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« Tractrice » : différence entre les versions

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[[Image:Tractrice.png|thumb|300px|Tractrice pour x et y positifs, T parcourt [Ox)]]
[[Image:Tractrice.png|thumb||Tractrice pour x et y positifs T parcourt Ox)]]
En [[Mathématiques|mathématique]], une '''tractrice''' est une [[courbe plane]] parcourue par un point ''M'' lié à un point ''T'' par les conditions suivantes :
En [[]], une '''tractrice''' est une [[courbe plane]] parcourue par un point ''M'' lié à un point ''T'' par les conditions suivantes :
* le point ''T'' parcourt une droite
* le point ''T'' parcourt une droite
* la distance ''MT'' est fixe
* la distance ''MT'' est
* la droite ''(MT)'' est tangente à la tractrice
* la droite ''MT'' est tangente à la tractrice
Elle est connue aussi sous le nom de ''courbe équitangentielle''<ref name=mathcurve>{{Lien web|url=http://www.mathcurve.com/courbes2d/tractrice/tractrice.shtml|titre=Tractrice|site=mathcurve.com<!--consulté le 9/3/2018-->}}.</ref>.
L'histoire de la tractrice remonte au XVII{{e}}siècle. [[Claude Perrault]] rencontrant [[Leibniz]] vers les années 1670 lui aurait parlé d'un problème qu'il aurait posé déjà à de nombreux mathématiciens sans en obtenir de réponse satisfaisante. Posant sa montre à gousset sur la table, il la tire par la chaînette en suivant avec l'extrémité de la chaînette une trajectoire rectiligne et demande quelle est la trajectoire suivie par la montre. Nous sommes alors au tout début du [[calcul infinitésimal]] et des [[équation différentielle|équations différentielles]]. Leibniz propose une mise en équation mais la résolution proprement dite demande l'outil des [[logarithme naturel|fonctions logarithmes]] ou des [[fonction hyperbolique|fonctions hyperboliques]]. De nombreux autres mathématiciens s'intéressent alors à cette courbe et proposent même des instruments permettant la construction mécanique d'une tractrice. On peut imaginer une construction de la tractrice à l'aide d'une adaptation de la [[méthode d'Euler]].

L'histoire de la tractrice remonte au {{S-|XVII}}. [[Claude Perrault]], rencontrant [[Leibniz]] vers les [[années 1670]], lui aurait parlé d'un problème qu'il aurait posé déjà à de nombreux mathématiciens sans en obtenir de réponse satisfaisante. Posant sa montre à gousset sur la table, il la tire par la chaînette en déplaçant l'extrémité de cette chaînette le long du bord rectiligne de la table ; il demande alors quelle est la [[trajectoire]] suivie par la montre. Nous sommes alors au tout début du [[calcul infinitésimal]] et des [[équation différentielle|équations différentielles]]. Leibniz propose une [[mise en équation]] mais la résolution proprement dite demande l'outil des [[logarithme naturel|fonctions logarithmes]] ou des [[fonction hyperbolique|fonctions hyperboliques]].

Elle a été aussi étudiée par [[Isaac Newton]] en [[1676]], [[Christian Huygens|Huygens]] en [[1692]] et [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]] en [[1693]].

De nombreux mathématiciens, appartenant au ''« mouvement tractionnel »'', s'intéressent alors à cette courbe et proposent des instruments spécifiques, les ''« intégraphes »'', qui permettent la construction d'une tractrice, ou de courbes plus complexes, à partir d'un mécanisme de traction. Une tractrice est également utilisée pour calculer l'aire d'un domaine au moyen du [[planimètre#Planimètre de Prytz|planimètre de Prytz]].

On peut citer, en particulier, les instruments de Leibniz et de Huygens en [[1693]], de [[Jakob Bernoulli]] en [[1696]], de John Perks en [[1706]], de [[Giovanni Poleni]] en [[1728]] (premier instrument réellement opérationnel<ref>{{Lien web
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| titre = Les instruments mécaniques d’intégration
| sous-titre = Intégraphe de Giovanni Poleni (1729)
| auteur = Waltier Masse
| site = slideplayer.fr
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}}.</ref>), de {{Lien|Giambattista Suardi}} en [[1752]]<ref>{{Lien web
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<!--consulté le=9/3/2018-->
}}.</ref>.

