque (-8000 à -3000)
Le Sylvicole (-3000 à 1524)
L'Agriculture apparait de façon expérimentale vers le VIIIe siècle. Ce n'est qu'au XIVe siècle qu'elle est pleinement maitrisée dans la vallée du fleuve Saint-Laurent. Les Iroquoïens cultivait entre autre le maïs, la courge, le tournesol, et le haricot.
Début de l'exploration française (1524-1607)
On peut faire commencer l'histoire de l'exploration française avant 1524. En effet, en 1508, soit seulement 16 ans après le premier voyage de Christophe Colomb, Thomas Aubert qui participait vraisemblablement à une expédition de pêche dans la région de Terre-Neuve, ramena quelques amérindiens en France. Cela nous indique que dès le début du XVIe siècle, des navigateurs français s'aventuraient dans le golfe du Saint-Laurent, sans compter les basques et les espagnols.
De même, Jacques Cartier raconte, dans son journal, que lorsqu'il fit ses premiers contacts avec des Amérindiens, probablement des Micmacs, ceux-ci vinrent au devant de lui dans leurs canots en lui offrant des fourrures. Tous ces faits et plusieurs autres détails nous incitent à croire que les amérindiens et les européens n'en était pas à leur première rencontre.
Le voyage de Verrazzano (1524)
Article principal : Giovanni da Verrazano
C'est cependant en 1524 qu'un voyage officiel, commandité par des marchands et par le roi de France, est organisé. Comme plusieurs autres nations européennes, les français firent confiance à la filière italienne. En effet, l'Espagne avait engagé Colombo, Vespucci et Balboa, l'Angleterre Cobotto, et la France fit appel à Giovanni da Verrazano.
Cherchant lui aussi un passage plus court vers l'Asie, il s'aventura à un endroit qui n'avait pas vraiment été visité par tous ces voyageurs européens. Il longea minutieusement la côte atlantique de l'Amérique du Nord entre la Floride et la Nouvelle-Écosse, cherchant le passage tant convoité vers la mer de Chine. Il rentra donc bredouille non sans avoir été émerveillé par la beauté du paysage qu'il a comparé à une région de la Grèce qu'il connaissait probablement, l'Arcadie. Plus tard, on désigna sous le nom d'Acadie, cette partie de la Nouvelle-France qui se trouvait dans la Nouvelle-Écosse actuelle. Ce voyage qui ne connut pas de résultats tangibles, préparait ceux de Jacques Cartier, dix ans plus tard.
Les voyages de Cartier (1534-1542)
Le 24 juillet 1534, Jacques Cartier plante une croix dans le sol de la péninsule de Gaspé et prend possession du territoire au nom du Roi de France. Jacques Cartier remonte le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Hochelaga le 2 octobre.
Après les trois voyages de Cartier, déçue, la France ne veut plus investir des sommes importantes dans une aventure si incertaine. Suivra donc une longue période de désintéressement de la part des autorités françaises. Il faudra attendre la toute fin du XVIe siècle pour que renaisse un intérêt certain pour ces lointaines contrées nordiques. Si la France n'envoie plus d'explorateurs et de découvreurs, cela ne veut pas dire qu'il ne vient pas des Français dans la région de Terre-Neuve et dans le golfe Saint-Laurent. Les pêcheurs Bretons et Basques continuent de venir s'approvisionner en morues et en huile de baleine. Comme ils doivent passer un certain temps ici pour ces activités, ils commencent à échanger leurs objets en métal contre les fourrures des autochtones. Peu à peu, ce commerce devient de plus en plus rentable et l'intérêt renaît pour cette «terre de Caïn».
Mais, selon certains, le commerce des fourrures nécessite un établissement permanent et un bon réseau d'alliances avec les fournisseurs de fourrures si l'on veut que cette activité soit régulière et rentable. On ne peut plus se contenter de présences saisonnières et irrégulières. Pour d'autres, ce commerce peut très bien continuer à se faire à la façon des pêcheurs. Il y aura donc des intérêts divergents concernant cette activité. Il se forme des compagnies de marchands qui tentent d'intéresser la couronne à une entreprise de colonisation en Amérique française. Les marchands veulent s'impliquer mais ils voudraient que les autorités accorde le monopole à une compagnie qui, elle, en retour, s'emploirait à peupler la colonie. Le roi aurait donc une colonie sans que cela lui coûte très cher. En même temps, les partisans du commerce libre font aussi des pressions auprès des autorités pour que le commerce demeure libre. Au tournant du XVIIe siècle, c'est le grand débat.
