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« Racisme antiblanc » : différence entre les versions

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Version du 12 avril 2006 à 20:16

« Le racisme anti-blanc » est une expression qui sert à désigner une série de phénomènes de stigmatisation ou d'agressions physiques ou verbales envers des « Blancs », déterminés comme tels par leur apparence physique.

Si pour certains la définition du terme racisme est difficile à donner, on peut cependant se reporter à la définition que donne le droit, soit discrimination d'une personne, ou mauvais traitement, en vertu de son appartenance à un groupe, une ethnie, une race, une culture, une religion. La notion de "racisme anti-blancs" semble surprendre, du fait de l'équivalence qu'elle fait apparaître ou instaure avec le racisme anti-noirs, anti-arabes, ou tout autre encore. Elle indique le racisme comme phénomène général, qui peut prendre toutes les formes et concerner tous les groupes humains.

À l'appui d'une spécificité du racisme anti-blanc, on constate que certains phénomènes visés par l'expression semblent liés à des éléments originaux, telle qu'une attitude de rejet des blancs en raison de leurs avantages supposés ou se justifiant de leur racisme présupposé. On parle souvent de racisme "à l'envers".

Certains estiment que cette originalité du phénomène n'est que de surface, puisqu'il s'agit fondamentalement, pour le groupe exprimant son "racisme", d'habiller celui-ci de justifications qui n'ont en définitive aucune importance réelle.

D'autres relèvent que cette caractéristique du racisme anti-blancs est fondamentale, en ce qu'elle génère la croyance, chez ceux qui l'exercent, qu'ils adoptent un comportement juste car relevant de l'auto-défense.



Origine du terme

L'orgine du terme provient des milieux d'extrême droite [réf. nécessaire] : C'est Henri de Fersan qui l'a employé dès 1997 dans son livre Le racisme antifrançais(1997 éditions de l'Aencre ), suivi ensuite par Jean-Marie Le Pen en 1998. Référence: http://www.frontnational.com/doc_interventions_detail.php?id_inter=4

Un essayiste français d'extrême-droite, Henri de Fersan, a publié en 1997 le livre Le Racisme antifrançais, mais donnant de son sujet une lecture très politisée et tenant davantage du pamphlet que de l'étude.

En France, le président du Front-National, Jean-Marie Le Pen prononçait déjà l'expression "racisme anti-blanc" dans son discours de l'université d'été de 1998[1], dans lequel il dénonçait les luttes anti-racistes.

L’anti-racisme, instrument politique d’aujourd’hui, comme le fut l’anti-fascisme avant guerre n’est pas un non racisme c’est un racisme inversé, un racisme anti-français, anti-blancs, anti-chrétiens.

Ce retournement du sens originel a été ensuite repris par les médias.

France, Belgique

Le terme racisme anti-blancs est employé tout d'abord par des quotidiens nationaux (Le Monde), par des mouvements de droite et d'extrême droite, ainsi que par la société en général, alors que les renseignements généraux et le Parquet donnent des explications plus nuancées au phénomène qualifié de violences anti-blancs.

Un article du journaliste Luc Bronner paru dans le quotidien français Le Monde le 15 mars 2005, Manifestations de lycéens: le spectre des violences anti-Blancs a provoqué une controverse médiatico-politique en France quant à la labelisation « anti-blancs » de ces violences, considérées par certains sociologues comme relevant plus d'une sorte de "revanchisme social" que de «racisme inversé», de « racisme à l'envers » ou de « racisme à rebours ». Dans cet article, un agresseur affirmait se venger des blancs.

À la suite de cet article, sept personnalités réputées « proches » de la gauche ont lancé, le 25 mars 2005, un « Appel contre les « ratonnades anti-Blancs »», appel soutenu et relayé par le mouvement sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr et la radio communautaire juive Radio Shalom.

Des tentatives d'implantation de mouvements radicaux afro-américains (voir ci-dessous) prônant un racisme anti-blanc ont été signalées dans certaines banlieues françaises mais aucun lien ne semble être avéré avec des violences qui viseraient plus particulièrement des personnes déterminées comme "Blancs" par leurs agresseurs.

En Belgique, le terme "Belge", "Flapi" ou "Flamand" utilisé comme une insulte est d'usage courant parmi les jeunes bruxellois d'origine marocaine pour désigner toute personne d'apparence physique européenne, mais aussi toute personne d'origine marocaine qui a, du point de vue de ces jeunes, abandonné les normes sociales en vigueur dans leur communauté. On relève cependant également des termes tels que "Sale blanc", "Face de craie" ou "Babtou" (verlan de "Toubab", signifiant "étranger" au Sénégal).

Encore une fois, cependant, ces phénomènes peuvent être analysés à l'aune d'un racisme anti-blanc spécifique ou comme des phénomènes d'instrumentalisation d'oppositions plutôt culturelles ou sociales. Ainsi les associations de défense des droits de l'Homme dénoncent vivement une lecture "simplificatrice" d'une violence avant tout sociale tandis que l'émission de télévision Arrêt sur images démontre le rôle qu'ontjoué les journalistes dans la mise en épingle du phénomène.

