Voir la source de Rallye automobile

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{{voir homonymes|Rallye}}
{{infobox}}
[[Fichier:Le Professeur Hubert von Herkomer, à la Herkomer-Konkurrenz d'août 1905.jpg|thumb|Le professeur Hubert von Herkomer, instigateur en 1905 de la première course de rallye régulièrement disputée (en été, dite ''Herkomer-Konkurrenz'').]]
Le '''rallye''' est une discipline de [[sport automobile]]. Initialement défi de rassemblement pour aristocrates aisés (« rallier » un lieu, verbe repris par les Anglo-Saxons qui en ont fait « rallye »), la discipline a beaucoup évolué pour devenir une course de vitesse. Les rallyes modernes ont pour particularité de ne pas se pratiquer sur un circuit mais sur des routes fermées au public pour l'occasion. Les épreuves se déroulent sur différents types de terrain (terre, neige, asphalte, etc), et sont composées de plusieurs étapes (parfois courues de nuit), avec une suite d'épreuves allant d'un point à un autre. Les épreuves chronométrées sont appelées épreuves spéciales, les parties non chronométrées sont appelées [[étape de liaison|étapes de liaison]].

Les véhicules utilisés sont généralement des voitures de production (en l'occurrence des [[Voiture de tourisme|modèles de série]] dits voitures de tourisme) modifiés suivant les possibilités offertes par le règlement<ref group="N">Il est arrivé quelquefois que ces véhicules aient été spécialement conçus pour la compétition, et que des versions allégées de ceux-ci en aient été dérivées après coup, ou que l'on ait donné à ces prototypes une apparence proche d'un modèle de série pour des raisons publicitaires.</ref>. Le pilote du véhicule est assisté par un [[copilote (automobile)|copilote]] qui lui annonce les caractéristiques de la route à l'avance. Le gagnant est généralement déterminé par l'addition des temps pour effectuer les épreuves spéciales, bien que dans certains rallyes le gagnant soit déterminé par un temps idéal pour effectuer les épreuves spéciales.

[[Fichier:Neste Oil Rally 2010 - Jari-Matti Latvala in shakedown.jpg|right|thumb|[[Jari-Matti Latvala]] au [[Rallye de Finlande]] en [[Championnat du monde des rallyes 2010|2010]].]]

== Histoire ==
=== Les balbutiements ===
[[Fichier:Promenade Londres-Southsea 1901 (La Vie au Grand Air du 8 décembre 1901, p.732).jpg|thumb|Promenade Londres-Southsea, à vitesse bridée au Royaume-Uni (1901).]]
[[Fichier:1 000 miles du reliability trails d'Eastburnes (1903).jpg|thumb|{{unité|1000|miles}} du reliability trails d'Eastburnes (1903).]]
[[Fichier:Marcel Renault 1903.jpg|thumb|right|[[Marcel Renault]] lors de la course Paris-Madrid de 1903, durant laquelle il meurt.]]
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 | image1    = Le Dr Quercy, vainqueur du rallye Paris-Antibes-Juan-les-Pins 1938 sur Peugeot 402 légère.jpg
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 | caption1  = Le Dr Quercy, vainqueur du rallye [[Paris]]-[[Antibes]]-[[Juan-les-Pins]] 1938 sur [[Peugeot 402]] légère.
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 | caption2  = [[Jean Trévoux]], vainqueur du Rallye international de [[La Baule]] en 1938, sur [[Hotchkiss]].
}}
Depuis leur naissance au début du {{XXe siècle}}, la finalité et les règles des épreuves de rallye ont été en continuelle adaptation<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=14}}</ref> ; il est d'ailleurs difficile de donner une date précise de la création de cette discipline. De manière générale, la tendance au cours des décennies a été à une professionnalisation des pilotes et constructeurs, ainsi qu'à une organisation plus claire, moins improvisée.

Le concept de courses sur route, alors principalement de ville à ville, remonte à [[1894 en sport|1894]] avec l'organisation d'un [[Paris-Rouen (automobile)|Paris-Rouen]]. Les premières épreuves automobiles ne récompensent pas toutes la vitesse (comme le [[wikt:rallye-paper|Rallye-paper]] de [[La Vie au Grand Air]] en décembre 1898<ref>[[La Vie au Grand Air]] du {{1er}} janvier 1899.</ref>, sa seconde édition en juin 1899, le Rallie-Papier, étant devenue une véritable course, cependant d'un seul tenant -remportée une fois encore par [[René de Knyff]]-) ; la première compétition de vitesse effective<ref group="N">La véritable première course de vitesse eut lieu en 1887, mais un seul concurrent y participa...</ref> a lieu en 1895 avec le [[Paris-Bordeaux-Paris]]<ref name="CA12">{{Harvsp|id=CA|La course automobile|p=12}}</ref>. Ces courses se déroulent sur routes ouvertes, entre grandes villes (à cette époque, le faible nombre d'automobiles sur les routes semblait le permettre), et sont courues par de riches aristocrates amateurs de la nouvelle technologie automobile (tel le [[Louis Mazy|Moscou–Saint-Pétersbourg]] de 1899), et recherchant des défis et des aventures<ref name="CA11">{{Harvsp|id=CA|La course automobile|p=11}}</ref>. Certains considèrent alors que la course et la construction des automobiles vont de pair (comme [[De Dion]], [[Renault]]...), d'autres constructeurs considèrent les courses comme inutiles et dangereuses<ref name="CA11"/>. De gros problèmes de sécurité apparaissent en effet, dus à la présence grandissante de spectateurs, au mauvais état des routes, à la sécurité totalement inexistante, et des courses semées d'accidents, parfois mortels, telle que [[Course automobile Paris-Madrid|Paris-Madrid]] en 1903, pousse à la fin des épreuves sur routes ouvertes entre villes. Sont donc créées des épreuves sur routes fermées, formant de longues boucles autour des villes<ref name="CA">{{Harvsp|id=CA|La course automobile|p=176}}</ref>, et dont le prototype semble être le [[Circuit automobile des Ardennes|Circuit des Ardennes]], créé en 1902. Par la suite, des circuits automobiles sont construits spécialement pour les courses, où sont organisés les « [[Compétition automobile|Grands Prix]] ». De 1905 à 1907 est organisée malgré tout sur route en [[Allemagne]] une course par étapes sur six journées, la ''{{Lien|trad=Herkomer-Konkurrenz|lang=de|fr=Herkomer-Konkurrenz|texte=Herkomer-Konkurrenz}}'', ainsi qu'en 1905 la ''[[Vienne (Autriche)|Wien]]-[[Varsovie|Warsaw]]-[[Vienne (Autriche)|Wien]]'' entre l'[[Empire d'Autriche-Hongrie|empire austro-hongrois]] et l'[[empire russe]], durant quatre jours. La France et la Suisse connaissent durant la même période 1905-07 la ''[[Coupe Rochet-Schneider]]'' sur routes fermées (Perret vainqueur des deux premières éditions, sur [[Peugeot]] 18&nbsp;hp) et la course par étapes de la [[Coupe des Pyrénées (automobile)|Coupe des Pyrénées 1905]]. Des « [[rallye-raid|rallyes-raids]] de régularité » apparaissent aussi à l'étranger, en Asie ([[Delhi]]-[[Bombay]] en 1904) et en Océanie ([[Sydney]]-[[Melbourne]] en 1905, [[Compétition automobile avant 1906|un mois et demi plus tard]]). Les Anglais courent sur routes fermées (''[[RAC Tourist Trophy]]'', ''Graphic Trophy''), les américains désormais sur [[Ovale (circuit automobile)|des ovales]], essentiellement.

