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[[Fichier:CO2_pump_hg.svg|vignette|{{Centrer|Échange de {{CO2}} air-mer}}]]
Le '''stockage océanique du dioxyde de carbone''' ({{CO2|lien=dioxyde de carbone}}) est une méthode de [[géoingénierie]] d'[[élimination du dioxyde de carbone atmosphérique]]. Le concept de stockage du dioxyde de carbone dans l'[[océan]] a été proposé pour la première fois par le physicien italien [[Cesare Marchetti]] dans son article de 1976, « On Geoengineering and the carbon dioxide problem » [''Sur la géoingénierie et le problème du dioxyde de carbone'']<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Marchetti|prénom1=Cesare|titre=On geoengineering and the CO<sub>2</sub> problem|périodique=Climatic Change|volume=1|numéro=1|date=mars 1977|issn=0165-0009|doi=10.1007/bf00162777|bibcode=1977ClCh....1...59M|lire en ligne=http://pure.iiasa.ac.at/667/1/RM-76-017.pdf|format électronique=pdf|pages=59–68|s2cid=153503699}}</ref>. Depuis lors, le concept de séquestration du dioxyde de carbone atmosphérique dans les océans du monde a été étudié par des scientifiques, des ingénieurs et des militants écologistes. Actuellement, {{Unité|39000|gigatonnes}} de carbone (GtC) résident dans les océans alors que seulement 750 GtC se trouvent dans l'atmosphère<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Earth's Carbon Reservoirs|url=http://earthguide.ucsd.edu/virtualmuseum/climatechange1/05_2.shtml|série=earthguide.ucsd.edu|consulté le=2018-12-04}}</ref>{{,}}<ref name="Ocean Storage">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Stephen A.|nom1=Rackley|titre chapitre=Ocean storage|titre ouvrage=Carbon Capture and Storage|éditeur=Elsevier|date=2017|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/b978-0-12-812041-5.00020-9|consulté le=2022-06-07|passage=517–541}}</ref>.

Sur les {{Unité|1300|Gt}} de dioxyde de carbone d'origine anthropique au cours des 200 dernières années, environ 38 % sont déjà dans les océans<ref name="Ocean Storage" />. Actuellement, {{Unité|10|GtC}} de {{CO2}} sont émises par an et les océans en absorbent actuellement {{Unité|2,4|Gt}}. Les océans se trouvent être un énorme [[puits de carbone]] ayant la capacité d'en contenir des milliers de [[Tonne|gigatonnes]] supplémentaires. Selon certains scientifiques, la séquestration océanique a le potentiel de réduire les concentrations [[Dioxyde de carbone#CO2 dans l'atmosphère terrestre|atmosphériques de dioxyde de carbone]].

== Chimie océanique ==
[[Fichier:Carbonate_Bjerrum.gif|vignette|Les principaux composants après la dissolution du dioxyde de carbone dans l'océan]]
Quand le dioxyde de carbone atmosphérique se dissout dans l'océan, une partie du dioxyde de carbone réagit avec l'[[eau de mer]] pour former de l'[[acide carbonique]] ({{fchim|H|2|CO|3}})<ref>{{Article|langue=en|auteur1=E. Eric Adams|auteur2=Ken Caldeira|titre=Ocean Storage of {{CO2}}|périodique=Elements|volume=4|date=octobre 2008|page=319–324|doi=10.2113/gselements.4.5.319}}.</ref>. Celui-ci continue réagir avec les molécules d'eau, en résulte du [[carbonate]] qui augmente la concentration d'[[Ion hydrogène|ions hydrogène]] dans l'océan et, par conséquent, réduit le [[pH]] de l'océan. Par conséquent, l'augmentation de la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère diminue le [[pH]] océanique et participe à l'[[acidification de l'océan]]<ref name="IPCC">{{Chapitre|langue=en|auteur1=Ken Caldeira|auteur2=Makoto Akai|auteur3=Peter Brewer|auteur4=Baixin Chen|auteur5=Peter Haugan|auteur6=Toru Iwama|auteur7=Paul Johnston|auteur8=Haroon Kheshgi|auteur9=Qingquan Li|auteur10=Takashi Ohsumi|auteur11=Hans Pörtner|auteur12=Chris Sabine|auteur13=Yoshihisa Shirayama|auteur14=Jolyon Thomson|titre ouvrage=IPCC Special Report on Carbon Dioxide Capture and Storage|titre chapitre=Ocean Storage|éditeur=International Panel on Climate Change|année=2005}}.</ref>. Par ailleurs, le [[carbonate de calcium]] produit un effet tampon lors de fortes baisses de pH. Lorsque le pH diminue, la dissolution du carbonate de calcium augmente<ref>{{Lien web|langue=en|nom=Paul|prénom=Pruess|titre=Climate Change Scenarios Compel Studies of Ocean Carbon Storage|url=https://www2.lbl.gov/Science-Articles/Archive/sea-carb-bish.html|série=lbl.gov|éditeur=Berkeley Lab}}</ref>. Le [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]] prône une variation du pH de l'océan de 0,1 comme acceptable, comparable aux fluctuations naturelles du pH sans effets environnementaux notables. Avec un changement de pH de 0,1, le GIEC estime que {{Unité|1000|GtC}} atmosphériques pourraient être stockés dans l'océan et diminuer d'autant les effets environnementaux négatifs<ref name="IPCC" />. Si le dioxyde de carbone restait dans l'atmosphère, le changement résultant du pH de l'océan serait également similaire, car le mélange océanique finirait par en absorber l'excès<ref name="IPCC" />.

== Injection et stockage de dioxyde de carbone dilué ==
L'injection de {{CO2}} dilué se fait à des profondeurs où ce composé peut être dispersé par les courants marins et le mélange océanique. Lors de l'injection, l'interaction des eaux et les mélanges en fonction de la densité, réduisent la concentration de dioxyde de carbone<ref name="IPCC" />. L'injection par bateau consiste en un déversement de faibles concentrations de {{CO2}} dans les eaux libres tout en en augmentant la zone de dispersion. La dispersion par bateau peut également se faire au moyen d'un tuyau transportant un mélange dilué dans la colonne d'eau. Le composé est généralement injecté à {{Unité|1000|m}} de profondeur pour réduire l'échappement par des [[Bulle (physique)|bulle]]s. La dispersion augmente dans la colonne d'eau, tout au long de la remontée des bulles<ref name="Carbon Sequestration">{{Lien web|langue=en|nom=Herzog|prénom=Howard|nom2=Caldeira|prénom2=Ken|nom3=Adams|prénom3=Eric|titre=Carbon Sequestration via Direct Injection|url=https://sequestration.mit.edu/pdf/direct_injection.pdf|éditeur=MIT}}</ref>. Les grandes tailles des aires de dispersion et les faibles concentrations du composé prémunissent de tout changement significatif du pH local et les effets qui en résultent sur les [[écosystèmes]] marins<ref name="Carbon Sequestration" />. Wickett {{Et al.}} ont utilisé des mesures des fluctuations naturelles du pH du dioxyde de carbone atmosphérique pour suggérer qu'une injection de dioxyde de carbone dilué à {{Unité|0,37|GtC}} par an aurait un effet négligeable sur le pH de l'océan<ref name="IPCC" />. L'injection océanique diluée nécessite peu d'infrastructures par rapport aux autres formes d'injection océanique<ref name="IPCC" />. Le programme de [[R&D]] sur les gaz à effet de serre de l'[[Agence internationale de l'énergie]] estime le coût l'injection d'une tonne de dioxyde de carbone dilué à {{Unité|70|$}}, en tenant compte des coûts de capture, de transport et de stockage du carbone avant sa dispersion par bateau<ref name="IEA">{{Lien web|langue=en|titre=Ocean Storage of CO2|url=https://ieaghg.org/docs/general_publications/5.pdf|site=ieaghg.org|éditeur=IEA Greenhouse Gas R&D Programme|consulté le=24 juin 2022}}</ref>.

