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« Olympe de Gouges » : différence entre les versions

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{{Infobox biographie
{{Voir homonymes|Gouges|Gouze}}
| nom =''Olympe de Gouges''
{{Infobox Biographie2|charte=écrivain|image=Olympe de Gouges.png|légende=Portrait de Olympe de Gouges par [[Alexandre Kucharski]] ({{s-|XVIII}}).}}
| image = Marie-Olympe-de-Gouges.jpg

| taille image=235
'''Olympe de Gouges''', de son nom de naissance '''Marie Gouze''', née le {{date de naissance|7 5 1748}} à [[Montauban]] et morte [[Guillotine|guillotinée]] le {{Date de décès|3 11 1793}} à [[Paris]], est une [[femme de lettres]], [[dramaturge]] et [[Personnalité politique|femme politique]] [[France|française]]. Rédactrice en [[1791]] de la ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'', elle a laissé de nombreux écrits et [[pamphlet]]s en faveur des [[droits civiques|droits civils et politiques]] des femmes et de l'[[abolition de l'esclavage]] des [[Noir (humain)|Noirs]]. Elle est considérée comme l'une des pionnières françaises du [[féminisme]], et est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la [[Droits des femmes|libération des femmes]].
| nom de naissance =Marie Gouze
| surnom =Marie-Olympe de Gouges
| date de naissance =[[7 mai]] [[1748]]
| lieu de naissance =[[Montauban]], [[France]]
| date de décès ={{Date|3|novembre|1793}}
| âge au décès =45
| lieu de décès =[[Paris]], [[France]]
| nationalité ={{France}}
| profession =femme de lettres et femme politique
| occupation =
| formation =
| hommage =
| activités autres =
| note =
| famille ='''Père biologique présumé :''' [[Jean-Jacques Lefranc de Pompignan]] <br /> '''Mère :''' Anne-Olympe Mouisset <br /> '''Père officiel :''' Pierre Gouze<br /> '''Enfant :''' Pierre Aubry de Gouges
| legende = Pastel d’[[Alexandre Kucharski]]
}}
[[Fichier:OlympeGougesSignature.jpg|207 px|right]]
'''Marie Gouze''', dite '''Marie-Olympe de Gouges''', née à [[Montauban]] le {{Date|7|mai|1748}} et morte guillotinée à [[Paris]] le {{Date|3|novembre|1793}}, est une [[femme de lettres]] française, devenue [[femme politique]] et [[polémiste]].


Née dans le [[Grand Sud-Ouest français|Sud-Ouest de la France]], Olympe de Gouges commence sa carrière de dramaturge à Paris dans les années 1780. Défenseuse des [[droits de l'homme]], elle est l'une des premières figures publiques à s'opposer à l'esclavage en France. Ses pièces de théâtre et ses pamphlets couvrent un large éventail de sujets, notamment le [[divorce]] et le [[mariage]], les [[droits de l'enfant]], le [[chômage]] et la [[sécurité sociale]]. Elle accueille favorablement le déclenchement de la [[Révolution française]], mais s'estime déçue lorsque l'égalité des droits n'est pas accordée aux femmes. En 1791, en réponse à la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], elle publie sa propre ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'', dans laquelle elle remet en question la pratique de l'autorité masculine et plaide en faveur de l'égalité des droits pour les femmes.
Auteur de la ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'', elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’[[esclavage]] des [[Noir]]s.


De Gouges était associée aux [[Gironde (Révolution française)|Girondins modérés]] et s'opposait à l'[[Exécution de Louis XVI|exécution]] de {{noble|Louis XVI}}. Ses écrits de plus en plus véhéments, qui attaquaient les [[Montagne (Révolution française)|Montagnards radicaux]] de [[Maximilien Robespierre]] et le gouvernement révolutionnaire sous la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], ont conduit à son arrestation et à son exécution par la guillotine en 1793.
Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l’[[humanisme]] en général, et l’importance du rôle qu’elle a joué dans l’histoire des idées a été considérablement réévaluée à la hausse dans les milieux universitaires.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Montauban ===
=== Montauban ===
Née le {{date-|7 mai 1748}} à [[Montauban]] et baptisée le lendemain en l'[[église Saint-Jacques de Montauban]], Marie Gouze<ref name="baptême">{{Lien web |titre=Acte de baptême - paroisse Saint-Jacques de Montauban (vue 19/40) |url=http://www.archivesdepartementales.cg82.fr/ark:/40357/x582onog7hmnq628 |date=8 mai 1748 |site=Archives départementales du Tarn-et-Garonne <!--|consulté le=4 novembre 2020-->}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Olympe de Gouges {{!}} Biography, Importance, Death, & Facts |url=https://www.britannica.com/biography/Olympe-de-Gouges |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2019-08-05 }}.</ref>{{,}}{{note|{{Citation|Dans une brochure sans date, mais qui ne peut être que de 1786 à 1788, Olympe de Gouges glisse une auto-biographie sous des noms supposés. Cette brochure, qui devait être publiée d'abord sous le nom de ''Roman de Madame de Valmont'', paraît avec un nouveau titre : {{Lien web |titre=''Mémoire de Madame de Valmont sur l'ingratitude et la cruauté de la famille de Flaucourt envers la sienne, dont les sieurs de Flaucourt ont reçu tant de services'' |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6546469r/f25.item <!--|consulté le=6 novembre 2020-->}}. Pour l'intelligence du récit, et pour montrer le fond qu'on peut faire des assertions d'Olympe, est d'abord cité le principal passage de ce livre, qui est un roman par lettres où Olympe s'est mise constamment en scène sous le nom de Valmont, et a donné celui de Flaucourt à la famille Le Franc de Caix et de Pompignan. Voici le passage<ref>{{Lien web |auteur=Olympe de Gouges |titre=Mémoire de Madame de Valmont sur l'ingratitude et la cruauté de la famille de Flaucourt envers la sienne, dont les sieurs de Flaucourt ont reçu tant de services ''({{p.|25-27}})'' |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6546469r/f41.image.r=sors%20famille%20riche%20estimable |date=1788 |site=[[Gallica]] <!--|consulté le=6 novembre 2020-->}}</ref>, auquel sont ajoutés entre parenthèses les véritables noms<ref>{{Harvsp|Forestié|1900|p=73-75}}</ref>}}{{boîte déroulante/début|titre=Auto-biographie d'Olympe de Gouges}}
Née le [[7 mai]] [[1748]] à [[Montauban]], Marie Gouze a été déclarée fille de Pierre Gouze, bourgeois de Montauban – qui n’a pas signé au baptême – et d’Anne-Olympe Mouisset, fille de drapier, mariés en [[1737]]<ref>Son grand père est dit {{Guil|maître tondeur de draps}}.</ref>. Cette dernière, née en 1712, était la filleule de [[Jean-Jacques Lefranc de Pompignan]], avec qui elle aurait entretenu une relation amoureuse. Selon le député Poncet-Delpech et d’autres, {{Guil|tout Montauban}} savait que [[Jean-Jacques Lefranc de Pompignan]] était le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges.
“''Je sors d'une famille riche et estimable, dont les événements ont changé la fortune. Ma mère était fille d'un avocat très lié avec le grand-père du marquis de Flaucourt ''(Le Franc)'', à qui le ciel avait donné plusieurs enfants. L'éducation du marquis, l'aîné de ces enfants ''([[Jean-Jacques Lefranc de Pompignan|Le Franc de Pompignan]])'', fut confiée à mon grand-père ''(Jacques Mouisset)'', qui s'en chargea par pure amitié. Le cadet ''([[Jean-Georges Lefranc de Pompignan|Georges Le Franc]])'', que son mérite a élevé jusqu'à l'archiépiscopat, fut allaité par ma grand'mère ; il devint par là le frère de lait de celle qui m'a donné le jour ''(Anne Olympe Mouisset)'', et qui fut tenue sur les fonts baptismaux par le marquis, son frère aîné. […] Ma mère devint donc chère à tous les Flaucourt ''(Le Franc)''. Le marquis, son parrain, ne la vit pas avec indifférence ; l'âge et le goût formèrent entr'eux une douce sympathie dont les progrès furent dangereux. Le marquis, emporté par l'amour le plus violent, avait projeté d'enlever ma mère et de s'unir avec elle dans un climat étranger.<br>Les parents du marquis et de ma mère s'étant aperçus de cette passion réciproque trouvèrent bientôt le moyen de les éloigner. […] Ma mère fut cependant mariée ; le marquis envoyé à Paris, où il débuta dans la carrière dramatique par une tragédie qui rendra son nom immortel ''([[Didon (Lefranc)|Didon]])''. Il revint dans sa province, où il trouva celle qu'il avait aimée, et dont il était encore épris, mariée et mère de "plusieurs enfants dont le père était absent". […] Je vins au monde le jour même de son retour ''(de Gouze)'', et toute la ville pensa que ma naissance était l'effet des amours du marquis. […] Il employa tous les moyens pour obtenir de ma mère qu'elle me livrât à ses soins paternels. […] ce qui occasionna entr'eux une altercation dont je fus victime. Je n'avais que six ans quand le marquis partit pour ses terres, où la veuve d'un financier<ref>{{Lien web |auteur=Académie de Montauban |titre=Recueil de l'Académie de Montauban : sciences, belles-lettres, arts, encouragement au bien |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65321822.image.r=FRANC%20POMPIGNAN.f116.hl |date=1984 |site=[[Gallica]] <!--|consulté le=6 novembre 2020-->}}.</ref> vint l'épouser''”.{{boîte déroulante/fin}}|group="note"}} a été déclarée fille de Pierre Gouze, maître boucher et bourgeois de Montauban<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc de Jode|auteur2=Monique Cara|auteur3=Jean-Marc Cara|titre=Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie|éditeur=Larousse|année=2011|pages totales=640|isbn=978-2-03-586136-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zkpcVZlpxtEC&printsec=frontcover}}.</ref>– étant absent, il n'a pas signé le registre de baptême –, et d'Anne Olympe Mouisset, fille d'un avocat issu d'une famille de marchands drapiers{{note|Son grand-père est dit « maître tondeur de draps ».|group=note}}, mariés en 1737<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sophie Mousset|titre=Olympe de Gouges et les droits de la femme|éditeur=Éditions du Félin|année=2003|passage=25|isbn=}}.</ref>.


Sa famille maternelle, la famille Mouisset, est très liée aux Lefranc de Pompignan, une famille de la [[noblesse de robe]] de Montauban. Le grand-père maternel d'Olympe, Jacques Mouisset, a été le [[précepteur (éducation)|précepteur]] de [[Jean-Jacques Lefranc de Pompignan]] ; sa grand-mère maternelle Anne Marty a été la nourrice de [[Jean-Georges Lefranc de Pompignan]], son frère et futur [[Liste des évêques du Puy-en-Velay|évêque du Puy-en-Velay]]<ref name="NBK">{{Lien web |auteur=Nadège Béraud Kauffmann |titre=Olympe de Gouges - les origines |url=http://www.nbk-histoire.fr/Olympe_de_Gouges_les_origines.L.htm |site=nbk-histoire.fr<!--|consulté le=5 novembre 2020--> |date=}}.</ref>. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan est le parrain d'Anne Olympe Mouisset, baptisée le {{date-|11 février 1714}}<ref>{{Lien web |titre=Acte de baptême - paroisse Saint-Orens de Villebourbon à Montauban (vue 3/25) |url=http://www.archivesdepartementales.cg82.fr/ark:/40357/q4dkc3mkn8ggqtgw |site=Archives départementales du Tarn-et-Garonne <!--|consulté le=4 novembre 2020--> |date=11 février 1714}}.</ref>.
En [[1765]], à l’âge de dix-sept ans, Marie Gouze fut mariée à un traiteur parisien, Louis-Yves Aubry, officier de bouche de l’Intendant, et probablement un important client de la boucherie familiale des Gouze. Quelques mois plus tard, la jeune femme donna naissance à un fils, Pierre. Son mari décéda peu de temps après. Déçue par une expérience conjugale qui ne lui avait guère apporté de bonheur, elle ne se remaria pas, qualifiant le [[mariage]] religieux de {{citation|tombeau de la confiance et de l’amour}} <ref name=Blanc> [[Olivier Blanc]], [http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/BLANC/16516 « Celle qui voulut politiquer »], ''[[Le Monde diplomatique]]'', novembre 2008.</ref>. Elle portait couramment les prénoms de {{Guil|Marie-Olympe}} (signant plusieurs textes ainsi) ou plus simplement d’{{Guil|Olympe}}, ajoutant une particule à son patronyme officiel {{Guil|Gouze}} que l’on trouve parfois écrit {{Guil|Gouges}}, graphie adoptée par certains membres de sa famille dont sa sœur aînée M{{me}} Reynard, née {{Guil|Jeanne Gouges}}, épouse d’un médecin.


Anne Olympe Mouisset et Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, de cinq ans son aîné, grandissent ensemble et nouent des liens affectifs qui contraignent leurs parents à mettre de la distance entre eux, une alliance entre une famille bourgeoise et une famille de la noblesse étant inconcevable ; lui est envoyé à Paris, et elle est mariée à Pierre Gouze<ref name="NBK"/>. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan revient en 1747 à Montauban comme président de la Cour des Aides ; il est peut-être alors l'amant d'Anne Olympe Gouze, qui donne naissance à Marie l'année suivante<ref name="NBK"/>. Selon le député [[Jean-Baptiste Poncet-Delpech]] et d'autres, {{citation|tout Montauban}} sait que Lefranc de Pompignan est le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges<ref>{{Ouvrage|auteur1=Carmen Boustani|auteur2=Edmond Jouve|titre=Des femmes et de l'écriture|sous-titre=Le bassin méditerranéen|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Karthala]]|année=2006|passage=175-176|isbn=}}.</ref>.
Rien ne la rattachant à Montauban, sinon sa mère qu’elle aida financièrement par la suite<ref>Par l’intermédiaire du banquier Delon de Lormière.</ref>, elle rejoignit sa sœur aînée à [[Paris]]. Au début des années 1770, elle était à Paris avec son fils à qui elle fit donner une éducation soignée.


En 1765, à l'âge de dix-sept ans, Marie Gouze est mariée par ses parents à Louis-Yves Aubry, à qui la légende a donné trente ans de plus qu'elle<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Baptist Cornabas|titre=Tête-à-tête: 20 portraits croisés de personnages qui ont changé le monde|éditeur=Fleurus|année=2018|isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=YmabDwAAQBAJ&pg=PT87&dq=%22%C3%A0+Louis-Yves+Aubry,+un+traiteur+parisien+de+30+ans+plus+%C3%A2g%C3%A9+qu%27elle%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwik_JeM5JT5AhWlD0QIHW_rAawQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22%C3%A0%20Louis-Yves%20Aubry%2C%20un%20traiteur%20parisien%20de%2030%20ans%20plus%20%C3%A2g%C3%A9%20qu'elle%22&f=false}}</ref>, mais qui était jeune selon ses biographes les plus sérieux<ref>{{Ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Blanc|titre=Marie-Olympe de Gouges: 1748-1793 des droits de la femme à la guillotine|passage=29|éditeur=Tallandier|date=2014|isbn=979-10-210-0429-0|consulté le=2023-08-19}}</ref>. Son mari, fils d'un bourgeois de Paris, est cuisinier et officier de bouche de l'intendant de Montauban<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié|année=1901 |passage=102 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA102&dq=%22Louis-Yves+Aubry,+cuisinier%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi9iJzj5pT5AhWPKkQIHb0cBEgQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22Louis-Yves%20Aubry%2C%20cuisinier%22&f=false }}</ref>. Le mariage religieux est célébré le {{date-|24 octobre 1765}}, en l'église Saint-Jean-Baptiste de Villenouvelle de Montauban<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié|année=1901|passage=22 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA22&dq=%22Le+mariage+religieux+est+c%C3%A9l%C3%A9br%C3%A9+le+24+octobre+1765%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjt8rOk6pT5AhWkIkQIHTFpDYsQ6AF6BAgDEAI#v=onepage&q=%22Le%20mariage%20religieux%20est%20c%C3%A9l%C3%A9br%C3%A9%20le%2024%20octobre%201765%22&f=false }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Acte de mariage - Saint-Jean-Baptiste de Villenouvelle (vue 32/41) |url=http://www.archivesdepartementales.cg82.fr/ark:/40357/f9wskz3g2rsrh7w9 |date=24 octobre 1765 |site=Archives départementales du Tarn-et-Garonne <!--|consulté le=4 novembre 2020-->}}.</ref>.
=== Paris et le théâtre ===


En août 1766, la jeune femme donne naissance à son fils Pierre Aubry<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié |année=1901|passage=95 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA95&dq=%22cette+date+est+fausse+:+c%27est+ao%C3%BBt+et+non+avril%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiplv3f7ZT5AhXqEEQIHYvmArgQ6AF6BAgDEAI#v=onepage&q=%22cette%20date%20est%20fausse%20%3A%20c'est%20ao%C3%BBt%20et%20non%20avril%22&f=false }}</ref>.
[[Fichier:Olympe de Gouges.jpg|thumb|Portrait d’Olympe de Gouges.]]


Son mari, qu'elle déclara plus tard ne pas avoir aimé, ayant au contraire éprouvé de la répugnance pour un homme « qui n'était ni riche ni bien né »<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Léopold Lacour |titre=Les origines du féminisme contemporain: trois femmes de la Révolution|éditeur=Plon-Nourrit|année=1900|passage=13 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xkNXVUMRXwYC&pg=PA13&dq=%22ni+riche+ni+bien+n%C3%A9%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjLicak9JT5AhX1IUQIHWscAIYQ6AF6BAgEEAI#v=onepage&q=%22ni%20riche%20ni%20bien%20n%C3%A9%22&f=false}}</ref>, mourut à une date incertaine : en 1766 dans une crue du Tarn selon Olympe de Gouges, mais peut-être plus tard vers 1770-1771, alors qu'elle s'est enfuie du domicile conjugal pour venir à Paris<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Léopold Lacour |titre=Les origines du féminisme contemporain: trois femmes de la Révolution|éditeur=Plon-Nourrit|année=1900|passage=14-15 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xkNXVUMRXwYC&pg=PA15&dq=%22elle+en+avait+vingt-deux+ou+vingt-trois+quand+Louis-Yves+Aubry+mourut%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwip6P-48ZT5AhXzJkQIHQGlANAQ6AF6BAgDEAI#v=onepage&q=%22elle%20en%20avait%20vingt-deux%20ou%20vingt-trois%20quand%20Louis-Yves%20Aubry%20mourut%22&f=false }}</ref>. Elle écrira : « Forcée de fuir un époux qui m'était odieux, je m'enfuis à Paris avec mon fils »<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié|année=1901|passage=24 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA24&lpg=PA24&dq=%22Forc%C3%A9e+de+fuir+un+%C3%A9poux+qui+m%27%C3%A9tait+odieux,+je+m%27enfuis+%C3%A0+Paris+avec+mon+fils%22&source=bl&ots=4R0TF7dx1z&sig=ACfU3U2CPzj2SSH84OYZpqh10a9EacEujA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj9m8m_uZX5AhXeJUQIHWP5ALwQ6AF6BAgDEAM#v=onepage&q=%22Forc%C3%A9e%20de%20fuir%20un%20%C3%A9poux%20qui%20m'%C3%A9tait%20odieux%2C%20je%20m'enfuis%20%C3%A0%20Paris%20avec%20mon%20fils%22&f=false }}.</ref>.
Elle avait rencontré un haut fonctionnaire de la marine, Jacques Biétrix de Rozières, alors directeur d’une puissante compagnie de transports militaires en contrat avec l’État<ref>Depuis la mort de son père Angeli Biétrix, il co-dirigeait cette société avec son frère Biétrix de Saulx.</ref>. Lorsqu’il lui proposa de l’épouser, elle refusa et leur liaison dura jusqu’à la [[Révolution française|Révolution]]. Grâce au soutien financier de son compagnon, elle put mener un train de vie bourgeois, figurant dès [[1774]] dans l’''[[Almanach de Paris]]'' ou annuaire des personnes de condition. Issue par sa mère de la bourgeoisie aisée de Montauban, Olympe de Gouges avait reçu une bonne éducation et s'adapta aisément aux usages de l'élite parisienne. Dans les salons qu’elle fréquentait, elle fit la rencontre de plusieurs hommes de lettres, et elle s'essaya également à l'écriture. Sa filiation supposée avec Le Franc de Pompignan, dramaturge dont la pièce ''Didon'' avait été un grand succès, est également un mobile probable à son entrée dans la carrière littéraire. Elle revendiquait l’héritage de son talent dramatique, mais elle ne partageait pas les idées de cet antagoniste de Voltaire, et principal adversaire des philosophes.


Au début des années 1770, avec son fils, elle rejoint sa sœur aînée à [[Paris]] et prend le nom d'Olympe de Gouges ; « elle a désormais une nouvelle personnalité »<ref name= "p27" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Noack|titre=Olympe de Gouges, 1748-1793 : Courtisane et militante des droits de la femme|éditeur=[[Éditions de Fallois]]|année=1993|passage=31|isbn=9782877061711}}.</ref>.
Support privilégié des idées nouvelles, le théâtre demeurait à cette époque sous le [[Censure en France|contrôle étroit du pouvoir]]. Olympe de Gouges monta sa propre troupe, avec décors et costumes. C'était un théâtre itinérant qui se produisait à Paris et sa région. Le marquis de La Maisonfort raconte dans ses ''Mémoires'' comment, en 1787, il racheta le {{Guil|petit théâtre}} de M{{me}} de Gouges, conservant d'ailleurs une partie de la troupe dont faisait partie le jeune Pierre Aubry.


=== Premières années à Paris : une vie de courtisane ===
Indépendamment de son théâtre politique qui fut joué à Paris et en province pendant la Révolution, la pièce qui rendit célèbre Olympe de Gouges est ''l’Esclavage des Noirs'', publié sous ce titre en [[1792 en littérature|1792]] mais inscrite au répertoire de la [[Comédie-Française]] le [[30 juin]] [[1785 au théâtre|1785]] sous le titre de ''Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage''. Cette pièce audacieuse dans le contexte de l'Ancien régime, avait été acceptée avec une certaine réticence par les comédiens du Théâtre français qui étaient dépendant financièrement des protections que leur accordaient les gentilshommes de la chambre du roi<ref>C’est grâce à la protection de Charlotte Béraud de La Haye, marquise de Montesson, femme influente du courant des [[Lumières (philosophie)|Lumières]], et [[épouse morganatique]] du duc d’Orléans, que la pièce avait été reçue. Elle-même auteur dramatique, M{{me}} de Montesson avait créé chez elle, dans son hôtel particulier de la Chaussée d’Antin, un théâtre de société dont, selon l’auteur des {{Guil|Mémoires de la marquise de Créqui}}, elle avait confié la direction au [[chevalier de Saint-Georges]], fils d’une esclave affranchie.</ref>.
La recherche historique n'a pas déterminé avec quelles ressources elle arriva dans la capitale<ref name="p27">{{Ouvrage |langue=fr|auteur1= Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges (1748-1793)|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié|année=1901|passage=27 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA27&dq=%22Avec+quelles+ressources?+C%27est+une+%C3%A9nigme%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwisxJ_d25X5AhV-KkQIHcWjBWkQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22Avec%20quelles%20ressources%3F%20C'est%20une%20%C3%A9nigme%22&f=false}}</ref> et la plus grande obscurité règne sur ses premières années à Paris<ref name= "p29"/>. Selon la ''[[Correspondance littéraire, philosophique et critique|correspondance de Grimm]]'', « son joli visage était son unique patrimoine »<ref name= "Groult"/>.


Son contemporain [[Jean-Baptiste Poncet-Delpech]], aussi originaire de Montauban et qui la connut à Paris, la dit « devenue fille entretenue par des négociants, des grands seigneurs, des ministres, des princes{{etc}} »<ref name="p29">{{Ouvrage |langue=fr|auteur1= Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges (1748-1793)|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié|année=1901|passage=29 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA30&dq=%22Si+elle+eut+des+amants,+des+protecteurs,+et+ce+n%27est+pas+douteux,+il+est+certain+que+ce+ne+fut+point+une+courtisane+%C3%A2pre+au+gain%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiS-YKsxZX5AhXUDkQIHdiXBbkQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22Si%20elle%20eut%20des%20amants%2C%20des%20protecteurs%2C%20et%20ce%20n'est%20pas%20douteux%2C%20il%20est%20certain%20que%20ce%20ne%20fut%20point%20une%20courtisane%20%C3%A2pre%20au%20gain%22&f=false }}</ref>.
La pièce de M{{me}} de Gouges, dont le but avoué était d’attirer l’attention publique sur le sort des [[race noire|Noirs]] esclaves des colonies, mêlait modération et subversion dans le contexte de la monarchie absolue. Le [[Code Noir]] édicté sous Louis XIV était alors en vigueur et de nombreuses familles présentes à la cour tiraient une grande partie de leurs revenus des denrées coloniales et représentait la moitié du commerce extérieur français à la veille de la Révolution. En septembre 1785, Olympe de Gouges qui s’était plainte de passe-droits et craignait de voir sa pièce reléguée aux oubliettes, se plaignit des comédiens. L’un d’eux, Florence, se sentit insulté et s’en plaignit à son entourage. Le baron de Breteuil et le maréchal de Duras, gentilshommes de la Chambre et ministres se saisirent de cette opportunité et s’accordèrent pour envoyer M{{me}} de Gouges à la Bastille, et de de retirer la pièce anti-esclavagiste du répertoire de la Comédie. Grâce à diverses protections, notamment le chevalier Michel de Cubières dont le marquis son frère<ref>Le marquis Simon de Cubières, écuyer cavalcadour du roi, célèbre pour ses travaux en botanique et horticulture.</ref> était un favori de Louis XVI, la [[lettre de cachet]] fut révoquée.
Avec la [[Révolution française]], la Comédie devint plus autonome grâce notamment à Talma et M{{me}} Vestris, et la pièce sur l’esclavage, inscrite quatre ans plus tôt au répertoire, fut enfin représentée. Malgré les changements politiques, le lobby colonial restait très actif, et Olympe de Gouges, soutenue par ses amis du Club des Amis des Noirs, continua à faire face aux harcèlements, aux pressions et même aux menaces. En 1790, elle composa une autre pièce sur le même thème, intitulée ''le Marché des Noirs'' ([[1790]])<ref>le manuscrit de cette pièce a été brûlé au lendemain de son exécution, sur ordre de Fouquier Tinville au président de la section du Pont-neuf, avec les autres papiers saisis chez elle ({{Guil|pour ne pas contaminer l’esprit public}}).</ref>.


