Jean d'Arcet

chimiste français
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Jean d'Arcet, ou Jean Darcet, né le à Doazit et mort le à Paris, est un chimiste et homme politique français.

Jean d'Arcet
François Gérard, Portait de Jean d'Arcet (1800), localisation inconnue.
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Membre du Sénat conservateur
à partir de
Président
Académie des sciences
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Biographie

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Origines familliales

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Jean Darcet naît le , probablement à la maison Labarrère, sur la commune de Doazit, berceau de sa famille[n 1]. Il est baptisé à Audignon[1].

Son père est François Darcet (1695, Doazit - 1773, Doazit)[2], juge à Doazit de 1727 à son décès.

Sa mère est Marguerite Daudignon (1697, Audignon - 1728, Doazit), fille de Pierre Daudignon, avocat, et de Marguerite de Borrit[3].

Ses parents se sont mariés en 1723. Sa mère étant morte à l'âge de 30 ou 31 ans (quand Jean Darcet avait 4 ans), son père se remarie avant 1736 avec Jeanne-Marie d'Arbins (ou d'Albins) (vers 1708, Samadet ? - 1788, Doazit), veuve de Léon de Cès[3].

Il a pour demi-frères :

  • Jean-Pierre Darcet (1738, Doazit - 1791, Doazit), avocat en Parlement, marié à Helaine (du) Plantier (vers 1749 - 1781, Doazit), remarié en 1790 à Marie Labeyrie Hourticat (avant 1753, Hagetmau - 1836, Doazit), fille de Jean-Baptiste Labeyrie et de Bernade Grisony[3] ;
  • Pierre Darcet (1745, Doazit - an X, Labastide d'Armagnac), prêtre assermenté de Labastide-d'Armagnac[3].

En 1771, Jean Darcet épouse à Villejuif (Val-de-Marne) Françoise Amélie Rouelle (1752-1788)[4], fille de Guillaume-François Rouelle (1703-1770), pharmacien[5], et de Anne Mondon (morte en 1786)[6].

Ils ont pour fils Jean-Pierre-Joseph Darcet (1777-1844), chimiste, marié à Claire Choron ; leur fils est Félix Darcet (1807-1846)[3]. Jean-Pierre-Joseph Darcet est l'inventeur — entre autres — des pastilles Vichy à base de bicarbonate de soude[7].

Carrière

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Jean d'Arcet fait ses premières études au collège d'Aire-sur-l'Adour[8]. Quand il a au plus tard 12 ans, son père se remarie et favorise les enfants issus de son second mariage (son premier demi-frère naît quand Jean Darcet a environ 14 ans). Il se brouille avec son père et s'en va faire des études de médecine à Bordeaux, où il subvient à ses besoins en donnant des cours de latin et de grec. Il est engagé par Montesquieu, qui cherche un précepteur pour son fils Jean-Baptiste de Secondat. Montesquieu reconnaît les qualités de Jean Darcet, le prend comme secrétaire, le fait participer à ses travaux — il aide le philosophe pour la rédaction de l'Esprit des Lois[8] — et l'emmène à Paris en 1742. Jean Darcet acquiert ainsi de nombreuses relations dans les milieux scientifiques et intellectuels parisiens[5].

Lorsque la guerre de Sept Ans éclate, Louis de Brancas, 5e duc de Villars-Brancas et 2e duc de Lauraguais, l'emmène avec lui au Hanovre où Jean Darcet échappe de peu à la mort à la bataille de Hastenbeck le [5].

Il est reçu médecin en 1762, puis, s'étant lié d'amitié avec Guillaume-François Rouelle, il étudie la chimie.

Professeur de chimie

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En 1774, il est nommé professeur au Collège de France, où il tient la première chaire de chimie et d'histoire naturelle. Il y fait sa première leçon en français, ce qui à l'époque est une nouveauté : jusque là, tout l'enseignement supérieur se fait encore en latin[9]. Il est aussi chef du département porcelaines de la manufacture de Sèvres[8], inspecteur des monnaies, membre de l'Académie des sciences, où il remplace Pierre Joseph Macquer.

Il fait des recherches abstraites sur la nature carbonique du diamant[8].

On lui doit l'art de fabriquer la porcelaine — que jusqu'alors on importait — ; l'extraction de la gélatine des os ; une contribution, en tant que contrôleur des travaux de Nicolas Leblanc, à la fabrication de soude à partir du sel marin ; de nombreuses analyses chimiques ; et l'invention de l'alliage fusible qui porte son nom : l'alliage Darcet, qui se compose d'environ 50 % de bismuth, 31 % de plomb, 19 % d'étain et possède une température de fusion voisine de 94 °C.

Favorable aux idées nouvelles — à commencer par sa fréquentation de Montesquieu, vif critique de la monarchie absolue —, il fréquente aussi Philippe d'Orléans (« Philippe Égalité »), cousin du roi et qui vote la mort de ce dernier en 1792. Fourcroy, chimiste suppléant de Marat à la Convention nationale, sauve Darcet lors de la Terreur[8].

