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'''Aulu-Gelle''' (en [[latin]] ''{{lang|la|Aulus Gellius}}''), né à [[Rome]] entre [[123]] et [[130]]<ref>Les sources différent sur sa date de naissance, allant de « vers 123 » (notice BNF) à « vers 130 » ([[Encyclopædia Britannica]]).</ref> et mort vers 180, est un magistrat, [[grammaire|grammairien]] et compilateur latin du {{s|II}}.


Il est l'auteur d'un ouvrage d'érudition en vingt livres intitulé les ''[[Nuits attiques]]''.
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== Biographie ==
== Biographie ==
Les informations sur sa vie ne viennent que de son propre texte. Il étudia à [[Rome]] la grammaire auprès de [[Sulpice Apollinaire]], la [[rhétorique]] auprès d'Antonius Julianus et [[Fronton (grammairien)|Fronton]], la philosophie auprès de [[Favorinus d'Arles|Favorinus]]. Dans les années 150 ou 160, il fit un long séjour à [[Athènes]] (au moins deux ou trois ans), où il fréquenta notamment [[Hérode Atticus]] et suivit les cours du philosophe platonicien [[Taurus de Béryte]]. Il connaissait sans doute aussi [[Apulée]]<ref>Ils ne se citent pas par leur nom, mais ils étaient de la même génération à quelques années près, ont fréquenté [[Rome]] (et les Africains [[Fronton (grammairien)|Fronton]] et [[Sulpice Apollinaire]]) et [[Athènes]] ([[Hérode Atticus]] et [[Taurus de Béryte]]) à peu près à la même époque, et on rapproche de nombreux passages dans leurs œuvres. Certains identifient à [[Apulée]] le jeune poète dont il est question en ''NA'', XIX, 11 (« un de mes amis, un jeune homme très cultivé »), qui avait développé en vers latins un couplet érotique attribué à [[Platon]] : dans son ''Apologie'', [[Apulée]] se défend de pratiquer la poésie érotique en soutenant qu'il ne fait qu'imiter [[Platon]], dont il cite trois [[épigramme]]s de ce genre ; on retrouverait son style dans le poème cité par Aulu-Gelle.</ref>. Il exerça la fonction de juge d'un tribunal civil à [[Rome]].
Riche érudit, Aulu-Gelle effectue dans sa jeunesse, comme il se doit, un séjour à [[Démocratie athénienne|Athènes]], où il suit cours et conférences de maîtres illustres dont [[Favorinus d'Arles|Favorinus]] d'[[Arles]] et [[Marcus Cornelius Fronto|Fronton]]. De ses notes de l'époque (résumés d'ouvrages, souvenirs de cours, recherches personnelles, etc.) naissent les ''Nuits attiques'' (''Noctes Atticæ''), intitulées ainsi parce qu'il avait composé cet ouvrage à Athènes pendant les soirées d'hiver, vers 177), ouvrage éclectique et imposant (20 livres, dont le huitième est perdu), où il aborde pêle-mêle [[littérature]], [[art]]s, [[philosophie]], [[histoire]], [[droit]], [[géométrie]], [[médecine]], [[sciences naturelles]] et [[météorologie]]. Grâce aux citations qui constellent le recueil, nous possédons des fragments d'écrivains dont les œuvres sont aujourd'hui perdues. C'est une mine de renseignements de premier ordre sur l'[[Antiquité]]. Il faut aussi remarquer que le vin revient dans de nombreux chapitres : ''Vinu edormiant'', ''Vinum exoticum'', ''Vinum mulieribus Romanis ad quid interdictum ?'', etc.


De ses nombreuses lectures, souvenirs de cours, recherches personnelles, etc., naquirent les ''[[Nuits attiques]]'' (''Noctes Atticæ'') : il a donné ce titre à son livre parce qu'il a commencé à le composer (« ''commentationes hasce ludere ac facere exorsi sumus'' ») dans la campagne de l'[[Attique]] pendant les longues soirées d'un hiver, l'achevant ensuite à [[Rome]]. C'est un ouvrage foisonnant d'érudition, en 20 livres (dont le huitième, perdu, n'est connu que par un sommaire), où il aborde pêle-mêle (et délibérément sans ordre) [[littérature]], [[art]]s, [[philosophie]], [[histoire]], [[droit]], [[géométrie]], [[médecine]], [[sciences naturelles]] et [[météorologie]]. L'objectif de l'auteur a été notamment d'offrir à ses enfants un moyen agréable pour s'instruire.
Il séjourna longtemps à Athènes, notant tout ce que le hasard de ses lectures lui inspirait, sans plan précis, comme une amicale conversation. Il fait partie des écrivains de l'Empire sous la dynastie des Antonins, période de « décadence » des lettres latines ({{s2|I|e|II|e}}).