Elle mène alors une vie libre et entretient plusieurs liaisons (elle qualifiait le [[Mariage catholique|mariage religieux]] de « tombeau de la confiance et de l'amour »<ref name=Blanc>{{article|auteur=[[Olivier Blanc]]|url=http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/BLANC/16516|titre=Celle qui voulut politiquer|journal=[[Le Monde diplomatique]]|date=novembre 2008}}.</ref>), particulièrement avec Jacques Biétrix de Rozières, un entrepreneur de transports militaires<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Carmen Boustani Carmen, Edmond Jouve|titre=Des femmes et de l'écriture|éditeur=KARTHALA Editions|année=2006|passage=176 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_s-oDwAAQBAJ&pg=PA176&dq=%22elle+entretient+plusieurs+liaisons,+sp%C3%A9cialement+avec+un+entrepreneur+de+transports+militaires:+Jacques+Bi%C3%A9trix+de+Rozi%C3%A8res%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjmipuc4pX5AhWEDkQIHbpTA_YQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22elle%20entretient%20plusieurs%20liaisons%2C%20sp%C3%A9cialement%20avec%20un%20entrepreneur%20de%20transports%20militaires%3A%20Jacques%20Bi%C3%A9trix%20de%20Rozi%C3%A8res%22&f=false }}</ref>, avec qui elle entretiendra une longue liaison et qui en dix ans lui donnera {{formatnum:70000}} francs devant notaire<ref>{{Article|auteur1= |titre=Olympe de Gouges |périodique=Annales historiques de la Révolution française|numéro=247-250 |date=1982 |pages= |lire en ligne=https://www.google.fr/search?q=%22Jacques+Bi%C3%A9trix+de+Rozi%C3%A8res+%2C+qui+lui+donnera+%2C+en+dix+ans+70+.+000+francs+devant+notaire%22&biw=1536&bih=722&tbm=bks&ei=W3PfYvM_ttCQ8g_u5b2AAw&ved=0ahUKEwiz2b2v4ZX5AhU2KEQIHe5yDzAQ4dUDCAo&uact=5&oq=%22Jacques+Bi%C3%A9trix+de+Rozi%C3%A8res+%2C+qui+lui+donnera+%2C+en+dix+ans+70+.+000+francs+devant+notaire%22&gs_lcp=Cg1nd3Mtd2l6LWJvb2tzEANQqQFYs4MBYIuXAWgBcAB4AoABpQGIAd4RkgEEMjcuNJgBAKABAaABArABAMABAQ&sclient=gws-wiz-books }}</ref>.
Elle avait par ailleurs publié en 1788 des ''Réflexions sur les hommes nègres'' ([[1788]]), qui lui avaient ouvert la porte de la [[Société des amis des Noirs]] dont elle fut membre<ref>Ce [[lobby]] des abolitionnistes fut créé, sur le modèle anglais, en [[1788]] par [[Brissot]], le député girondin, qui parle d’ailleurs d’Olympe de Gouges avec éloge dans ses lettres inédites.</ref>. Au titre d’abolitionniste, elle est également citée par l’[[abbé Grégoire]], dans la {{Guil|Liste des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs}} ([[1808]]).
{{Guil|L’espèce d’hommes nègres, écrivait-elle avant la Révolution, m’a toujours intéressée à son déplorable sort. Ceux que je pus interroger ne satisfirent jamais ma curiosité et mon raisonnement. Ils traitaient ces gens-là de brutes, d’êtres que le Ciel avait maudits; mais en avançant en âge, je vis clairement que c’était la force et le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n’y avait aucune part et que l’injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait}}<ref>Olympe de Gouges, ''L’Esclavage des Nègres'' : version inédite du {{date|28|décembre|1789}} suivi de ''Réflexions sur les hommes nègres'', étude et présentation de Sylvie Chalaye et Jacqueline Razgonnikoff, éd. l’Harmattan, coll. ''Autrement Même'', 2006.</ref>.


Il n'est pas douteux qu'elle eut des amants et des protecteurs, mais « il est certain que ce ne fut point une courtisane âpre au gain »<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1= Edouard Forestié |titre=Olympe de Gouges (1748-1793)|éditeur=Imp. et Lith. Éd. Forestié|année=1901 |passage=30 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43IOAQAAMAAJ&pg=PA30&dq=%22Si+elle+eut+des+amants,+des+protecteurs,+et+ce+n%27est+pas+douteux,+il+est+certain+que+ce+ne+fut+point+une+courtisane+%C3%A2pre+au+gain%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiS-YKsxZX5AhXUDkQIHdiXBbkQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22Si%20elle%20eut%20des%20amants%2C%20des%20protecteurs%2C%20et%20ce%20n'est%20pas%20douteux%2C%20il%20est%20certain%20que%20ce%20ne%20fut%20point%20une%20courtisane%20%C3%A2pre%20au%20gain%22&f=false }}</ref>. Menant une vie luxueuse et galante de manière assez ostentatoire, elle acquiert une réputation de [[Courtisan#Courtisane|courtisane]] entretenue par les hommes, dans un contexte où la femme libre est assimilée à une prostituée<ref>{{Ouvrage|auteur1=Simon Guibert|titre=Olympe de Gouges, la révolte d'une femme|éditeur=[[Éditions Édite|E-dite]]|année=2006|passage=59|isbn=2846081905}}.</ref>.
=== De Gouges et la Révolution française ===


[[Benoîte Groult]] écrit à son sujet : « Si le ''Petit Dictionnaire des Grands Hommes'' a évoqué sa notoriété de « femme galante », si [[Nicolas Edme Restif de La Bretonne|Restif de La Bretonne]] l'a placée injustement dans sa « liste des prostituées de Paris », si son biographe Monselet lui a prêté des caprices de « Bacchante affolée », elle ne défraya jamais la chronique scandaleuse de son temps et sa célébrité réelle date plutôt de l'époque où elle fréquenta les littérateurs et les philosophes, espérant combler un peu les lacunes de son éducation. On l'acceptait volontiers courtisane, on trouvait incongrues « ses prétentions intellectuelles »»<ref name="Groult">{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Benoîte Groult |titre=Ainsi soit Olympe de Gouges|éditeur=Grasset|année=2013|isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_8ODBAAAQBAJ&pg=PT9&dq=%22Si+le+Petit+Dictionnaire+des+Grands+Hommes+a+%C3%A9voqu%C3%A9+sa+notori%C3%A9t%C3%A9%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwii-5uFxJX5AhXNJkQIHUEHDh8Q6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22Si%20le%20Petit%20Dictionnaire%20des%20Grands%20Hommes%20a%20%C3%A9voqu%C3%A9%20sa%20notori%C3%A9t%C3%A9%22&f=false }}</ref>.
En [[1788]], le Journal général de France publia deux de ses brochures politiques, dont son projet d’impôt patriotique développé dans sa célèbre ''Lettre au Peuple''. Dans sa seconde brochure, les {{Guil|Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple}}, elle développait un vaste programme de réformes sociales et sociétales. Ces écrits furent suivis de nouvelles brochures qu’elle adressait épisodiquement aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses personnalités dont [[Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau|Mirabeau]], [[La Fayette]] et [[Jacques Necker|Necker]] qu’elle admirait particulièrement.


Grâce au soutien financier de Jacques Biétrix de Rozières, elle peut mener un train de vie aisé, figurant dès 1774 dans l{{'}}''Almanach de Paris'' ou annuaire des personnes de condition. Elle demeure rue des Fossoyeurs, aujourd'hui [[rue Servandoni]], au {{numéro|18-22}}.
Ses positions étaient proches de celles des hôtes de [[Anne-Catherine de Ligniville Helvétius|Anne-Catherine Helvétius]], qui tenait un [[salon littéraire]] à Auteuil, et où l’on défendait le principe d’une [[monarchie]] constitutionnelle. En 1790, elle s'installa elle-même à Auteuil, rue du Buis et y demeura jusqu'en 1793. En relation avec le [[Nicolas de Condorcet|marquis de Condorcet]] et son épouse née [[Sophie de Condorcet|Sophie de Grouchy]], elle rejoignit les [[Gironde (Révolution française)|Girondins]] en [[1792]]. Elle fréquentait les [[François-Joseph Talma|Talma]], le [[marquis de Villette]] et son épouse, également [[Louis-Sébastien Mercier]] et Michel de Cubières, secrétaire général de la Commune après le 10 août, qui vivait avec la comtesse de Beauharnais, auteur dramatique et femme d’esprit qui tenait un salon très intéressant rue de Tournon. Avec eux, elle devint républicaine comme beaucoup de membres de la société d’Auteuil qui pratiquement tous s’opposèrent à la mort de [[Louis XVI]]. Le {{Date|16|décembre|1792}}, M{{me}} de Gouges s’offrit pour assister [[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Malesherbes]] dans la défense du roi devant la Convention, mais sa demande fut rejetée avec mépris<ref name=Blanc/>.


=== Fréquentation des salons littéraires parisiens et rencontre avec le théâtre ===
Elle considérait que les femmes étaient capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demandait qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. S’étant adressée à [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] pour protéger {{Guil|son sexe}} qu’elle dit malheureux, elle rédigea une ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'', calquée sur la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retiré. Ainsi, elle écrivait : {{Guil|La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune.}} La première, elle obtint que les femmes fussent admises dans une cérémonie à caractère national, {{Guil|la fête de la loi}} du {{Date|3|juin|1792}} puis à la commémoration de la prise de la Bastille le {{Date|14|juillet|1792}}.
[[Fichier:Olympe de Gouges.jpg|vignette|Anonyme, ''Olympe de Gouges''. Mine de plomb et aquarelle, {{s-|XVIII}}. [[Musée du Louvre]].|alt=Anonyme, portrait d'Olympe de Gouges.Mine de plomb et aquarelle, {{s-|XVIII}}. Musée du Louvre.]]


Elle se met à fréquenter les salons littéraires afin de diminuer les lacunes de son éducation limitée<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1= |titre=Dix siècles de vie littéraire en Tarn & Garonne|éditeur=Bibliothèque centrale de prêt|année=1988|passage=121 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=985YAAAAMAAJ&q=%22Elle+fr%C3%A9quente+les+salons+litt%C3%A9raires+,+esp%C3%A9rant+ainsi+diminuer+le+handicap+des+lacunes+de+son+%C3%A9ducation%22&dq=%22Elle+fr%C3%A9quente+les+salons+litt%C3%A9raires+,+esp%C3%A9rant+ainsi+diminuer+le+handicap+des+lacunes+de+son+%C3%A9ducation%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjEsOrN9Zf5AhXXADQIHRlzDb8Q6AF6BAgCEAI }}</ref> (elle écrit : « Je n'ai pas l'avantage d'être instruite »<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Emmanuel Melmoux, David Mitzinmacker |titre=00 personnages qui ont fait l'histoire de France|éditeur=Éditions Bréal|année=2004|passage=146 |isbn=}}</ref>), où elle rencontre lettrés, artistes et hommes politiques<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Laureen Bouyssou |titre=Portraits de militants|éditeur=Fleurus|année=2021|isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1mU7EAAAQBAJ&pg=PT23&dq=%22o%C3%B9+elle+rencontre+lettr%C3%A9s,+artistes+et+politiciens%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjfgqyg-5f5AhX7HTQIHXd_B4wQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22o%C3%B9%20elle%20rencontre%20lettr%C3%A9s%2C%20artistes%20et%20politiciens%22&f=false }}</ref>.
Parmi les premiers, elle demanda l’instauration du [[divorce]] – le premier et seul droit conféré aux femmes par la Révolution – qui fut adopté à l’instigation des Girondins quelques mois plus tard. Elle demanda également la suppression du [[mariage]] religieux, et son remplacement par une sorte de [[contrat]] civil signé entre concubins et qui prenait en compte les enfants nés de liaisons nées d’une {{Guil|inclination particulière}} <ref name=Blanc/>. C’était, à l’époque, véritablement révolutionnaire, de même lorsqu’elle militait pour la libre recherche de la [[paternité]] et la reconnaissance d’enfants nés hors mariage. Elle fut aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui et, s’indignant de voir les femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle demandait la création de maternités. Sensible à la pauvreté endémique, elle recommandait enfin la création d’[[ateliers nationaux]] pour les chômeurs et de [[assistance publique|foyers pour mendiants]]. Toutes ces mesures préconisées {{Guil|à l’entrée du grand hiver}} 1788-1789 étaient considérées par Olympe de Gouges comme essentielles, ainsi qu’elle l’explique dans ''Une patriote persécutée'', son dernier écrit avant sa mort.

Elle fréquente assidûment les salles de spectacle parisiennes, participe en tant qu’actrice à des représentations de théâtre de société et se lance dans la rédaction d’œuvres dramatiques, où elle met en scène ses idées et ses combats, mais aussi parfois son personnage<ref name="Lucet">{{Article |langue=fr|auteur1=Sophie Lucet |titre=Olympe de Gouges et la scène, ou le « devenir théâtre » d’Olympe de Gouges (imaginaires théâtraux xix-xxi) |périodique=La Révolution française, cahiers de l'Institut d'histoire de la Révolution Française|date=2021 |pages= |lire en ligne=https://journals.openedition.org/lrf/4924 }}</ref>. Sa vocation pour le théâtre fut peut-être pour Olympe de Gouges une façon d'affirmer sa filiation supposée avec le dramaturge [[Jean-Jacques Lefranc de Pompignan]], mais sans doute aussi le résultat d’une « théâtromanie » d’époque<ref name= "Lucet"/>.

Support privilégié des idées nouvelles, le théâtre demeure à cette époque sous le [[Censure en France|contrôle étroit du pouvoir]]. Olympe de Gouges monte sa propre troupe, avec décors et costumes. C'est un théâtre itinérant qui se produit à Paris et sa région. Le [[Louis Dubois-Descours, marquis de la Maisonfort|marquis de la Maisonfort]] raconte dans ses ''Mémoires'' comment, en 1787, il rachète le « petit théâtre » d'Olympe de Gouges, conservant d'ailleurs une partie de la troupe dont fait partie le jeune Pierre Aubry, son fils.

Vers 1782, à l'âge de 34 ans, elle écrit sa première pièce, ''[[Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs|Zamore et Mirza]]'', un drame en prose en trois actes qui traite de l'esclavage des Noirs. Mais ce n'est qu'en décembre 1789 que la pièce est créée à la [[Comédie-Française]], sous le titre ''L'esclavage des Nègres''. La première représentation se déroule dans un chahut hostile sans doute organisé par les anti-abolitionnistes et les critiques se montrent sévères, pour des raisons tant morales que littéraires. On lui reproche l'abus du romanesque, la composition désordonnée du drame et la platitude du style. La pièce est retirée après seulement trois représentations (sous la pression des colons, d'après Olympe de Gouges). Elle est publiée en mars 1792<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Simone Bernard-Griffiths, Jean Sgard |titre=Mélodrames et romans noirs: 1750-1890|éditeur=Presses Univ. du Mirail|année=2000|passage=68-69 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=DsWRXkOyy5sC&pg=PA68&dq=%22la+pi%C3%A8ce+est+cr%C3%A9%C3%A9e+le+28+decembre+1789%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi_jqj9opj5AhVdlIkEHcnuA4EQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=%22la%20pi%C3%A8ce%20est%20cr%C3%A9%C3%A9e%20le%2028%20decembre%201789%22&f=false }}</ref>.

En {{date-|avril 1790}}, dans ses ''Adieux aux Français'', elle annonce qu'elle vient d'écrire une seconde pièce abolitionniste, intitulée ''Le Marché des Noirs''. Mais elle la propose sans succès en décembre de la même année{{note|Le manuscrit de cette pièce a été brûlé au lendemain de son exécution, sur ordre de [[Antoine Fouquier-Tinville|Fouquier-Tinville]] au président de la section du Pont-Neuf, avec les autres papiers saisis chez elle (« pour ne pas contaminer l’esprit public »).|group=note}}. Le {{date-|22 juillet 1793}}, surlendemain de son arrestation, puis le jour même de sa condamnation à mort le {{date-|2 novembre}}, elle invoque sa pièce ''L'Esclavage des Nègres'', pour preuve de son patriotisme et de son combat de toujours contre la tyrannie<ref>[[Olivier Blanc]], ''Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}'', {{opcit}}, {{p.|204 et 218}}.</ref>.

=== Essais sur la question coloniale, du racisme et de l'esclavage ===
En plus de ses deux pièces de théâtre [[Liste d'opposants à l'esclavage|antiesclavagistes]], [[Antiracisme|antiracistes]] et [[Anticolonialisme|anticolonialistes]], Olympe de Gouges publie en {{date-|février 1788}} des ''Réflexions sur les hommes nègres'' :
{{citation bloc|L'espèce d'hommes nègres, écrivait-elle avant la Révolution, m'a toujours intéressée à son déplorable sort. Ceux que je pus interroger ne satisfirent jamais ma curiosité et mon raisonnement. Ils traitaient ces gens-là de brutes, d'êtres que le Ciel avait maudits ; mais en avançant en âge, je vis clairement que c'était la force et le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n'y avait aucune part et que l'injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait<ref>Olympe de Gouges, ''L'Esclavage des Nègres'' : version inédite du 28 décembre 1789 suivi de ''Réflexions sur les hommes nègres'', février 1788, étude et présentation de Sylvie Chalaye et Jacqueline Razgonnikoff, Paris, L'Harmattan, coll. Autrement Même, 2006.</ref>.}}

Ce texte la met en contact avec la [[société des amis des Noirs]], dont elle ne peut cependant être membre{{note|Ce [[lobby]] des abolitionnistes est créé, sur le modèle anglais, en 1788 par [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], le député girondin, qui d'ailleurs parle élogieusement d'Olympe de Gouges dans ses lettres inédites.|group=note}} en raison de ses cotisations élevées et de son règlement intérieur exclusif<ref>{{Ouvrage|auteur1=Olympe de Gouges|titre=L'esclavage des noirs ou L'heureux naufrage|éditeur=Côté-femmes éditions|année=1989|passage=15|isbn=}}.</ref>. En {{date-|janvier 1790}}, soit près de deux ans après la naissance de cette société, elle nie {{incise|en réponse aux imputations d'un colon}} lui devoir ses idées :
{{citation bloc|Ce n'est pas la cause des philosophes, des Amis des Noirs que j'entreprends de défendre mais la mienne propre, et vous voudrez bien me permettre de me servir des seules armes qui sont en mon pouvoir… Je puis donc vous attester, Monsieur, que les Amis des Noirs n'existaient pas quand j'ai conçu ce sujet, et vous deviez plutôt présumer, si la prévention ne vous eût pas aveuglé, que c'est peut-être d'après mon drame que cette société s'est formée, ou que j'ai eu l'heureux mérite de me rencontrer noblement avec elle<ref>''Réponse au Champion américain, ou Colon très aisé à connaître'', Paris, 18 janvier 1790.</ref>.}}

Dans la brochure, elle nie connaître « M. de La Fayette », « ce héros magnanime », autrement que de « réputation ». En {{date-|février 1788}}, Lafayette est pourtant un des membres fondateurs de cette société, et elle n'aurait évidemment pas manqué de le croiser. Si au début de l'année 1790, elle n'est pas membre de la société des amis des Noirs<ref>Jean-Daniel Piquet, ''L'émancipation des Noirs dans la Révolution française 1789-1795)'' Paris, Karthala, 2002, {{p.|136}}.</ref>, il se peut qu'elle y soit entrée au deuxième semestre 1790 : Brissot affirme en 1793, dans ses mémoires, sans en dater le fait, qu'elle y est admise<ref>Olivier Blanc, ''Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}'', {{opcit}}, {{p.|91}}.</ref>. Dans les archives de la Société, pour la tranche chronologique {{date-|19 février 1788}}-{{date-|11 juin 1790}}, son nom est seulement mentionné deux fois, en janvier et {{date-|avril 1790}} ; et ce comme une abolitionniste extérieure à la Société<ref>Marcel Dorigny, Bernard Gainot, ''La Société des Amis des Noirs 1788-1999 contribution à l'histoire de l'abolition de l'esclavage'', Paris, UNESCO, 1998, {{p.|265 & 283}}.</ref>. Cette adhésion relativement tardive coïnciderait avec l'écriture de sa seconde pièce de théâtre antiesclavagiste, ''le Marché des Noirs''. Comme antiesclavagiste, elle est citée en 1808 par un ancien adhérent actif, l'[[Henri Grégoire|abbé Grégoire]], dans la « Liste des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs » en préambule de ''De La littérature des Nègres''. Les 69 personnes qui y figuraient n'avaient pas toutes appartenu à cette Association. De {{date-|décembre 1789}} à {{date-|mars 1790}} elle écrit deux lettres et un mémoire à propos du montage de sa pièce, ''Zamor et Mirza'' : "lettre de {{Mme}} de Gouges, auteur de l'esclavage des nègres au public" (''Chronique de Paris'', {{date-|19 décembre 1789}}) ; « lettre aux littérateurs français » (''Le Courrier de Paris'', ''le Fouet national'' {{date-|2 mars 1790}}), ''Mémoire pour {{Mme}} de Gouges contre les Comédiens-Français'' ({{date-|mars 1790}}). Le {{date-|24 avril 1790}}, en proie provisoirement au découragement sur la révolution en général et la question de l'esclavage en particulier, elle annonce une mise en congé et écrit :
{{citation bloc|Par ailleurs qu'ai-je dit aux colons ? Je les ai exhortés à traiter leurs esclaves avec plus de douceur et de générosité. Mais ils ne veulent pas perdre la plus légère partie de leurs revenus. Voilà le sujet de leurs craintes, de leur rage, de leur barbarie<ref>''Départ de M. Necker et de Mme de Gouges, adieux aux Français ''dans Benoîte Groult, ''Ainsi soit Olympe de Gouges. La déclaration des droits de la femme et autres textes politiques'', Paris, Bernard Grasset, 2013, {{p.|150}} ; Olympe de Gouges ''Écrits politiques'' tome I, présentés par Olivier Blanc, {{p.|149}} ; les éditions en 1986 et 2013 par Benoîte Groult ont coupé de plusieurs pages l'opuscule publié en 1993 par Olivier Blanc.</ref>.}}

On ne contestera pas la modération de ce texte. Mais il faut le remettre dans le contexte de son quasi-isolement et de l'échec du montage de ''Zamor et Mirza'' dont elle dut tenter, sans résultat, d'adoucir le ton face au maire de Paris, [[Jean Sylvain Bailly|Bailly]], très lié au [[club de l'hôtel de Massiac]].

Pour la première fois à la mi-septembre 1791 dans le postambule de sa « [[déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]] », en même temps qu'elle plaide le remplacement du mariage patriarcal et marital, par un « Contrat social de l'homme et de la femme », acceptant le principe du divorce, elle donne un avis sur l'infériorisation des mulâtres, propriétaires d'esclaves, par les Blancs :
{{citation bloc|Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit-on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles… Les Colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnoissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang. Ces colons inhumains disent : notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout (sic), s'il le faut, pour assouvir notre cupidité, ou notre aveugle ambition<ref>Jean-Daniel Piquet, ''L'Émancipation des Noirs…'' {{p.|137}} ; Benoîte Groult, ''Ainsi soit…'', {{p.|174-175}} ; "forme du contrat social de l'homme et de la femme" ({{p.|171-176}}).</ref>.}}

Elle défend chaleureusement les droits des mulâtres, enfants naturels issus d'une relation sexuelle illégitime entre une esclave et un blanc. Elle invoque implicitement par solidarité avec eux sa propre naissance illégitime, et explicitement sa foi dans le droit naturel. À ce titre, elle approuve avec ses imperfections le décret amendé du {{date-|15 mai 1791}}, voté par tout le côté gauche antiségrégationniste – Robespierre excepté – de l'Assemblée constituante ; décret qu'elle estime « dicté par la prudence et par la justice »<ref>Benoîte Groult, ''Ainsi soit…'', {{p.|175}}. Jean-Daniel Piquet, L'Émancipation des Noirs,… , {{p.|137}}.</ref>. Elle stigmatise également, sans les nommer, Barnave, les Lameth, leurs complices à l'Assemblée nationale qui tentent de faire abroger le décret du {{date-|15 mai}} comme ils y réussiront finalement le {{date-|24 septembre 1791}} :
{{citation bloc|Il n'est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l'Assemblée nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l'Amérique<ref>Benoîte Groult, ''Ainsi soit…'', {{p.|174}}.</ref>.}}

Le caractère pionnier de l'engagement d'Olympe de Gouges est confirmé en septembre 1791 dans un postambule à sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (même si ce dernier texte ne s'intéressait qu'à la question des mulâtres), qui va de pair avec une répugnance à admettre en 1792 le droit au recours à la violence de la part des mulâtres et des esclaves de Saint-Domingue pour défendre leurs droits ; droit pourtant admis par un nombre ascendant de patriotes<ref name= "Piquet"/>.

{{citation bloc|C'est à vous, actuellement, esclaves, hommes de couleur, à qui je vais parler ; j'ai peut-être des droits incontestables pour blâmer votre férocité : cruels, en imitant les tyrans, vous les justifiez (…) Quelle cruauté, quelle inhumanité ! La plupart de vos maîtres étaient humains et bienfaisants et dans votre aveugle rage vous ne distinguez pas les victimes innocentes de vos persécuteurs. Les hommes n'étaient pas nés pour les fers et vous prouvez qu'ils sont nécessaires. Je ne me rétracte point j'abhorre vos tyrans, vos cruautés me font horreur<ref name="EV" />.}}

Ce texte lui valut par lettre le persiflage de Manuel, en {{date-|avril 1792}}, adjoint du maire Pétion :
{{citation bloc|… {{Mme}} de Gouges a voulu aussi concourir à la rédemption des Noirs ; elle pourra trouver des esclaves qui ne veulent pas de leur liberté<ref name="Piquet">Jean-Daniel Piquet, ''L'Émancipation des Noirs dans la pensée et le processus révolutionnaire français (1789-1795)'', doctorat nouveau régime soutenu en octobre 1998 à Paris VIII-Saint-Denis ; ''L'Émancipation des Noirs dans la Révolution…'' {{p.|139}}.</ref>.}}

Le nom d'Olympe de Gouges figure en 1808 dans une liste introductive à l'œuvre anti-esclavagiste de l'[[Henri Grégoire|abbé Grégoire]] ''De la littérature des Nègres'', liste qui est une dédicace à tous ceux qui avaient mené le combat pour la cause des Noirs et des sang-mêlés<ref name= "Piquet"/>. La mention de son nom par l'[[Henri Grégoire|abbé Grégoire]] témoigne de l'importance du combat d'Olympe de Gouges sur les questions coloniales<ref>Olivier Blanc, ''Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}'', {{opcit}}.</ref>.

Dans son roman ''Ingénue'' (1853), [[Alexandre Dumas]] traite dans le chapitre ''Le Club Social'' de la dénonciation de l'esclavage et donne un panorama du mouvement abolitionniste à la veille de la Révolution française (1788) ; il consacre un paragraphe à Olympe de Gouges, auteure de ''Zamore et Mirza''.

=== Révolution française ===
[[Fichier:Louis XVI à son peuple - Vous la voyez cette Couronne fille de l'ambition.jpg|vignette|redresse|[[Frontispice (livre)|Frontispice]] de la brochure ''Remarques patriotiques...'' Cette [[allégorie]] figure {{souverain2|Louis XVI}} en grand costume de sacre, assis sur un char tiré par un coq et un mouton, tandis qu'une jeune femme (vraisemblablement Olympe de Gouges elle-même) tend la brochure à [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]]. Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BNF]], 1789.]]
[[Fichier:Plaque Olympe de Gouges, 4 rue du Buis, Paris 16e.jpg|vignette|Plaque au 4 [[rue du Buis]], où vécut Olympe de Gouges, [[Liste des plaques commémoratives du bicentenaire de la Révolution à Paris|posée pour le bicentenaire de la Révolution]].]]
[[Fichier:Plaque Olympe de Gouges, 18 rue Sevardoni, Paris 6.jpg|vignette|Plaque au 18 [[rue Servandoni]], où vécut Olympe de Gouges.]]
En 1788, le ''Journal général de France'' publie deux brochures politiques d'Olympe de Gouges, dont son projet d'impôt patriotique développé dans sa ''Lettre au Peuple''<ref>Olympe de Gouges [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k425866.r=.langFR « Lettre au peuple, ou Projet d'une caisse patriotique ; par une citoyenne »], 1788, i + 31 p.</ref>. Dans sa seconde brochure, les ''Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple''<ref>Olympe de Gouges [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k474268.r=.langFR « Remarques Patriotiques, par la Citoyenne, Auteur de la Lettre au Peuple »] 48 p. (aussi [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56688b.r=.langFR ici]).</ref>, elle développe un vaste programme de réformes sociales et sociétales. Ces écrits sont suivis de nouvelles brochures qu’elle adresse épisodiquement aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses personnalités dont [[Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau|Mirabeau]], [[Gilbert du Motier de La Fayette|La Fayette]] et [[Jacques Necker|Necker]] qu'elle admire particulièrement.

Ses propositions sont proches de celles des hôtes d'[[Anne-Catherine de Ligniville Helvétius|Anne-Catherine Helvétius]], qui tient un [[salon littéraire]] à Auteuil, et où l'on défend le principe d'une [[monarchie constitutionnelle]]. En 1790, elle s'installe elle-même à Auteuil, dans la [[rue du Buis]], et y demeure jusqu'en 1793. Elle y est cette année-là arrêtée<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|1}} (« A-K »), « Rue du Buis », {{p.|253-254}}.</ref>.

