Pays du Sud-Grésivaudan
Le Pays du Sud-Grésivaudan se situe dans le département de l'Isère (38), entre Grenoble et Romans-sur-Isère et correspond à la partie de la vallée de l'Isère située entre le pays voironnais et le département de la Drôme, dans le prolongement du Y grenoblois.
Sud-Grésivaudan | |
Vinay, la vallée de l'Isère et le massif du Vercors | |
Massif | Vercors (Alpes) |
---|---|
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Isère/Drôme |
Coordonnées géographiques | 45° 10′ nord, 5° 22′ est |
Orientation aval | ouest |
Longueur | |
Type | |
Écoulement | Isère |
Voie d'accès principale | A49 - RD531, |
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Le territoire qui se confond avec le canton du même nom, créé en 2015, regroupe près de 40 000 habitants[1]. Il est structuré au sein du syndicat mixte Pays du Sud-Grésivaudan qui fédère trois communautés de communes :
- la communauté de communes de la Bourne à l'Isère (dont la ville centre est Pont-en-Royans),
- la communauté de communes du pays de Saint-Marcellin (chef-lieu : Saint-Marcellin),
- la communauté de communes de Vinay (chef-lieu : Vinay).
Le Pays du Sud-Grésivaudan conserve une dominante agricole (dont la culture de la noix de Grenoble) avec quelques agglomérations éparses situées sur la route de Grenoble à Romans-sur-Isère.
Géographie
modifierCe territoire correspond à la partie inférieure du cours de l'Isère, un des principaux affluent du Rhône située entre le Pays Voironnais et le département de la Drôme.
Les cinq communes les plus importantes du Sud-Grésivaudan (par leurs populations) sont, du nord au sud : Vinay, Saint-Sauveur, Saint-Marcellin, Chatte et Saint-Hilaire-du-Rosier.
Toponymie
modifierLe terme « Graisivaudan » ou « Grésivaudan » désigne historiquement la vallée de l'Isère autour de Grenoble, provient essentiellement, selon l'étymologie traditionnelle romane, de l'adjectif latin Gratianopolitanus, fondé sur Gratianopolis, nom romain de la cité de Grenoble, mais appliquée à la moyenne vallée de l'Isère[2].
Histoire
modifierPréhistoire
modifierDurant la période du mésolithique (de 9 000 à 5 000 av. J.-C), marquée par de nombreux changements économiques et sociaux, liés notamment au développement de la forêt en Europe à la suite du bouleversement écologique se traduisant par un réchauffement climatique, les hommes s’installèrent dans les différents massifs du département sous des abris rocheux et des grottes. Le site des « Lots », sur la commune de Saint-Marcellin, témoigne de l'activité agro-pastorale qu'il y avait dans cette partie de la vallée de l'Isère[3].
Le Moyen Âge
modifierAu XIIe siècle, les comtes d'Albon prirent le titre de dauphins de Viennois. Le comté d'Albon prit alors le titre de Dauphin. Leur état s'étend principalement dans la vallée de l'Isère.
Créée par le dauphin de Viennois Humbert II dans un édit du , le conseil delphinal siège à Saint-Marcellin plutôt qu'à Grenoble, car le dauphin possède un château tout proche, à Beauvoir-en-Royans. En 1340, le nouvel évêque de Grenoble, Jean de Chissé est plutôt favorable à la présence du Conseil delphinal dans la ville. En 1340, Humbert II souhaitant centraliser son administration à Grenoble[4], décide alors du transfert de l'institution vers Grenoble. Un palais delphinal est construit sur les bords de l'Isère.
Le dernier des dauphins indépendants, Humbert II de Viennois, dépensa des sommes considérables jusqu'à ne plus pouvoir s'acquitter de ses dettes. Il se trouva d'autre part sans héritier, son fils étant mort à l'âge de deux ans. Philippe VI[5] tire alors profit de cette situation et après de nombreux et longs pourparlers, le dauphin céda le Dauphiné au Royaume de France le , par le traité de Romans, habilement négocié par son protonotaire, Amblard de Beaumont.
En contrepartie, le fils du roi de France devait dorénavant prendre le titre de dauphin et la France reconnaître l’autonomie de la province.
Époque contemporaine
modifierEn 1790, la province royale du Dauphiné est réorganisée en trois départements : la Drôme, les Hautes-Alpes et l’Isère, dont les chefs-lieux sont respectivement Valence, Gap et Grenoble[6]. Le Sud-Grésivaudan est alors rattaché à l'arrondissement de Saint-Marcellin, situé dans l'ouest du département de l'Isère. Créé le , il sera supprimé le . Le Sud-Grésivaudan est alors rattaché à l'arrondissement de Grenoble.
Économie
modifierSecteur agricole
modifierLa noix de Grenoble
modifierLe pays du Sud-Grésivaudan recouvre une grande partie de la zone de la culture de la noix de Grenoble qui correspond au nom d'une AOP fruitière (cette appellation d'origine protégée est réglementée par l'Union européenne).
Cette appellation concerne un fruit issu d'une aire de culture particulière et de variétés spécifiques propres à celle-ci. L'aire de culture de la noix de Grenoble couvre 259 communes sur trois départements dont 183 en Isère, 47 dans la Drôme et 29 en Savoie principalement le long de la vallée de l’Isère, une grande partie de cette production étant effectuée dans le secteur de Tullins, Vinay et de Saint-Marcellin.
Le saint-marcellin
modifierLe pays du Sud-Grésivaudan recouvre également une partie de la zone de production d'un fromage à pâte molle à croûte fleurie, dénommé le saint-marcellin.
