Jerry Lee Lewis

chanteur-pianiste américain

Jerry Lee Lewis, né le à Ferriday (Louisiane) et mort le dans le comté de DeSoto (Mississippi), est un chanteur-pianiste américain de rock 'n' roll, rockabilly, gospel[1], honky tonk[1], blues[2] et de country.

Jerry Lee Lewis
Jerry Lee Lewis (vers 1956).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Herron Family Cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
The KillerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Nelson University (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Fratrie
Conjoints
Dorothy Barton (d) (de à )
Jane Mitchum (d) (de à )
Myra Gale Brown (en) (de à )
Jaren Elizabeth Gunn Pate (d) (de à )
Shawn Stephens (d) ()
Karrie McCarver (d) (de à )
Judith Lewis (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Jimmy Swaggart (en) (cousin germain)
Mickey Gilley (cousin germain)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Tessiture
Instrument
Label
Genre artistique
Site web
Distinctions
Discographie

Pionnier du rock ’n’ roll, Jerry Lee Lewis est surnommé « The Killer » (« le tueur »)[3] ; il impose un style rapide et énergique, tant au piano qu’au chant, livrant des prestations scéniques électriques et n’hésitant pas à frapper le clavier avec ses poings ou ses talons, ou même à jouer debout. Volontairement provocateur et outrancier, il va jusqu’à mettre le feu à son piano à la fin d’un concert, ce qui forge sa réputation de « bad boy » (« mauvais garçon ») du rock ’n’ roll.

La chanson Green Back Dollar par Jerry Lee Lewis.

Plusieurs de ses titres sont devenus des classiques, comme Great Balls of Fire, Whole Lotta Shakin' Goin' On, High School Confidential, Breathless, It'll Be Me ou sa version de What'd I Say.

Sa vie, parsemée d’excès en tous genres et sa carrière décisive dans l’histoire du rock ont fait l’objet d'une adaptation au cinéma avec le film Great Balls of Fire! (1989) de Jim McBride, son rôle étant interprété par l'acteur Dennis Quaid.

Personnalité majeure de l’histoire du rock, Jerry Lee Lewis a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame dès la création de cette structure en 1986 ; il a aussi été récompensé d'un Grammy du couronnement d'une carrière en 2005 pour l’ensemble de son œuvre. Il a continué jusqu'à un âge avancé ses tournées à travers le monde. En 1995, le chanteur Bruce Springsteen a déclaré à son sujet :

« This Man doesn't play Rock'n'Roll. He is Rock'n'Roll![4],[5] »

Biographie

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Dédicace de Jerry Lee Lewis datant de 2007 (collection privée).
 
Son empreinte sur le Beale Street Walk of Fame de Memphis (Tennessee)[6].

Né dans une famille pauvre, Jerry Lee Lewis développe sa propre approche, féroce, du piano dès l’âge de 10 ans, synthétisant les sons du boogie-woogie qu’il écoute à la radio avec le rhythm and blues du Sud qui émane du Haney’s Big House, un « juke joint » (cabaret où se joue le Delta blues dans le Delta du Mississippi), propriété de son oncle.

Il a une sœur, Linda Gail Lewis, qui est aussi chanteuse et pianiste du même genre musical.

Jerry Lee Lewis est plus tard inscrit par sa mère au Southwestern Bible College (une université chrétienne) à Waxahachie, au Texas, mais il n’y reste pas très longtemps. En rassemblant des éléments de rhythm and blues, de boogie-woogie, de gospel et de country dans un son qui n’appartient qu’à lui, Jerry Lee Lewis devient membre à part entière de la scène rock’n’roll émergente qui est en train de supplanter les grands orchestres de musique populaire.

Après avoir quitté l’école, il occupe de petits emplois et se marie deux fois.

En 1956, il commence à enregistrer chez Sun[n 1],[7], à Memphis (Tennessee). Il y rencontre des artistes comme Carl Perkins, Johnny Cash ou encore Elvis Presley.