Fin août et début septembre 1791, dans ''Avis pressant au roi'' puis ''Repentir de {{Mme}} De Gouges'', elle exprime ses réticences à l'égard d'une constitution qui accorde trop peu de pouvoirs au roi. Son approche est « [[Monarchiens|monarchienne]] ». À ses yeux, l'égalité doit être stricte entre le pouvoir législatif et le roi des Français<ref>Olivier Blanc, ''Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}'', {{opcit}}, {{p.|149-150}}.</ref>.

En avril 1792, commentant la limitation du droit de vote et d'éligibilité aux citoyens riches et propriétaires, elle conteste la [[Constitution française de 1791|constitution de {{date-|septembre 1791}}]] du fait de son caractère censitaire et masculin qui, à ces deux titres, l'exclut du droit de vote :
{{citation bloc|Fuyez cette horde confuse, ce mélange effroyable de feuillants, d'aristocrates, d'émissaires de Coblentz, des brigands de tout genre, de tout état, de toute espèce & qui ne fondent leur fortune que sur celle de citoyens propriétaires<ref>Olympe de Gouges, ''Grande éclipse du soleil jacobiniste et de la lune feuillantine pour la fin d'avril ou le courant du mois de mai ; par la liberté l'{{date républicaine-|an IV}} de son nom, dédiée à la terre''.</ref>.}}

À ses débuts dans le conflit opposant les Girondins aux Montagnards, elle s'engage pour les seconds contre les premiers : comme Robespierre et Marat, elle s'oppose à la guerre d'attaque plaidée par [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] (pourtant son ami), [[Élie Guadet|Guadet]] et [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]]. Deux textes de mars et avril 1792 le prouvent :
{{citation bloc|Où nous mèneront tous ces préparatifs de guerre, comment soutenir une campagne, comment ne pas redouter les effets de la plus petite attaque ? […] Aveugle furie, affreuse victoire. Que de chères, de précieuses victimes vont périr sous le glaive ennemi<ref>''L'esprit français ou problème à résoudre sur le labyrinthe des divers complots, adressé à l’assemblée législative le {{date-|22 mars 1792}}'', BNF, Gallica, {{p.|6}}.</ref>.}}

Quelques jours avant la déclaration de guerre du {{date-|20 avril 1792}}, elle cite en ce sens Robespierre :
{{citation bloc|… il faut convaincre, et rendre à chacun la liberté de délibérer sur le sort de son pays […] voilà ma motion, et je m'oppose, comme M. Robespierre, au projet de la guerre<ref>Olympe de Gouges, ''Le bon sens français ou l'apologie des vrais nobles, dédié aux jacobins'', {{date-|15 avril 1792}}.</ref>.}}

En {{date-|mars 1792}}, elle critique ironiquement Brissot :
{{citation bloc|Je ne suis pas tout - à - fait l'ennemie des principes de M. Brissot, mais je les crois impraticables […] Il est aisé même au plus ignorant, de faire des révolutions sur quelques cartons de papier ; hélas l'expérience de tous les peuples & celles que font les Français, m'apprennent que les plus savants & les plus sages n'établissent pas leurs doctrines sans produire des maux de toutes espèces<ref name="EV">Eleni Varikas, {{opcit}}.</ref>.}}

Cependant, en {{date-|octobre 1792}}, en raison de ses relations avec le [[Nicolas de Condorcet|marquis de Condorcet]] et son épouse née [[Sophie de Grouchy]], elle rejoint, pour quelques mois, les [[Gironde (Révolution française)|Girondins]]. Elle fréquentait les Talma, le [[Charles de Villette|marquis de Villette]] et son épouse, également [[Louis-Sébastien Mercier]], [[François de Pange]] et [[Michel de Cubières]], secrétaire général de la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune]] après le {{date-|10 août}}, qui vit avec la [[Fanny de Beauharnais|comtesse de Beauharnais]], autrice dramatique et femme d’esprit qui tient un salon rue de Tournon. Avec eux, elle devient républicaine comme beaucoup de membres de la société d’Auteuil qui, presque tous, s’opposent à la mort de {{souverain2|Louis XVI}}.

Sous le choc de la découverte de l'[[armoire de fer]], fin {{date-|novembre 1792}} elle écrit une pièce de théâtre républicaine, ''La France sauvée ou le tyran détrôné'', qui se déroule la veille de la [[Journée du 10 août 1792|journée du {{date-|10 août 1792}}]] :
{{Début citation}}
— Madame Élisabeth : (…) Je ne peux être unie qu'à un roi, simple citoyen. Vous pouvez prétendre à mon cœur dans le silence mais vous ne serez jamais mon époux.

« — Barnave : Songez Madame qu'un représentant du peuple, un Barnave, vaut les Rois que vous citez. Je ne diffère d'avec eux que par cet esprit de politique, de trahison (…) Que me manquerait-il encore pour vous mériter ?

« — Madame Élisabeth : Le sang royal !

« — Barnave : Songez que j'ai racheté ce sang, par celui que j'ai fait couler, l'Amérique fume encore de ce sang que vous me reprochez. Cruelle, quand j'ai conservé peut-être seul le trône à votre frère, vous me reprochez ma naissance. Avez-vous pu oublier qu'il n'a dépendu peut-être que de moi, d'abolir la royauté en France ? (…)

« (…) Et la révision de la Constitution, n’est-elle pas mon ouvrage ? Et les agitations perpétuelles de la France et de l’Amérique ne me donnent-elles pas le droit de vous obtenir ?<ref>Olympe de Gouges, ''Œuvres présentées par Benoîte Groult'', Paris, Mercure de France 1986, {{p.|162-163}}.</ref>
{{Fin citation}}

Cet extrait reflète une nouvelle condamnation de la [[Constitution française de 1791|constitution de {{date-|septembre 1791}}]], laquelle condamnation ridiculise son fondateur [[Antoine Barnave|Barnave]]. Celui-ci a trahi l'année précédente les principes quand, le {{date-|3 septembre 1791-}}, il refuse d'insérer le droit mutuel au divorce, impose le suffrage censitaire, le marc d'argent et fait révoquer le {{date-|24 septembre 1791-}} les droits des mulâtres. Le député de Grenoble a agi ainsi par amour pour la sœur de {{souverain-|Louis XVI}}, [[Élisabeth de France (1764-1794)|Madame Elisabeth]], et celle-ci, sans reconnaissance, l'éconduit du fait de ses origines roturières.

Le {{date-|16 décembre 1792}}, Olympe de Gouges se proposa d'assister [[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Malesherbes]] dans la défense du roi devant la [[Convention nationale|Convention]], mais sa demande fut rejetée avec mépris<ref name=Blanc/>. Le {{date-|18 janvier 1793}} elle renonça à toute sa philosophie abolitionniste : en cas de victoire du sursis à l'[[Exécution de Louis XVI|exécution de {{souverain-|Louis XVI}}]] qu'elle appelait de ses vœux, tous les membres de la famille royale devaient face à l'ennemi aux frontières, servir d'otages, y compris les deux enfants innocents.

{{citation bloc|Le fils de Louis est innocent, mais il peut prétendre à la couronne, et je veux lui ôter toute prétention. Je voudrais donc que Louis, que sa femme, ses enfants et toute sa famille fussent enchaînés dans une voiture et conduits au milieu de nos armées, entre le feu de l'ennemi et notre artillerie. Si les brigands couronnés persistent dans leurs crimes, et refusent de reconnaître l’indépendance de la république française, je briguerai l’honneur d’allumer la mèche du canon qui nous délivrera de cette famille homicide et tyrannique<ref>''Arrêt de mort que présente Olympe de Gouges contre Louis Capet'', Paris, {{date-|18 janvier 1793}}.</ref>.}}

Lors de la rupture entre [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] et Pétion en {{date-|novembre 1792}} à la Convention, elle prend parti pour [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]]. À l'automne 1792, chez les Montagnards, en fait c'est surtout [[Maximilien de Robespierre]], [[Jean-Paul Marat|Marat]] et [[François-Louis Bourdon|Bourdon de l'Oise]] qu'elle attaque. En {{date-|mars 1793}}, elle prend ses distances avec les Girondins et appelle, au nom de la République, tous les courants politiques de la [[convention nationale]] à s'unir :
{{citation bloc| Montagne, Plaine, Rolandistes, Brissotins, Buzotins, Girondistes, Robespierrots, Maratistes, disparaissez épithètes infâmes ! Disparaissez à jamais et que les noms de législateurs vous remplacent pour le bonheur du peuple, pour la tranquillité sociale et pour le triomphe de la patrie<ref>Olympe de Gouges, ''Avis pressant à la Convention, par une vraie républicaine'', Paris, 20 mars 1793. Olivier Blanc, ''Marie - Olympe De Gouges, une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}'', {{p.|194}}.</ref>.}}

=== Égalité des sexes et droits des enfants naturels ===
Elle considère que les femmes sont capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demande qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. S’étant adressée à [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] pour protéger {{citation|son sexe}} qu’elle dit malheureux, elle rédige et publie en {{date-|septembre 1791}} une ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|url=https://www.ldh-france.org/1791-DECLARATION-DES-DROITS-DE-LA/|titre=1791 : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne|site=ldh-france.org|date=|consulté le=21 juin 2022}}</ref>, calquée sur la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], dans laquelle elle affirme l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rende à la femme, les droits naturels que la force du préjugé lui a retirés. Ainsi, elle écrit : {{citation|La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune.}} La première, elle obtient que les femmes soient admises dans une cérémonie à caractère national, « la fête de la loi » du {{date-|3 juin 1792}}, puis à la commémoration de la [[prise de la Bastille]] le {{date-|14 juillet 1792}}.

Son combat pour les femmes se poursuit dans ses productions théâtrales<ref>{{Lien web |titre=Les femmes de la liberté |url=https://www.liberation.fr/apps/2019/08/les-femmes-de-la-liberte |site=[[liberation.fr]] |consulté le=2019-08-23 }}.</ref>, notamment dans ''Le Couvent ou les vœux forcés'' (1790). Alors qu'à l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] les députés débattent de l'utilité des couvents et de la liberté des femmes, elle les écoute attentivement, n'hésitant pas à prendre des notes afin d'emprunter leurs idées et de les transmettre à ses personnages. L'un d'entre eux, l'abbé Gouttes, deviendra d'ailleurs le héros de sa pièce à travers le personnage du curé<ref>{{Article|langue = fr|auteur1 = Audrey Viguier|titre = L’abbé Gouttes et le curé du Couvent ou les vœux forcés d’Olympe de Gouges (1790)|périodique = The French Review|numéro = 85.6|année = 2012|lire en ligne = |pages = 92-101}}.</ref>.

Parmi les premiers, elle demande l’instauration du [[divorce]] en {{date-|février 1790}}, dans une pièce de théâtre, ''La Nécessité du divorce''. Elle renouvelle cette demande en {{date-|septembre 1791}} dans les commentaires de sa ''Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne''. Enfin, cinq mois plus tard, en février 1792, dans l'essai ''Le Bon sens du Français'', elle s'exprime à nouveau en ce sens. Elle y reproche aux anciens députés feuillants de n'avoir pas, au nom de leurs principes autoproclamés de liberté et d'égalité, introduit le droit au divorce dans la constitution de 1791. Ce principe est finalement adopté par l'assemblée législative le {{date-|20 septembre 1792}}. Elle demande également la suppression du [[mariage religieux]], et son remplacement par une sorte de [[contrat (droit)|contrat]] civil vraiment égalitaire, signé entre concubins et qui prenne en compte les enfants issus de liaisons nées d’une {{citation|inclination particulière<ref name=Blanc/>}}. En 1790, elle insère dans une motion au duc d'Orléans un ''plaidoyer pour le droit au divorce et un statut équitable pour les enfants naturels'' en fait surtout consacré au second point<ref>Benoîte Groult, ''Ainsi soit…'', {{p.|177-178}}.</ref>. C’est, à l’époque, véritablement révolutionnaire, de même son engagement en faveur de la libre [[Action judiciaire relative à la filiation en France#Action en recherche de paternité|recherche de la paternité]] et la [[Reconnaissance (droit de la famille)|reconnaissance]] d’enfants nés hors [[mariage]]. À l'instar du droit au divorce, pour lequel son engagement est aussi fort<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Olympe de Gouges et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne |url=http://essentiels.bnf.fr/fr/litterature/18e-siecle/d82c8468-ea13-484f-8e2e-5c17066e32fa-litterature-en-revolution/article/bdb2b184-e606-4b8c-b7b3-8e740827ae0d-olympe-gouges-et-declaration-droits-la-femme-et-la-citoyenne |site=BnF Essentiels |consulté le=2024-06-14}}</ref>, elle répète ces requêtes dans les annexes de sa ''Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne''. Elle est aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui et, s’indignant de voir les femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle réclame la création de [[Maternité (établissement)|maternités]]. Enfin, sensible à la pauvreté endémique, elle prône la création d’[[ateliers nationaux]] pour les chômeurs et de [[Foyer (habitation en collectivité)|foyers pour mendiants]]<ref>''Projet d'un second théâtre et d'une maternité'', 1789 dans Benoîte Groult, ''Ainsi soit…'', {{p.|118-126}}.</ref>.

Toutes ces mesures préconisées {{citation|à l’entrée du grand hiver}} 1788-1789 sont considérées par Olympe de Gouges comme essentielles, ainsi qu’elle le développe en {{date-|septembre 1793}} dans son ultime écrit, ''Une patriote persécutée''.


=== La fin ===
=== La fin ===
[[Fichier:Olympe gouges.jpg|thumb|Olympe de Gouges à l’échafaud]]
[[Fichier:Olympe gouges.jpg||Olympe de Gouges à l’échafaud]]
En 1793, elle s’en prend vivement à ceux qu’elle tient pour responsables des [[Massacres de Septembre|massacres des {{date-|2 septembre- 1792-}} et {{date-|3 septembre 1792}}]] : {{citation|Le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions}}. Elle désigne particulièrement [[Jean-Paul Marat|Marat]], qu'elle traite d'« avorton de l'humanité »<ref name="Demeester">Emma Demeester, « Olympe de Gouges, une victime de la Révolution », ''[[La Nouvelle Revue d'histoire]]'', {{numéro|72}}, mai-juin 2014, {{p.|15-17}}.</ref>, l’un des signataires de la circulaire du {{date-|3 septembre 1792}} proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la France. Soupçonnant [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], selon elle « l'opprobre et l'exécration de la Révolution »<ref name="Demeester"/>, d’aspirer à la [[dictature]], elle l’interpelle dans plusieurs écrits, ce qui lui vaut une dénonciation de [[François-Louis Bourdon|Bourdon de l'Oise]] au [[club des jacobins]].


Dans ses écrits du printemps 1793, partageant l’analyse de [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], elle dénonce les dangers de dictature qui se profilent avec la montée en puissance de la [[Convention montagnarde]] et la mise en place d’un [[Comité de salut public]] le {{date-|6 avril 1793}} qui s’arroge le pouvoir d’envoyer les députés en prison. Après la mise en accusation du parti [[Gironde (Révolution française)|girondin]] tout entier à la [[Convention nationale|Convention]] le {{date-|2 juin 1793}}, elle adresse au président de la Convention une lettre où elle s’indigne de cette mesure attentatoire aux principes démocratiques ({{date-|4 juin 1793}}), mais ce courrier est censuré en cours de lecture. Ici aussi, elle garde ses distances avec la Gironde en dédiant, au nom de l'unité de la Convention, voire de ses convictions idéologiques, son affiche à [[Georges Jacques Danton|Danton]], qu'elle a ménagé – au contraire des [[Gironde (Révolution française)|Brissotins]] – à l'automne 1792 :
En [[1793]], elle s’en était vivement pris à ceux qu’elle tenait pour responsables des [[Massacres de septembre|atrocités des 2 et 3 septembre 1792]] : {{Guil|le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions}}. Elle désignait particulièrement [[Jean-Paul Marat|Marat]], l’un des signataires de la circulaire du 3 septembre 1792 proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la France. Soupçonnant [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] d’aspirer à la [[dictature]], elle l’interpela dans plusieurs écrits, ce qui lui valut une dénonciation de [[François-Louis Bourdon|Bourdon de l'Oise]] au [[club des Jacobins]].
{{citation bloc|C’est toi Danton que je choisis pour le défenseur des principes que j’ai développés à la hâte et avec abondance de cœur dans cet écrit. Quoique nous différions dans la manière de manifester notre opinion, je ne te rends pas moins la justice qui t’est due, et je suis persuadée que tu me la rends aussi ; j’en appelle à ton profond discernement, à ton grand caractère ; juge-moi. Je ne placarderai pas mon testament ; je n’incendierai pas le peuple de Paris ni les départements ; je l’adresse directement, et avec fermeté, aux jacobins, au département, à la commune, aux sections de Paris, où se trouve la majorité saine des bons citoyens, qui, quels que soient les efforts des méchants, sauvera la chose publique.}}


Elle s'accorde bien avec « le défenseur de principes » sur trois mesures qu'il a demandées, parfois avec succès, depuis le mois de {{date-|mars 1793}}. Ainsi en est-il de sa proposition de vote demandée pour la libération des prisonniers pour dettes le {{date-|9 mars 1793}} qui constituait sept ans plus tôt le thème de deux pièces de théâtre d'Olympe de Gouges, ''Le mariage inattendu de Chérubin'' et ''L’homme généreux''. Suit au printemps 1793, la requête de Danton le {{date-|5 avril}} pour l'obtention d'un abaissement du prix du pain pour les pauvres à corriger par une taxe sur les riches, puis, les {{date-|27 avril}} et {{date-|8 mai}}, celle pour un impôt sur les riches. Or, quatre ans plus tôt, dans les ''remarques patriotiques'' de {{date-|décembre 1788}}, Olympe de Gouges préconisait une panoplie d’impôts sur les signes extérieurs de richesse et un impôt volontaire à proportion du salaire. Deux mois après la chute de la Gironde, c'est sous la présidence de Danton ({{date-|25 juillet}} - {{date-|8 août 1793}}) que, le {{date-|27 juillet}}, la Convention montagnarde (sur demande de l'abbé Grégoire) supprime le versement de primes aux négriers. La lettre du {{date-|1 août 1793}}, adressée par Olympe de Gouges du fond de sa prison à ce président de la Convention, avait peut-être trait à l'esclavage et à la traite<ref>Catel et Bocquet, ''Olympe de Gouges'', Casterman, Écritures {{p.|383}}.</ref>. D'autant que la mesure du {{date-|27 juillet 1793}} était en réalité une confirmation d'un autre décret dans lequel ce « défenseur des principes » était également impliqué. Le {{date-|11 août 1792}}, l'assemblée législative avait voté une première fois la suppression de ces versements de primes et le futur député de Paris venait la veille d'entrer au Conseil exécutif provisoire comme ministre de la Justice. Les 15 et 16 Pluviôse an II-3 et {{date-|4 février 1794}} « le défenseur des principes », en clamant fermement la nécessité d'émanciper sans délai tous les Noirs des colonies, rend implicitement hommage au combat abolitionniste d'Olympe de Gouges et à son appel unitaire du {{date-|9 juin 1793}}. Enfin, le {{date-|20 septembre 1792}}, Danton était toujours membre du conseil exécutif provisoire lorsque l'assemblée législative légalisa cet autre principe cher à Olympe de Gouges : le droit des femmes au divorce. Par ailleurs elle admet implicitement le bien-fondé de la création, le {{date-|10 mars 1793}}, du tribunal révolutionnaire. Danton, son fondateur, souligne, par son exclamation {{Citation|soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être}}, que cette nouvelle institution préviendrait de nouveaux « massacres de septembre » ; des massacres qu'elle a abhorrés. Sophie Mousset<ref>Sophie Mousset, ''Olympe de Gouges et les droits de la femme'', Paris, Éditions du Félin-Kiron, Pocket, {{p.|114}}.</ref> relève qu'Olympe de Gouges, toute occupée en {{date-|juin 1793}} à défendre la démocratie politique, ne s'aperçoit pas de la création par les Montagnards du vote le {{date-|28 juin 1793}} d'« une loi de soutien aux mères célibataires, et accès plein et entier à la citoyenneté des enfants abandonnés » qu'elle a toujours appelée de ses vœux.
Dans ses écrits du printemps 1793, elle dénonça la montée en puissance de la dictature montagnarde, partageant l’analyse de [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] sur les dangers de dictature qui se profilait, avec la mise en place d’un [[Comité de salut public]], le {{date|6|avril|1793}}, qui s’arrogeait le pouvoir d’envoyer les députés en prison. Après la mise en accusation du parti [[Gironde (Révolution française)|girondin]] tout entier à la [[Convention nationale|convention]], le {{date|2|juin|1793}}, elle adressa au président de la Convention une lettre où elle s’indignait de cette mesure attentatoire aux principes démocratiques ({{date|9|juin|1793}}), mais ce courrier fut censuré en cours de lecture. S’étant mise en contravention avec la loi de mars 1793 sur la répression des écrits remettant en cause le principe républicain - elle avait composé une affiche à caractère fédéraliste ou girondin sous le titre de ''Les Trois urnes ou le Salut de la patrie, par un voyageur aérien''-, elle fut arrêtée et déférée le {{date|6|août|1793}} devant le [[tribunal révolutionnaire]] qui l’inculpa.


D'après Annette Rosa<ref>Annette Rosa, ''Citoyennes. Les femmes et la Révolution française'', Paris, Messidor, 1989, {{p.|103}}.</ref>, après la chute de la Gironde, les Montagnards cherchent à oublier Olympe de Gouges. Mais, le {{date-|20 juillet 1793}}, elle se met en contravention avec la loi de {{date-|mars 1793}} relative à l'interdiction des écrits remettant en cause le principe républicain. Ainsi, sous le titre de ''Les Trois urnes ou le Salut de la patrie, par un voyageur aérien'' compose-t-elle une affiche qui demande une élection à trois choix : république une et indivisible, république fédéraliste, retour à la monarchie constitutionnelle<ref name=Blanc/>. Pour avoir proposé ce troisième choix, elle est arrêtée par les Montagnards le {{date-|20 juillet 1793}}, jour de l'affichage du texte, et déférée le {{date-|6 août 1793}} devant le [[tribunal révolutionnaire]] qui l'inculpe.
Malade des suites d’une blessure infectée à la prison de l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, réclamant des soins, elle fut envoyée à l’infirmerie de la petite Force, rue Pavée dans le Marais, et partagea la cellule d’une condamnée à mort en sursis, M{{me}} de Kolly, qui se prétendait enceinte<ref>Condamnée en mai 1793 avec son mari, le [[fermier général]] Pierre Paul, baron de Kolly ([[1751]]-[[1793]]) pour complot contre-révolutionnaire, décapitée le 15 brumaire suivant.</ref>. En octobre suivant, elle mit ses bijoux en gage au Mont-de-Piété et obtint son transfert dans la maison de santé de [[Marie-Catherine Mahay]], sorte de prison pour riches où, le régime était plus libéral et où elle eut, semble-t-il, une liaison avec un des prisonniers. Désirant se justifier des accusations pesant contre elle, elle réclama sa mise en jugement dans deux affiches qu’elle avait réussi à faire sortir clandestinement de prison et à faire imprimer. Ces affiches – {{Guil|Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire}} et {{Guil|Une patriote persécutée}}, son dernier texte – furent largement diffusées et remarquées par les inspecteurs de police en civil qui les signalent dans leurs rapports.


Malade des suites d’une blessure infectée reçue à la [[prison de l'Abbaye]] et réclamant des soins, elle est envoyée à l'infirmerie de la Petite-Force, rue Pavée, dans le Marais, et partage la cellule d'une condamnée à mort en sursis, {{Mme}} de Kolly, qui se prétend enceinte{{note|Madeleine Kolly est condamnée en mai 1793 avec son mari, le [[Ferme générale|fermier général]] Pierre Paul, baron de Kolly (1751-3 mai 1793) pour complot contre-révolutionnaire, décapitée le 15 brumaire suivant.|group=note}}. En octobre suivant, elle met ses bijoux en gage au [[mont-de-piété]] et obtient son transfert dans la [[Marie-Catherine Mahay|maison de santé Mahay]], sorte de prison pour riches où le régime était plus libéral et où elle a, semble-t-il, une liaison avec un des prisonniers. Désirant se justifier des accusations pesant contre elle, elle réclame sa mise en jugement dans deux affiches qu'elle réussit à faire sortir clandestinement de prison et à faire imprimer. Ces affiches – « Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire » et « Une patriote persécutée », son dernier texte – sont largement diffusées et remarquées par les inspecteurs de police en civil qui les signalent dans leurs rapports.
Traduite au Tribunal au matin du [[2 novembre]], soit quarante-huit heures après l’exécution de ses amis Girondins, elle fut interrogée sommairement. Privée d’avocat elle se défendit avec adresse et intelligence. Condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que {{citation|un et indivisible}}, elle se déclara enceinte. Les médecins consultés se montrèrent dans l’incapacité de se prononcer, mais [[Fouquier-Tinville]] décida qu’il n’y avait pas grossesse<ref>[[Fouquier-Tinville]] a été condamné à mort pour avoir, entre autres choses, envoyé des femmes enceintes à l’échafaud (acte d’accusation de Fouquier-Tinville en l’an III).</ref>. Le jugement était exécutoire, et la condamnée profita des quelques instants qui lui restaient pour écrire une ultime lettre à son fils, laquelle fut interceptée<ref>Olivier Blanc, ''La Dernière Lettre, prisons et condamnés de la révolution'', Paris, R. Laffont, 1985.</ref>. D’après un inspecteur de police en civil, le citoyen Prévost, présent à l’exécution, et d’après le ''Journal'' de [[Charles Frédéric Perlet|Perlet]] ainsi que d’autres témoignages, elle monta sur l’échafaud avec courage et dignité, contrairement à ce qu’en dit au {{s-|XIX|e}} l’auteur des mémoires apocryphes de [[Sanson#Charles Jean Baptiste Sanson|Sanson]] et quelques historiens dont [[Jules Michelet]].


