Pierre Nkurunziza
Pierre Nkurunziza, né le à Ngozi et mort le à Karuzi, est un homme d'État burundais.
Pierre Nkurunziza | |
Pierre Nkurunziza en 2012. | |
Fonctions | |
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Président de la république du Burundi | |
– (14 ans, 9 mois et 13 jours) |
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Élection | (par l'Assemblée nationale) |
Réélection | 28 juin 2010 (au suffrage universel) 21 juillet 2015 |
Vice-président | Frédéric Ngenzebuhoro Martin Nduwimana Alice Nzomukunda Marina Barampama Gabriel Ntisezerana Yves Sahinguvu Thérence Sinunguruza Bernard Busokoza Prosper Bazombanza Gervais Rufyikiri Gaston Sindimwo Joseph Butore |
Prédécesseur | Domitien Ndayizeye |
Successeur | Évariste Ndayishimiye |
Biographie | |
Nom de naissance | Pierre Nkurunziza |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ngozi (Burundi) |
Date de décès | (à 55 ans) |
Lieu de décès | Karuzi (Burundi) |
Nature du décès | Incertaine (arrêt cardiaque ou Covid-19) |
Sépulture | Gitega |
Nationalité | Burundaise |
Parti politique | CNDD-FDD |
Conjoint | Denise Bucumi-Nkurunziza |
Profession | professeur d'université |
Religion | Pentecôtisme |
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Présidents de la république du Burundi | |
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Il dirigeait le principal groupe armé de la rébellion hutu pendant la guerre civile burundaise. Membre du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), il est élu président de la république du Burundi en 2005, puis est réélu en 2010 et 2015. Il meurt peu avant la fin de son troisième mandat et la passation du pouvoir à Évariste Ndayishimiye, son successeur élu.
Biographie
modifierJeunesse
modifierLe père de Pierre Nkurunziza est hutu et sa mère tutsie[1].
Son père, Eustache Ngabisha, est commissaire d'arrondissement de la province de Ngozi où la famille s'est établie. En 1965, il est élu au parlement du royaume du Burundi dirigé par le roi Mwambutsa IV Bangiricenge. Il est tué en 1972, au moment des massacres des Hutu qui font près de 100 000 morts en quelques semaines[2]. Pierre n'a que huit ans et grandit dans un quartier mixte où les deux communautés n'étaient pas encore séparées par les massacres des années 1990. Sportif, il est surnommé Black Panther en raison de son intérêt pour les mouvements d'émancipation des Noirs américains. Ne pouvant devenir officier en raison de la ségrégation contre les Hutus, il s'engage dans des études sportives et devient en 1991 professeur de gymnastique à l'université[3].
Rébellion
modifierEn 1995, recherché par des tueurs, il rejoint la rébellion des Forces de défense de la démocratie (FDD), créée deux ans plus tôt après l'assassinat de Melchior Ndadaye le , le premier président hutu du pays. Après quelques mois de guérilla, il est grièvement blessé mais en réchappe.
Nkurunziza est condamné à mort en 1996 (1997[4] ou 1998)[5] par la justice burundaise pour sa responsabilité dans la pose de mines anti-char ayant fait des dizaines de morts dans la capitale Bujumbura en 1995.
Il s'élève dans la hiérarchie et avec le soutien d'Hussein Radjabu, prend la tête des FDD en 2001, après avoir été désigné secrétaire général adjoint en 1998. Le CNDD-FDD connaît une scission en 2001[6].
Nkurunziza et les FDD refusent de participer aux négociations qui aboutissent à l'accord de paix d'Arusha de 2000 entre partis politique burundais et qui marque le début de la fin de la guerre civile burundaise[7].
En , Nkurunziza signe à Arusha un accord de cessez-le-feu avec le président Buyoya mais les FDD continuent les combats contre l'armée régulière[7],[8].
À l'initiative des chefs d'État de la région, le président burundais Domitien Ndayizeye et Nkurunziza, négocient et signent un accord de paix, dit accord de Prétoria, en sur la base d'une répartition du pouvoir politique, militaire et économique sur une base ethnique[9]. Les FDD se transforment en parti politique : le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), Nkurunziza est provisoirement amnistié[10] et devient ministre d'État[9], ministre de la bonne gouvernance et de l’inspection générale de l'État.
Président de la République
modifierPremier mandat
modifierLe CNDD-FDD remporte de manière démocratique les élections législatives du . Lors de l'élection présidentielle du , l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès élisent Nkurunziza président pour un mandat de cinq ans rééligible une seule fois[11]. Il prête serment le . 162 parlementaires votent pour Nkurunziza, neuf contre et deux s'abstiennent[12]. Ce scrutin constitue l'étape finale du processus de paix.
Durant son premier mandat, il mène des réformes dans les secteurs de l'éducation et de la santé[13]. Au même moment, il s'émancipe du groupe d'officiers qui détient le pouvoir réel, tandis que le parti au pouvoir s'ancre localement, notamment dans les zones rurales[11].
Deuxième mandat
modifierUn congrès extraordinaire du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) désigne le , Nkurunziza comme candidat du CNDD-FDD pour briguer un second mandat à la tête du pays à l'élection présidentielle du .
Les principaux partis de l'opposition burundaise, divisés[11], refusent de participer à l'élection présidentielle du et dénoncent des fraudes lors des élections municipales de mai (le CNDD-FDD a remporté de façon écrasante à la surprise générale les municipales avec 64 % des voix et le déroulement de l'élection est jugé correct en regard des standards internationaux par les observateurs de l'Union européenne[14],[15],[16]). La campagne est émaillée d'incidents, plusieurs membres de l'opposition sont arrêtés[17]. Pierre Nkurunziza est réélu président en 2010 avec plus de 91 % des voix, étant le seul candidat de l'élection. Dans la foulée, les libertés sont restreintes[6].
Le , le Parlement rejette une révision de la Constitution permettant à Nkurunziza de briguer un troisième mandat[18].
Crise de 2015 et troisième mandat
modifierPierre Nkurunziza décide en 2015 de briguer un troisième mandat à la présidence de la République, ce qui est contraire à l'article 96 de la constitution du Burundi, promulguée en [19]. Sa candidature est néanmoins validée par une décision controversée de la Cour constitutionnelle[20]. Le , il s'impose comme candidat à l'élection présidentielle du du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), provoquant une scission du parti, des heurts et les protestations de l'opposition[21].
Le , Pierre Nkurunziza, en déplacement pour un sommet à Dar es Salam sur la situation de crise de son pays, est victime d'une tentative de coup d'État de la part du général Godefroid Niyombare qui annonce depuis une radio privée que le président est destitué de ses fonctions et le gouvernement limogé[22],[23]. Le , après de violents combats dans le centre-ville de Bujumbura, le chef des putschistes annonce leur reddition et la présidence annonce le retour imminent du président Nkurunziza[24]. Les jours qui suivent voient une répression sanglante de l'opposition de la part du président qui a fait des centaines de morts et plus de 240 000 réfugiés à l'extérieur du pays [25],[26]. Après plusieurs reports, l'élection présidentielle, jugée illégale et truquée par tous les observateurs de la politique burundaise, se tient finalement le ; le la commission électorale nationale indépendante proclame Nkurunziza vainqueur avec 69,41 % des suffrages[27].
En , le site Africa Confidential rapporte que Nkurunziza dit être préoccupé par son club de football, a des difficultés de concentration pendant de longues périodes et croit qu'il a été choisi par Dieu pour gouverner le Burundi[28].
Le , le président américain Barack Obama exprime sa volonté de suspendre le Burundi du programme AGOA en raison de plusieurs faits qui, selon lui, empêcheraient le peuple burundais de s'exprimer et qui ont « maintenu le président Nkurunziza au pouvoir »[29]. En , Pierre Nkurunziza félicite Donald Trump à la suite de la victoire inattendue de celui-ci face à Hillary Clinton à l'élection présidentielle américaine de 2016[30].
Le , un avant-projet de révision de la constitution du Burundi est annoncé[31]. Le projet final est annoncé le . Il prévoit la création d'un poste de Premier ministre, le passage d'un mandat de cinq ans à un mandat de sept ans et le passage du seuil d'adoption des lois des deux tiers à la majorité absolue. Le nombre de mandats consécutifs qu'un président peut effectuer est toujours de deux, mais du fait de la modification de la constitution, Nkurunziza pourra effectuer deux nouveaux mandats consécutifs de sept ans au terme de son troisième mandat de cinq ans. Cela lui offre la possibilité de rester au pouvoir jusqu'en 2034. Les quotas ethniques issus de l'accord d'Arusha sont aussi modifiés[32],[33]. De fait, l'accord d'Arusha est abrogé[34].
Pentecôtiste depuis la guerre civile, la ferveur religieuse de Nkurunziza s'accroit. En , il met en place une retraite religieuse avec prières de trois jours chaque année pour les membres du CNDD-FDD. Il est aussi nommé « guide suprême éternel » du CNDD-FDD[35],[36].