Cette appellation concerne une production réalisée avec le lait provenant de 274 communes de l'Isère, de la Drôme et de la Savoie, une grande partie de cette production étant effectuée dans le secteur de Vinay et de Saint-Marcellin.
Secteur industriel
modifierLes principales zones industrielles et artisanales du territoire sont situées dans les communes de Saint-Marcellin, Saint-Romans, Saint-Sauveur et de Vinay.
Secteur touristique
modifierLe territoire compte de nombreux sites touristiques[7] :
- Le château de l'Arthaudière
- Le couvent des Carmes de Beauvoir-en-Royans
- Le Grand Séchoir
- Le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye
- Le jardin des fontaines pétrifiantes
- Le Pont-en-Royans et le musée de l'eau
ainsi que de nombreux bâtiments classés ou inscrits au titre des monuments historiques (partiel ou complet) :
- Le Château de l'Alba (L'albenc) - inscrit
- L'usine de moulinage de la soie de la Galicière (Chatte) - inscrit
- L'église Notre-Dame de la Jayère (Saint-Antoine-l'Abbaye) - inscrit
- L'Abbaye de Saint-Antoine-l'Abbaye (Saint-Antoine-l'Abbaye)- classé
- L'hôtel de ville de Saint-Antoine-l'Abbaye (Saint-Antoine-l'Abbaye) - classé
- L'église Saint-Marcellin (Saint-Marcellin) - inscrit
- La maison le Bateau ivre (Saint-Marcellin) - inscrit
- Château de la Sône (La Sône) - inscrit
Culture et Patrimoine
modifierLieux et monuments liés à l'histoire locale
modifierLe territoire comprend de nombreux lieux et monuments locaux directement liés à l'histoire locale, dont :
L'Abbaye de Saint-Antoine-l'Abbaye
modifierUnique site du territoire à avoir été classée dès 1840 par Prosper Mérimée, l'abbaye de Saint-Antoine a été classée dans sa totalité au titre des monuments historiques en 1981, le parvis de l'abbatiale avec son mur de soutènement, le portail monumental et le grand escalier ont été classés en 1993[8].
Le musée départemental a été installé dans l'ancien noviciat des XVIIe et XVIIIe siècles. Sur deux étages il présente l'exposition permanente : Chroniques du Moyen Âge Guérir l'âme et le corps abordant tous les chapitres de l'histoire de l'abbaye en correspondance avec la société médiévale[9].
Le Grand Séchoir de Vinay
modifierOuvert en 2005, après deux ans de travaux organisé par la communauté de communes de Vinay[10], « le Grand Séchoir - Maison du Pays de la noix de Vinay » a été installé une ancienne ferme avec son séchoir à noix restauré et transformé en un espace muséographique.
Cet espace présente l’histoire du pays de la noix de Grenoble, dont la culture est très représentative du paysage de la région.
Langue historique locale
modifierHistoriquement, sur le plan linguistique, le territoire du Sud Grésivaudan se situant à l'ouest de l'agglomération grenobloise se situe dans la zone des patois dauphinois. Cette partie du Dauphiné appartient donc au domaine de la langues dite francoprovençal ou arpitan au même titre que les parlers savoyards, vaudois, Valdôtains, bressans et foréziens[11],[12].
L'idée du terme, « francoprovençal », attribué à cette langue régionale parlée dans la quart de la France du Centre-Est différente du français, dit langue d'oil et de l'occitan, dit langue d'oc est l'œuvre du linguiste et patriote italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 qui en a identifié les caractéristiques, notamment dans le Grésivaudan, les pays alpins et la vallée de l'Isère, depuis sa source jusqu'à sa confluence avec le Rhône. .
Patrimoine gastronomique
modifierOutre la noix de Grenoble et le fromage saint-marcellin, le territoire est également connu pour sa production de ravioles du Dauphiné[13].
Le Sud-Grésivaudan dans les arts
modifierLittérature et peinture
modifierFilms
modifier- 1996 : Le Montreur de boxe de Dominique Ladoge a été tourné à Saint-Antoine-l'Abbaye
- 2000 : Les rivières pourpres de Mathieu Kassovitz a été, en partie, tourné à Vinay
- 2005 : Peindre ou faire l'amour de Arnaud Larrieu a été, en partie, tourné à Vinay
Notes et références
modifier- « Recueil des actes administratifs de la préfecture de l'Isère no 62 du » [PDF], sur isere.gouv.fr
- André Cherpillod, Dictionnaire étymologique des noms géographiques, Masson, Paris, 1986, en particulier entrée "Grenoble" page 195
- « Les Lots » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
- Humbert II vient de créer l'année précédente l'université de Grenoble, enseignant entre autres le droit.
- Historia, avril 2007, p. 3 « Le Dauphiné, c'est cadeau ! »
- (en) « Dauphiné, divisé en trois départemens suivant le décret de l'Assemblée nationale, sanctionné par le roi ; avec toutes les routes, et les distances en lieuës d'usage dans ces pays ; », Europeana (consulté le )
- Site tourisme.saintmarcellin-vercors-isere.fr, Guide découverte 2019 de Saint-Marcellin, consulté le 15 décembre 2019
- « Ancienne abbaye, actuellement hôtel de ville », notice no PA00117247, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye : Histoire du site
- Site échosciences, article de Marion Sabourdy "Noix, pisé et imaginaire au Grand Séchoir de Vinay", consulté le 24 février 2019
- Site cosmovisions.com, page sur la langue dauphinoise, consulté le 16 novembre 2019
- Site electriccafe.org, page "Un peu de géographie", consulté le 16 novembre 2016
- Raviole du Dauphin sur le site Isère Tourisme, consulté le 2 aout 2014.