Traduite au Tribunal au matin du {{date-|2 novembre}}, soit quarante-huit heures après l'exécution de ses amis Girondins, elle est interrogée sommairement. Privée d'avocat, elle se défend avec adresse et intelligence. Condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que {{citation|un et indivisible}}, elle essaye par tous les moyens d'échapper à cette peine capitale, allant même jusqu'à se déclarer enceinte alors que déjà ménopausée. Les médecins consultés se montrent dans l'incapacité de se prononcer, mais [[Antoine Fouquier-Tinville|Fouquier-Tinville]] - conscientisé au sujet de l'horloge biologique - ne peut que confirmer qu'il n’y a pas de grossesse{{note|[[Antoine Fouquier-Tinville|Fouquier-Tinville]] est plus tard condamné à mort pour avoir, entre autres faits, envoyé des femmes enceintes à l'échafaud (acte d'accusation de Fouquier-Tinville en l'an III).|group=note}}. Le jugement est exécutoire, et la condamnée profite des quelques instants qui lui restent pour écrire une ultime lettre à son fils, laquelle est interceptée<ref>Olivier Blanc, ''La Dernière Lettre, prisons et condamnés de la Révolution'', Paris, R. Laffont, 1985.</ref>. Selon un inspecteur de police en civil, le citoyen Prévost, présent à l'exécution, et d'après le ''Journal'' de [[Charles Frédéric Perlet|Perlet]] ainsi que d'autres témoignages, elle monte sur l'échafaud avec courage et dignité, contrairement à ce qu'en diront au {{s-|XIX}} l'auteur des mémoires apocryphes de [[Famille Sanson#Charles Jean Baptiste Sanson|Sanson]] et quelques historiens dont [[Jules Michelet]]. Elle s'écrie devant la guillotine, située sur l'actuelle [[place de la Concorde]], : {{citation|Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort.}} Elle a alors 45 ans<ref>{{Lien web|auteur1=[[Nicole Pellegrin]]|titre=Les disparues de l'histoire|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/PELLEGRIN/16435|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=2008-11-01|consulté le=2008-11-01}}.</ref>.
Son fils, l’adjudant général Aubry de Gouges, par crainte d’être inquiété, la renia publiquement dans une {{Guil|profession de foi civique}}<ref>Napoléon, éclairé par Fanny de Beauharnais et M{{me}} de Montesson sur cette triste affaire, semble lui avoir tenu rigueur de son attitude en l’envoyant en commandement en Guyane.</ref>. Le procureur de la [[Commune de Paris (1792)|Commune de Paris]], [[Pierre-Gaspard Chaumette]], applaudissant à l’exécution de plusieurs femmes et fustigeant leur mémoire, évoque cette {{Guil|virago, la femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes <nowiki>[...]</nowiki> Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous<ref>S’adressant aux républicaines.</ref> voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d’estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées c’est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes.}}

Son fils, l'adjudant général Pierre Aubry de Gouges, par crainte d'être inquiété, la renie publiquement dans une « profession de foi civique »<ref group="note">Napoléon, éclairé par Fanny de Beauharnais et {{Mme|de Montesson}} sur cette triste affaire, semble lui avoir tenu rigueur de son attitude en l'envoyant en commandement en Guyane.</ref>. Le procureur de la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune de Paris]], [[Pierre-Gaspard Chaumette]] évoque : {{citation bloc|[cette] [[virago]], la femme-homme, l'impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes… Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous{{note|S’adressant aux républicaines.|group=note}} voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d'estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées, c'est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes.}}


== Postérité ==
== Postérité ==
[[Fichier:Général Pierre Aubry de Gouges.jpg|thumb|Portrait de Pierre Aubry de Gouges]]
[[Fichier:Général Pierre Aubry de Gouges.jpg||Portrait de Pierre Aubry de Gouges]]
Olympe de Gouges a laissé un fils, Pierre Aubry de Gouges, qui au début de la Révolution vivait en concubinage avec Marie-Hyacinthe Mabille, qu’il épousa après la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] et dont il eut au moins deux filles et trois fils, dont :
* Geneviève Hyacinthe Aubry de Gouges (1793-1853), mariée en 1810 à Basse-Terre (Guadeloupe) avec le capitaine William Wood, propriétaire en Tasmanie où il est inhumé avec son épouse. C'est l'origine de la branche australienne des descendants d'Olympe de Gouges<ref>{{Harvsp|Falgas|2018|page=119|id=Falgas}}</ref> ;
* Louis Anacharsis Aubry de Gouges (1794-1855), marié à Paris avec Louise Célestine Julie Leroy<ref name="ref_auto_1">{{Harvsp|Olivier|1985|page=561|id=Olivier1985}}</ref> ;
* Charlotte Olympe Aubry de Gouges (1796-1856), mariée en 1812 à Philadelphie (États-Unis) avec John Robert Selden Garnett, sieur de Champlain (1789-1840), origine de la branche américaine des descendants d'Olympe de Gouges ;
* Jean Hélie Hippolyte Aubry de Gouges (1798-1870), marié en 1839 à Paris (Batignolles) avec Marie-Jeanne Hergott<ref name="ref_auto_1" />.
Au début du [[Consulat (histoire de France)|Consulat]], il fut confirmé dans le grade de chef de brigade et chargé par [[Napoléon Ier|Bonaparte]] d’un commandement en [[Histoire de la Guyane|Guyane]] française. La famille débarqua à [[Cayenne]] en {{date-|juin 1802}}, au moment où le gouverneur [[Victor Hugues]] rétablissait l’esclavage qu’Olympe de Gouges avait vainement combattu. Pierre Aubry de Gouges expira quelques mois plus tard, le {{date républicaine-|17 pluviose an XI|conversion*}} à [[Macouria]], sans doute de la [[Paludisme|malaria]]. Son épouse se remaria avec le citoyen Audibert, originaire de Marseille, et quelques années plus tard, elle dut fuir la Guyane conquise en 1809 par les Portugais, dans un climat de violence. Elle embarqua pour la France sur un navire, l'''Éridan'', qui fut capturé et détourné par un corsaire anglais. Pendant ces événements, {{Mme}} Aubry mourut à bord, et son corps fut jeté à la mer. Ses fils retournèrent plus tard en France. Une des petites-filles d’Olympe, Anne-Hyacinthe-Geneviève, épousa un capitaine anglais, William Wood, et sa sœur Charlotte épousa un riche Américain, [[Robert S. Garnett]] (1789-1840), membre du [[Congrès des États-Unis|Congrès]] de 1820 à 1827, et propriétaire de plantations en Virginie. Les descendants connus d’Olympe de Gouges, aux [[États-Unis]], en [[Tasmanie]] et en [[Australie]] conservent des portraits de famille et le procès-verbal d’exécution de leur ancêtre.


Aucun article de fond, aucune recherche sérieuse n'a été consacrée à Olympe de Gouges par la revue de référence de la Société des études robespierristes (AHRF) dont le premier numéro consacré aux femmes est publié en 2006<ref>Sous la direction de Christine Fauré et Raymonde Monnier, ''AHRF'', {{n°|344}}, avril-juin 2006. Elle y est quand même évoquée dans la contribution d'Olivier Blanc, « Cercles politiques et “salons” du début de la Révolution (1789-1793) », {{p.|63-92}}. Toutefois Florence Gauthier et Jean-Daniel Piquet qui ont reconnu le rôle d'Olympe de Gouges (voir reconnaissance et célébrations) sont membres de la Société des études robespierristes et collaborent aux AHRF. Florence Gauthier a republié les œuvres complètes de Robespierre en y ajoutant des inédits.</ref>. Cette absence prolongée de repères historiographiques solides a contribué au dédain dont Olympe de Gouges fut et est encore l’objet<ref>Voir [[Charles Monselet|Monselet]], ''Les Oubliés et les dédaignés. Figures littéraires de la fin du {{s-|XVIII}}'', Paris, [[Auguste Poulet-Malassis|Poulet-Malassis]] et [[Eugène de Broise|De Broise]], 1846.</ref>. Cependant, la méconnaissance de la psychologie du personnage{{note|Elle aimait plaisanter, ainsi qu’on s'en rend compte à la lecture de ses textes et de son aveu même, et souvent telle gasconnade ou provocation de sa part, ainsi les défis en duels qu’elle lance à des hommes, ne sont-ils pas à prendre avec trop de sérieux.|group=note}} a contribué à susciter des interrogations sur sa santé mentale. Il a par exemple été soutenu qu’elle ne savait pas véritablement lire ni écrire, alors qu’on dispose de quelques-unes de ses lettres écrites à la [[prison de l'Abbaye]], certes avec des maladresses de style ou d'orthographe. Elle était abonnée à divers journaux et un portrait la représente un livre à la main<ref name="Doc"/>.
Olympe de Gouges a laissé un fils, Pierre Aubry de Gouges, qui, au début de la Révolution vivait maritalement avec Marie-Hyacinthe Mabille qu’il épousa après la Terreur et dont il eut au moins cinq enfants dont trois fils. Au début du Consulat, il fut confirmé dans le grade chef de brigade et chargé par Bonaparte d’un commandement en Guyane française. La famille débarqua à Cayenne en juin 1802, au moment où le gouverneur Victor Hugues rétablissait l’esclavage qu’Olympe de Gouges avait combattu. Pierre Aubry de Gouges décéda quelques mois plus tard, le [[6 janvier|17 pluviose]] [[an XI]] à Macouria, sans doute de la malaria. Son épouse se remaria avec le citoyen Audibert, originaire de Marseille, et quelques années plus tard, elle dut fuir la Guyane conquise en 1809 par les Portugais, dans un climat de violence. Elle embarqua pour la France sur un navire qui fut capturé et détourné par un corsaire anglais. Pendant ces événements, M{{me}} Aubry mourut à bord, et son corps fut jeté à la mer. Ses enfants mâles retournèrent plus tard en France. Une des petite filles d’Olympe, Anne-Hyacinthe-Geneviève épousa un capitaine anglais, William Wood, et sa sœur, Charlotte, épousa un riche Américain, Robert Selden Garnett, sieur de Champlain (1789-1840), membre du [[Congrès des États-Unis|Congrès]] de [[1820]] à [[1827]], et propriétaire de plantations en Virginie. Les descendants connus d’Olympe de Gouges, aux [[États-Unis]], en [[Tasmanie]] et en [[Australie]] conservent des portraits de famille et le procès verbal d’exécution de leur célèbre ancêtre.


L’hostilité à l’égard de femmes engagées comme le fut Olympe de Gouges a souvent été le fait d’autres femmes, ainsi qu’elle le déplorait déjà en son temps. Elle déclare, dans une de ses pièces de théâtre :
De son vivant, Olympe de Gouges a été victime de la misogynie ordinaire, et fut discréditée par l’incompréhension et le suivisme idéologique. Aucun article de fond, aucune recherche sérieuse ne lui a ainsi été consacrée par la revue de référence de la Société des études robespierristes (AHRF) dont le premier numéro consacré aux femmes est publié en 2006<ref>Sous la direction de Christine Fauré et Raymonde Monnier.</ref>. Cette absence prolongée de repères historiographiques solides a contribué au dédain dont Olympe de Gouges fut longtemps l’objet (cf. [[Charles Monselet|Monselet]], ''Les Oubliés et les dédaignés. Figures littéraires de la fin du {{s-|XVIII|e}}'', Paris, [[Auguste Poulet-Malassis|Poulet-Malassis]] et [[Eugène de Broise|De Broise]], 1846), et également à toutes sortes de dérives féministes ou anti-féministes. Des contresens liés à la méconnaissance des textes et du contexte, méconnaissance également de la psychologie du personnage<ref>Elle aimait plaisanter, ainsi qu’on le réalise à la lecture de ses textes et de son aveu même, et souvent telle gasconnade ou provocation de sa part, ainsi les duels qu’elle lance à des hommes, ne sont ils pas à prendre avec trop de sérieux.</ref> ont contribué à valider des interrogations infondées sur sa santé mentale. Dans la même optique, des interprétations hasardées d’extraits de textes ont nourri des interprétations niaises ou hostiles sur ses capacités intellectuelles. Il a par exemple été soutenu qu’elle ne savait pas véritablement lire et écrire, alors qu’on dispose de quelques unes de ses lettres écrites à la [[prison de l'Abbaye]]. Elle était abonnée à divers journaux et un portrait la représente un livre à la main.
{{citation bloc|Les femmes n’ont jamais eu de plus grands ennemis qu’elles-mêmes. Rarement on voit les femmes applaudir à une belle action, à l’ouvrage d’une femme<ref>Mirabeau aux Champs-Élysées, préface.</ref>.}}


Dans le ''postambule'' de sa ''Déclaration des droits de la femme'' ({{date-|septembre 1791}}), elle émet l'idée que l’infériorité contrainte de la femme l’a amenée à user de ruse et de dissimulation : {{citation|Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse le leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes ; le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé}}. Elle exhortait donc les femmes de son temps à réagir : {{citation|Femmes, ne serait-il pas grand temps qu’il se fît aussi parmi nous une révolution ? Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres, et ne feront-elles jamais corps avec la société, que pour médire de leur sexe et faire pitié à l’autre ?}}<ref>''Lettre au Roi'', ''lettre à la reine'', Paris, 1792, {{p.|8}}.</ref>.
L’hostilité à l’égard de femmes entreprenantes comme le fut Olympe de Gouges a souvent été le fait d’autres femmes, ainsi qu’elle le déplorait déjà en son temps, ainsi dans une de ses pièces de théâtre : {{Guil|les femmes n’ont jamais eu de plus grands ennemis qu’elles-mêmes. Rarement on voit les femmes applaudir à une belle action, à l’ouvrage d’une femme<ref>Mirabeau aux Champs-Elysées, préface.</ref>.}}


== Hommages ==
Dans le ''postambule'' de sa ''Déclaration des droits de la femme'' (septembre 1791), elle pose que l’infériorité contrainte de la femme l’a amenée à user de ruse et de dissimulation : {{citation|Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse le leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes ; le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé}}. Elle exhortait donc les femmes de son temps à réagir : {{citation| Femmes, ne serait-il pas grand temps qu’il se fît aussi parmi nous une révolution ? Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres, et ne feront-elles jamais corps avec la société, que pour médire de leur sexe et faire pitié à l’autre ?}} <ref>(''Lettre au Roi'', ''lettre à la reine'', Paris, [[1792]], {{p.}}8).</ref>.
=== Reconnaissance et célébration en Occident ===
Marie-Olympe de Gouges sort de l'anecdote de la [[petite histoire]] après la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Étudiée particulièrement aux [[États-Unis]], au [[Japon]] et en [[Allemagne]], son indépendance d'esprit et ses écrits font d'elle une des figures phares de la fin du {{s-|XVIII}}<ref name="Doc">Documentaire de Séverine Liatard et Séverine Cassar, « Olympe de Gouges, une femme du {{s-|XXI}} », émission ''[[La Fabrique de l'histoire]]'' sur [[France Culture]], 17 septembre 2013.</ref>. Elle est considérée comme la première féministe française<ref>[http://www.lepoint.fr/culture/video-olympe-de-gouges-premiere-feministe-de-france-et-de-google-07-05-2014-1819729_3.php « VIDÉO. Olympe de Gouges, première féministe de France et… de Google ! »], ''[[Le Point]]'', 7 mai 2014.</ref>.


En France, quelques érudits régionalistes, entre autres, se sont intéressés au personnage (se fondant notamment sur la publication en 1912 du tome X du ''Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution française'' d'[[Alexandre Tuetey]] qui recense les actes du procès d'Olympe de Gouges, ses lettres<ref>Olivier Blanc, {{opcit}}, {{p.|250}}.</ref>), ce qui n'empêche pas des historiens comme [[Alain Decaux]] de continuer dans son ''Histoire des Françaises'' en 1972 à manifester une certaine hostilité à son égard<ref>Olivier Blanc, {{opcit}}, {{p.|45}}.</ref>. C’est après la parution (1981) de la biographie d'[[Olivier Blanc]] qui a exhumé les sources manuscrites, entre autres notariales, et lors de la préparation du bicentenaire de la Révolution de 1789, que les textes d'Olympe de Gouges ont été joués et édités<ref name="Doc"/>. De nombreux articles universitaires et notamment ceux de Gabrielle Verdier (États-Unis) et de Gisela Thiele-Knobloch (Allemagne) ont dégagé l'intérêt de l'œuvre dramatique d'Olympe de Gouges qui aborde des thèmes nouveaux comme l'esclavage (''[[Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs|Zamore et Mirza]]''), le divorce (''Nécessité du divorce''), la prise de voile forcée (''Le Couvent'') et autres sujets sensibles à son époque.
== Reconnaissance et célébrations ==
Il a fallu attendre la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] pour que Marie-Olympe de Gouges sorte de la caricature et de l’anecdote. Étudiée particulièrement aux [[États-Unis]], au [[Japon]] et en [[Allemagne]], son originalité, son indépendance d’esprit et ses écrits en font une des figures [[humanisme|humanistes]] de la fin du {{s-|XVIII|e}}.


Depuis [[octobre 1989]], à l'initiative de l'historienne [[Catherine Marand-Fouquet]], plusieurs pétitions ont été adressées à la présidence de la République demandant la [[panthéon]]isation d'Olympe de Gouges. [[Jacques Chirac]], conseillé par [[Alain Decaux]], n'a pas donné suite. En [[novembre 1993]], Catherine Marand-Fouquet engage une manifestation devant le [[Panthéon (Paris)|Panthéon de Paris]] pour commémorer le bicentenaire de l'exécution d'Olympe de Gouges.
En France, quelques érudits régionalistes, entre autres, se sont intéressés au personnage. C’est après la parution (1981) de la biographie d’[[Olivier Blanc]] qui a exhumé les sources manuscrites, entre autres notariales, et lors de la préparation du bicentenaire de la Révolution de 1789, que les textes d’Olympe de Gouges ont été joués et édités, leur assurant enfin une forme de reconnaissance. De nombreux articles universitaires et notamment ceux de Gabrielle Verdier (États-Unis) et de Gisela Thiele-Knobloch (Allemagne) ont dégagé l’intérêt de l’œuvre dramatique d’Olympe de Gouges qui a abordé des thématiques nouvelles comme l’esclavage (''Zamore et Mirza''), le divorce (''Nécessité du divorce''), la prise de voile forcée (''Le Couvent'') et autres sujets sensibles à son époque.


Fin 2013, le nom d'Olympe de Gouges circule parmi les « panthéonisables »<ref>{{Article|auteur=[[Martin Malvy]]|titre=Olympe de Gouges au Panthéon|périodique=[[Libération (journal)|Libération]].fr|jour=30|mois=9|année=2013|url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/09/30/olympe-de-gouges-au-pantheon_935883}}.</ref>. Mais ce sont deux autres femmes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz qui sont choisies en 2014 pour être inhumées au Panthéon<ref>{{Article|titre=Deux femmes et deux hommes au Panthéon|périodique=[[Le Monde]].fr|date=19.02.2014|url texte=https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/02/19/quatre-entrees-au-pantheon_4369654_823448.html}}.</ref>.
Depuis [[octobre 1989]], à l’initiative de l’historienne Catherine Marand-Fouquet, plusieurs pétitions ont été adressées à la présidence de la République demandant la [[panthéon]]isation d’Olympe de Gouges. [[Jacques Chirac]], conseillé par [[Alain Decaux]], n’a pas donné suite. En [[novembre 1993]], elle engage une manifestation devant le [[Panthéon de Paris]] pour commémorer le bicentenaire de l’exécution d’Olympe. Cette manifestation s’inscrit aussi dans la revendication de la parité. Plusieurs municipalités françaises ont voulu rendre hommage à Olympe de Gouges en baptisant de son nom des établissement scolaires ou des voies publiques<ref>Le {{date|6|mars|2004}}, une place Olympe de Gouges a été inaugurée à [[Paris]] dans le [[3e arrondissement de Paris|III{{e}} arrondissement]] et d'autres places, rues et voies diverses portent maintenant son nom. Un lycée de [[Noisy-le-Sec]], un collège à [[Champcueil]], une école à [[Montpellier]], un groupe scolaire à Bondy - inauguré le {{date|19|septembre|2007}} -, portent son nom. La 11{{e}} promotion des élèves administrateurs territoriaux (2003-2005), a choisi Olympe de Gouges pour nom de baptême ainsi que la promotion 2006 de Sciences-Po [[Toulouse]]. Une salle {{Guil|Olympe de Gouge}} lui est consacrée dans les locaux du [[ministère de l'Intérieur]] ou à la Médiathèque de La Montagne (44620). La maternité du CHU de Tours a également rendu hommage à Olympe de Gouges. La ville de Montauban a baptisé de son nom l’ancien théâtre de la ville en octobre 2006. Une salle de spectacle construite à la place de la [[prison de la Roquette|prison pour femmes de la Roquette]] dans le [[11e arrondissement de Paris]] porte également son nom. En 1989, [[Nam June Paik]] a créé une œuvre intitulée ''Olympe de Gouges in La fée électronique''. Cette œuvre, commandée par la municipalité de Paris à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française et aujourd'hui exposée au [[musée d'art moderne de la Ville de Paris]].</ref>.


=== Télévision ===
La promotion 2010 de [[Sciences Po Rennes]] porte son nom.
Elle fait partie des figures féminines de la [[Révolution française]] traitées dans le cadre de l'émission ''[[Secrets d'histoire]]'', intitulée ''[[Saison 10 (2016) de Secrets d'Histoire#Les femmes de la Révolution|Les femmes de la Révolution]]'' diffusée le {{date-|12 juillet 2016}} sur [[France 2]]<ref>{{Lien web |titre=Secrets d'Histoire : Le portrait d'Olympe de Gouges |url=https://www.france.tv/france-3/secrets-d-histoire/42015-le-portrait-d-olympe-de-gouges.html |date=12-07-2016|site=[[france.tv]] <!--|consulté le=14 novembre 2020-->}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Les femmes de la Révolution à l’honneur dans « Secrets d'Histoire » sur France 2 |périodique=La Depeche du Midi |date=12 juillet 2016 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2016/07/12/2383449-femmes-revolution-honneur-secrets-histoire-france-2-2.html |pages= }}</ref>.


Quelque trente ans auparavant, le {{date-|16 avril 1985}} sur [[Antenne 2]], [[Benoîte Groult]] avait dressé le portrait d'Olympe de Gouges dans la rubrique ''Au nom des femmes'' de l'émission ''[[Aujourd'hui Madame#Principe de l'émission|Aujourd'hui la vie]]''<ref>{{Lien web |titre=Portrait d'Olympe de Gouges par Benoîte Groult |url=https://www.ina.fr/video/I17319137/portrait-d-olympe-de-gouges-par-benoite-groult-video.html |date=16-04-1985|site=[[Institut national de l'audiovisuel|INA]] <!--|consulté le=14 novembre 2020-->}}.</ref>.
Ainsi que le bâtiment abritant les services de Gynécologie et d'Obstétrique (et tous ceux qui s'y rattachent) au CHU de Tours.


== Notes et références ==
== et ==
[[Fichier:Montauban - Olympe de Gouges theater.jpg|vignette|Le théâtre Olympe-de-Gouges à Montauban.]]
{{Références|colonnes=2}}
De nombreuses municipalités françaises ont rendu hommage à Olympe de Gouges en donnant son nom à des établissements scolaires, des voies publiques, des bâtiments publics, dont la [[place Olympe-de-Gouges]] à Paris, le « centre Olympe de Gouges » (maternité et gynécologie) du [[Centre hospitalier régional universitaire de Tours|CHRU de Tours]], les « rue Olympe-de-Gouges » à [[Alfortville]], [[Amiens]], [[Amilly (Loiret)|Amilly]], [[Asnières-sur-Seine]], [[Belfort]], [[Besançon]], [[Billère]], [[Châlette-sur-Loing]], [[Dijon]], [[Divatte-sur-Loire]], [[Évreux]], [[Gennevilliers]], [[Ivry-sur-Seine]], [[Le Haillan]], [[Les Sables-d'Olonne]] (anc. rue [[François Villon]] de [[Château-d'Olonne]]), [[Libourne]], [[Lille]], [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Migennes]], [[Nantes]], [[Pithiviers]], [[Prades-le-Lez]], [[Rennes]], [[Reims]], [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], [[Saint-Herblain]], [[Sainte-Luce-sur-Loire]], [[Saint-Martin-d'Hères]], [[Saint-Maximin (Oise)|Saint-Maximin]], [[Sens (Yonne)|Sens]], [[Vitry-sur-Seine]], les collèges « Olympe de Gouges » à [[Cadaujac]], [[Montauban]], [[Sainte-Pazanne]] et [[Plan-de-Cuques]], les lycées « Olympe de Gouges » à [[Noisy-le-Sec]] et [[Montech]], les médiathèques Olympe-de-Gouges à [[Joigny]] et à [[Strasbourg]], pôle d'excellence sur l'égalité de genre, le « théâtre Olympe-de-Gouges » à [[Montauban]], le parc public « Olympe de Gouges » à [[Annemasse]], etc. Chaque année à la [[Fête de l'Humanité]], une allée porte son nom.

=== Divers ===
[[Fichier:Olympe de Gouges 19178.jpg|vignette|Son buste surmontant la déclaration des droits de la femme, salle des quatre colonnes du [[palais Bourbon]].]]
En 1989, [[Nam June Paik]] a créé une œuvre intitulée ''Olympe de Gouges in La fée électronique''. Cette œuvre, commandée par la [[mairie de Paris|municipalité de Paris]] à l’occasion du [[Bicentenaire de la Révolution|bicentenaire]] de la [[Révolution française]], est aujourd'hui exposée au [[musée d'Art moderne de la ville de Paris]].

Le {{Date-|7|mai|2014}}, à l'occasion du {{266e}} anniversaire de la naissance d'Olympe de Gouges, le moteur de recherche [[Google (moteur de recherche)|Google]] lui consacre un [[Google Doodle|''Doodle'']]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Sandrine Chesnel |titre=Google Doodle : Olympe de Gouges ou l'odyssée féministe |url=https://www.lexpress.fr/culture/doodle-du-jour-google-celebre-la-feministe-olympe-de-gouges_1536260.html |site=[[L'Express]] |date=2014-05-07 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=266e anniversaire de la naissance d'Olympe de Gouges |url=https://www.google.com/doodles/olympe-de-gougess-266th-birthday |site=google.com |consulté le=2023-05-07}}</ref>.

Le {{date-|18 janvier 2016}}, [[Christiane Taubira]], [[Ministre de la Justice (France)|ministre de la Justice]], a baptisé « Olympe de Gouges » le bâtiment des services centraux du ministère de la Justice, situé au 35, [[Rue de la Gare (Paris)|rue de la Gare]], dans le [[19e arrondissement de Paris|{{19e}} arrondissement de Paris]].

Le {{date-|19 octobre 2016}}, un buste d'Olympe de Gouges<ref>{{lien web |titre=Création du buste en marbre d'Olympe de Gouges , par Fabrice Gloux, 2016 |url=https://www.youtube.com/watch?v=9ooyWcJl8OU |format=vidéo |site=[[YouTube]] |consulté le=08-04-2023}}.</ref> réalisé par le sculpteur Fabrice Gloux et Jeanne Spéhar est installé dans la salle des Quatre-Colonnes du [[palais Bourbon]], siège de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. C'est la première représentation d'une femme politique parmi les œuvres d'art présentées dans l'édifice<ref>{{Article|auteur= |titre=Olympe de Gouges entre enfin à l’Assemblée|périodique=lesnouvellesnews.fr|date=19 octobre 2016|pages= |lire en ligne=http://www.lesnouvellesnews.fr/olympe-de-gouges-enfin-assemblee/|consulté le=17 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/culture/2016/10/20/03004-20161020ARTFIG00166-olympe-de-gouges-statufiee-a-l-assemblee-nationale.php ''Le Figaro'', article sur Olympe de Gouges par Elena Scappaticci].</ref>.

Le {{date-|15 mars 2019}}, l'[[université Bordeaux-Montaigne]] renomme un amphithéâtre à son nom<ref>{{Lien web|titre=Relevé de délibérations du conseil d'administration|url=https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/vie-institutionnelle/ca-2019-03-15.html|site=Université Bordeaux Montaigne|date=2019-03-15|consulté le=2019-03-18}}.</ref>.

Le 26 juillet 2024, Olympe de Gouges fait partie des {{nombre|10|femmes}} inspirantes célébrées lors de la [[Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2024|cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024]]<ref>{{Lien web |langue=fr |url=https://www.leparisien.fr/jo-paris-2024/jo-paris-2024-milliat-halimi-nardal-ces-10-femmes-qui-ont-marque-lhistoire-a-lhonneur-de-la-ceremonie-douverture-26-07-2024-M75QB6XUFJBY3CYNGBRQ3QDQKM.php |titre=JO Paris 2024 : Milliat, Halimi, Nardal… ces 10 femmes qui ont marqué l’histoire à l’honneur de la cérémonie d’ouverture |auteur=Marius Veillerot |site=leparisien.fr |en ligne le=26 juillet 2024 |consulté le=26 juillet 2024}}.</ref>.