Selon cette dernière analyse, les termes "Blanc", "Belge", "Flapi" ou "Flamand" auraient une connotation plus sociale et culturelle que basée sur une conception de type raciste.

La persistance d'une forte discrimination en matière d'emploi, conjuguée à une ségrégation sur le plan de l'habitat et de la scolarisation, risque toutefois selon certaines analyses d'aboutir à des phénomènes, déjà constatés aux États-Unis, de repli communautaire exacerbé pouvant se traduire par un rejet radical des "Blancs" désignés comme groupe majoritaire et nanti face à des groupes sociaux minoritaires vivant leur exclusion sociale prolongée comme exclusivement motivée par leur origine non-européenne.

Diffusion

En France, plusieurs chanteurs de rap ont été accusés d'incitation à la haine et de racisme envers les personnes ayant une couleur de peau blanche, ils ont notamment fait l'objet de poursuites judiciaires de la part de députés UMP. Les propos de certaines de leurs chansons entretenant souvent un amalgame quant à la cible, entre français ("blancs"), policiers et la France en tant qu'État, la qualification de ces propos de racisme est encore une fois sujet à controverses. Voici un exemple de propos incriminés:

"Dommage mon petit que ta mère ne t'ai rien dit sur ce putain de pays
Où 24 heures par jour et 7 jours par semaine
J'ai envie de dégainer sur des faces de craie."

États-Unis

Suivant la dichotomie white/colored dans le Sud des États-Unis ou blanke/nie-blanke en Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid, l'utilisation de ce terme constitue clairement une importation d'outre-Atlantique, ainsi Bruno Gheerbrant, auteur d'un ouvrage en ligne intitulé "Le racisme antiblanc" a publiquement expliqué ses prises de position par "la découverte du racisme antiblanc aux États-Unis".

Aux États-Unis, il existe à l'instar des White supremacists, proclamant la supériorité de la "race blanche", des Black supremacists prônant celle de la "race noire". Il s'agit de groupes organisés comme les Black Muslims et Nation of Islam ou certains courants du mouvement rastafari. Des théories pseudo-scientifiques comme la théorie de la mélanine, notamment popularisée dans certains milieux afro-américains par Frances Cress Welsing et Carol Barnes, visent à donner une allure plus respectable à ce qui n'est en réalité qu'un racisme anti-blanc.

Zimbabwe

Le président Mugabe a mis en oeuvre au Zimbabwe un réforme agraire en 2000 visant essentiellement les grands fermiers du pays, spécifiquement les fermiers blancs qui avaient été maintenus sur leurs terres à l'occasion de l'indépendance. Les redistributions de terre se sont passées de manière semi-anarchique, en ce sens que souvent, des groupes ou milices notamment d'anciens combattants de la guerre d'indépendance prenaient purement et simplement possession de la terre, chassant les fermiers blancs et leurs employés. Certains fermiers et aussi certains de leurs employés noirs ont été confronté à la violence, et il y eut des morts sans que les autorités interviennent autrement que pour soutenir les envahissements. Robert Mugabe et son parti ont donc été accusé de complicité au moins de fait dans les meurtres survenus et de mener une politique raciste. La force publique a refusé d'appliquer des décisions de justice donnant raison à des fermiers blancs qui contestaient leur expropriation.

Suite à cette réforme, qui a eu des conséquences catastrophiques sur la situation alimentaire du pays, ainsi que suite à la dégradation de la situation politique notamment avec les élections truquées de 2002, le pays a été suspendu de sa participation au Commonwealth. Suite à cet événement et à la levée de bouclier que cette politique a provoqué dans le monde, les autorités zimbabwéennes dénoncent un complot des "pays blancs" (notamment les pays blancs du Commonwealth, le Canada, la Grande-Bretagne, et Australie). En 2005, il reste encore environ 400 fermiers blancs au Zimbabwe (sur 4500 avant la réforme agraire), et le président Mugabe a exprimé son souhait de les « chasser » à court terme. En 2005, le parti au pouvoir, le ZANU-PF a lancé une campagne appelé « tous les blancs dehors en 2005 ».

Déclarations de Mugabe, président du Zimbabwe :

  • « Notre parti doit continuer de faire entrer la peur dans le coeur de l'homme Blanc, notre véritable ennemi  » (s'adressant au ZANU-PF)
  • « Le seul homme blanc que vous pouvez croire est l'homme blanc mort »
  • « L'homme blanc est ici comme le second citoyen : vous êtes en numéro un. Il est numéro deux ou trois. C'est ce qui doit être enseigné à nos enfants »
  • « Le fait que les blancs nous ont opprimés hier, lorsqu'ils avaient le pouvoir, ne peut pas être une justification pour que les noirs les oppriment maintenant »

Déclaration de Joseph Msika, vice président du Zimbabwe :

  • « Les blancs ne sont pas des êtres humains »

Voir aussi

Références

  1. Discours de Jean-Marie Le Pen, de l'université d'été de 1998 du FN. [1]

Liens externes