== Libération de dioxyde de carbone solide en profondeur ==
Les [[Refroidissement à glace carbonique|carboglaces]], glaces sèches ou [[Glucide|hydrates solides]] de {{CO2}} peuvent être des vecteurs du stockage du dioxyde de carbone dans l'océan. Leur densité à l'état solide est environ {{Unité|1,5|fois}} supérieure à celle de l'eau de mer ce qui leur permet de couler au fond de l'océan. Leur vitesse de dissolution à la surface est d'environ {{Unité|0,2|cm/h}}, ce qui fait que seule une petite quantité de dioxyde de carbone peut être complètement dissoute avant d'atteindre le fond marin<ref name="IPCC" />. En plus de servir de matière carbonée à injecter en profondeur, l'[[hydrate]] de {{CO2}} est déjà, en tant que tel, un moyen de stockage du carbone<ref>{{Article|langue=en|nom1=Hassanpouryouzband|prénom1=Aliakbar|nom2=Joonaki|prénom2=Edris|nom3=Vasheghani Farahani|prénom3=Mehrdad|nom4=Takeya|prénom4=Satoshi|titre=Gas hydrates in sustainable chemistry|périodique=Chemical Society Reviews|volume=49|numéro=15|année=2020|pmid=32567615|doi=10.1039/C8CS00989A|pages=5225–5309|s2cid=219971360}}</ref>. Sa formation a lieu lorsque la concentration dissoute de dioxyde de carbone liquide est d'environ 30 % et que la profondeur est de {{Unité|400|mètres}} sous le niveau de la mer. Les hydrates se forment sous forme de couche externe autour des gouttelettes de dioxyde de carbone liquide ou sous forme de masse solide<ref name="CO2 HYDRATE">{{Article|langue=en|auteur1=C.A. Rochelle|auteur2=A. P. CAMPS|auteur3=D. LONG|auteur4=A. MILODOWSKI|auteur5=K. BATEMAN|auteur6=D. GUNN|auteur7=P. JACKSON|auteur8=M. A. LOVELL|auteur9=J. REES|titre=CO2 HYDRATE AND UNDERGROUND STORAGE|périodique=Published Thesis|date=2003|lire en ligne=http://nora.nerc.ac.uk/id/eprint/8231/1/Rochelle_et_al_final_as_published.pdf|format électronique=pdf|consulté le =24 juin 2022}}</ref>. La composition moléculaire est composée de dioxyde de carbone et d'eau, formulé {{CO2}}•nH<sub>2</sub>O où n ≈ 5,75<ref name="IPCC" />. La densité résultante est plus dense que l'eau de mer d'environ 10 %. Par rapport au dioxyde de carbone liquide, la forme hydratée se dissout beaucoup plus lentement dans l'eau de mer, à environ {{Unité|0,2|cm/h}} aussi<ref name="CO2 HYDRATE" />. De plus, l'hydrate stagne sur le fond marin, forme une calotte d'hydrate, et force le dioxyde de carbone liquide à ne se déplacer que latéralement<ref name="Secure">{{Lien conférence|conférence=OCEANS'13 MTS/IEEE San Diego Technical Program|langue=en|nom1=Capron|prénom1=Mark|titre=Secure Seafloor Storage CO2 Storage|date=September 22, 2013|doi=10.13140/RG.2.2.22808.19204|format électronique=pdf}}</ref>. La stabilité moléculaire globale a pour paramètre la température et de la pression de l'environnement, et les glaces sèches ne se dissocient que lorsqu'elles rentrent en contact direct avec de la chaleur et de l'eau supplémentaires à des concentrations inférieures à leur concentration d'équilibre<ref name="Potential">{{Article|langue=en|nom1=Goldthorpe|prénom1=Steve|titre=Potential for Very Deep Ocean Storage of CO2 Without Ocean Acidification: A Discussion Paper|périodique=Energy Procedia|volume=114|date=2017-07-01|issn=1876-6102|doi=10.1016/j.egypro.2017.03.1686|pages=5417–5429}}.</ref>. Cependant, en raison de sa structure cristalline, l'hydrate pur ne circule pas dans les tuyaux. Partant du constat qu'une efficacité de 100 % est extrêmement difficile à atteindre, les expériences en laboratoire et sur le terrain suggèrent celle de la réaction de descente est d'environ 15 à 25 %<ref name="IPCC" />. N'importe quel type d'instabilité des hydrates est susceptible de provoquer une dissolution et une dispersion lors du processus de descente ou d'injection<ref name="Secure" />.

== Minéralisation et sédiments marins profonds ==
La [[Minéralisation (géologie)|minéralisation]] peut également se produire sous la mer de façon semblable aux processus se déroulant dans les roches terrestres. Le taux de dissolution du {{CO2}} atmosphèrique vers les régions océaniques dépend de la période de circulation de l'océan et de la capacité tampon de la ''subduction'' des eaux de surface<ref name="Potential" />. Des recherches ont démontré que le stockage marin de dioxyde de carbone à plusieurs kilomètres de profondeur pourrait être viable pendant une période allant jusqu'à 500 ans selon les conditions et le site d'injection. Plusieurs études ont montré que bien que le dioxyde de carbone se stocke dans l'océan, il peut retourner dans l'atmosphère au fil du temps. Cependant, la longueur du processus est probablement de l'ordre de quelques siècles. La neutralisation du {{Fchim|CaCO|3}} ([[carbonate de calcium]]), ou l'équilibrage de sa concentration sur le fond marin, sur terre et dans l'océan, peut être mesurée sur une échelle de temps de plusieurs milliers d'années. Plus précisément, le temps prévu est de 1700 ans pour l'océan et d'environ 5000 à 6000 ans pour la terre<ref>{{Article|langue=en|nom1=House|prénom1=Kurt|titre=Permanent carbon dioxide storage in deep-sea sediments|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=103|numéro=33|date=November 10, 2005|pmid=16894174|pmcid=1567873|doi=10.1073/pnas.0605318103|bibcode=2006PNAS..10312291H|lire en ligne=http://www.pnas.org/content/pnas/103/33/12291.full.pdf|pages=12291–12295}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Ridgwell|prénom1=Andy|titre=Regulation of atmospheric CO2 by deep-sea sediments in an Earth System Model|périodique=Global Biogeochemical Cycles|volume=21|numéro=2|date=2007-01-13|doi=10.1029/2006GB002764|bibcode=2007GBioC..21.2008R|lire en ligne=http://www.ggy.bris.ac.uk/personal/AndyRidgwell/pubs/ridgwell_hargreaves_2007.pdf|pages=GB2008}}</ref>. De plus, le temps de dissolution du {{Fchim|CaCO|3}} peut être amélioré en injectant à proximité ou en aval du site de stockage<ref name="IPCC" />.

Outre la [[Altération forcée|minéralisation du carbone]], l'injection profonde de [[sédiment]]s en mer est une piste prometteuse pour le stockage océanique du dioxyde de carbone. Elle consiste à l'injecter à au moins {{Unité|3000|m}} de profondeur, directement dans les sédiments océaniques pour générer des [[Hydrate|hydrates]] de {{CO2}}. Deux couches océaniques sont choisies pour l'exploration du procédé : la zone de flottabilité négative, ZFN ({{En|texte=NBZ}}), où le dioxyde de carbone liquide est plus dense que l'eau environnante ou a une flottabilité neutre, et la zone de formation d'hydrates, ZFH ({{En|texte=HFZ}}), qui a généralement des températures basses et hautes pressions. Plusieurs modèles de recherche ont montré que la profondeur d'injection optimale pour un stockage optimal nécessite la prise en compte de la perméabilité intrinsèque et des modifications de la perméabilité au dioxyde de carbone liquide. La formation d'hydrates diminue la perméabilité au {{CO2}} liquide et l'injection en dessous plutôt que dans la zone de formation d'hydrates, est préférée. Si la zone de flottabilité négative constitue une plus grande colonne d'eau que la ZFH, l'injection doit se faire directement dedans, sous la ZFH. Dans ce cas, le {{CO2}} liquide coulera dans la ZFN et sera stocké sous le plafond de flottabilité et d'hydrate. Une fuite de dioxyde de carbone peut se produire en cas de dissolution dans le fluide interstitiel ou par diffusion moléculaire. Cependant, ce processus pourrait prendre des milliers d'années<ref name="IPCC" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Qanbari|prénom1=Farhad|nom2=Pooladi-Darvish|prénom2=Mehran|nom3=Tabatabaie|prénom3=S. Hamed|nom4=Gerami|prénom4=Shahab|titre={{CO2}} disposal as hydrate in ocean sediments|périodique=Journal of Natural Gas Science and Engineering|volume=8|date=2012-09-01|issn=1875-5100|doi=10.1016/j.jngse.2011.10.006|pages=139–149}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Zhang|prénom1=Dongxiao|nom2=Teng|prénom2=Yihua|titre=Long-term viability of carbon sequestration in deep-sea sediments|périodique=Science Advances|volume=4|numéro=7|date=2018-07-01|issn=2375-2548|pmid=29978037|pmcid=6031374|doi=10.1126/sciadv.aao6588|bibcode=2018SciA....4O6588T|pages=eaao6588}}</ref>.

== Panaches de dioxyde de carbone ==
Les chercheurs ont pu montrer en laboratoire et dans de petites expériences in situ que le dioxyde de carbone peut être injecté dans les océans sous forme de panaches ascendants ou descendants<ref name="IPCC" />. Le panache coulera s'il est plus dense que l'eau de mer. Cela doit se produire si le panache, un mélange de dioxyde de carbone et d'eau de mer, est injecté à des profondeurs de {{Unité|3|km}}<ref name="IPCC" />. Au fur et à mesure que le panache se déplace sur l'axe verticale, il se dissout partiellement par transfert de masse convectif avec l'eau avoisinante. La dissolution est stimulée par les courants perpendiculaires à la colonne d'eau du panache en raison de l'accroissement du transfert de masse par convection. Un minimum de courants d'eau horizontaux est nécessaire pour que le panache puisse plonger au fond de l'océan, ce qui assure une séquestration à plus long terme. Les autres techniques de stockage océaniques mentionnées précédemment profitent de ces courants pour la dilution des panaches ascendants : ils accélèrent la dispersion pour rendre le changement de concentration de {{CO2}} dans l'océan suffisamment bas pour ne pas affecter de manière significative la biosphère marine<ref>{{Article|langue=en|nom1=Alendal|prénom1=Guttorm|nom2=Drange|prénom2=Helge|titre=Two-phase, near-field modeling of purposefully released CO2in the ocean|périodique=Journal of Geophysical Research: Oceans|volume=106|numéro=C1|date=2001-01-15|issn=0148-0227|doi=10.1029/1999jc000290|bibcode=2001JGR...106.1085A|pages=1085–1096}}</ref>.

