Maria Cebotari
Maria Cebotari (née Cebutaru) (Chișinău, - Vienne, ) est une soprano moldave naturalisée autrichienne[1].
Nom de naissance | Maria Cebutaru |
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Naissance |
Chișinău, Gouvernement de Bessarabie |
Décès |
(à 39 ans) Vienne, Autriche |
Activité principale |
Artiste lyrique Soprano |
Style | |
Maîtres | Oskar Daniel |
Conjoint | Gustav Diessl |
Répertoire
- La Femme silencieuse (Aminta) de Richard Strauss
- Romeo und Julia (Juliette) de Heinrich Sutermeister
- La Mort de Danton (Lucile) de Gottfried von Einem
- Le Vin herbé (Iseut) de Frank Martin
Biographie
modifierMaria Cebotari chante d'abord dans les chœurs d'église, puis se joint à une troupe itinérante qui la mène à Moscou, où elle est engagée au théâtre des Artistes en 1926, dirigé par le comte Alexandre Wyruboff, qu'elle épouse.
Un an plus tard, ils se rendent à Berlin, où elle étudie le chant avec Oskar Daniel. Elle débute à Dresde en 1931, en Mimi de La Bohème, où elle reste pensionnaire jusqu'en 1936[2]. Elle chante alors à l'Opéra d'État de Berlin (1936–1944), puis à l'Opéra de Vienne (1946–1949). Elle se produit régulièrement à Salzbourg à partir de 1931, où elle brille d'abord dans les soubrettes de Mozart (Susanna, Zerlina, Despina), et plus tard en Comtesse Almaviva et Donna Anna.
Avec Maria Jeritza et Viorica Ursuleac, elle est une des sopranos préférées de Richard Strauss. Elle participe aux créations mondiales de La Femme silencieuse (Aminta) de Richard Strauss en 1935, Roméo et Juliette (Romeo und Julia) (Juliette) de Heinrich Sutermeister en 1942, La Mort de Danton (Lucile) de Gottfried von Einem en 1947, Le Vin herbé (Iseut) de Frank Martin en 1948.
Entre 1933 et 1941, elle participe également au tournage de six films musicaux, dont deux aux côtés de Beniamino Gigli, l'un d'eux est consacré à la vie de Maria Malibran[2]. Elle tourne dans Starke Herzen de Herbert Maisch en 1937.
Artiste d'une grande versatilité et à l'art raffiné, elle possédait une voix claire et puissante mais d'une grande fraicheur lui permettant d'aborder un vaste répertoire incluant Der Rosenkavalier, Ariane à Naxos, Salomé, Eugène Onéguine, Carmen, Luisa Miller, La traviata, La Bohème, Tosca, Madame Butterfly, Turandot. Dans le rôle de Salomé, qu'elle enregistra notamment en concert en 1947, à Londres, sous la direction de Clemens Krauss, elle incarne à merveille la sensualité féminine faite vice et désir, troquant « avec une grâce surnaturelle les acides douceurs de la comédie pour les noirceurs sulfureuses du drame biblique[3]. » En octobre de la même année, toujours à Londres, mais sous la direction de Thomas Beecham, elle incarne une Ariane (Ariane à Naxos) d'anthologie, sous le regard de Richard Strauss, présent dans la salle.
Maria Cebatori a épousé en secondes noces l'acteur Gustav Diessl, avec qui elle a deux fils. Elle meurt d'un cancer du foie et du pancréas à 39 ans, en pleine gloire[2].
Lee Miller qui était avec elle à Salzbourg à la fin de la guerre décrit leur rencontre comme suit : "(...) Elle n'hésita pas à grimper à l'arrière d'une camionnette de transport d'armes pour parcourir à toute allure cinquante kilomètres de virages en épingles à cheveux, entrecoupés de brusques coups de freins. Elle était surexcitée par cette occasion de voyager, rare pour un civil. J'avais toujours cru qu'une vedette d'opéra dorlotait sa voix et se gargarisait à tout bout de champ, mais elle ne prêta aucune attention à ses cheveux au vent, pas plus qu'à la poussière qui tourbillonnait. C'est une personne chaleureuse douée d'une voix chaleureuse"[4].
Notes et références
modifier- Niciodata si in nici o imprejurare nu mi-a trecut prin cap sa spun altceva decit ca sunt românca din Basarabia sau, pur si simplu (« Jamais et en aucun cas il ne m'est venu à l'esprit de dire autre chose que je suis roumaine de Bessarabie, ou simplement roumaine. ») — Maria Cebotari. (ro) Victoria Cusnir, « Aria care a suparat-o pe Maria Biesu » (version du sur Internet Archive).
- Pâris 2015, p. 154.
- Emmanuel Dupuy, livret du coffret Strauss : les grands opéras, collection « La Discothèque idéale de Diapason. Vol. VII », Sony, 2016.
- Antony Penrose: Les vies de Lee Miller, 2022, éd. Thames & Hudson, (ISBN 9780500297148)
Bibliographie
modifier- Alain Pâris (dir.), Dictionnaire des interprètes et de l'interprétation musicale au XXe siècle, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1985, 1989, 1995, 2004), 5e éd. (1re éd. 1982), 1278 p. (OCLC 901287624, lire en ligne), p. 154.