Machiko Kyō
Machiko Kyō (京 マチ子, Kyō Machiko ), née le à Osaka et morte le à Tokyo, est une actrice japonaise. Son vrai nom est Motoko Yano (矢野 元子, Yano Motoko ).
京 マチ子
Nom de naissance | Motoko Yano (矢野 元子, Yano Motoko ) |
---|---|
Naissance |
Osaka (Japon) |
Nationalité | Japonaise |
Décès |
(à 95 ans) Tokyo (Japon) |
Profession | Actrice |
Films notables |
Rashōmon Les Contes de la lune vague après la pluie Herbes flottantes |
Elle a tourné dans près de cent films au cinéma en quarante ans de carrière.
Biographie
modifierMachiko Kyō — de son vrai nom Motoko Yano — nait le à Osaka[1]. En 1936, à l'âge de douze ans, elle intègre l'Ōsaka Shōchiku Kagekidan (ja), une troupe de music-hall appartenant à la Shōchiku, et se destine à devenir danseuse[2]. Elle fait ses premières apparitions au cinéma en 1944, dans Tengudaoshi (天狗倒し )[3] de Kintarō Inoue et Trois Générations de Danjurō (団十郎三代, Danjurō sandai ) de Kenji Mizoguchi[2].
Sa rencontre avec le producteur Masaichi Nagata est décisive ; devenu président de la Daiei en 1947, il la débauche de la Shōchiku deux ans plus tard et en fait sa protégée[2]. Les efforts de Nagata pour faire de Machiko Kyō une star sont considérables et la jeune femme participe dès lors à tous les plus importants projets de la firme[2].
Pendant les années 1950, elle travaille avec quelques-uns des réalisateurs les plus importants de l'histoire du cinéma japonais et joue dans des films qui contribuent fortement à faire connaître le cinéma nippon en Occident, notamment Rashōmon (羅生門 , 1950) d'Akira Kurosawa et Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatori , 1953) de Kenji Mizoguchi. Dans ce film, le fantôme féminin qu'incarne Machiko Kyō, personnage de théâtre nô typique, porte un costume authentique et est accompagné des instruments de musique habituels à ce genre théâtral[4]. Mais selon Tadao Satō, l'actrice, ancienne danseuse de revue, apporte un mouvement et une sensualité sans rapport avec le théâtre traditionnel[4]. Les Contes de la lune vague après la pluie remporte un Lion d'argent à la Mostra de Venise[5].
En 1956, elle participe à son unique film non-japonais, La Petite Maison de thé, une comédie américaine de Daniel Mann dans laquelle elle joue aux côtés de Marlon Brando et Glenn Ford[6]. Ce rôle lui vaut une nomination pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie l'année suivante[7].
Machiko Kyō apparaît pour la dernière fois au cinéma en 1984 dans le film Keshō (化粧 ) de Kazuo Ikehiro.
En 2017, elle voit l'ensemble de sa carrière récompensée par un prix lors de la 40e édition des Japan Academy Prize[1],[8].
Machiko Kyō meurt le dans un hôpital de Tokyo des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 95 ans[1],[9]. Son corps est incinéré et ses cendres sont dispersées en mer [10].
Elle a tourné dans près de cent films entre 1944 et 1984[11].
Filmographie
modifierAu cinéma
modifierSauf indication complémentaire, la filmographie de Machiko Kyō est établie à partir de la base de données JMDb[11].