=== Olympe de Gouges et les mouvements révolutionnaires russes ===
La reconnaissance tardive de ce personnage féminin dans l'après-guerre occidental ne vaut pas pour la Russie et l'Union soviétique. D'après un biographe britannique de [[Lénine]], [[Tariq Ali]], les « manifestes féministes » d'Olympe de Gouges avaient déjà été traduits en russe dès la fin du {{s-|XIX}}<ref> Tariq Ali,''Les dilemmes de Lénine, Terrorisme, guerre, Empire, Amour, révolution'', Paris, Sabine Wiester, 2017, p. 339-340.</ref>. Ainsi en fut-il de sa ''Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne''. Et chez les bolcheviks eux-mêmes « le legs intelectuel » d'Olympe de Gouges « va inspirer les femmes du [[Jenotdel]], bureau des affaires féminines en [[Union soviétique]] »<ref> Ibidem, p. 469.</ref>. Ce fut donc notamment sur la base de la ''Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne'' que les Bolcheviks appliquèrent dès les premières années de la [[Révolution russe]] le principe professionnel « À travail égal, salaire égal » et la scolarisation égale pour les deux sexes.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
;Théâtre
Théâtre
* ''[[Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs|Zamore et Mirza]], ou l'Heureux naufrage'', 1784.
* ''Le mariage inattendu de Chérubin'', Séville et Paris, Cailleau, 1786.
* [https://archive.org/details/bub_gb_lvTWQRj5gsQC ''Le Mariage inattendu de Chérubin''], Séville et Paris, Cailleau, 1786.
* ''L’Homme généreux'', Paris, chez l’auteur, Knapen et fils, 1786.
* [https://books.google.nl/books?id=OFxXAAAAcAAJ&printsec=frontcover ''L'Homme généreux''], Paris, chez l’auteur, Knapen et fils, 1786.
* ''Le Philosophe corrigé ou le cocu supposé'', Paris, 1787.
* ''Le Philosophe corrigé ou le cocu supposé'', Paris, 1787.
* ''Molière chez Ninon, ou le siècle des grands hommes'' [https://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/GOUGES_MOLIERENINON.xml], 1788.
* ''Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage, 1788.
* ''Molière chez Ninon, ou le siècle des grands hommes, 1788.
* ''Bienfaisance, ou la bonne mère suivi de La bienfaisance récompensée'', 1788.
* ''Bienfaisance, ou la bonne mère suivi de La bienfaisance récompensée'', 1788.
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', dédie à Monseigneur le duc d’Orléans, 2 volumes, Paris, chez l’auteur et Cailleau, (février) 1788 (recueil des premières pièces imprimées avec préfaces et postfaces, dont ''Zamore et Mirza'' et Réflexions sur les hommes nègres'').
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', à Monseigneur le duc , 2 volumes, Paris, chez l’auteur et Cailleau, (février) 1788 (recueil des premières pièces imprimées avec préfaces et postfaces, dont ''Zamore et Mirza'' et Réflexions sur les hommes nègres'').
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', dédié à Monseigneur le prince de Condé, 1 volume, Paris, chez l’auteur et Cailleau, (septembre) 1788.
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', dédié à Monseigneur le prince de Condé, 1 volume, Paris, chez et Cailleau, septembre 1788.
* ''Le Marché des Noirs'', manuscrit déposé et lu à la Comédie française (1790).
* ''Le Marché des Noirs'', manuscrit déposé et lu à la Comédie 1790.
* ''Le nouveau Tartuffe, ou l’école des jeunes gens'', manuscrit déposé et lu à la Comédie française'' (1790)
* ''Le Tartuffe, ou des jeunes gens'', manuscrit déposé et lu à la Comédie 1790
* ''Les Démocrates et les aristocrates, ou les curieux du champ de Mars'' ([[1790]])
* ''Les Démocrates et les aristocrates, ou les curieux du champ de Mars'' 1790
* ''La Nécessité du divorce'', manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale, ([[1790]])
* ''La Nécessité du divorce'', manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale, 1790
* ''Le Couvent, ou les vœux forcés'' Paris, veuve Duchesne, veuve Bailly et marchands de nouveautés, (octobre) ([[1790]])
* ''Le Couvent, ou les vœux forcés'' Paris, veuve Duchesne, veuve Bailly et marchands de nouveautés, octobre 1790
* ''Mirabeau aux Champs Élysées'', Paris, Garnery, ([[1791]])
* ''Mirabeau aux Champs Élysées'', Paris, Garnery, 1791
* ''L’Esclavage des Noirs, ou l’heureux naufrage'', Paris, veuve Duchesne, veuve Bailly et les marchands de nouveautés, 1792. [http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48280r.image.r=olympe+de+gouges.f3.langFR Texte en ligne]
* ''L’Esclavage des Noirs, ou naufrage'', Paris, veuve Duchesne, veuve Bailly et les marchands de nouveautés, 1792. [: ]
* ''La France sauvée, ou le tyran détrôné'', manuscrit, ([[1792]])
* ''La France sauvée, ou le tyran détrôné'', manuscrit, 1792
* ''L’Entrée de Dumouriez à Bruxelles, ou les vivandiers'' ([[1793]])
* '' de Dumouriez à Bruxelles, ou les vivandiers'' 1793


;Écrits politiques (brochures, affiches, articles etc.)
Écrits politiques (brochures, affiches, articles )
* ''Réflexions sur les hommes nègres'', 1788.

* ''Lettre au Peuple ou projet d’une caisse patriotique, par une citoyenne'', septembre 1788.
* ''Lettre au Peuple ou projet d’une caisse patriotique, par une citoyenne'', septembre 1788.
* ''Remarques patriotiques par la Citoyenne auteur de la Lettre au peuple'', Paris, décembre 1788.
* ''Remarques patriotiques par la Citoyenne auteur de la Lettre au peuple'', Paris, décembre 1788.
* ''Le bonheur primitif de l’homme, ou les rêveries patriotique'', Amsterdam et Paris, Royer, 1789
* ''Le primitif de l’homme, ou les rêveries '', Amsterdam et Paris, Royer, 1789
* ''Dialogue allégorique entre la France et la Vérité', dédié aux États Généraux'', (avril) 1789
* ''Dialogue allégorique entre la France et la Vérité', dédié aux États Généraux'', (avril) 1789
* ''Le cri du sage, par une femme'', Paris, (mai) 1789
* ''Le du sage, par une femme'', Paris, (mai) 1789
* ''Avis pressant, ou Réponse à mes calomniateurs'', Paris, (mai) 1789
* ''Avis pressant, ou Réponse à mes calomniateurs'', Paris, (mai) 1789
* ''Pour sauver la patrie, il faut respecter les trois ordres, c’est le seul moyen de conciliation qui nous reste'', Paris, (juin) 1789.
* ''Pour sauver la patrie, il faut respecter les trois ordres, c’est le seul moyen de conciliation qui nous reste'', Paris, juin 1789.
* ''Mes vœux sont remplis, ou Le don patriotique, par Madame de Gouges, dédié aux États généraux'', Paris, (juin) 1789.
* ''Mes vœux sont remplis, ou Le don patriotique, par Madame de Gouges, dédié aux États généraux'', Paris, juin 1789.
* ''Discours de l’aveugle aux Français, par Madame de Gouges'', Paris, (24 juin) 1789
* ''Discours de l’aveugle aux Français, par Madame de Gouges'', Paris, 24 juin 1789
* ''Lettre à Monseigneur le duc d’Orléans, premier prince du sang'', Paris, (juillet) 1789
* ''Lettre à Monseigneur le duc d’Orléans, premier prince du sang'', Paris, juillet 1789
* ''Séance royale. Motion de M<sup>gr</sup> le duc d’Orléans, ou Les songes patriotiques, dédié à M<sup>gr</sup> le duc d’Orléans, par Madame de Gouges'' (11 juillet) 1789.
* ''Séance royale. Motion de le duc d’Orléans, ou Les songes patriotiques, dédié à le duc d’Orléans, par Madame de Gouges'' 11 juillet 1789.
* ''L’ordre national, ou le comte d’Artois inspiré par Mentor, dédié aux États généraux'', Paris, (juillet-août) 1789.
* '' national, ou le comte d’Artois inspiré par Mentor, dédié aux États généraux'', Paris, juillet-août 1789.
* ''Lettre aux représentants de la Nation'', Paris, L. Jorry, (septembre) 1789 (« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur »).
* ''Lettre aux représentants de la Nation'', Paris, L. Jorry, (septembre) 1789 (« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur »).
* ''Action héroïque d’une Française, ou la France sauvée par les femmes, par M{{me}} de G...'', Paris, (10 septembre) 1789.
* ''Action héroïque d’une Française, ou la France sauvée par les femmes, par {{}} de '', Paris, 10 septembre 1789.
* ''Le contre-poison, avis aux citoyens de Versailles'', Paris, (octobre) 1789.
* ''Le -poison, avis aux citoyens de Versailles'', Paris, octobre 1789.
* ''Lettre aux rédacteurs de la Chronique de Paris'', 20 décembre 1789.
* ''Lettre aux rédacteurs de la Chronique de Paris'', 20 décembre 1789.
* ''Réponse au Champion américain, ou Colon très aisé à connaître'', Paris, 18 janvier 1790.
* ''Réponse au Champion américain, ou Colon très aisé à connaître'', Paris, 18 janvier 1790.
* ''Lettre aux littérateurs français, par Madame de Gouges'', Paris, (février) 1790.
* ''Lettre aux littérateurs français, par Madame de Gouges'', Paris, février 1790.
* ''Les Comédiens démasqués, ou Madame de Gouges ruinée par la Comédie française pour se faire jouer'', Paris, 1790.
* ''Les Comédiens démasqués, ou Madame de Gouges ruinée par la Comédie française pour se faire jouer'', Paris, 1790.
* ''Départ de M. Necker et de M{{me}} de Gouges, ou Les adieux de M{{me}} de Gouges aux Français'', Paris, 24 avril 1790.
* ''Départ de M. Necker et de {{}} de Gouges, ou Les adieux de {{}} de Gouges aux Français'', Paris, 24 avril 1790.
* ''Projet sur la formation d’un tribunal populaire et suprême en matière criminelle, présenté par M{{me}} de Gouges le 26 mai 1790 à l’Assemblée nationale'', Paris, Patriote français, 1790.
* ''Projet sur la formation d’un tribunal populaire et suprême en matière criminelle, présenté par {{}} de Gouges le 26 mai 1790 à l’Assemblée nationale'', Paris, Patriote français, 1790.
* ''Bouquet national dédié à Henri IV, pour sa fête'', Paris, (juillet) 1790.
* ''Bouquet national dédié à Henri IV, pour sa fête'', Paris, juillet 1790.
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', Paris, 1790 (recueil factice des écrits politiques de 1788 à 1790).
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', Paris, 1790 (recueil factice des écrits politiques de 1788 à 1790).
* ''Le Tombeau de Mirabeau'', avril 1791.
* ''Le Tombeau de Mirabeau'', avril 1791.
* ''Adresse au roi, adresse à la reine, adresse au prince de Condé, Observations à M. Duveyrier sur sa fameuse ambassade, par M{{me}} de Gouges'', Paris, (mai) 1791.
* ''Adresse au roi, adresse à la reine, adresse au prince de Condé, Observations à M. Duveyrier sur sa fameuse ambassade, par {{}} de Gouges'', Paris, (mai) 1791.
* ''Sera-t-il roi ne le sera-t-il pas ?, par Madame de Gouges'' Paris, (juin) 1791.
* ''Sera-t-il roi ne le sera-t-il pas ?, par Madame de Gouges'' Paris, juin 1791.
* ''Observations sur les étrangers'' (juillet) 1791.
* ''Observations sur les étrangers'' juillet 1791.
* ''Repentir de Madame de Gouges'', Paris, lundi 5 septembre 1791.
* ''Repentir de Madame de Gouges'', Paris, lundi 5 septembre 1791.
* ''Les droits de la femme. À la reine'', signé {{Guil|de Gouges}} [[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'' (septembre) 1791.
* ''Les de la femme. À la reine'', signé de Gouges [[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'' septembre 1791.
* ''le Prince philosophe'', Paris, Briand, 1792 (conte oriental).
* '' Prince philosophe'', Paris, Briand, 1792.
* ''Le Bon Sens du Français'', 17 février 1792.
* ''Le Bon Sens du Français'', 17 février 1792.
* ''Lettre aux rédacteurs du Thermomètre du Jour'', le 1{{er}} mars 1792.
* ''Lettre aux rédacteurs du Thermomètre du Jour'', {{ mars 1792.
* ''L’Esprit français ou problème à résoudre sur le labyrinthe de divers complots, par madame de Gouges'', Paris, veuve Duchesne, 22 mars 1792.
* ''L’Esprit français ou problème à résoudre sur le labyrinthe de divers complots, par madame de Gouges'', Paris, veuve Duchesne, 22 mars 1792.
* ''Le Bon Sens français, ou L’apologie des vrais nobles, dédié aux Jacobins'', Paris, 15 avril 1792.
* ''Le Bon Sens français, ou L’apologie des vrais nobles, dédié aux Jacobins'', Paris, 15 avril 1792.
* ''Grande éclipse du soleil jacobiniste et de la lune feuillantine, pour la fin d’avril ou dans le courant du mois de mai, par la LIBERTE, l’an IV{{e}} de son nom, dédié à la Terre'' (avril) 1792.
* ''Grande éclipse du soleil jacobiniste et de la lune feuillantine, pour la fin d’avril ou dans le courant du mois de mai, par la LIBERTE, l’an {{}} de son nom, dédié à la Terre'' (avril) 1792.
* ''Lettre aux Français'' (avril) 1792.
* ''Lettre aux Français'' avril 1792.
* ''Lettres à la reine, aux généraux de l’armée, aux amis de la constitution et aux Française citoyennes. Description de la fête du 3 juin, par Marie-Olympe de Gouges'', Paris, société typographique aux Jacobins Saint-Honoré, (juin) 1792.
* ''Lettres à la reine, aux généraux de l’armée, aux amis de la constitution et aux Française citoyennes. Description de la fête du 3 juin, par Marie-Olympe de Gouges'', Paris, société typographique aux Jacobins Saint-Honoré, juin 1792.
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', 2 volumes, Paris, veuve Duchesne (textes et théâtre politiques de 1791 et 1792).
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', 2 , Paris, veuve Duchesne (textes et théâtre politiques de 1791 et 1792).
*''Pacte national par marie-Olympe de Gouges, adressé à l’Assemblée nationale'' 5 juillet 1792.
*''Pacte national par marie-Olympe de Gouges, adressé à l’Assemblée nationale'' 5 juillet 1792.
* ''Lettre au Moniteur sur la mort de Gouvion, 15 juillet 1792.
* ''Lettre au Moniteur sur la mort de Gouvion, 15 juillet 1792.
* ''Aux Fédérés'', 22 juillet 1792.
* ''Aux Fédérés'', 22 juillet 1792.
* ''Le Cri de l’innocence'', (septembre) 1792.
* ''Le Cri de l’innocence'' (septembre) 1792.
* ''La Fierté de l’innocence, ou le Silence du véritable patriotisme, par Marie-Olympe de Gouges'' (septembre) 1792.
* ''La Fierté de l’innocence, ou le Silence du véritable patriotisme, par Marie-Olympe de Gouges'' (septembre) 1792.
* ''Les Fantômes de l’opinion publique. L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a'', Paris, (octobre) 1792.
* ''Les Fantômes de l’opinion publique. L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a'', Paris, (octobre) 1792.
* ''Réponse à la justification de Maximilien Robespierre, adressé à Jérôme Pétion, par Olympe de Gouges'', novembre 1792.
* ''Réponse à la justification de Maximilien Robespierre, adressé à Jérôme Pétion, par Olympe de Gouges'', novembre 1792.
* ''Pronostic sur Maximilien Robespierre, par un animal amphibie'', (signé {{Guil|Polyme}}), 5 novembre 1792.
* ''Pronostic sur Maximilien Robespierre, par un animal amphibie'' (signé Polyme), 5 novembre 1792.
*''Correspondance de la Cour. Compte moral rendu et dernier mot à mes chers amis, par Olympe de Gouges, à la Convention nationale et au peuple, sur une dénonciation faite contre son civisme aux Jacobins par le sieur Bourdon, Paris (novembre) 1792.
*''Correspondance de la Cour. Compte moral rendu et dernier mot à mes chers amis, par Olympe de Gouges, à la Convention nationale et au peuple, sur une dénonciation faite contre son civisme aux Jacobins par le sieur Bourdon, Paris novembre 1792.
* ''Mon dernier mot à mes chers amis'' (décembre) 1792.
* ''Mon dernier mot à mes chers amis'' décembre 1792.
* ''Olympe de Gouges défenseur officieux de Louis Capet'', de l’imprimerie de Valade fils aîné, rue jean-Jacques Rousseau, 16 décembre 1792.
* ''Olympe de Gouges défenseur officieux de Louis Capet'', de l’imprimerie de Valade fils aîné, rue -Jacques Rousseau, 16 décembre 1792.
* ''Adresse au don Quichotte du Nord, par Marie-Olympe de Gouges'', Paris, Imprimerie nationale, 1792.
* ''Adresse au don Quichotte du Nord, par Marie-Olympe de Gouges'', Paris, Imprimerie nationale, 1792.
* ''Arrêt de mort que présente Olympe de Gouges contre Louis Capet'', Paris, 18 janvier 1793.
* ''Arrêt de mort que présente Olympe de Gouges contre Louis Capet'', Paris, 18 janvier 1793.
* ''Complots dévoilés des sociétaires du prétendu théâtre de la République'', Paris, janvier 1793.
* ''Complots dévoilés des sociétaires du prétendu théâtre de la République'', Paris, janvier 1793.
* ''Olympe de Gouges à Dumouriez, général des armées de la République française'', Paris, 22 janvier 1793.
* ''Olympe de Gouges à Dumouriez, général des armées de la République française'', Paris, 22 janvier 1793.
* ''Avis pressant à la Convention, par une vraie républicaine'', Paris, 20 mars 1793.
* ''Avis pressant à la Convention, par une vraie républicaine'', Paris, 20 mars 1793.
*''Testament politique d’Olympe de Gouges'', 4 juin 1793.
*''Testament politique d’Olympe de Gouges'', 4 juin 1793.
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', 2 volumes, Paris, 1793 (écrits politiques de 1792 et 1793).
* ''Œuvres de Madame de Gouges'', 2 volumes, Paris, 1793 (écrits politiques de 1792 et 1793).
* ''Les Trois Urnes, par un voyageur aérien'', (19 juillet) 1793.
* ''Les Trois Urnes, par un voyageur aérien'', (19 juillet) 1793.
* ''Une patriote persécutée, à la Convention nationale'' (août) 1793.
* '' , la août 1793.
* ''Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire'', signé {{Guil|Olympe de Gouges}}, 21 septembre 1793
* '' '', signé Olympe de Gouges, 21 septembre 1793


=== Éditions modernes ===
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|auteur1=[[Benoîte Groult]]|titre=Ainsi soit Olympe de Gouges|sous-titre=la Déclaration des droits de la femme et autres textes politiques|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset]]|année=2013|pages totales=205|isbn=978-2-253-17750-0}}
* ''Écrits politiques'', présentés par Olivier Blanc, vol. I (1789-1791), vol. II (1792-1793), Paris, Éditions Côté Femmes, 1993.
* ''Théâtre politique'', « Préface » de Gisela Thiele-Knobloch, Paris, Côté Femmes Éditions, 2 vol., 1991 {{ISBN|2-907883-34-8}} et 1993 {{ISBN|2-907883-59-3}}.
* Œuvres complètes, deux tomes présentés par Félix-Marcel Castan, Montauban, éditions Cocagne :
** Tome I ''Théâtre''.
** Tome II ''Philosophie''.
* ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'', Paris, Mille et une nuits, {{ISBN|2842057465}}.
* {{Ouvrage|préface=Martine Reid|titre=Femme, réveille-toi !|sous-titre=Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et autres écrits|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|collection=Folio 2€|année=2014|pages totales=99|isbn=978-2-07-045742-7}}
* ''Zamor et Mirza'' édition avec préface de 1792, Paris, Éditions Côté Femmes, 1989, présentée par [[Eleni Varikas]].
* Olympe de Gouges, ''Œuvres présentées par Benoîte Groult'', Paris, Mercure de France, 1986.


== Sur Olympe de Gouges ==
;Biographie
=== Romans ===
* [[Olivier Blanc]], ''Marie-Olympe de Gouges'', Cahors, éditions René Viénet, 2003 {{ISBN|2849830003}}. Liste complète des écrits publiés par Olympe de Gouges de 1786 à 1793, nombreux manuscrits inédits, Bibliographie critique, index, cahier d’illustrations de huit pages en noir et en couleur. Ouvrage traduit en japonais et en allemand.
* Geneviève Chauvel, ''Olympe''<ref group=note>Le portrait de couverture représente la comtesse Skavronskia, par [[Élisabeth Vigée Le Brun]].</ref>, Paris, Éditions Olivier Orban, 1989
* Maria-Rosa Cutrufelli, ''J'ai vécu pour un rêve. Les derniers jours d'Olympe de Gouges'', [[Éditions Autrement]], 2008
* [[Joëlle Gardes]], ''Olympe de Gouges. Une vie comme un roman''<ref group=note>Le portrait de couverture, miniature par [[Jeanne Doucet de Surigny|{{Mme}} Doucet de Suriny]] exposée au Salon de l'an IV, représente [[Julie Candeille]].</ref>, Paris, Éditions de l’Amandier, 2008
* [[Caroline Grimm]], ''Moi, Olympe de Gouges'', Paris, Calmann-Lévy, 2009 {{ISBN|978-2-70213-989-9}}

=== Théâtre ===
* ''Olympe de Gouges, l'oubliée de l'histoire'' de [[Dominique Wenta]], créé à la mairie du {{4e|arrondissement}} de Paris à l’occasion de l’inauguration de la [[place Olympe-de-Gouges]], le {{date-|8 mars 1993}}.
* ''Olympe de Gouges, j'ai dit !'' de Giancarlo Ciarapica, créé au festival d'Avignon 2010, publié chez Christophe Chomant éditeur.
* ''La Colère d'Olympe'' de Darja Stocker (titre original : ''Zornig geboren''), traduit de l'allemand par Charlotte Bomy, {{coll|Nouvelles Scènes}} (bilingue), PUM, Toulouse, 2012.
* ''Olympe de Gouges'', dramaturgie et mise en scène [[Jean-Pierre Armand (metteur en scène)|Jean-Pierre Armand]] assisté par Marie Jean, créé le {{date-|6 novembre 2012}} à la Cave Poésie de Toulouse par la Compagnie Théâtre du Cornet à dés. {{commentaire|Textes de Gilbert Geraud d'après les écrits politiques d'Olympe de Gouges<ref group=note>Documentation de Evelyne Romain, Rotureau et Olivier ; images vidéos : Bruno Wagner ; lumières et régie générale : Gérard Bruneau ; son : Jean Rigaud ; scénographie : Olivier Hebert ; accessoires scéniques : Annie Giral ; costumes : Marianne Levasseur ; enregistrement : Studio de la Manne.</ref>.}}
* ''Terreur-Olympe de Gouges'' de [[Elsa Solal]], mise en scène [[Sylvie Pascaud]] avec Anne-Sophie Robin, Martial Jacques, Gilles Nicolas, Alain Granier, [[théâtre du Lucernaire]], 2013.
* ''J'ai rêvé la Révolution'' de [[Catherine Anne]], créé au [[Théâtre des Quartiers d'Ivry]]<ref name="TQI">[http://www.theatre-quartiers-ivry.com/fr/la-saison/spectacles/undefinedj_ai_reve_la_revolution Voir sur le site du TQI].</ref> en 2018.
{{citation bloc|[…] Le sentiment que l’action peut se dérouler aujourd’hui, dans un autre pays, fait place, peu à peu, à la conscience que cela a eu lieu autrefois, ici. J’ai choisi cette ambivalence, cette tension, et l’épure d’une pièce intimiste pour évoquer la figure et les derniers jours d’une femme, guillotinée en novembre 1793 pour ses idées et ses écrits, Olympe de Gouges.|C. Anne<ref name="TQI"/>}}
* ''Et… cris, Olympe de Gouges (1748-1793)'' de Claude Darvy et Danielle Netter<ref>[http://www.histoiretheatre.net Spectacle disponible sur ''histoiretheatre.net''].</ref>.
* ''Où vont les Gilets Jaunes ? avec Olympe de Gouges en 1793'', {{refnec|pièce radiophonique mise en scène par Les Capsules d'Olen.}}

=== Bande dessinée ===
* [[Catel Muller|Catel]] et [[José-Louis Bocquet]], ''Olympe de Gouges''<ref name="OLYMP1">{{lien web|auteur=M. Natali|titre=Olympe de Gouges|site=[[BD Gest']]|date=05/04/2012|url=https://www.bdgest.com/chronique-5009-BD-Olympe-de-Gouges-Olympe-de-Gouges.html}}.</ref>{{,}}<ref name="OLYMP2">{{lien web|auteur=Gilles Médioni|titre=''Olympe de Gouges'', par Catel Muller et José-Louis Bocquet|site=[[L'Express]]|date=16/04/2012|url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/olympe-de-gouges-par-catel-muller-et-jose-louis-bocquet_1104886.html}}.</ref>, Paris, Casterman, 2012, 488 p. {{ISBN|978-2-20303-177-7}}. {{commentaire|[[Roman graphique]]<ref group=note>Complété par une documentation comportant une chronologie, trente-neuf notices biographiques et une bibliographie sur Olympe de Gouges, son temps et les personnages qu'elle a côtoyés.</ref>.}}

=== Téléfilm ===
* [[2024 à la télévision|2024]] : ''[[Olympe, une femme dans la Révolution]]'', coréalisé par [[Julie Gayet]] et [[Mathieu Busson]]

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note|pasdecol=oui}}

=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=24}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Olympe de Gouges
| wikisource = Auteur:Olympe de Gouges
| wikiquote = Olympe de Gouges
}}
=== Bibliographie ===
==== Ouvrages ====
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Cécile|nom1=Berly|lien auteur1=Cécile Berly|titre=Guillotinées |sous-titre=Marie-Antoinette, Madame du Barry, Madame Roland, Olympe de Gouges|lieu=Paris|éditeur=Passés / Composés|année=2023|pages totales=176|isbn=978-2-3793-3977-6|présentation en ligne=https://www.slate.fr/story/248935/cecile-berly-guillotinees-femmes-terreur-marie-antoinette-barry-roland-olympe-gouges}}.
* [[Olivier Blanc]], ''Olympe de Gouges'', Paris, Éditions Syros, 1981.
** ''Olympe de Gouges : une femme de libertés'', co-édition Syros et Alternatives, Paris, 1989, 236 p. + 8 p. de planches illustrées.
* Olivier Blanc, ''Marie-Olympe de Gouges. Une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}'', Cahors, Éditions [[René Viénet]], 2003, 272 p. {{ISBN|2849830003}}. {{commentaire|Liste complète des écrits publiés par Olympe de Gouges de 1786 à 1793, nombreux manuscrits inédits, bibliographie critique, index, cahier d’illustrations de huit pages en noir et en couleur.<br>{{Article|prénom1=Isabelle|nom1=Brouard-Arends|titre=Olivier Blanc, ''Marie-Olympe de Gouges. Une humaniste à la fin du {{s-|XVIII}}''|site=clio.revues.org |périodique=Femmes, Genre, Histoire|date=2005-11-01|issn=1252-7017|lire en ligne=http://clio.revues.org/1830|consulté le=2016-10-09|pages=303-304}}.}}
* Olivier Blanc, ''Marie-Olympe de Gouges : 1748-1793 des droits de la femme à la guillotine'', Paris, Tallandier, 2014 {{ISBN|9791021004290}}.
* Marie-Paule Duhet, ''Les Femmes et la Révolution 1789-1794'', Paris, Gallimard, {{coll|Archives}}, 1971.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Michel Faucheux]]|titre=Olympe de Gouges|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|année=2018|pages totales=275|isbn=978-2-07-269387-8}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Léopold|nom1=Lacour|lien auteur1=Léopold Lacour|titre=Trois femmes de la Révolution|sous-titre=Olympe de Gouges, [[Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt|Théroigne de Méricourt]], [[Claire Lacombe|Rose Lacombe]]|lieu=Paris|éditeur=Plon, Nourrit et Cie|année=1900|pages totales=432|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k8630585q}}}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Édouard Forestié |titre=Recueil de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne |sous-titre=Olympe de Gouges |lieu=Montauban |éditeur=Imprimerie Forestié |année=1900 |tome=XVI |passage=69-112|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k5752655q/f71}}}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Édouard Forestié |titre=Recueil de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne |sous-titre=Olympe de Gouges ''(suite et fin)''|lieu=Montauban |éditeur=Imprimerie Forestié |année=1901 |tome=XVII |passage=87-134|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k5752659c/f89}}}}.
* [[Catherine Marand-Fouquet]], ''La Femme au temps de la Révolution'', Paris, Stock, 1989.
* [[Michelle Perrot]], ''Des femmes rebelles - Olympe de Gouges, [[Flora Tristan]], [[George Sand]]'', Elyzad poche, 2014.
* Jean-Daniel Piquet, ''L'Émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795)'', Paris, Karthala, 2002.
* Annette Rosa, ''Citoyennes. Les femmes et la Révolution française'', Paris, Messidor, 1988.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carol Lynn|nom1=Sherman|titre=Reading Olympe de Gouges|lieu=New York|éditeur=[[Palgrave Macmillan]]|collection=Palgrave Pivot|année=2013|pages totales=VI-116|isbn=978-1-137-34645-2|isbn2=978-1-349-46694-8|présentation en ligne=https://muse.jhu.edu/article/656632}}.
* Anne Soprani, ''La Révolution et les femmes de 1789 à 1796'', Paris, M Éditions, 1988.

