Rétention aiguë d'urine
La rétention aiguë d'urine est l'incapacité soudaine pour un individu d'émettre des urines alors qu'il a la vessie pleine. Le volume de la vessie augmente alors. On parle parfois ainsi de globe vésical. La capacité de la vessie est importante, mais le volume déclenchant l'envie de miction est d'environ 400 ml pour un adulte.
Rétention aiguë d'urine | |
Classification et ressources externes | |
Rétention urinaire aiguë avec vessie très dilatée. | |
CIM-10 | R33 |
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CIM-9 | 788.2 |
MeSH | D016055 |
Mise en garde médicale | |
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Elle était appelée anciennement « ischurie[1] ».
Diagnostic
modifierSymptômes
modifier- Douleurs au niveau de l'hypogastre
- Absence d'émission d'urines depuis plusieurs heures
- Confusion, un état d'agitation. Il peut apparaître au-delà d'un certain volume d'urine, la rétention.
Examen physique
modifierL'examen physique montre une masse dans le bas ventre, au-dessus du pubis, arrondie, tendue, et mate à la percussion.
Diagnostic différentiel
modifier- Anurie : absence de production d'urine lors d'un état de choc.
- Fécalome : peut être associé, peut entraîner une rétention aiguë d'urines et peut être une autre cause de confusion.
Autres formes
modifierRétention urinaire chronique :
- pesanteur pelvienne ;
- pollakiurie ;
- dysurie ;
- jet de mauvaise qualité ;
- sensation de mauvaise vidange vésicale.
Complications
modifierLa plus fréquente des complications est l'infection urinaire : cystite d'abord, pyélonéphrite ensuite. Lorsqu'elle est chronique, la rétention provoque une distension de la vessie avec atonie du détrusor, hypertrophie du détrusor ou diverticules vésicaux. La rétention urinaire pourrait provoquer un refoulement de l'urine vers les reins, causant une hydronéphrose.
Étiologie
modifierCauses prostatiques chez l'homme
modifier- Hypertrophie bénigne de la prostate (adénome de prostate)
- Cancer de la prostate
Causes urétrales
modifier- Calcul ou caillot sanguin dans l'urètre
- Tumeur
- Hypoactivité vésicale
- Phimosis
- Valve de l'urètre postérieur
- Sténose urétrale traumatique
- Compression urétrale extrinsèque : fécalome, tumeur pelvienne
Médicaments
modifier- Anticholinergiques (parasympathycolytiques) (antispasmodiques, antidépresseurs tricycliques, certains antalgiques)
- Antiparkinsoniens
- Antihistaminiques
- Antihypertenseurs
- Opiacés et opioïdes
Causes neurologiques
modifierTrouble sphinctérien d'origine neurologique :
- paraplégie��;
- syndrome de la queue de cheval[2] ;
- sclérose en plaques.
Traitement
modifierLe but est d'évacuer l'urine. Un sondage vésical, anciennement appelé sondage urinaire, ou une ponction sus-pubienne est nécessaire en cas de persistance. La vidange de la vessie lors d'un sondage vésical peut s’effectuer de façon rapide sans nécessiter de fractionnement, sans conséquence significative sur la vessie ou sur la tension artérielle[3]. Un médicament alpha-bloquant peut être donné en première intention pour éviter les récidives chez l'homme en cas d'hypertrophie bénigne de la prostate.
Notes et références
modifier- Informations lexicographiques et étymologiques d'« ischurie » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Dr méd. Ralph T. Schär, Prof. Dr méd. Claudio Pollo, Dr méd. Christian T. Ulrich, Prof. Dr méd. Andreas Raabe, « Syndrome de la queue de cheval », sur ResearchGate,
- Alain Maillard, Nicolas Beysard, « Mythes en médecine d’urgence : prises en charge intrahospitalières », sur Revue Médicale Suisse, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Lewis M. Sharon, Soins infirmiers Médecine-Chirurgie, Beauchemin, 2003
- Marieb N. Elaine, Anatomie et physiologie humaines, Troisième édition, ERPI, 2005