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{{Sous-titre/Littérature|''Le Cerveau mondial''|en}}
{{En-tête label|BA|année=2023}}
{{Autre4|le livre de H. G. Wells|le film-essai de [[Stéphane Degoutin]] et [[Gwenola Wagon]]|World Brain (film)}}
{{confusion|Cerveau global}}
{{Infobox Ouvrage
|image                = World Brain HG Wells 1938.jpg
|légende              = Couverture de l'édition londonienne de 1938.
| alt                 = Photographie de la couverture d'un livre, comportant un texte en langue anglaise, composé de grandes lettres capitales blanches, imprimées sur un fond rouge.
| lieu                = <!-- Wikidata : P:P276 -->
| lieu de publication = <!-- Wikidata : P:P291 -->
| pays                = [[Royaume-Uni]]
| éditeur             = [[Methuen (maison d'édition)|Methuen]]
}}

'''''{{lang|en|World Brain}}''''' ('''''Le Cerveau mondial''''') est une compilation d'[[essai]]s et de [[conférence]]s ayant pour thème la diffusion de la [[Connaissance (philosophie)|connaissance]] à l'échelle planétaire dans un but de [[progrès]] général de l'[[humanité]]. Elle est réalisée par l'[[écrivain]] [[Royaume-Uni|britannique]] de [[science-fiction]] [[H. G. Wells]] et publiée en [[1938 en littérature|1938]] par l'éditeur [[Londres|londonien]] [[Methuen (maison d'édition)|Methuen]], l'auteur étant alors âgé de {{nobr|72 ans}}.

Un de ces essais, le troisième dans l'ordre des chapitres, présente la vision d'une {{citation|encyclopédie mondiale permanente}} qui a plus tard été rapprochée du projet [[Wikipédia]] par certains auteurs du début du {{s|XXI|e}}. Une version [[français]]e du texte de ce troisième chapitre a été publiée dans le tome XVIII de l{{'}}''[[Encyclopédie française]]'', en {{date-|août 1937}}, sous le titre : ''Rêverie sur un thème encyclopédique'', au moment où avait lieu à [[Paris]] le [[Congrès mondial de la documentation universelle]], où Wells donnait en [[français]] une conférence à ce sujet. Un court extrait de cette conférence, transcrit en [[anglais]], fait l'objet du quatrième chapitre.

Il n'existe pas de traduction française publiée des autres textes composant l'ouvrage, soit les premier, deuxième et cinquième chapitres.

{{Sommaire|niveau=2}}

== Historique de l'idée==
=== {{s-|XVII}} ===
{{multiple image
 | align     = left
 | direction = horizontal/vertical
 | header    = 
 | header_align = left/right/center
 | header_background = 
 | footer    = Bacon et son disciple Comenius sont au début du {{s|XVII|e}} à l'origine de l'idée de « cerveau mondial » selon Wells.
 | footer_align = center
 | footer_background = 
 | image1    = Francis Bacon.jpg
 | width1    = 150
 | alt1      = Portrait gravé d'un homme portant un col en fraise.
 | caption1  = [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon<br>(1561-1626)]]
 | image2    = Brozik, Vaclav - J.A. Komensky ve sve pracovne v Amsterodamu (1891).jpg
 | width2    = 130
 | alt2      = Peinture d'un homme assis au milieu de livres.
 | caption2  =  [[Comenius|Jan Amos Comenius]] (1592-1670)
}}
On peut déjà trouver les prémisses de l'idée d'un « cerveau mondial » au {{s|XVII|e}} chez [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon]], qui dans ''[[La Nouvelle Atlantide]]'' (publié un an après sa mort), décrit ce qu'il appelle la « Maison de Salomon », une société philosophique savante qui dirige l'île de Bensalem sur la base d'un savoir scientifique rapidement mis à jour. Dans son roman de 1905 ''[[Une Utopie moderne]]'', lui même influencé par ''[[La République]]'' de [[Platon]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=Une tentative d'autobiographie|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1936}}.</ref>, Wells imagine que de cette Maison de Salomon, {{citation|jailliraient à destination du monde entier des rapports d'expériences scientifiques aussi complets, aussi rapides que les bulletins d'informations [[Télégraphe|télégraphiques]]{{Note|groupe=N|texte=En 1926, faisant un rapprochement entre [[Télégraphe|télégraphie]] et [[système nerveux]], l'inventeur américain [[Nikola Tesla]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=National Academy of Engineering - Steve Olson, Editor|titre=The Past Half Century of Engineering--And a Look Forward|éditeur=|année=2015|passage=Chap. 3|isbn=|lire en ligne=https://nap.nationalacademies.org/read/21702/chapter/4|consulté le=26 octobre 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Suzanne Strum|titre=Informal architectures of the SSA and Knud Lönberg-Holm|périodique=Nexus Network Journal|volume=14|numéro=1|date=2012|issn=1590-5896|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=spIpBAAAQBAJ&pg=PA46|pages=46}}.</ref> émet l'hypothèse suivante<ref>{{Article|langue=en|auteur=[[Nikola Tesla]]|titre=When woman is boss|périodique=Collier's|lien périodique=Collier's|date=30 janvier 1926|lire en ligne=http://www.tfcbooks.com/tesla/1926-01-30.htm|consulté le=29 janvier 2022}}.</ref> :
{{Citation bilingue bloc|langue=en|When wireless is perfectly applied the whole earth will be converted into a huge brain […] Not only this, but through television and telephony we shall see and hear one another as perfectly as though we were face to face, despite intervening distances of thousands of miles; and the instruments through which we shall be able to do his will be amazingly simple compared with our present telephone. A man will be able to carry one in his vest pocket|Quand le [télégraphe] sans fil sera parfaitement mis en œuvre, la terre entière sera convertie en un énorme cerveau […] Mais il y a plus : grâce à la télévision et à la téléphonie, nous nous verrons et nous entendrons aussi parfaitement que si nous étions face à face, malgré des distances de plusieurs milliers de kilomètres ; et l'instrument qui nous en rendra capables sera étonnamment simple à côté du téléphone que nous connaissons : n'importe qui pourra le transporter dans la poche de son veston.}}}} sur les matchs de [[cricket]]}}. Mais cette {{citation|[[Version d'un logiciel#Version bêta|version bêta]] d'un cerveau mondial}} est discutée dans le contexte potentiellement répressif d'une surveillance sociale totale{{sfn|Rayward|2008|id=Ray08|p=229}}. Disciple de Bacon, l'éducateur [[Moravie|morave]] [[Comenius]], auteur du premier manuel scolaire illustré, l'''Orbis pictus'', invente la ''[[Pansophisme|pansophie]]'', un système à la fois d'éducation et d'organisation et de diffusion du savoir universel<ref>{{Article|auteur=Marie-Madeleine Rabecq|titre=Comenius|sous-titre=apôtre de l'éducation moderne et de la compréhension internationale|périodique=Courrier de l'Unesco|date=Novembre 1957|lire en ligne=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000067956_fre|pages=4-14}}.</ref>. Wells lui attribue la paternité du projet d'un {{citation|livre commun […] qui formerait la base et le cadre des pensées […] de tous les citoyens du monde}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=The salvaging of Civilization|sous-titre=The Probable Future of Mankind|lieu=New York|éditeur=MacMillan|année=1921|passage=97|lire en ligne=https://archive.org/details/salvagingofcivil00wellrich/page/97/mode/1up}}.</ref>{{,}}<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=Dave Muddiman|titre chapitre=Public Science in Britain and the Origins of Documentation and Information Science, 1890-1950|auteurs ouvrage=W. Boyd Rayward|titre ouvrage=European Modernism and the Information Society|sous-titre ouvrage=Informing the Present, Understanding the Past|éditeur=Ashgate|lieu=Fanham|année=2008|passage=210}}.</ref>, dans un essai publié en 1637 durant la visite de Comenius à Oxford, intitulé ''Conatum Comenianorum Praeludia''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=[[The Work, Wealth and Happiness of Mankind]]|lieu=Londres|éditeur=[[Heinemann (édition)|Heinemann]]|année=1932|passage=765|lire en ligne=https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.187365/page/n812/mode/1up}}.</ref>.