La méthode d'injection proposée emploie des gouttelettes de [[dioxyde de carbone supercritique]] mélangées à de l'eau de mer. Les panaches peuvent être conçus pour se dissoudre à différentes vitesses en fonction de la taille, de la concentration et de la vitesse d'injection du mélange. Pour les panaches ascendants dont le but est la dissolution pour séquestrer le {{CO2}}, une gouttelette plus petite, injectée à plus forte concentration, est préférable pour une dissolution plus rapide. Les panaches qui coulent finissent par former des lacs de dioxyde de carbone sur le fond océanique permettant une séquestration à plus long terme<ref name="IPCC" />.

== Lacs de dioxyde de carbone ==
Des lacs de dioxyde de carbone se formeront sur le plancher océanique dans les dépressions ou des tranchées du fond marin. Ces lacs séquestrent le dioxyde de carbone en l'isolant. L'océan profond a un taux de mélange très lent avec les couches de la surface. De plus, à la surface du lac de {{CO2}}, se formera une couche de cristaux d'hydrates de confinement qui ralentira les échanges avec la couche du dessus. La convection à la surface du lac due aux [[Tempête de fond océanique|tempêtes du fond de l'océan]] ou à d'autres courants marins accélèrera la dissolution. Si aucun écoulement massif ne perturbe les lacs de séquestration, la durée de stockage du dioxyde de carbone prend environ {{Unité|10000|ans}} pour un lac de {{Unité|50|m}} de profondeur. Ce chiffre peut être réduit à {{Unité|400|ans}} en présence de courants dus aux tempêtes de fond océanique<ref name="IPCC" />.

Les sites d'injection seront choisis en fonction de la profondeur du plancher océanique, de l'activité sismique et volcanique et de la présence de gisements de {{Fchim|CaCO|3|lien=carbonate de calcium}} susceptibles d'augmenter le taux de minéralisation du carbone<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Storing Carbon Dioxide under the Ocean|url=https://www.technologyreview.com/2006/08/08/228472/storing-carbon-dioxide-under-the-ocean/|site=MIT Technology Review|consulté le=2022-06-24}}</ref>. Certains sites à l'étude pour le stockage à des profondeurs supérieures à {{Unité|6|km}} et comprennent la [[Fosse de Sunda|fosse indonésienne de Sunda]], la fosse japonaise des [[Fosse des Ryūkyū|Ryukyu]] et la [[fosse de Porto Rico]]<ref name="Potential" />.

== Impacts environnementaux de la séquestration des océans en eaux profondes ==
Les chercheurs étudient l'impact sur les écosystèmes de l'injection de dioxyde de carbone liquide, par le biais « d'études de processus, d'enquêtes sur les traceurs biogéochimiques et d'études sur le fond des océans »<ref name="IPCC ed">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=B. Metz|auteur2=O. Davidson|auteur3=H. C. de Coninck|auteur4=M. Loos|auteur5=L. A. Meyer|titre=IPCC Special Report on Carbon Dioxide Capture and Storage|auteur institutionnel=Working Group III of the Intergovernmental Panel on Climate Change|éditeur=Cambridge University Press|lieu=Cambridge|pages totales=442}}.</ref>. Le défi provient de la portée spatiale de l'océan et de la grande échelle de temps des effets possibles<ref name="Carbon Capture">{{Article|langue=en|auteur1=David Santillo|auteur2=Paul Johnston|titre=Carbon Capture and Sequestration: Potential Environmental Impacts|périodique=Environmental Science|date=3 décembre 2018|citeseerx=10.1.1.577.6246}}</ref>, ce qui rend difficile la détection précise de ces conséquences. Il existe très peu de connaissances sur les organismes et les écosystèmes de cette zone inexplorée et sur l'interdépendance de ces écosystèmes<ref name="Carbon Capture" />. La séquestration en haute mer par injection diluée, peut avoir recours à des méthodes alternatives (injection par pipeline remorqué, injection par pipeline fixe, utilisation d'hydrates). En raison de la taille de l'océan, les prédictions et les conclusions concernant le risque environnemental de ce processus de séquestration sont basées sur des expériences à petite échelle qui ont été extrapolées pour montrer des résultats possibles à une échelle aussi grande que l'océan<ref name="IPCC ed" />.

=== Biote des grands fonds ===
La séquestration océanique dans les sédiments des profondeurs marines peut avoir un impact sur la vie marine profonde. La composition chimique et physique de la [[Abysse|mer profonde]] ne subit pas de changements comme les eaux de surface<ref name="IPCC ed" />. En raison de son contact limité avec l'atmosphère, la plupart des organismes qu'elle héberge ont évolué avec très peu de perturbations physiques et chimiques et sont exposés à des niveaux minimes de dioxyde de carbone<ref name="IPCC ed" />. La plus grande part de leur énergie provient de la consommation des fragments de matière descendant de l'eau de surface et de ses écosystèmes<ref name="IPCC ed" />. Les écosystèmes des grands fonds marins n'ont pas de taux de reproduction rapides et ne donnent pas naissance à de nombreux descendants en raison de leur accès limité à l'oxygène et aux nutriments<ref name="IPCC ed" />. En particulier, les espèces qui habitent la gamme de profondeur de {{Unité|2000|–=3000|m}} sont des populations peu nombreuses, et variées<ref name="IPCC ed" />. L'introduction de quantités mortelles de dioxyde de carbone dans l'environnement de telles espèces peut avoir des conséquences sérieuses sur la taille de ces populations qui prendront plus de temps pour se reconstituer que les espèces des eaux de surface<ref name="An updated">{{Article|langue=en|nom1=Israelsson|prénom1=Peter H.|nom2=Chow|prénom2=Aaron C.|nom3=Eric Adams|prénom3=E.|titre=An updated assessment of the acute impacts of ocean carbon sequestration by direct injection|périodique=Energy Procedia|volume=1|année=2009|doi=10.1016/j.egypro.2009.02.324|pages=4929–4936}}</ref>.

=== Effets du pH et exposition au dioxyde de carbone ===
L'[[acidification des océans]] affaiblit les processus métaboliques dans les organismes ; les [[enzymes]] et le transport des ions nécessitent des niveaux de pH spécifiques pour continuer à fonctionner correctement<ref name="IPCC ed" />. Cependant, les organismes ne sont pas seulement affectés par l'acidification de l'eau due à des niveaux élevés de {{CO2}}, le composé lui-même interagit avec la fonction physiologique des organismes individuels<ref name="IPCC ed" />. Les effets de l'exposition au {{CO2}} sont d'ailleurs plus dommageables que ceux provenant des changements de pH de l'environnement<ref name="Review on">{{Article|langue=en|nom1=Azeem|prénom1=Babar|nom2=KuShaari|prénom2=KuZilati|nom3=Man|prénom3=Zakaria B.|nom4=Basit|prénom4=Abdul|titre=Review on materials & methods to produce controlled release coated urea fertilizer|périodique=Journal of Controlled Release|volume=181|date=May 2014|issn=0168-3659|pmid=24593892|doi=10.1016/j.jconrel.2014.02.020|pages=11–21}}</ref>. Lorsqu'il pénètre dans les organismes, par diffusion à travers les tissus, il s'accumule à l'intérieur, ce qui peut alors provoquer une anesthésie et, selon sa concentration, la mort<ref name="Long-Duration">{{Article|langue=en|nom1=Kugino|prénom1=Kenji|nom2=Tamaru|prénom2=Shizuka|nom3=Hisatomi|prénom3=Yuko|nom4=Sakaguchi|prénom4=Tadashi|titre=Long-Duration Carbon Dioxide Anesthesia of Fish Using Ultra Fine (Nano-Scale) Bubbles|périodique=PLOS ONE|volume=11|numéro=4|date=2016-04-21|issn=1932-6203|pmid=27100285|pmcid=4839645|doi=10.1371/journal.pone.0153542|bibcode=2016PLoSO..1153542K|pages=e0153542}}</ref>. L'accumulation interne provoquera également une [[acidification du sang]] des organismes. Cela affaiblit la capacité des ceux-ci à métaboliser l'oxygène et par conséquent affaiblit leurs performances<ref name="IPCC ed" />. Cet effet est plus préjudiciable aux espèces plus complexes et plus grandes qui mettent en action un plus grande énergie pour se déplacer et faire fonctionner leurs fonctions corporelles vitales<ref name="IPCC ed" />.

