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{{ébauche|relations internationales|Allemagne|Russie}}
{{Infobox Relations bilatérales
 | nom =Relations entre l'Allemagne et la Russie
 | carte = Germany Russia Locator.svg
 | pays_1 = Allemagne
 | pays_2 = Russie
 | couleur_1 = #3c9d3c
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 | ambassade_1 = [[Ambassade de Russie en Allemagne]]
 | ambassade_2 = [[Ambassade d'Allemagne en Russie]]
}}

Cet article traite des '''relations entre l’[[Allemagne]] et la [[Russie]]'''. L'Allemagne a une [[Ambassade d'Allemagne en Russie|ambassade]] à [[Moscou]] tandis que la Russie a une [[Ambassade de Russie en Allemagne|ambassade]] à [[Berlin]].

== Histoire contemporaine des relations germano-russes ==
=== Avant l'unité allemande ===
{{…}}
{{Article connexe|Allemands de la Volga|Guerres napoléoniennes}}
[[File:Knoe11 8.jpg|thumb|left|150px|Soldats de la [[Légion russo-allemande]] (1812-1814), gravure de [[Richard Knötel]], 1890.]]
[[File:Niamieckija kalanisty.jpg|vignette|redresse|Colons allemands en Russie, 1852.]]
Les premières relations datent du {{s-|XVIII|e}} (entre [[1764]] et [[1766]]), quant l'impératrice de Russie [[Catherine II|Catherine {{II}}]] envoie des travailleurs allemands coloniser des terres au sud de la Russie, près de la Volga. Au nombre de {{formatnum:30000}}, ils bénéficient d'un statut spécifique. Après la [[réunification allemande]] de 1990, leurs descendants peuvent faire valoir un droit au retour ; ils sont {{formatnum:40000}} par an pendant quelques années à en faire usage<ref name="Fig">Nicolas Barotte, [http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2014/04/27/10001-20140427ARTFIG00146-l-allemagne-va-t-elle-reviser-ses-relations-avec-la-russie.php « L'Allemagne va-t-elle réviser ses relations avec la Russie ? »], ''[[Le Figaro]]'', lundi 28 avril 2014, page 19.</ref>.

Pendant les [[guerres napoléoniennes]], alors que l'Allemagne est partagée entre l'[[empire d'Autriche]], le [[royaume de Prusse]] et une série de principautés mineures, le tsar [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre {{Ier}}]] encourage les Allemands à se dresser contre [[Napoléon Ier|Napoléon]] et contribue à la naissance du [[Unification allemande#Développement du nationalisme allemand durant les guerres napoléoniennes|nationalisme allemand]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Tulard|directeur1=oui|titre=L'Europe de Napoléon|éditeur=Horvath|année=1989|passage=473-489|isbn=}}.</ref>.

=== Empire allemand et Empire russe ===
{{…}}
{{Article connexe|Traité de réassurance|Front de l'Est (Première Guerre mondiale)|Traité de Brest-Litovsk}}

Avant la Première Guerre mondiale, de nombreux hommes d’affaires et d’industriels allemands jouent un grand rôle en Russie<ref name="Götz2007">Roland Götz, [https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2007-2-page-229.htm Allemagne-Russie partenaires stratégiques ?], ''Outre-Terre'', 2007/2 (n° 19), pages 229 à 247</ref>.  

=== République de Weimar et Union soviétique ===
{{Article connexe|Traité de Rapallo (1922)}}
[[File:Bundesarchiv Bild 183-R14433, Vertrag von Rapallo.jpg|thumb|left|Signature du [[traité de Rapallo (1922)]] entre l'Allemagne et l'URSS.]]
{{…}}
Après la [[Première Guerre mondiale]], l'URSS contribue au réarmement secret de la [[république de Weimar]] en contournant les clauses du [[traité de Versailles (1919)|traité de Versailles]] : l'armée allemande ([[Reichswehr]]) peut mener des entraînements et tester ses matériels sur les terrains d'exercice soviétiques de l'[[école de blindés de la Kama]].