Années 1940
modifier- 1944 : Tengudaoshi (天狗倒し ) de Kintarō Inoue[3]
- 1944 : Trois Générations de Danjurō (団十郎三代, Danjurō sandai ) de Kenji Mizoguchi : Ohiro
- 1949 : Saigo ni warau otoko (最後に笑う男 ) de Kimiyoshi Yasuda
- 1949 : Hanakurabe tanuki goten (花くらべ狸御殿 ) de Keigo Kimura
- 1949 : Chikagai no dankon (地下街の弾痕 ) de Kazuo Mori
- 1949 : Mittsu no shinju (三つの真珠 ) de Nobuo Adachi
- 1949 : Un amour insensé (痴人の愛, Chijin no ai ) de Keigo Kimura
- 1949 : Hebihime dōchū (蛇姫道中 ) de Keigo Kimura et Santarō Marune
Années 1950
modifier- 1950 : Zoku Hebihime dōchū (続蛇姫道中 ) de Keigo Kimura et Santarō Marune
- 1950 : Le Lointain Pays de ma mère (遙かなり母の国, Harukanari haha no kuni ) de Daisuke Itō
- 1950 : Asakusa no hada (浅草の肌 ) de Keigo Kimura
- 1950 : Bibō no umi (美貌の海 ) de Seiji Hisamatsu
- 1950 : Fukkatsu (復活 ) d'Akira Nobuchi
- 1950 : Rashōmon (羅生門 ) d'Akira Kurosawa
- 1950 : Hi no tori (火の鳥 ) de Shigeo Tanaka
- 1951 : Les Habits de la vanité (偽れる盛装, Itsuwareru seiso ) de Kōzaburō Yoshimura : Kimicho
- 1951 : Koi no omoneran hebisaka (恋の阿蘭蛇坂 ) de Hideo Suzuki
- 1951 : L'École de la liberté (自由学校, Jiyū gakkō ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1951 : Jōen no hatoba (情炎の波止場 ) de Kimiyoshi Yasuda
- 1951 : L'Enchanteresse (牝犬, Mesu inu ) de Keigo Kimura
- 1951 : Le Roman de Genji (源氏物語, Genji monogatori ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1951 : La Vie d'un marchand de chevaux (馬喰一代, Bakurō ichidai ) de Keigo Kimura
- 1952 : Asakusa kurenai-dan (浅草紅団 ) de Seiji Hisamatsu
- 1952 : Je n'oublierai pas la chanson de Nagasaki (長崎の歌は忘れじ, Nagasaki no uta wa wasureji ) de Tomotaka Tasaka
- 1952 : Taki no shiraito (滝の白糸 ) d'Akira Nobuchi
- 1952 : La Belle et le Voleur (美女と盗賊, Bijo to tozoku ) de Keigo Kimura
- 1952 : La Légende du Grand Bouddha (大仏開眼, Daibutsu kaigen ) de Teinosuke Kinugasa
- 1952 : Sōri daijin to onna kameraman: Kanojo no tokudane (総理大臣と女カメラマン 彼女の特ダネ ) de Shigeo Nakaki
- 1953 : Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatori ) de Kenji Mizoguchi
- 1953 : Kurohyō (黒豹 ) de Shigeo Tanaka
- 1953 : Frère aîné, sœur cadette (あにいもうと, Ani imōto ) de Mikio Naruse
- 1953 : La Porte de l'enfer (地獄門, Jigokumon ) de Teinosuke Kinugasa
- 1954 : Une femme (或る女, Aru onna ) de Shirō Toyoda
- 1954 : Aizen katsura (愛染かつら ) de Keigo Kimura
- 1954 : L'Histoire de Shunkin (春琴物語, Shunkin monogatari ) de Daisuke Itō
- 1954 : Asakusa no yoru (浅草の夜 ) de Kōji Shima
- 1954 : La Princesse Sen (千姫, Sen Hime ) de Keigo Kimura
- 1954 : Bazoku geisha (馬賊芸者 ) de Kōji Shima
- 1954 : Haru no uzumaki (春の渦巻 ) de Hiromu Edagawa (ja)
- 1955 : Combien de fois, les roses (薔薇いくたびか, Bara ikutabika ) de Teinosuke Kinugasa
- 1955 : L'Impératrice Yang Kwei-Fei (楊貴妃, Yōkihi ) de Kenji Mizoguchi
- 1955 : L'Amour de Tojuro (藤十郎の恋, Tōjūrō no koi ) de Kazuo Mori
- 1955 : Shin josei mondō (新女性問答 ) de Kōji Shima
- 1956 : Trois femmes autour de Yoshinaka (新平家物語 義仲をめぐる三人の女, Shin heike monogatari: Yoshinaka o meguru sannin no onna ) de Teinosuke Kinugasa
- 1956 : Niji ikutabi (虹いくたび ) de Kōji Shima
- 1956 : La Rue de la honte (赤線地帯, Akasen chitai ) de Kenji Mizoguchi