==== Articles ====
* {{article | auteur=Olivier Blanc | titre=Sources d'une biographie d'Olympe de Gouges | périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]] | date=1985 | numéro=262 | passage=558-561 | lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1985_num_262_1_3287 |id=Olivier1985}}.
* {{Article |langue=en |prénom1=Gregory S. |nom1= Brown |titre= The Self-Fashionings of Olympe de Gouges, 1784-1789 |périodique= Eighteenth-Century Studies |éditeur= The Johns Hopkins University Press|volume= 34 |numéro= 3|date= printemps 2001|pages=383-401 |doi=10.1353/ecs.2001.0019| issn = 0013-2586}}.
* Olivier Blanc, « Une humaniste au {{s-|XVIII}} : Olympe de Gouges », dans ''1789-1799 : combats de femmes. Les révolutionnaires excluent les citoyennes'', Évelyne Morin-Rotureau (dir), Paris, Éditions Autrement, 2003, {{p.|14-34}}.
* {{article| auteur=Geneviève Falgas | titre=Madame Christine Serrano : une descendante australienne d'Olympe de Gouges | périodique=Recueil de l'Académie de Montauban (sciences, belles-lettres, arts, encouragement au bien) | date=2018 | série=Nouvelle série | tome=19 | passage=117-119 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5323686s/f119.item | id=Falgas}}.
* {{Article |prénom1=Catherine |nom1= Masson|titre= Olympe de Gouges, anti-esclavagiste et non-violente|périodique= Women in French Studies|volume= 10 |année= 2002|pages=153-165 |lire en ligne=}}.
* Sophie Mousset, ''Olympe de Gouges et les droits de la femme'', Paris, Le Félin, 2003 {{ISBN|2866454952}}.
* Sophie Mousset, ''Olympe de Gouges et les droits de la femme'', Paris, Le Félin, 2003 {{ISBN|2866454952}}.
* {{Article |langue=en |prénom1=Giulia |nom1= Pacini |titre= Celle dont la voix publique vous a nommé le père |sous-titre= Olympe de Gouges's ''Mémoire de Madame de Valmont'' (1788)|périodique= Women in French Studies|volume= 9 |année= 2001|pages=207-219|doi=10.1353/wfs.2001.0028}}.
* Caroline Grimm, ''Moi, Olympe de Gouges'', Paris, Calmann-Lévy, 2009 {{ISBN|9782702139899}}.
* {{Article |prénom1=Jürgen |nom1= Siess|titre=Un discours politique au féminin |sous-titre= le projet d’Olympe de Gouges|périodique= [[Mots : Les Langages du politique]]|éditeur= ENS Éditions|numéro= 78|mois= juillet|année= 2005|pages=9-21 |lire en ligne=https://mots.revues.org/293}}.
* {{Article |prénom1=René |nom1= Tarin|titre=L'Esclavage des noirs, ou la mauvaise conscience d'Olympe de Gouges|périodique=Dix-huitième Siècle|lieu= Paris|éditeur= Presses universitaires de France|numéro= 30|année= 1998|pages=373-381 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1998_num_30_1_2249}}.
* {{Article |langue=en |prénom1=Janie |nom1= Vanpée |titre= Performing Justice |sous-titre= The Trials of Olympe de Gouges |périodique= Theatre Journal|éditeur= The Johns Hopkins University Press|volume= 51 |numéro= 1 |mois= mars |année= 1999|pages=47-65 |doi=10.1353/tj.1999.0018}}.
* {{Article |langue=en |prénom1=Janie |nom1= Vanpée |titre= Reconfiguring Family Legitimacy |sous-titre= Olympe de Gouge’s ''L’Esclavage des Noirs''|périodique= Women in French Studies|volume= 5 |titre volume= Women and Theater|année= 2014|pages=106-116 |doi=10.1353/wfs.2014.0005}}.
* {{Article |prénom1=Gabrielle|nom1= Verdier|titre= Olympe de Gouges et le divorce sur la scène révolutionnaire |sous-titre=adieu au mariage d'Ancien Régime ?|périodique= Dalhousie French Studies|volume= 56 |titre volume= Le mariage sous l'Ancien Régime|date= automne 2001|pages=154-164 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/40836782?seq=1#page_scan_tab_contents}}.


=== Audio/vidéo ===
;Nouvelles éditions
* [http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/gouges-olympe-de-declaration-des-droits-de-la-femme-et-de-la-citoyenne.html Olympe de Gouges, ''Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne''] (audiolivre).
* Olympe de Gouges, ''Écrits politiques'', présentés par Olivier Blanc, vol. I (1789-1791), vol. II (1792-1793), Paris, Côté Femmes Éditions, 2003.
* [https://www.youtube.com/watch?v=nJ9ZKtpODUw Biographie vidéo] sur BnF/Gallica.
* Olympe de Gouges, ''Théâtre Politique'', {{Guil|Préface}} de Gisela Thiele-Knobloch, Paris, Côté Femmes Éditions, 2 vol., 1991 {{ISBN|2-907883-34-8}} et 1993 {{ISBN|2-907883-59-3}}.
* Olympe de Gouges, ''Théâtre'', présenté par Félix-Marcel Castan, Montauban, éditions Cocagne.
* Olympe de Gouges, ''[[Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne]]'', éd. Mille et une nuits, Paris {{ISBN|2842057465}}.


=== Articles connexes ===
;Romans
* [[François Poullain de La Barre]], un précurseur de 1673
* Geneviève Chauvel, ''Olympe'', Paris, Éditions Olivier Orban, 1989 (le portrait de couverture représente la comtesse Skavronskia, par [[Élisabeth Vigée-Lebrun]]).
* [[Femmes citoyennes révolutionnaires]]
* [[Joëlle Gardes]], ''Olympe de Gouges. Une vie comme un roman, '' Paris, Éditions de l’Amandier, 2008 (le portrait de couverture, miniature par M{{me}} Doucet de Suriny exposée au Salon de l'an IV, représente [[Julie Candeille]]).
* [[Liste de personnes militant pour le droit des femmes]]
* [[Catherine Marand-Fouquet]] (1942-)
* [[Bathilde d'Orléans]] (1750-1822)


== Liens externes ==
== Liens externes ==
{{Liens}}
{{wikisourceauteur}}
*[http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&person_UOID=100651 Ses pièces et leurs représentations] sur le site [http://cesar.org.uk CÉSAR]
*[http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/BLANC/16516 Dossier Olympe de Gouges] sur le site du ''[[Monde diplomatique]]'', novembre 2008.
*[http://audiolivres.wordpress.com/2009/03/25/olympe-de-gouges-declaration-des-droits-de-la-femme-et-de-la-citoyenne/ Audiolivre : Olympe de Gouges, ''Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne'']


==== En ligne ====
{{Portail|femmes|théâtre|Révolution française}}
* [https://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&lang=FR&q=gouges&p=1&f_creator=Gouges%2C+Olympe+de L’œuvre d’Olympe de Gouges] sur Gallica/BnF, à consulter en ligne ou à télécharger.
* [http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fledroitcriminel.free.fr%2Fle_phenomene_criminel%2Fcrimes_et_proces_celebres%2Fgouges_proces.htm Procès de Marie-Olympe de Gouges devant le Tribunal révolutionnaire.]

{{Portail|littérature française|femmes|théâtre|Révolution française|politique française|Tarn-et-Garonne|}}


{{DEFAULTSORT:Gouges, Olympe de}}
{{DEFAULTSORT:Gouges, Olympe de}}
[[Catégorie:Dramaturge français du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie: ]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1748]]
[[Catégorie:Naissance à Montauban]]
[[Catégorie:Naissance en Guyenne]]
[[Catégorie:Dramaturge française du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Essayiste française du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Journaliste française du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain exécuté]]
[[Catégorie:Antiesclavagiste français]]
[[Catégorie:Antiesclavagiste français]]
[[Catégorie:Femme de lettres française]]
[[Catégorie: française]]
[[Catégorie:Anticolonial français]]
[[Catégorie:Polémiste]]
[[Catégorie:Polémiste]]
[[Catégorie:Féministe française]]
[[Catégorie:Féministe française]]
[[Catégorie:Personnalité politique féminine française]]
[[Catégorie: ]]
[[Catégorie:Femme politique française]]
[[Catégorie:Personnalité féminine de la Révolution française]]
[[Catégorie:Personnalité libérale française]]
[[Catégorie:Histoire des femmes dans la guerre]]
[[Catégorie:Militant pour les droits des femmes]]
[[Catégorie:Pseudonyme]]
[[Catégorie:Décès en novembre 1793]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Décès à 45 ans]]
[[Catégorie:Personnalité guillotinée durant la Révolution française]]
[[Catégorie:Personnalité guillotinée durant la Révolution française]]
[[Catégorie:Naissance à Montauban]]
[[Catégorie: ]]
[[Catégorie:Personnalité féminine française honorée lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris de 2024]]
[[Catégorie:Naissance en 1748]]
[[Catégorie:Décès en 1793]]

[[ca:Olympe de Gouges]]
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[[mk:Олимпија де Гуж]]
[[nl:Olympe de Gouges]]
[[nn:Olympe de Gouges]]
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[[pl:Olimpia de Gouges]]
[[pt:Olympe de Gouges]]
[[ru:Олимпия де Гуж]]
[[sr:Олимпија де Гуж]]
[[sv:Olympe de Gouges]]
[[tr:Olympe de Gouges]]
[[vec:Olympe de Gouges]]
[[zh:奥兰普·德古热]]

Dernière version du 26 octobre 2024 à 00:44

Olympe de Gouges
Portrait de Olympe de Gouges par Alexandre Kucharski (XVIIIe siècle).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie GouzeVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Olympe de GougesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Louis Aubry (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Pierre Aubry de Gouges (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Membre de
Condamnée pour
Archives conservées par
Institut Atria pour l'histoire des femmes (en)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature d'Olympe de Gouges
Signature

Olympe de Gouges, de son nom de naissance Marie Gouze, née le à Montauban et morte guillotinée le à Paris, est une femme de lettres, dramaturge et femme politique française. Rédactrice en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits et pamphlets en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l'abolition de l'esclavage des Noirs. Elle est considérée comme l'une des pionnières françaises du féminisme, et est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes.

Née dans le Sud-Ouest de la France, Olympe de Gouges commence sa carrière de dramaturge à Paris dans les années 1780. Défenseuse des droits de l'homme, elle est l'une des premières figures publiques à s'opposer à l'esclavage en France. Ses pièces de théâtre et ses pamphlets couvrent un large éventail de sujets, notamment le divorce et le mariage, les droits de l'enfant, le chômage et la sécurité sociale. Elle accueille favorablement le déclenchement de la Révolution française, mais s'estime déçue lorsque l'égalité des droits n'est pas accordée aux femmes. En 1791, en réponse à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, elle publie sa propre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle elle remet en question la pratique de l'autorité masculine et plaide en faveur de l'égalité des droits pour les femmes.

De Gouges était associée aux Girondins modérés et s'opposait à l'exécution de Louis XVI. Ses écrits de plus en plus véhéments, qui attaquaient les Montagnards radicaux de Maximilien Robespierre et le gouvernement révolutionnaire sous la Terreur, ont conduit à son arrestation et à son exécution par la guillotine en 1793.

Biographie

Premières années à Montauban

Née le à Montauban et baptisée le lendemain en l'église Saint-Jacques de Montauban, Marie Gouze[2],[3],[note 1] a été déclarée fille de Pierre Gouze, maître boucher et bourgeois de Montauban[7]– étant absent, il n'a pas signé le registre de baptême –, et d'Anne Olympe Mouisset, fille d'un avocat issu d'une famille de marchands drapiers[note 2], mariés en 1737[8].

Sa famille maternelle, la famille Mouisset, est très liée aux Lefranc de Pompignan, une famille de la noblesse de robe de Montauban. Le grand-père maternel d'Olympe, Jacques Mouisset, a été le précepteur de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan ; sa grand-mère maternelle Anne Marty a été la nourrice de Jean-Georges Lefranc de Pompignan, son frère et futur évêque du Puy-en-Velay[9]. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan est le parrain d'Anne Olympe Mouisset, baptisée le [10].

Anne Olympe Mouisset et Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, de cinq ans son aîné, grandissent ensemble et nouent des liens affectifs qui contraignent leurs parents à mettre de la distance entre eux, une alliance entre une famille bourgeoise et une famille de la noblesse étant inconcevable ; lui est envoyé à Paris, et elle est mariée à Pierre Gouze[9]. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan revient en 1747 à Montauban comme président de la Cour des Aides ; il est peut-être alors l'amant d'Anne Olympe Gouze, qui donne naissance à Marie l'année suivante[9]. Selon le député Jean-Baptiste Poncet-Delpech et d'autres, « tout Montauban » sait que Lefranc de Pompignan est le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges[11].

En 1765, à l'âge de dix-sept ans, Marie Gouze est mariée par ses parents à Louis-Yves Aubry, à qui la légende a donné trente ans de plus qu'elle[12], mais qui était jeune selon ses biographes les plus sérieux[13]. Son mari, fils d'un bourgeois de Paris, est cuisinier et officier de bouche de l'intendant de Montauban[14]. Le mariage religieux est célébré le , en l'église Saint-Jean-Baptiste de Villenouvelle de Montauban[15],[16].

En août 1766, la jeune femme donne naissance à son fils Pierre Aubry[17].

Son mari, qu'elle déclara plus tard ne pas avoir aimé, ayant au contraire éprouvé de la répugnance pour un homme « qui n'était ni riche ni bien né »[18], mourut à une date incertaine : en 1766 dans une crue du Tarn selon Olympe de Gouges, mais peut-être plus tard vers 1770-1771, alors qu'elle s'est enfuie du domicile conjugal pour venir à Paris[19]. Elle écrira : « Forcée de fuir un époux qui m'était odieux, je m'enfuis à Paris avec mon fils »[20].

Au début des années 1770, avec son fils, elle rejoint sa sœur aînée à Paris et prend le nom d'Olympe de Gouges ; « elle a désormais une nouvelle personnalité »[21],[22].

Premières années à Paris : une vie de courtisane

La recherche historique n'a pas déterminé avec quelles ressources elle arriva dans la capitale[21] et la plus grande obscurité règne sur ses premières années à Paris[23]. Selon la correspondance de Grimm, « son joli visage était son unique patrimoine »[24].

Son contemporain Jean-Baptiste Poncet-Delpech, aussi originaire de Montauban et qui la connut à Paris, la dit « devenue fille entretenue par des négociants, des grands seigneurs, des ministres, des princes, etc. »[23].

Elle mène alors une vie libre et entretient plusieurs liaisons (elle qualifiait le mariage religieux de « tombeau de la confiance et de l'amour »[25]), particulièrement avec Jacques Biétrix de Rozières, un entrepreneur de transports militaires[26], avec qui elle entretiendra une longue liaison et qui en dix ans lui donnera 70 000 francs devant notaire[27].

Il n'est pas douteux qu'elle eut des amants et des protecteurs, mais « il est certain que ce ne fut point une courtisane âpre au gain »[28]. Menant une vie luxueuse et galante de manière assez ostentatoire, elle acquiert une réputation de courtisane entretenue par les hommes, dans un contexte où la femme libre est assimilée à une prostituée[29].

Benoîte Groult écrit à son sujet : « Si le Petit Dictionnaire des Grands Hommes a évoqué sa notoriété de « femme galante », si Restif de La Bretonne l'a placée injustement dans sa « liste des prostituées de Paris », si son biographe Monselet lui a prêté des caprices de « Bacchante affolée », elle ne défraya jamais la chronique scandaleuse de son temps et sa célébrité réelle date plutôt de l'époque où elle fréquenta les littérateurs et les philosophes, espérant combler un peu les lacunes de son éducation. On l'acceptait volontiers courtisane, on trouvait incongrues « ses prétentions intellectuelles »»[24].

Grâce au soutien financier de Jacques Biétrix de Rozières, elle peut mener un train de vie aisé, figurant dès 1774 dans l'Almanach de Paris ou annuaire des personnes de condition. Elle demeure rue des Fossoyeurs, aujourd'hui rue Servandoni, au no 18-22.

Fréquentation des salons littéraires parisiens et rencontre avec le théâtre

Anonyme, portrait d'Olympe de Gouges.Mine de plomb et aquarelle, XVIIIe siècle. Musée du Louvre.
Anonyme, Olympe de Gouges. Mine de plomb et aquarelle, XVIIIe siècle. Musée du Louvre.

Elle se met à fréquenter les salons littéraires afin de diminuer les lacunes de son éducation limitée[30] (elle écrit : « Je n'ai pas l'avantage d'être instruite »[31]), où elle rencontre lettrés, artistes et hommes politiques[32].

Elle fréquente assidûment les salles de spectacle parisiennes, participe en tant qu’actrice à des représentations de théâtre de société et se lance dans la rédaction d’œuvres dramatiques, où elle met en scène ses idées et ses combats, mais aussi parfois son personnage[33]. Sa vocation pour le théâtre fut peut-être pour Olympe de Gouges une façon d'affirmer sa filiation supposée avec le dramaturge Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, mais sans doute aussi le résultat d’une « théâtromanie » d’époque[33].

Support privilégié des idées nouvelles, le théâtre demeure à cette époque sous le contrôle étroit du pouvoir. Olympe de Gouges monte sa propre troupe, avec décors et costumes. C'est un théâtre itinérant qui se produit à Paris et sa région. Le marquis de la Maisonfort raconte dans ses Mémoires comment, en 1787, il rachète le « petit théâtre » d'Olympe de Gouges, conservant d'ailleurs une partie de la troupe dont fait partie le jeune Pierre Aubry, son fils.

Vers 1782, à l'âge de 34 ans, elle écrit sa première pièce, Zamore et Mirza, un drame en prose en trois actes qui traite de l'esclavage des Noirs. Mais ce n'est qu'en décembre 1789 que la pièce est créée à la Comédie-Française, sous le titre L'esclavage des Nègres. La première représentation se déroule dans un chahut hostile sans doute organisé par les anti-abolitionnistes et les critiques se montrent sévères, pour des raisons tant morales que littéraires. On lui reproche l'abus du romanesque, la composition désordonnée du drame et la platitude du style. La pièce est retirée après seulement trois représentations (sous la pression des colons, d'après Olympe de Gouges). Elle est publiée en mars 1792[34].

En , dans ses Adieux aux Français, elle annonce qu'elle vient d'écrire une seconde pièce abolitionniste, intitulée Le Marché des Noirs. Mais elle la propose sans succès en décembre de la même année[note 3]. Le , surlendemain de son arrestation, puis le jour même de sa condamnation à mort le , elle invoque sa pièce L'Esclavage des Nègres, pour preuve de son patriotisme et de son combat de toujours contre la tyrannie[35].

Essais sur la question coloniale, du racisme et de l'esclavage

En plus de ses deux pièces de théâtre antiesclavagistes, antiracistes et anticolonialistes, Olympe de Gouges publie en des Réflexions sur les hommes nègres :

« L'espèce d'hommes nègres, écrivait-elle avant la Révolution, m'a toujours intéressée à son déplorable sort. Ceux que je pus interroger ne satisfirent jamais ma curiosité et mon raisonnement. Ils traitaient ces gens-là de brutes, d'êtres que le Ciel avait maudits ; mais en avançant en âge, je vis clairement que c'était la force et le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n'y avait aucune part et que l'injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait[36]. »

Ce texte la met en contact avec la société des amis des Noirs, dont elle ne peut cependant être membre[note 4] en raison de ses cotisations élevées et de son règlement intérieur exclusif[37]. En , soit près de deux ans après la naissance de cette société, elle nie — en réponse aux imputations d'un colon — lui devoir ses idées :

« Ce n'est pas la cause des philosophes, des Amis des Noirs que j'entreprends de défendre mais la mienne propre, et vous voudrez bien me permettre de me servir des seules armes qui sont en mon pouvoir… Je puis donc vous attester, Monsieur, que les Amis des Noirs n'existaient pas quand j'ai conçu ce sujet, et vous deviez plutôt présumer, si la prévention ne vous eût pas aveuglé, que c'est peut-être d'après mon drame que cette société s'est formée, ou que j'ai eu l'heureux mérite de me rencontrer noblement avec elle[38]. »

Dans la brochure, elle nie connaître « M. de La Fayette », « ce héros magnanime », autrement que de « réputation ». En , Lafayette est pourtant un des membres fondateurs de cette société, et elle n'aurait évidemment pas manqué de le croiser. Si au début de l'année 1790, elle n'est pas membre de la société des amis des Noirs[39], il se peut qu'elle y soit entrée au deuxième semestre 1790 : Brissot affirme en 1793, dans ses mémoires, sans en dater le fait, qu'elle y est admise[40]. Dans les archives de la Société, pour la tranche chronologique -, son nom est seulement mentionné deux fois, en janvier et  ; et ce comme une abolitionniste extérieure à la Société[41]. Cette adhésion relativement tardive coïnciderait avec l'écriture de sa seconde pièce de théâtre antiesclavagiste, le Marché des Noirs. Comme antiesclavagiste, elle est citée en 1808 par un ancien adhérent actif, l'abbé Grégoire, dans la « Liste des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs » en préambule de De La littérature des Nègres. Les 69 personnes qui y figuraient n'avaient pas toutes appartenu à cette Association. De à elle écrit deux lettres et un mémoire à propos du montage de sa pièce, Zamor et Mirza : "lettre de Mme de Gouges, auteur de l'esclavage des nègres au public" (Chronique de Paris, ) ; « lettre aux littérateurs français » (Le Courrier de Paris, le Fouet national ), Mémoire pour Mme de Gouges contre les Comédiens-Français (). Le , en proie provisoirement au découragement sur la révolution en général et la question de l'esclavage en particulier, elle annonce une mise en congé et écrit :

« Par ailleurs qu'ai-je dit aux colons ? Je les ai exhortés à traiter leurs esclaves avec plus de douceur et de générosité. Mais ils ne veulent pas perdre la plus légère partie de leurs revenus. Voilà le sujet de leurs craintes, de leur rage, de leur barbarie[42]. »

On ne contestera pas la modération de ce texte. Mais il faut le remettre dans le contexte de son quasi-isolement et de l'échec du montage de Zamor et Mirza dont elle dut tenter, sans résultat, d'adoucir le ton face au maire de Paris, Bailly, très lié au club de l'hôtel de Massiac.

Pour la première fois à la mi-septembre 1791 dans le postambule de sa « déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », en même temps qu'elle plaide le remplacement du mariage patriarcal et marital, par un « Contrat social de l'homme et de la femme », acceptant le principe du divorce, elle donne un avis sur l'infériorisation des mulâtres, propriétaires d'esclaves, par les Blancs :

« Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit-on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles… Les Colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnoissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang. Ces colons inhumains disent : notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout (sic), s'il le faut, pour assouvir notre cupidité, ou notre aveugle ambition[43]. »

Elle défend chaleureusement les droits des mulâtres, enfants naturels issus d'une relation sexuelle illégitime entre une esclave et un blanc. Elle invoque implicitement par solidarité avec eux sa propre naissance illégitime, et explicitement sa foi dans le droit naturel. À ce titre, elle approuve avec ses imperfections le décret amendé du , voté par tout le côté gauche antiségrégationniste – Robespierre excepté – de l'Assemblée constituante ; décret qu'elle estime « dicté par la prudence et par la justice »[44]. Elle stigmatise également, sans les nommer, Barnave, les Lameth, leurs complices à l'Assemblée nationale qui tentent de faire abroger le décret du comme ils y réussiront finalement le  :

« Il n'est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l'Assemblée nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l'Amérique[45]. »

Le caractère pionnier de l'engagement d'Olympe de Gouges est confirmé en septembre 1791 dans un postambule à sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (même si ce dernier texte ne s'intéressait qu'à la question des mulâtres), qui va de pair avec une répugnance à admettre en 1792 le droit au recours à la violence de la part des mulâtres et des esclaves de Saint-Domingue pour défendre leurs droits ; droit pourtant admis par un nombre ascendant de patriotes[46].

« C'est à vous, actuellement, esclaves, hommes de couleur, à qui je vais parler ; j'ai peut-être des droits incontestables pour blâmer votre férocité : cruels, en imitant les tyrans, vous les justifiez (…) Quelle cruauté, quelle inhumanité ! La plupart de vos maîtres étaient humains et bienfaisants et dans votre aveugle rage vous ne distinguez pas les victimes innocentes de vos persécuteurs. Les hommes n'étaient pas nés pour les fers et vous prouvez qu'ils sont nécessaires. Je ne me rétracte point j'abhorre vos tyrans, vos cruautés me font horreur[47]. »

Ce texte lui valut par lettre le persiflage de Manuel, en , adjoint du maire Pétion :

« … Mme de Gouges a voulu aussi concourir à la rédemption des Noirs ; elle pourra trouver des esclaves qui ne veulent pas de leur liberté[46]. »

Le nom d'Olympe de Gouges figure en 1808 dans une liste introductive à l'œuvre anti-esclavagiste de l'abbé Grégoire De la littérature des Nègres, liste qui est une dédicace à tous ceux qui avaient mené le combat pour la cause des Noirs et des sang-mêlés[46]. La mention de son nom par l'abbé Grégoire témoigne de l'importance du combat d'Olympe de Gouges sur les questions coloniales[48].

Dans son roman Ingénue (1853), Alexandre Dumas traite dans le chapitre Le Club Social de la dénonciation de l'esclavage et donne un panorama du mouvement abolitionniste à la veille de la Révolution française (1788) ; il consacre un paragraphe à Olympe de Gouges, auteure de Zamore et Mirza.

Révolution française

Frontispice de la brochure Remarques patriotiques... Cette allégorie figure Louis XVI en grand costume de sacre, assis sur un char tiré par un coq et un mouton, tandis qu'une jeune femme (vraisemblablement Olympe de Gouges elle-même) tend la brochure à Marie-Antoinette. Paris, BNF, 1789.
Plaque au 4 rue du Buis, où vécut Olympe de Gouges, posée pour le bicentenaire de la Révolution.
Plaque au 18 rue Servandoni, où vécut Olympe de Gouges.

En 1788, le Journal général de France publie deux brochures politiques d'Olympe de Gouges, dont son projet d'impôt patriotique développé dans sa Lettre au Peuple[49]. Dans sa seconde brochure, les Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple[50], elle développe un vaste programme de réformes sociales et sociétales. Ces écrits sont suivis de nouvelles brochures qu’elle adresse épisodiquement aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses personnalités dont Mirabeau, La Fayette et Necker qu'elle admire particulièrement.