=== Effets à long terme ===
Si la séquestration du dioxyde de carbone des eaux profondes océaniques devient une pratique courante, les effets à long terme continueront d'être étudiés pour en prédire l'impacts sur ces milieux<ref name="An updated" />. Le procédé aurait non seulement un impact sur les écosystèmes des grands fonds marins, mais à long terme commencerait à affecter les espèces des eaux de surface<ref name="An updated" />. On estime que les organismes non adaptés à des niveaux élevés de dioxyde de carbone commenceront à ressentir des effets permanents à des niveaux de {{Unité|400|/=500|ppm}} de {{CO2}} et/ou des changements de {{Unité|0,1|à=0,3|unités}} de pH<ref name="IPCC ed" />. Ces niveaux devraient être atteints de toute façon à cause du dioxyde de carbone atmosphérique acidifiant les eaux de surface en moins d'un siècle, hors stockage des océans<ref name="IPCC ed" />.

Bien que les effets à long terme soient les plus utiles à connaitre, ils sont également les plus difficiles à cerner avec précision en raison de la taille de l'océan et de la diversité de sensibilité des espèces aux niveaux élevés de dioxyde de carbone. Les organismes marins de surface ont été mieux étudiés que ceux des grands fonds quant aux conséquences d'une exposition prolongée au dioxyde de carbone et il a été prouvé qu'ils montrent une « calcification réduite » et des dommages à leur squelette<ref name="IPCC ed" />. Cela a une incidence effective sur la mortalité et le taux de croissance des animaux à coques<ref name="IPCC ed" />. Les poissons adultes ont montré une tolérance remarquable aux niveaux élevés de dioxyde de carbone, uniquement dans le cas où la dissolution du dioxyde de carbone se produit à un rythme lent<ref name="An updated" />. Les poissons juvéniles ont montré moins de tolérance que les adultes<ref name="An updated" />. L'acidification du sang chez ces espèces entraîne également des taux métaboliques plus bas qui retardent la formation de protéines et entravent ainsi leur croissance et leur reproduction<ref name="IPCC ed" />. Bien que les effets physiologiques soient isolément connus, des études sur le terrain devraient être menées afin de comprendre comment ces espèces individuelles sont interconnectées et dépendantes les unes des autres. Différentes quantités et concentrations de {{CO2}} séquestré affecteront différemment chaque écosystème et chaque espèce, de sorte qu'il n'existe pas de limite générale et universelle de dioxyde de carbone à séquestrer<ref name="IPCC ed" />.

Les firmes, comme ExxonMobil, soutenant la séquestration dans les océans<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Geoffrey Supran|auteur2=Naomi Oreskes|année=2017|périodique=Environmental Research Letters|titre=Assessing ExxonMobil’s climate change communications (1977–2014)|url=https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/aa815f/pdf|site=iopscience.iop.org|format électronique=pdf|volume=12|numéro=8|consulté le=2022-06-24}}</ref>, affirment que de telles prédictions instillent le doute dans les conclusions de la recherche. Les partisans du procédé soutiennent qu'en raison de la taille de l'océan, les injections de {{CO2}} dilué ne suffiront pas à générer un impact réel sur les écosystèmes et que les espèces peuvent éventuellement évoluer vers ces niveaux accrus du composé<ref name="IPCC ed" />. Lestudes scientifiques montrent que les sites d'injection sont localement spécifiques et que les écosystèmes qui s'y trouvent peuvent subir des conséquences immédiates<ref name="Review on" />. Les zones touchées connaîtraient une acidification, en raison de l'augmentation des niveaux de bicarbonate, puis à son tour une diminution des niveaux de carbonate de calcium<ref name="Review on" />. Cela entraînera une dissolution plus rapide des sédiments et des coquilles d'organismes<ref name="IPCC ed" />. La capacité des organismes des profondeurs marines à s'acclimater à l'injection de dioxyde de carbone n'a pas été étudiée et l'hypothèse selon laquelle ils évolueront dans le temps n'est pas vérifiée<ref name="IPCC ed" />.

=== Méthodes à impact minimal ===
L'utilisation de [[clathrates]] hydratés peut être mise en œuvre afin de ralentir la dissolution du dioxyde de carbone<ref name="The Carbon">{{Chapitre|langue=en|auteur=Peter G. Brewer|auteur institutionnel=National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine|lieu=Washington, DC|éditeur=The National Academies Press|doi=10.17226/10798|titre=The Carbon Dioxide Dilemma: Promising Technologies and Policies|titre chapitre=Direct Injection of Carbon Dioxide into the Oceans|date=2003-08-29|isbn=978-0-309-08921-0|lire en ligne=hhttps://nap.nationalacademies.org/read/10798/chapter/4#43|consulté le=2022-06-24}}</ref>{{,}}<ref name="Carbon Capture" />. Les hydrates lui donnent une flottabilité négative, permettant à l'injection de se produire depuis la surface plutôt que par des pipelines<ref name="An updated" />. Des expériences ont montré que l'utilisation d'hydrates de [[clathrate]] réduisait la propagation du {{CO2}} injecté dans le fond de l'océan<ref name="An updated" />. De ce fait, elle minimise l'impact sur les organismes des grands fonds<ref name="The Carbon" />. L'intégrité des hydrates dépend fortement de l'amplitude du courant océanique au site d'injection<ref name="Carbon Capture" />. Une partie du dioxyde de carbone se dissous dans les eaux de surface avant que l'hydrate ne puisse couler dans l'océan profond (10 % à 55 % du dioxyde de carbone est resté collé à l'hydrate à des profondeurs de {{Unité|1500|m}} dans l'océan)<ref name="The Carbon" />. Dans les expériences de laboratoire, des flux continus d'hydrates n'ont pas encore été obtenus<ref name="An updated" />.

La recherche montre que la livraison de {{CO2}} liquide par un pipeline remorqué (amarré à un bateau se déplaçant perpendiculairement au courant) peut limiter les « agrégats » très concentrés. L'injection par un tuyau fixe serait dirigée vers une zone océanique précise où elle détruirait rapidement les espèces sensibles. Théoriquement, si l'on suppose que les émissions anthropiques à venir de {{CO2}} chutent drastiquement et que seulement {{Unité|0,37|Gt}} sont injectées chaque année par un tuyau remorqué, seul 1 % de l'océan sera affecté. Il existe un consensus parmi les scientifiques sur le fait que la séquestration océanique du dioxyde de carbone n'est pas une solution à long terme sur laquelle on peut compter, mais si elle n'est mise en œuvre que temporairement, elle peut résoudre des problèmes atmosphériques immédiats. Les scientifiques pensent qu'il est possible de concevoir des moyens de rejeter le dioxyde de carbone à des taux qui ressemblent aux fluctuations naturelles du composé dans les océans<ref name="An updated" />.

== Captage du carbone bleu dans l'océan ==
[[Fichier:Carbon_cycle-cute_diagram.svg|vignette|290x290px|Schéma du [[cycle du carbone]] montrant l'échange de carbone entre l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]], l'[[hydrosphère]] et la [[géosphère]].]]
Le stockage océanique fait référence à l'utilisation de grandes masses d'eau et de formes de vie marines pour capturer le carbone en exploitant des mécanismes naturels et géologiques. Les océans couvrant un peu plus de 70 % de la surface totale de la Terre, jouent un rôle majeur dans la stabilisation du [[Réchauffement climatique|climat]] terrestre<ref name="6. Could">{{Lien web|langue=en|titre=6. Could CO2 be stored in the deep ocean?|url=https://www.greenfacts.org/en/co2-capture-storage/l-3/6-ocean-storage-co2.htm|site=www.greenfacts.org|consulté le=2022-06-24}}.</ref>. Il constitue un [[puits de carbone]] facilement utilisable pour stocker et capturer le dioxyde de carbone atmosphérique. En raison de sa solubilité dans l'eau, le {{CO2}} se dissout naturellement dans les eaux océaniques pour former un [[équilibre chimique]]. Avec une augmentation de la concentration du composé dans l'atmosphère, la position d'équilibre pousse le processus à en dissoudre plus dans l'eau. Ce mécanisme a entrainé l'absorption naturelle par les océans de plus de {{Unité|500|Gtonnes}} de dioxyde de carbone (pour un total de {{Unité|140|Gt}} de carbone) émises au cours des deux derniers siècles<ref name="6. Could" />. Avec l'augmentation des concentrations atmosphériques en {{CO2}} d'origine humaine par rapport aux niveaux d'avant l'[[industrialisation]], les océans en absorbent actuellement {{Unité|7|Gtonnes}} par an<ref name="IPCC" />. Pour améliorer ce mécanisme naturel, plusieurs méthodes ont été proposées par la communauté scientifique. Parmi celles-ci, on remarque la méthode de la [[fertilisation par le fer]], de la [[fertilisation par l'urée]], des couches de mélange, des [[Varech|algues]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ik Kyo|nom1=Chung|prénom2=Jung Hyun|nom2=Oak|prénom3=Jin Ae|nom3=Lee|prénom4=Jong Ahm|nom4=Shin|titre=Installing kelp forests/seaweed beds for mitigation and adaptation against global warming: Korean Project Overview|périodique=ICES Journal of Marine Science|volume=70|numéro=5|date=2013-09-01|issn=1054-3139|doi=10.1093/icesjms/fss206|lire en ligne=https://doi.org/10.1093/icesjms/fss206|consulté le=2022-06-30|pages=1038–1044}}</ref>{{,}}<ref>De Vooys, 1979; Raven and Falkowski, 1999; Falkowski et al., 2000; Pelejero et al., 2010</ref>{{,}}<ref name="Important">{{Article|langue=en|nom1=Ortega|prénom1=Alejandra|nom2=Geraldi|prénom2=N.R.|nom3=Alam|prénom3=I.|nom4=Kamau|prénom4=A.A.|titre=Important contribution of macroalgae to oceanic carbon sequestration|périodique=Nature Geoscience|volume=12|numéro=9|année=2019|doi=10.1038/s41561-019-0421-8|bibcode=2019NatGe..12..748O|hdl=10754/656768|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41561%20019%200421%208|pages=748–754|s2cid=199448971}}</ref>, ainsi que l'injection directe de carbone sur le [[fond marin]].