- 1956 : Tsukigata Hanpeita (月形半平太 ) de Teinosuke Kinugasa
- 1956 : La Petite Maison de thé (The Teahouse of the August Moon) de Daniel Mann[6]
- 1957 : Histoire d'une jeune femme (いとはん物語, Itohan monogatari ) de Daisuke Itō
- 1957 : Sutajio wa ten'yawan'ya (スタジオはてんやわんや ) de Nobuhiko Hamano
- 1957 : Une Danseuse (踊子, Odoriko ) de Hiroshi Shimizu
- 1957 : Onna no hada (女の肌 ) de Kōji Shima
- 1957 : Fleurs infernales (地獄花, Jigoku bana ) de Daisuke Itō
- 1957 : Les Papillons de la nuit (夜の蝶, Yoru no chō ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1957 : Le Trou (穴, Ana ) de Kon Ichikawa
- 1958 : Yūrakuchō de aimashō (有楽町で逢いましょう ) de Kōji Shima : Aya Koyanagi
- 1958 : La tristesse est aux femmes (悲しみは女だけに, Kanashimi wa onna dakeni ) de Kaneto Shindō : Michiko
- 1958 : Haha (母 ) de Shigeo Tanaka
- 1958 : La Vengeance des loyaux serviteurs (忠臣蔵, Chūshingura ) de Kunio Watanabe : Orui
- 1958 : Une femme d'Osaka (大阪の女, Ōsaka no onna ) de Teinosuke Kinugasa
- 1958 : Akasen no hi wa kiezu (赤線の灯は消えず ) de Shigeo Tanaka
- 1958 : Le Vrai Visage de la nuit (夜の素顔, Yoru no sugao ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1958 : Musume no bōken (娘の冒険 ) de Kōji Shima
- 1959 : Les Mots de nos rencontres : au revoir, bonjour (あなたと私の合言葉 さよなら、今日は, Anata to watashi no aikotoba : sayonara, konnichiwa ) de Kon Ichikawa
- 1959 : Sasameyuki (細雪 ) de Kōji Shima
- 1959 : La Femme et les pirates (女と海賊, Onna to kaizoku ) de Daisuke Itō
- 1959 : Yoru no togyo (夜の闘魚 ) de Shigeo Tanaka
- 1959 : Jirōchō Fuji (次郎長富士 ) de Kazuo Mori
- 1959 : L'Étrange Obsession (鍵, Kagi ) de Kon Ichikawa
- 1959 : Herbes flottantes (浮草, Ukikusa ) de Yasujirō Ozu
Années 1960
modifier- 1960 : Testaments de femmes (女経, Jokyō ) - 3e épisode de Kōzaburō Yoshimura
- 1960 : La Princesse errante (流転の王妃, Ruten no ōhi ) de Kinuyo Tanaka : Ryūkō
- 1960 : Le Fils de famille (ぼんち, Bonchi ) de Kon Ichikawa
- 1960 : Sannin no kaoyaku (三人の顔役 ) d'Umetsugu Inoue
- 1960 : La Femme qui touchait les jambes (足にさわった女, Ashi ni sawatta onna ) de Yasuzō Masumura
- 1960 : Kao (顔 ) de Kōji Shima
- 1960 : Oden jigoku (お伝地獄 ) de Keigo Kimura
- 1961 : L'Âge du mariage (婚期, Konki ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1961 : Nuregami botan (濡れ髪牡丹 ) de Tokuzō Tanaka
- 1961 : Médaille pour une femme (女の勲章, Onna no kunshō ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1961 : Kodachi o tsukau onna (小太刀を使う女 ) de Kazuo Ikehiro
- 1961 : Bouddha (釈迦, Shaka ) de Kenji Misumi
- 1962 : Kurotokage (黒蜥蝪 ) d'Umetsugu Inoue
- 1962 : Nakayoshi ond: Nippon ichi dayo (仲よし音頭 日本一だよ )
- 1962 : La Grande Muraille (秦・始皇帝, Shin shikōtei ) de Shigeo Tanaka
- 1962 : La Vie d'une femme (女の一生, Onna no issho ) de Yasuzō Masumura
- 1963 : La Famille matrilinéaire (女系家族, Nyokei kazoku ) de Kenji Misumi : Fujiyo Yajima
- 1964 : Gendai inchiki monogatari: Dotanuki (現代インチキ物語 ど狸 )
- 1964 : Sueur douce (甘い汗, Amai ase ) de Shirō Toyoda
- 1966 : Le Visage d'un autre (他人の顔, Tanin no kao ) de Hiroshi Teshigahara
- 1966 : Jinchō-ge (沈丁花 ) de Yasuki Chiba
- 1966 : Le Petit fuyard (小さい逃亡者, Chiisai tōbōsha ) de Teinosuke Kinugasa et Eduard Bocharov