=== Troisième Reich et Union soviétique ===
{{Article connexe|Politique étrangère du Troisième Reich|Pacte germano-soviétique|Opération Barbarossa|Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)}}
[[File:Bundesarchiv Bild 183-E0406-0022-018, Berlin, Siegesfeier der Roten Armee.jpg|thumb|Soldats soviétiques fêtant la prise de Berlin, mai 1945.]]
En 1932, le ministre des Affaires étrangères soviétiques, [[Maxime Litvinov]], avertit Staline que l'Allemagne de Weimar est en « phase terminale » et le presse de tenter un rapprochement avec la France et le [[Royaume-Uni]] pour contenir les avancées du [[nazisme]]. Entre 1932 et 1938, les diplomates soviétiques s'efforcent, sans succès, de convaincre les autorités françaises et britanniques de constituer une alliance antifasciste<ref name=":0">{{Article|langue=fr|auteur1=[[Gabriel Gorodetsky]]|titre=Un autre récit des accords de Munich|périodique=Le Monde diplomatique|date=2018-10-01|issn=|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2018/10/GORODETSKY/59133|consulté le=2018-10-28|pages=}}.</ref>.

Lors de la crise tchécoslovaque — le pays étant menacé d'invasion par l'Allemagne nazie — l'URSS réclame la tenue immédiate de négociations militaires entre des représentants des forces soviétiques, françaises et tchécoslovaques, ainsi que l'inscription de la crise à l'ordre du jour de l'assemblée  générale de la SDN. L'ambassadeur soviétique [[Ivan Maïski]] indique que son pays est disposé à apporter une aide militaire à la Tchécoslovaquie, à condition que la France et le Royaume-Uni en fassent autant. Ces derniers refusent et signent les [[accords de Munich]] en {{date-|septembre 1938}}<ref name=":0" />.

=== RFA, RDA et Union soviétique ===
==== RFA ====
{{…}}
Dans les années 1970, les chanceliers [[Willy Brandt]] et [[Helmut Schmidt]] inaugurent l’''[[Ostpolitik]]'', en direction des pays de l'Est et plus particulièrement de la Russie<ref name="Fig"/>.

==== RDA ====
{{…}}
[[File:Bundesarchiv Bild 183-C0608-0045-004, UdSSR, Irkutsk, Staatsbesuch Walter Ulbricht.jpg|thumb|left|180px|[[Walter Ulbricht]], premier secrétaire du [[Parti socialiste unifié d'Allemagne|Parti communiste est-allemand]], en visite à [[Irkoutsk]] en 1964.]]
L'Allemagne de l'Est (RDA), avec les autres « [[Démocratie populaire|démocraties populaires]] », fait partie du [[pacte de Varsovie]] et une force militaire importante, le [[Groupement des forces armées soviétiques en Allemagne]], est présente sur son territoire. La RDA est aussi membre du [[Conseil d'assistance économique mutuelle]] (Comecon). En 1963, l'[[oléoduc Droujba]] (« oléoduc de l'amitié »)  atteint [[Schwedt-sur-Oder]] en [[Brandebourg]].
;Legs
Le sentiment de culpabilité des Allemands après la [[Seconde Guerre mondiale]] a fait qu'il est devenu difficile de critiquer la Russie, laquelle a « libéré » l'Allemagne de la dictature du [[Troisième Reich]] (et ce en dépit du fait que l'Union soviétique était un régime [[Totalitarisme|totalitaire]] ; de même, le fait que Moscou ait instauré une dictature avec la [[République démocratique allemande|RDA]] n'a pas joué un rôle de répulsif après la réunification mais entretient plutôt un sentiment de nostalgie, appelé « [[Ostalgie]] »)<ref name="Fig"/>.

=== Allemagne réunifiée et Russie ===
{{Article connexe|Réunification allemande}}
{{…}}

==== Les relations germano-russes sous le mandat de Boris Eltsine ====
Les relations entre les deux pays se sont développées depuis 1990 sur la base du pragmatisme<ref name="Götz2007"/>. 

Le gouvernement allemand apporte son soutien en 1996 à [[Boris Eltsine]] lors de la [[Élection présidentielle russe de 1996|campagne présidentielle russe]]. Le chancelier allemand [[Helmut Kohl]] se rendit à Moscou le {{date-|14 février}}, jour de l’annonce de la candidature d’Eltsine, où il présenta Eltsine comme « un partenaire absolument fiable, qui a toujours respecté ses engagements »<ref>{{Lien web|nom1=Richard|prénom1=Hélène|titre=Quand Washington manipulait la présidentielle russe|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/03/RICHARD/59641|site=Le Monde diplomatique|date=2019-03-01}}</ref>.