== Fertilisation par le fer ==

=== Rôle du fer dans la séquestration du carbone ===
La [[Fertilisation ferreuse|fertilisation par le fer]] des océans est un exemple de technique de [[géo-ingénierie]] qui consiste à introduire intentionnellement des dépôts riches en fer dans les océans et vise à améliorer la productivité biologique des organismes dans les eaux océaniques afin d'augmenter l'absorption de dioxyde de carbone atmosphèrique, éventuellement ce qui atténue ses [[Enjeux du réchauffement climatique|effets sur le réchauffement climatique]]<ref name="Cold carbon">{{Article|langue=en|prénom1=Gerald|nom1=Traufetter|titre=Cold Carbon Sink: Slowing Global Warming with Antarctic Iron|périodique=Der Spiegel|date=2009-01-02|issn=2195-1349|lire en ligne=https://www.spiegel.de/international/world/cold-carbon-sink-slowing-global-warming-with-antarctic-iron-a-599213.html|consulté le=2022-06-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Jin|prénom1=X.|nom2=Gruber|prénom2=N.|nom3=Frenzel|prénom3=H.|nom4=Doney|prénom4=S. C.|titre=The impact on atmospheric {{CO2}} of iron fertilization induced changes in the ocean's biological pump|périodique=Biogeosciences|volume=5|numéro=2|date=2008-03-18|issn=1726-4170|doi=10.5194/bg-5-385-2008|bibcode=2008BGeo....5..385J|pages=385–406}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Monastersky|prénom1=Richard|titre=Iron versus the Greenhouse: Oceanographers cautiously explore a global warming therapy|périodique=[[Science News]]|volume=148|date=September 30, 1995|doi=10.2307/4018225|jstor=4018225|lire en ligne=http://www-formal.stanford.edu/pub/jmc/progress/iron/iron.html|pages=220}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Pasquier|prénom1=Benoît|nom2=Holzer|prénom2=Mark|titre=Iron fertilization efficiency and the number of past and future regenerations of iron in the ocean|périodique=Biogeosciences Discussions|volume=15|numéro=23|date=2018-08-16|issn=1726-4170|doi=10.5194/bg-2018-379|bibcode=2018AGUFMGC23G1277P|pages=7177–7203|s2cid=133851021}}</ref>. Le fer est un oligo-élément dans l'océan et sa présence est vitale pour la [[photosynthèse]] des plantes, et en particulier du [[phytoplancton]], car il a été démontré qu'une carence en fer peut limiter la productivité des océans et la croissance du phytoplancton<ref name="A mesocale">{{Article|langue=en|nom1=Boyd|prénom1=Philip W.|nom2=Watson|prénom2=Andrew J.|nom3=Law|prénom3=Cliff S.|nom4=Abraham|prénom4=Edward R.|titre=A mesoscale phytoplankton bloom in the polar Southern Ocean stimulated by iron fertilization|périodique=Nature|volume=407|numéro=6805|date=October 2000|issn=0028-0836|pmid=11048709|doi=10.1038/35037500|bibcode=2000Natur.407..695B|pages=695–702|s2cid=4368261}}</ref>. Pour cette raison, « l'hypothèse du fer » qui a été mise en avant par l'[[océanographe]] John Martin à la fin des années 1980, suggère que des changements dans l'approvisionnement en fer dans une eau de mer pauvre en fer favorise la croissance du plancton et a un effet significatif sur la concentration de dioxyde de [[Dioxyde de carbone#CO2 dans l'atmosphère terrestre|carbone atmosphérique]] en modifiant les taux de séquestration du carbone<ref>{{Lien web|langue=en|titre=John Martin|url=https://earthobservatory.nasa.gov/Features/Martin|site=earthobservatory.nasa.gov|date=2001-07-10|consulté le=2018-11-19}}</ref>{{,}}<ref name="A mesocale" />. En fait, la fertilisation est un processus important qui se produit naturellement dans les eaux océaniques, telles les [[Remontée d'eau|remontées d'eau]] des courants océaniques peuvant amener à la surface des sédiments riches en nutriments<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ian|nom1=Salter|prénom2=Ralf|nom2=Schiebel|prénom3=Patrizia|nom3=Ziveri|prénom4=Aurore|nom4=Movellan|titre=Carbonate counter pump stimulated by natural iron fertilization in the Southern Ocean|date=2015-02-23|périodique=Aquatic Sciences Meeting, 22 Feb 2015 - 27 Feb 2015, Grenade, Espagne|lire en ligne=http://epic.awi.de/40452/|consulté le=2018-11-19|site=epic.awi.de}}</ref>. Un autre exemple est le transfert de minéraux riches en fer, de poussière et de [[cendres volcaniques]] sur de longues distances par les rivières, les glaciers ou le vent<ref>{{Article|langue=en|prénom1=VICTOR|nom1=SMETACEK|prénom2=PHILIPP|nom2=ASSMY|prénom3=JOACHIM|nom3=HENJES|titre=The role of grazing in structuring Southern Ocean pelagic ecosystems and biogeochemical cycles|périodique=Antarctic Science|volume=16|numéro=4|date=2004-11-30|issn=0954-1020|issn2=1365-2079|doi=10.1017/s0954102004002317|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1017/s0954102004002317|consulté le=2022-06-24|pages=541–558}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Hodson|prénom1=Andy|nom2=Nowak|prénom2=Aga|nom3=Sabacka|prénom3=Marie|nom4=Jungblut|prénom4=Anne|titre=Climatically sensitive transfer of iron to maritime Antarctic ecosystems by surface runoff|périodique=Nature Communications|volume=8|date=2017-02-15|issn=2041-1723|pmid=28198359|pmcid=5316877|doi=10.1038/ncomms14499|bibcode=2017NatCo...814499H|pages=14499}}</ref>. De plus, il a été suggéré que les baleines transfèrent de la poussière océanique riche en fer vers la surface, que les planctons peuvent métaboliser pour leur développement. La démonstration est établie que la réduction du nombre de [[Grand cachalot|cachalots]] dans l'[[océan Austral]] a entraîné une diminution de {{Unité|200000|tonnes/an}} d'absorption de carbone atmosphérique, probablement en raison d'une croissance limitée du phytoplancton<ref>{{Article|langue=en|nom1=Lavery|prénom1=Trish J.|nom2=Roudnew|prénom2=Ben|nom3=Gill|prénom3=Peter|nom4=Seymour|prénom4=Justin|titre=Iron defecation by sperm whales stimulates carbon export in the Southern Ocean|périodique=Proceedings of the Royal Society of London B: Biological Sciences|volume=277|numéro=1699|date=2010-11-22|issn=0962-8452|pmid=20554546|pmcid=2982231|doi=10.1098/rspb.2010.0863|pages=3527–3531}}</ref>.

=== Séquestration du carbone par le phytoplancton ===
[[Fichier:Phytoplankton_bloom_off_the_coast_of_Scotland.jpg|alt=|vignette|280x280px|Une floraison de [[phytoplancton]] océanique en mer du Nord au large de la côte est de l'[[Écosse]].]]
Le phytoplancton, qui est [[Photosynthèse|photosynthétique]], a besoin de lumière solaire et de nutriments pour se développer et absorber du {{CO2}}. Le plancton peut séquestrer le carbone atmosphérique en construisant des squelettes de calcium ou de carbonate de silicium. Lorsque ces organismes meurent et coulent au fond de l'océan, leurs squelettes carbonatés peuvent constituer une composante majeure des « précipitations » connues sous le nom de [[neige marine]], à des milliers de mètres sous les efflorescences planctoniques<ref>{{Article|langue=en|nom1=J.|prénom1=Brooks|nom2=K.|prénom2=Shamberger|nom3=B.|prénom3=Roark, E.|nom4=K.|prénom4=Miller|titre=Seawater Carbonate Chemistry of Deep-sea Coral Beds off the Northwestern Hawaiian Islands|périodique=American Geophysical Union, Ocean Sciences Meeting|volume=2016|date=February 2016|bibcode=2016AGUOSAH23A..03B|pages=AH23A–03}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Laurenceau-Cornec|prénom1=Emmanuel C.|nom2=Trull|prénom2=Thomas W.|nom3=Davies|prénom3=Diana M.|nom4=Rocha|prénom4=Christina L. De La|titre=Phytoplankton morphology controls on marine snow sinking velocity|périodique=Marine Ecology Progress Series|volume=520|date=2015-02-03|issn=0171-8630|doi=10.3354/meps11116|bibcode=2015MEPS..520...35L|pages=35–56}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Prairie|prénom1=Jennifer C.|nom2=Ziervogel|prénom2=Kai|nom3=Camassa|prénom3=Roberto|nom4=McLaughlin|prénom4=Richard M.|titre=Delayed settling of marine snow: Effects of density gradient and particle properties and implications for carbon cycling|périodique=Marine Chemistry|volume=175|date=2015-10-20|issn=0304-4203|doi=10.1016/j.marchem.2015.04.006|pages=28–38}}</ref>. Sur la base de la définition, le carbone n'est considéré comme « séquestré » que lorsqu'il est déposé au fond de l'océan où il peut être retenu pendant des millions d'années. Cependant, la majeure partie de la [[Biomasse (écologie)|biomasse]] riche en carbone provenant du plancton est généralement consommée par d'autres organismes (petits poissons, [[zooplancton]], etc.)<ref>{{Article|langue=en|nom1=Steinberg|prénom1=Deborah K.|nom2=Landry|prénom2=Michael R.|titre=Zooplankton and the Ocean Carbon Cycle|périodique=Annual Review of Marine Science|volume=9|numéro=1|date=2017-01-03|issn=1941-1405|pmid=27814033|doi=10.1146/annurev-marine-010814-015924|bibcode=2017ARMS....9..413S|pages=413–444}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Cavan|prénom1=Emma L.|nom2=Henson|prénom2=Stephanie A.|nom3=Belcher|prénom3=Anna|nom4=Sanders|prénom4=Richard|titre=Role of zooplankton in determining the efficiency of the biological carbon pump|périodique=Biogeosciences|volume=14|numéro=1|date=2017-01-12|issn=1726-4189|doi=10.5194/bg-14-177-2017|bibcode=2017BGeo...14..177C|lire en ligne=https://eprints.soton.ac.uk/403842/|pages=177–186}}</ref> et une partie conséquente du reste des dépôts tombant sous les efflorescences planctoniques peut être re-dissous dans l'eau et transféré à la surface où il retourne finalement dans l'atmosphère, annulant ainsi tout effet de stockage du carbone<ref>{{Article|langue=en|nom1=Robinson|prénom1=J.|nom2=Popova|prénom2=E. E.|nom3=Yool|prénom3=A.|nom4=Srokosz|prénom4=M.|titre=How deep is deep enough? Ocean iron fertilization and carbon sequestration in the Southern Ocean|périodique=Geophysical Research Letters|volume=41|numéro=7|date=2014-04-11|issn=0094-8276|doi=10.1002/2013gl058799|bibcode=2014GeoRL..41.2489R|lire en ligne=http://nora.nerc.ac.uk/id/eprint/507032/1/grl51570_Robinson.pdf|pages=2489–2495}}</ref>{{,}}<ref name="Hauck 2016 024007">{{Article|langue=en|nom1=Hauck|prénom1=Judith|nom2=Köhler|prénom2=Peter|nom3=Wolf-Gladrow|prénom3=Dieter|nom4=Völker|prénom4=Christoph|titre=Iron fertilisation and century-scale effects of open ocean dissolution of olivine in a simulated CO 2 removal experiment|périodique=Environmental Research Letters|volume=11|numéro=2|date=2016|issn=1748-9326|doi=10.1088/1748-9326/11/2/024007|bibcode=2016ERL....11b4007H|pages=024007}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Tremblay|prénom1=Luc|nom2=Caparros|prénom2=Jocelyne|nom3=Leblanc|prénom3=Karine|nom4=Obernosterer|prénom4=Ingrid|titre=Origin and fate of particulate and dissolved organic matter in a naturally iron-fertilized region of the Southern Ocean|périodique=Biogeosciences|volume=12|numéro=2|date=2014|doi=10.5194/bg-12-607-2015|bibcode=2015BGeo...12..607T|lire en ligne=https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-01234611/|pages=607}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Arrhenius|prénom1=Gustaf|nom2=Mojzsis|prénom2=Stephen|nom3=Atkinson|prénom3=A.|nom4=Fielding|prénom4=S.|titre=Zooplankton Gut Passage Mobilizes Lithogenic Iron for Ocean Productivity|périodique=Current Biology|volume=26|numéro=19|date=2016-10-10|issn=0960-9822|pmid=27641768|doi=10.1016/j.cub.2016.07.058|lire en ligne=http://plymsea.ac.uk/7256/1/CB2619_Zooplankton_AAM_Schmidt.pdf|pages=2667–2673|s2cid=3970146}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Adam Vinay Subhas|titre=Chemical Controls on the Dissolution Kinetics of Calcite in Seawater|nature ouvrage=mémoire de doctorat|éditeur=California Institute of Technology|date=2017-06-12|doi=10.7907/z93x84p3|lire en ligne=https://resolver.caltech.edu/CaltechTHESIS:06092017-091849904|consulté le=2022-06-23}}</ref>. Néanmoins, les partisans de l'idée de la fertilisation ferreuse pensent que la [[séquestration du carbone]] devrait être redéfinie sur des périodes beaucoup plus courtes et affirment que puisque le carbone est en suspension dans les profondeurs de l'océan, il est effectivement isolé de l'atmosphère pendant des centaines d'années, et donc peut être efficacement séquestré<ref>{{Article|langue=en|nom1=Jackson|prénom1=R. B.|nom2=Canadell|prénom2=J. G.|nom3=Fuss|prénom3=S.|nom4=Milne|prénom4=J.|titre=Focus on negative emissions|périodique=Environmental Research Letters|volume=12|numéro=11|date=2017|issn=1748-9326|doi=10.1088/1748-9326/aa94ff|bibcode=2017ERL....12k0201J|pages=110201}}</ref>.