- 1969 : Nuée d'oiseaux blancs (千羽鶴, Senba zuru ) de Yasuzō Masumura
Années 1970
modifier- 1970 : Yakuzas à Genkai (玄海遊侠伝 破れかぶれ, Genkai yūkyōden: Yaburekabure ) de Masahiro Makino
- 1974 : Une famille splendide (華麗なる一族, Karei naru ichizoku ) de Satsuo Yamamoto
- 1975 : Kenji Mizoguchi ou la vie d'un artiste (ある映画監督の生涯 溝口健二の記録, Aru eiga-kantoku no shōgai Mizoguchi Kenji no kiroku ) de Kaneto Shindō (documentaire) : elle-même
- 1975 : Éclipse solaire (金環蝕, Kinkanshoku ) de Satsuo Yamamoto
- 1976 : La Sorcière (妖婆, Yoba ) de Tadashi Imai
- 1976 : C'est dur d'être un homme : Pur est le cœur du poète (男はつらいよ 寅次郎純情詩集, Otoko wa tsurai yo: Torajirō junjō shishū ) de Yōji Yamada
Années 1980
modifier- 1984 : Keshō (化粧 ) de Kazuo Ikehiro
À la télévision
modifierDistinctions
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Décorations
modifier- 1987 : récipiendaire de la médaille au ruban pourpre
- 1994 : récipiendaire de l'ordre de la Couronne précieuse de 4e classe
Récompenses
modifier- 1951 : prix Mainichi de la meilleure actrice pour Rashōmon et Sous des parures de soie[13]
- 1965 : prix Mainichi de la meilleure actrice pour Sueur douce[14]
- 1965 : prix Kinema Junpō de la meilleure actrice pour Sueur douce[15]
- 1995 : prix spécial du jury lors de la 18e édition des Japan Academy Prize[16]
- 2017 : prix du jury pour l'ensemble de sa carrière lors de la 40e édition des Japan Academy Prize[1],[8]
Nomination
modifierNotes et références
modifier- (en) Gavin J. Blair et Rhett Bartlett, « Machiko Kyo, Star of Akira Kurosawa's 'Rashomon,' Dies at 95 », The Hollywood Reporter, (lire en ligne)
- Carlotta, p. 97.
- (ja) Tengudaoshi (1944)
- Tadao Satō, t. I, p. 36.
- Liste des prix de la Mostra de Venise 1953
- (en) « The Teahouse of the August Moon », sur www.goldenglobes.com (consulté le )
- (en) « Winners & Nominees 1957 », sur www.goldenglobes.com (consulté le )
- (ja) « 第40回日本アカデミー賞 », japan-academy-prize.jp, (lire en ligne)
- (en) « Machiko Kyo, internationally acclaimed Japanese actress, dies at 95 », mainichi.jp, (lire en ligne)
- Find a grave
- (ja) « Filmographie », sur JMDB (consulté le )
- (en) Jonathan Clements et Motoko Tamamuro, The Dorama Encyclopedia : A Guide to Japanese TV Drama Since 1953, Stone Bridge Press, , 448 p. (ISBN 978-1-61172-521-6, lire en ligne)
- (ja) « Mainichi Film Awards - 5th (1951年) », sur mainichi.jp, Prix du film Mainichi (consulté le )
- (ja) « Mainichi Film Awards - 19th (1964年) », sur mainichi.jp, Prix du film Mainichi (consulté le )
- (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 978-0-7864-0032-4), p. 476
- (ja) « 第 18 回日本アカデミー賞優秀作品 » [« 18e cérémonie des Japan Academy Prize - (1995) »], sur japan-academy-prize.jp (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome I), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 264 p. (ISBN 2-85850-919-0).
- Tomuya Endo et Pascal-Alex Vincent, Dictionnaire des Acteurs et Actrices Japonais, Carlotta en collaboration avec GM Éditions, , 269 p. (ISBN 978-2-37797-048-3).
Liens externes
modifier- (ja) Machiko Kyō sur la Japanese Movie Database
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :