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Il a navigué sur tous les océans et a totalisé à l'issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d'un million de [[nautiques]] (ou [[milles marins]]), soit 48 fois le tour du globe. Il aura ainsi jours mer, 80 000 heures de fonctionnement et aura effectué plus de 70 000 catapultages. |
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Fidèle à la tradition de la Marine française, le ''Clemenceau'' a accueilli à son bord pour des séjours de quelques semaines à quelques mois, de nombreux peintres parmi lesquels [[Maurice Boitel]], [[Gaston Sébire]] (nommé depuis [[Peintre de la Marine|peintre officiel de la Marine]]), etc. |
Fidèle à la tradition de la Marine française, le ''Clemenceau'' a accueilli à son bord pour des séjours de quelques semaines à quelques mois, de nombreux peintres parmi lesquels [[Maurice Boitel]], [[Gaston Sébire]] (nommé depuis [[Peintre de la Marine|peintre officiel de la Marine]]), etc. |
Version du 31 mai 2010 à 13:44
Modèle:Infobox navire de guerre
Le Clemenceau (R98 appelé Q-790 depuis 2002), souvent affectueusement surnommé « le Clem » par les officiers et les marins qui ont servi à son bord. Il était le 6e porte-avions de la Marine française entré en service mais seulement le 2e construit en France, après le Béarn. Le Clemenceau a été en service du au 1er octobre 1997. Il fut la colonne vertébrale de la marine nationale en même temps que son sister ship, le Foch, admis au service actif un an après lui et souvent amarré à "l'épi des porte-avions" dans la rade abri de Brest pendant les années 1960. Pendant sa carrière, il parcourt plus d'un million de milles nautiques en 3 125 jours en mer, sur tous les océans du globe. Il était le deuxième navire de guerre français à porter le nom de Georges Clemenceau, le premier étant un cuirassé de la classe Richelieu, mis sur cale en 1939, dont la construction fut abandonnée en juin 1940, sa coque ayant été détruite par des bombardements aériens. Dernier commandant : l'Amiral Cédroc.
Histoire
Le projet de statut naval établi par l’état-major général en 1949 demande quatre porte-avions de 20 000 tonnes pour en avoir deux disponibles en permanence. Dans sa séance du , le Conseil supérieur de la Marine est encore plus ambitieux : discutant le projet de statut naval, il demande six porte-avions d’escadre. Le , il en réclame encore cinq dont deux pour l’Union française (non mis à la disposition de l’OTAN). D’après le MRC 12, document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devrait mettre à la disposition de l’OTAN un porte-avions au jour J, deux à J+30, trois à J+180. Mais, dès 1953, la Marine doit définitivement admettre qu’elle devra se contenter de trois porte-avions. Le PA 54 Clemenceau, inscrit au budget de 1953, est mis sur cale en novembre 1955 ; le PA 55 Foch, inscrit au budget de 1955, est mis sur cale en février 1957 [1].
Construction
L'ordre de mise en chantier de ce porte-avions permettant de mettre en œuvre une aviation d'assaut, d'interception, de reconnaissance et anti-sous-marine, date du 26 mai 1954, mais sa construction n'a débuté qu'en novembre 1955 à l'Arsenal (DCN) de Brest.
Le Clemenceau a été mis à l'eau le , et a effectué ses premiers essais en mer le . Il a été admis au service actif le 22 novembre 1961 et affecté au groupe des porte-avions (ALPA). Il appareille aussitôt pour Toulon, qui devient son port d'attache.
Carrière
Dès le , il participe jusqu'au 5 février à l'exercice OTAN BigGame, avec la sixième flotte américaine (porte-avions Saratoga et Intrepide), en Méditerranée occidentale, en tant que porte-avions ASM, puis il enchaîne, du 9 mars au 2 avril avec l'exercice OTAN Dawn Breeze VII, dans la zone de Gibraltar.
Au cours de sa longue carrière, il a participé à la majorité des opérations navales de la France :
- 1968 : déploiement de la Force Alfa dans le Pacifique.