Les premiers rallyes-raids « Marathons » et rallyes apparaissent cependant entre [[1907 en sport|1907]] et [[1911 en sport|1911]] ([[Pékin-Paris]] (1907), [[New York-Paris 1908|New York-Paris]] (1908), [[Saint-Pétersbourg]]-[[Moscou]] (1907, remporté par [[Arthur Duray]], et 1908, remporté par [[Victor Hémery]]), [[Rallye autrichien des Alpes]] (1910), [[Monte-Carlo]] (1911)). La notoriété médiatique des épreuves transeuropéennes des années 1907 et 1908 concourt ainsi elle aussi à sa façon au développement et à la modernisation du réseau routier de plusieurs pays, tant sur l'ancien que sur le nouveau continent.

Le terme effectif de « rallye » appliqué au sport automobile fait son apparition en [[1911 en sport|1911]] avec la première édition du [[Rallye automobile Monte-Carlo]], alors organisée pour faire la promotion du [[casino de Monte-Carlo]]<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=20}}</ref> (dès l'année suivante apparait d'ailleurs l'éphémère Rallye de [[Saint-Sébastien (Espagne)|Saint-Sébastien]], au mois d'octobre, là encore pour faire l'éloge d'un casino<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k98039639/f4.item La Revue de l'automobile du 10 octobre 1912], {{n°|108-62}}, {{p.|364-365}}.</ref> !). À l'époque, l'épreuve monégasque ne consiste pas en une course de vitesses, car le but des concurrents est de partir depuis leur propre ville européenne, pour rejoindre la ville de ralliement. La difficulté de l'épreuve est alors de réussir à rallier la ville d'arrivée sur routes défoncées, en utilisant des voitures relativement fragiles, le tout malgré les conditions atmosphériques parfois difficiles. C'est ce but de ''rassemblement'' qui donna le nom à la discipline, en empruntant le verbe anglais ''to rally''. Les concurrents sont départagés à leur arrivée en fonction de leur respect de la moyenne horaire imposée, de leur réussite lors de petites épreuves, ou de l'élégance de l'équipage. Ce « [[Rallye automobile Monte-Carlo|Monte-Carlo]] », qui devient annuel à partir de [[1924 en sport|1924]] puis traverse toutes les époques, est devenu l'une des courses les plus réputées de la discipline depuis plusieurs décennies désormais. Dans son sillage naissent d'autres épreuves disputées elles aussi régulièrement de façon annuelle : le rallye d'[[Ostende]] (1913 et 1914, interrompu par la guerre<ref>([[Alatac]])</ref>{{,}}<ref>[http://www.rvccb.be/PAGES/CONSTRUCTEURS%20LISTE/constructeurs%20FFR.html La Fabrique d'Automobile Belge (F.A.B., de 1912 à 1914)] {{Lien archive|url=http://www.rvccb.be/PAGES/CONSTRUCTEURS%20LISTE/constructeurs%20FFR.html |horodatage archive=20100324121007 |titre=Copie archivée }}.</ref>), le [[Rallye de Catalogne|Tour de Catalogne]] (entre 1916 et 1920), la ''Coppa delle Alpi'' (1921, à la mi-août en Italie du nord pour au moins cinq saisons<ref>[http://www.teamdan.com/archive/www2/miscral/21miscra.html L'année 1921 en rallyes sur les pages annualisées ''Miscellaneus rallies'' de teamdan.com];</ref>), le [[Rallye de Pologne]] (1921 également), le [[Rallye Sanremo]] (1928), le [[Rallye Paris - Saint-Raphaël Féminin]] (1929, singulier alors), le [[Circuit d'Irlande]] (1931, dit ''The Circuit''), et le [[Rallye d'Écosse]] (1932). Le [[Rallye du RAC]] ([[Pays de Galles]]/[[Royaume-Uni]]) voit lui aussi le jour dès 1932, tout comme le [[Rallye des Alpes françaises]] d'ailleurs (une émulation -pour l'instant pacifique- existe entre les divers pays de la zone [[alpes|transalpin]]e grands ou plus petits, où naissent et disparaissent encore d'autres courses). En [[Italie]], l'épreuve des [[Mille Miglia|Mille Miles]] (mixte, sur portions routières et circuits) existe alors depuis déjà cinq années, car créée en 1927.

