Jean de Bourgogne (1415-1491)
Jean de Bourgogne (Clamecy, peu avant le - Nevers, ) est un comte de Nevers, de Rethel (1464-1491) et d'Eu (1472-1477)
Jean de Bourgogne | |
Jean de Bourgogne. | |
Titre | |
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Comte de Nevers | |
– (27 ans et 4 mois) |
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Prédécesseur | Charles de Bourgogne |
Successeur | Engilbert de Clèves |
Comte de Rethel | |
– (27 ans et 4 mois) |
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Prédécesseur | Charles de Bourgogne |
Successeur | Charlotte de Rethel |
Comte d'Eu | |
– (4 ans) |
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Prédécesseur | Charles d'Artois |
Successeur | Charles le Téméraire |
Biographie | |
Dynastie | Maison capétienne de Valois |
Date de naissance | Peu avant le 20 octobre 1415, peut-être le 17 octobre. |
Lieu de naissance | Clamecy |
Date de décès | |
Lieu de décès | Nevers |
Père | Philippe de Bourgogne |
Mère | Bonne d'Artois |
Conjoint | Jacqueline d'Ailly Pauline de Brosse Françoise d'Albret |
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Biographie
modifierJean est le fils puîné de Philippe de Bourgogne, comte de Nevers et de Rethel, et de sa seconde épouse, Bonne d'Artois. Il naît à Clamecy en , quelques jours avant la mort de son père à la bataille d'Azincourt, le . Bien que de nombreux généalogistes fixent la naissance de Jean au , soit le jour de la mort du comte de Nevers, les sources comptables bourguignonnes prouvent qu'il était déjà né le , date où Jean sans Peur, son oncle et futur parrain, quitte Argilly « pour aller à Clamecy, au baptisement du filz de Monseigneur le conte de Nevers nouvellement né »[1]. Un autre document d'archive confirme que le lendemain, , le duc séjourne à Clamecy pour son baptême[2]. D'après deux recueils d'astrologie du XVe siècle du médecin et astrologue Simon Belle contenant plusieurs horoscopes princiers, il serait né précisément le [3],[4].
Étant fils cadet, Jean ne peut pas prétendre à recevoir un gros héritage, et son arrière-grand-père Jean Ier de Berry (grand-père maternel de Bonne d'Artois) lui lègue le comté d'Étampes. Ce dernier meurt en 1416, mais le Conseil du roi de France conteste le legs qui est annulé par un procès. Après être retourné au domaine royal, le comté est donné en 1421 à Richard de Bretagne.
Jean combat dans l'armée de son cousin Philippe le Bon, duc de Bourgogne et opère en Picardie (1434), à Calais (1436), au Luxembourg (1443) et en Flandre (1453), mais il se brouille mortellement avec le fils héritier, Charles le Téméraire et se rallie à Louis XI.
À la mort de son frère Charles de Bourgogne, en 1464, il hérite des comtés de Nevers et de Rethel.
En 1465, il est un partisan et un soutien de Louis XI contre la Ligue du Bien public. Le , lors du siège de Paris, Louis XI le nomme lieutenant général pour la durée de son séjour en Normandie afin de lever des troupes. Il remplace à ce poste le suspect Charles de Melun, dont le roi craint la duplicité avec certains princes rebelles. Par leur attitude énergique, le comte Jean et le prévôt des marchands Henri de Livres parviennent à éviter que certains notables ne livrent la ville aux ligueurs.
Le roi l'incite à prétendre au duché de Brabant[5] et à se soulever contre la branche aînée de la Maison de Bourgogne, celle des ducs, qui avaient récupéré le Brabant à la mort de Philippe en 1430. Profitant de la mort de son cousin Philippe le Bon en , Jean est intronisé le duc de Brabant à Louvain, aux dépens du Téméraire, mais ce n'est qu'un succès éphémère, il ne parviendra pas à se maintenir. Cependant, il se pare jusqu'à la fin de ce titre[6], et sa veuve Françoise d'Albret d'Orval après lui comme duchesse titulaire douairière de Brabant.
En 1472, il hérite le comté d'Eu de son oncle maternel Charles, comté qu'il vend en 1476 à Charles le Téméraire.
A la fin de sa vie, sa santé mentale se dégrade et il semble souffrir de démence[7]. Mort à Nevers le , il est inhumé, conformément à ses dernières volontés, dans la cathédrale Saint-Cyr de cette même ville, nécropole familiale des comtes de Nevers de la maison de Bourgogne où reposaient déjà son frère aîné Charles († 1464), la veuve de celui-ci, Marie d'Albret, ainsi que la seconde des épouses de Jean, Pauline (ou Paule) de Brosse[8].