La Nouvelle-France (1534-1760)
En 1541, Jean-François de la Rocque de Roberval devient lieutenant de la Nouvelle-France et est chargé d'établir une colonie en Amérique. C'est Cartier qui fonde, à l'embouchure de la rivière de Cap-Rouge, une habitation qu'il nomme Charlesbourg Royal, premier établissement français en sol américain.
Le 15 janvier 1598, Henri IV, Roi de France, nomme Troilus de La Roche de Mesgouez lieutenant général de la Nouvelle-France. En mars, celui-ci débarque à l'Ile de Sable avec 60 colons.
En 1600, un comptoire de traite est construit par Chauvin de Tonnetuit à Tadoussac, à l'embouchure de l'actuelle rivière Saguenay, suivant aussitôt les voyages de Jacques Cartier. À noter que ce comptoir ne fût possession d'aucun empire colonial, les Anglais comme les Français et même les Portugais y firent des affaires avec les Amérindiens qui n'avaient pas encore conclus d'entente particulière avec aucune nation européenne. Durant cette période, quelques colons Français, les premiers, s'établirent au Canada.
L'Acadie (1604-1760)
L'Acadie est colonisée une première fois par la France sur l'île de Sainte-Croix, située dans une rivière du même nom qui coule sur les territoires actuels de l'État du Maine et de la province du Nouveau-Brunswick et une partie du Québec actuel. C'est Pierre Dugua, Sieur de Mons et son navigateur Samuel de Champlain qui sont à l'origine de cet établissement. La colonie de Sainte-Croix ne surviva pas, en raison, semble-t-il, de la rudesse de l'hiver et du manque d'eau douce. La moitié des colons meurt à l'hiver de 1605 et il est décidé de relocaliser le groupe à un autre endroit. Cet autre endroit, cette fois situé près de la Baie de Fundy, fut nommé Port-Royal. Les colons quittèrent les lieux en 1608 pour s'établir à l'Habitation de Québec dans la vallée du St-Laurent. Port-Royal fut pratiquement abandonnée jusqu'en 1611. Elle fit par la suite partie de l'Acadie jusqu'à la signature des Traités d'Utrecht en 1713.
Voir aussi: Déportation des Acadiens (Grand Dérangement)
Le Canada français (1608-1760)
Trois-quart de siècle après l'exploration de Jacques Cartier, Samuel de Champlain établit les fondations du Canada français, la colonie qui devint la plus importante de la Nouvelle-France.
Fondation de Québec (1608)
La Ville de Québec a été fondée en 1608 par Samuel de Champlain. Viendront ensuite Trois-Rivières en 1634 et Montréal en 1642. Cette première fut placée à un endroit stratégique sur le fleuve Saint-Laurent, où il devient alors plus étroit et à proximité des rivières Chaudières et Etchemin. L'objectif n'était d'abord pas de peupler mais d'empêcher à tout autre puissance coloniale d'accéder par cette voie à l'intérieur des terres. La Ville de Québec est donc d'abord un comptoir de traite.
Régime des compagnies à charte (1627-1662)
La Compagnie des Cents Associés, ou la Compagnie de la Nouvelle-France, fondée par le Cardinal de Richelieu se vit confier les colonies en 1627 et eut des problèmes de colonisation aussi tôt que 1628 et 1629, à cause d'interventions de pirates anglais.
Ils établirent des seigneuries à condition qu'elles recrutent des colons, ce qui ne fut pas un succès.
Conseil souverain (1663-1759)
Quand Louis XIV décida de reprendre en main la Nouvelle-France que son père avait laissée entre les mains de la Compagnie de la Nouvelle France en 1627, il institua le gouvernement royal. Dans ce gouvernement, il y avait un organisme appelé Conseil souverain qui finit par s'appeler Conseil supérieur un peu plus tard. Ce conseil où siégeaient le gouverneur, l' intendant et l'évêque et quelques autres conseillers étaient surtout un organisme judiciaire servant de cour d'appel. C'était donc le plus haut tribunal de la colonie. Cet organisme pouvait aussi, à l'occasion, émettre des règlements de police en vue de faire respecter l'ordre dans la colonie.