=== Efficacité et obstacles ===
En supposant des conditions idéales, les estimations supérieures des effets possibles de la fertilisation ferreuse sur le ralentissement du réchauffement climatique sont d'environ {{Unité|0,3|W/m|2}} de baisse moyenne, ce qui peut compenser environ 15 à 20 % de l'apport anthropique actuel des émissions de {{CO2}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Lenton|prénom1=T. M.|nom2=Vaughan|prénom2=N. E.|titre=The radiative forcing potential of different climate geoengineering options|périodique=Atmospheric Chemistry and Physics Discussions|volume=9|numéro=1|date=2009-01-28|issn=1680-7375|doi=10.5194/acpd-9-2559-2009|lire en ligne=https://ueaeprints.uea.ac.uk/24298/1/grn_lenton_vaughan_2009.pdf|pages=2559–2608}}</ref>{{,}}<ref>US 20180217119, "Process and method for the enhancement of sequestering atmospheric carbon through ocean iron fertilization, and method for calculating net carbon capture from said process and method", issued 2016-07-28</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Gattuso|prénom1=J.-P.|nom2=Magnan|prénom2=A.|nom3=Billé|prénom3=R.|nom4=Cheung|prénom4=W. W. L.|titre=Contrasting futures for ocean and society from different anthropogenic {{CO2}} emissions scenarios|périodique=Science|volume=349|numéro=6243|date=2015-07-03|issn=0036-8075|pmid=26138982|doi=10.1126/science.aac4722|lire en ligne=https://hal.sorbonne-universite.fr/hal-01176217/file/Gattuso_2015_Contrasting_futures.pdf|pages=aac4722|s2cid=206639157}}</ref>. Cependant, bien que cette approche puisse être considérée comme une alternative aisée pour résoudre la crise des émissions de carbone et réduire la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, la fertilisation en fer des océans ne fait pas consensus et reste très débattue en raison de possibles conséquences négatives sur l'[[écosystème marin]]<ref name="Hauck 2016 024007" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=El-Jendoubi|prénom1=Hamdi|nom2=Vázquez|prénom2=Saúl|nom3=Calatayud|prénom3=Ángeles|nom4=Vavpetič|prénom4=Primož|titre=The effects of foliar fertilization with iron sulfate in chlorotic leaves are limited to the treated area. A study with peach trees (Prunus persica L. Batsch) grown in the field and sugar beet (Beta vulgaris L.) grown in hydroponics|périodique=Frontiers in Plant Science|volume=5|date=2014|issn=1664-462X|pmid=24478782|pmcid=3895801|doi=10.3389/fpls.2014.00002|pages=2}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Yoon|prénom1=Joo-Eun|nom2=Yoo|prénom2=Kyu-Cheul|nom3=Macdonald|prénom3=Alison M.|nom4=Yoon|prénom4=Ho-Il|titre=Reviews and syntheses: Ocean iron fertilization experiments – past, present, and future looking to a future Korean Iron Fertilization Experiment in the Southern Ocean (KIFES) project|périodique=Biogeosciences|volume=15|numéro=19|date=2018-10-05|issn=1726-4189|doi=10.5194/bg-15-5847-2018|bibcode=2018BGeo...15.5847Y|pages=5847–5889}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Gim|prénom1=Byeong-Mo|nom2=Hong|prénom2=Seongjin|nom3=Lee|prénom3=Jung-Suk|nom4=Kim|prénom4=Nam-Hyun|titre=Potential ecotoxicological effects of elevated bicarbonate ion concentrations on marine organisms|périodique=Environmental Pollution|volume=241|date=2018-10-01|issn=0269-7491|pmid=29807279|doi=10.1016/j.envpol.2018.05.057|pages=194–199|s2cid=44160652}}</ref>. La recherche dans ce domaine a suggéré que la fertilisation par le dépôt de grandes quantités de poussière riche en fer dans le fond de l'océan peut perturber considérablement l'équilibre nutritif de celui-ci et entraîner des complications majeures dans la [[Chaîne alimentaire|cycle alimentaire]] d'autres [[Biodiversité marine|organismes marins]]<ref name="Cold carbon" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Reuters AlertNet - RPT-FEATURE-Scientists urge caution in ocean-{{CO2}} capture schemes|url=http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/SP39844.htm|date=2009-08-03|consulté le=2018-11-19|archive-url=https://web.archive.org/web/20090803085453/http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/SP39844.htm|archive-date=2009-08-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=WWF condemns Planktos Inc. iron-seeding plan in the Galapagos|url=https://www.geoengineeringmonitor.org/2007/06/wwf-condemns-planktos-inc-iron-seeding-plan-in-the-galapagos/|site=Geoengineering Monitor|date=2007-06-27|consulté le=2022-06-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Glibert|prénom1=Patricia|nom2=Anderson|prénom2=Donald|nom3=Gentien|prénom3=Patrick|nom4=Granéli|prénom4=Edna|titre=The Global, Complex Phenomena of Harmful Algal Blooms {{!}} Oceanography|périodique=Oceanography|volume=18|numéro=2|date=June 2005|doi=10.5670/oceanog.2005.49|lire en ligne=https://tos.org/oceanography/article/the-global-complex-phenomena-of-harmful-algal-blooms|consulté le=2018-11-19|pages=136–147}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Moore|prénom1=J.Keith|nom2=Doney|prénom2=Scott C|nom3=Glover|prénom3=David M|nom4=Fung|prénom4=Inez Y|titre=Iron cycling and nutrient-limitation patterns in surface waters of the World Ocean|périodique=Deep Sea Research Part II: Topical Studies in Oceanography|volume=49|numéro=1–3|date=2001|issn=0967-0645|doi=10.1016/S0967-0645(01)00109-6|bibcode=2001DSRII..49..463M|lire en ligne=https://escholarship.org/uc/item/17x1c4nh|pages=463–507|citeseerx=10.1.1.210.1108}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Trick|prénom1=Charles G.|nom2=Bill|prénom2=Brian D.|nom3=Cochlan|prénom3=William P.|nom4=Wells|prénom4=Mark L.|titre=Iron enrichment stimulates toxic diatom production in high-nitrate, low-chlorophyll areas|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=107|numéro=13|date=2010-03-30|issn=0027-8424|pmid=20231473|pmcid=2851856|doi=10.1073/pnas.0910579107|bibcode=2010PNAS..107.5887T|pages=5887–5892}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Fripiat|prénom1=F.|nom2=Elskens|prénom2=M.|nom3=Trull|prénom3=T. W.|nom4=Blain|prénom4=S.|titre=Significant mixed layer nitrification in a natural iron-fertilized bloom of the Southern Ocean|périodique=Global Biogeochemical Cycles|volume=29|numéro=11|date=November 2015|issn=0886-6236|doi=10.1002/2014gb005051|bibcode=2015GBioC..29.1929F|lire en ligne=http://ecite.utas.edu.au/106055|pages=1929–1943}}</ref>. Depuis 1990, treize expériences majeures à grande échelle ont été menées pour évaluer l'efficacité et les conséquences possibles de la fertilisation par le fer dans les eaux océaniques. Une recherche récente menée sur ces expériences a déterminé que la méthode n'a pas fait ses preuves ; l'efficacité de séquestration est faible et parfois aucun effet n'a été observé et la quantité de gisements de fer nécessaire pour réduire légèrement les émissions de carbone se chiffre en millions de tonnes par an<ref>{{Article|langue=en|nom1=Tollefson|prénom1=Jeff|titre=Iron-dumping ocean experiment sparks controversy|périodique=Nature|volume=545|numéro=7655|date=2017-05-23|issn=0028-0836|pmid=28541342|doi=10.1038/545393a|bibcode=2017Natur.545..393T|pages=393–394|s2cid=4464713}}</ref>.

== Fertilisation par l'urée ==
[[Fichier:Coral_reef_in_Tubbataha_Natural_Park.jpg|vignette|286x286px|Selon Ramsay {{Et al.}}<ref name="mayo">{{Article|langue=en|nom1=Mayo-Ramsay|prénom1=Julia|titre=Environmental, legal and social implications of ocean urea fertilization: Sulu sea example|périodique=Marine Policy|volume=34|numéro=5|date=septembre 2010|issn=0308-597X|doi=10.1016/j.marpol.2010.01.004|pages=831–835}}</ref>, la fertilisation à l'urée pourrait endommager la riche biodiversité marine de la [[mer de Sulu]], notamment ses récifs coralliens.]]
Dans les eaux avec suffisamment de micronutriments de fer, mais un déficit d'[[azote]], la fertilisation à l'[[urée]] est un choix stratégique pour la croissance des algues<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Patricia M.|nom1=Glibert|prénom2=Rhodora|nom2=Azanza|prénom3=Michele|nom3=Burford|prénom4=Ken|nom4=Furuya|titre=Ocean urea fertilization for carbon credits poses high ecological risks|périodique=Marine Pollution Bulletin|volume=56|numéro=6|date=2008-06|issn=0025-326X|pmid=18439628|pmcid=5373553|doi=10.1016/j.marpolbul.2008.03.010|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18439628/|consulté le=2022-06-24|pages=1049–1056}}</ref>. L'urée est l'engrais le plus utilisé au monde, en raison de sa forte teneur en azote, de son faible coût et de sa grande réactivité vis-à-vis de l'eau<ref name="Review on" />. Lorsqu'elle est exposée aux eaux océaniques, l'urée est métabolisée par le phytoplancton via des enzymes [[uréase]]s pour produire de l'[[ammoniac]]<ref>{{Article|langue=en|nom1=Collins|prénom1=Carleen M.|nom2=D'Orazio|prénom2=Sarah E. F.|titre=Bacterial ureases: structure, regulation of expression and role in pathogenesis|périodique=Molecular Microbiology|volume=9|numéro=5|date=September 1993|issn=0950-382X|pmid=7934918|doi=10.1111/j.1365-2958.1993.tb01220.x|pages=907–913|s2cid=21192428}}</ref>.

{{Fchim|NH|2|COOH + H|2|O ⟶ NH|3|+ H|2|CO|3}} 

Le produit intermédiaire, [[carbamate]], réagit également avec l'eau pour produire un total de deux molécules d'ammoniac<ref name="Long-Duration" />. En 2007, la ''Ocean Nourishment Corporation of Sydney'' a lancé une expérience dans la [[mer de Sulu]] (sud-ouest des Philippines), où {{Unité|1000|tonnes}} d'urée ont été injectées dans l'océan<ref name="Review on" />. L'objectif était de prouver que la fertilisation à l'urée favoriserait la croissance des algues dans l'océan et capterait ainsi le {{CO2}} de l'atmosphère. Ce projet a été critiqué par de nombreuses institutions, comme la [[Commission européenne]]<ref>{{Article|langue=en|nom1=El-Geziry|prénom1=T M|nom2=Bryden|prénom2=I G|titre=The circulation pattern in the Mediterranean Sea: issues for modeller consideration|périodique=Journal of Operational Oceanography|volume=3|numéro=2|date=January 2010|issn=1755-876X|doi=10.1080/1755876x.2010.11020116|pages=39–46|s2cid=130443230}}</ref> ou le [[WWF]]<ref>{{Lien web|langue=en|-US|titre=WWF opposes dumping of urea in Sulu Sea|url=https://www.geoengineeringmonitor.org/2007/11/wwf-opposes-dumping-of-urea-in-sulu-sea/|site=Geoengineering Monitor|date=2007-11-10|consulté le=2022-06-24}}</ref>, en raison de la méconnaissance des effets secondaires sur l'écosystème marin<ref name="mayo" />. Les résultats de ce projet doivent encore être publiés. La quantité d'urée nécessaire pour capturer la même quantité de carbone que la fertilisation par le fer est une autre source de préoccupation. En effet, le rapport de quantité azote/fer dans une cellule d'algue typique est de 16/0,0001, signifiant que pour chaque atome de fer ajouté à l'océan, une quantité de carbone beaucoup plus importante est capturée, ce qui est loin d'être le cas avec l'ajout d'un atome d'azote<ref name="IPCC" />. Les scientifiques soulignent également que l'injection d'urée aux eaux océaniques pourrait réduire la teneur en oxygène et entraîner une augmentation des algues marines toxiques<ref name="IPCC" />. Cela pourrait potentiellement avoir des effets dévastateurs sur les populations de poissons, qui, selon certains scientifiques, bénéficieraient de la fertilisation à l'urée (l'argument étant que les populations de poissons se nourriraient de [[phytoplancton]] sain)<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=B.|nom1=Eliasson|prénom2=P.|nom2=Riemer|prénom3=A.|nom3=Wokaun|prénom4=Ian S.F.|nom4=Jones|nom5=Cappelen-Smith|prénom5=Christian|titre ouvrage=Greenhouse Gas Control Technologies|titre chapitre=Lowring the cost of carbon sequestration by ocean nourishment|éditeur=Elsevier|date=1999-05-20|isbn=978-0-08-055303-0|lire en ligne={{Google livres|id=B-DS4P_J8KUC|page=255-259}}|consulté le=2022-06-24|page=255–259|doi=10.1016/b978-008043018-8/50041-2|isbn=9780080430188}}</ref>.