- 1974-1977 : opérations Saphir I et II dans l’océan Indien d'engagement et protection lors de l'accession à l'indépendance de la république de Djibouti.
- 1982-1984 : opération Olifant en Méditerranée orientale lors de la guerre civile libanaise.
- 1987-1988 : opération Prométhée en mer d'Oman lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak.
- 1990 : opération Salamandre en mer Rouge et mer d'Arabie lors du conflit entre l'Irak et le Koweït.
- 1993-1996 : opération Balbuzard puis Salamandre en mer Adriatique lors de la guerre civile yougoslave.
Entre 1959 et 1997, le Clemenceau a subi, comme son frère jumeau le porte-avions Foch de nombreuses modifications. On peut noter tout particulièrement :
- la modernisation « capacité Crusader » en 1966 ;
- la « qualification nucléaire » le 10 décembre 1978 avec la possibilité d'emport de quatre ou cinq bombes AN-52 puis de missiles Air-Sol Moyenne Portée à partir de 1993 [2];
- l'installation du « système antiaérien Crotale » en 1985, en même temps que la modernisation de l'appareil propulsif.
Il a navigué sur tous les océans et a totalisé à l'issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d'un million de nautiques (ou milles marins), soit 48 fois le tour du globe. Il aura ainsi passé 3 125 jours à la mer, 80 000 heures de fonctionnement et aura effectué plus de 70 000 catapultages.
Fidèle à la tradition de la Marine française, le Clemenceau a accueilli à son bord pour des séjours de quelques semaines à quelques mois, de nombreux peintres parmi lesquels Maurice Boitel, Gaston Sébire (nommé depuis peintre officiel de la Marine), etc.
Démantèlement
Caractéristiques générales
- Données générales :
- Dimensions : 265 x 51,20 x 7,50 mètres
- Tirant d'eau en charge : 8,60 mètres (tirant d'air : 62 mètres)
- Déplacement : 24 200 tonnes (32 500 pleine charge)
- Capacités : 3 600 tonnes de fuell ; 3 000 m³ de carburéacteur ; 1 300 tonnes de munitions
- Armement :
- 8 tourelles 100 mm dont 4 remplacées en 1985 par 2 systèmes SACP Crotale EDIR (52 missiles) ; 5 mitrailleuses Browning M2 12,7 mm
- Parc aérien type :
- 15 Super Etendard ;
- 4 Etendards IVP ;
- 8 Crusaders F-8P ;
- 8 avions de sûreté Alizé ;
- 2 hélicoptères Dauphin Pedro ;
- 2 hélicoptères Super Frelon.
- Installations aéronautiques :
- Pont d'envol de 259 mètres de long (surface 8 800 m²) ;
- Piste oblique inclinée à 8° de 165,5 x 29,5 m. Largeur de la piste par le travers de l'îlot: 35 mètres. Piste axiale : 93 x 28 m.
- Hangar de 180 x 22 à 24 x 7 mètres (clair en hauteur) ; surface 3 300 m².
- 2 ascenseurs de 16 x 12 mètres. Capacité : 15 tonnes.
- 2 catapultes à vapeur Mitchell-Brown de 50 m type BS 5 pouvant catapulter des avions de 12 à 15 tonnes à 150 nœuds, l'un à bâbord de la piste axiale, l'autre sur la piste oblique.
- 1 miroir d'appontage avec optique française type OP 3. Système optronique d'aide à l'appontage.
- 4 brins d'arrêt ;
- 1 grue de 15 tonnes.
- Équipage :
- 1 338 hommes dont 64 officiers (1 920 hommes avec le groupe aérien). En version porte-hélicoptère 984 hommes.
