The Wreckers (opéra)

opéra d'Ethel Smyth

The Wreckers (Les Naufrageurs) est un opéra en trois actes composé par Ethel Smyth, sur un livret en français de Henry Brewster, et créé le à Leipzig.

The Wreckers
Les Naufrageurs/Strandrecht
Description de cette image, également commentée ci-après
Ethel Smyth en 1922
Genre Opéra
Musique Ethel Smyth
Livret Henry Brewster
Langue
originale
français allemand anglais
Création

en allemand en anglais en français
Leipzig en allemand Her Majesty’s Theatre, Londres en anglais

Glyndebourne en français

Représentations notables

, Londres

Histoire

modifier

C'est le troisième opéra d'Ethel Smyth. Il s'inspire des histoires de bateaux naufragés et pillés sur la côte des Cornouailles. C'est lors d'un voyage en Cornouailles que la compositrice découvrit ce mode de vie des naufrageurs qui lui inspire son opéra. Le librettiste, un ami de la compositrice, choisit d'écrire en langue française, car il y a plus de chances qu'un opéra soit créé en France ou en Belgique qu'au Royaume-Uni. Les Naufrageurs devait voir sa première à Monte Carlo avec Emma Calvé[1] mais le projet échoua[2].

Après l'annulation de la création envisagée en France, Ethel Smyth ne trouve de possibilité qu'en Allemagne. The Wreckers est créé à Leipzig en langue allemande, sous le titre Standrecht, avec des coupes dans le dernier acte, le , sous la direction de Richard Hagel.

Thomas Beecham s'intéresse à l'œuvre et la fait traduire en anglais par Ethel Smyth et Alma Strettell[3] en assurant sa création britannique le au Her Majesty's Theatre, avec Clementine de Vere Sapio dans le rôle de Thirza, John Coates dans celui de Mark, Arthur Winckworth dans celui de Pascoe, Lewis James celui de Lawrence et Elizabeth Amsden celui d'Avis[4]. En 1910, Thomas Beecham ouvre sa saison à Covent Garden avec The Wreckers .

Ethel Smyth, grande admiratrice du talent de Gustav Mahler comme chef d'orchestre, espérait beaucoup de représentations qui auraient élargi son prestige, à Vienne, quand il en était le directeur. Mais Mahler quitte ses fonctions en 1910.

Quelques représentations ont eu lieu en Angleterre, notamment en 1994 lors des BBC Proms, à l'occasion du cinquantenaire de la mort de la compositrice. La performance a été enregistrée directement au Royal Albert Hall et édité en CD par le label Conifer Classics puis réédité par Retrospect Opera en 2018.

En 2006, pour le centenaire de l'oeuvre, c'est le Duchy Opera qui monte quelques représentations au Hall for Cornwall, dans une orchestration réduite de Tony Burke, une Première en Cornouailles[5].

C'est finalement le festival de Glyndebourne qui ouvre sa session de l'été 2022, avec la version originale en français, complète assurant sa création mondiale[6].

Le Houston Grand Opera a monté à son tour une production dans une nouvelle traduction anglaise en 2022[7].

Elle est reprise par le Badisches Staatstheater de Karlsruhe en octobre et novembre 2024[8] dans une mise en scène de Keith Warner, et constitue la création allemande de l'oeuvre en anglais[9],[10].

Et c'est une version en langue allemande complète qui sera présentée à Meiningen en octobre 2024[11] puis à Schwerin en février 2025, sous le titre de Strandrecht[12].

Distribution

modifier
Personnage Voix distribution Première

11 Novembre 1906,

direction musicale : Richard Hagel

Pascoe, le prêcheur local Baryton Walter Soomer
Thirza, son épouse Mezzo-soprano Paula Doenges
Lawrence, le gardien de phare Baryton
Mark, jeune pêcheur Ténor Jacques Urlus
Avis, la fille de Lawrence Soprano Luise Fladnitzer
Chœur: villageois et pêcheurs

Argument et grands airs

modifier

Ouverture instrumentale

modifier

Un village de pêcheurs de Cornouailles. dimanche soir

Sur la route de la chapelle, les villageois boivent devant la taverne (Choeurs : « Gods chosen people shall not pay »). Pascoe, le pasteur, arrive et les réprimande pour avoir bu de l'alcool le jour du Sabbat. Il déclare que c'est pour cela que le Seigneur a cessé de leur envoyer des navires à piller. Lawrence, le gardien du phare, a une autre explication : il a vu des balises allumées sur les falaises et il est certain que quelqu'un prévient les navires du danger. Les villageois jurent de trouver le traître parmi eux et de le détruire. (choeurs : « Haste to the shore, the storm is nigh »)