=== Les débuts du rallye moderne ===
[[Fichier:FranzWittmannSen.1984.jpg|right|thumb|Une [[Audi Quattro]] A1 lors du rallye d'Autriche 1984]]
Initialement courues par des aristocrates ou gens aisés, puis par des pilotes privés à bord de leurs voitures personnelles, le rallye commence à intéresser les marques automobiles à partir des années 1950<ref name="rp-27" />. Celles-ci se contentent alors de prêter des voitures aux différents pilotes free-lance<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=104}}</ref>, qui peuvent changer de modèle au cours des épreuves : les constructeurs ne participent de toute façon qu'aux rallyes qui leur semblent pouvoir être remportés ou qui sont promotionnellement intéressants, et laissent les autres épreuves aux concurrents<ref name="RP29">{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=29}}</ref>. Les victoires ne sont d'ailleurs pas forcément remportées par les plus rapides ; devant l'hétérogénéité des voitures participantes, une multitude de règles distribuent des pénalités pour tenter d'aplanir les différences de compétitivités supposées<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=25}}</ref>, et les organisateurs hésitent encore souvent entre privilégier la seule performance, ou bien l'endurance et la régularité ponctuées par des {{Lien|trad=Gymkhana (motorsport)|fr=Gymkhana (sport mécanique)|texte=gymkhanas}} et des épreuves d'accélération (sprints)-freinage et de maniabilité (slaloms, créneaux).

Au cours des années 1960 ont lieu des transformations qui augurent les rallyes « modernes » : les constructeurs et pilotes, dans une optique plus professionnelle de la course, tentent d'améliorer leurs chances de réussite en posant les bases de l'[[mécanicien automobile|assistance]] ([[Renault]] et [[Mini Cooper]])<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=24 et 28}}</ref> ; ils organisent les reconnaissances et inventent les notes dictées par les copilotes ([[René Trautmann]] et [[Citroën]] pour l'exemple)<ref name="RP29"/>. La fin des années 1960 est aussi la fin des longues courses sur route ouverte, changement nécessaire face au développement de la circulation. Les rallyes sont alors tous composés d'épreuves chronométrées (les « spéciales ») et « d'étapes de liaison »<ref name="RP26">{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=26}}</ref>. Les courses deviennent un sport (aux victoires « scratch ») pour marques automobiles (« équipes officielles ») et pilotes professionnels (« pilotes d'usines ») ou amateurs (les « privés ») poussés par le spectacle et l'aventure. Pour la France les services compétition de Renault et Citroën, les plus impliqués, sont alors respectivement dirigés par [[François Landon]] -depuis la création en 1951, puis [[Jacques Féret]]-, et [[René Cotton]] ; le temps des « gentlemen drivers » est maintenant révolu. Les distances à parcourir augmentent aussi pour déplacer la difficulté sur la résistance homme/matériel<ref name="RP26"/>, avec des courses qui peuvent se dérouler sur des milliers de kilomètres (les « marathons » routiers). Cette tendance durera jusqu'au milieu des années 1980<ref name="RP30">{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=30}}</ref>, quand la difficulté se focalisera sur la vitesse pure.

Les rallyes auparavant dispersés sont progressivement rassemblés en championnats par la [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]], d'abord au niveau européen, avec la création du « championnat d'Europe des pilotes » en 1953, puis du « championnat d'Europe des marques » en 1968. S'ensuit une ouverture à l'international, avec la création du « championnat international des marques » en 1970, qui devient par la suite le « championnat du monde des constructeurs » en 1973, et le « championnat du monde des pilotes » en 1979. L'organisation de championnats est un des facteurs qui attirent les constructeurs et augmentent la professionnalisation des courses : les premières voitures conçues spécialement pour le rallye apparaissent. La première est la [[Lancia Stratos]], qui gagne 3 championnats consécutifs, face à une concurrence qui reste assez hétéroclite<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=102}}</ref>. Après quelques années toutefois, les constructeurs comprennent que l'effet publicitaire est meilleur lorsque ce sont des modèles de série qui gagnent<ref name="rp-74" />.

=== Les excès du groupe B ===
{{Article détaillé|FIA Groupe B}}
[[Fichier:Peugeot 205 Turbo 16 - Race Retro 2008 02.jpg|right|thumb|Une [[Peugeot 205 Turbo 16|Peugeot 205 T16]] lors d'un rallye historique]]
Au fil des ans, les marques automobiles innovent et de nouvelles techniques apparaissent, à l'exemple des [[turbocompresseur|turbos]] et des [[4 roues motrices]], efficaces à la fin des [[années 1970]]. En [[1982]], un règlement remanié et une nouvelle catégorisation des participants entrent en vigueur : le [[FIA Groupe B|groupe B]], au règlement permissif et peu sécuritaire<ref name="RP79">{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=79}}</ref>, devient la catégorie phare du championnat.

Pour profiter pleinement de ce nouveau règlement, les constructeurs conçoivent à nouveau des modèles spécifiques aux rallyes : la [[Lancia 037]] pour commencer, est prometteuse mais c'est [[Peugeot]] qui est le premier à l'exploiter pleinement<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=79 et 112}}</ref>. Sa [[205 T16]] (qui n'est une [[Peugeot 205|205]] qu'en apparence pour des raisons publicitaires), débute par cinq courses en 1984 puis remporte les championnats de [[1985]] et [[1986]]. Les autres constructeurs suivent, les performances et la puissance s'envolent, avec des voitures qui dépassent 400 [[cheval-vapeur|chevaux]] pour moins d'une [[Tonne (unité)|tonne]]<ref name="CA186-187" />. Ces nouveaux et spectaculaires bolides provoquent un regain de popularité<ref name="rp-134" /> qui mène, lui aussi, aux excès : la foule est massée sur le bord des routes, sans que les organisateurs n'aient prévu de zone de sécurité ; les spectateurs forment parfois des barrages qui s'ouvrent au dernier moment pour le passage des voitures. Les conditions sont telles qu'une série d'accidents mortels débute en 1985 : au [[tour de Corse]], [[Attilio Bettega]] se tue au volant d'une Lancia 037 ; en Argentine, [[Ari Vatanen]] sur 205 T16, est gravement blessé<ref name="CA186-187" />. En 1986, une [[Ford RS200]] sort de la route au [[Portugal]] et tue trois spectateurs ; [[Henri Toivonen]] et Sergio Cresto meurent au [[Tour de Corse]], dans l'incendie de leur [[Lancia Delta S4]] qui s'est déclaré après une sortie de route<ref name="CA186-187"/>.