On peut imaginer une construction de la tractrice à l'aide d'une adaptation de la [[méthode d'Euler]] ([[Leonhard Euler]] a entretenu une correspondance soutenue, en particulier avec Giovanni Poleni, entre [[1735]] et [[1739]])<ref>{{Lien web
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| titre = La Construction tractionnelle des équations différentielles dans la première moitié du {{S-|XVIII}}
| auteur = Dominique Tournès
| site = semioweb.msh-paris.fr
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<!--consulté le=9/3/2018-->
}}.</ref>.


== Propriétés ==
== Propriétés ==
*La tractrice est une [[développante]] de la [[chaînette]].
*La tractrice est une [[développante]] de la [[chaînette]].
*Elle admet l'[[Abscisse#Abscisse sur une droite affine|axe des abscisses]] comme [[asymptote]].
*Elle admet l'[[Abscisse#Abscisse sur une droite affine|axe des abscisses]] comme [[asymptote]].
*On l'appelle parfois courbe aux [[Dérivée#Définition formelle|tangentes]] égales pour exprimer que la longueur des segments de tangentes limités à la courbe et à l'asymtote est constante.
*On l'appelle parfois courbe aux tangentes égales pour exprimer que la longueur des segments de tangentes limités à la courbe et à l' est constante.
* la [[surface de révolution]] obtenue en faisant tourner la tractrice autour de son asymptote est la [[pseudosphère]] de [[Eugenio Beltrami|Beltrami]]. Cette surface, qui est localement isométrique au [[demi-plan de Poincaré]], fut le premier modèle explicite de la géométrie de [[Nikolaï Ivanovitch Lobatchevski|Lobatchevski]].


== Construction graphique ==
== Construction graphique ==
Pour construire une approximation d'une tractice entre les points ''M<sub>1</sub>'' et ''M<sub>2</sub>'' associés aux points ''T<sub>1</sub>'' et ''T<sub>2</sub>'', on divise le segment ''[T<sub>1</sub>T<sub>2</sub>]'' en ''n'' intervalles ''[t<sub>i</sub>t<sub>i+1</sub>]'' qui permettent de construire ''n+1'' points m<sub>0</sub>, ..., m<sub>n</sub> de la tractrice (''m<sub>0</sub> = M<sub>1</sub>'' et ''m<sub>n</sub> = M<sub>2</sub>'') de proche en proche. Si ''r'' est la distance M<sub>1</sub>T<sub>1</sub>, on trace le segment [m<sub>i</sub>t<sub>i+1</sub>] et on place le point ''m<sub>i+1</sub>'' sur ce segment et à une distance ''r'' de ''t<sub>i+1</sub>''.
Pour construire une approximation d'une entre les points ''M<sub>1</sub> et ''M<sub>2</sub> associés aux points ''T<sub>1</sub> et ''T<sub>2</sub>, on divise le segment ''T<sub>1</sub>T<sub>2</sub>] en ''n'' intervalles ''t<sub>i</sub>t<sub>i+1</sub>] qui permettent de construire ''n'' points m<sub>0</sub>, , m<sub>n</sub> de la tractrice (''m<sub>0</sub> = M<sub>1</sub> et ''m<sub>n</sub> = M<sub>2</sub>) de proche en proche. Si ''r'' est la distance M<sub>1</sub>T<sub>1</sub>, on trace le segment [m<sub>i</sub>t<sub>i+1</sub>] et on place le point ''m<sub>i+1</sub> sur ce segment et à une distance ''r'' de ''t<sub>i+1</sub>.
[[Image:tractrice2.png]]
[[Image:tractrice2.png]]


== Résolution mathématique ==
== Résolution mathématique ==
[[Image:Tractrice1.png|thumb|300px|Tractrice, position de M et T]]
[[Image:Tractrice1.png|thumb||Tractrice, position de M et T]]
En posant ''M(x(t), y(t))'', cherchons les deux fonctions ''x'' et ''y'' vérifiant ''x(0) = 0'', ''y(0) = a'' et vérifiant les conditions requises.
En ''x(t), y(t)'', cherchons deux fonctions ''x'' et ''y'' vérifiant ''x(0) = 0, ''y(0) = a'' et vérifiant les conditions requises.