=== {{s2-|XVIII|XIX}} ===
{{Article détaillé|Encyclopédie}}
L'idée d'une diffusion mondiale des connaissances prend corps au [[Siècle des Lumières]], lorsque les [[Collaborateurs de l'Encyclopédie|encyclopédistes]]{{Note|groupe=N|texte=Dès 1737, le [[Andrew Michael Ramsay|chevalier André-Michel de Ramsay]] fait figure de précurseur de l'encyclopédisme lorsque, dans son [[Discours de Ramsay|discours]] sur la [[franc-maçonnerie]], il envisage le projet d'un {{citation|dictionnaire universel de tous les Arts Libéraux et de toutes les sciences utiles}}<ref>{{Lien web |langue=en|auteur=Eden Arielle Gordon|titre=World Wide Brain: H.G. Wells and Google's Most Ambitious Failure|url=https://www.magellantv.com/articles/world-wide-brain-hg-wells-and-googles-most-ambitious-failure|site=magellantv.com|date=1er avril 2020|consulté le=26 octobre 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=Heylighen>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Francis Heylighen]]|titre=Conceptions of a Global Brain: An Historical Review. In : [https://publications.hse.ru/en/books/135069644 Evolution: Cosmic, Biological, and Social], H. Barry et al. ed.|lieu=Volgograd|éditeur=Uchitel|année=2011|isbn=|lire en ligne=http://www.sociostudies.org/almanac/articles/conceptions_of_a_global_brain_an_historical_review/}}.</ref>, déclarant notamment que ce dictionnaire serait {{citation|comme un magasin général, et une Bibliothèque universelle de tout ce qu'il y a de beau, de grand, de lumineux, de solide et d'utile dans toutes les sciences naturelles et dans tous les arts nobles<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Andrew Michael Ramsay|André-Michel de Ramsay]]|titre=Discours de Ramsay|sous-titre=Première partie : Des qualités requises pour devenir franc-maçon et des buts que se propose l'ordre|éditeur=|année=1737|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_Ramsay}}.</ref>.}}}} tentent d'appliquer cette philosophie ; cependant, dès le début du {{s|XIX|e}}, les efforts visant à englober toutes les connaissances s'épuisent devant l'expansion très rapide du corpus disponible<ref name=Heylighen/>.

=== {{s-|XX}} ===
{{multiple image
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 | direction = horizontal/vertical
 | header    = 
 | header_align = left/right/center
 | header_background = 
 | footer    = Fried et La Fontaine sont tous les deux récompensés du prix [[Nobel de la paix]] à deux ans d'intervalle, le premier en 1911, le second en 1913.
 | footer_background = 
 | image1    = Alfred Hermann Fried nobel.jpg
 | width1    = 105
 | alt1      = Portrait d'un homme portant une moustache en guidon.
 | caption1  = [[Alfred Hermann Fried|Alfred H. Fried<br>(1864-1921)]],<br>vers 1911.
 | image2    = Henri La Fontaine (photographie Géruzet Frères, Bruxelles) (cropped).jpg
 | width2    = 175
 | alt2      = Portrait photographique en noir et blanc d'un homme portant lunettes et moustache noire.
 | caption2  = [[Henri La Fontaine|Henri La Fontaine<br>(1854-1943)]].<br>Cliché de 1900.
}}

En 1903, dix ans avant d'être couronné par le [[prix Nobel de la paix]], le [[Pacifisme|pacifiste]] [[Belgique|belge]] [[Henri La Fontaine]] emploie le terme de « [[Mémoire (psychologie) |mémoire]] mondiale » pour désigner un [[Bibliographie|répertoire bibliographique]] de diffusion universelle et de mise à jour facile. La Fontaine conclut son propos en ces termes [[Philanthropie|philanthropiques]] : {{citation|[…] le Répertoire Bibliographique Universel ne sera pas seulement cet outil obéissant, il symbolisera encore l'unité humaine, il témoignera sans cesse de l'interdépendance des hommes, il montrera à propos de toutes choses, des moindres inventions comme des moindres pensées, que la collaboration est constante entre les frères ennemis des diverses races et il les persuadera que l'amélioration commune du sort des individus et des peuples est le résultat de leurs efforts accumulés, trop souvent annihilés par leurs malentendus et leurs hostilités}}<ref>{{Article|auteur=Henri La Fontaine|lien auteur=Henri La Fontaine|titre=Une mémoire mondiale|sous-titre=Le Répertoire bibliographique universel|périodique=La Revue|lien périodique=|date=1903|pages=201-208|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Une mémoire mondiale}}.</ref>.

{{multiple image
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 | image1    = Signet Die Bruecke.jpg
 | width1    = 135
 | alt1      = Logo tracé à l'encre noire sur fond blanc dont les lignes géométriques évoquent une arche de pont.
 | caption1  = Logo de [[Die Brücke (institut)|institut ''Die Brücke'']], actif pendant deux ans, de 1911 à 1913.
 | image2    = Wilhelm Ostwald by Nicola Perscheid.jpg
 | width2    = 145
 | alt2      = Portrait photographique en noir et blanc d'un homme à la barbe grisonnante coiffé d'un chapeau gris clair.
 | caption2  =  [[Wilhelm Ostwald]], l'un des 3 fondateurs de ''Die Brücke''. Cliché datant de 1913.
}}

Le premier rapprochement entre [[cerveau]] (au [[Sens propre et sens figuré|sens propre]] [[Organe|organique]]) et encyclopédie est effectué en 1907 par [[Friedrich Naumann]] qui publie : ''{{Langue|de|Das Gehirn der Menscheit}}'' (« ''Le Cerveau de l'humanité'' »)<ref>{{Article|langue=de|auteur=Friedrich Naumann|lien auteur=Friedrich Naumann|titre=Das Gehirn der Menschheit|périodique=Süddeutsche Monatshefte|volume=4|date=1907|pages=759-764}}.</ref>, expression reprise un an plus tard par [[Alfred Hermann Fried|Alfred H. Fried]] (qui sera également par la suite colauréat du prix Nobel de la paix), dans un opuscule publié à [[Leipzig]] intitulé ''{{Langue|de|Das internationale Leben der Gegenwart}}'' (« ''La Vie internationale à notre époque'' »)<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=[[Alfred Hermann Fried|Fried, A. H.]]|titre=Das internationale Leben der Gegenwart|lieu=Leipzig|éditeur=[[Teubner-Verlag|Teubner]]|année=1908}}.</ref>.

Quatre années plus tard l'expression [[allemand|germanophone]] ''{{Langue|de|Gehirn der Welt}}'' (« cerveau du monde ») apparaît sous la plume du [[prix Nobel de chimie]] 1909 [[Wilhelm Ostwald]]<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=[[Wilhelm Ostwald]]|titre=Das Gehirn der Welt|lieu=Munich|éditeur=[[Die Brücke (institut)|Brücke]]|année=1912}}.</ref>, cofondateur un an auparavant de [[Die Brücke (institut)|''{{Langue|de|Die Brücke}}'']] (« Le Pont ») un institut international spécialisé dans l'organisation du travail intellectuel dont l'exemple influença Wells<ref>{{lien web|langue=en|titre=H. G. Wells and the "World Brain" or "World Encyclopedia"|site=History of Information|url=https://www.historyofinformation.com/detail.php?id=625}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Buckland|titre=Information and Society|lieu=Cambridge|éditeur=[[MIT Press]]|année=2017|passage=40|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8JdvDgAAQBAJ&pg=PA40&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref name=Hapke2003>{{article|langue=en|titre=From the World Brain to the First Transatlantic Information Dialogue|sous-titre=Activities in Information and Documentation in Germany in the First Falf of the 20 th Century|auteur=Thomas Hapke|périodique=IFLA Journal|volume=29|numéro=4|année=2003|doi=10.1177/034003520302900416}}.</ref>. Ostwald écrit notamment : {{citation|Il ne suffit pas de fonder des bibliothèques. Encore faut-il, au moyen de conférences et de listes bibliographiques, enseigner à ceux qui sont avides de connaissances les meilleures méthodes d'utilisation de leurs trésors. Et c'est loin d'être aussi simple qu'il n'y paraît !<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Wilhelm Ostwald|titre=Biology of the savant : a study in the psychology of personality|périodique=Scientific American|lien périodique=Scientific American|numéro=Supplément N°1862|mois=Septembre|date=1911|pages=169-171}}.</ref>{{,}}<ref name=Hapke2003/>}}.

== Contexte d'élaboration de ''{{Langue|en|World Brain}}'' ==
[[Image:Paul Otlet à son bureau.jpg|vignette|redresse=1.5|alt=photographie en tons sépia d'un homme âgé entouré de documents empilés|[[Paul Otlet]] à son bureau : photographie de 1937, année du [[congrès mondial de la documentation universelle]].]]
[[Paul Otlet]], contemporain de Wells et pionnier des [[sciences de l'information]], relance ce mouvement en fondant avec La Fontaine le ''[[Mundaneum]]'', une vaste bibliothèque bruxelloise abritant le [[répertoire bibliographique universel]]<ref>{{Lien web|auteur=[[Olivier Le Deuff]]|titre=Paul Otlet et Monde, essai d'universalisme|url=https://hyperotlet.hypotheses.org/461|site=hyperotlet.hypotheses.org|date=28 novembre 2018|consulté le=27 février 2022}}.</ref>{{,}}<ref name=Araceli05>{{Article|langue=en|auteur=Georgina Araceli Torres-Vargas|titre=World Brain and Mundaneum: the ideas of Wells and Otlet concerning universal access|périodique=VINE The journal of information and knowledge management systems|volume=35|numéro=3|date=2005|doi=10.1108/03055720510634207|lire en ligne=https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/03055720510634207|format=pdf|pages=156-165}}.</ref>. Il écrit en 1935, dans ''Monde, essai d'universalisme'' : {{citation|L'homme n'aurait plus besoin de documentation s'il était assimilé à un être devenu [[Omniscience|omniscient]], à la manière de Dieu lui-même}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Paul|nom1=Otlet|lien auteur1=Paul Otlet|titre=Monde|sous-titre=Essai d'universalisme. Connaissance du monde, sentiment du monde, action organisée et plan du monde|lieu=Bruxelles|éditeur=Mundaneum|année=1935|wikisource=Monde|id=Otlet 1935}}.</ref>. Otlet, comme Wells, soutient les efforts internationalistes de la [[Société des Nations]] et de son Institut international de coopération intellectuelle<ref name=Heylighen />{{,}}{{sfn|Reagle Jr.|2010|p=21-24}}.