Ce dernier accident convainc la [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]] de supprimer le groupe B dès la saison suivante<ref name="rp-134" /> ; le [[FIA Groupe A|groupe A]], plus mesuré, doit le remplacer comme catégorie phare mais ce brusque changement de réglementation prend les constructeurs de court, perturbant ainsi le championnat de 1987 ; seul [[Lancia]] s'en sort bien, possédant un modèle adapté avec sa [[Lancia Delta HF 4WD|Delta HF 4WD]]<ref name="RP79"/>.

La fin des [[années 1980]] et le début des [[années 1990]] voient l'émergence d'écuries japonaises avec [[Toyota Motorsport GmbH|Toyota]], [[Mitsubishi]], [[Subaru]], etc. Par ailleurs, la disparition du [[FIA Groupe B|groupe B]] n'empêche pas la course technologique et budgétaire de reprendre, et les règlements doivent changer à nouveau pour niveler les disparités entre équipes en limitant notamment les reconnaissances et l'assistance technique<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=149-150}}</ref>. Conséquence directe de la perte de popularité de la discipline : entre [[1994]] et [[1996]], pour réduire les coûts, le nombre de manches du championnat doit être limité, et des rallyes auparavant annuels ne sont courus que certaines années.

=== Les rallyes après l'an 2000 ===
[[Fichier:Peugeot 206 WRC.jpg|right|thumb|Accident du finlandais [[Juuso Pykälistö]] au volant de sa [[Peugeot 206 WRC|206 WRC]] lors du [[rallye de Suède]] 2006]]
Dans les années 1990, la World Rally Teams Association, une association gérée par [[David Richards (sport automobile)|David Richards]], édite un document qui analyse la discipline et propose des modifications pour son futur. Ce document va initier un profond changement des règlements, avec la création de la [[FIA_Groupe_A#Catégorie_WRC_:_World_Rally_Car_(1997-2016)|catégorie WRC]] en 1997 : les véhicules engagés doivent correspondre à des modèles de grande série (d'au moins {{nombre|2500|exemplaires}}), mais ceux-ci peuvent être assez profondément modifiés pour la course<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=83}}</ref>, à condition de respecter de très nombreux règles et contrôles (limite du poids des voitures, puissance entre 320 et 330ch, assistances et reconnaissances restreintes, etc). Les constructeurs s'engagent à participer à toutes les courses sur plusieurs années<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=84}}</ref>, mais en contrepartie, pour les aider à participer, des exceptions au règlement peuvent être accordées, par exemple l'homologation de véhicules a priori hors règlement<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=159}}</ref>. Le but général est de ne plus avoir un règlement passif, mais d'avoir à la place une organisation contrôlant les coûts et les risques, assurant un certain spectacle grâce à un plateau de concurrents fourni, à la compétitivité proche, de manière à maitriser l'image médiatique du Rallye et à en profiter.
La Toyota Corolla est la première voiture conçue totalement pour ce nouveau règlement WRC<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=164}}</ref>.

[[Fichier:Bryan Bouffier Rally Germany 2014 005.jpg|right|thumb|[[Bryan Bouffier]] au [[rallye d'Allemagne]] 2014 sur [[Hyundai|Hyundai i20 WRC]].]]
[[Fichier:Sébastien Ogier Rally Sweden 2014 001.jpg|thumb|[[Sébastien Ogier|Ogier]] dans la ''Colin's Crest'' du [[rallye de Suède 2014]].]]
;Les championnats
Le plus important championnat est le [[championnat du monde des rallyes]] '''WRC''' (''World Rally Championship''), qui s'est disputé sur 13 manches en {{WRC|2023}}.

D'autres championnats existent également, comme le [[WRC-2]] : c'est la catégorie en dessous du WRC. Succédant en {{WRC|2013}} au S-WRC, elle intègre des véhicules à quatre roues motrices répondant à diverses réglementations techniques. La puissance et les performances sont contrôlées par des brides à l’admission d’air et par le poids.<br>
Les modèles : [[Citroën DS3 WRC|Citroën DS3 RRC]], Ford Fiesta RRC, [[Peugeot 208 T16|Peugeot 208 T16 R5]] (homologation au {{1er}} mars 2014), [[Ford Fiesta R5]], [[Citroën DS3 R5]] (homologation au {{1er}} mars 2014), [[Mini John Cooper Works WRC|MINI John Cooper Works RRC]], [[Mitsubishi Lancer Evolution]], [[Subaru Impreza WRX]], [[Ford Fiesta S2000]], [[Škoda Fabia S2000|Skoda Fabia S2000]].

Créé en 2013, le [[WRC-3]], remplaçant du championnat du monde des rallyes des voitures de production P-WRC, regroupe les voitures du [[FIA Groupe R|groupe R]] à deux roues motrices, comme les R3, R2 et R1. Des titres pour les équipes, les pilotes et les copilotes sont décernés en prenant en compte les cinq meilleurs résultats des six rallyes auxquels ils participent<ref>[http://www.wrc.com/news/archive/de-nombreux-changements-en-wrc-pour-2013/?fid=17531 De nombreux changements en WRC pour 2013]</ref>. Les voitures homologuées en R3 qui sont les références de ce championnat sont les descendantes des [[Super 1600]] qui ont permis à [[Sébastien Ogier]], [[Sébastien Loeb]], [[Kris Meeke]] ou [[Daniel Sordo|Dani Sordo]] de débuter en Championnat du Monde.<br>
Les modèles : [[Citroën DS3 R3]]T, [[Renault Clio R3]] (une nouvelle version est attendue mi-2014, la R3T), Honda Civic R3 et Toyota GT86 R3 (homologuée en fin d’année 2014)<ref>{{Lien web|langue = français|titre = About WRC 2|url = http://www.wrc.com/fr/wrc-2/about-wrc2/categories/page/827--738-738-.html|site = WRC.com|date = }}</ref>.