Dans le dessin ci-contre, elles se traduisent par
Dans le dessin ci-contre, elles se traduisent par
*<math>y^2 + h^2 = a^2</math> pour ''MT = a''
*<math>y^2 + h^2 = a^2</math> pour MT=a
* ''(h ; -y)'' est proportionnel à ''(x' ; y')'' car ''(MT)'' est tangente à la courbe.
*''h y'' est proportionnel à ''x' y''' car ''MT'' est tangente à la courbe.
Le problème revient donc à résoudre l'équation différentielle :
Le problème revient donc à résoudre différentielle :
:<math>y^2 + \left(\frac{x'y}{y'}\right)^2 = a^2</math>
:<math>y^2 + \left(\frac{x'y}{y'}\right)^2 = a^2</math>
dans laquelle il s'agit de choisir judicieusement les fonctions paramétrées.
dans laquelle il s'agit de choisir judicieusement les fonctions paramétrées.


=== y en fonction de x===
===y en fonction de x===
En prenant x comme paramètre, on obtient l'équation
En prenant x comme paramètre, on obtient l'équation
:<math> y'^2 = \frac{y^2}{a^2-y^2}</math>
:<math> y'^2 = \frac{y^2}{a^2-y^2}</math>
Soit encore
encore
:<math> y' = \pm\frac{y}{\sqrt{a^2-y^2}}</math>
:<math>y'=\pm\fracy{\sqrt{a^2-y^2}}</math>
C'est une [[équation différentielle autonome]]. Cela était prévisible puisque la propriété géométrique étudiée est invariante par translation parallèle à l'axe des ''x'' : si le graphe de <math>x\mapsto y(x)</math> a la propriété requise, il doit en être de même du graphe de <math> x\mapsto y(x-x_0)</math>, quel que soit le réel <math>x_0</math>.
Qui n'est pas facile à résoudre.


Pour une telle équation, sur tout intervalle où <math>y^\prime</math> ne s'annule pas, on peut expliciter
=== Avec des [[fonction trigonométrique|fonctions trigonométriques]] ===
les fonctions réciproques des solutions au moyen d'intégrales. Ici, pour les conditions initiales requises,
Si on se limite aux conditions x et y positifs ou nuls, avec comme conditions initiales x<sub> 0</sub> = 0 et y<sub> 0</sub> = a on peut poser
<center><math>
:<math> y = a \cos(t)\, </math> avec <math> t \in [0; \pi/2[</math>
x=\int_a^y\pm\frac{\sqrt{a^2-u^2}}u\,\mathrm du
l'équation devient
</math>.</center>
:<math> a^2\cos^2(t) + x'^2(t)\frac{cos^2(t)}{1-cos^2(t)}= a^2</math>
Cette intégrale peut se calculer par divers [[Intégration par changement de variable|changements de variable]]. Si l'on se limite aux conditions <math>x</math> et <math>y</math> positifs ou nuls, avec comme conditions initiales <math>x_0=0</math> et <math>y_0=a</math>, on trouve ainsi<ref>Voir par exemple le lien [[#Voir aussi|ci-dessous]] vers [[Wikiversité]].</ref>, entre autres<ref name=mathcurve/> :
cette équation devient, après avoir isolé x'
: <math> x'(t) = a\frac{1-\cos^2(t)}{\cos(t)}</math>
: <math> x'(t) = a\left(\frac{1}{\cos(t)}- \cos(t)\right)</math>
En posant u(t) = sin(t), on obtient
:<math> x'(t) = a\left(\frac{u'(t)}{1 - u^2(t)}- u'(t)\right)</math>
Qui s'intègre en
:<math> x(t) = a\left((\frac{1}{2}\ln\left(\frac{1+u(t)}{1 - u(t)}\right) - u(t)\right)</math>
Donc
:<math> x(t) = a\left(\ln\left(\frac{1+\sin(t)}{\cos(t)}\right) - \sin(t)\right) </math>
Puis, en remplaçant acos(t) par y
:<math> x = a\ln\left(\frac{a + \sqrt{a^2-y^2}}{y}\right) - \sqrt{a^2-y^2}</math>


