Sofia Yanovskaïa
Sofia Aleksandrovna Yanovskaïa (en russe : Софья Александровна Яновская ; en biélorusse : Соф’я Аляксандраўна Яноўская), née le à Proujany (Empire russe, aujourd'hui Biélorussie) et morte le à Moscou, est une mathématicienne et historienne, spécialiste de l'histoire des mathématiques, de la logique mathématique et de la philosophie des mathématiques. Elle est connue en Union soviétique pour ses recherches sur la logique mathématique et pour sa traduction russe des travaux mathématiques de Karl Marx.
Professeure Université d'État de Moscou | |
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Naissance | |
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Décès | |
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Nationalité | |
Formation |
Cours féminins supérieurs d'Odessa (d) (- Institut des professeurs rouges (- |
Activités |
A travaillé pour |
Université d'État de Moscou (- Université d'État de Perm (- Université d'État de Moscou (- Regional committee of CPSU (en) (- Armée rouge (- |
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Chaire |
Professeur titulaire (en) |
Parti politique | |
Membre de | |
Arme |
Armée rouge (à partir de ) |
Conflits | |
Maîtres |
Iwan Jurjewitsch Timoschenko (d), Dmitri Egorov, Samuil Shatunovsky (en), Viatcheslav Stepanov (en) |
Directeur de thèse |
Samuil Shatunovsky (en) |
Distinction |
Biographie
modifierSofia Yanovskaïa quitte, dès son enfance, son village natal, pour s'installer avec sa famille dans la ville portuaire d'Odessa. De 1914 à 1918, elle étudie les mathématiques à l'université d'Odessa[1].
Lors de la Révolution russe de 1917, elle devient communiste et participe à la rédaction du journal Kommunist d'Odessa. Elle travaille en tant que fonctionnaire du parti communiste jusqu'en 1924. Cette année-là, elle devient élève à l'institut de l'Académie des sciences à Moscou puis professeur dans le même institut en 1931[1].
En 1935, elle obtient son diplôme de doctorat de mathématiques[1].
Sa traduction des chapitres concernant les mathématiques dans l'œuvre de Karl Marx exerce une grande influence sur la communauté scientifique soviétique et sur les scientifiques communistes du monde entier, notamment en Chine[2].
Pendant la Seconde Guerre mondiale (1941-1943), elle est évacuée dans l'Oural. Après la guerre, elle travaille à l'Université d'État de Moscou jusqu'à la retraite. Elle a notamment comme élève le mathématicien hongrois Imre Lakatos.
Dans le milieu universitaire, elle est connue pour son travail sur l'histoire et la philosophie des mathématiques, comme pour son influence sur la jeune génération des chercheurs. En 1935, elle persuade Ludwig Wittgenstein, qui visitait alors Léningrad et Moscou, de renoncer à son idée de s'installer en Union soviétique.
Pour son travail, Sofia Yanovskaïa reçoit l'ordre de Lénine en 1951[3] et d'autres décorations et médailles. Elle est morte du diabète à Moscou le .
Publications
modifier- Karl Marx et Sofia Yanovskaïa (dir.), Matematicheskie rukopist, Moscow, Nauk, .
- Karl Marx et Sofia Yanovskaïa (dir.), Mathematical manuscripts of Karl Marx, Londres, New Park Publications Ltd., (1re éd. 1881) (ISBN 978-0-86151-028-3, MR 710831, lire en ligne).
Notes et références
modifier- Dimitris Kilakos, Sofia A. Yanovskaya: The Marxist Pioneer…, p. 49-64
- (en) Joseph W. Dauben, « Marx, Mao and Mathematics: The Politics of Infinitesimals », sur emis.ams.org, (version du sur Internet Archive).
- (en) Lawrence H. Riddle (d), « Biographies of Women Mathematicians: Sof'ja Aleksandrovna Janovskaja », sur mathwomen.agnesscott.org, (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en + ru) I. G. Bashmakova, S. S. Demidov et B. A. Uspenskiŭ, « Sof'ya Aleksandrovna Yanovskaya », Modern logiq, vol. 6, no 4, , p. 357-372 (lire en ligne).
- (en) Dimitris Kilakos, « Sofia A. Yanovskaya: The Marxist Pioneer of Mathematical Logic in the Soviet Union », Transversal: International Journal for the Historiography of Science (d), Belo Horizonte (Brésil), université fédérale du Minas Gerais, , p. 49-64 (ISSN 2526-2270, lire en ligne [PDF], consulté le ).
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Sofia Yanovskaïa », sur MacTutor, université de St Andrews.