== Fertilisation par les algues ==
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la mise en culture d'algues est à la fois possible et plausible. Cette méthode a été mise en œuvre dès les premières propositions pour atténuer le réchauffement climatique par les [[Algue|algues]] océaniques. Cela implique le développement de fermes commerciales de [[Laminariales|varech]] conçues pour occuper des dizaines de milliers de kilomètres carrés de l'océan ouvert<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Ik Kyo Chung|auteur2=Jung Hyun Oak|auteur3=Jin Ae Lee|auteur4=Jong Ahm Shin|auteur5=Jong Gyu Kim|auteur6=Kwang-Seok Park|titre=Installing kelp forests/seaweed beds for mitigation and adaptation against global warming: Korean Project Overview {{!}} CAKE: Climate Adaptation Knowledge Exchange|url=https://www.cakex.org/documents/installing-kelp-forestsseaweed-beds-mitigation-and-adaptation-against-global-warming-korean-project-overview|site=www.cakex.org|consulté le=2022-06-24}}</ref>. Grâce à cette pratique, les lits d'algues deviendront comme des puits efficaces en diminuant le niveau de [[Carbone inorganique total|carbone inorganique dissous]] (CID) dans l'océan.
[[Fichier:Seaweed_in_Ensenada_Baja_California.jpg|vignette|280x280px|Algues à [[Ensenada]], [[Mexique]].]]
Les algues capturent le carbone par le processus de [[photosynthèse]], en absorbant l'excès de dioxyde de carbone et en produisant du [[dioxygène]] ({{Formule chimique|O|2}}). Les faits et les études ont montré que {{Unité|700000|tonnes}} de carbone sont retirées de la mer chaque année par le commerce des algues<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alvaro|nom1=Israel|prénom2=Rachel|nom2=Einav|prénom3=Joseph|nom3=Seckbach|titre=Seaweeds and their Role in Globally Changing Environments|éditeur=Springer Science & Business Media|date=2010-06-18|isbn=978-90-481-8569-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=rxe7jPwW65EC&q=nearly+0.7+million+tonnes+of+carbon+are+removed+from+the+sea+each+year+within+commercially+harvested+seaweeds&pg=PA365&redir_esc=y#v=snippet&q=nearly%200.7%20million%20tonnes%20of%20carbon%20are%20removed%20from%20the%20sea%20each%20year%20within%20commercially%20harvested%20seaweeds&f=false|consulté le=2022-06-24}}</ref>. Même si la [[Biomasse (écologie)|biomasse]] des algues est faible par rapport à la région côtière, elles restent essentielles en raison de leurs composants biotiques, des [[services écosystémiques]] précieux qu'elles permettent et d'une [[productivité primaire]] élevée. Les algues diffèrent des [[Mangrove|mangroves]] et des [[Herbier marin|herbiers]], car ces derniers ne sont pas photosynthétiques et ne fleurissent pas. Même ainsi, ce sont des [[Autotrophie|producteurs primaires]] qui se développent de la même manière que leurs homologues terrestres, assimilant tous deux le carbone par le processus de [[photosynthèse]] et générant une nouvelle [[Biomasse (énergie)|biomasse]] en absorbant le [[phosphore]], l'azote et d'autres minéraux.

L'attractivité de la culture d'algues à grande échelle a été démontrée au fil des années, grâce notamment à la mise en œuvre par des technologies à faible coût et les multiples utilisations possibles de ses produits. En 2018, la culture des algues représentait environ 25 % de la production [[Aquaculture|aquacole]] mondiale et son potentiel maximal n'a pas été atteint<ref>{{Ouvrage|langue=en|site=fao.org|titre=FAO. 2018. The State of World Fisheries and Aquaculture 2018|nature ouvrage=Meeting the sustainable development goals. Rome.|lire en ligne=https://www.fao.org/3/i9540en/I9540EN.pdf|format électronique=pdf|isbn=978-92-5-130562-1}}</ref>.

Actuellement dans le monde, les algues contribuent à environ 16 à 18,7 % du puits total de végétation marine. En 2010, il y avait 19,2 × {{Unité|10|e=6|tonnes}} de plantes aquatiques dans le monde, 6,8 × {{Unité|10|e=6|tonnes}} pour les [[algues brunes]] ; 9,0 × {{Unité|10|e=6|tonnes}} pour les algues rouges ; 0,2 × {{Unité|10|e=6|tonnes}} d'algues vertes ; et 3,2 × {{Unité|10|e=6|tonnes}} de plantes aquatiques diverses. Les algues sont en grande partie transportées des zones côtières vers l'océan ouvert et profond, agissant comme un stockage permanent de la biomasse de carbone dans les sédiments marins<ref name="Important" />.

== Mélange de couches ==
Les mélanges de couches consiste à transporter de l'eau océanique profonde plus dense et plus froide vers la couche de mélange de surface. À mesure que la température de l'eau dans l'océan diminue avec la profondeur, davantage de {{CO2}} et d'autres composés peuvent se dissoudre dans les couches plus profondes<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Ocean temperature |url=https://www.sciencelearn.org.nz/resources/707-ocean-temperature |site=Science Learning Hub |consulté le=2022-06-24}}</ref>. Cela peut être induit volontairement en inversant le [[cycle du carbone océanique]] grâce à des grands tuyaux verticaux servant de pompes océaniques<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Ocean pumps could counter global warming |url=https://www.newscientist.com/article/dn12698-ocean-pumps-could-counter-global-warming/|site=New Scientist |consulté le=2022-06-24}}</ref> ou d'un réseau de mélangeurs<ref>{{Article|langue=en|nom1=Duke|prénom1=John H.|titre=A proposal to force vertical mixing of the Pacific Equatorial Undercurrent to create a system of equatorially trapped coupled convection that counteracts global warming|périodique=Geophysical Research Abstracts|date=2008|lire en ligne=http://www.johnduke.com/JDukeETCC09052007.pdf}}</ref>. Si l'eau de l'océan profond riche en nutriments remonte vers la surface, une prolifération d'algues (appelée [[efflorescence algale]]) se produit, entraînant une diminution du dioxyde de carbone grâce à de l'apport de carbone du [[phytoplancton]] et d'autres [[Organisme (physiologie)|organismes]] [[Eukaryota|eucaryotes]] [[Photosynthèse|photosynthétiques]]. Le transfert de chaleur entre les couches fera également couler l'eau de mer de la couche mélangée et absorbera plus de {{CO2}}. La pratique du mélange de couches n'a cependant pas gagné beaucoup de terrain car la prolifération d'algues nuit aux [[Biologie marine|écosystèmes marins]] en bloquant la lumière du soleil et en libérant des toxines nocives dans l'océan<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=US EPA|prénom=OW|titre=Harmful Algal Blooms {{!}} US EPA|url=https://www.epa.gov/nutrientpollution/harmful-algal-blooms|série=US EPA|date=2013-06-03|consulté le=2018-11-28}}</ref>. De plus, le bond soudain de la quantité du dioxyde de carbone (dissout) au niveau de la surface peut faire diminuer temporairement le [[Potentiel hydrogène|pH]] de l'eau de mer, nuisant à la croissance des [[Récif corallien|récifs coralliens]]. La production d'[[acide carbonique]] (H<sub>2</sub>CO<sub>3)</sub> par dissolution du dioxyde de carbone dans l'eau de mer entrave la [[calcification biogénique marine]] et provoque des perturbations majeures de la [[chaîne alimentaire]] océanique<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Shirley|prénom=Jolene S.|titre=Discovering the Effects of Carbon Dioxide Levels on Marine Life and Global Climate|url=https://soundwaves.usgs.gov/2007/01/|série=soundwaves.usgs.gov|consulté le=2018-11-28}}</ref>.

== Références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Stockage de carbone en mer du Nord]]

=== Liens externes ===
* {{Lien web |langue=en |titre=earth :: a global map of wind, weather, and ocean conditions |url=https://earth.nullschool.net/ |site=earth.nullschool.net |consulté le=2022-06-24}}, carte mondiale actuelle de la pression partielle de dioxyde de carbone à la surface de l'océan.
* {{Lien web |langue=en |titre=earth :: a global map of wind, weather, and ocean conditions |url=https://earth.nullschool.net/ |site=earth.nullschool.net |consulté le=2022-06-24}}, carte mondiale actuelle de la densité de flux de dioxyde de carbone mer-air.

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