=== Avec des [[fonction hyperbolique|fonctions hyperboliques]] ===
des [[fonction |fonctions ]]
*:<math>y=a\cos t</math> avec <math>t\in\left[0,\pi/2\right[</math> (la géométrie du problème imposant la condition <math>0<y\le a</math>) et
Si on se limite aux conditions x et y positifs ou nuls, avec comme conditions initiales x<sub> 0</sub> = 0 et y<sub> 0</sub> = a on peut poser
: <math>y = \frac{a}{cosh(t)}</math>
:<math>=\frac{}{t}</math>
*:Puis, en remplaçant <math>a\cos t</math> par <math>y</math> :
L'équation devient alors
:<math> \frac{a^2}{\cosh^2(t)} + x'^2(t)\frac{\cosh^2(t)}{\sinh^2(t)}=a^2</math>
:<math>\frac{a^2^2}\{^2^2}</math>
*en utilisant des [[fonction hyperbolique|fonctions hyperboliques]] [[tangente hyperbolique|tanh]] et [[cosinus hyperbolique|cosh]] :
et après avoir isolé x'
:<math> x'(t) = a\frac{\sinh^2(t)}{\cosh^2(t)}= a\left(1-\frac{1}{\cosh^2(t)}\right)</math>
:<math>= a{\{cosh} t}</math>
*:<math>x=a\left(t-\operatorname{tanh}t\right)</math>.
qui s'intègre en

:<math> x(t) = a(t - \tanh(t))\,</math>
La relation entre ces deux points de vue est donnée par la [[fonction de Gudermann]].

==Notes et références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Tractrix|v=Calcul différentiel/Exercices/Courbes paramétrées#Exercice 10|wikiversity titre=Exercice corrigé sur la tractrice}}
{{commons|Tractrix}}

=== Article connexe===
* [[Courbe du chien]]
* [[Tractoire]]
* [[Tractoire]]
* [http://www-cabri.imag.fr/abracadabri/Courbes/Tract/Tract1.html Histoire de la tractrice]
* [http://serge.mehl.free.fr/courbes/tractrice.html Tractrice] sur le site de Serge Mehl


=== Liens externes ===
{{Portail géométrie}}
* [http://www.cabri.net/abracadabri/Courbes/Tract/Tract2.html Le mouvement tractionnel en géométrie] sur le site cabri.net
* [http://serge.mehl.free.fr/anx/tractrice.html Tractrice] sur le site de Serge Mehl
* {{MacTutor|class=Curves|id=Tractrix|titre=Tractrix}}
* {{planetmath|nom_url=Tractrix|titre=Tractrix}}
* {{planetmath|nom_url=FamousCurves|titre=Famous curves}}
* {{mathworld|nom_url=Tractrix|titre=Tractrix}}


{{Portail|géométrie|analyse}}
[[Catégorie:Courbe]]


[[Catégorie:Courbe]]
[[bg:Трактриса]]
[[ca:Tractriu]]
[[cs:Traktrix]]
[[de:Traktrix]]
[[en:Tractrix]]
[[es:Tractriz]]
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[[ja:トラクトリックス]]
[[nl:Tractrix]]
[[pl:Traktrysa]]
[[ru:Трактриса]]
[[uk:Трактриса]]
[[zh:曳物线]]

Dernière version du 24 mars 2023 à 09:26

Tractrice pour x et y positifs ; T parcourt (Ox).

En mathématiques, une tractrice est une courbe plane parcourue par un point M lié à un point T par les conditions suivantes :

  • le point T parcourt une droite ;
  • la distance MT est constante ;
  • la droite (MT) est tangente à la tractrice.

Elle est connue aussi sous le nom de courbe équitangentielle[1].