Il écrit sur la médecine[10].

Il est nommé sénateur au Sénat conservateur le (4 nivôse, an VIII), représentant avec d'autres (dont Gaspard Monge) la composante savante de cette assemblée.

Jean d'Arcet meurt à Paris le (23 pluviôse an IX)[1]. Son éloge funèbre est prononcé à Saint-Sever, où l'École centrale du département a été fondée le et qui se trouve à quelques kilomètres de son lieu de naissance[11].

Membre de sociétés savantes et autres institutions

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Jean Darcet est membre de l'Académie des sciences[5], qu'il préside en 1793[12] ; membre de l'Académie de médecine ; du Conseil général des manufactures[5] ; de la Société d'agriculture ; de la Classe des sciences physiques et mathématiques (Institut national, nommé le 20 novembre 1795)[13].

Publications

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  • [1766-1768] Mémoire sur l'action d'un feu égal, violent et continué pendant plusieurs jours sur un grand nombre de terres, de pierres et de chaux métalliques essayées pour la plupart telles qu'elles sortent du sein de la terre (lu à l'Académie Royale des Sciences les 16 et 28 mai 1766 pour la première partie, et les 7 & 11 mai 1768 pour la deuxième partie), Paris, P. G. Cavelier, 1766-1768, 122 p. et VI + 170.
  • [Vauquelin, Gay-Lussac & Darcet 1768 (1836)] Nicolas Vauquelin, Louis-Joseph Gay-Lussac et Jean d'Arcet, Manuel complet de l'essayeur. suivi de l'Instruction de M. Gay-Lussac sur l'essai des matières d'argent par la voie humide. et des dispositions du laboratoire de la monnaie de Paris par M. d'Arcet (nouvelle édition, entièrement refondue, augmentée), (1re éd. 1768), sur gallica (lire en ligne).
  • [1770] Mémoire sur le diamant et quelques pierres précieuses traitées au feu (lu à l'Académie des Sciences le 29 août 1770), Paris, .
  • [1776] Discours en forme de dissertation sur l'état actuel des montagnes des Pyrénées, et sur les causes de leur dégradation (discours prononcé pour son installation et l'inauguration de la chaire de chimie au Collège de France, le ), Paris, P G Cavelier, , 60 p., sur books.google.fr (lire en ligne), suivies de notes (p. 63-120) et du Calcul du frottement de la nouvelle aiguille sur ses pivots par Pierre Charles Le Monnier (p. 133-134).
  • [Rouelle & d'Arcet 1778] Guillaume-François Rouelle et Jean d'Arcet, Expériences faites par MM. Rouelle et d'Arcet, d'après celles de M. Sage, sur la quantité d'or qu'on retire de la terre végétale, entre autres, & des cendres des végétaux, , 19 p., sur gallica (lire en ligne).
  • [Rapport Cosnier, Maloe, d'Alet et al. 1783] Nicolas Philippe Ledru, « Rapport de MM. Cosnier, Maloet, Darcet, Philip, Le Preux, Desessartz et Paulet, docteurs-régens de la faculté de médecine de Paris, sur les avantages reconnus de la nouvelle méthode d'administrer l'électricité dans les maladies nerveuses, particulièrement dans l'épilepsie et dans la catalepsie, par M. Ledru, connu sous le nom de Camus », L'esprit des journaux, t. 8,‎ , p. 58-65 (BNF 33564301, lire en ligne [sur books.google.be], consulté en ).
  • [1784] Michel Joseph Majault, Salin, Jean d'Arcet, Guillotin, Franklin, Le Roy, Bailli, De Bory et Antoine Lavoisier, Rapport des commissaires chargés par le Roi, de l'examen du magnétisme animal, Paris, Imprimerie nationale, , 66 p., sur gallica (lire en ligne).
  • [D'Arcet et al. 1793] Jean d'Arcet, Alexandre Giroud, Claude-Hugues Lelièvre et Bertrand Pelletier, Rapport sur les divers moyens d'extraire avec avantage le sel de soude du sel marin, 1793 (an ii), 80 p., sur gallica (lire en ligne).
  • [Darcet & Pelletier 1794] Jean d'Arcet et Bertrand Pelletier (1761-1797), Instruction sur l'art de séparer le cuivre du métal des cloches, Paris, Convention nationale. Comité de salut public, 1794 (an ii), 4 pl. + 32, sur gallica (lire en ligne).
  • [Darcet, Lelièvre & Pelletier 1795] Jean d'Arcet, Claude-Hugues Lelièvre et Bertrand Pelletier, Rapport sur la fabrication des savons, sur leurs différentes espèces, suivant la nature des huiles et des alkalis qu'on emploie pour les fabriquer ; et sur les moyens d'en préparer par-tout, avec les diverses matières huileuses et alkalines, que la nature présente, suivant les localités. Par les c[itoye]ns. Darcet, Lelievre et Pelletier. Imprimé par ordre du Comité de Salut public, , sur gallica (lire en ligne).