La Conquête britannique (1756-1760)
L'Acadie est perdue en 1713 lors de la signature du traité d'Ultrecht. Une guerre éclate en 1756 entre les Britanniques et les Français le long du fleuve Ohio. La guerre s'étend jusqu'au Canada. Les Français remportent plusieurs batailles, mais sont toujours inférieurs en nombre de soldats. Certaines ne sont remportées que par le courage des Français, comme une armée de 3 500 hommes de la milice ou Amérindiens contre la plus grande armée jamais rassemblée alors en Amérique du Nord, par les Britanniques. En septembre 1759, les Britanniques, conduits par le major-général James Wolfe, attaquent les Français par surprise à Québec après un siège de 10 semaines, sur les plaines d'Abraham. Les Français, conduits par le marquis de Montcalm (Louis-Joseph de Montcalm), tentent de se défendre. Tandis que les forces britanniques escaladent une falaise pour combattre les Français sur les plaines d'Abraham devant Québec, la flotte britannique bombarde Québec en attaquant par derrière. La défaite française survient en un quart d'heure. Montcalm et Wolfe sont blessés mortellement durant la bataille, Québec tombe et la ville est prise par les Britanniques. Le fleuve St-Laurent est pris. Le dernier obstacle des Britanniques est Montréal. Ils l'attaquent en 1760. La ville, encerclée, se rend sans combattre. Le signataire de la reddition française, Pierre de Rigaud Marquis de Vaudreuil, fut considéré comme un traitre en France.
Voir aussi :
- La guerre de Sept ans
- Victoires Françaises: Carillon et William Henry
- Gaspereau et Beauséjour
- Régiment de Carignan-Salières
- Bataille de Québec
- Rédition de Montréal
Le Régime britannique commence avec la capitulation de Montréal en 1760, capitulation qui consacre la fin, peut-être temporaire, de la Nouvelle-France. Peut-être temporaire parce que la guerre n'est pas encore terminée en Europe et que bien des choses peuvent encore arriver. C'est pour cela, que la Grande-Bretagne confie l'administration temporaire du nouveau territoire aux militaires. Cela dura trois ans, c'est-à-dire jusqu'à la signature du Traité de Paris, en février 1763. Par ce traité, la France reconnaît la victoire britannique et cède aux vainqueurs toutes ses possessions d'Amérique du Nord sauf les Îles de St-Pierre et Miquelon qui ne peuvent servir que d'abris pour les pêcheurs français, étant donné que la France a conservé un droit de pêche au nord de Terre-Neuve. Une fois la question de la propriété réglée, La Grande-Bretagne s'employa à organiser tout ce nouveau territoire qu'elle vient d'acquérir. Elle adopta donc la Proclamation royale en octobre 1763.
Occupation militaire de la Nouvelle-France. L'occupant utilise le mot conquête pour la qualifier. Cependant, on dote la «province of Quebec» d'un gouvernement civil en 1763. Il s'agit d'un gouverneur nommé par Londres et d'un conseil choisi par ce même gouverneur. Un peu auparavant, le gouverneur militaire Jeffrey Amherst a accompli des crimes de guerre dont le plus flagrant a été en 1763 la distribution de couvertures infectées de variole (aussi appelée petite vérole — smallpox en anglais). On avait organisé cette distribution parmi les Amérindiens qui se révoltaient alors contre l'occupant britannique. Dirigés par Pontiac, ces tribus de la région des Grands Lacs cherchaient à appuyer le retour des Français, leurs anciens partenaires commerciaux.
La Proclamation royale vise d'abord et avant tout à angliciser le plus rapidement possible la «Province of Quebec» par toute une série de mesures. Mais la Grande-Bretagne prit une bien mauvaise décision concernant le territoire situé à l'ouest des Appalaches et convoité par ses autres territoires connus sous le nom de Treize Colonies. En partie à cause de la révolte de Pontiac, elle interdit à ses sujets de franchir les Appalaches pour aller s'y établir en permanence. Cela les mécontenta à un point tel qu'il commencèrent à s'agiter et à protester. Il s'ensuivit alors une escalade qui mena à l'Indépendance des États-Unis d'Amérique en 1783.
L'Acte est voté par la Grande-Bretagne afin de s'assurer la fidélité des Canadiens français dans l'éventualité d'une révolte des treize colonies américaines. De toute façon, la Grande-Bretagne réfléchissait depuis un certain temps sur des modifications à apporter à la Proclamation royale qui s'avérait impraticable vu la majorité écrasante des francophones dans ce Québec que l'on voulait angliciser. Dans ce contexte d'agitation des colonies du sud, la métropole britannique se décide à miser sur les Canadiens et leur territoire. On leur accorde donc :
– Le rétablissement des lois civiles françaises.