Avec son soutien et celui de sa femme, l'Église du Rocher, une église évangélique, se développe dans le pays et dissémine une idéologie religieuse évangélique mélangée avec des concepts religieux traditionnels régionaux (comme l'imana). Cette idéologie soutient aussi que Nkurunziza est le président choisi par Dieu. Et s'il est choisi par Dieu, seul Dieu peut le faire partir et non les élections. De plus, cette légitimation divine place les opposants dans une situation encore plus compliquée puisqu'ils sont perçus comme critiquant le choix divin et donc commettent un sacrilège. L'Église du Rocher devient un cercle où la plupart des élites se retrouvent. La place de l'Église dans l'État et la ferveur religieuse du couple présidentiel sont décrites comme les signes d'une « dérive quasi-sectaire »[36],[37].
Lors de la campagne électorale pour le référendum de 2018, le pouvoir burundais fait arrêter des opposants[38]. Le référendum constitutionnel a lieu le . Au terme d'une campagne où les opposants sont traqués, menacés, arrêtés voire tués et certains médias fermés, les modifications constitutionnelles sont approuvées à 73,3 % avec une participation de 96 %. L'opposition conteste les résultats[39],[33],[40]. Le , il annonce qu'il ne brigue pas de quatrième mandat, et qu'il soutiendrait en 2020 le futur président élu. Certains journalistes soupçonnent Nkurunziza de vouloir rétablir la monarchie (la constitution permet de rétablir la monarchie après un référendum) et de devenir roi[41]. Il réitère son annonce en , affirmant que sa décision est définitive, et qu'elle ne changera pas, même si ses partisans lui demanderaient de le faire[42]. En effet, le parti au pouvoir a décidé de ne pas le présenter au prochain scrutin, du fait de l'isolement régional et international dont le pays faisait l'objet depuis 2015[11].
Le , le CNDD-FDD choisit Évariste Ndayishimiye comme candidat à l'élection présidentielle de 2020 pour succéder à Nkurunziza[43]. Il est ainsi préféré par les généraux à Pascal Nyabenda, qui avait les faveurs de Nkurunziza[44]. Du fait de la répression exercée à l'encontre de l'opposition, Ndayishimiye apparait comme le grand favori du scrutin. Il est cependant considéré comme plus modéré que le président sortant[45].
Pandémie de Covid-19, mort et succession
modifierLe gouvernement burundais maintient le scrutin présidentiel malgré la progression de la pandémie de Covid-19, qui contraint beaucoup d'autres pays à reporter les leurs. Le premier vice-président, Gaston Sindimwo, qualifie les partisans d'un report d'« ennemis de la démocratie », affirmant que la pandémie n’empêchera pas les élections car les Burundais sont « un peuple béni par Dieu »[46]. Les observateurs étrangers seront de fait dans l'incapacité de contrôler le scrutin, dans la mesure où le régime leur impose une quarantaine à leur arrivée sur le sol burundais[47].
Ndayishimiye est élu le avec 68,72 % des voix[48]. Nkurunziza a été par anticipation nommé « Guide suprême du patriotisme » et garde par cette fonction une importante influence sur le pouvoir politique du pays[47]. La passation de pouvoir — la première à avoir lieu entre deux présidents élus depuis l'indépendance du Burundi en 1962 — est alors prévue pour le .
Le , l’épouse de Pierre Nkurunziza est évacuée vers le Kenya pour des raisons médicales après avoir été infectée par la Covid-19[49], alors que la présidence évoque un « ulcère »[50],[51].
Le , le gouvernement annonce la mort de Pierre Nkurunziza, survenue la veille à l’hôpital du Cinquantenaire Natwe Turashoboye de Karuzi à la suite d'un « arrêt cardiaque », donc peu de temps avant la passation de pouvoirs présidentiels, prévue en [52]. Un deuil national de sept jours est décrété à partir du [53]. Le communiqué de l’exécutif indique que son arrêt cardiaque serait consécutif à un malaise survenu le [54]. Pourtant, la veille, des sources gouvernementales avaient démenti les rumeurs sur l’état de santé du chef de l’État, visiblement atteint de la Covid-19[55],[56]. Une source médicale affirme que celui-ci se trouvait, à l'instar de son épouse, en « détresse respiratoire » mais que l'hôpital n'était pas équipé pour l'accueillir[49]. Ces soupçons amènent de nombreux observateurs à avancer l'hypothèse d'une contagion responsable de son décès, que le gouvernement chercherait à cacher en raison de sa négation de la pandémie au cours des mois précédents[57],[55].