Mark, l'un des plus jeunes pêcheurs, était fiancé avec Avis, la fille du gardien du phare. Mais, ses inclinaisons se tournent désormais vers Thirza, la jeune épouse de Pascoe. Ignorant qu'Avis l'espionne, il chante une sérénade à son nouvel amour (« I will do for the love I bore him ») pendant que les autres villageois sont dans la chapelle provoquant la fureur jalouse d'Avis découvrant que les sentiments amoureux du jeune homme sont réciproques (« Fleeting is a maiden’s favour » et « Ha! Ha! Ha! The rat's in sight! » ). Thirza de son côté déclare son amour (« I will do for the love I bore him/Love, O thou shaft of gold »). Les villageois quittent la chapelle convaincus par le sermon enflammé de Pascoe de commettre de nouveaux actes de pillage sanglants. Le pasteur reproche à sa femme de ne pas avoir assisté à l'office, mais Thirza rétorque qu'elle ne supporte plus la vie au village et les conduites impitoyables des naufrageurs. Pascoe se retrouve seul avec ses pensées (« Mid wild rocks dwelling »). Une tempête se prépare et un navire est attiré sur les rochers. Avec enthousiasme, les hommes du village anticipent les riches gains qui arriveront bientôt. À la stupéfaction générale, Avis revient et dénonce Pascoe comme le traître qui a averti les navires du danger. Les hommes acceptent de surveiller de près le prédicateur alors qu'ils commencent leurs préparatifs pour le sombre travail qui les attend (« Oh Lord, our God, avenge thy name »).

Prélude instrumental

modifier

« On the cliffs of Cornwall »

Un bord de mer désolé au pied des falaises

Mark ramasse des épaves et du bois flotté. C'est en effet lui qui est responsable des balises d'avertissement. Alors qu'il s'apprête à allumer son feu de joie à l'aide de la flamme de sa torche (« The Ballad of the bones », il entend Thirza l'appeler (« Mark not tonight ! ». Elle se précipite à ses côtés et le prévient que d'autres villageois sont à proximité et que s'il allume le feu, ils verront les flammes et viendront le piéger. Les amoureux s'embrassent (« Thirza ! Thirza ! This she at last, Come to me my love ») .Au début, Mark a l'intention d'allumer sa balise, mais lorsque Thirza lui déclare son amour, il s'arrête, réalisant qu'il la met en danger ainsi que lui-même. Mark la supplie de quitter Pascoe et de s'enfuir avec lui. Elle est réticente au début, mais cède peu à peu à ses supplications. Triomphalement, ils s'emparent ensemble du flambeau et allument le feu de joie. Pascoe arrive juste à temps pour voir les amoureux s'enfuir. Un instant, il voit le visage de sa femme au clair de lune et, saisi d'effroi, il s'effondre sur la plage. Il est toujours inconscient lorsqu'Avis et les hommes du village arrivent. Trouvant Pascoe près de la balise, ils sont certains qu'il est le traître.

L'intérieur d'une grande grotte

Un tribunal improvisé a été convoqué et Lawrence est désigné procureur puisqu'il était l'un des hommes qui ont découvert Pascoe, apparemment en flagrant délit. Pascoe refuse de reconnaître le tribunal et ignore leurs questions. Avis le déclare victime de sorcellerie, car il est visiblement toujours sous le charme de sa jeune épouse, Thirza.

Les preuves semblent claires. La foule réclame la mort de Pascoe, mais à ce moment-là, Mark fait irruption parmi eux et avoue que c'est lui qui les a trahis. Thirza s'avance également pour reconnaître sa part de responsabilité (« I ask to die… that I have lived that I loved »Avis tente de sauver Mark en prétendant qu'il a passé la nuit avec elle, mais les amoureux sont déterminés à affronter leur destin ensemble.

Le verdict est inévitable. Les amoureux doivent rester enchaînés alors que la marée montante remplit progressivement la grotte. Une fois de plus, Pascoe supplie Thirza de se repentir, mais elle le rejette à nouveau, préférant mourir avec Mark. Les villageois partent alors que les eaux commencent à monter et, avec extase, les amants affrontent la mort dans les bras l'un de l'autre.

Discographie

modifier

Notes et références

modifier
  1. (en) Sophie Fuller, « Dame Ethel Smyth, The Wreckers », sur American Symphony Orchestra, (consulté le ).
  2. « Glyndebourne féministe », sur Forum Opéra (consulté le )
  3. Ethel Smyth (1858-1944), [The wreckers], (lire en ligne)
  4. (en) Paul Rodmell, Opera in the British Isles, 1875-1918, Routledge, (ISBN 978-1-317-08545-4, lire en ligne)
  5. (en) « Catégorie: », sur DUCHY OPERA (consulté le )
  6. « SMYTH, The Wreckers — Glyndebourne », sur Forum Opéra (consulté le )
  7. (en-US) « Texas Classical Review », sur texasclassicalreview.com (consulté le )
  8. (de) Die Deutsche Bühne, « Kritik: Ethel Smyth: The Wreckers | Karlsruhe », sur Die Deutsche Bühne (consulté le )
  9. (de) « Saison 2024-25 »
  10. (de) « Jubel in Karlsruhe für Opernrarität „The Wreckers“ von Ethel Smyth », sur Badische Neueste Nachrichten, (consulté le )
  11. (de) « The Wreckers - Der Leuchtturm des Todes », sur Staatstheater Meiningen (consulté le )
  12. (de) « Programm - Mecklenburgisches Staatstheater », sur www.mecklenburgisches-staatstheater.de (consulté le )

Liens externes

modifier