– Un territoire agrandi (la Province of Quebec s'étend du Labrador à la vallée de l'Ohio et de là jusqu'au Mississipi).
– On rétablit le système seigneurial. (Ce qui autorise les seigneurs à recommencer à percevoir leurs redevances auprès des censitaires.)
– La religion catholique est reconnue dans ses pleins droits. (Ce qui permet aux curés de demander aux paroissiens de payer la dîme.)
– Abolition du serment du Test.
– Des Canadiens français seront admis au Conseil.
Pour les Treize Colonies, la pilule fut impossible à avaler. Pour eux, l'Acte de Québec fait partie des lois qu'ils disent « intolérables » (avec la fermeture du port de Boston et la dissolution de l'Assemblée du Massachusetts). En fait, cela équivalait à une déclaration de guerre. C'était le début d'un mouvement irréversible qui mena tout droit à l'Indépendance des États-Unis d'Amérique qui fut acquise avec le Traité de Versailles de 1783.
Acte constitutionnel (1791-1838)
L'Indépendance américaine avait non seulement créé des frictions majeures entre la Grande-Bretagne et ses anciennes colonies devenues les États-Unis mais aussi parmi la population américaine elle-même. En effet, plusieurs habitants du nouveau pays désiraient toujours faire partie de la Grande-Bretagne. On les appelaient loyalistes à cause de la loyauté qu'ils manifestaient toujours envers la Grande-Bretagne. Aux États-Unis, on les considérait comme des traîtres et on leur faisait une vie d'enfer. On estime à environ 100 000 le nombre de ceux qui quittèrent ce pays naissant pour se réfugier dans des territoires toujours sous juridiction britannique. Une trentaine de milliers se dirigèrent vers la Nouvelle-Écosse. Un certain nombre (de 6 000 à 10 000) optèrent pour la Province de Québec, restée elle aussi, une colonie britannique.
Aussitôt arrivés dans la province de Québec, ces loyalistes ne se sentirent pas à l'aise. Cette province était décidément trop catholique et trop française. Ils s'employèrent donc à demander des changements. Ils demandèrent des lois civiles anglaises, des cantons, une assemblée élue et surtout, un district séparé où ils pourraient se développer selon leur gré. La Grande-Bretagne trouva alors la situation bien compliquée. D'une part, elle considérait qu'elle avait une dette envers ces loyalistes qui avaient tout perdu à cause de leur fidélité envers elle et d'autre part, elle ne pouvait tout de même pas enlever aux Canadiens ce qu'elle venait tout juste de leur donner avec l'Acte de Québec de 1774.
Après bien des pétitions, des réflexions et des hésitations, la Grande-Bretagne vota l'Acte constitutionnel en 1791. Ce nouveau système mis en place apporta surtout des problèmes. Il donnait, en principe, des institutions démocratiques mais bien vite le peuple se rendit compte que c'était un leurre et les frustrations s'accumulèrent avec les années. Dans les deux Canadas, les institutions de 1791 plaçaient en conflit des groupes sociaux différents et par surcroît, dans le Bas-Canada, des groupes linguistiques différents. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour une crise politique majeure.
Mais tout ne se résumait pas à la politique. Au tournant du XIXe siècle, bien des choses n'étaient plus comme avant. L'économie évoluait. La fourrure était maintenant supplantée par les productions de bois et de blé qui allaient devenir les deux ressources les plus importantes dans les Canadas. Une cause extérieure allait provoquer le début de tous ces changements. Au début du XIXe siècle, l'empereur Napoléon isola le Royaume-Uni (la Grande-Bretagne est devenue le Royaume-Uni en 1801) avec son blocus continental, ce qui força cette dernière à venir s'approvisionner en Amérique.
Une révolution se préparait dans le domaine des transports avec les premiers canaux et les premiers chemins de fer. Même le domaine financier n'échappait pas à toutes ces mutations. On vit apparaître les premières banques. Dans le monde agricole aussi la situation changeait. Il y avait maintenant une importante demande au Royaume-Uni pour les productions canadiennes. Le Haut-Canada en profita pleinement mais le Bas-Canada entra dans une crise agricole grave qui le fit passer à côté de toute cette opportunité.
