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===Torture à l'aide de l'électricité===
===Torture à l'aide de l'électricité===
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===Torture à 4 chevaux===
La victime était attachée aux mains et aux jambes à 4 chevaux, à l'aide de cordes très résistantes. Le bourreau entaillait un peu partout le corps du supplicié, pour faire apparaître la chair à vif. Il versait ensuite de l'huile chaude, du plomb, de l'acide... dans les plaies, de façon à faciliter la suite de la torture. En effet, après ces abominables sévices, les 4 chevaux tiraient jusqu'à ce que les membres du torturé se détachent de son torse. Les entailles accéleraient l'écartelement. Ravagée par la souffrance, la victime mourrait très vite. C'est ce châtiment qu'a subi [[Ravaillac]], pour avoir assassiné [[Henri IV]].


==La perception de l'existence et de la nécessité de la torture==
==La perception de l'existence et de la nécessité de la torture==

Version du 4 octobre 2007 à 20:19

On appelle torture l'activité consistant à produire une souffrance intense ou longue, psychologique ou physique, en évitant ou du moins en retardant la mort. Elle peut produire des séquelles et des mutilations, mais c'est un effet secondaire, ou éventuellement un moyen de faire souffrir, et non un but en soi.

Le tortionnaire tient sa victime à sa merci, elle ne peut pas s'échapper. Les objectifs et les motivations du tortionnaire peuvent être divers :

Supplice de la roue
  • révélation d'informations secrètes, obtention d'aveux ;
  • châtiment de fautes réelles ou imaginaires ;
  • plaisir sadique ou perversion sexuelle ;
  • préparation psychologique, visant à convaincre la victime qu'elle est faible en vue d'obtenir sa complète soumission ;
  • suivisme ordinaire du tortionnaire qui ne fait (selon lui) que suivre les ordres ou les procédures ;

La torture est interdite par la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Convention de Genève) (adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1984 et entrée en vigueur le 26 juin 1987) et la troisième Convention de Genève. Toutefois, la torture est encore pratiquée de par le monde, souvent sous couvert soit d'une définition imprécise dans la loi, soit de législations locales floues.

Tortures privées

Les malfrats, y compris les organisations terroristes et le crime organisé, utilisent parfois la torture. Les "chauffeurs", brûlant les pieds de leurs victimes pour en obtenir le magot, étaient célèbres. Voir par exemple les chauffeurs d'Orgères.

L'usage de la torture par les autorités gouvernementales

Supplice du satyre Marsyas, écorché vif; œuvre romaine de l'époque impériale

Moyen Âge

Au Moyen Âge et jusqu'au XVIIIe siècle en Europe, on la considérait comme un moyen légitime d'obtenir des aveux ou des informations de la part des suspects, informations utilisées au cours du procès.

L'Inquisition est célèbre pour avoir fait largement usage de la torture. cette autorité publia même un manuel de l'inquisiteur officialisant ces pratiques.

L'usage de la torture dans un cadre juridique a longtemps été partiquée. En France, elle était de deux sortes : la question préparatoire et la question préalable [1]. La première fut supprimée par une ordonnance royale du 24 août 1780[réf. nécessaire], la seconde en 1788[réf. nécessaire].

Régimes totalitaires

La torture reste une méthode de répression commune dans les dictatures et régimes totalitaires.

Torture au XXe siècle

La torture a été pratiquée lors de la guerre d'Algérie.

La torture est pratiquée par la Chine, notamment au Tibet.

Torture au XXIe siècle

Suite à sa Guerre contre le terrorisme et afin de se protéger des pressions contemporaines contre la torture et de son interdiction sur son territoire et par ses agents, les États-Unis via la CIA, usent du procédé appelé extraordinary rendition. Il s'agit d'enlever une personne dont on veut extirper des renseignements et de la débarquer dans un pays où il pourra être torturé « discrètement » par les agents du pays où il se trouve. Le dernier exemple en date est celui d'un imam enlevé à deux reprises en Italie et reconduit en Égypte, où il a été torturé[réf. nécessaire]. Si ce n'est un appel téléphonique de détresse, il n'y a plus aucune nouvelle de lui. Un mandat d'arrêt a été déposé contre 22 personnes, soupçonnées d'appartenir à la CIA et d'avoir participé à ces enlèvements.[réf. souhaitée]

L'armée russe et le centre de détention ORB-2, utilisent la torture en Tchétchénie afin d'obtenir les aveux des prisonniers. Ces derniers sont battus, brûlés avec des mégots de cigarette et torturés à l'électricité[2].

En Chine, Wang Zhenchuan[3] admet publiquement que « la plupart des erreurs judiciaires en Chine sont la conséquence d'aveux extorqués sous la torture »[4].

En Algérie, la torture est utilisée contre des personnes soupçonnées de détenir des informations concernant des activités terroristes.[5].

