Aller au contenu

« Catherine-Dominique de Pérignon » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
BotMultichill (discuter | contributions)
Chicobot (discuter | contributions)
m Ajout {{Portail Révolution française}} AWB
Ligne 141 : Ligne 141 :
{{Mullié}}
{{Mullié}}


{{Portail histoire militaire}}
{{Portail histoire militaire}}
<!-- liens catégories -->
<!-- liens catégories -->



Version du 28 avril 2007 à 20:40

Catherine-Dominique de Pérignon
Catherine-Dominique de Pérignon

Naissance Voir et modifier les données sur Wikidata
Grenade
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléonniennes

Catherine-Dominique marquis de Pérignon, 31 mai 1754 (Grenade-sur-Garonne) – 25 décembre 1818 (Paris), Maréchal d'Empire (1804).

D’une famille aisée établie dans le Languedoc (Grenade sur Garonne) depuis le XVIe siècle et dont une branche a été anoblie par le Capitoulat de la ville de Toulouse au XVIIIe siècle, de Pérignon entreprend après de bonnes études une carrière militaire.

Il obtient un brevet de sous-lieutenant au corps des grenadiers royaux en Guyenne. En 1780, il est aide de camp du comte de Preissac. La réforme de Ségur laissant peu de possibilité d'avancement aux roturiers et à la petite noblesse, il démissionne de ses fonctions et retourne sur ses terres.

Rentré depuis quelque temps déjà dans la vie civile, avec la maturité de l'exercice et des années, il ne tarda pas à s'associer au nouvel ordre de choses. Il accueillera les évènements de 1789 avec bienveillance et en épouse les idées.

Il accepta les fonctions de juge de paix du canton de Montech. C'est dans l'exercice de cette magistrature nouvelle et populaire que les électeurs du département de la Haute-Garonne vinrent le prendre pour l'envoyer comme leur représentant élu député à l'Assemblée législative en 1791.

Il comptait alors trente-sept ans; il avait servi comme officier, il avait siégé comme juge; ces précédents devaient influer sur le reste de sa vie et lui enlever, soit dans les camps, soit dans les affaires, le caractère de la spécialité. Il siège à la Législative à droite, est membre du comité militaire, mais démissionne, au premier cri de guerre, pour devenir lieutenant-colonel d'infanterie dans l'armée des Pyrénées-Orientales.

Le 17 juillet 1793, au combat de Thuir et du Mas-de-Serre, son intrépidité eut une grande part aux succès des armes françaises. Il se fait remarquer au combat de Truillas par les représentants du peuple, et passe en 1793 colonel puis obtient le titre de général de brigade en septembre.

Général de division deux mois plus tard le 3 nivôse an II, il remporte de nombreux succès. Il eut la gloire de sauver la place de Perpignan : il reçut dans cette affaire un coup de baïonnette à la cuisse. Il prend le camp du Boulogne (1er 1794).

Vainqueur à La Junquera (7 juin), il commandait le centre de l'armée le 28 brumaire an III, à la bataille de la Montagne-Noire (17-20 novembre 1794) contre les Espagnols, où périt Dugommier tué à la tête de l'armée en novembre 1794.

Il lui succéda dans le commandement en chef. La bataille d'Escola, la prise de l'imprenable Bouton-de-Roses et de la ville de Roses justifièrent glorieusement le choix qu'on avait fait de lui. Il prend Figuières mais essuie un revers à Bascara, le 6 mai 1795.

Il est élu par la Haute-Garonne au Conseil des Cinq-Cents. Le 4 messidor an III, le traité de Bâle réconcilia la France et l'Espagne, et Pérignon, ambassadeur à Madrid, fut chargé de cimenter les relations amicales que ses victoires avaient rétablies, et de conclure une alliance offensive-défensive. Deux ans plus tard, le vice-amiral Truguet le remplaça dans ce poste important. Ce sera le traité de San-Idelfonse, en août 1796.

Le Directoire le rappelle en 1797, suite à une liaison qu'il a eue avec une espionne royaliste, il est placé au traitement de réforme. Remis en activité en 1799, il se voit confier le commandement des troupes de Ligurie. Il alla reprendre son rang de bataille à l'armée d'Italie.

Il commandait l'aile gauche à la bataille de Novi ; ses deux divisions, aux ordres des généraux Grouchy et Lemoine, gardaient les vallées de la Bormida et du Tanaro. Pérignon défendait le village de Pasturana et faisait des prodiges de valeur ; mais, accablé par le nombre, il tomba; couvert de blessures, au pouvoir de l'ennemi. Il est fait prisonnier (15 août 1799).

