Kerpert
Kerpert [kɛʁpɛʁ] est une commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.
Kerpert | |||||
Mairie de Kerpert. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Guingamp | ||||
Intercommunalité | Guingamp-Paimpol Agglomération | ||||
Maire Mandat |
Bruno Taloc 2020-2026 |
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Code postal | 22480 | ||||
Code commune | 22092 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
269 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 13 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 22′ 38″ nord, 3° 07′ 58″ ouest | ||||
Altitude | Min. 177 m Max. 301 m |
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Superficie | 21 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Callac | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | https://www.kerpert.bzh | ||||
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Le nom de la commune en breton est Kerbêr.
Géographie
modifierSituation
modifierLa paroisse fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch.
-
Carte de la commune de Kerpert.
Géologie et relief
modifierDe Duault à Corlay en passant par Kerpert et Saint-Nicolas-du-Pélem, sur plus de 30 km, un massif granitique correspondant à la partie ouest du batholite de Quintin, domine, atteignant 290 mètres, les collines schisteuses de la partie orientale du bassin de Châteaulin situées à son sud.
Climat
modifierLe climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1987 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2,9 | 2,9 | 4,1 | 5,1 | 8 | 10,3 | 12,2 | 12,5 | 10,8 | 8,5 | 5,2 | 3 | 7,1 |
Température moyenne (°C) | 5,3 | 5,7 | 7,6 | 9 | 12,3 | 14,8 | 16,8 | 17,2 | 14,8 | 11,7 | 7,9 | 5,4 | 10,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,7 | 8,5 | 11 | 12,9 | 16,5 | 19,4 | 21,4 | 21,9 | 18,9 | 14,8 | 10,6 | 7,8 | 14,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−12,8 02.01.1997 |
−10,8 07.02.1991 |
−5,6 01.03.05 |
−2,6 02.04.1996 |
0,4 07.05.1997 |
3,3 01.06.1989 |
6,3 10.07.04 |
6,8 25.08.1993 |
3,3 30.09.1987 |
−2,2 29.10.1997 |
−4,8 29.11.10 |
−8,3 29.12.1996 |
−12,8 1997 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15 16.01.1996 |
20,5 27.02.19 |
22,2 30.03.21 |
27 21.04.18 |
29,6 24.05.1989 |
33,7 20.06.17 |
35,9 23.07.19 |
38 09.08.03 |
31,5 07.09.16 |
27,6 01.10.11 |
20 01.11.15 |
15,3 19.12.15 |
38 2003 |
Précipitations (mm) | 135,3 | 116,8 | 86,7 | 90,8 | 72,8 | 58,3 | 61,9 | 58,3 | 75,4 | 119,1 | 123,1 | 132,1 | 1 130,6 |
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Kerpert est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (82,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (68,1 %), forêts (15,8 %), terres arables (14,8 %), zones urbanisées (1,3 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes ecclesia Sancti Petri en 1160[13], Kerpezre en 1443 et en 1571, Treffve Sainct Pierre en 1535 et en 1536, Kerperre en 1669, Kerperre-Pligeau à la fin du XVIIe siècle, Kerpert au XVIIe siècle, Kerper, Kerpers, Kerpert au XVIIIe siècle[14].
De ker-Per, « la maison ou le village de [saint] Pierre »[13].
Histoire
modifierMoyen-Âge
modifierKerpert est une ancienne trève avec Saint-Connan de la paroisse de Ploegeau ou Plijo (puis Saint-Gilles-Pligeaux) divisée aujourd'hui en trois communes ; Kerpert est situé dans le pays traditionnel de Cornouaille.
Kerpert a possédé une abbaye cistercienne, aujourd'hui en ruines, Notre-Dame de Koad Maloen, fondée le .
Blason : selon Régis de Saint-Jouan, « deux coquilles et un croissant en pointe, surmontés d'un lambel » (cf. Courcy). Il s'agit des armes de la famille Pligeau, sieurs de Saint-Gilles, connue du XIVe au XVIe siècle.
Le XIXe siècle
modifierEn , un loup enragé blessa des vaches, des chevaux et 63 personnes entre Kerpert et Bourbriac, tuant 2 enfants ; 13 autres personnes moururent de la rage entre mai et juillet, contaminées par les morsures[15].
Le XXe siècle
modifierLa Première Guerre mondiale
modifierLe monument aux morts de Kerpert porte les noms de 60 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux Guillaume Le Gall[16], décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[17].
La Seconde Guerre mondiale
modifierLe monument aux Morts porte les noms de 5 soldats morts pour la Patrie[17].
Patrimoine
modifierAbbaye cistercienne Notre-Dame de Koad Maloen.
Église Saint-Pierre (XVIe siècle) à enclos, ossuaire et croix monumentale ; vitraux de Pierre Toulhoat (1923-2014).