- Propulsion :
- 6 chaudières Indret ;
- 4 turbines à vapeur entraînant 2 lignes d'arbres
- Puissance : 126 000 cv
- Vitesse maximale : 32 nœuds
- Usine électrique :
- 2 turbo-alternateurs (2000 kW) ;
- 6 diesel-alternateurs (2000 kW) ;
- Détection :
- 1 radar de veille air DRBV-23B ;
- 1 radar de veille surface-air (basse altitude) DRBV-50 (puis par la suite par un surface-air DRBV-15) ;
- 1 radar d'approche sous radôme NRBA-50 ;
- 1 radar de veille air tridimensionnelle DRBI-10 ;
- radars de conduite de tir DRBC-31 (puis DRBC-32C) ;
- radars de navigation DRBN-34
Les senseurs et systèmes d'armes sont intégrés dans un Système automatisé d'Exploitation Navale des Informations Tactiques (SENIT 2).
- Guerre électronique :
- 1 détecteur de radar ARBR-16 ;
- 1 détecteur de radar ARBR-17 ;
- 2 lance-leurres EM et IM Sagaie
Commandants
- Jean Lorain, du au ;
- Jules Vilbert, du 20 décembre 1960 au ;
- Raymond Behic, du 7 avril 1962 au 21 mai 1963 ;
- Gérard Daille, du 21 mai 1963 au ;
- Robert Landrin, du 25 mars 1964 au ;
- Paul Gueirard, du 26 avril 1965 au ;
- Jean Le Franc, du 6 août 1966 au ;
- Antoine Sanguinetti, du 20 octobre 1967 au ;
- Jacques Wacrenier, du 25 septembre 1968 au ;
- André Maler, du 30 septembre 1969 au ;
- Yvan Scordino, du 11 septembre 1970 au ;
- Roger Vercken, du 10 septembre 1971 au ;
- Robert Chaperon, du 17 novembre 1972 au ;
- Jacques Degermann, du 2 août 1974 au ;
- Bernard Capelle, du 17 décembre 1975 au ;
- Jacques Campredon, du 13 septembre 1977 au ;
- Jean de Laforcade, du 31 juillet 1979 au ;
- Jean Betermier, du 8 janvier 1981 au ;
- Michel Tripier, du 14 juillet 1982 au ;
- Jean-Jacques Then, du 12 janvier 1984 au ;
- Jean-Charles Lefebvre, du 21 juin 1985 au ;
- Jean Wild, du 21 août 1987 au ;
- Jacques Célerier, du 20 avril 1989 au ;
- Alain Witrand, du 26 août 1990 au ;
- Alain Coldefy, du 9 mars 1992 au ;
- Alain Oudot de Dainville, du 27 août 1993 au ;
- Patrick Hébrard, du 4 août 1995 au 1er octobre 1997 ;
- Louis-Henry Le Pennec (cdt provisoire), 1er octobre 1997
Galerie
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Barre du Clemenceau.
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Le panneau de contrôle de la salle des machines
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Une partie de l'armement du bateau
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Super-Étendard paré au catapultage sur le porte-avions Clemenceau (16 juillet 1997)
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Super-Étendard sur le pont d'envol
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Vue de Tribord
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Dans le port de Toulon (juillet 2004)
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Détail
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Tourelle de canon 100 mm
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Arrivée à Brest (17 mai 2006)
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Départ de Brest, le port qui l'a vu naitre, pour son dernier voyage... (3 février 2009)
Hommages
- Le chanteur français Renaud a évoqué le porte-avions dans la chanson Trois matelots présente sur l’album Mistral gagnant (1985) : Dieu qu’elle est dure, l’histoire des trois matelots. Presqu’aussi dure que l’pont du Clemenceau…
Notes et références
- ↑ (fr) Hervé Coutau-Bégarie, « Le problème du porte-avions - Le cas français », sur stratisc.org, Institut de stratégie comparée, Commission française d'histoire militaire, Institut d'Histoire des Conflits Contemporains (consulté le )
- ↑ Marc Théléri, Initiation à la force de frappe française (1945-2010), Stock, 1997, p. 100
Culture populaire
- Jean-François Sers , Alerte rouge en Méditerranée, Grasset et Frasquelle, 1982, (ISBN 2246246318)
Voir aussi
- Porte-avions et porte-aéronefs
- Aviation navale
- Foch, sistership
- Verdun
- Charles-de-Gaulle, remplaçant