De son côté, Wells estime qu'au lendemain de la [[Première Guerre mondiale]], la population dans son ensemble a besoin non seulement d'être mieux éduquée et informée mais aussi plus en prise avec les événements et le savoir qui la concernent. Pour ce faire Wells préconise un système de savoir, le {{Citation|cerveau mondial}}, auquel tous les humains pourraient avoir accès{{sfn|Rayward|1999|id=Ray99|loc=''passim''}}. 

Politiquement, Wells prône un [[gouvernement mondial]] depuis déjà au moins une décennie, plaidant dans des ouvrages tels que ''[[La Conspiration au grand jour]]'' pour le contrôle de l'éducation par une [[élite]] [[scientifique]]{{sfn|Reagle Jr.|2010|p=24}}, au risque d'aboutir à un modèle sociétal potentiellement autoritaire, voire répressif : en effet comme le souligne [[Warden Boyd Rayward|W. Boyd Rayward]] en 1999, la métaphore de « cerveau » implique le notion d'une direction et d'un {{citation|contrôle central exercé […] non seulement de manière consciente, par le biais de l'intelligence et d'un jugement éclairé, mais aussi automatique}}{{sfn|Rayward|1999|id=Ray99|p=558}}. 

C'est ainsi que, toujours selon Rayward, la pensée {{citation|[[Modernisme|moderniste]]}} de l'auteur se manifestera clairement dans ''World Brain'', d'une part sous forme d'un rejet de la tradition et du passé et par la croyance au pouvoir bénéfique de la science et de la technologie ; d'autre part par la mise en avant d'une forme de {{citation|planification ou ingénierie sociale}} ainsi que par le rôle social et politique, jugé déterminant, de l'[[expertise]] et des experts{{sfn|Rayward|2008|id=Ray08|p=223}}, comme il l'affirme dès 1932 dans ''After Democracy (Après la démocratie)'' : {{Citation bilingue bloc|langue=en|There would also need to be a great world organisation sustaining education, scientific research, and the perpetual revision of ideas. These organisations would represent the end point of a process of administrative and political simplification because they would concentrate and harness the scientific knowledge of experts. It would be they who would carry on the essential business of the planet (Wells 1932, 202).|Il faudrait aussi une grande organisation mondiale qui soutienne l'éducation, la recherche scientifique et la révision perpétuelle des idées. Ces organisations représenteraient l'aboutissement d'un processus de simplification administrative et politique parce qu'elles concentreraient et exploiteraient les connaissances scientifiques des experts. Ce sont eux qui auraient en charge les affaires essentielles de la planète|H. G. Wells|''After Democracy: Addresses and Paper on the Present World Situation. London,'' Watts, 1932.|Après la démocratie : un état des lieux de la situation du monde actuel. Londres, Watts, 1932}}

== Notion de cerveau mondial ==

[[Fichier:Cromwell by Wyck (detail).jpg|vignette|alt=Détail d'un portrait équestre de Cromwell tenant un téléscope attribué à [[Jan Wyck]].|Le Cerveau mondial s'incarne chez Wells dans la figure d'un {{citation|administrateur}} (''{{lang|en|receiver}}'') du pouvoir qu'il confère{{sfn|Wells|1938|p=16-19}}{{,}}<ref name=Webb/>, dans laquelle Rayward voit une sorte d'[[Olivier Cromwell]]{{sfn|Rayward|1999|p=568|id=Ray99}} et Philip Coupland, l'expression d'un intérêt pour le {{citation|fascisme libéral}}<ref>{{article|langue=en|auteur=Philip Coupland|titre=H. G. Wells's 'Liberal Fascism'|périodique=Journal of Contemporary History|volume=35|numéro=4|année=2000|jstor=261059}}.</ref>.]] 
La notion de cerveau mondial (''{{Langue|en|World Brain}}'') exposée dans l'ouvrage n'est pas clairement définie. Elle désigne tantôt un projet d'encyclopédie-papier conforme à la conception traditionnelle d'un tel ouvrage, tantôt le projet de nature [[Utopie|utopiste]] d'une sorte de [[gouvernement mondial]] répondant à un {{citation|phénomène organisationnel mystérieusement [[Émergence|émergent]]}}{{sfn|Rayward|1999|p=564|id=Ray99}}. En pratique, Wells se réfère à la notion de Cerveau mondial sur trois plans différents, avec des sens complémentaires.
* Sur un plan [[Évolution (biologie)|biologique évolutionniste]], Wells tire des [[Cognition|capacités]] [[Langage humain|langagière]] et [[Écriture|scripturale]] propres à l'[[Homo sapiens|espèce humaine]], l'idée que celle-ci a pu construire par une sorte de coalescence{{sfn|Rayward|1999|p=565|id=Ray99}}, {{citation|l'appareil d'une mémoire super-humaine}}{{sfn|Wells|Huxley|Wells|1934|p=1472}}, ce qu'il appelle des {{citation|super-esprits synthétiques}} ou des {{citation|organisations super-individuelles}}{{sfn|Wells|Huxley|Wells|1934|p=1475}}, qui, selon lui, tendent vers {{citation|une unification ultime sous la forme d'un organisme humain collectif dont le savoir et la mémoire sera toute la science et toute l'histoire}}{{sfn|Wells|Huxley|Wells|1934|p=1475}}.
* Sur un plan [[Épistémologie|épistémique]], il s'agit d'un {{citation|nouvel organe centralisateur et unificateur}}<ref name=Memorandum/> qu'il appelle d'abord indifféremment une encyclopédie mondiale ou un cerveau mondial{{sfn|Rayward|1999|p=560|id=Ray99}}, puis un Institut mondial de la pensée et du savoir<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=[[H. G. Wells]]|titre=Science and the World Mind|éditeur=New Europe Publishing Company|lieu=Londres|année=1942|passage=36}}.</ref>. Wells attribue deux fonctions à cet organe, d'une part l'[[Indexation matière|indexation]] et la [[Thèse-antithèse-synthèse|synthétisation]] de tous les savoirs et d'autre part la publication et la distribution de ces synthèses{{sfn|Wells|1938|p=70-71}}.
* Sur un plan [[politique]], l'objectif dévolu par Wells à l'encyclopédie mondiale est la mise en place d'une {{citation|synthèse directive}}{{sfn|Wells|Huxley|Wells|1934|p=794}}, d'une direction de {{citation|l'aspect idéologique de l'éducation}}{{sfn|Wells|Huxley|Wells|1934|p=795}} pour {{citation|informer sans pression ni propagande et diriger sans tyrannie}}{{sfn|Wells|1938|p=33}}. Selon Rayward, il s'agit de la reprise d'une idée {{citation|absolutiste et totalitaire}} exprimée dès 1905 par Wells, la création d'une nouvelle classe gouvernante qu'il appelle celle des Samouraïs, inspirée de ''[[La République]]'' de [[Platon]] et de la tradition japonaise du [[bushido]]{{sfn|Rayward|1999|p=568|id=Ray99}}. Selon [[Beatrice Webb]], cette {{citation|conspiration de samouraïs capitalistes}} à laquelle aspire Wells repose sur la conviction d'une inadéquation totale de la démocratie électorale et d'un échec de l'Union soviétique<ref name=Webb>{{ouvrage|langue=en|auteur=[[Beatrice Webb]]|titre=The Diary of Beatrice Webb|tome=4|éditeur=Virago Press|lieu=Londres|année=1982|passage=285, 431}}.</ref>.

== Contenu et découpage ==
Les textes de l'ouvrage ''{{Langue|en|World Brain}}'' sont composés d'une [[Préface (littérature)|préface]], de cinq chapitres et de cinq appendices.
Dans sa préface, Wells insiste sur la nécessité de disposer d'une représentation du monde dans son ensemble aussi cohérente et solide que possible. Il cite à ce sujet son [[essai]] paru quatre ans auparavant, ''{{Langue|en|[[The Work, Wealth and Happiness of Mankind]]}}'' (1932), regrettant que cette tentative de synthèse intellectuelle soit restée lettre morte.

Les chapitres sont dans l'ordre :
=== I. L'Encyclopédie mondiale ===
Le premier chapitre ({{citation étrangère|langue=en|World Encyclopedia}}) est la transcription d'une conférence donnée par Wells à l'une des soirées hebdomadaires du vendredi soir de la ''{{Langue|en|[[Royal Institution]]}}''<ref name=Ferguson38>{{article|langue=en|auteur=Allan Ferguson|titre=Knowledge and World Progress|sous-titre=World Brain|périodique=Nature|lien périodique=Nature (revue)|numéro=3573|date=23 avril 1938|doi=10.1038/141707a0|format=pdf}}.</ref> le {{date|20|novembre|1936}}.