Il stupéfie par sa culture musicale et son énergie. Il danse devant son clavier et sur son piano. Avec les sorties de Whole Lotta Shakin’ Goin’ On et de Great Balls of Fire en 1957, le flamboyant jeune rockeur s’impose dans les pop charts, rhythm and blues et country[8] et débarque sur les écrans pour des rôles performances dans les films High School Confidential et Jamboree. Voyant Jerry Lee Lewis sur scène, Elvis Presley déclare que s’il savait jouer du piano comme lui, il arrêterait de chanter.

Jerry Lee Lewis épouse Myra Gale Brown en . La révélation de la nouvelle dans la presse déclenche un scandale qui affecte profondément la carrière de Lewis. En effet, la jeune fille n’a que 13 ans et est sa cousine germaine ; de plus le « Killer », qui n’a pas réglé son précédent divorce, est toujours officiellement marié. Il est critiqué et poursuivi pour bigamie, ses cachets s’effondrent, ses disques se vendent moins, le public vient à ses spectacles pour le huer. Il reste marié treize ans à Myra. Ils ont ensemble deux enfants, Steve Allen Lewis (-) et Phoebe Allen Lewis (1963). À l’âge de trois ans, Steve Allen se noie dans une piscine.

Jerry Lee Lewis a eu au moins cinq enfants. En 1973, son fils aîné Jerry Lee Lewis Jr. meurt à 19 ans à la suite d’un accident de voiture, à bord d’une Jeep qu’il conduisait[9]. Parmi ses autres enfants, on compte un fils, Jerry Lee Lewis III, et deux filles, Phoebe Allen Lewis et Lori Lewis.

Le , il fait une prestation remarquable lors d’un concert au Toronto Rock and Roll Revival Festival, aux côtés de Chuck Berry, Little Richard, Bo Diddley, John Lennon et Yoko Ono. Il revient en grâce aux alentours des années 1970 et enregistre tout au long de sa carrière une quantité importante de disques.

Personnalité écorchée vive, buveur, consommateur de drogues, marqué par de nombreux drames familiaux et démêlés avec la justice, Jerry Lee Lewis cultive le goût de la provocation et du paradoxe. Fanatique d'armes à feu, il tire au 357 magnum sur son bassiste, Butch Owens, et tente de "pénétrer à Graceland du vivant d’Elvis Presley en forçant le barrage des gardes"[10]. Il affirme, entre autres, que le rock ’n’ roll n’a été pour lui qu’un moyen de gagner de quoi enregistrer des disques de country, sa véritable passion.

Depuis le début, la confiance irrépressible, voire arrogante, et l’insatiable énergie de Jerry Lee Lewis lui ont valu un nombre incalculable de fans mais autant d’ennemis. Sa carrière est jalonnée d’exploits et de scandales : il est le premier « Bad Boy », une des légendes du rock ’n’ roll et a préparé le terrain pour tous les suivants.

Il est veuf deux fois. Le 8 juin 1983, Jaren Elizabeth Gunn, sa quatrième épouse depuis octobre 1971, en instance de divorce, est retrouvée noyée dans une piscine privée. Sa cinquième épouse de juin au 24 août 1983, est retrouvée morte chez lui dans des circonstances troubles[11]

Il meurt le 28 octobre 2022, chez lui, dans le comté de DeSoto (Mississippi)[12].

Carrière

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Jerry Lee Lewis en 1977
 
Jerry Lee Lewis en concert à São Paulo en 2009

Discographie

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Grands succès

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Parmi sa volumineuse discographie (plusieurs dizaines d’albums, en comptant les albums publics et compilations), il convient de citer les morceaux qui sont devenus des classiques :

Filmographie

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Comme acteur

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Film biographique et documentaire

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Adaptations

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  • En 1999, la comédie musicale intitulée Great Balls of Fire, avec Billy Geraghty, reste à l'affiche toute l'année à Londres.
  • En 2007, Yves Charreton et sa compagnie de théâtre Le Fenil hirsute dressent sa biographie dans le spectacle Hellfire (Feu d’enfer) au Théâtre des Ateliers de Lyon, d'après la biographie de Nick Tosches, Hellfire.