Hommages

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Notes et références

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  1. Le 31 mars 1802 (10 germinal an X), l'Aturin Michel Dizé lit une biographie de Darcet en séance publique du Lycée des Arts : « Jean D'Arcet naquit, le 7 septembre 1725, à Douazit […] ». C'est la première mention connue des date et lieu de naissance de Jean Darcet. Sa naissance ne figure pas dans les registres de Doazit, mais tous les biographes ultérieurs (André de Laborde-Lassalle[1], Coincy de Saint-Palais[2], Lamaignère[3], René Cuzacq[4]) se rapportent à cette mention de Doazit car un Jean Darcet est effectivement né à Doazit, au Prouilh, le 14 mars 1726 ; ce qui correspond à l'âge de notre Jean Darcet. Qui plus est, la naissance du chimiste Darcet à Prouilh (sur Doazit) est aussi une tradition locale née probablement de la même méprise. En 1969 G. Desmoulins et F. Thouvignon publient des rectifications dans le bulletin de la Société de Borda ; mais ils y suggèrent encore que « les habitants du Prouilh pouvaient être des proches parents du père du savant », alors que le plus récent rapport entre le chimiste Jean Darcet et les Darcet du Prouilh est un ancêtre commun vivant au XVIe siècle.
    La branche principale de la famille Darcet délaisse la maison de Labarrère en 1772 ou 1773 pour la maison Seignou (actuelle mairie), d'où elle disparaît en 1791. Le dernier représentant des Darcet-Labarrère est décédé à Pessabaté en 1844. Voir Notice biographique.
    Références de la note
    [1] Laborde-Lassale 1902.
    [2] Coincy de Saint-Palais
    [3] Lamaignère 1947
    [4] Cuzacq 1955, voir résumé

Références

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  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  1. a et b Notice biographique.
  2. François Darcet est né le 21/02/1695 à Doazit à la maison "Labarrère"Doazit BMS 1692-1695-1 MIEC 89/1, vue 48/55, et il est décédé le 27/02/1773 à Doazit à la maison "Seignou"Doazit BMS 1769-1781-1 MIEC 89/3, vue 59/153.
  3. a b c d et e Généalogie de la famille Darcet.
  4. « Jean Darcet (Jean d'Arcet) », sur gw.geneanet.org (consulté en )
  5. a b c d et e Cuzacq 1955, voir le résumé par Henri Delfour
  6. « Françoise Amélie Rouelle », sur gw.geneanet.org (consulté en ).
  7. Noyer (Victor), Lettres topographiques et médicales sur Vichy, ses eaux minérales et leur action thérapeutique sur nos organes, 1833, p.189
  8. a b c d et e « Les hommes de sciences au XVIIIe siècle » [PDF], sur archives.landes.fr (consulté en ), p. 2.
  9. « Les hommes de sciences au XVIIIe siècle », sur archives.landes.fr, p. 2.
  10. Rapport Cosnier, Maloe, d'Alet et al. 1783.
  11. « Les hommes de sciences au XVIIIe siècle », sur archives.landes.fr, p. 5.
  12. « Liste des présidents », sur academie-sciences.fr, Académie des sciences (consulté en ).
  13. « Arcet, Jean d' (1725-1801) », sur idref.fr (consulté en ).

Annexes

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Bibliographie

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  • [Cuzacq 1955] René Cuzacq, Un savant chalossais : le chimiste Jean Darcet (1724-1801) et sa famille, Mont-de-Marsan, impr. Jean Lacoste, , 43 p. (résumé).  .
  • [Laborde-Lassale 1902] André de Laborde-Lassale, Une famille de la Chalosse, 1723-1852 (monographie), Saint-Sever-sur-Adour, Severin frères, , 416 p. (BNF 34211003, lire en ligne sur Gallica), p. 75-80. Donne des extraits de correspondance entre Jean Darcet et la famille de Laborde-Lassale. Cette monographie contient plusieurs erreurs : 1) le père est donné comme Antoine Darcet, lieutenant-général du bailliage de Gascogne ; 2) Jean Darcet serait né au Prouilh ; 3) Jean Darcet aurait eu les revenus des 3 métairies de sa mère (alors que c'est son père qui en a l'usufruit) ; 4) Darcet aurait découvert l'alliage Darcet au Prouilh à Doazit. Ces quelques affirmations erronées ont longtemps perduré.
  • [Lamaignère 1947] Raphaël Lamaignère (abbé), Jean Darcet (recopié d'après la monographie manuscrite de l'auteur, par Philippe Dubedout), , sur dzt-isto.chez-alice.fr (lire en ligne).

Liens externes

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