En 1812, les Canadas allaient subir l'épreuve de la guerre. Cette année là, les États-Unis d'Amérique déclarait la guerre au Royaume-Uni. Les belligérants s'affrontèrent principalement aux États-Unis et aux Canadas. Le Bas-Canada fut attaqué par les troupes américaines lors de la bataille de Châteauguay. Les américains furent alors repoussés par les Canadiens commandés par de Salaberry. La colonie avait été sauvée.
La société aussi changeait rapidement. À partir de 1815, l'immigration britannique vers les Canadas s'intensifia et atteignit bientôt des sommets nouveaux. Il s'agissait d'immigrants irlandais, d'Écossais et d'Anglais que la famine, la misère et la pauvreté poussaient sur nos rivages. Encouragés par l'arrivée de tous ces anglophones, les dirigeants se remirent à rêver d'assimilation des francophones qui eux se montrèrent de plus en plus inquiets voire hostiles envers ces nouveaux arrivants qui, à la longue, risquaient de menacer leur majorité, qui leur apportaient des maladies et qui leur prenaient leurs emplois. Les difficultés politiques se doublaient donc de grands changements économiques et de tensions sociales. La crise n'en serait que plus grave.
Les événements se précipitèrent à partir de 1834. Le parti patriote, dirigé par Louis-Joseph Papineau, fit voter à l'assemblée du Bas-Canada les 92 résolutions, un document volumineux qui résumait tous leurs griefs accumulés par les canadiens depuis 1791. On envoya ce document imposant au Royaume-Uni, passant ainsi au dessus de la tête des administrateurs britanniques locaux. On pensait que le Royaume-Uni ignorait ce qui se passait vraiment dans sa colonie. On espérait que suite à ces doléances, la métropole ne pourrait que corriger une situation devenue complètement pourrie. À Londres, on ne voulut pas prendre de décisions précipitées et on forma une commission d'enquête sur le sujet et au bout de 3 ans, le ministère des colonies fit parvenir sa réponse. Il s'agissait des Résolutions Russell qui opposait un non catégorique à toutes les demandes patriotes.
Insurrections patriotes (1837-1838)
La rébellion des Patriotes est le nom qui a été donné à un conflit militaire opposant une partie de la population civile du Bas-Canada (aujourd'hui le Québec) et l'occupant militaire et colonial britannique du début du XIXe siècle en 1837, puis en 1838. Cette lutte armée est l'aboutissement de trois décennies de conflits politiques entre l'Assemblée législative du Bas-Canada et le gouvernement colonial britannique.
Loi martiale et Conseil spécial (1838-1840)
Acte d'Union (1840-1867)
En réaction à la rébellion des patriotes et suite au rapport de Lord Durham, les autorités prirent la décision d'unir les deux Canadas. Tous les députés siégeraient à la même chambre d'assemblée. Ainsi, les Canadiens-Français ne seraient plus majoritaires à la chambre et ne pourraient plus faire du tort aux autorités britanniques.
Dominion fédéral (1867-1931)
Suite à l'accord de principes intervenu entre le parti conservateur de John Alexander Macdonald et le parti libéral du Canada-Ouest sous George Brown, appuyé aussi par George-Étienne Cartier, le projet d'un confédération canadienne est mis de l'avant. Une série de conférences privées ont lieu entre les représentants élus du Canada-Uni et ceux des provinces maritimes. Il y eut d'abord la conférence de Charlottetown, ensuite celle de Québec puis celle de Londres.
Canada souverain (1931-Aujourd'hui)
Première et Deuxième guerre mondiales
La grande noirceur
La Grande Noirceur est la période de 1944 à 1959 durant laquelle Maurice Duplessis est premier ministre. Cette période est marquée par le grand conservatisme de l'Union nationale qui tente de maintenir les valeurs traditionnelles d'un Québec rural et catholique. La société québécoise connaît donc une période de stagnation sociale et artistique que certains comparent avec certaines formes de fascisme.
Le Québec moderne (1960-Aujourd'hui)
La révolution Tranquille
La Révolution tranquille consiste en un grand nombre de transformations tant au niveau social que politique, économique et religieux qui se sont déroulées très rapidement durant une décennie, depuis l'élection du Parti libéral du Québec, alors dirigé par Jean Lesage, de juin 1960 à 1966.