Les sujets sont abordés en petits essais qui prennent souvent la forme de petites scènes montrant ses illustres contemporains ou des hommes célèbres du passé conversant ou enseignant. Grâce aux citations dont regorge l'ouvrage (notamment d'auteurs archaïques, très prisés par l'auteur : [[Caton l'Ancien]], [[Ennius]], [[Naevius]], [[Pacuvius]]...), des fragments de nombreuses œuvres perdues sont préservés. Environ 275 auteurs sont cités, aussi bien grecs que latins, ce qui illustre le parfait bilinguisme de la classe cultivée de son époque. L'un des thèmes de prédilection est d'ailleurs la comparaison entre le latin et le grec, et les auteurs des deux langues (par exemple [[Homère]] et [[Virgile]], [[Ménandre]] et [[Caecilius Statius]]).
== Bibliographie ==
{{Wikisource}}


L'''editio princeps'' a été réalisée à [[Rome]], en [[1469]], par [[Giovanni Andrea Bussi]], assisté de [[Théodore Gaza]] pour le grec. Il y eut de nombreuses autres éditions aux {{sp-|XVI| et|XVII|s}} (à [[Paris]] de [[Josse Bade]] en [[1526]] et [[1532]], d'[[Henri Estienne]] en [[1585]], etc.). La première édition critique fut celle de [[Jakob Gronovius]], à [[Leyde]], en [[1706]]. Plus récemment, une importante édition a été réalisée par Martin Julius Hertz, à [[Breslau]], en [[1883]]/[[1886]].
=== ''Nuits attiques'' ===
* [http://remacle.org/bloodwolf/erudits/aulugelle/index.htm ''Nuits Attiques''] (vers 177), Les Belles Lettres, 1978 ; ou Garnier, 1934, 3 vol.


=== Études ===
== ==
{{Références}}
* L. Holford-Strevens, ''Aulus Gellius'', Oxford University Press, 2003.
* Silvia Jannacone, ''Studi Gelliani'', Milan, 1947.
* R. Marache, ''La critique littéraire de langue latine'', 1950, Thèse.


== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
''Nuits attiques''


== Bibliographie ==
{{Portail|littérature|Rome antique}}
* {{Autorité}}
{{Autres projets|wikisource=Auteur:Aulu-Gelle|commons=Category:Aulus Gellius}}
==== Éditions ====
* {{Voir référence auteur|Référence:Les Nuits attiques (Aulu-Gelle)}}


==== Études ====
* Silvia , ''Studi Gelliani'', Milan, 1947.
* R. Marache, ''La littéraire de langue latine'', , .
* {{en}} L. Holford-Strevens, ''Aulus Gellius: an Antonine scholar and his achievement'', Oxford University Press, 2003.
* L. Holford-Strevens, ''Aulus Gellius'', Oxford University Press, .

== Liens externes ==
* [http://roderic.uv.es/uv_ms_0389 ''Noctes atticae''] disponible sur [http://roderic.uv.es/handle/10550/43 Somni]
{{Portail|littérature|Rome antique}}
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[[sk:Aulus Gellius]]
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[[zh:格利烏斯]]

Dernière version du 5 octobre 2019 à 00:25

Aulu-Gelle
Frontispice de l'édition des Nuits attiques par Jakob Gronovius (1706)
Fonction
Préteur
Biographie
Naissance
Entre 123 et 130
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Aulus GelliusVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Activités
Écrivain, militaire, poète, compilateur ou compilatrice, juriste, grammairien, philosopheVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Père
Aulus Gellius Celer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Gellii (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Œuvres principales

Aulu-Gelle (en latin Aulus Gellius), né à Rome entre 123 et 130[1] et mort vers 180, est un magistrat, grammairien et compilateur latin du IIe siècle.