Le [[Championnat du monde des rallyes junior]] lancé en 2001 pour les jeunes pilotes.

Le championnat [[Intercontinental Rally Challenge|IRC]] (''International Rally Challenge'') a été créé en 2006, et est ouvert aux voitures répondant aux règlementations [[FIA Groupe N|groupe N]] (de N3 à N4), [[FIA Groupe R|groupe R]] (de R1 à R4) et [[FIA Groupe A|groupe A]] (de A5 à A7), tout ceci toujours au niveau international.

En dehors des championnats internationaux, des rallyes nationaux et régionaux se tiennent également dans de nombreux pays. On citera pour l'exemple le [[championnat de France des rallyes]].

Certains championnats peuvent être caractérisés par leur type de terrain (uniquement de l'asphalte, uniquement de la terre).

En 2015 est organisée la première FIA [http://www.ewrc-results.com/season.php?s=2015&sct=582&nat=95&t=RGT-Cup ''RGT-Cup''] internationale pour voitures [[Grand Tourisme]] plutôt habituées des [[circuit automobile|circuits]], avec deux manches du championnat du monde et trois du championnat d'Europe ([[François Delecour]] remportant ainsi la toute première sur une [[Porsche 997 GT3]] Cup dite alors « R<small>(pour rallye)</small>GT », au Monte-Carlo).

;Les dérivés du rallye
Le [[Rallye-raid]] constitue une catégorie spécifique du rallye et possède ses propres caractéristiques, comme généralement leur longueur, leur ouverture aux [[motos]] et aux [[camions]], etc. L'épreuve référence de ce type de course est le [[Rallye Dakar]].

La possibilité de faire courir les voitures ensemble a été permise par l'apparition des [[Rallycross]], qui se déroulent sur des circuits (et non sur route) mélangeant portions avec asphalte et portions en terre.

Des [[rallye de régularité|rallyes de régularité]] existent encore, généralement réservés aux voitures anciennes.

== Réglementation ==
Depuis leurs créations, les rallyes automobiles n'acceptent pas n'importe quelle voiture ni n'importe quelle modification. Ainsi, comme dans tous les sports, l'organisateur de la compétition (ici la [[FIA]]) prévoit une réglementation technique définissant les modèles pouvant participer aux épreuves.

La réglementation technique pour les rallyes est ainsi découpée en Groupes et en Classes.

Le groupe définit le niveau de modification qu'une voiture peut avoir. Il est découpé en classes. La classe définit son niveau de puissance (en général par rapport à la cylindrée).

Chaque modèle participant à une épreuve doit avoir été « homologué » par la [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]] dans un groupe et une classe. Les modèles sont en général homologables dans plusieurs groupes en fonction de leur préparation.
Par exemple, une Peugeot 306 S16 peut être homologuée soit en Groupe A classe 3 soit en Groupe N classe 3.

Évolution des groupes d'homologation en championnat du monde des rallyes :

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! align="center" colspan=63 | Saisons
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! rowspan=2| Réglementation de 1961
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! rowspan=4| Réglementation de 1970
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|bgcolor=#d9edff colspan=13| ''[[Groupes numérotés de la FIA|Groupe 1]]''
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|bgcolor=#ffd9ff colspan=13| ''[[Groupes numérotés de la FIA|Groupe 2]]''
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|bgcolor=#ffd93f colspan=13| ''[[Groupes numérotés de la FIA|Groupe 4]]''
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! rowspan=9| Réglementation de 1982
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|bgcolor=#ffd9ff colspan=25| ''[[World Rally Car|Extension WRC]]''
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|bgcolor=#ffd9ff colspan=16| ''[[Super 2000|Extension Super 2000]]''
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|bgcolor=#ffd9ff colspan=13| ''[[FIA Groupe R|Groupe R]]''
|bgcolor=#ffd9ff colspan=3| ''Groupes Rally 2 à 5''
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|bgcolor=#ffd9ff colspan=13| ''[[FIA Groupe R-GT|Groupe R-GT]]''
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|bgcolor=#ffd93f colspan=5| ''[[FIA Groupe B|Groupe B]]''
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|bgcolor=#d9edff colspan=41| ''[[FIA Groupe N|Groupe N]]''
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|}

'''Le [[FIA Groupe A|Groupe A]]'''
Dans ce groupe la préparation est bien supérieure aux autres. Beaucoup de modifications sont autorisées, et les voitures sont donc bien plus performantes. Le groupe est subdivisé en quatre classes basées sur la cylindrée : A5, A6, A7, A8. Les [[World Rally Car|WRC]] ('''''W'''orld '''R'''ally '''C'''ar''), catégorie phare du championnat du monde, correspondent à la classe A8.

'''Le [[FIA Groupe B|Groupe B]]'''

'''Le [[FIA Groupe N|Groupe N]]'''
C'est le niveau de préparation, le groupe donc, le plus proche de la série. Il est donc relativement important d'avoir une bonne base pour préparer une voiture dans ce groupe si l'on désire être compétitif. Comme le Groupe A, il est subdivisé en quatre classes : N1, N2, N3, N4.

'''Le [[FIA Groupe R|Groupe R]]'''
Cette catégorie a été inaugurée par la FIA en 2008. Il est basé sur le Groupe A, sous forme de kits vendus par les constructeurs. L'ambition de cette catégorie est de réduire les coûts. On retrouve 4 classes, basées sur la cylindrée ou le niveau de préparation : R1, R2, R3 et R4. La classe R5 fera son apparition en 2013 avec les Ford Fiesta R5 et Peugeot 208 T16..

On trouve également les [[Super 1600]] (A6K, Clio, C2 etc.), les [[Super 2000]] (A7S) et les kit car (A7K).

Il existe pour chaque championnat nationaux des groupes et classes défini par l'association nationale.
Par exemple en France, la [[Fédération française du sport automobile]] a créé des groupes spécifiques pour les préparateurs et particuliers comme le groupe F, F2000, le GT+, le FRC. Les voitures préparées dans ces groupes ne sont pas autorisées à participer aux épreuves internationales.

Le Groupe F2000 ce sont des voitures bien préparées (jusqu'à 265 chevaux pour les voitures de la classe f2/14 et possédant la boite 6 séquentielle dans les classes f2-14 et f2-13) sont des voitures performantes qui, bien conduites, permettent des résultats très satisfaisants. Il est divisé en 4 classes f2/14, f2/13, f2/12 et f2/11.

== Rallyes et intérêts promotionnels ==
[[Fichier:Jari-Matti Latvala - 2007 Rallye Deutschland.jpg|thumb|right|Jari-Matti Latvala sur Ford Focus Stobart lors du rallye d'Allemagne 2007]]
Initialement terrain d'expérimentations et d'aventures humaines pour de riches aristocrates, la compétition en rallye commence à intéresser les marques dans les années 1960 ; c'est pour elles l'occasion de montrer la valeur de leurs produits utilisés dans des conditions difficiles. Les voitures utilisées initialement sont les modèles de série, mais les constructeurs les adaptent et les améliorent pour augmenter leurs chances de victoire<ref name="rp-27" />. Ils n'engagent alors des voitures que sur les épreuves qu'ils ont des chances de gagner, dans les pays qui les intéressent commercialement. Des prototypes et des modèles spécifiques sont alors conçus au début des années 1970, comme les [[Lancia Stratos]], et [[Lancia Rally 037|037]], mais les constructeurs ne tardent pas à constater que l'attention du public est surtout concentrée sur le modèle qui court, plus que sur sa marque<ref name="rp-74" />. Elles décident donc petit à petit de faire courir à nouveau des modèles de série, au tout au moins dont l'apparence est celle des modèles achetés par le public. Les [[Audi Quattro (compétition)|Audi Quattro]] et [[Peugeot 205 Turbo 16|Peugeot 205]] en sont des exemples, puisqu'elles n'ont quasiment aucun point commun avec leurs version de série (en dehors de leur apparence), pour profiter au maximum des possibilités offertes par le règlement.

À la fin des années 1990, le règlement WRC s'oriente plus vers une médiatisation contrôlée de la discipline, prenant comme modèle la [[Formule 1]]. Par exemple, les courses se déroulent obligatoirement sur trois ou quatre jours, les spéciales sont tracées autour d'une même ville, et les voitures reviennent à un parc d'assistance à la fin de chaque journée ; ces règles doivent aider à la mise en place des médias. Les rallyes marathons qui parcouraient une région lors des décennies précédentes ne permettaient pas ce genre d'organisation. Pour autant, en 2010, les tentatives de retransmission en direct des rallyes n'a pas abouti. Les règlements assurant la participation de grands constructeurs et resserrant les résultats des compétiteurs (la lutte pour le titre se déroule régulièrement jusqu'aux dernières course, et les écarts à l'arrivée d'une épreuve ont sans cesse diminué depuis les années 1980), ont par contre permis de rendre les saisons plus attractives.

L'[[Intercontinental Rally Challenge|IRC]] (''International Rally Challenge''), créé en 2006, est un championnat dont un des axes principaux est la médiatisation ; il se présente comme « offrant un concept innovant de format TV, créé par [[Eurosport]] Events »<ref name="IRCregulations">{{Lien web|langue=en|url=http://www.ircseries.com/html/Sporting_Regulations.asp|titre=Règlement de l'IRC|éditeur=site officiel|consulté le=8 avril 2010}}</ref>.

== Les technologies des rallyes ==
[[Fichier:Vallejo99.jpg|thumb|right|Les pneus ''ATS'' permettent de faire des trajectoires très tendues, empiétant sur les cordes (bas côtés).]]
L'arrivée en rallye des [[Constructeur automobile|constructeurs]] et de leurs intérêts financiers a donné un coup en avant au développement des technologies : les pneus, transmissions et suspensions ont été les plus impactées. Les technologies comme les [[ABS]] ont été peu utilisées en rallye, où le blocage des roues et la glisse est un élément essentiel du [[Techniques de pilotage|pilotage]]<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=36}}</ref>.

Les pneus ont été la cible de beaucoup de progrès ; le rallye est une discipline dans laquelle les terrains rencontrés sont très variés, parfois lors d'une même épreuve. La nécessité de disposer de pneus efficaces sur neige, glace, gravier, boue, macadam, etc., a permis le développement des gommes et des sculptures. Dans les années 1980, [[Pirelli]] crée une gamme de pneus dont les flancs sont renforcés ; en cas de crevaison, la voiture n'est pas totalement immobilisée<ref name="RP46">{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=46}}</ref>. Au [[rallye de l'acropole]] de 1987, des pneus ''ATS'' (Appui Temporaire Souple), fabriqués par [[Michelin]], sont utilisés pour la première fois. Initialement imaginés pour les véhicules blindés, ces pneus sont remplis d'une matière caoutchouteuse comprimée sous la pression, et qui s'expand lorsque la pression d'air baisse : en cas de crevaison, le fonctionnement de la roue est assuré<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=43&46}}</ref> (sauf dans le cas où le pneu ou la jante sont totalement détruits). Cette technologie connait quelques défauts à ses débuts, la mousse ayant tendance à trop chauffer lors des courses, mais elle finit par s'imposer et est, en 2010, utilisée par toutes les écuries. L'impact de ces pneus est énorme, car les pilotes sont alors libérés de la crainte des crevaisons, et élargissent leurs trajectoires pour utiliser largement les bas côtés, là où quelques années avant, la voiture devait rester prisonnière de la route. L'efficacité de l'ATS est telle que les crevaisons deviennent invisibles : [[Didier Auriol]], par exemple, fut le plus rapide lors de la spéciale 14 du rallye de l'Acropole 1989, alors que deux de ses pneus étaient crevés<ref name="RP46"/>...