Efficacité et effets de la torture

Empalement en Roumanie durant le règne de Vlad III l'Empaleur, chronique Brodoc

Lorsque la torture est utilisée pour obtenir des aveux, elle sert à affaiblir la victime. Avec des aveux, à défaut d'avoir la vérité, les tortionnaires disposent d'une version officielle que la victime a elle-même reconnu. Ainsi, si elle revient sur ses déclarations elle ne fera que se contredire et donc se discréditer. Parfois la victime donne des informations qui seront vérifiables (par exemple : position d'un objet caché, trésor ou bombe), ce qui a posteriori légitime le procédé.

Les méthodes et appareils de torture

Crucifiement et meute de chiens dans une gravure de la fin du XVIe siècle.

Torture au Moyen Âge

Au Moyen Âge, différentes méthodes de tortures furent utilisées par les bourreaux. Citons entre autres le chevalet, la poire d'angoisse, les brodequins, la question par l'eau, le supplice de la roue, celui du pal, ou encore celui de la vierge de fer.

Supplice de la chaîne

Le supplice de la chaîne était utilisé dans l'URSS de Staline pour obtenir des aveux. Il consistait à priver le détenu de sommeil et à lui faire subir des interrogatoires incessants[6]. L'accusé confessait les crimes les plus fantaisistes. La torture fut l'un des instruments de la répression soviétique au temps de la Grande Terreur, dans les années 1930.

C'était une torture psychologique et physique.

Asphyxie par absorption d'eau

Après leur coup de force du 9 mars 1945 en Indochine française, les Japonais, en particulier les services de leur police secrète, la Kempetaï, ont souvent eu recours à cette forme de torture pour obtenir des renseignements[7].

Torture à l'aide de produits chimiques

Les victimes peuvent être forcées d'ingérer des produits, chimiques ou non (verre pilé...) pour infliger la douleur et des dégâts internes.

Des produits irritants peuvent être introduits dans le rectum ou le vagin, ou appliqués sur les parties génitales.

Torture à l'aide de l'électricité

La perception de l'existence et de la nécessité de la torture

En France

Après l'arrêt Selmouni de la Cour européenne des droits de l'homme [8], en 1999 (dans lequel la cour, pour la première fois, qualifie de torture des actes commis par une autorité française), le secrétaire général d'un syndicat de policiers, le SGP, a déclaré que « [les policiers] ont l'impression qu'ils travaillent pour rien et maintenant ils ne savent même plus dans quels cadres juridiques » (français ou européens) « ils doivent agir. Sur ce point, nous attendons du ministre de l'Intérieur qu'il défende ses troupes plus qu'il ne l'a fait jusqu'à présent » ; pour la Fédération professionnelle indépendante de la police, « il n'y a pas à jouer les enfants de chœur » lors d'un interrogatoire. Le Syndicat national des officiers de police a trouvé « exagérée la qualification retenue par la Cour européenne qui fait état de tortures ». Pour Gérard Boyer, secrétaire général d'Alliance Police Nationale, l'arrêt constitue « une démission importante de la France non sans conséquences sur l'image du travail des policiers en général »[9]. On peut noter :

  • que les faits reprochés aux policiers étaient de toute façon réprimés par le droit français, comme le montre leur condamnation par le juge pénal français ;
  • que les juridictions françaises, en ce qui concerne les faits, sont parvenues sensiblement aux mêmes conclusions que la CEDH ;
  • que devant la CEDH, les policiers n'étaient pas partie à la procédure, qui opposait un particulier au gouvernement français (la « condamnation » de la France par la CEDH est donc sans influence sur la procédure civile et pénale dirigée contre les policiers).

Lutte contre la torture

De part le monde, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) s'activent pour tenter d'exercer une pression sur les États pratiquant la torture, parmi lesquelles on peut citer Amnesty international ou encore l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Notes et référence

  1. celle devant faire dénoncer les complices, juste avant l'exécution du condamné
  2. Marie Jégo, « Dans le huis clos tchétchène » dans Le Monde web, 9 mai 2006
  3. procureur adjoint du parquet suprême de la République Populaire de Chine
  4. Bruno Philip, « Chine : le pouvoir reconnaît l'usage de la torture par la police », dans Le Monde du 22/11/2006, [lire en ligne]
  5. http://web.amnesty.org/pages/stoptorture-060710-features-fra
  6. Anne Applebaum, Pierre-Emmanuel Dauzat (trad.), Goulag : Une histoire, Paris, éditions Bernard Grasset, 2003, 2005, ISBN 2246661218, p.183
  7. G.H.P. [publication anonyme], La "Kempétaï": Saïgon, Hanoï, Haïphong, Nhatrang, Huê, Vinh, Phnom-Penh, Vientiane, mars-septembre 1945 [livret de caricatures sur la condition des détenus dans les prisons japonaises en Indochine française après le coup de force du 9 mars 1945], Imprimerie Française d'Outre-Mer, Saïgon, 1945.
  8. (fr) Arrêt de l'Affaire Selmouni c. France
  9. Christophe DORE, « Après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme ; L' "arrêt torture" choque la police », Le Figaro, 30 juillet 1999

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