La Révolution tranquille (1960) est généralement considérée comme un vaste mouvement de libéralisation des mœurs, globalement comparable au phénomène de « Counterculture » aux États-Unis ou au phénomène de mai 1968 en France. La Révolution tranquille et ses politiques économiques keynésiennes sont généralement assimilées à un « âge d'or » par la mouvance politique de gauche du Québec, et considérée comme le fondement du « modèle québécois ».
"Maitre chez-nous", la nationalisation de l'électricité
"L'égalité ou l'indépendance", l'éveil de l'identité Québécoise
Vive le Québec Libre
Après son voyage en Amérique du Nord, en 1960, le général de Gaulle entrevoit pour le Québec la possibilité d'un statut à part dans l'ensemble du Canada, à savoir « un État de souche française à côté d'un autre, de souche britannique ». Cette même année est aussi celle de l'arrivée des libéraux au pouvoir au Québec, avec Jean Lesage à leur tête, et la mise en route d'une série de réformes d'ordre économique. « la révolution tranquille » marque aussi un renouveau dans le domaine culturel. Dans ce contexte, les revendications indépendantistes se font plus nombreuses et une Maison québécoise ouvre ses portes à Paris en 1961, faisant office de Délégation officielle.
Toutefois, compte tenu de la Constitution fédérale, les relations entre la France et le Québec ne peuvent se développer librement, Ottawa ne manquant pas de rappeler son autorité. Le Premier ministre canadien est prêt à prendre davantage en compte la spécificité québécoise et à développer ses relations avec Paris. Le Général va plus loin, insistant, en 1963, sur l'idée que "le Canada français deviendra un État" jugeant par là que l'État canadien est un fait. Le général de Gaulle semble souvent, au cours de ces années, dans une position singulière, soutenu par quelques personnes favorables comme lui à une forme d'indépendance de ce « rameau du peuple français ». Le ministère des affaires étrangères comme le premier ministre Lesage, sont nettement plus en retrait. L'Exposition universelle qui se tient à Montréal en 1967 va être l'occasion d’une prise de position retentissante.
Dans un premier temps, le chef de l'État refuse de se rendre à l'invitation des divers responsables canadiens il ne souhaite pas cautionner la Confédération dont on fête le centenaire cette même année, pour éviter un heurt entre les parties. Mais il finit par se laisser convaincre, notamment par Robert Bordaz, commissaire général du pavillon français, qui lui dit qu'un refus serait vu comme un nouvel abandon, semblable à celui de Louis XV. Cet argument fait mouche aux côtés de nombreux autres lancés par les français comme par les québécois, d'autant que le nouveau premier ministre du Québec, Daniel Johnson, semble recueillir les fruits du rapprochement franco-québécois initié par son prédécesseur. Les revendications indépendantistes se font largement entendre et s'organisent sous des formes diverses, comme le Rassemblement pour l'indépendance nationale qui lance le mot d'ordre : « le Québec libre ».
La décision est prise, l'itinéraire est tracé. Le général de Gaulle visitera l'Exposition universelle à Montréal avant de se rendre Ottawa : il s'agit, d'abord et avant tout, de rendre visite aux canadiens francophones. Le 23 juillet, le Général débarque à Québec et fait un discours dans lequel il insiste sur l'identité des français et des canadiens francophones. Le lendemain, il emprunte le Chemin du Roy qui sépare Québec de Montréal ; à chaque étape, il est salué comme un libérateur par une foule qui agite des pancartes sur lesquelles on peut lire : "France libre", "Québec libre", "Vive le Canada français !". Le Général répond sur le même ton, reprenant le discours de la veille. A Montréal, il est reçu par le maire, Jean Drapeau, et, alors que cela n'était pas prévu, s'adresse du balcon de l'hôtel de ville à une foule débordant d'enthousiasme, terminant son discours ainsi : « Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français et vive la France ! », à la stupéfaction générale. Après avoir visité l'Exposition le 25 juillet, l'Université le jour suivant, le Général rentre à Paris, renonçant à se rendre à Ottawa, d'autant que le Premier ministre canadien, Lester Pearson juge le discours inacceptable, y voyant une ingérence dans les affaires intérieures du Canada. Le chef de l'État fait une mise au point au Conseil des ministres du 31 juillet : il ne s'agit pas de nier la souveraineté du Canada sur l'ensemble de son territoire, mais d'aider les Québécois que des liens historiques attachent à la France. La parole prononcée par le Général procédait probablement de l'intention qui était la sienne de soutenir le mouvement d'émancipation de la « Belle Province ». La nombreuse correspondance reçue des particuliers québécois avant le voyage, et, sur place, l'ambiance chaleureuse, les pancartes qu'il a vues tout au long du Chemin du Roy le 24 juillet, le souvenir de l'atmosphère de la Libération de 1944, tout l'incitait à cette formule "Vive le Québec libre !" qu'il a prononcée après un léger temps de silence, si l'on en juge par l'écoute a posteriori des bandes sonores. Mais il confie à plusieurs qu'il assume pleinement la formule, voulant aller au fond des choses comme à son habitude. Suivant sa logique de realpolitik, il fallait, dit-il plus tard, répondre à l'attente du peuple québécois.