L'histoire de la tractrice remonte au XVIIe siècle. Claude Perrault, rencontrant Leibniz vers les années 1670, lui aurait parlé d'un problème qu'il aurait posé déjà à de nombreux mathématiciens sans en obtenir de réponse satisfaisante. Posant sa montre à gousset sur la table, il la tire par la chaînette en déplaçant l'extrémité de cette chaînette le long du bord rectiligne de la table ; il demande alors quelle est la trajectoire suivie par la montre. Nous sommes alors au tout début du calcul infinitésimal et des équations différentielles. Leibniz propose une mise en équation mais la résolution proprement dite demande l'outil des fonctions logarithmes ou des fonctions hyperboliques.

Elle a été aussi étudiée par Isaac Newton en 1676, Huygens en 1692 et Leibniz en 1693.

De nombreux mathématiciens, appartenant au « mouvement tractionnel », s'intéressent alors à cette courbe et proposent des instruments spécifiques, les « intégraphes », qui permettent la construction d'une tractrice, ou de courbes plus complexes, à partir d'un mécanisme de traction. Une tractrice est également utilisée pour calculer l'aire d'un domaine au moyen du planimètre de Prytz.

On peut citer, en particulier, les instruments de Leibniz et de Huygens en 1693, de Jakob Bernoulli en 1696, de John Perks en 1706, de Giovanni Poleni en 1728 (premier instrument réellement opérationnel[2]), de Giambattista Suardi (en) en 1752[3].

On peut imaginer une construction de la tractrice à l'aide d'une adaptation de la méthode d'Euler (Leonhard Euler a entretenu une correspondance soutenue, en particulier avec Giovanni Poleni, entre 1735 et 1739)[4].

Propriétés

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Construction graphique

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Pour construire une approximation d'une tractrice entre les points M1 et M2 associés aux points T1 et T2, on divise le segment [T1T2] en n intervalles [titi+1] qui permettent de construire n + 1 points m0, … , mn de la tractrice (m0 = M1 et mn = M2) de proche en proche. Si r est la distance M1T1, on trace le segment [miti+1] et l'on place le point mi+1 sur ce segment et à une distance r de ti+1.

Résolution mathématique

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Tractrice, position de M et T.

En considérant la tractrice comme une courbe paramétrée, autrement dit si x(t), y(t) sont les coordonnées cartésiennes de M dans un repère orthonormé, cherchons deux fonctions x et y vérifiant x(0) = 0, y(0) = a et vérifiant les conditions requises.

Dans le dessin ci-contre, elles se traduisent par

  • pour
  • (h, –y) est proportionnel à (x', y') car (MT) est tangente à la courbe.

Le problème revient donc à résoudre la relation différentielle :

,

dans laquelle il s'agit de choisir judicieusement les fonctions paramétrées.

y en fonction de x

[modifier | modifier le code]

En prenant comme paramètre, on obtient l'équation

,

soit encore

.

C'est une équation différentielle autonome. Cela était prévisible puisque la propriété géométrique étudiée est invariante par translation parallèle à l'axe des x : si le graphe de a la propriété requise, il doit en être de même du graphe de , quel que soit le réel .

Pour une telle équation, sur tout intervalle où ne s'annule pas, on peut expliciter les fonctions réciproques des solutions au moyen d'intégrales. Ici, pour les conditions initiales requises,

.

Cette intégrale peut se calculer par divers changements de variable. Si l'on se limite aux conditions et positifs ou nuls, avec comme conditions initiales et , on trouve ainsi[5], entre autres[1] :

  • en utilisant des fonctions trigonométriques circulaires :
    avec (la géométrie du problème imposant la condition ) et
    .
    Puis, en remplaçant par  :
     ;
  • en utilisant des fonctions hyperboliques tanh et cosh :
    et
    .

La relation entre ces deux points de vue est donnée par la fonction de Gudermann.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Tractrice », sur mathcurve.com.
  2. Waltier Masse, « Les instruments mécaniques d’intégration : Intégraphe de Giovanni Poleni (1729) », sur slideplayer.fr, .
  3. Waltier Masse, « Les instruments mécaniques d’intégration : Intégraphe de Giambattista Suardi (1752) », sur slideplayer.fr, .
  4. Dominique Tournès, « La Construction tractionnelle des équations différentielles dans la première moitié du XVIIIe siècle » [PDF], sur semioweb.msh-paris.fr, .
  5. Voir par exemple le lien ci-dessous vers Wikiversité.

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe

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Liens externes

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