Il est l'auteur d'un ouvrage d'érudition en vingt livres intitulé les Nuits attiques.

Les informations sur sa vie ne viennent que de son propre texte. Il étudia à Rome la grammaire auprès de Sulpice Apollinaire, la rhétorique auprès d'Antonius Julianus et Fronton, la philosophie auprès de Favorinus. Dans les années 150 ou 160, il fit un long séjour à Athènes (au moins deux ou trois ans), où il fréquenta notamment Hérode Atticus et suivit les cours du philosophe platonicien Taurus de Béryte. Il connaissait sans doute aussi Apulée[2]. Il exerça la fonction de juge d'un tribunal civil à Rome.

De ses nombreuses lectures, souvenirs de cours, recherches personnelles, etc., naquirent les Nuits attiques (Noctes Atticæ) : il a donné ce titre à son livre parce qu'il a commencé à le composer (« commentationes hasce ludere ac facere exorsi sumus ») dans la campagne de l'Attique pendant les longues soirées d'un hiver, l'achevant ensuite à Rome. C'est un ouvrage foisonnant d'érudition, en 20 livres (dont le huitième, perdu, n'est connu que par un sommaire), où il aborde pêle-mêle (et délibérément sans ordre) littérature, arts, philosophie, histoire, droit, géométrie, médecine, sciences naturelles et météorologie. L'objectif de l'auteur a été notamment d'offrir à ses enfants un moyen agréable pour s'instruire.

Les sujets sont abordés en petits essais qui prennent souvent la forme de petites scènes montrant ses illustres contemporains ou des hommes célèbres du passé conversant ou enseignant. Grâce aux citations dont regorge l'ouvrage (notamment d'auteurs archaïques, très prisés par l'auteur : Caton l'Ancien, Ennius, Naevius, Pacuvius...), des fragments de nombreuses œuvres perdues sont préservés. Environ 275 auteurs sont cités, aussi bien grecs que latins, ce qui illustre le parfait bilinguisme de la classe cultivée de son époque. L'un des thèmes de prédilection est d'ailleurs la comparaison entre le latin et le grec, et les auteurs des deux langues (par exemple Homère et Virgile, Ménandre et Caecilius Statius).

L'editio princeps a été réalisée à Rome, en 1469, par Giovanni Andrea Bussi, assisté de Théodore Gaza pour le grec. Il y eut de nombreuses autres éditions aux XVIe et XVIIe siècles (à Paris de Josse Bade en 1526 et 1532, d'Henri Estienne en 1585, etc.). La première édition critique fut celle de Jakob Gronovius, à Leyde, en 1706. Plus récemment, une importante édition a été réalisée par Martin Julius Hertz, à Breslau, en 1883/1886.

Notes et références

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  1. Les sources différent sur sa date de naissance, allant de « vers 123 » (notice BNF) à « vers 130 » (Encyclopædia Britannica).
  2. Ils ne se citent pas par leur nom, mais ils étaient de la même génération à quelques années près, ont fréquenté Rome (et les Africains Fronton et Sulpice Apollinaire) et Athènes (Hérode Atticus et Taurus de Béryte) à peu près à la même époque, et on rapproche de nombreux passages dans leurs œuvres. Certains identifient à Apulée le jeune poète dont il est question en NA, XIX, 11 (« un de mes amis, un jeune homme très cultivé »), qui avait développé en vers latins un couplet érotique attribué à Platon : dans son Apologie, Apulée se défend de pratiquer la poésie érotique en soutenant qu'il ne fait qu'imiter Platon, dont il cite trois épigrammes de ce genre ; on retrouverait son style dans le poème cité par Aulu-Gelle.

Articles connexes

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Bibliographie

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • Silvia Jannaccone, Studi Gelliani, Milan, Marzorati, 1947.
  • R. Marache, La Critique littéraire de langue latine, Rennes, Plihon,1952.
  • (en) L. Holford-Strevens, Aulus Gellius: an Antonine scholar and his achievement, Oxford University Press, 2003.
  • (en) L. Holford-Strevens et A. Vardi (dir.), The Worlds of Aulus Gellius, Oxford University Press, 2007.

Liens externes

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