Ce voyage a d'importantes conséquences. Il rend confiance aux québécois ; le gouvernement fédéral appliquera enfin les textes accordant davantage de place aux francophones. Les relations franco-québécoises sont stimulées dans le domaine éducatif, culturel et scientifique : l'Office franco-québécois pour la jeunesse est mis sur pied au début de 1968 ; le consulat général de France au Québec relève désormais directement du ministère des Affaires étrangères et ne passe plus par l'ambassade de France à Ottawa. Néanmoins, que ce soit en France ou au Québec, tout le monde ne partage pas la position du général de Gaulle. Lui-même, si respectueux du principe de non ingérence, ne l'était pas moins du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ; c'est dans cet esprit qu'il faut entendre le discours du balcon, c'est-à-dire aider les Québécois à faire respecter leur spécificité dans l'ensemble anglo-saxon.
Le Parti Québécois
Fondé en 1968, le Parti Québécois a participé pour la première fois aux élections générales le 29 avril 1970.
Le Parti Québécois (PQ) a été créé par la fusion du Mouvement Souveraineté-Association (MSA) de René Levesque, et du Ralliement national (RN) de Gilles Grégoire. Son objectif premier était d'obtenir l'indépendance politique, économique et sociale, qui était perçue à la fois comme cadre et comme moyen du développement du Québec.
René Lévesque
Lorsque le Parti Québécois participe aux élections générales pour la première fois, en 1970, sept députés sont élus, mais pas son chef, René Lévesque. Celui-ci avait fondé le Parti Québécois en 1968. Il devient le premier ministre du Québec en 1976. Il exerce cette fonction jusqu'en 1985, en militant pour un Québec indépendant.
1976-1982
Référendum de 1980
Le référendum a pris place le 20 mai 1980 et la proposition de suivre l'indépendance du Québec a été rejeté par 59.44%.
Référendum de 1995
Le référendum de 1995 concernant l'indépendance du Québec est en soi plus particulier non pas parce-que les mouvements sociaux en découlants fûrent plus grands qu'en 1980, mais parce-que les impacts politiques et que certains dossiers s'y rattachants y sont encore débbatues au Québec. Surtout parce-que le clan du "oui", en faveur de l'indépendance, y fût de 49,4% et entourré de doutes sur les agirs du clan du "non".
La crise d'Oka et les revendications des amérindiens
Article détaillé : crise d'Oka.
Voir aussi la Paix des Braves.
Tempête du siècle (1998): Montréal sous le verglas
Article détaillé : tempête de verglas de 1998.
Sommaire des transformations politiques du Québec
- Le Canada, le cœur de la Nouvelle-France (1608-1761): colonie française
- La Province de Québec (1763-1791): colonie britannique
- Le Bas-Canada, un des deux Canadas (1791-1841): colonie britannique
- Le Canada-Est, moitié est de la Province du Canada (1841-1867): colonie britannique
- Le Québec (1867-Aujourd'hui): une province du Canada
Voir aussi
- Chronologie de l'histoire du Québec
- Histoire constitutionnelle du Canada
- Révolution tranquille
- La GRC et les libertés civiles dans les années 1970
- Histoire de France
- Histoire du Royaume-Uni
- Histoire des États-Unis d'Amérique
- Liste de Québécois célèbres
Liens externes
- Chronologie de l'histoire du Québec
- Chronologie historique des femmes du Québec
- 1524-2003: de la Nouvelle-France au Québec moderne
- Explorez le Québec : L'histoire du Québec
- Survol de l'histoire de la ville de Québec
- Rond-point : Histoire du Québec
- Les patriotes de 1837-1838
- Dictionnaire historique des hommes illustres du Canada et de l'Amérique de Maximilien Bibaud, 1857
- Dictionnaire biographique du Canada