Le texte en avait été antérieurement publié sous le titre ''The Idea of a World Encyclopaedia''<ref>{{article|auteur=H. G. Wells|lien auteur=H. G. Wells|titre=The Idea of a World Encyclopaedia|périodique=Nature|numéro=138|année=1936|doi=10.1038/138917a0}} {{commentaire biblio SRL|réédition en tiré à part en 1936 par Hogath Press à Londres et en avril 1937 dans ''Harpers Magazine''}}.</ref>.

Il exprime ensuite sa consternation devant l'ignorance des sciences sociales par les concepteurs du [[Traité de Versailles]] et de la [[Société des Nations]]. Il mentionne quelques travaux récents sur le rôle de la science dans la société en énonçant ainsi son problème principal :

{{Citation bilingue bloc|langue=en|We want the intellectual worker to become a more definitely organised factor in the human scheme. How is that factor to be organised? Is there any way of implementing knowledge for ready and universal effect?|Nous voulons que les intellectuels deviennent un agent plus solidement organisé du plan de collaboration humain. Comment doit-il être organisé ? Existe-t-il un moyen d'implémenter la connaissance pour qu'elle puisse avoir un effet immédiat et universel ?|[[H. G. Wells]]|World Brain, Chap. 1: World Encyclopedia|Le Cerveau mondial, Chap. 1 : L'encyclopédie mondiale.}}

Pour répondre à cette question, il énonce la doctrine d'un nouvel [[Encyclopédie|encyclopédisme]] comme cadre pour intégrer les intellectuels en un tout organique. Pour un individu ordinaire, qui serait nécessairement un citoyen éduqué au sein de l'état moderne :

{{Citation bilingue bloc|langue=en|The World Encyclopaedia would be a row of volumes in his own home or in some neighbouring house or in a convenient public library or in any school or college, and in this row of volumes he would, without any great toil or difficulty, find in clear understandable language, and kept up to date, the ruling concepts of our social order, the outlines and main particulars in all fields of knowledge, an exact and reasonably detailed picture of our universe, a general history of the world, and if by any chance he wanted to pursue a question into its ultimate detail, a trustworthy and complete system of reference to primary sources of knowledge. In fields where wide varieties of method and opinion existed, he would find, not casual summaries of opinions, but very carefully chosen and correlated statements and arguments. […] This World Encyclopaedia would be the mental background of every intelligent man in the world. It would be alive and growing and changing continually under revision, extension and replacement from the original thinkers in the world everywhere. Every university and research institution should be feeding it. Every fresh mind should be brought into contact with its standing editorial organisation. And on the other hand its contents would be the standard source of material for the instructional side of school and college work, for the verification of facts and the testing of statements—everywhere in the world. Even journalists would deign to use it; even newspaper proprietors might be made to respect it.|L'Encyclopédie mondiale serait comme une rangée de volumes accessibles chez lui, chez un voisin, dans une bibliothèque publique commode ou dans n'importe quelle école ou collège. Dans cette rangée de volumes il trouverait, sans grand travail ni difficulté, dans un langage clair, compréhensible et mis à jour, les concepts fondamentaux de notre ordre social, les grandes lignes et les principales particularités de tous les domaines de la connaissance, une image exacte et raisonnablement détaillée de notre univers, une histoire générale du monde et, si par hasard il voulait approfondir une question jusqu'au dernier détail, un système fiable et complet de références aux sources primaires de la connaissance. Dans les domaines où il existe une grande variété de méthodes et d'opinions, il trouverait, non pas des résumés d'opinions, mais des déclarations et des arguments soigneusement choisis et corrélés. […] Cette encyclopédie mondiale serait le fonds mental de tout individu intelligent dans le monde. Elle serait vivante, elle grandirait et changerait continuellement sous l'effet de la révision, de l'extension et du remplacement par les penseurs originaux du monde entier. Chaque université et institution de recherche devrait l'alimenter. Chaque esprit nouveau devrait être mis en contact avec son organisation éditoriale permanente. Et d'autre part, son contenu serait la source standard pour l'enseignement scolaire et universitaire, pour la vérification des faits et l'examen des déclarations, partout dans le monde. Même les journalistes daigneraient l'utiliser ; même les propriétaires de journaux la respecteraient.|[[H. G. Wells]]|World Brain, Chap. 1: World Encyclopedia|Le Cerveau mondial, Chap. 1 : L'encyclopédie mondiale}}

Ainsi, une telle encyclopédie serait comme une bible laïque universellement acceptée en raison de la similitude fondamentale des [[Cerveau humain|cerveaux humains]]. Pour les spécialistes et les intellectuels, l'encyclopédie mondiale permettrait de se coordonner avec leurs pairs travaillant dans les mêmes domaines.

Wells appelle à la formation d'une {{citation|Société de l'Encyclopédie}} pour promouvoir le projet et le défendre contre l'exploitation (par exemple par un {{citation|éditeur entreprenant}} qui tenterait d'en tirer profit). Cette société organiserait également des départements pour la production. Bien sûr, l'existence d'une société comporterait ses propres risques :

{{Citation bilingue bloc|langue=en|There will be a constant danger that some of the early promoters may feel and attempt to realise a sort of proprietorship in the organisation, to make a group or a gang of it. But to recognise that danger is half-way to averting it.|Il y aura un danger constant que certains des promoteurs initiaux tentent de s'approprier l'organisation, d'en faire un groupe ou une bande. Mais reconnaître ce danger, c'est faire la moitié du chemin pour l'éviter.|[[H. G. Wells]]|World Brain, Chap. 1: World Encyclopedia|Le Cerveau mondial, Chap. 1 : L'encyclopédie mondiale}}

La langue de l'encyclopédie mondiale serait l'[[anglais]] en raison de sa plus grande portée, précision et subtilité. Les travailleurs intellectuels du monde entier seraient de plus en plus liés par leur participation. Wells souhaite que des citoyens avisés du monde assurent la paix mondiale : pour ce faire un projet intellectuel mondial aurait plus d'impact positif que tout mouvement politique tel que le communisme, le fascisme, l'impérialisme, le pacifisme{{Etc.}}

Adepte du [[communalisme]] et du [[contextualisme]], il termine sa conférence comme suit{{sfn|Wells|1938|p=34-35}} :

{{Citation bilingue bloc|langue=en|Without a World Encyclopaedia to hold men's minds together in something like a common interpretation of reality, there is no hope whatever of anything but an accidental and transitory alleviation of any of our world troubles.|Sans une encyclopédie mondiale pour rassembler les esprits humains en une sorte d'interprétation commune de la réalité, il n'y a aucun espoir de quoi que ce soit, à part un allègement accidentel et transitoire de l'un quelconque de nos problèmes mondiaux.|[[H. G. Wells]]|World Brain, Chap. 1: World Encyclopedia|Le Cerveau mondial, Chap. 1 : L'encyclopédie mondiale}}

=== II. L'organisation du monde moderne à la manière d'un cerveau ===
{{Double image|left|Internet map 1024.jpg|200|alternative1=Lignes brillantes et taches de lumière vive entremêlées sur fond noir.|White Matter Connections Obtained with MRI Tractography.png|150|alternative2=Ensemble de ligne colorées dessinant la silhouette de deux hémisphères cérébraux humains.|Une représentation des nœuds et [[Connexion réseau|connexions du réseau]] [[Internet]]. Les différentes couleurs sont attribuées selon les [[Nom de domaine|noms de domaines]] géographiques.|La [[Connectomique|connectivité neuronale]] dans la [[substance blanche]] [[Cerveau|cérébrale]] visualisée par [[Tractographie|tractographie IRM]].}}

Il s'agit du texte d'une conférence donnée quelque part {{citation|en Amérique}} ({{citation étrangère|langue=en|The Brain Organization of the Modern World}}), en octobre ou {{date|novembre 1937}} (le lieu et la date précise de cet événement n'étant pas indiqués), dans laquelle est exposée et défendue la doctrine du {{citation|Nouvel Encyclopédisme}} décrite précédemment. Wells relève tout d’abord que le monde est devenu une seule communauté interconnectée grâce à l'[[Histoire des télécommunications|augmentation considérable de la vitesse des télécommunications]]. Ensuite, il affirme que l'[[énergie]] est devenue disponible à une nouvelle échelle, permettant, entre autres, la capacité de destructions massives. Par conséquent, l'établissement d'un [[Nouvel ordre mondial (relations internationales)|nouvel ordre politique mondial]] est impératif :
{{Début de colonnes|nombre=2|taille=30}}
{{citation étrangère|langue=en|One needs an exceptional stupidity even to question the urgency we are under to establish some effective World Pax, before gathering disaster overwhelms us. The problem of reshaping human affairs on a world-scale, this World problem, is drawing together an ever-increasing multitude of minds}}

{{citation|Il faut être d'une stupidité exceptionnelle pour s'interroger sur l'urgence d'établir une Pax mondiale efficace, avant que la catastrophe ne nous submerge. Le problème du remodelage des affaires humaines à l'échelle mondiale, ce problème mondial, rassemble une multitude toujours plus grande d'esprits}}
{{Fin de colonnes}}

Ni le [[christianisme]] ni le [[socialisme]] ne peuvent résoudre le problème mondial. La solution est un {{citation|Appareil de connaissance du monde modernisé - l'Encyclopédie mondiale}}, une sorte de centre d'échange mental pour l'esprit, un dépôt où les connaissances et les idées sont reçues, triées, résumées, digérées, clarifiées et comparées{{sfn|Wells|1938|p=49}}. Wells pensait que des progrès technologiques comme le [[microfilm]] pourraient être utilisés à cette fin, de sorte que {{citation|n'importe quel étudiant, dans n'importe quelle partie du monde, pourra s'asseoir avec son projecteur dans son propre bureau, à sa convenance, pour examiner une réplique exacte de n'importe quel livre ou document}}{{sfn|Wells|1938|p=54}}.