Ses propositions sont proches de celles des hôtes d'Anne-Catherine Helvétius, qui tient un salon littéraire à Auteuil, et où l'on défend le principe d'une monarchie constitutionnelle. En 1790, elle s'installe elle-même à Auteuil, dans la rue du Buis, et y demeure jusqu'en 1793. Elle y est cette année-là arrêtée[51].

Fin août et début septembre 1791, dans Avis pressant au roi puis Repentir de Mme De Gouges, elle exprime ses réticences à l'égard d'une constitution qui accorde trop peu de pouvoirs au roi. Son approche est « monarchienne ». À ses yeux, l'égalité doit être stricte entre le pouvoir législatif et le roi des Français[52].

En avril 1792, commentant la limitation du droit de vote et d'éligibilité aux citoyens riches et propriétaires, elle conteste la constitution de du fait de son caractère censitaire et masculin qui, à ces deux titres, l'exclut du droit de vote :

« Fuyez cette horde confuse, ce mélange effroyable de feuillants, d'aristocrates, d'émissaires de Coblentz, des brigands de tout genre, de tout état, de toute espèce & qui ne fondent leur fortune que sur celle de citoyens propriétaires[53]. »

À ses débuts dans le conflit opposant les Girondins aux Montagnards, elle s'engage pour les seconds contre les premiers : comme Robespierre et Marat, elle s'oppose à la guerre d'attaque plaidée par Brissot, Vergniaud (pourtant son ami), Guadet et Condorcet. Deux textes de mars et avril 1792 le prouvent :

« Où nous mèneront tous ces préparatifs de guerre, comment soutenir une campagne, comment ne pas redouter les effets de la plus petite attaque ? […] Aveugle furie, affreuse victoire. Que de chères, de précieuses victimes vont périr sous le glaive ennemi[54]. »

Quelques jours avant la déclaration de guerre du , elle cite en ce sens Robespierre :

« … il faut convaincre, et rendre à chacun la liberté de délibérer sur le sort de son pays […] voilà ma motion, et je m'oppose, comme M. Robespierre, au projet de la guerre[55]. »

En , elle critique ironiquement Brissot :

« Je ne suis pas tout - à - fait l'ennemie des principes de M. Brissot, mais je les crois impraticables […] Il est aisé même au plus ignorant, de faire des révolutions sur quelques cartons de papier ; hélas l'expérience de tous les peuples & celles que font les Français, m'apprennent que les plus savants & les plus sages n'établissent pas leurs doctrines sans produire des maux de toutes espèces[47]. »

Cependant, en , en raison de ses relations avec le marquis de Condorcet et son épouse née Sophie de Grouchy, elle rejoint, pour quelques mois, les Girondins. Elle fréquentait les Talma, le marquis de Villette et son épouse, également Louis-Sébastien Mercier, François de Pange et Michel de Cubières, secrétaire général de la Commune après le , qui vit avec la comtesse de Beauharnais, autrice dramatique et femme d’esprit qui tient un salon rue de Tournon. Avec eux, elle devient républicaine comme beaucoup de membres de la société d’Auteuil qui, presque tous, s’opposent à la mort de Louis XVI.

Sous le choc de la découverte de l'armoire de fer, fin elle écrit une pièce de théâtre républicaine, La France sauvée ou le tyran détrôné, qui se déroule la veille de la journée du  :

«  — Madame Élisabeth : (…) Je ne peux être unie qu'à un roi, simple citoyen. Vous pouvez prétendre à mon cœur dans le silence mais vous ne serez jamais mon époux.

« — Barnave : Songez Madame qu'un représentant du peuple, un Barnave, vaut les Rois que vous citez. Je ne diffère d'avec eux que par cet esprit de politique, de trahison (…) Que me manquerait-il encore pour vous mériter ?

« — Madame Élisabeth : Le sang royal !

« — Barnave : Songez que j'ai racheté ce sang, par celui que j'ai fait couler, l'Amérique fume encore de ce sang que vous me reprochez. Cruelle, quand j'ai conservé peut-être seul le trône à votre frère, vous me reprochez ma naissance. Avez-vous pu oublier qu'il n'a dépendu peut-être que de moi, d'abolir la royauté en France ? (…)

« (…) Et la révision de la Constitution, n’est-elle pas mon ouvrage ? Et les agitations perpétuelles de la France et de l’Amérique ne me donnent-elles pas le droit de vous obtenir ?[56]  »

Cet extrait reflète une nouvelle condamnation de la constitution de , laquelle condamnation ridiculise son fondateur Barnave. Celui-ci a trahi l'année précédente les principes quand, le , il refuse d'insérer le droit mutuel au divorce, impose le suffrage censitaire, le marc d'argent et fait révoquer le les droits des mulâtres. Le député de Grenoble a agi ainsi par amour pour la sœur de Louis XVI, Madame Elisabeth, et celle-ci, sans reconnaissance, l'éconduit du fait de ses origines roturières.

Le , Olympe de Gouges se proposa d'assister Malesherbes dans la défense du roi devant la Convention, mais sa demande fut rejetée avec mépris[25]. Le elle renonça à toute sa philosophie abolitionniste : en cas de victoire du sursis à l'exécution de Louis XVI qu'elle appelait de ses vœux, tous les membres de la famille royale devaient face à l'ennemi aux frontières, servir d'otages, y compris les deux enfants innocents.

« Le fils de Louis est innocent, mais il peut prétendre à la couronne, et je veux lui ôter toute prétention. Je voudrais donc que Louis, que sa femme, ses enfants et toute sa famille fussent enchaînés dans une voiture et conduits au milieu de nos armées, entre le feu de l'ennemi et notre artillerie. Si les brigands couronnés persistent dans leurs crimes, et refusent de reconnaître l’indépendance de la république française, je briguerai l’honneur d’allumer la mèche du canon qui nous délivrera de cette famille homicide et tyrannique[57]. »

Lors de la rupture entre Robespierre et Pétion en à la Convention, elle prend parti pour Pétion. À l'automne 1792, chez les Montagnards, en fait c'est surtout Maximilien de Robespierre, Marat et Bourdon de l'Oise qu'elle attaque. En , elle prend ses distances avec les Girondins et appelle, au nom de la République, tous les courants politiques de la convention nationale à s'unir :

« Montagne, Plaine, Rolandistes, Brissotins, Buzotins, Girondistes, Robespierrots, Maratistes, disparaissez épithètes infâmes ! Disparaissez à jamais et que les noms de législateurs vous remplacent pour le bonheur du peuple, pour la tranquillité sociale et pour le triomphe de la patrie[58]. »

Égalité des sexes et droits des enfants naturels

Elle considère que les femmes sont capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demande qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. S’étant adressée à Marie-Antoinette pour protéger « son sexe » qu’elle dit malheureux, elle rédige et publie en une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne[59], calquée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirme l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rende à la femme, les droits naturels que la force du préjugé lui a retirés. Ainsi, elle écrit : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. » La première, elle obtient que les femmes soient admises dans une cérémonie à caractère national, « la fête de la loi » du , puis à la commémoration de la prise de la Bastille le .

Son combat pour les femmes se poursuit dans ses productions théâtrales[60], notamment dans Le Couvent ou les vœux forcés (1790). Alors qu'à l'Assemblée constituante les députés débattent de l'utilité des couvents et de la liberté des femmes, elle les écoute attentivement, n'hésitant pas à prendre des notes afin d'emprunter leurs idées et de les transmettre à ses personnages. L'un d'entre eux, l'abbé Gouttes, deviendra d'ailleurs le héros de sa pièce à travers le personnage du curé[61].

Parmi les premiers, elle demande l’instauration du divorce en , dans une pièce de théâtre, La Nécessité du divorce. Elle renouvelle cette demande en dans les commentaires de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Enfin, cinq mois plus tard, en février 1792, dans l'essai Le Bon sens du Français, elle s'exprime à nouveau en ce sens. Elle y reproche aux anciens députés feuillants de n'avoir pas, au nom de leurs principes autoproclamés de liberté et d'égalité, introduit le droit au divorce dans la constitution de 1791. Ce principe est finalement adopté par l'assemblée législative le . Elle demande également la suppression du mariage religieux, et son remplacement par une sorte de contrat civil vraiment égalitaire, signé entre concubins et qui prenne en compte les enfants issus de liaisons nées d’une « inclination particulière[25] ». En 1790, elle insère dans une motion au duc d'Orléans un plaidoyer pour le droit au divorce et un statut équitable pour les enfants naturels en fait surtout consacré au second point[62]. C’est, à l’époque, véritablement révolutionnaire, de même son engagement en faveur de la libre recherche de la paternité et la reconnaissance d’enfants nés hors mariage. À l'instar du droit au divorce, pour lequel son engagement est aussi fort[63], elle répète ces requêtes dans les annexes de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle est aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui et, s’indignant de voir les femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle réclame la création de maternités. Enfin, sensible à la pauvreté endémique, elle prône la création d’ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour mendiants[64].

Toutes ces mesures préconisées « à l’entrée du grand hiver » 1788-1789 sont considérées par Olympe de Gouges comme essentielles, ainsi qu’elle le développe en dans son ultime écrit, Une patriote persécutée.

La fin

Olympe de Gouges à l’échafaud.

En 1793, elle s’en prend vivement à ceux qu’elle tient pour responsables des massacres des et  : « Le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions ». Elle désigne particulièrement Marat, qu'elle traite d'« avorton de l'humanité »[65], l’un des signataires de la circulaire du proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la France. Soupçonnant Robespierre, selon elle « l'opprobre et l'exécration de la Révolution »[65], d’aspirer à la dictature, elle l’interpelle dans plusieurs écrits, ce qui lui vaut une dénonciation de Bourdon de l'Oise au club des jacobins.

Dans ses écrits du printemps 1793, partageant l’analyse de Vergniaud, elle dénonce les dangers de dictature qui se profilent avec la montée en puissance de la Convention montagnarde et la mise en place d’un Comité de salut public le qui s’arroge le pouvoir d’envoyer les députés en prison. Après la mise en accusation du parti girondin tout entier à la Convention le , elle adresse au président de la Convention une lettre où elle s’indigne de cette mesure attentatoire aux principes démocratiques (), mais ce courrier est censuré en cours de lecture. Ici aussi, elle garde ses distances avec la Gironde en dédiant, au nom de l'unité de la Convention, voire de ses convictions idéologiques, son affiche à Danton, qu'elle a ménagé – au contraire des Brissotins – à l'automne 1792 :

« C’est toi Danton que je choisis pour le défenseur des principes que j’ai développés à la hâte et avec abondance de cœur dans cet écrit. Quoique nous différions dans la manière de manifester notre opinion, je ne te rends pas moins la justice qui t’est due, et je suis persuadée que tu me la rends aussi ; j’en appelle à ton profond discernement, à ton grand caractère ; juge-moi. Je ne placarderai pas mon testament ; je n’incendierai pas le peuple de Paris ni les départements ; je l’adresse directement, et avec fermeté, aux jacobins, au département, à la commune, aux sections de Paris, où se trouve la majorité saine des bons citoyens, qui, quels que soient les efforts des méchants, sauvera la chose publique. »

Elle s'accorde bien avec « le défenseur de principes » sur trois mesures qu'il a demandées, parfois avec succès, depuis le mois de . Ainsi en est-il de sa proposition de vote demandée pour la libération des prisonniers pour dettes le qui constituait sept ans plus tôt le thème de deux pièces de théâtre d'Olympe de Gouges, Le mariage inattendu de Chérubin et L’homme généreux. Suit au printemps 1793, la requête de Danton le pour l'obtention d'un abaissement du prix du pain pour les pauvres à corriger par une taxe sur les riches, puis, les et , celle pour un impôt sur les riches. Or, quatre ans plus tôt, dans les remarques patriotiques de , Olympe de Gouges préconisait une panoplie d’impôts sur les signes extérieurs de richesse et un impôt volontaire à proportion du salaire. Deux mois après la chute de la Gironde, c'est sous la présidence de Danton ( - ) que, le , la Convention montagnarde (sur demande de l'abbé Grégoire) supprime le versement de primes aux négriers. La lettre du , adressée par Olympe de Gouges du fond de sa prison à ce président de la Convention, avait peut-être trait à l'esclavage et à la traite[66]. D'autant que la mesure du était en réalité une confirmation d'un autre décret dans lequel ce « défenseur des principes » était également impliqué. Le , l'assemblée législative avait voté une première fois la suppression de ces versements de primes et le futur député de Paris venait la veille d'entrer au Conseil exécutif provisoire comme ministre de la Justice. Les 15 et 16 Pluviôse an II-3 et « le défenseur des principes », en clamant fermement la nécessité d'émanciper sans délai tous les Noirs des colonies, rend implicitement hommage au combat abolitionniste d'Olympe de Gouges et à son appel unitaire du . Enfin, le , Danton était toujours membre du conseil exécutif provisoire lorsque l'assemblée législative légalisa cet autre principe cher à Olympe de Gouges : le droit des femmes au divorce. Par ailleurs elle admet implicitement le bien-fondé de la création, le , du tribunal révolutionnaire. Danton, son fondateur, souligne, par son exclamation « soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être », que cette nouvelle institution préviendrait de nouveaux « massacres de septembre » ; des massacres qu'elle a abhorrés. Sophie Mousset[67] relève qu'Olympe de Gouges, toute occupée en à défendre la démocratie politique, ne s'aperçoit pas de la création par les Montagnards du vote le d'« une loi de soutien aux mères célibataires, et accès plein et entier à la citoyenneté des enfants abandonnés » qu'elle a toujours appelée de ses vœux.

D'après Annette Rosa[68], après la chute de la Gironde, les Montagnards cherchent à oublier Olympe de Gouges. Mais, le , elle se met en contravention avec la loi de relative à l'interdiction des écrits remettant en cause le principe républicain. Ainsi, sous le titre de Les Trois urnes ou le Salut de la patrie, par un voyageur aérien compose-t-elle une affiche qui demande une élection à trois choix : république une et indivisible, république fédéraliste, retour à la monarchie constitutionnelle[25]. Pour avoir proposé ce troisième choix, elle est arrêtée par les Montagnards le , jour de l'affichage du texte, et déférée le devant le tribunal révolutionnaire qui l'inculpe.

Malade des suites d’une blessure infectée reçue à la prison de l'Abbaye et réclamant des soins, elle est envoyée à l'infirmerie de la Petite-Force, rue Pavée, dans le Marais, et partage la cellule d'une condamnée à mort en sursis, Mme de Kolly, qui se prétend enceinte[note 5]. En octobre suivant, elle met ses bijoux en gage au mont-de-piété et obtient son transfert dans la maison de santé Mahay, sorte de prison pour riches où le régime était plus libéral et où elle a, semble-t-il, une liaison avec un des prisonniers. Désirant se justifier des accusations pesant contre elle, elle réclame sa mise en jugement dans deux affiches qu'elle réussit à faire sortir clandestinement de prison et à faire imprimer. Ces affiches – « Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire » et « Une patriote persécutée », son dernier texte – sont largement diffusées et remarquées par les inspecteurs de police en civil qui les signalent dans leurs rapports.

Traduite au Tribunal au matin du , soit quarante-huit heures après l'exécution de ses amis Girondins, elle est interrogée sommairement. Privée d'avocat, elle se défend avec adresse et intelligence. Condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que « un et indivisible », elle essaye par tous les moyens d'échapper à cette peine capitale, allant même jusqu'à se déclarer enceinte alors que déjà ménopausée. Les médecins consultés se montrent dans l'incapacité de se prononcer, mais Fouquier-Tinville - conscientisé au sujet de l'horloge biologique - ne peut que confirmer qu'il n’y a pas de grossesse[note 6]. Le jugement est exécutoire, et la condamnée profite des quelques instants qui lui restent pour écrire une ultime lettre à son fils, laquelle est interceptée[69]. Selon un inspecteur de police en civil, le citoyen Prévost, présent à l'exécution, et d'après le Journal de Perlet ainsi que d'autres témoignages, elle monte sur l'échafaud avec courage et dignité, contrairement à ce qu'en diront au XIXe siècle l'auteur des mémoires apocryphes de Sanson et quelques historiens dont Jules Michelet. Elle s'écrie devant la guillotine, située sur l'actuelle place de la Concorde, : « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort. » Elle a alors 45 ans[70].

Son fils, l'adjudant général Pierre Aubry de Gouges, par crainte d'être inquiété, la renie publiquement dans une « profession de foi civique »[note 7]. Le procureur de la Commune de Paris, Pierre-Gaspard Chaumette évoque :

« [cette] virago, la femme-homme, l'impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes… Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous[note 8] voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d'estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées, c'est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes. »

Postérité

Portrait de Pierre Aubry de Gouges.

Olympe de Gouges a laissé un fils, Pierre Aubry de Gouges, qui au début de la Révolution vivait en concubinage avec Marie-Hyacinthe Mabille, qu’il épousa après la Terreur et dont il eut au moins deux filles et trois fils, dont :

  • Geneviève Hyacinthe Aubry de Gouges (1793-1853), mariée en 1810 à Basse-Terre (Guadeloupe) avec le capitaine William Wood, propriétaire en Tasmanie où il est inhumé avec son épouse. C'est l'origine de la branche australienne des descendants d'Olympe de Gouges[71] ;
  • Louis Anacharsis Aubry de Gouges (1794-1855), marié à Paris avec Louise Célestine Julie Leroy[72] ;
  • Charlotte Olympe Aubry de Gouges (1796-1856), mariée en 1812 à Philadelphie (États-Unis) avec John Robert Selden Garnett, sieur de Champlain (1789-1840), origine de la branche américaine des descendants d'Olympe de Gouges ;
  • Jean Hélie Hippolyte Aubry de Gouges (1798-1870), marié en 1839 à Paris (Batignolles) avec Marie-Jeanne Hergott[72].

Au début du Consulat, il fut confirmé dans le grade de chef de brigade et chargé par Bonaparte d’un commandement en Guyane française. La famille débarqua à Cayenne en , au moment où le gouverneur Victor Hugues rétablissait l’esclavage qu’Olympe de Gouges avait vainement combattu. Pierre Aubry de Gouges expira quelques mois plus tard, le 17 pluviôse an XI () à Macouria, sans doute de la malaria. Son épouse se remaria avec le citoyen Audibert, originaire de Marseille, et quelques années plus tard, elle dut fuir la Guyane conquise en 1809 par les Portugais, dans un climat de violence. Elle embarqua pour la France sur un navire, l'Éridan, qui fut capturé et détourné par un corsaire anglais. Pendant ces événements, Mme Aubry mourut à bord, et son corps fut jeté à la mer. Ses fils retournèrent plus tard en France. Une des petites-filles d’Olympe, Anne-Hyacinthe-Geneviève, épousa un capitaine anglais, William Wood, et sa sœur Charlotte épousa un riche Américain, Robert S. Garnett (1789-1840), membre du Congrès de 1820 à 1827, et propriétaire de plantations en Virginie. Les descendants connus d’Olympe de Gouges, aux États-Unis, en Tasmanie et en Australie conservent des portraits de famille et le procès-verbal d’exécution de leur ancêtre.

Aucun article de fond, aucune recherche sérieuse n'a été consacrée à Olympe de Gouges par la revue de référence de la Société des études robespierristes (AHRF) dont le premier numéro consacré aux femmes est publié en 2006[73]. Cette absence prolongée de repères historiographiques solides a contribué au dédain dont Olympe de Gouges fut et est encore l’objet[74]. Cependant, la méconnaissance de la psychologie du personnage[note 9] a contribué à susciter des interrogations sur sa santé mentale. Il a par exemple été soutenu qu’elle ne savait pas véritablement lire ni écrire, alors qu’on dispose de quelques-unes de ses lettres écrites à la prison de l'Abbaye, certes avec des maladresses de style ou d'orthographe. Elle était abonnée à divers journaux et un portrait la représente un livre à la main[75].

L’hostilité à l’égard de femmes engagées comme le fut Olympe de Gouges a souvent été le fait d’autres femmes, ainsi qu’elle le déplorait déjà en son temps. Elle déclare, dans une de ses pièces de théâtre :

« Les femmes n’ont jamais eu de plus grands ennemis qu’elles-mêmes. Rarement on voit les femmes applaudir à une belle action, à l’ouvrage d’une femme[76]. »

Dans le postambule de sa Déclaration des droits de la femme (), elle émet l'idée que l’infériorité contrainte de la femme l’a amenée à user de ruse et de dissimulation : « Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse le leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes ; le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé ». Elle exhortait donc les femmes de son temps à réagir : « Femmes, ne serait-il pas grand temps qu’il se fît aussi parmi nous une révolution ? Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres, et ne feront-elles jamais corps avec la société, que pour médire de leur sexe et faire pitié à l’autre ? »[77].

Hommages

Reconnaissance et célébration en Occident

Marie-Olympe de Gouges sort de l'anecdote de la petite histoire après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Étudiée particulièrement aux États-Unis, au Japon et en Allemagne, son indépendance d'esprit et ses écrits font d'elle une des figures phares de la fin du XVIIIe siècle[75]. Elle est considérée comme la première féministe française[78].

En France, quelques érudits régionalistes, entre autres, se sont intéressés au personnage (se fondant notamment sur la publication en 1912 du tome X du Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution française d'Alexandre Tuetey qui recense les actes du procès d'Olympe de Gouges, ses lettres[79]), ce qui n'empêche pas des historiens comme Alain Decaux de continuer dans son Histoire des Françaises en 1972 à manifester une certaine hostilité à son égard[80]. C’est après la parution (1981) de la biographie d'Olivier Blanc qui a exhumé les sources manuscrites, entre autres notariales, et lors de la préparation du bicentenaire de la Révolution de 1789, que les textes d'Olympe de Gouges ont été joués et édités[75]. De nombreux articles universitaires et notamment ceux de Gabrielle Verdier (États-Unis) et de Gisela Thiele-Knobloch (Allemagne) ont dégagé l'intérêt de l'œuvre dramatique d'Olympe de Gouges qui aborde des thèmes nouveaux comme l'esclavage (Zamore et Mirza), le divorce (Nécessité du divorce), la prise de voile forcée (Le Couvent) et autres sujets sensibles à son époque.

Depuis octobre 1989, à l'initiative de l'historienne Catherine Marand-Fouquet, plusieurs pétitions ont été adressées à la présidence de la République demandant la panthéonisation d'Olympe de Gouges. Jacques Chirac, conseillé par Alain Decaux, n'a pas donné suite. En novembre 1993, Catherine Marand-Fouquet engage une manifestation devant le Panthéon de Paris pour commémorer le bicentenaire de l'exécution d'Olympe de Gouges.

Fin 2013, le nom d'Olympe de Gouges circule parmi les « panthéonisables »[81]. Mais ce sont deux autres femmes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz qui sont choisies en 2014 pour être inhumées au Panthéon[82].

Télévision

Elle fait partie des figures féminines de la Révolution française traitées dans le cadre de l'émission Secrets d'histoire, intitulée Les femmes de la Révolution diffusée le sur France 2[83],[84].

Quelque trente ans auparavant, le sur Antenne 2, Benoîte Groult avait dressé le portrait d'Olympe de Gouges dans la rubrique Au nom des femmes de l'émission Aujourd'hui la vie[85].

Odonymie

Le théâtre Olympe-de-Gouges à Montauban.

De nombreuses municipalités françaises ont rendu hommage à Olympe de Gouges en donnant son nom à des établissements scolaires, des voies publiques, des bâtiments publics, dont la place Olympe-de-Gouges à Paris, le « centre Olympe de Gouges » (maternité et gynécologie) du CHRU de Tours, les « rue Olympe-de-Gouges » à Alfortville, Amiens, Amilly, Asnières-sur-Seine, Belfort, Besançon, Billère, Châlette-sur-Loing, Dijon, Divatte-sur-Loire, Évreux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine, Le Haillan, Les Sables-d'Olonne (anc. rue François Villon de Château-d'Olonne), Libourne, Lille, Massy, Migennes, Nantes, Pithiviers, Prades-le-Lez, Rennes, Reims, Saint-Denis, Saint-Herblain, Sainte-Luce-sur-Loire, Saint-Martin-d'Hères, Saint-Maximin, Sens, Vitry-sur-Seine, les collèges « Olympe de Gouges » à Cadaujac, Montauban, Sainte-Pazanne et Plan-de-Cuques, les lycées « Olympe de Gouges » à Noisy-le-Sec et Montech, les médiathèques Olympe-de-Gouges à Joigny et à Strasbourg, pôle d'excellence sur l'égalité de genre, le « théâtre Olympe-de-Gouges » à Montauban, le parc public « Olympe de Gouges » à Annemasse, etc. Chaque année à la Fête de l'Humanité, une allée porte son nom.

Divers

Son buste surmontant la déclaration des droits de la femme, salle des quatre colonnes du palais Bourbon.

En 1989, Nam June Paik a créé une œuvre intitulée Olympe de Gouges in La fée électronique. Cette œuvre, commandée par la municipalité de Paris à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, est aujourd'hui exposée au musée d'Art moderne de la ville de Paris.

Le , à l'occasion du 266e anniversaire de la naissance d'Olympe de Gouges, le moteur de recherche Google lui consacre un Doodle[86],[87].

Le , Christiane Taubira, ministre de la Justice, a baptisé « Olympe de Gouges » le bâtiment des services centraux du ministère de la Justice, situé au 35, rue de la Gare, dans le 19e arrondissement de Paris.

Le , un buste d'Olympe de Gouges[88] réalisé par le sculpteur Fabrice Gloux et Jeanne Spéhar est installé dans la salle des Quatre-Colonnes du palais Bourbon, siège de l'Assemblée nationale. C'est la première représentation d'une femme politique parmi les œuvres d'art présentées dans l'édifice[89],[90].

Le , l'université Bordeaux-Montaigne renomme un amphithéâtre à son nom[91].

Le 26 juillet 2024, Olympe de Gouges fait partie des 10 femmes inspirantes célébrées lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024[92].

Olympe de Gouges et les mouvements révolutionnaires russes

La reconnaissance tardive de ce personnage féminin dans l'après-guerre occidental ne vaut pas pour la Russie et l'Union soviétique. D'après un biographe britannique de Lénine, Tariq Ali, les « manifestes féministes » d'Olympe de Gouges avaient déjà été traduits en russe dès la fin du XIXe siècle[93]. Ainsi en fut-il de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Et chez les bolcheviks eux-mêmes « le legs intelectuel » d'Olympe de Gouges « va inspirer les femmes du Jenotdel, bureau des affaires féminines en Union soviétique »[94]. Ce fut donc notamment sur la base de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne que les Bolcheviks appliquèrent dès les premières années de la Révolution russe le principe professionnel « À travail égal, salaire égal » et la scolarisation égale pour les deux sexes.

Œuvres

Théâtre

  • Zamore et Mirza, ou l'Heureux naufrage, 1784.
  • Le Mariage inattendu de Chérubin, Séville et Paris, Cailleau, 1786.
  • L'Homme généreux, Paris, chez l’auteur, Knapen et fils, 1786.
  • Le Philosophe corrigé ou le cocu supposé, Paris, 1787.
  • Molière chez Ninon, ou le siècle des grands hommes [1], 1788.
  • Bienfaisance, ou la bonne mère suivi de La bienfaisance récompensée, 1788.
  • Œuvres de Madame de Gouges, dédié à Monseigneur le duc d'Orléans, 2 volumes, Paris, chez l’auteur et Cailleau, (février) 1788 (recueil des premières pièces imprimées avec préfaces et postfaces, dont Zamore et Mirza et Réflexions sur les hommes nègres).
  • Œuvres de Madame de Gouges, dédié à Monseigneur le prince de Condé, 1 volume, Paris, chez l'auteur et Cailleau, .
  • Le Marché des Noirs, manuscrit déposé et lu à la Comédie-Française, 1790.
  • Le Nouveau Tartuffe, ou l'école des jeunes gens, manuscrit déposé et lu à la Comédie-Française, 1790.
  • Les Démocrates et les aristocrates, ou les curieux du champ de Mars, 1790.
  • La Nécessité du divorce, manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale, 1790.
  • Le Couvent, ou les vœux forcés Paris, veuve Duchesne, veuve Bailly et marchands de nouveautés, .
  • Mirabeau aux Champs Élysées, Paris, Garnery, 1791.
  • L’Esclavage des Noirs, ou l'heureux naufrage, Paris, veuve Duchesne, veuve Bailly et les marchands de nouveautés, 1792. (Lire le texte).
  • La France sauvée, ou le tyran détrôné, manuscrit, 1792.
  • L'Entrée de Dumouriez à Bruxelles, ou les vivandiers, 1793.