Le gouvernement et l’opposition sont en désaccord quant à sa succession. Alors que l’exécutif planche sur une investiture anticipée de Ndayishimiye, l'opposition exige, en s'appuyant sur la Constitution du Burundi, que le président de l'Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, assure l'intérim et convoque un nouveau scrutin[58],[59]. Le , la Cour constitutionnelle du Burundi estime qu'une période d'intérim n'est pas nécessaire, et ordonne d'investir « le plus rapidement possible » Évariste Ndayishimiye. Il s'agit dans les faits d'une décision prise par un comité de crise composé de généraux et de membres du parti au pouvoir[60],[61]. L'investiture a lieu le [62].
Ses obsèques ont lieu le à Karusi. Après avoir eu droit aux honneurs militaires au milieu du stade de la ville, il est inhumé à Gitega[63].
Vie privée
modifierIl est devenu pentecôtiste lors de la guerre civile de 1993 à 2003 pendant laquelle il fait une nouvelle naissance. Il est membre de l’Église du Rocher où sa femme est pasteure[37],[64]. Nkurunziza organise aussi des prêches avec sa femme devant les Burundais[3].
Distinction
modifier- Docteur honoris causa de l'université latine de théologie de Californie[65].
Notes et références
modifier- Qui est Pierre Nkurunziza?, BBC News, .
- Jean-Philippe Rémy, « Le Burundi, au bord du chaos », Le Monde, .
- « Pierre Nkurunziza, président du Burundi par "volonté divine" », AFP et Le Point, .
- Ocha (Burundi)
- Amnesty International mène une campagne en faveur des condamnés à mort impliqués dans la pose des mines à Bujumbura.
- « Burundi. La mort de Pierre Nkurunziza marque la fin d’une époque », sur amnesty.org (consulté le ).
- « Le gouvernement et le principal mouvement rebelle ont signé un cessez-le-feu », Le Monde, (lire en ligne)
- Jean-Philippe Rémy, « Première alternance pacifique au pouvoir au Burundi », Le Monde, (lire en ligne)
- Jean-Philippe Rémy, « Au Burundi, le gouvernement et la principale rébellion hutue concluent un accord de paix », Le Monde, (lire en ligne)
- Pierre Nkurunziza, un prof de sport et ex-chef rebelle à la tête du Burundi, BBCAfrique, 19 août 2005
- André Guichaoua, « Burundi : le lourd bilan de Pierre Nkurunziza », Le Point, (consulté le ).
- Nkurunziza est le seul candidat mais a besoin de 151 votes pour pouvoir prendre ses fonctions.
- « Evariste Ndayishimiye reprend les rênes et les défis du Burundi », RFI, (consulté le ).
- Renard Sexton, « Friday's Election in Precarious Burundi », FiveThirtyEight, .
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- « Burundi: cinq candidats se retirent de la présidentielle dont Agathon Rwasa », Jeune Afrique, (lire en ligne)
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- Trésor Kibangula, « Burundi : l’Assemblée nationale retoque le projet de révision constitutionnelle de Nkurunziza », Jeune Afrique, (consulté le ).
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- Burundi : Pierre Nkurunziza candidat à un 3e mandat, heurts à Bujumbura, 26 avril 2015
- « Putsh au Burundi: le général estime que la candidature de Nkurunziza s'est faite "au mépris" des Burundais », La Libre Belgique, .
- Trésor Kibangula, « À Dar es-Salaam, les chefs d’État de l’Afrique de l’Est condamnent le coup d’État au Burundi », Jeune Afrique, .
- Burundi : le chef des putschistes annonce leur reddition, Le Figaro, 15 mai 2015
- Mélanie Gouby, « Au Burundi, le régime resserre sa poigne », Le Figaro, samedi 23 / dimanche 24 mai 2015.
- Nations Unies-DPI/NMD, « Centre d'actualités de l'ONU - A Bujumbura, Ban Ki-moon salue la décision du Président burundais de relâcher 1.200 détenus », sur Centre d'actualités de l'ONU (consulté le ).
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- « Le Burundi enterre son ancien président Pierre Nkurunziza », sur rfi.fr, (consulté le ).
- (en) Charles Bigirimana, « Burundi's born-again ex-rebel leader », BBC, .
- République du Burundi, « Le grade de docteur honoris causa à S.E. Pierre Nkurunziza », sur burundi-gov.bi, (consulté le ).
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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