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« Liberté, Égalité, Fraternité » : différence entre les versions

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* [http://www.sciences-po.fr/admissions/annales_sujets/pdf_master/master_2006_rapport_reflexion.pdf rapport de correction du sujet ''Liberté, Égalité, Fraternité'' (Sciences-po 2006)]
* [http://www.sciences-po.fr/admissions/annales_sujets/pdf_master/master_2006_rapport_reflexion.pdf rapport de correction du sujet ''Liberté, Égalité, Fraternité'' (Sciences-po 2006)]

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[[Catégorie:Révolution française|Liberté, Égalité, Fraternité]]
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Version du 28 avril 2007 à 22:29

Tympan d'une église avec une inscription datant de 1905 suite à la loi sur la Séparation des Églises et de l'État en 1905

Liberté, Égalité, Fraternité est la devise de la France.

Liberté

Premier mot de la devise républicaine, la liberté : la Déclaration des droits de l'homme de 1795, la définissait ainsi : « La liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui ». « Vivre libre ou mourir » fut une grande devise républicaine. À l'époque de la Terreur, Saint-Just proclamait cependant le mot d'ordre : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », pour justifier le combat contre les rebelles à la Révolution et les contre-révolutionnaires. L'historien Jean Tulard parle de « parodie de justice »[1]. Dès avant la Terreur, les décisions rendues en matière criminelle n'étaient pas susceptibles d'appel à raison de la supposée infaillibilité des jurys populaires.

Égalité

Deuxième terme de la devise de la République, le mot égalité signifie que la loi est la même pour tous, que les distinctions de naissance ou de condition sont abolies et que chacun est tenu à mesure de ses moyens de contribuer aux dépenses de l'État.

Fraternité

Troisième élément de la devise de la République, la fraternité est ainsi définie dans la Déclaration des droits et devoirs du citoyen figurant en tête de la Constitution de l'an III (1795) : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir ». Elle n'a été accolée aux deux droits précédents qu'en 1848 sous l'influence des députés catholiques, qui voulaient prévenir la proclamation d'un droit au travail.

Selon Paul Thibaud, philosophe et ancien directeur de la revue Esprit[2], « Autant la liberté et l'égalité peuvent être perçues comme des droits, autant la fraternité est une obligation de chacun vis-à-vis d'autrui. C'est donc un mot d'ordre moral. »

Histoire

« Liberté, Égalité, Fraternité » n'est pas une devise clairement invoquée lors de la Révolution française même si les termes en sont évoqués (Pache, maire de la commune de Paris, fait peindre sur les murs, le 21 juin 1793, la formule : « Liberté, Égalité, Fraternité, ou la mort »), c'est sous la IIe République qu'elle prend sa forme définitive et sous la IIIe République qu'elle est adoptée comme symbole officiel[3]. Entre-temps, elle sera mise à mal avec les principes mêmes de la République.

Selon Paul Thibaud[2], « Le troisième mot de la devise française, « fraternité », a été introduit en 1848, au cours du rapprochement des forces républicaines et du christianisme social. Cela n'a pas duré, par la suite, l'appareil clérical devait choisir de soutenir le second Empire. Mais cette brève rencontre nous a laissé ce mot, très fort dans la mystique républicaine. »

Délaissée par l'Empire et la Restauration, ce n'est qu'en 1848 qu'elle renaît sous la plume de Pierre Leroux, alors représentant du peuple à l'Assemblée nationale, qui participe largement à sa reconnaissance constitutionnelle comme principe de la République.

Associée à la République dite ouvrière, la devise prend alors tout son sens : le suffrage universel (masculin) adopté, la Liberté ne s'arrête plus aux portes de la Bourgeoisie ; par la promotion des Associations ouvrières (ancêtres des coopératives de production), la création de la Commission du Luxembourg étend l'Égalité aux domaines économiques et sociaux ; et la Fraternité, à travers un État représentant l'Union du peuple souverain, vient pondérer l'engouement de ses sœurs Liberté et Égalité. Alors qu'auparavant les Républicains avaient cette tendance à privilégier ou l'Égalité ou la Liberté, la France trouve à ce moment précis de l'histoire la voie de la démocratie.

Mais encore une fois, la République se divise : la répression ouvrière de juin 1848 et le retour de l'Empire remettent en question la philosophie et la portée de cette triade. Ce n'est qu'en 1880 qu'elle apparait sur les frontons de toutes les institutions publiques, et au milieu du XXe, qu'elle s'inscrit durablement dans l'histoire de la République Française, avec les constitutions de 1946 et 1958.

Grand Orient de France

La devise de la République est aussi la devise de la franc-maçonnerie irrégulière française [1], qui a joué un rôle essentiel lors de la Révolution.

La devise du GODF est vraisemblablement une analogie de la Trinité chrétienne : Père, Fils et Saint-Esprit.

Dans le christianisme, le Père signifie l'amour du créateur ; le Fils correspond à la libération du péché et la victoire sur la mort et le Saint-Esprit est le souffle divin de l'Église.

Du fait même, le GODF est parfois surnommé l'Église de la République.

Voir aussi

Références

  1. Jean Tulard in Histoire et dictionnaire de la Révolution française, entrée : Justice. «Des milliers de suspects sont arrêtés et souvent massacrés sans même un interrogatoire ou un semblant de jugement. Un tribunal extraordinaire pratique du 17 août au 29 novembre 1792 une parodie de justice que reprend et aggrave encore le tribunal révolutionnaire qui lui succède. Les tribunaux départementaux reçoivent l'ordre de la Convention et des Comités de salut public et de sûreté générale de « juger révolutionnairement ». Dans les départements insurgés fonctionnent des commissions révolutionnaires et des commissions militaires qui ne connaissent qu'une seule sentence, la mort. La loi des suspects et les décrets de ventôse accroissent démesurément le nombre des suspects et des emprisonnés et enlèvent toute possibilité de défense pour les accusés. Tout cet édifice de la Terreur est démantelé progressivement après la chute de Robespierre. »
  2. a et b « Il était le bon côté du christianisme », Libération, 23 janvier 2007
  3. Philippe Roger, « La Révolution française et la Justice ou le second exil d’Astrée », in Justice, Liberté, Égalité, Fraternité, Sur quelques valeurs fondamentales de la démocratie européenne (sous la direction d'Olga Inkova), institut européen de l’université de Genève.

Lien interne

Lien externe