==== Le nouveau tandem Poutine-Schröder ====
[[Fichier:Vladimir Putin in Saint Petersburg-19.jpg|vignette|Les chefs d'État allemand et russe [[Gerhard Schröder]] et [[Vladimir Poutine]], accompagnés de leurs épouses [[Doris Schröder-Köpf|Doris Schroeder-Koepf]]  et [[Lioudmila Otcheretnaïa]] à [[Saint-Pétersbourg|Saint Petersbourg]] en 2003.]]
Les liens entre l'Allemagne et la Russie deviennent plus étroits sous les mandats de [[Gerhard Schröder]]<ref name="Benyahia-Kouider2013">{{Ouvrage|auteur1=[[Odile Benyahia-Kouider]]|titre=L’Allemagne paiera|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2013|passage=225|isbn=}}.</ref>, notamment à cause du tournant autoritaire pris par le régime de [[Vladimir Poutine]]<ref name="Fig" />. Les deux hommes nouent des relations personnelles fortes, chacun des deux invitant l'autre et son épouse à des rencontres diplomatiques, mais aussi privées, dans leurs résidences respectives en Allemagne et en Russie<ref name=":1">{{Ouvrage|auteur1=[[Marion Van Renterghem]]|titre=Le piège Nord Stream|passage=69|éditeur=[[Les Arènes]]|année=2023|pages totales=251}}</ref>. Le couple présidentiel russe étant [[germanophone]] (Vladimir Poutine ayant travaillé à [[Dresde]] pour le [[KGB]] dans les années 1980), ces derniers n'ont pas besoin de traducteurs ou de diplomates pour interagir avec leurs homologues allemands, ce qui permet aux deux couples de nouer une certaine intimité dans leurs relations<ref name=":1" />. Au cours de leurs multiples déplacements en Russie pendant son mandat et les années suivantes, Gerhard Schröder adopte même, avec son épouse [[Doris Schröder-Köpf|Doris Schroeder-Koepf]], deux enfants russes en 2004 et en 2007<ref name=":1" />.

Si au cours de manifestations économiques et de rencontres au sommet on met souvent en avant la qualité des relations entre les deux pays, dans les médias allemands, la Russie est fréquemment présentée de façon très critique. Ceux-ci reprochent à Moscou « l’affaiblissement du système parlementaire, la limitation de la [[liberté de la presse]], les déploiements de force en [[Tchétchénie]], la pression sur les États de la CEI – [[Ukraine]], [[Moldavie]] et [[Géorgie (pays)|Géorgie]] – qui veulent s’éloigner de Moscou » ou encore « le soutien au régime totalitaire de [[Loukachenko]] en [[Biélorussie]] »<ref name="Götz2007" />.

==== Les relations germano-russes sous le mandat d'Angela Merkel ====
[[Fichier:Dmitry Medvedev in Germany 5 June 2008-8.jpg|vignette|Présidents d'Allemagne et de Russie: [[Horst Köhler]] et [[Dmitri Medvedev]] en 2008]]
Avec l'élection d'[[Angela Merkel]] (qui parle russe couramment) fin 2005, les rapports du gouvernement allemand à l’égard de la Russie se sont modifiés. Le style amical qui caractérisait les relations entre Gerhard Schröder et Vladimir Poutine s’est transformé en un « style neutre et diplomatique ». La chancelière Merkel ne s’est pas contentée – comme l’avait fait Schröder – d’avertissements en privé, elle a critiqué officiellement la situation en Russie, au déplaisir du président russe<ref name="Götz2007" />. Ainsi, s'ils restent privilégiés, les liens entre les deux pays deviennent plus tendus<ref name="Benyahia-Kouider2013" />.

En 2004, seulement 8 % des Allemands avaient une mauvaise opinion de Vladimir Poutine ; en 2013, ils sont 65 %. En 2004, ils étaient 45 % à vouloir que l'Allemagne travaille étroitement avec la Russie, contre 32 % en 2013<ref name="Fig"/>.