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2021, la commune comptait 269 habitants[Note 4], en évolution de −3,24 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Entre 1851 et 1999 Kerpert, qui avait 1 238 habitants en 1851, a perdu 910 habitants ; la commune a continué à en perdre depuis, passant de 318 habitants en 1999 à 270 en 2018.
Langue bretonne
modifierL'adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le .
Le Label de niveau 1 de la charte Ya d'ar brezhoneg a été décerné à la commune le .
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Abbaye de Koad Malouen (Coat-Malouen) .
- Église Saint-Pierre, ossuaire[24].
Construite, en forme de croix latine au début du XVIe siècle, elle se situe au milieu de l’enclos paroissial. La reconstruction du clocher-porche ouest date de la première moitié du XVIIe siècle, la sacristie est construite en 1880, les fonts baptismaux construits en 1886 ; croix monumentale sculptée par Yann Larc'hantec en 1869, ornée du visage du Christ et des instruments de la Passion ; ossuaire construit dans la première moitié du XVIe siècle.
À l’intérieur de l’édifice, on distingue la poutre de Gloire, en bois polychrome du XVIe siècle, le maître vitrail où l’on reconnait le blason d’Anne de Bretagne (qui dit-on en fit cadeau à la paroisse lors d’un séjour à l’abbaye de Coat Malouen) et les vitraux modernes de Toulhoat. Un enfeu tenue par un ange au-dessus de l'arc et par deux autres personnages au-dessus des lanterneaux, les armoiries de cet enfeu ne sont pas identifiables avec certitude. De nombreux procès-verbaux de 1666 à 1751 témoignent, en effet, de graves différends, à propos des prééminences dans l’église, entre les abbés de Coatmalouen et les seigneurs de Kerlabourat et Penpoullou, relevant de la seigneurie de Quintin. Deux fresques murales ont été découvertes lors des travaux de rénovation, l’une d’elles représente la croix aux outils avec les instruments de la Passion (lance, pointes, marteau, échelle…). Restaurée au XIXe siècle, la chaire en bois témoigne de la richesse de la décoration au XVIIe siècle. Dans le transept Nord, une sablière sculptée représente deux moines entourant un tonnelet de vin, mêlant ainsi le profane et le sacré.
Face au porche-clocher, l’ossuaire du XVIe siècle tient une place importante dans l’enclos, lieu de repos des ossements anciens enlevés au cours des inhumations successives, c’est, ici un édifice indépendant, ouvert sur un seul côté par quatre petites baies.
Elle est classée aux Monuments historiques en 1921.
- Chapelle de Kergrist Lann : construite en 1755, elle appartenait à la paroisse de Magoar. À la suite d'une querelle Kerpert-Magoar, elle fut détruite vers 1860, rachetée par Kerpert en 1872, elle fut reconstruite. C’est le lieu d'un pardon qui a lieu tous les jeudis de l’Ascension. Le calvaire qui l’accompagne date de la fin du XVe siècle, il fut en partie détruit, sans doute pendant la période révolutionnaire.
- Lavoir et fontaine de dévotion : Feunten ar Werc'hez. Les fontaines de dévotion, objet d'un pardon annuel, avaient la réputation d'avoir des vertus curatives.
- Dolmen de Kéranquéré et menhir de Lesquiolec datés du Néolithique.
- Croix plate : datée du XIIe siècle, matériau: granit ; c’est une croix monolithique qui est sans doute l’une des bornes limitatives des terres allouées à l’abbaye de Coat Malouen par la charte du duc Conan II. À noter un motif profane à l’arrière de la croix : un soleil avec sept rayons parallèles, symbolisme celtique.
- Ferme de Saint-Urnan : construction au XVIIe siècle.
Métiers d'art
modifierDeux archéo-luthiers, Audrey Lecorgne et Julian Cuvilliez, ont installé leur atelier à Kerpert, fabriquant des lyres et autres instruments anciens, par exemple un psaltérion qu'ils reconstituent à partir de documents anciens[25].
Personnalités liées à la commune
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le ).
- « Fiche du Poste 22092001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Paris, Editions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-482-5 et 2-87747-482-8, lire en ligne), p. 75.
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Kerpert » (consulté le ).
- François de Beaulieu, "Quand on parle du loup en Bretagne", éditions Le Télégramme, 2004, (ISBN 2-84833-096-1).
- Guillaume Le Gall, né le à Saint-Gilles-Pligeaux, soldat au 70e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Chattancourt (Meuse).
- « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
- « Kerpert. Bruno Taloc, nouveau maire », Ouest-France, (lire en ligne).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Église Saint-Pierre et son ossuaire
- Julien Vaillant, « Les folles aventures de Julian et Audrey, les archéo-luthiers de Kerpert », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Vues de Kerpert [1]
- Inventaire du patrimoine de Kerpert