Ce ne fut qu'en l'an IX que les Russes le rendirent à la France. Le vainqueur de la bataille de Marengo accueillit l'intrépide et malheureux soldat de Novi ; mais, âgé déjà de quarante-sept ans, Pérignon ne pouvait pas prendre place dans ce cortège de jeunes capitaines qui se pressaient au tour du jeune héros.

Bonaparte le fait nommer au Sénat (1801), vice-président de cette assemblée.[1]

Tiré de l'armée active, Pérignon rentrait ainsi dans la carrière législative par la première magistrature de la République.[2]

Le traité du 26 fructidor an IV avait laissé de l'incertitude relativement aux limites de la France et de l'Espagne du côté des Pyrénées ; Pérignon, qui avait signé ce traité, reçut, le 24 fructidor an X, la mission de régler ces difficultés, en qualité de commissaire extraordinaire.

Président du collège électoral de la Haute-Garonne le 19 ventôse an XII, le 16 floréal suivant il présentait au premier Consul une députation du collège, et terminait ainsi son discours[3]. Il s'y montre très actif au Sénat en faveur du Consulat à vie et de la promulgation de l'Empire.

Pérignon avait été mis en possession de la sénatorerie de Bordeaux par disposition consulaire en date de vendémiaire an XII.

Le lendemain de son élévation à l'Empire, Napoléon rendit un décret (29 floréal)[4], qui créait quatorze maréchaux de France, auxquels étaient adjoints, avec le même titre, quatre sénateurs, parmi lesquels Pérignon, comme ayant commandé en chef. Déjà âgé lors de sa nomination, la carrière militaire de Perignon est derrière lui lorsqu'il reçoit son bâton de maréchal, dès lors le reste de sa carrière est essentiellement dévoué à des taches administratives.

Le maréchal sénateur devint, le 25 prairial an XIII, grand officier de la Légion-d'Honneur et grand Aigle me 13 pluviôse an XIII (1805).

Gouverneur de Parme et de Plaisance en 1806, il reçut en 1808 l'ordre d'aller prendre le commandement en chef des troupes françaises dans le royaume de Naples en remplacement du général Jourdan, et la même année il fut créé grand dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles. Le titre de comte de l’Empire (1808) venait de lui être conféré. Il ne quitta Naples qu'au moment où le roi se déclara contre la France.

Il commande l'armée napolitaine de Murat pendant ses absences. Il se sépare de Murat dès les premiers signes de défection du prince en 1813.

Il se ralliera à Louis XVIII qu'après la démission de Napoléon[5].

Il y avait preuve de zèle et de condescendance dans cette démarche empressée, et puis le comte Pêrignon avait adhéré aux actes du Sénat; aussi le lieutenant-général du royaume le nomma commissaire du roi dans la 1e division militaire, et des ordonnances royales des 31 mai, 1er et 4 juin, le firent successivement chevalier de Saint-Louis, président de la commission chargée de vérifier les titres des anciens officiers de l'armée des émigrés, et enfin pair de France.

Nommé en 1815 gouverneur de la 10e division militaire, il chercha au mois de mars, de concert avec le baron de Vitrolles, à organiser dans le Midi un plan de résistance contre Napoléon. Il n'y réussit point et resta éloigné des affaires pendant les Cent-Jours et se voit rayé par l'Empereur de la liste des maréchaux.

Réintégré à la seconde Restauration, le 10 janvier 1816, il passa avec le même titre dans la 1e division militaire, et reçut le 3 mai suivant la croix de commandeur de l'ordre de Saint-Louis, gouverneur militaire de Paris, puis marquis en 1817.

Il avait voté la mort lors du procès de Ney et meurt le 25 décembre 1818 à Paris couvert d'honneurs.

Le nom de Pérignon figure sur l’arc de triomphe de l’Étoile.

Source partielle

« Catherine-Dominique de Pérignon », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]

  1. Le 26 ventôse an IX, le sénat conservateur recevait le message suivant : « Le premier Consul, en exécution de l'article de la Constitution, vous présente comme candidat à la place vacante au Sénat, le général Pérignon, qui a signé le traité d'alliance conclu le 26 fructidor an IV entre la France et l'Espagne. » Et le Sénat répondait à ce message par l'arrêté suivant : Extrait des registres du Sénat conservateur. 8 germinal an IX. Vu le message du Corps législatif, du 24 ventôse dernier, par lequel il présente le citoyen Grégoire, l'un de ses membres, comme candidat pour une place vacante du Sénat conservateur ; « Vu pareillement le message du premier Consul, du 26 du même mois, par lequel il présente pour la même place le général Pérignon ; « Vu enfin le message du Tribunat du 28 ventôse, contenant présentation, pour la même place, du citoyen Démeuniers (C'est donc à tort que tous les biographes ont présenté Pérignon comme le successeur de Démeuniers au Sénat conservateur) l'un de ses membres ; « Le Sénat, réuni au nombre des membres prescrits par l'article 90 de la Constitution, procède, en exécution de l'article 16, au choix d'un sénateur entre les trois candidats qui ont partagé le vœu des autorités présentantes ; o La majorité absolue des suffrages recueillis au scrutin individuel se fixe sur le citoyen Pérignon, général de division ; « Il est proclamé par le président membre du Sénat conservateur. « Le Sénat arrête que cette nomination sera notifiée, par un message du Corps législatif, au Tribunat et aux consuls de la République. »
  2. Le premier Consul le jugeait déjà trop mûr pour le champ de bataille. On peut marquer ici le terme de sa vie militaire. Lorsque le chef de l'État lui rendit l'épée du commandant, ce fut plutôt pour un service de représentation que d'activité.
  3. Dix jours plus tard le Sénat allait saluer Napoléon du titre d'Empereur. « O Napoléon ! lorsque le monde reste dans le silence de l'admiration en présence de votre renommée, les trente-cinq millions de Français pourraient-ils ne pas consacrer cette si grande prédilection dont le ciel les a favorisés en vous plaçant à leur tête ! Qu'ils vous portent sur le pavois entouré de tous les attributs dignes d'eux et de vous; qu'en même ternes toute votre famille y soit portée, saisie d'un pacte héréditaire indissoluble, et que la postérité soit ainsi forcée à reconnaître que la génération présente sut tester glorieusement et utilement en faveur des générations futures. »
  4. Décret impérial. NAPOLEON, empereur des Français, décrète ce qui suit : Sont nommés maréchaux de l'Empire, les généraux Berthier, — Murat, — Moncey, — Jourdan, — Masséna, — Augereau, — Bernadotte, — Soult, — Brune, — Lannes, — Mortier, — Ney, — Davoût, — Bessières. Le titre de maréchal d'Empire est donné aux sénateurs Kellermann, — Lefebvre, — Pérignon et Serrurier qui ont commandé en chef. Donné à Saint-Cloud, le 29 floréal an XII. NAPOLEON. Par l'Empereur, Le secrétaire d'État, MARET.
  5. Après la restauration du trône des Bourbons, le duc de Valmy, au nom des quatre maréchaux sénateurs, adressa la réclamation suivante. A Monsieur, comte d'Artois, lieutenant-général du royaume. «Paris, 15 avril 1814. « Monseigneur, « Je viens, au nom de mes collègues, maréchaux-sénateurs, et au mien, comme doyen des maréchaux de France, réclamer près de Votre Altesse Royale contre l'ordre dans lequel on nous a placés par rapport aux autres maréchaux. « Nous quatre, maréchaux-sénateurs, Kellermann, Lefebvre, Pérignon et Serrurier, avons été nommés des premiers et avant tous les autres, sans doute à cause de l'ancienneté de nos services et de nos grades de généraux en chef ou de division. Les autres maréchaux, même le maréchal Berthier, n'ont été nommés qu'après. « Nous prions Votre Altesse Royale, lieutenant-général du royaume, d'avoir la bonté de nous faire rétablir dans l'ordre dans lequel nous devons être placés, et qui doit précéder MM. les maréchaux nommés depuis ces sénateurs. « Entré au service comme cadet au régiment de Lowendal en 1752, chevalier de Saint-Louis avant l'âge prescrit par les règlements, j'ai passé par tous les grades. Nommé par Sa Majesté Louis XVI cordon rouge en 1791, lieutenant-général, général d'armée au commencement de 1792, j'ai commandé en chef les armées actives et de réserve jusqu'à ce jour. Doyen des maréchaux de France, je prie Votre Altesse Royale de me faire jouir des prérogatives attachées à ce titre, comme sous l'ancien ordre de choses. « Je suis, etc. « Le maréchal-sénateur, « KELLERMANN, duc de Valmy. » A cette demande qui paraîtra au moins fort singulière à ceux qui auront lu le décret reproduit plus haut. Monsieur fit répondre : « A M. le maréchal Kellermann, duc de Valmy. a Palais des Tuileries, 17 avril 1814. « M. le Maréchal, - « Son Altesse Royale Monsieur, lieutenant-général du royaume, à qui j'ai eu l'honneur de soumettre votre lettre du 15 de ce mois, me charge de faire connaître que la réclamation qu'elle contient pour vous, Monsieur le Maréchal, et pour MM. les maréchaux Lefebvre, Pêrignon et Serrurier, est d'une trop haute importance pour que Son Altesse Royale puisse prendre une décision avant l'arrivée de Sa Majesté Louis XVIII. « Aussitôt que Sa Majesté sera arrivée, Son Altesse Royale lui mettra sous les yeux votre réclamation. « Veuillez agréer, etc. »