En 2014, on compte {{unité|200000|Russes}} vivant en Allemagne<ref name="Fig"/>.

==== Le tournant Olaf Scholz et l'invasion russe de l'Ukraine ====
L'arrivée d'[[Olaf Scholz]] à la chancellerie allemande coïncide, deux mois plus tard, avec le début de l’[[Invasion de l'Ukraine par la Russie|invasion russe de l'Ukraine]], qui refroidie fortement les relations entre l'Union européenne, dont l'Allemagne, et la Russie.

Début mars 2024, un enregistrement audio d’une réunion en visioconférence d’officiers de haut rangs allemands intercepté par les services secrets russes est diffusé sur les réseaux sociaux depuis la Russie. Les participants de cette conversation évoquent notamment de l’hypothèse de la livraison à Kiev de missiles de longue portée [[TAURUS KEPD 350|Taurus]], de fabrication allemande. Le contenu est « très embarrassant » pour l’Allemagne, car le pays refuse officiellement de livrer des missiles Taurus à Kiev, en arguant d’un risque d’escalade du conflit. Moscou dénonce ensuite « l’implication directe » de l’Occident en Ukraine<ref>[https://www.7sur7.be/monde/fuite-dune-conversation-confidentielle-entre-officiers-allemands-lallemagne-dement-la-convocation-de-son-ambassadeur-a-moscou~a611111f/ Fuite d’une conversation confidentielle entre officiers allemands: l’Allemagne dément la convocation de son ambassadeur à Moscou], 7sur7.be, 4 mars 2024</ref>.

== Relations économiques ==
{{…}}
En 2007, l’Allemagne est le principal fournisseur de biens d’investissements à la Russie. Du côté allemand, lié surtout économiquement aux pays de l’[[Union européenne]], la Russie est placée au premier semestre 2005 au {{10e}} rang pour les importations et au {{14e}} pour les exportations<ref name="Götz2007"/>.

En 2014, l'Allemagne est le premier [[partenaire européen]] de la Russie avec 76 milliards d'euros d'échanges au niveau commercial (à l'échelle mondiale, le deuxième partenaire derrière la Chine). En 2013, les investissements allemands en Russie s'élèvent à 22 milliards de dollars et on y compte {{nombre|6200|entreprises}} allemandes implantées. 39 % du gaz allemand provient de Russie<ref name="Fig"/>.

== Relation privilégiée ==
Outre leurs liens économiques très forts, l'Allemagne et la Russie entretiennent une relation privilégiée. Depuis 2001, les deux gouvernements se rencontrent régulièrement lors du « dialogue de Saint-Pétersbourg ». Stefan Meister, expert sur la Russie à l'ECFR (un think tank spécialisé dans les relations internationales), note qu'{{Citation|il n'y a pas d'autre pays dans le monde [l'Allemagne] où la littérature russe soit davantage traduite, où il y ait plus de documentaires sur la Russie à la télévision}}. La Russie bénéficie en outre de relais d'influence en Allemagne, comme les anciens chanceliers sociaux-démocrates [[Gerhard Schröder]] (qui travaille depuis pour le groupe russe Gazprom) et [[Helmut Schmidt]] et plusieurs personnalités, allant de la droite à la gauche radicale anti-américaine<ref name="Fig"/>.

En 2007, plus de trois millions de Russes apprennent l’allemand, davantage que dans tout le reste du monde. Des contacts personnels se sont développés notamment par l'intermédiaire des échanges d’étudiants et de chercheurs<ref name="Götz2007"/>. À Moscou, l’Institut historique allemand permet depuis 2005 la collaboration de chercheurs allemands et russes pour un travail sur leur histoire commune<ref name="Götz2007"/>.

== Notes et références ==
<references />

== Bibliographie ==
* [[Sylvie Kauffmann]], ''Les Aveuglés. Comment Berlin et Paris ont laissé la voie libre à la Russie'', Stock, 2023.
{{...}}

== Articles connexes ==
{{Autres projets|Commons=Category:Relations of Germany and Russia}}
* [[Ambassade de Russie en Allemagne]]
* [[Ambassade d'Allemagne en Russie]]

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