Salima Naji
Salima Naji, née à Rabat le , est une architecte et anthropologue marocaine, spécialiste et promotrice des réalisations en terre et autres matériaux marocains traditionnels.
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Biographie
modifierSalima Naji naît à Rabat le [1],[2]. Son père est marocain, sa mère est française[3]. Elle effectue ses études supérieures à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette[4] et à l'École des hautes études en sciences sociales[3]. Elle soutient une thèse de doctorat en anthropologie[4], intitulée Les entrepôts de la baraka : du grenier collectif à la zawya : réseaux du sacré et processus de patrimonialisation dans l'Atlas et Maroc présaharien[5].
En tant qu'architecte, Salima Naji utilise les matériaux premiers comme les briques de terre et les pierres, plutôt que le ciment[6],[3], d'abord dans le cadre de restauration de greniers collectifs, puis d'autres types de bâtiments[3]. Elle restaure ainsi des villages fortifiés ou ksours, des mosquées, des greniers collectifs[3], des synagogues[7].
Elle conçoit aussi de nouveaux bâtiments culturels qui utilisent les matériaux en pierre comme le centre culturel d'Aït Ouabelli dans la province de Tata[8] et en terre comme le centre des archives de Tiznit, réalisé essentiellement en adobes, des briques d'argile[9],[6]. Elle privilégie une architecture avec les matériaux disponibles localement à l'exception des éléments en béton ou métalliques imposés par le code de l'urbanisme[8]. En 2023, elle termine la restauration de la casbah d'Agadir[4].
Salima Naji appelle « paléo-innovation » son processus d'étude des techniques historiques pour construire des bâtiments contemporains adaptés au réchauffement climatique[10]. Elle défend une architecture terrestre ancrée dans le territoire, avec les ressources locales, contre une architecture hors-sol produite avec des matériaux industriels[4].
Elle écrit de nombreux ouvrages sur l'architecture marocaine[11].
Ouvrages
modifier- Portes du sud marocain, Aix-en-Provence, Edisud, et Casablanca, la Croisée des chemins, 2003.
- Greniers collectifs de l'Atlas : patrimoines du Sud marocain, Aix-en-Provence, Édisud, et Casablanca, Éd. la Croisée des chemins, 2006.
- Art et architectures berbères du Maroc : Atlas et vallées présahariennes, 2e éd., Casablanca, Éd. la Croisée des chemins, 2009.
- Fils de saints contre fils d'esclaves : les pèlerinages de la Zawya d'Imi n'Tatelt, Anti-Atlas et Maroc présaharien, Angers, les Cinq parties du Monde, et Rabat, DTG Société nouvelle, 2011 [présentation en ligne].
- Architectures du bien commun : Pour une éthique de la préservation, Genève, MetisPresse, 2019, 240 pages (ISBN 978-2940563593) [présentation en ligne].
Prix et récompenses
modifierSalima Naji reçoit les récompenses et distinctions suivantes[12],[13] :
- Prix « Jeunes Architectes » de la Fondation EDF, juin 2004 ;
- Reconnue parmi les « Inspiring women, expanding Horizon » par la Mosaic Foundation à Washington, 2008 ;
- Hommage de la cérémonie du Takrim de l'Ordre des Architectes du royaume, 2010 ;
- Prix Holcim du développement durable, bronze, Afrique et Moyen-Orient, 2011 ;
- Shortlist de l'Aga Khan Award for Architecture « Preservation of Sacred and Collective Oasis Sites », 2011 ;
- Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, France, 2018 ;
- Grande Médaille d’Or de l’Académie d'architecture française, 2024[14].
Notes et références
modifier- « Naji, Salima (1971-....) », sur catalogue.bnf.fr, BnF, catalogue général (consulté le ).
- « Naji, Salima (1971-....) », sur canal-u.tv, Canal-U (consulté le ).
- « Pour la pierre, contre le ciment: le combat de l'architecte marocaine Salima Naji », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
- Marie Verdier, « Architecte du bien commun, Salima Naji », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
- « Les entrepôts de la baraka : du grenier collectif à la zawya : réseaux du sacré et processus de patrimonialisation dans l'Atlas et Maroc présaharien, par Salima Naji », sur theses.fr (consulté le ).
- Catherine Durand, « Salima Naji, la bâtisseuse qui remue ciel et terre crue au Maroc », Marie Claire, (lire en ligne )
- « Dans le Sud du Maroc, à la recherche du patrimoine juif oasien », sur France 24, (consulté le )
- « Salima Naji, architectures de l'adaptation », sur larchitecturedaujourdhui.fr, L'Architecture d'aujourd'hui, (consulté le ).
- « Le combat de l'architecte marocaine Salima Naji pour la pierre contre le ciment », sur francetvinfo.fr, France Info, (consulté le ).
- Deborah Caquet, « Bâtir dans le désert : paléo-innovation et éco-construction », sur Les Clionautes, (consulté le )
- Omar Achy, « Salima Naji: L’architecte par qui un patrimoine revit », sur babmagazine.ma, (consulté le ).
- « Salima Naji sera décorée chevalière des Arts et Lettres », sur chantiersdumaroc.ma, (consulté le ).
- « Salima Naji, chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres », sur portailsudmaroc.com, (consulté le ).
- « L’architecte et anthropologue Salima Naji reçoit la Grande Médaille d’Or de l’Académie d’Architecture française », sur Le Matin.ma, (consulté le )
Sources
modifier- « Pour la pierre, contre le ciment: le combat de l'architecte marocaine Salima Naji », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
- Marie Verdier, « Architecte du bien commun, Salima Naji », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
- « Naji, Salima (1971-....) », sur canal-u.tv, Canal-U (consulté le ).
- « Salima Naji, architectures de l'adaptation », sur larchitecturedaujourdhui.fr, L'Architecture d'aujourd'hui (consulté le ).
- Catherine Durand, « Salima Naji : "L'architecture est une réponse indispensable à l'urgence climatique ou épidémiologique" », Marie Claire (consulté le ).
- « Le combat de l'architecte marocaine Salima Naji pour la pierre contre le ciment », sur francetvinfo.fr, France Info, (consulté le ).
Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative à l'audiovisuel :