Écrits politiques (brochures, affiches, articles, discours, lettres)

  • Réflexions sur les hommes nègres, 1788.
  • Lettre au Peuple ou projet d’une caisse patriotique, par une citoyenne, .
  • Remarques patriotiques par la Citoyenne auteur de la Lettre au peuple, Paris, .
  • Le Bonheur primitif de l’homme, ou les rêveries patriotiques, Amsterdam et Paris, Royer, 1789.
  • Dialogue allégorique entre la France et la Vérité', dédié aux États Généraux, (avril) 1789.
  • Le Cri du sage, par une femme, Paris, (mai) 1789.
  • Avis pressant, ou Réponse à mes calomniateurs, Paris, (mai) 1789.
  • Pour sauver la patrie, il faut respecter les trois ordres, c’est le seul moyen de conciliation qui nous reste, Paris, .
  • Mes vœux sont remplis, ou Le don patriotique, par Madame de Gouges, dédié aux États généraux, Paris, .
  • Discours de l’aveugle aux Français, par Madame de Gouges, Paris, .
  • Lettre à Monseigneur le duc d’Orléans, premier prince du sang, Paris, .
  • Séance royale. Motion de Mgr le duc d’Orléans, ou Les songes patriotiques, dédié à Mgr le duc d’Orléans, par Madame de Gouges, .
  • L’Ordre national, ou le comte d’Artois inspiré par Mentor, dédié aux États généraux, Paris, juillet-.
  • Lettre aux représentants de la Nation, Paris, L. Jorry, (septembre) 1789 (« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur »).
  • Action héroïque d’une Française, ou la France sauvée par les femmes, par Mme de G…, Paris, .
  • Le Contre-poison, avis aux citoyens de Versailles, Paris, .
  • Lettre aux rédacteurs de la Chronique de Paris, .
  • Réponse au Champion américain, ou Colon très aisé à connaître, Paris, .
  • Lettre aux littérateurs français, par Madame de Gouges, Paris, .
  • Les Comédiens démasqués, ou Madame de Gouges ruinée par la Comédie française pour se faire jouer, Paris, 1790.
  • Départ de M. Necker et de Mme de Gouges, ou Les adieux de Mme de Gouges aux Français, Paris, .
  • Projet sur la formation d’un tribunal populaire et suprême en matière criminelle, présenté par Mme de Gouges le à l’Assemblée nationale, Paris, Patriote français, 1790.
  • Bouquet national dédié à Henri IV, pour sa fête, Paris, .
  • Œuvres de Madame de Gouges, Paris, 1790 (recueil factice des écrits politiques de 1788 à 1790).
  • Le Tombeau de Mirabeau, .
  • Adresse au roi, adresse à la reine, adresse au prince de Condé, Observations à M. Duveyrier sur sa fameuse ambassade, par Mme de Gouges, Paris, (mai) 1791.
  • Sera-t-il roi ne le sera-t-il pas ?, par Madame de Gouges Paris, .
  • Observations sur les étrangers, .
  • Repentir de Madame de Gouges, Paris, lundi .
  • Les Droits de la femme. À la reine, signé « de Gouges ». Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, .
  • Le Prince philosophe (conte oriental), Paris, Briand, 1792.
  • Le Bon Sens du Français, .
  • Lettre aux rédacteurs du Thermomètre du Jour, .
  • L’Esprit français ou problème à résoudre sur le labyrinthe de divers complots, par madame de Gouges, Paris, veuve Duchesne, .
  • Le Bon Sens français, ou L’apologie des vrais nobles, dédié aux Jacobins, Paris, .
  • Grande éclipse du soleil jacobiniste et de la lune feuillantine, pour la fin d’avril ou dans le courant du mois de mai, par la LIBERTE, l’an IVe de son nom, dédié à la Terre (avril) 1792.
  • Lettre aux Français, .
  • Lettres à la reine, aux généraux de l’armée, aux amis de la constitution et aux Française citoyennes. Description de la fête du , par Marie-Olympe de Gouges, Paris, société typographique aux Jacobins Saint-Honoré, .
  • Œuvres de Madame de Gouges, 2 vol., Paris, veuve Duchesne (textes et théâtre politiques de 1791 et 1792).
  • Pacte national par marie-Olympe de Gouges, adressé à l’Assemblée nationale .
  • Lettre au Moniteur sur la mort de Gouvion, .
  • Aux Fédérés, .
  • Le Cri de l’innocence (septembre) 1792.
  • La Fierté de l’innocence, ou le Silence du véritable patriotisme, par Marie-Olympe de Gouges (septembre) 1792.
  • Les Fantômes de l’opinion publique. L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a, Paris, (octobre) 1792.
  • Réponse à la justification de Maximilien Robespierre, adressé à Jérôme Pétion, par Olympe de Gouges, .
  • Pronostic sur Maximilien Robespierre, par un animal amphibie (signé « Polyme »), .
  • Correspondance de la Cour. Compte moral rendu et dernier mot à mes chers amis, par Olympe de Gouges, à la Convention nationale et au peuple, sur une dénonciation faite contre son civisme aux Jacobins par le sieur Bourdon, Paris, .
  • Mon dernier mot à mes chers amis, .
  • Olympe de Gouges défenseur officieux de Louis Capet, de l’imprimerie de Valade fils aîné, rue Jean-Jacques Rousseau, .
  • Adresse au don Quichotte du Nord, par Marie-Olympe de Gouges, Paris, Imprimerie nationale, 1792.
  • Arrêt de mort que présente Olympe de Gouges contre Louis Capet[95], Paris, .
  • Complots dévoilés des sociétaires du prétendu théâtre de la République, Paris, .
  • Olympe de Gouges à Dumouriez, général des armées de la République française, Paris, .
  • Avis pressant à la Convention, par une vraie républicaine, Paris, .
  • Testament politique d’Olympe de Gouges, [96].
  • Œuvres de Madame de Gouges, 2 volumes, Paris, 1793 (écrits politiques de 1792 et 1793).
  • Les Trois Urnes, par un voyageur aérien[97], () 1793.
  • Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire, paru dans la première quinzaine d'.
  • Une patriote persécutée, à la Convention nationale, signé « Olympe de Gouges », .

Éditions modernes

  • Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges : la Déclaration des droits de la femme et autres textes politiques, Paris, Éditions Grasset, , 205 p. (ISBN 978-2-253-17750-0)
  • Écrits politiques, présentés par Olivier Blanc, vol. I (1789-1791), vol. II (1792-1793), Paris, Éditions Côté Femmes, 1993.
  • Théâtre politique, « Préface » de Gisela Thiele-Knobloch, Paris, Côté Femmes Éditions, 2 vol., 1991 (ISBN 2-907883-34-8) et 1993 (ISBN 2-907883-59-3).
  • Œuvres complètes, deux tomes présentés par Félix-Marcel Castan, Montauban, éditions Cocagne :
    • Tome I Théâtre.
    • Tome II Philosophie.
  • Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Paris, Mille et une nuits, (ISBN 2842057465).
  • Femme, réveille-toi ! : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et autres écrits (préf. Martine Reid), Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio 2€ », , 99 p. (ISBN 978-2-07-045742-7)
  • Zamor et Mirza édition avec préface de 1792, Paris, Éditions Côté Femmes, 1989, présentée par Eleni Varikas.
  • Olympe de Gouges, Œuvres présentées par Benoîte Groult, Paris, Mercure de France, 1986.

Sur Olympe de Gouges

Romans

Théâtre

  • Olympe de Gouges, l'oubliée de l'histoire de Dominique Wenta, créé à la mairie du 4e arrondissement de Paris à l’occasion de l’inauguration de la place Olympe-de-Gouges, le .
  • Olympe de Gouges, j'ai dit ! de Giancarlo Ciarapica, créé au festival d'Avignon 2010, publié chez Christophe Chomant éditeur.
  • La Colère d'Olympe de Darja Stocker (titre original : Zornig geboren), traduit de l'allemand par Charlotte Bomy, coll. « Nouvelles Scènes » (bilingue), PUM, Toulouse, 2012.
  • Olympe de Gouges, dramaturgie et mise en scène Jean-Pierre Armand assisté par Marie Jean, créé le à la Cave Poésie de Toulouse par la Compagnie Théâtre du Cornet à dés. Textes de Gilbert Geraud d'après les écrits politiques d'Olympe de Gouges[note 12].
  • Terreur-Olympe de Gouges de Elsa Solal, mise en scène Sylvie Pascaud avec Anne-Sophie Robin, Martial Jacques, Gilles Nicolas, Alain Granier, théâtre du Lucernaire, 2013.
  • J'ai rêvé la Révolution de Catherine Anne, créé au Théâtre des Quartiers d'Ivry[98] en 2018.

« […] Le sentiment que l’action peut se dérouler aujourd’hui, dans un autre pays, fait place, peu à peu, à la conscience que cela a eu lieu autrefois, ici. J’ai choisi cette ambivalence, cette tension, et l’épure d’une pièce intimiste pour évoquer la figure et les derniers jours d’une femme, guillotinée en novembre 1793 pour ses idées et ses écrits, Olympe de Gouges. »

— C. Anne[98]

  • Et… cris, Olympe de Gouges (1748-1793) de Claude Darvy et Danielle Netter[99].
  • Où vont les Gilets Jaunes ? avec Olympe de Gouges en 1793, pièce radiophonique mise en scène par Les Capsules d'Olen.[réf. nécessaire]

Bande dessinée

Téléfilm

Notes et références

Notes

  1. « Dans une brochure sans date, mais qui ne peut être que de 1786 à 1788, Olympe de Gouges glisse une auto-biographie sous des noms supposés. Cette brochure, qui devait être publiée d'abord sous le nom de Roman de Madame de Valmont, paraît avec un nouveau titre : « Mémoire de Madame de Valmont sur l'ingratitude et la cruauté de la famille de Flaucourt envers la sienne, dont les sieurs de Flaucourt ont reçu tant de services ». Pour l'intelligence du récit, et pour montrer le fond qu'on peut faire des assertions d'Olympe, est d'abord cité le principal passage de ce livre, qui est un roman par lettres où Olympe s'est mise constamment en scène sous le nom de Valmont, et a donné celui de Flaucourt à la famille Le Franc de Caix et de Pompignan. Voici le passage[4], auquel sont ajoutés entre parenthèses les véritables noms[5] »
  2. Son grand-père est dit « maître tondeur de draps ».
  3. Le manuscrit de cette pièce a été brûlé au lendemain de son exécution, sur ordre de Fouquier-Tinville au président de la section du Pont-Neuf, avec les autres papiers saisis chez elle (« pour ne pas contaminer l’esprit public »).
  4. Ce lobby des abolitionnistes est créé, sur le modèle anglais, en 1788 par Brissot, le député girondin, qui d'ailleurs parle élogieusement d'Olympe de Gouges dans ses lettres inédites.
  5. Madeleine Kolly est condamnée en mai 1793 avec son mari, le fermier général Pierre Paul, baron de Kolly (1751-3 mai 1793) pour complot contre-révolutionnaire, décapitée le 15 brumaire suivant.
  6. Fouquier-Tinville est plus tard condamné à mort pour avoir, entre autres faits, envoyé des femmes enceintes à l'échafaud (acte d'accusation de Fouquier-Tinville en l'an III).
  7. Napoléon, éclairé par Fanny de Beauharnais et Mme de Montesson sur cette triste affaire, semble lui avoir tenu rigueur de son attitude en l'envoyant en commandement en Guyane.
  8. S’adressant aux républicaines.
  9. Elle aimait plaisanter, ainsi qu’on s'en rend compte à la lecture de ses textes et de son aveu même, et souvent telle gasconnade ou provocation de sa part, ainsi les défis en duels qu’elle lance à des hommes, ne sont-ils pas à prendre avec trop de sérieux.
  10. Le portrait de couverture représente la comtesse Skavronskia, par Élisabeth Vigée Le Brun.
  11. Le portrait de couverture, miniature par Mme Doucet de Suriny exposée au Salon de l'an IV, représente Julie Candeille.
  12. Documentation de Evelyne Romain, Rotureau et Olivier ; images vidéos : Bruno Wagner ; lumières et régie générale : Gérard Bruneau ; son : Jean Rigaud ; scénographie : Olivier Hebert ; accessoires scéniques : Annie Giral ; costumes : Marianne Levasseur ; enregistrement : Studio de la Manne.
  13. Complété par une documentation comportant une chronologie, trente-neuf notices biographiques et une bibliographie sur Olympe de Gouges, son temps et les personnages qu'elle a côtoyés.

Références

  1. « http://hdl.handle.net/11653/arch63 » (consulté le )
  2. « Acte de baptême - paroisse Saint-Jacques de Montauban (vue 19/40) », sur Archives départementales du Tarn-et-Garonne, .
  3. (en) « Olympe de Gouges | Biography, Importance, Death, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  4. Olympe de Gouges, « Mémoire de Madame de Valmont sur l'ingratitude et la cruauté de la famille de Flaucourt envers la sienne, dont les sieurs de Flaucourt ont reçu tant de services (p. 25-27) », sur Gallica,
  5. Forestié 1900, p. 73-75
  6. Académie de Montauban, « Recueil de l'Académie de Montauban : sciences, belles-lettres, arts, encouragement au bien », sur Gallica, .
  7. Marc de Jode, Monique Cara et Jean-Marc Cara, Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie, Larousse, , 640 p. (ISBN 978-2-03-586136-8, lire en ligne).
  8. Sophie Mousset, Olympe de Gouges et les droits de la femme, Éditions du Félin, , p. 25.
  9. a b et c Nadège Béraud Kauffmann, « Olympe de Gouges - les origines », sur nbk-histoire.fr.
  10. « Acte de baptême - paroisse Saint-Orens de Villebourbon à Montauban (vue 3/25) », sur Archives départementales du Tarn-et-Garonne, .
  11. Carmen Boustani et Edmond Jouve, Des femmes et de l'écriture : Le bassin méditerranéen, Paris, Éditions Karthala, , p. 175-176.
  12. Baptist Cornabas, Tête-à-tête: 20 portraits croisés de personnages qui ont changé le monde, Fleurus, (lire en ligne)
  13. Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges: 1748-1793 des droits de la femme à la guillotine, Tallandier, (ISBN 979-10-210-0429-0), p. 29
  14. Edouard Forestié, Olympe de Gouges, Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 102
  15. Edouard Forestié, Olympe de Gouges, Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 22
  16. « Acte de mariage - Saint-Jean-Baptiste de Villenouvelle (vue 32/41) », sur Archives départementales du Tarn-et-Garonne, .
  17. Edouard Forestié, Olympe de Gouges, Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 95
  18. Léopold Lacour, Les origines du féminisme contemporain: trois femmes de la Révolution, Plon-Nourrit, (lire en ligne), p. 13
  19. Léopold Lacour, Les origines du féminisme contemporain: trois femmes de la Révolution, Plon-Nourrit, (lire en ligne), p. 14-15
  20. Edouard Forestié, Olympe de Gouges, Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 24.
  21. a et b Edouard Forestié, Olympe de Gouges (1748-1793), Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 27
  22. Paul Noack, Olympe de Gouges, 1748-1793 : Courtisane et militante des droits de la femme, Éditions de Fallois, (ISBN 9782877061711), p. 31.
  23. a et b Edouard Forestié, Olympe de Gouges (1748-1793), Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 29
  24. a et b Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges, Grasset, (lire en ligne)
  25. a b c et d Olivier Blanc, « Celle qui voulut politiquer », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  26. Carmen Boustani Carmen, Edmond Jouve, Des femmes et de l'écriture, KARTHALA Editions, (lire en ligne), p. 176
  27. « Olympe de Gouges », Annales historiques de la Révolution française, nos 247-250,‎ (lire en ligne)
  28. Edouard Forestié, Olympe de Gouges (1748-1793), Imp. et Lith. Éd. Forestié, (lire en ligne), p. 30
  29. Simon Guibert, Olympe de Gouges, la révolte d'une femme, E-dite, (ISBN 2846081905), p. 59.
  30. Dix siècles de vie littéraire en Tarn & Garonne, Bibliothèque centrale de prêt, (lire en ligne), p. 121
  31. Emmanuel Melmoux, David Mitzinmacker, 00 personnages qui ont fait l'histoire de France, Éditions Bréal, , p. 146
  32. Laureen Bouyssou, Portraits de militants, Fleurus, (lire en ligne)
  33. a et b Sophie Lucet, « Olympe de Gouges et la scène, ou le « devenir théâtre » d’Olympe de Gouges (imaginaires théâtraux xix-xxi) », La Révolution française, cahiers de l'Institut d'histoire de la Révolution Française,‎ (lire en ligne)
  34. Simone Bernard-Griffiths, Jean Sgard, Mélodrames et romans noirs: 1750-1890, Presses Univ. du Mirail, (lire en ligne), p. 68-69
  35. Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, op. cit., p. 204 et 218.
  36. Olympe de Gouges, L'Esclavage des Nègres : version inédite du 28 décembre 1789 suivi de Réflexions sur les hommes nègres, février 1788, étude et présentation de Sylvie Chalaye et Jacqueline Razgonnikoff, Paris, L'Harmattan, coll. Autrement Même, 2006.
  37. Olympe de Gouges, L'esclavage des noirs ou L'heureux naufrage, Côté-femmes éditions, , p. 15.
  38. Réponse au Champion américain, ou Colon très aisé à connaître, Paris, 18 janvier 1790.
  39. Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution française 1789-1795) Paris, Karthala, 2002, p. 136.
  40. Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, op. cit., p. 91.
  41. Marcel Dorigny, Bernard Gainot, La Société des Amis des Noirs 1788-1999 contribution à l'histoire de l'abolition de l'esclavage, Paris, UNESCO, 1998, p. 265 & 283.
  42. Départ de M. Necker et de Mme de Gouges, adieux aux Français dans Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges. La déclaration des droits de la femme et autres textes politiques, Paris, Bernard Grasset, 2013, p. 150 ; Olympe de Gouges Écrits politiques tome I, présentés par Olivier Blanc, p. 149 ; les éditions en 1986 et 2013 par Benoîte Groult ont coupé de plusieurs pages l'opuscule publié en 1993 par Olivier Blanc.
  43. Jean-Daniel Piquet, L'Émancipation des Noirs… p. 137 ; Benoîte Groult, Ainsi soit…, p. 174-175 ; "forme du contrat social de l'homme et de la femme" (p. 171-176).
  44. Benoîte Groult, Ainsi soit…, p. 175. Jean-Daniel Piquet, L'Émancipation des Noirs,… , p. 137.
  45. Benoîte Groult, Ainsi soit…, p. 174.
  46. a b et c Jean-Daniel Piquet, L'Émancipation des Noirs dans la pensée et le processus révolutionnaire français (1789-1795), doctorat nouveau régime soutenu en octobre 1998 à Paris VIII-Saint-Denis ; L'Émancipation des Noirs dans la Révolution… p. 139.
  47. a et b Eleni Varikas, op. cit..
  48. Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, op. cit..
  49. Olympe de Gouges « Lettre au peuple, ou Projet d'une caisse patriotique ; par une citoyenne », 1788, i + 31 p.
  50. Olympe de Gouges « Remarques Patriotiques, par la Citoyenne, Auteur de la Lettre au Peuple » 48 p. (aussi ici).
  51. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue du Buis », p. 253-254.
  52. Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, op. cit., p. 149-150.
  53. Olympe de Gouges, Grande éclipse du soleil jacobiniste et de la lune feuillantine pour la fin d'avril ou le courant du mois de mai ; par la liberté l'an IV de son nom, dédiée à la terre.
  54. L'esprit français ou problème à résoudre sur le labyrinthe des divers complots, adressé à l’assemblée législative le , BNF, Gallica, p. 6.
  55. Olympe de Gouges, Le bon sens français ou l'apologie des vrais nobles, dédié aux jacobins, .
  56. Olympe de Gouges, Œuvres présentées par Benoîte Groult, Paris, Mercure de France 1986, p. 162-163.
  57. Arrêt de mort que présente Olympe de Gouges contre Louis Capet, Paris, .
  58. Olympe de Gouges, Avis pressant à la Convention, par une vraie républicaine, Paris, 20 mars 1793. Olivier Blanc, Marie - Olympe De Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, p. 194.
  59. « 1791 : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », sur ldh-france.org (consulté le )
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  62. Benoîte Groult, Ainsi soit…, p. 177-178.
  63. « Olympe de Gouges et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », sur BnF Essentiels (consulté le )
  64. Projet d'un second théâtre et d'une maternité, 1789 dans Benoîte Groult, Ainsi soit…, p. 118-126.
  65. a et b Emma Demeester, « Olympe de Gouges, une victime de la Révolution », La Nouvelle Revue d'histoire, no 72, mai-juin 2014, p. 15-17.
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  70. Nicole Pellegrin, « Les disparues de l'histoire », Le Monde diplomatique, (consulté le ).
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  72. a et b Olivier 1985, p. 561
  73. Sous la direction de Christine Fauré et Raymonde Monnier, AHRF, no 344, avril-juin 2006. Elle y est quand même évoquée dans la contribution d'Olivier Blanc, « Cercles politiques et “salons” du début de la Révolution (1789-1793) », p. 63-92. Toutefois Florence Gauthier et Jean-Daniel Piquet qui ont reconnu le rôle d'Olympe de Gouges (voir reconnaissance et célébrations) sont membres de la Société des études robespierristes et collaborent aux AHRF. Florence Gauthier a republié les œuvres complètes de Robespierre en y ajoutant des inédits.
  74. Voir Monselet, Les Oubliés et les dédaignés. Figures littéraires de la fin du XVIIIe siècle, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1846.
  75. a b et c Documentaire de Séverine Liatard et Séverine Cassar, « Olympe de Gouges, une femme du XXIe siècle », émission La Fabrique de l'histoire sur France Culture, 17 septembre 2013.
  76. Mirabeau aux Champs-Élysées, préface.
  77. Lettre au Roi, lettre à la reine, Paris, 1792, p. 8.
  78. « VIDÉO. Olympe de Gouges, première féministe de France et… de Google ! », Le Point, 7 mai 2014.
  79. Olivier Blanc, op. cit., p. 250.
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  86. Sandrine Chesnel, « Google Doodle : Olympe de Gouges ou l'odyssée féministe », sur L'Express,
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  90. Le Figaro, article sur Olympe de Gouges par Elena Scappaticci.
  91. « Relevé de délibérations du conseil d'administration », sur Université Bordeaux Montaigne, (consulté le ).
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  94. Ibidem, p. 469.
  95. Voir sur litteratureaudio.com.
  96. Testament politique, Olympe de Gouges, Audiocite.net (enregistrement sonore).
  97. Voir sur la-brochure.over-blog.com.
  98. a et b Voir sur le site du TQI.
  99. Spectacle disponible sur histoiretheatre.net.
  100. M. Natali, « Olympe de Gouges », sur BD Gest', .
  101. Gilles Médioni, « Olympe de Gouges, par Catel Muller et José-Louis Bocquet », sur L'Express, .

Voir aussi

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Bibliographie

Ouvrages

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  • Olivier Blanc, Olympe de Gouges, Paris, Éditions Syros, 1981.
    • Olympe de Gouges : une femme de libertés, co-édition Syros et Alternatives, Paris, 1989, 236 p. + 8 p. de planches illustrées.
  • Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges. Une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, Cahors, Éditions René Viénet, 2003, 272 p. (ISBN 2849830003). Liste complète des écrits publiés par Olympe de Gouges de 1786 à 1793, nombreux manuscrits inédits, bibliographie critique, index, cahier d’illustrations de huit pages en noir et en couleur.
    Isabelle Brouard-Arends, « Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges. Une humaniste à la fin du XVIIIe siècle », Femmes, Genre, Histoire,‎ , p. 303-304 (ISSN 1252-7017, lire en ligne, consulté le ).
  • Olivier Blanc, Marie-Olympe de Gouges : 1748-1793 des droits de la femme à la guillotine, Paris, Tallandier, 2014 (ISBN 9791021004290).
  • Marie-Paule Duhet, Les Femmes et la Révolution 1789-1794, Paris, Gallimard, coll. « Archives », 1971.
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  • Léopold Lacour, Trois femmes de la Révolution : Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Rose Lacombe, Paris, Plon, Nourrit et Cie, , 432 p. (lire en ligne sur Gallica).
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  • Édouard Forestié, Recueil de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne : Olympe de Gouges (suite et fin), t. XVII, Montauban, Imprimerie Forestié, (lire en ligne sur Gallica), p. 87-134.
  • Catherine Marand-Fouquet, La Femme au temps de la Révolution, Paris, Stock, 1989.
  • Michelle Perrot, Des femmes rebelles - Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand, Elyzad poche, 2014.
  • Jean-Daniel Piquet, L'Émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795), Paris, Karthala, 2002.
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  • (en) Carol Lynn Sherman, Reading Olympe de Gouges, New York, Palgrave Macmillan, coll. « Palgrave Pivot », , VI-116 p. (ISBN 978-1-137-34645-2 et 978-1-349-46694-8, présentation en ligne).
  • Anne Soprani, La Révolution et les femmes de 1789 à 1796, Paris, M Éditions, 1988.

Articles

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  • (en) Gregory S. Brown, « The Self-Fashionings of Olympe de Gouges, 1784-1789 », Eighteenth-Century Studies, The Johns Hopkins University Press, vol. 34, no 3,‎ , p. 383-401 (ISSN 0013-2586, DOI 10.1353/ecs.2001.0019).
  • Olivier Blanc, « Une humaniste au XVIIIe siècle : Olympe de Gouges », dans 1789-1799 : combats de femmes. Les révolutionnaires excluent les citoyennes, Évelyne Morin-Rotureau (dir), Paris, Éditions Autrement, 2003, p. 14-34.
  • Geneviève Falgas, « Madame Christine Serrano : une descendante australienne d'Olympe de Gouges », Recueil de l'Académie de Montauban (sciences, belles-lettres, arts, encouragement au bien), nouvelle série, t. 19,‎ , p. 117-119 (lire en ligne).
  • Catherine Masson, « Olympe de Gouges, anti-esclavagiste et non-violente », Women in French Studies, vol. 10,‎ , p. 153-165.
  • Sophie Mousset, Olympe de Gouges et les droits de la femme, Paris, Le Félin, 2003 (ISBN 2866454952).
  • (en) Giulia Pacini, « Celle dont la voix publique vous a nommé le père : Olympe de Gouges's Mémoire de Madame de Valmont (1788) », Women in French Studies, vol. 9,‎ , p. 207-219 (DOI 10.1353/wfs.2001.0028).
  • Jürgen Siess, « Un discours politique au féminin : le projet d’Olympe de Gouges », Mots : Les Langages du politique, ENS Éditions, no 78,‎ , p. 9-21 (lire en ligne).
  • René Tarin, « L'Esclavage des noirs, ou la mauvaise conscience d'Olympe de Gouges », Dix-huitième Siècle, Paris, Presses universitaires de France, no 30,‎ , p. 373-381 (lire en ligne).
  • (en) Janie Vanpée, « Performing Justice : The Trials of Olympe de Gouges », Theatre Journal, The Johns Hopkins University Press, vol. 51, no 1,‎ , p. 47-65 (DOI 10.1353/tj.1999.0018).
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  • Gabrielle Verdier, « Olympe de Gouges et le divorce sur la scène révolutionnaire : adieu au mariage d'Ancien Régime ? », Dalhousie French Studies, vol. 56 « Le mariage sous l'Ancien Régime »,‎ , p. 154-164 (lire en ligne).

Audio/vidéo

Articles connexes

Liens externes

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