Une technique visible lors des courses concerne les [[turbocompresseur]]s équipant les moteurs : en 1993, [[Hannu Mikkola]] inaugure le ''bang bang'' sur sa Toyota<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=43}}</ref>, qui permet de supprimer le temps de réponse du turbo. Cette technique consiste, lorsque le moteur est à bas régime et que le turbo n'est donc pas efficace, à modifier l'[[Allumage (moteur automobile)|allumage]] du moteur en injectant de l'essence lorsque les gaz brûlés sont expulsés. Le mélange explose ensuite dans la ligne d'échappement chauffée au rouge, et l'augmentation du débit des gaz entraine la turbine du compresseur comme si le moteur était à haut régime. L'avantage est un gain en puissance, les inconvénients sont une grande consommation d'essence et une durée de vie limitée pour la ligne d'échappement.

== Les équipages ==
Un équipage de rallye est composé d'un [[pilote automobile|pilote]] et d'un [[Copilote (automobile)|copilote]]. Le copilote étant là pour annoncer les notes que l'équipage a pris lors des reconnaissances. Les reconnaissances se définissent de la manière suivante : l'équipage (pilote et copilote) passe sur les différentes spéciales pour prendre des notes, c'est-à-dire noter comment se présentent les différents virages. Ces reconnaissances sont faites avec des voitures de série, souvent quelques jours avant le départ du rallye. Lors des reconnaissances la vitesse est très souvent limitée (le plus souvent à {{unité|50|km/h}}), et le nombre de passages de reconnaissance pour une même spéciale est limité, variant selon les rallyes. En mondial on va même jusqu'à installer des balises GPS pour vérifier que cette limitation est respectée.

Le pilotage se différencie du pilotage sur circuit par la nécessité d'une capacité à l'improvisation, l'état de la piste n'étant jamais parfaitement connu. Le contrôle de la voiture au-delà des limites d'[[adhérence (physique)|adhérence]] est donc en général primordial (il est moins important sur macadam).

Des femmes ont couru des rallyes de championnat du monde ([[Marie-Claude Charmasson|Marie-Claude Beaumont]], [[Louise Aitken-Walker]], [[Minna Sillankorva]], [[Eija Jurvanen]], [[Christine Driano]], [[Isolde Holderied]]...), et en ont gagné ([[Pat Moss]] gagna le dernier véritable [[Liège-Rome-Liège]] en 1960)<ref name="RP62-63">{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=62-63}}</ref>. La plus connue est [[Michèle Mouton]], qui est la première pilote professionnelle, et la première femme à gagner un rallye du championnat du monde 'moderne', au [[Rallye Sanremo|San Remo]] en 1981, sur une [[Audi Quattro]]<ref name="RP62-63"/>. Elle rate de peu le titre de championne du monde en 1982, titre qui est remporté par [[Walter Röhrl]]<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=117}}</ref>. Les femmes pilotes en championnat du monde restent rares ; Michèle Mouton témoigna que la cohabitation était parfois difficile avec les autres pilotes, ainsi qu'avec les spectateurs qui la considéraient comme une « bête de foire »<ref>{{Harvsp|texte=Rallye passion|id=RP|p=63}}</ref>.
{{Article détaillé|Liste alphabétique des pilotes de rallye}}
* Pilotes internationalement renommés, des championnats [[FIA]]/[[Championnat du monde des rallyes|WRC]] (champions du monde), [[Championnat d'Europe des rallyes|ERC]] (double vainqueurs et victoires), et IRC (double vainqueur et victoires) (ordre alphabétique ; ¹: pilotes toujours en activité en 2013) (*: 3 exceptions) :
{{colonnes|taille=15|1=
* {{drapeau|Finlande}} [[Markku Alén]]
* {{drapeau|Suède}} [[Gunnar Andersson]]
* {{drapeau|France}} [[Didier Auriol]]
* {{drapeau|Italie}} [[Giandomenico Basso]]¹
* {{drapeau|Italie}} [[Massimo Biasion]]
* {{drapeau|Suède}} [[Stig Blomqvist]]
* {{drapeau|États-Unis}} [[John Buffum]]*
* {{drapeau|Royaume-Uni}} [[Richard Burns (pilote)|Richard Burns]]
* {{drapeau|Suède}} [[Erik Carlsson]]*
* {{drapeau|Italie}} [[Dario Cerrato]]
* {{drapeau|France}} [[Bernard Darniche]]
* {{drapeau|Finlande}} [[Marcus Grönholm]]¹
* {{drapeau|Finlande}} [[Juho Hänninen]]¹
* {{drapeau|France}} [[Simon Jean-Joseph]]¹
* {{drapeau|Finlande}} [[Juha Kankkunen]]
* {{drapeau|République tchèque}} [[Jan Kopecký]]¹
* {{drapeau|France}} [[Sébastien Loeb]]¹
* {{drapeau|Finlande}} [[Tommi Mäkinen]]
* {{drapeau|Royaume-Uni}} [[Colin McRae]]
* {{drapeau|Norvège}} [[Andreas Mikkelsen]]¹
* {{drapeau|Finlande}} [[Hannu Mikkola]]
* {{drapeau|France}} [[Michèle Mouton]]
* {{drapeau|Italie}} [[Sandro Munari]]
* {{drapeau|France}} [[Sébastien Ogier]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Walter Röhrl]]
* {{drapeau|Italie}} [[Luca Rossetti]]¹
* {{drapeau|Espagne}} [[Carlos Sainz]]¹
* {{drapeau|Finlande}} [[Timo Salonen]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Walter Schock]]
* {{drapeau|Belgique}} [[Patrick Snijers]]¹
* {{drapeau|Norvège}} [[Petter Solberg]]¹
* {{drapeau|Italie}} [[Fabrizio Tabaron]]
* {{drapeau|Italie}} [[Renato Travaglia]]
* {{drapeau|France}} [[Jean Trévoux]]*
* {{drapeau|Finlande}} [[Ari Vatanen]]
* {{drapeau|Suède}} [[Björn Waldegård]]
* {{drapeau|Pologne}} [[Sobieslaw Zasada]]
}}
* Pilotes internationalement titrés en rallye-raid (CCRWC, ou CMRTT) et en rallye: {{FIN-d}} [[Ari Vatanen]] (WRC), {{ESP-d}} [[Carlos Sainz]] (2WRC), {{POL-d}} [[Krzysztof Hołowczyc]] (ERC), et {{QAT-d}} [[Nasser Al-Attiyah]] (10MERC).
* Pilotes confirmés du [[Championnat de France des rallyes]] (titres et victoires, asphalte et terre) (ordre alphabétique ; ¹: pilotes toujours en activité en 2013) :
{{colonnes|taille=15|1=
* [[Jean-Claude Andruet]]
* [[Didier Auriol]]
* [[Bernard Béguin]]
* [[Philippe Bugalski]]
* [[François Chatriot]]
* [[François Chauche]]
* [[Bernard Consten]]
* [[Jean-Marie Cuoq]]¹
* [[Bernard Darniche]]
* [[François Delecour]]
* [[Bernard Fiorentino]]
* [[Guy Fréquelin]]
* [[Patrick Henry (pilote)|Patrick Henry]]
* [[Gérard Larrousse]]
* [[Gilles Nantet]]¹
* [[Jean Ragnotti]]
* {{MON-d}} [[Jean-Pierre Richelmi]]
* [[Bruno Saby]]
* [[Dany Snobeck]]¹
* [[Jean-Luc Thérier]]
* [[René Trautmann]]
* [[Alain Oreille]]
* [[Jean Ragnotti]]}}