[[Fichier:1962 microfilm reader 3920937438.jpg|vignette|redresse=0.6|alt=Photographie en noir et blanc de deux personnages concentrés devant un écran, dans une pièce encombrée de documents.|Selon Wells, le support idéal de l'information de l'encyclopédie mondiale, avec la technologie disponible à l'époque où paraît ''World Brain'', est le [[microfilm]].]]

Dans cette conférence, Wells développe l'analogie de l'encyclopédie avec un cerveau : {{citation|elle serait un centre d'échange d'informations pour les universités et les institutions de recherche ; elle jouerait le rôle d'un [[cortex cérébral]] pour ces ganglions essentiels}}.

Il mentionne la [[commission internationale de coopération intellectuelle]], une branche consultative de la [[Société des Nations]], et le [[Congrès mondial de la documentation universelle]] de 1937 comme autant de précurseurs contemporains du cerveau mondial.

Contrairement au ''Mundaneum'' d'Otlet, le cerveau mondial selon Wells ne repose pas sur une organisation centralisée, mais sur une organisation en résau. En 2005 la chercheuse mexicaine Georgina Araceli Tores-Varggas, estime qu'il serait peut-être cependant possible aujourd'hui de réaliser une centralisation « mentale » par le biais de l'informatique et des télécommunications<ref name=Araceli05/>.

=== III. L'idée d'une encyclopédie mondiale permanente ===
Cet article ({{citation étrangère|langue=en|The idea of a permanent World Encyclopedia}}) est publié pour la première fois en anglais dans ''{{Langue|en|[[Harper's Magazine]]}}'' en {{date|avril 1937}} puis en français dans la nouvelle ''[[Encyclopédie française]]'' d'{{date|août 1937}} sous le titre : ''Rêverie sur un thème encyclopédique''<ref>{{Lien web|auteur=N. Duplain|titre=Rêverie sur un thème encyclopédique|url=https://be-virtual.ch/blog/2006/08/24/reverie-sur-un-theme-encyclopedique/ |site=be-virtual.ch|date=24 août 2006|consulté le=26 février 2022}}.</ref>{{,}}{{note|Wells apprécie particulièrement le plan et le recours à des feuillets mobiles de ''L'[[Encyclopédie française]]'', au point qu'il recommande dans un mémorandum privé à l'éditeur américain [[Nelson Doubleday]] d'en acquérir les droits et de le nommer à la tête du comité éditorial d'une société chargée de la développer<ref name=Memorandum>{{chapitre|langue=en|titre chapitre=Memorandum on the project of a world encyclopaedia|titre ouvrage=The Correspondence of H. G. Wells|tome=4|année=1998|lieu=Londres|éditeur=Pickering and Chatto}}.</ref>{{,}}{{sfn|Rayward|1999|p=562|id=Ray99}}.|groupe=N}}.

Dans cet essai, Wells explique comment les encyclopédies actuelles n'ont pas réussi à s'adapter à la fois à l'augmentation croissante des connaissances enregistrées et à l'expansion du nombre de personnes ayant besoin d'informations précises et facilement accessibles. Il affirme que ces encyclopédies du {{s-|XIX|e}} continuent de suivre le modèle, l'organisation et l'échelle du {{s-|XVIII|e}} : {{citation|nos encyclopédies contemporaines}} dit-il, {{citation|correspondent, par rapport à nos besoins, à l'âge de la diligence plutôt qu'à celui de l'auto et de l'avion}}{{sfn|Wells|1937|p=1}}{{,}}{{note|Dans un ouvrage de 1912, Wells recommande d'utiliser les volumes d'une encyclopédie-papier pour construire des paysages afin de jouer aux petits soldats<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=Floor Games|lieu=Boston|éditeur=Small, Maynard and Comany|année=1912|passage=22|lire en ligne=https://archive.org/details/floorgames00well/page/22/mode/1up}}.</ref>.|groupe=N}}.

Wells entrevoyait l'impact potentiel que pourrait avoir cette technologie sur le monde. Il pensait que la création de l'encyclopédie pourrait ramener les jours de paix du passé, grâce à une {{citation|compréhension mutuelle et [à] la conception d'une fin commune et d'un intérêt commun tel que nous osons à peine en rêver}}{{sfn|Wells|1937|p=3}}.

Wells anticipe aussi l'influence que son ''cerveau mondial'' aurait également sur le système [[universitaire]]{{sfn|Rayward|1999|p=561|id=Ray99}}. Il voulait voir les universités y contribuer, l'aider à se développer, et alimenter sa recherche d'informations holistiques. {{citation|Chaque université et institution de recherche devrait l'alimenter}} ({{p.|14}}). Ailleurs, il écrit : {{citation|Il deviendrait le noyau logique des universités de recherche et des études supérieures du monde entier}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Wells, H.G. |titre=[[The Work, Wealth and Happiness of Mankind]] |lieu=New York |éditeur=Greenwood |année=1931a |passage=796 |isbn=}}.</ref>. Selon lui l'organisation qu'il propose {{citation|dépasserait en taille et en influence toutes les universités existantes, et prendrait inévitablement la place du système universitaire mondial en ce qui concerne la concentration de la recherche et de la pensée et la direction de l'éducation générale de l'humanité}}{{sfn|Wells|1938|p=95}}. En fait, le nouvel encyclopédisme qu'il préconise est {{citation|la seule méthode possible que je puisse imaginer pour amener les universités et les établissements de recherche du monde entier à coopérer efficacement et à créer une autorité intellectuelle suffisante pour contrôler et diriger la vie collective}}{{sfn|Wells|1938|p=48}}. En fin de compte, l'Encyclopédie mondiale serait {{citation|une institution permanente, une puissante super-université, qui regrouperait, utiliserait et dominerait toutes les organisations d'enseignement et de recherche existant actuellement}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Wells, H.G. |titre=Science and the World Mind |lieu=Londres |éditeur=New Europe Publishing Co. |année=1942a |passage=59 |isbn= |lire en ligne=https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.159480}}.</ref>.

=== IV. Passage d'un discours au congrès mondial de la documentation universelle ===
Cette section ({{citation étrangère|langue=en|Passage from a speech to the Congrès Mondial de la Documentation Universelle}}) se compose de 3 pages dans l'édition originale ({{pp.|91-93}}). Il s'agit de la version en [[anglais|langue anglaise]] d'un extrait du discours que Wells a prononcé en [[français]] au [[Congrès mondial de la documentation universelle]], le {{date|20|août|1937}}. S'adressant directement aux participants qui sont déjà, selon lui, en train de créer un cerveau mondial il déclare notamment :

{{citation|Je parle d'un processus d'organisation mentale à travers le monde que je crois être aussi inévitable que tout ce qui peut l'être dans les affaires humaines. Le monde doit rassembler son esprit, et ceci [ce congrès] est le début de son effort. Le monde est un [[phénix]]. Il périt dans les flammes et même s'il meurt, il renaît. Cette synthèse des connaissances est le début nécessaire du nouveau monde}}{{Note|groupe=N|texte=En [[anglais]] dans le texte : {{citation étrangère|langue=en|I am speaking of a process of mental organization throughout the world which I believe to be as inevitable as anything can be in human affairs. The world has to pull its mind together, and this is the beginning of its effort. The world is a Phoenix. It perishes in flames and even as it dies it is born again. This synthesis of knowledge is the necessary beginning to the new world.}}}}{{,}}{{sfn|Wells|1938|p=92}}.

=== V. Le contenu informatif de l'éducation ===
[[Fichier:Knowledge correlation.jpg|vignette|redresse=1.5|alt=Tableau articulant différents types de connaissance avec schéma d'arbre.|Graphique informationnel illustrant le contenu du cinquième chapitre (pp 72-73) et légendé : {{citation étrangère|langue=en|The Informative Content of Education. Languages and symbols (mathematics), skills, music, moral, manual and physical training are not considered here.}} ({{citation|Le contenu informatif de l'éducation. Langues et symboles (mathématiques), aptitudes, musique, morale, entrainemenants manuels et physiques ne sont pas pris en compte ici}}).]]

Cette section ({{citation étrangère|langue=en|The Informative Content of Education}}) est composée du texte d'un discours prononcé en tant que président de séance à la section des sciences de l'éducation de la {{Anglais|[[British Association for the Advancement of Science]]}}, le {{Date|2 septembre 1937}}.

