Marche Du pain et des roses
La Marche Du pain et des roses est une initiative féministe lancée par Françoise David alors qu'elle est présidente de la Fédération des femmes du Québec et prenant la forme d'une marche de 10 jours dénonçant la pauvreté des femmes. Cette marche s'est déroulée au Québec du au . Le nom de cette marche reprend le surnom donné à une grève ouvrière de 1912[1], qui fait référence à la chanson Bread and Roses.
Déroulement
modifierLa Marche du pain et des roses a permis de mieux faire connaître le mouvement des femmes et ses composantes, plurielles et diversifiées, sans pour autant faire consensus auprès de toutes[2],[3]. Les participantes avaient pour but de marcher 20 km par jour pour un total de 200 km parcourus à la fin de la marche. Les départs se sont faits à Montréal, Longueuil et Rivière-du-Loup.
- Vendredi - Trois groupes de marcheuses débutent la marche.
- Samedi
- Dimanche
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
- Jeudi 1er juin
- Vendredi
- Samedi
- Dimanche - Les marcheuses arrivent à l'Assemblée nationale à Québec où environ 15 000 personnes se sont rassemblées pour les accueillir[4].
Contexte politique
modifierÀ partir du milieu des années 1980, avec l'élection du Parti progressiste-conservateur du Canada de Brian Mulroney, le gouvernement canadien met en place des politiques néolibérales en privatisant de nombreuses sociétés d'État tout en se désengageant de nombreux secteurs publics[5]. La récession du début des années 1990 au Canada et l'augmentation du taux de chômage ont un impact important auprès des femmes[6]. Dans ce contexte, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Françoise David, cherche à mettre en place des actions pouvant améliorer la situation. C'est ainsi que naît l'idée d'une marche contre la pauvreté et la violence faite aux femmes qui met de l'avant neuf revendications[7].
- Mettre en place un programme d'infrastructures sociales avec des emplois accessibles dès maintenant
- Voter une Loi proactive sur l'équité salariale
- Augmenter le salaire minimum au-dessus du seuil de la pauvreté (8,15$)
- Appliquer la Loi des normes minimales du travail à toutes les personnes participant à des mesures d'employabilité
- Mettre en place un système de perception automatique des pensions alimentaires avec retenue à la source
- Créer au moins 1500 nouvelles unités de logement social par année
- Assurer l'accès aux services et programmes de formation générale et professionnelle avec soutien financier adéquat, en vue d'une insertion ou d'une réinsertion au travail
- Application rétroactive de la réduction du temps de parrainage pour les femmes immigrantes ainsi qu'un mécanisme d'accès aux droits sociaux pour les femmes parrainées victimes de violence conjugale et familiale
- Gel des frais de scolarité et augmentation des bourses aux étudiants
Après l'annulation d'une rencontre avec le Parti libéral du Québec, les organisatrices se font accuser de partisanerie par Liza Frulla et Daniel Johnson[8].
Personnalités impliquées
modifierAfin de porter les neuf revendications, 11 marraines de milieux variés sont choisies. La plus jeune d'entre elles est Audrey Benoît[9].
- Anne-Marie Alonzo
- Audrey Benoît
- Aoura Bizzarri
- France Castel
- Ariane Émond
- Ranee Lee
- Chantal Petitclerc
- Michèle Rouleau
- Marie-Claire Séguin
- Marie-José Turcotte
- Marjorie Villefranche
Au niveau de l'organisation, on retrouve les personnes suivantes :
- Françoise David (instigatrice de l'événement)
- Manon Massé
- Diane Matte (coordonnatrice de la Marche)[10]
Résultats et impacts
modifierSelon la journaliste Lise Bissonnette, le vrai succès de la Marche « est dans le coup de neuf qu’a pris la solidarité, au sein d’une société endormie par un discours fataliste »[11].
Dans la foulée de la Marche Du pain et des roses, Diane Matte et Manon Massé décident rapidement de préparer une marche similaire, mais dont la portée serait mondiale. La première Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence faite aux femmes a eu lieu entre le et le . Cette marche a rassemblé plus de 160 pays.
Notes et références
modifier- « 1995 : La Marche Du pain et des roses », sur tuac.ca (consulté le ).
- Richard, Béatrice. « Manifeste d'une femme libre. » Bulletin d'histoire politique, volume 4, numéro 1, automne 1995, p. 75–80. https://doi-org.res.banq.qc.ca/10.7202/1063517ar
- David, Françoise. « «Du pain et des roses»: une marche politique! » Bulletin d'histoire politique, volume 4, numéro 3, printemps 1996, p. 65–67. https://doi-org.res.banq.qc.ca/10.7202/1063555ar
- Josiane Lavallée, « Marche Du pain et des roses » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 22 mai 2015. (consulté le ).
- « Lessons from the North: Canada's Privatization of Military Ammunition Production » [PDF] (consulté le )
- Marche Du pain et des roses sur L'Encyclopédie canadienne
- Fédération des infirmiers et infirmières du Québec, « Dossier : Du pain et des roses », Le Pouls, , p. 7 à 10
- Isabelle Paré, « Les 200 kilomètres de la marche «Du pain et des roses» : Mission accomplie », Le devoir, , A8 (lire en ligne)
- Jean Robitaille, « Audrey Benoît : Au-delà des "racks à linge" », VO, , p. 10-13 (lire en ligne)
- Diane Matte, « Du pain et des roses, 20 ans déjà », Le devoir, (lire en ligne)
- Lise Bissonnette, « Quelque pain et quelques roses », Le devoir, , A8 (lire en ligne)