== Les épreuves ==
{{Catégorie détaillée|Épreuve de rallye}}

== Voir aussi ==
{{autres projets|commons=category:Rallye|commons titre=Catégorie Rallye
|wikinews=Catégorie:Rallye|wikinews titre=Catégorie Rallye}}
* Le [[Championnat du monde des rallyes]] (WRC)
* Le [[Championnat du monde des rallyes - 2|Championnat du monde des rallyes des voitures Super 2000]], (S-WRC) et [[WRC-2]] (depuis 2013)
* Le [[Championnat du monde des rallyes des voitures de production]], (P-WRC) et [[WRC-3]] (depuis 2013)
* Le [[Championnat du monde des rallyes junior]] (J-WRC)
* Le [[Intercontinental Rally Challenge|Championnat intercontinental des rallyes]] (IRC) (2006 à 2012 ; en 2013 l'IRC a fusionné avec l'ERC)
* Le [[Championnat d'Europe des rallyes]] (ERC)
* La [[Mitropa Cup (automobile)|Coupe d'Europe centrale des rallyes]]
* Le [[Championnat d'Afrique des rallyes]] (ARC)
* Le [[Championnat du Moyen-Orient des rallyes]] (MERC)
* Le [[Championnat d'Asie-Pacifique des rallyes]] (APRC)
* Le [[Championnat CODASUR des rallyes]] (ouest de l'Amérique du Sud)
* Le [[Championnat NACAM des rallyes]] (Amérique centrale et est de l'Amérique du Sud)
* La [[Coupe d'Amérique du Nord des rallyes]] (NARC, ou NA(R)RA)
* Les catégories [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]] :
** [[FIA Groupe A|Groupe A]]
** [[FIA Groupe B|Groupe B]] (1982-1986)
** [[FIA Groupe N|Groupe N]]
** [[FIA Groupe R|Groupe R]]
* Le [[championnat de France des rallyes]]
* Les catégories du championnat de France :
** [[FFSA Groupe F2000|Groupe F2000]] (remplace l'ancien [[FFSA Groupe F|Groupe F]])
** [[FFSA Groupe GT|Groupe GT]]
* La [[Coupe de France des Rallyes]]
* Le [[rallye-raid]]
** [[World Rally-Raid Championship]] (W2RC)
** [[Rallye Alger-Le Cap]] (FIA)
** [[Rallye Dakar]] (ASO)
** [[Rallye des Pharaons]] (FIA)
** [[Abu Dhabi Desert Challenge]] (ex-UAE Desert Challenge / FIA)
** [[Rallye de Tunisie]] (NPO)
** [[TransAfricaine Classic]]
** [[Africa Race]] le nouveau rallye Africain
** [[Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc]] exclusivement féminin
* Le [[Raid motorisé|Raid]]
** [[Croisière noire]]
** [[Croisière jaune]]
** [[4L Trophy]]
** [[Trophée Roses des sables]]
** [[La Rochelle#Students Challenge|Students challenge]] (Raid de régularité ouvert aux véhicules deux roues motrices)
* Le [[Rallye de régularité]] - véhicules historiques - (VHR) (VHRS)
** [[Rallye Elba Historique|''Rally Elba Storico'']] (HERC)
** [[Rallye des Alpes orientales Historique|''Rally Alpi Orientali Historic'']] (HERC)
** [[Rallye de l'Acropole Historique|''Historic Acropolis Rally'']] (HERC)
** [[Rallye d'Espagne Historique|''Rally de España Histórico'']] (HERC)
* Le [[Rallycross]]
** [[Championnat du monde de rallycross FIA]]
** [[Championnat d'Europe de rallycross]]
** [[Championnat de France de rallycross]]
* Divers
** [[Coupe des énergies alternatives de la FIA]]

== Notes ==
{{Références|groupe=N}}

== Références ==
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|prénom1=Giuseppe|nom1=Guzzardi|prénom2=Enzo|nom2=Rizzo|titre=La course automobile|sous-titre=cent ans de compétition|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gründ|Gründ]]|année=1999|mois=septembre|pages totales=299|isbn=2-7000-5845-3|id=CA}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Lizin|titre=Rallye Passion|lieu=Boulogne-Billancourt|éditeur=[[Éditions techniques pour l'automobile et l'industrie|ETAI]]|année=2002|pages totales=189|isbn=2-7268-8612-4|id=RP}}

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}}

== Liens externes ==
{{Catégorie principale}}
* {{mul}} [http://www.wrc.com/ World Rally Championship officiel]
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