Wells exprime sa consternation face à l'état général d'ignorance du public, même parmi les personnes instruites, et demande à ses auditeurs de se concentrer sur le contenu global des connaissances transmises :

{{Début de colonnes|taille=30|nombre=2}}
{{citation étrangère|langue=en|For this year I suggest we give the questions of drill, skills, art, music, the teaching of languages, mathematics and other symbols, physical, aesthetic, moral and religious training and development, a rest, and that we concentrate on the inquiry: What are we telling young people directly about the world in which they are to live?}}

{{citation|Cette année, je propose que nous mettions de côté les exercices, les compétences, l'art, la musique, les langues, les mathématiques et autres symboles, la formation et le développement physique, esthétique, moral et religieux pour nous concentrer sur cette seule question : que dire aux jeunes, concrètement et de manière directe sur le monde dans lequel ils vont devoir vivre ?}}
{{Fin de colonnes}}

Se demandant comment le {{citation|minimum irréductible de connaissances}} pourrait être transmis à tous en dix ans d'éducation {{incise|ce qui, selon lui, équivaut à {{unité|2400|heures}} d'enseignement en classe}}, il suggère de réduire au minimum l'enseignement des noms et des dates dans l'[[Histoire du Royaume-Uni|histoire britannique]] et de se concentrer plutôt sur les informations nouvellement disponibles sur la [[préhistoire]], les débuts de la [[civilisation]] (sans l'accent traditionnellement mis sur la [[Palestine (région)|Palestine]] et les [[Israélites]]), et les grands contours de l'[[histoire mondiale]]. Il suggère une meilleure éducation en [[géographie]], avec un inventaire des [[ressources naturelles]] du monde, et un meilleur programme en [[monnaie]] et [[Économie (discipline)|économie]]. Il appelle à un {{citation|type d'enseignant modernisé}}, mieux payé, mieux équipé et dont la formation est constamment mise à jour.

=== Appendices ===
''World Brain'' se conclut par cinq appendices développant certains des thèmes evoqués dans les chapitres précédents. Ces compléments sont intitulés :
* ''Ruffled Teachers'' (Enseignants malmenés) : il s'agit d'un article paru dans le numéro du 12 septembre 1937 de la revue ''[[Sunday Chronicle]]'', dans lequel Wells précise sa position vis-à-vis du corps enseignant britannique afin, dit-il, de dissiper certains malentendus.
* ''Palestine in Proportion'' (La Palestine en proportion) : article paru dans ''Sunday Chronicle'' le 3 octobre 1937.
* ''The Fall in America 1937'' (La chute de l'Amérique en 1937) : article publié dans le magazine ''[[Collier's]]'' du 28 janvier 1938.
* ''Transatlantic Misunderstandings'' (Malentendus transatlantiques) : 
* ''The English Speaking World: "As I see it"'' (Le monde anglophone « tel que je le vois »).

== Réception ==
''World Brain'' est publié aux [[États-Unis]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|lieu=New York|éditeur=Doubleday, Doran & Company, Incorporated|année=1938|pages totales=194|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=RB0kAAAAMAAJ}}.</ref> la même année que celle de sa parution au [[Royaume-Uni]]. L'ouvrage est d'abord bien accueilli, dans le [[Pays anglophones|monde anglo-saxon]]. On peut par exemple lire dans la revue britannique ''[[Nature (revue) |Nature]]'' sous la plume du physicien Allan Ferguson (1880-1951) : {{citation étrangère|langue=en|how many of those whose votes may decide the fate of the world have the beginnings of knowledge of topics bandied about on all political platforms ? If Mr. Wells would continue the good work he has initiated in the volume under review, he would add very sensibly to the heavy debt which the civilized world already owes him.}} ({{citation|combien de ceux dont les votes peuvent décider du sort du monde ont un début de connaissance des sujets débattus sur toutes les tribunes politiques ? Si M. Wells poursuivait le bon travail qu'il a entrepris dans le volume en question, il ajouterait de façon très sensible à la lourde dette que le monde civilisé a déjà envers lui.}})<ref name=Ferguson38/>. Toujours en 1938, l'écrivain russe en exil [[John Cournos]] titre dans ''[[The New York Times|New York Times Book Review]]'' : {{citation étrangère|langue=en|Mr. Wells Would Outline Everything}} ({{citation|M. Wells fait le tour de toutes les questions.}})<ref>{{article|langue=en|titre=Mr. Wells Would Outline Everything|auteur=John Cournos|périodique=New York Times|date=8 mai 1938}}.</ref>.

Mais trois ans plus tard, peu après le début de la [[Seconde Guerre mondiale]], ''World Brain ''fait l'objet de vives critiques de la part du journaliste britannique [[George Orwell]]. En 1941, dans un article intitulé ''Wells, Hitler and the World State'' (''Wells, Hitler et l'État mondial''), Orwell note que l'Allemagne est bien plus proche que l'Angleterre d'une société bien gérée dans laquelle tout le monde pense de la même manière, selon des principes scientifiques<ref name=Orwell41>{{article|langue=en|auteur=[[George Orwell]]|titre=Wells, Hitler and the World State|périodique=Horizon|date=20 août 1941|url texte=https://orwell.ru/library/reviews/wells/english/e_whws}}.</ref>. Cependant étant dirigée par un « fou criminel », la société allemande n'a pas fonctionné comme Wells le pensait. De plus, le patriotisme, que Wells considérait comme destructeur de civilisation, s'est avérée être la principale force incitant les Russes et les Britanniques à lutter contre Hitler. Orwell, alors âgé de trente-huit ans, a donc bien vu ce qu'un Wells âgé de 75 ans ne pouvait pas voir, à savoir que la technologie et l'information ne mèneraient pas directement le monde à la paix et à l'harmonie<ref name=Gisig21>{{lien web|langue=en|titre=H.G. Wells’ “World Brain” is now here—what have we learned since?|site=ars.Technica.com, site d'[[Ars Technica]]|auteur=Diana Gitig|date=31 juillet 2021|url=https://arstechnica.com/science/2021/07/world-brain-wells-welles-orwell-and-the-role-of-information-in-society/|consulté le=2 novembre 2023}}.</ref>.

== Influence ==
=== Années 1930 : le Congrès mondial de la documentation universelle ===
L'un des buts déclarés de [[Congrès mondial de la documentation universelle|ce congrès]], qui a lieu à Paris en 1937, est de discuter des méthodes à adopter pour mettre en œuvre les idées de {{Citation|cerveau mondial}} exposées par Wells. Ce dernier donne lui-même à ce sujet une conférence dont le texte est immédiatement publié dans l{{'}}''[[Encyclopédie française]]''<ref name=doccong>{{article|langue=en|auteur=Anonyme|titre=Documentation Congress; Step toward Making 'World Brain|journal=The Science News-Letter|date=9 octobre 1937|volume=32|numéro=861|pages=228–9|jstor=3913334|doi=10.2307/3913334}}.</ref>.

Quatre ans plus tard, [[Reginald Arthur Smith|Reginald A. Smith]] reprend et développe les thèmes de Wells dans un livre intitulé ''{{Langue|en|A Living Encyclopædia: A Contribution to Mr. Wells's New Encyclopædism}}'' (Londres : Andrew Dakers Ltd., 1941).

=== Années 1960 : le cerveau mondial en tant que superordinateur ===
{{article détaillé|Cerveau global}}
==== De la bibliothèque mondiale au cerveau mondial ====
[[Fichier:Arthur C. Clarke 1965 (cropped).jpg|vignette|redresse=0.5|alt=Photographie en noir et blanc d'un homme en veston portant une cravate noire et des lunettes|[[Arthur C. Clarke]], dans les [[années 1960]], voit se réaliser le {{Citation|cerveau mondial}} de Wells dans un avenir assez proche de son époque.]]
Dans son livre de 1962 ''{{Langue|en|Profiles of the Future}}'' (''Profils du futur''), [[Arthur C. Clarke]] prédit que la construction de ce que H. G. Wells appelait le {{Citation|cerveau mondial}} se fera en deux étapes. Il identifie la première étape comme la construction de la {{Citation|Bibliothèque mondiale}}, qui est essentiellement le concept de Wells d'encyclopédie universelle accessible à tous depuis le domicile sur des [[Terminal (informatique)|terminaux informatiques]]. Il prédit que cette phase serait achevée (au moins dans les [[pays développés]]) en l'an [[2000]]. La deuxième étape, le {{Citation|cerveau mondial}}, serait un [[superordinateur]] [[Intelligence artificielle|artificiellement]] [[Superintelligence|superintelligent]] avec lequel les humains seraient capables d'interagir mutuellement pour résoudre divers problèmes mondiaux. La {{Citation|Bibliothèque mondiale}} serait incorporée au {{Citation|cerveau mondial}} comme une de ses sous-sections. Il a suggéré que ce superordinateur soit installé dans les anciennes ''{{Langue|en|war rooms}}'' des [[États-Unis]] et de l'[[Union soviétique]] une fois que les superpuissances auraient suffisamment mûri pour accepter de coopérer plutôt que d'entrer en conflit. Clarke prédisait que la construction du {{Citation|cerveau mondial}} serait achevée en [[2100]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Arthur C. Clarke]]|titre=Profiles of the Future|sous-titre=an Inquiry into the Limits of the Possible|lieu=New York|éditeur=[[Harper & Row]]|année=1962}}.</ref>.