Dans la culture populaire

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La chanson Il jouait du piano debout, écrite par Michel Berger et interprétée en 1980 par France Gall, fait référence à Jerry Lee Lewis qui jouait aussi bien du piano assis que debout[18].

La chanson Great Balls of Fire est un des leitmotiv du film Top Gun (1986), puis de Top Gun : Maverick (2022)[réf. nécessaire].

Dans Made in Hungaria (2009), le personnage principal Miki, inspiré par Miklós Fenyő, est un grand fan de Jerry Lee Lewis et s'inspire de ses performances scéniques lors de son premier concert.

Notes et références

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Notes
  1. Un disque enregistré en 1952 dans le studio J&M de Cosimo Matassa à La Nouvelle-Orléans a été récemment découvert en Louisiane.
Références
  1. a et b (en) Cub Koda, « Jerry Lee Lewis », sur le site allmusic.com (consulté le ).
  2. (en) « Jerry Lee Lewis biography », sur le site biography.com (consulté le ).
  3. Do You Know How Jerry Lee Lewis Got His 'Killer' Nickname? sur iHeart
  4. Traduction : « Cet homme ne joue pas du rock'n'roll. Il est le rock'n'roll ! »
  5. (en) Dave Tianen, « Rock hall's gig links generation », Milwaukee Journal Sentinel,‎ , p. 11 (lire en ligne).
  6. (en) no 24 sur Beale Street Walk of Fame.
  7. (en) Asa Hawks, « Cajun Pawn Stars uncovers lost Jerry Lee Lewis recording from 1952 », sur le site starcasm.net, (consulté le ).
  8. « Memphis, la musique en héritage », sur Radio France, (consulté le )
  9. (en) « Son of Jerry Lee Lewis Dies In Mississippi Car Crash », sur nytimes.com, (consulté le ).
  10. https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/musique/jerry-lee-lewis-pianiste-au-jeu-infernal-et-l-c3-a9gende-du-rock-est-mort/ar-AA13uhyP
  11. Brice Miclet: "Deux épouses mortes, un rockeur blanchi: Jerry Lee Lewis est-il si innocent?", 23 janvier 2022, https://www.slate.fr/culture/true-crimes-en-do-mineur/5-jerry-lee-lewis-rockeur-alias-killer-meurtre-femme-shawn-michelle-lewis.
  12. [1] « Jerry Lee Lewis, pianiste au jeu infernal et légende du rock, est mort », Le Monde, 28 octobre 2022
  13. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Jerry Lee Lewis Live at the Star-Club, Hamburg », sur le site allmusic.com (consulté le ).
  14. (en) Peter Checksfield, Jerry Lee Lewis : The Greatest Live Show on Earth, vol. 188, Record Collector, , p. 79
  15. (en) Miles Milo, « Live at the Star Club, Hamburg [Bear Family] Jerry Lee Lewis », (consulté le ).
  16. Q Magazine, #1, 2002, p. 59.
  17. Mojo, 3/01/2004, p. 52.
  18. « France Gall: «Il jouait du piano debout» et son message de tolérance » (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Myra Lewis et Murray Silver, Great Balls of Fire : The Uncensored Story of Jerry Lee Lewis, William Morrow/Quill/St. Martin's Press,
  • (en) Joel Whitburn, The Billboard Book of Top 40 Hits,
  • (en) Jimmy Gutterman, Rockin' My Life Away : Listening to Jerry Lee Lewis, Nashville, Rutledge Hill Press,
  • (en) Jimmy Gutterman, The Jerry Lee Lewis Anthology : All Killer, No Filler, Rhino Records,
  • (en) Nick Tosches (trad. de l'anglais par Jean-Marc Mandosio, préf. Greil Marcus), Hellfire, Paris, Éditions Allia, , 237 p. (ISBN 2-84485-076-6, lire en ligne)
  • Benoît Bonte, Jerry Lee Lewis, Éditions BD Jazz, , 32 p.
  • (en) Joe Bonomo, Jerry Lee Lewis : lost and found, Continuum International Publishing Group, , 208 p.

Liens externes

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