Mariages et enfants
modifierIl épousa en premières noces à Amiens en 1435 Jacqueline († 1470) fille de Raoul III d'Ailly, vidame d'Amiens et de Jacqueline de Béthune. De ce premier mariage, il eut :
- Élisabeth (1439 † 1483), mariée à Bruges le à Jean Ier (1419 † 1481), comte de Clèves. Son père la désigna comme héritière de Nevers, mais elle mourut avant lui. Ce fut donc son fils Engilbert de Clèves qui devint comte de Nevers en 1491, puis après lui son fils Charles II, époux de la comtesse Marie d'Albret ci-dessous et père du duc François de Clèves-Nevers.
- Philippe, né en , mort à Bruxelles le .
Veuf, il se remarie au château de Boussac le avec Pauline (1450 † 1479), fille de Jean II de Brosse, comte de Penthièvre, et de Nicole de Châtillon. Ils eurent :
- Charlotte (1472 † 1500), comtesse de Rethel, mariée en 1486 avec Jean d'Albret († 1524), seigneur d'Orval (voir ci-dessous) d'où : Marie d'Albret d'Orval comtesse de Rethel, qui épouse son petit-cousin Charles II de Clèves-Nevers : avec leur fils le duc François ci-dessus, les comtes de Rethel et les comtes de Nevers se sont retrouvés ; et sa sœur cadette Charlotte d'Albret d'Orval, dame d'Isles, Orval et Lesparre, épouse d'Odet de Foix.
En troisièmes noces, il épousa à Châlus-Chabrol le Françoise d'Albret (1454 † 1521), fille d'Isabelle de la Tour d'Auvergne et d'Arnaud Amanieu seigneur d'Orval (un frère de Marie d'Albret, fille de Charles II d'Albret ci-dessus et femme du comte Charles Ier de Nevers, frère aîné de notre comte Jean de Nevers, qui épouse donc la nièce de sa belle-sœur), et sœur de Jean d'Albret d'Orval († 1524, ci-dessus ; donc gendre puis beau-frère de notre comte Jean de Nevers ! ; comte de Rethel par son mariage avec Charlotte).
Il eut plusieurs fils illégitimes :
- Jean, qui fut moine à Nevers
- Gérard, vivant en 1476
Il en légitima deux autres nés de Marguerite de Ghistelles :
- Pierre de Nevers
- Philippe de Nevers († 1522), seigneur de Rosoy, marié en 1480 à Marie de Roye († 1488), et père de Françoise, dame de Rosoy, (1480 † 1527), mariée à Philippe de Halewyn, seigneur de Piennes († 1517)
Ascendance
modifierNotes
modifier- Cité par Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 3 : Les Valois, Villeneuve-d'Ascq, 1990, p. 406, note 2.
- « souper et gister à Clamecy, pour le baptesme du filz du conte de Nevers novellement né », Ernest Petit, Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean Sans Peur, ducs de Bourgogne (1363-1419), d'après les comptes de dépenses de leur hôtel, Collection de documents inédits sur l'histoire de France, vol. 36, Paris, Imprimerie nationale, 1888, p. 421 [lire en ligne].
- (en) Helena Avelar de Carvalho, The Making of an Astrologer in Fifteenth-Century France. The Notebooks of S. Belle: Lisbon, MS 1711 and Paris, NAL 398, Londres, The Warburg Institute / University of London, (lire en ligne), p. 221-223.
- Emmanuel Poulle, « Horoscopes princiers des XIVe et XVe siècles », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1969, no 1, , p. 75, note 5 (DOI 10.3406/bsnaf.1971.2163, lire en ligne, consulté le ).
- « p. 279 sq., notamment p. 281 », sur Histoire des ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, t. V, par Prosper de Barante, notes par M. Gachard, 1845
- « Lettres de Louis XI, roi de France, publie?es d'apre?s les originaux pour la Socie?te? de l'histoire de France », sur Lettres de Louis XI, ; publiées par Joseph Vaesen, Société de l'Histoire de France, 1903, t. VIII, p. 181
- AN K74, n°35 - Acte qui constate l’état d’infirmité et de démence où était tombé, pendant les dernières années de sa vie, Jean de Bourgogne, comte de Nevers, duc de Brabant.
- Murielle Gaude-Ferragu, D'or et de cendres: la mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au bas Moyen Age, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 2859398783 et 9782859398781), p. 78.
Voir aussi
modifierBibliographie complémentaire
modifier- Bernard de Mandrot, « Jean de Bourgogne, duc de Brabant, comte de Nevers et le procès de sa succession (1415-1525) », Revue historique, vol. 93, no 1, , p. 1-45 (JSTOR 40940772, lire en ligne).
Liens externes
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