[[Fichier:Eugene Garfield HD2007 Richard J. Bolte Sr. Award.TIF|vignette|gauche|upright=0.6|alt=portrait photographique en couleurs d'un homme grisonnant vu de trois-quarts gauche|Le [[Linguistique|linguiste]] et [[Bibliométrie|bibliomètre]] américain [[Eugene Garfield]] (1925-2017) se réfère à [[H. G. Wells|Wells]] dans sa description du développement des outils bibliométriques modernes.]]
En 1964, [[Eugene Garfield]] publie un article dans la revue ''[[Science (revue)|Science]]'' présentant le [[Science Citation Index]] ; la première phrase de l'article évoque le {{citation|plaidoyer magnifique bien que prématuré [de Wells] pour l'établissement d'un centre d'information mondial}} ({{citation étrangère|langue=en|[Wells's] magnificent, if premature, plea for the establishment of a world information center}}), et Garfield prédit que le {{Langue|anglais|Science Citation Index}} est {{citation|un signe avant-coureur des choses à venir - un précurseur du cerveau mondial}} ({{citation étrangère|langue=en|a harbinger of things to come — a forerunner of the World Brain}})<ref>{{article|langue=en|nom=Garfield |prénom=Eugene|lien auteur=Eugene Garfield|date=Mai 1964|titre=Science Citation Index—a new dimension in indexing|journal=[[Science (journal)|Science]]|volume=144|numéro=3619 |pages=649–654|doi=10.1126/science.144.3619.649|jstor=1712875|pmid=17806988 |bibcode=1964Sci...144..649G|url=http://www.garfield.library.upenn.edu/essays/v7p525y1984.pdf|format=pdf}}.</ref>.

=== Depuis les années 1990 : la « toile » mondiale des documents ===
[[Fichier:Imageworld-artphp3.png|vignette|redresse=1.5|alt=Image planisphérique en noir et blanc montrant des plages blanches principalement à l'emplacement de l'Europe occidentale et des États-Unis.|La carte de densité mondiale des entrées de Wikipédia [[Géotag|géolocalisées]] en 2013 montre une grande inhomogénéité de la répartition des centres d'intérêts.]]
==== Le ''{{Langue|en|World Wide Web}}'' en tant que cerveau mondial ====
''{{article détaillé|World Wide Web}}''

Dans un article de 1996 intitulé ''{{Langue|en|Convergence to the Information Highway}}'' (''Convergence vers l'autoroute de l'information''), l'universitaire britannique [[Brian Gaines]], à la fois psychologue et ingénieur informaticien spécialiste des [[sciences de l'information]], voit le {{Langue|en|[[World Wide Web]]}} comme une extension du {{Citation|cerveau mondial}} de Wells auquel les individus peuvent accéder à l'aide d'[[Ordinateur personnel|ordinateurs personnels]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Brian R.|nom1=Gaines|titre=Convergence to the Information Highway|sous-titre=Proceedings of the WebNet Conference|lieu=San Francisco|éditeur=|année=1996|isbn=|lire en ligne=http://algo.informatik.uni-freiburg.de/bibliothek/proceedings/webnet96/Html/KGaines/Gaines.htm|consulté le=7 novembre 2009}}.</ref>. Dans des articles publiés en 1996 et 1997 qui ne citent pas Wells, [[Francis Heylighen]] et [[Ben Goertzel]] envisagent le développement ultérieur du {{Langue|en|World Wide Web}} en un [[cerveau global]], c'est-à-dire un réseau intelligent de personnes et d'ordinateurs au niveau planétaire{{sfn|Rayward|1999|p=558|id=Ray99}}. La différence entre {{Citation|cerveau global}} et {{Citation|cerveau mondial}} est que ce dernier, tel qu'envisagé par Wells, est contrôlé de manière centralisée{{sfn|Rayward|1999|id=Ray99|loc=''passim''}}, alors que le premier est entièrement décentralisé et [[auto-organisation|auto-organisateur]]. À l'inverse Dave Muddiman, professeur à la ''School of Information Management'' de [[Leeds]], estime en 1998 que les considérations de Wells sont spécifiques de leur contexte historique, relevant d'un {{citation|utopisme technologique et bureaucratique}} et mène à une société de l'information très différente de celle effectivement permise par Internet<ref>{{article|langue=en|titre=The Universal Library as Modern Utopia|sous-titre=the Information Society of H. G. Wells|auteur=Dave Muddiman|périodique=Library History|année=1998|volume=14|numéro=2|doi=10.1179/lib.1998.14.2.85}}.</ref>.

En 2001, Doug Schuler, professeur à l'{{Langue|en|[[Evergreen State College]]}}, propose un réseau mondial d'[[intelligence civique]] comme réalisation du cerveau mondial de Wells. Il cite comme exemples l'organisation américaine [[Écocitoyenneté|écocitoyenne]] ''{{Langue|en|[[Sustainable Seattle]]}}'' et le projet ''{{Langue|en|Technology Healthy City}}'' à [[Seattle]]<ref>{{article|langue=en|nom=Schuler|prénom=Doug|date=Janvier 2001|titre=Cultivating society's civic intelligence: patterns for a new 'World Brain'|journal=Information, Communication & Society|volume=4|numéro=2|pages=157–181|doi=10.1080/13691180122844|s2cid=214651651 |url=https://www.academia.edu/2518107|format=pdf}}.</ref>.

==== Wikipédia comme cerveau mondial ====
[[File:Print Wikipedia - from Aachen to Zylinderdruckpresse by Michael Mandiberg IMG 0149.jpg|vignette|gauche|redresse=0.7|alt=Plusieurs livres blancs à la typographie sobre, rangés verticalement, dont les tranches et la couverture de l'un d'entre eux sont lisibles|Alignement artistique d'une [[Wikipédia en allemand|version germanophone]] de l'[[Wikipédia|encyclopédie Wikipédia]] de {{date|mars 2016}}. Cent des {{unité|3406|volumes}} théoriques de cette époque ont été réellement imprimés.]]
À partir de 2010 émerge l'idée selon laquelle l'encyclopédie libre et collaborative [[Wikipédia]] réalise déjà dans les faits, après moins de dix années d'existence, le {{Citation|cerveau mondial}} décrit par Wells{{sfn|Reagle Jr.|2010|p=24}}{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joseph Stromberg|titre=In 1937, H.G. Wells predicted Wikipedia. But he thought it'd lead to world peace|url=https://www.vox.com/2015/2/23/8078973/hg-wells-wikipedia|site=vox.com |date=23 février 2015|consulté le=3 mars 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Frédéric|nom1=Kaplan|prénom2=Nicolas|nom2=Nova|lien auteur2=Nicolas Nova|titre=Le miracle Wikipedia|lieu=Lausanne|éditeur=[[Presses polytechniques et universitaires romandes|Presses Polytechniques et Universitaires Romandes]]|collection=Big Now|année=2016|pages totales=96|passage=71-73|isbn=978-2-88915-143-1|présentation en ligne=http://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/le-miracle-wikipedia-9782889151431}}.</ref>. Dans son argumentation justifiant le parallèle établi entre ''{{Langue|en|World Brain}}'' et Wikipédia, [[Joseph Reagle]] rappelle l'avertissement de Wells sur la nécessité de défendre son {{Citation|encyclopédie mondiale}} contre la [[propagande]], avec le principe de « [[Wikipédia:Neutralité de point de vue|neutralité de point de vue]] » de Wikipédia : 

{{Début de colonnes|taille=30|nombre=2}}
{{citation étrangère|langue=en|In keeping with the universal vision, and anticipating a key Wikipedia norm, H. G. Wells was concerned that his ''World Brain'' be an "encyclopedia appealing to all mankind," and therefore it must remain open to corrective criticism, be skeptical of myths (no matter how "venerated") and guard against "narrowing propaganda." This strikes me as similar to the pluralism inherent in the Wikipedia "Neutral Point of View" goal of "representing significant views fairly, proportionately, and without bias."}}

{{citation|En accord avec sa vision universelle, et anticipant une norme-clé de Wikipédia, H. G. Wells était soucieux de faire de son ''Cerveau Mondial'' une encyclopédie s'adressant à toute l'humanité et donc qu'elle reste ouverte à la critique constructive, se montre sceptique à l'égard des mythes (aussi « vénérés » soient-ils) et se garde de toute « propagande rétrécissante ». Cela se rapproche, me semble-t-il de manière frappante, au pluralisme inhérent à l'objectif du « point de vue neutre » de Wikipédia, qui est de « représenter les points de vue significatifs de manière équitable, proportionnelle et sans parti pris »{{sfn|Reagle Jr.|2010|p=26}}.}}
{{Fin de colonnes}}

{{clr}}

== Éditions ==
Après sa publication ''princeps'' à Londres en 1938, ''World Brain'' a été maintes fois réédité{{Note|groupe=N|texte=NB : dans sa [[Anglais|langue originale]] uniquement.}}, tant au [[Royaume-Uni]] qu'aux [[États-Unis]]. Parmi ces diverses éditions, on peut mentionner, dans l'ordre chronologique : 
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|lieu=Londres|éditeur=[[Methuen (maison d'édition)|Methuen & Company]]|collection=Adamantine classics for the 21st century|année=1938|pages totales=130|isbn=5074901146|isbn2=9785074901149|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=BYsvtAEACAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|lieu=New York|éditeur=Doubleday, Doran & Company, Incorporated|année=1938|pages totales=194|lire en ligne=https://archive.org/details/worldbrain00wells/page/n3/mode/2up?ref=ol&view=theater}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|éditeur=Books for Libraries Press|collection=Essay index reprint series|année=1971|pages totales=194|isbn=0836920333|isbn2=9780836920338|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=80KFAAAACAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|préface=Alan James Mayne, H.G. Wells Society|titre=World Brain|lieu=Londres|éditeur=Adamantine Press|collection=Adamantine classics for the 21st century|année=1994|pages totales=85|isbn=0744901146|isbn2=9780744901146|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=Q6rZAAAAMAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|lieu=|éditeur=Read Books Ltd|année=2016|isbn1=|isbn2=|pages totales=146|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=YtIQDQAAQBAJ}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|auteur2=Bruce Sterling|responsabilité2=préface|auteur3=[[Joseph Reagle]]|responsabilité3=introduction|titre=World Brain|lieu=Cambridge (Massachusetts)|éditeur=[[MIT Press]]|année=2021|isbn1=0262542560|isbn2=9780262542562|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=4uo2EAAAQBAJ}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|lieu=|éditeur=
Good Press|année=2021|pages totales=107|isbn1=0262542560|isbn2=9780262542562|présentation en ligne=https://books.google.ch/books?id=BbNNEAAAQBAJ}}.

== Bibliographie ==
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=H. G. Wells|titre=After Democracy|sous-titre=Addresses and paper on the present world situation|lieu=Londres|éditeur=Watts|année=1932|libellé=Wells 1932}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=H.G. Wells|lien auteur1=H. G. Wells|auteur2=Julian Huxley|lien auteur2=Julian Huxley|auteur3=G. P. Wells|lien auteur3=G. P. Wells|titre=The Science of life|année première édition=1931|lieu=New York|éditeur=The Litterary Guild|année=1934}}.
* {{Article|libellé=Wells 1937|auteur=H. G. Wells|titre=Rêverie sur un thème encyclopédique|périodique=Encyclopédie française|lien périodique=Encyclopédie française|mois=août|année=1937|date=1937|lire en ligne=http://www.be-virtual.ch/download/brainworld.pdf|format=pdf|pages=1-3|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[H. G. Wells]]|titre=World Brain|lieu=Londres|éditeur=Methuen & Co., Ltd.; Garden City, NY: Doubleday, Doran & Co., Inc.|année=1938|lire en ligne=https://archive.org/details/worldbrain00wells/page/n3/mode/2up?ref=ol&view=theater|libellé=Wells 1938|plume=oui}}
* {{article|langue=en|auteur=[[George Orwell]]|titre=Wells, Hitler and the World State|périodique=Horizon|date=20 août 1941|url texte=https://orwell.ru/library/reviews/wells/english/e_whws}}.
* {{Article|libellé=Rayward 1999|id=Ray99|langue=en|auteur=W. Boyd Rayward|lien auteur=Warden Boyd Rayward|titre= H.G. Wells’s Idea of a World Brain|sous-titre= A Critical Re-Assessment|périodique=Journal of the American Society for Information Science|volume= 50|numéro=7|mois=mai|année= 1999|pages= 557-579|doi=10.1002/(SICI)1097-4571(1999)50:7<557::AID-ASI2>3.0.CO;2-M|lire en ligne=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fpeople.lis.illinois.edu%2F%7Ewrayward%2FWellss_Idea_of_World_Brain.htm#federation=archive.wikiwix.com|plume=oui}}
* {{Article|libellé=Levrel 2006|prénom1= Julien|nom1= Levrel|titre=Wikipedia, un dispositif médiatique de publics participant|périodique=Réseaux|lien périodique =Réseaux (revue)|volume=4|numéro=138|mois=mai|année=2006|pages=185-218|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-reseaux1-2006-4-page-185.htm?ref=doi}}.
* {{chapitre|libellé=Rayward 2008|id=Ray08|langue=en|auteur=W. Boyd Rayward|lien auteur=Warden Boyd Rayward|titre chapitre=The March of the Modern and the Reconstitution of the World's Knowledge Apparatus|sous-titre=H.G. Wells, Encyclopedism and the World Brain|titre ouvrage=European Modernism and the Information Society|sous-titre ouvrage=Informing the Present, Understanding the Past|éditeur=Ashgate|lieu=Fanham|année=2008}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joseph Michael|nom1=Reagle Jr.|lien auteur1=Joseph Reagle|titre=Good Faith Collaboration|sous-titre=The Culture of Wikipedia|lieu=Cambridge, MA|éditeur=The [[MIT Press]]|collection=History and Foundations of Information Science|année=2010|pages totales=264|isbn=9780262014472|oclc=496282188|lire en ligne=https://reagle.org/joseph/2010/gfc/index.html|consulté le=26 février 2022|libellé=Reagle Jr. 2010|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Barry|nom1=Pomeroy|titre=H.G. Wells' World Brain : Annotated with an Introduction by Barry Pomeroy, PhD (Scholarly Editions Book 1)|sous-titre=Introduction|éditeur=Bear's Carvery|année=2017|pages totales=280|isbn=|isbn2=9781987922523|présentation en ligne=https://www.amazon.com/H-G-Wells-World-Brain-Introduction-ebook/dp/B07823BC49?language=en_US|libellé=Pomeroy 2017|plume=oui}}
* {{article|langue=en|titre=The Singularity and H. G. Wells’s Conception of the World Brain|auteur=Maxim Shadurski|périodique=Brno Studies in English|volume=46|numéro=1|année=2020|doi=10.5817/BSE2020-1-11}}.
* {{Chapitre|langue=en|auteur=Joseph Reagle|lien auteur=Joseph Reagle|titre chapitre=Introduction|sous-titre chapitre=thinking about the future|auteurs ouvrage=H. G. Wells|titre ouvrage=World Brain|lieu=[[Cambridge (Massachusetts)]]|éditeur=MIT Press|lien éditeur=MIT Press|année=2021|isbn=9780262542562|lire en ligne=https://reagle.org/joseph/2021/10/wells-reagle-2021-world-brain-ch1-intro.pdf|passage=xix-xxxii|format=pdf}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Thomas|nom1=Michaud|titre=De la fiction à l'innovation|sous-titre=Ces visionnaires qui ont changé le monde|éditeur=Iggybook|année=2022|pages totales=264|isbn=2304052762|isbn2=9782304052763|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=w9xaEAAAQBAJ&pg=PT111|libellé=Michaud 2022}}.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}

=== Références ===
{{Colonnes|nombre=3|{{Références}}}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
==== Dans le monde réel ====
{{Colonnes|taille=18|1=
* [[World Brain (film)|''World Brain'' (film)]]
* [[Apprentissage organisationnel]]
* [[Cerveau global]]
* [[Citizendium]]
* [[Intelligence collective]]
* [[Intelligence civique]]
* [[Joël de Rosnay]]
* [[Mundaneum]]
* [[Noosphère]]
}}

==== Dans la fiction ====
{{Colonnes|taille=18|1=
* ''[[La Bibliothèque de Babel]]''
* ''[[Un cerveau d'un milliard de dollars]]''
* ''[[Encyclopedia Galactica]]''
* ''[[Le Cerveau d'acier]]''
* ''[[La grande question sur la vie, l'Univers et le reste]]''
}}

=== Liens externes ===
* {{en}} [https://archive.org/details/worldbrain00wells/page/n5 Texte intégral de ''World Brain''] dans l'édition Garden City, N.Y., Doubleday, Doran (1938), sur l'[[Internet Archive]] (fourni par la {{Langue|anglais|Thomas Fisher Rare Book Library}} de l'[[université de Toronto]])
* {{lien web|langue=en|auteur=H.G. Wells|titre=World Brain|année=1938|url=https://ia800505.us.archive.org/17/items/world-brain/WorldBrainH.g.Wells.pdf|format=pdf}} (Texte intégral au format pdf)
* {{lien web|langue=en|titre=H.G. Wells’ “World Brain” is now here—what have we learned since?|site=ars.Technica.com, site d'[[Ars Technica]]|auteur=Diana Gitig|date=31 juillet 2021|url=https://arstechnica.com/science/2021/07/world-brain-wells-welles-orwell-and-the-role-of-information-in-society/|consulté le=2 novembre 2023}} (traduit en français sur : {{Lien web|auteur=TPF - The Press Free|titre=Le « cerveau mondial » de HG Wells est maintenant là. Qu’avons-nous appris depuis ?|url=https://thepressfree.com/le-cerveau-mondial-de-hg-wells-est-maintenant-la-quavons-nous-appris-depuis/|site=thepressfree.com, site de TPF|date=31 juillet 2021|consulté le=9 août 2023}})

{{Palette|H. G. Wells|Accès à la connaissance par ordinateur}}
{{Portail|sciences de l'information et des bibliothèques|littérature britannique|Neurosciences}}
{{Bon article|vote=BA|oldid=209374012|date=5 novembre 2023}}

[[Catégorie:Essai de H. G. Wells]]
[[Catégorie:Essai britannique paru en 1938]]
[[Catégorie:Intelligence collective]]

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