Jean-Louis Emmery
Jean-Louis Claude Emmery, comte de Grozyeulx (, Metz - , château de Grozyeulx), est un magistrat et homme politique français. Il fut président de l'Assemblée Constituante du au , puis du 4 au .
Jean-Louis Emmery de Grozyeulx | ||
Fonctions | ||
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Pair de France | ||
du – au (9 ans, 3 mois et 9 jours) |
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Successeur | Jacques Emmery de Grozyeulx | |
Membre du Conseil des Cinq-Cents | ||
– (2 ans, 8 mois et 16 jours) |
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Président de l'Assemblée constituante | ||
– (13 jours) |
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Prédécesseur | Antoine Balthazar Joseph d'André | |
Successeur | Henri Grégoire | |
– (14 jours) |
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Prédécesseur | Jean-Xavier Bureau de Pusy | |
Successeur | Philippe-Antoine Merlin de Douai | |
Député aux États généraux de 1789 | ||
– (2 ans, 6 mois et 14 jours) |
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Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Metz | |
Date de décès | (à 81 ans) | |
Lieu de décès | Château de Grozyeulx à Augny | |
Sépulture | Grozyeulx à Augny | |
Père | Claude Emmery (1706-1782) | |
Mère | Jeanne Marc (1720-1767) | |
Conjoint | Marie Jeanne Sophie de Lasalle de Han (1747-1808) | |
Enfants | Jacques Nicolas (1783-1839), Maximin (1785-1811) | |
Profession | Avocat | |
Religion | Catholique | |
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Biographie
modifierJean-Louis Emmery naît à Metz le . Issu d'une famille d'origine juive, qui avait embrassé le catholicisme depuis deux générations, Jean-Louis est le fils d'un procureur au parlement de Metz. Lorsque la Révolution française éclate en 1789, Jean-Louis Emmery est avocat à Metz. Il adopte alors les idées révolutionnaires et, le , est élu député du tiers aux États généraux, par le bailliage de Metz, avec 22 voix sur les 23 votants. Jean-Louis Emmery y étant très actif, il est élu président de l'Assemblée Constituante du au , puis du 3 au . Le , il est par ailleurs élu juge au Tribunal de cassation.
Après la dissolution de l'Assemblée constituante, le , il s'occupe exclusivement des devoirs de sa charge de juge au tribunal de cassation. Le , représentant celui-ci, il se rend avec Thouret, Chabroud, Vieillard, tous ex-députés, à l'Assemblée Législative, pour y présenter un compte-rendu des travaux réalisés pendant la première année d'exercice. Il est président du tribunal de cassation lorsque, devenu suspect sous la Terreur, il est arrêté à son domicile « chez Perignon », notaire, rue Saint-Honoré, ne devant sa liberté qu'au 9 thermidor de l'an II. Le 21 germinal de l'an V, il est élu député de la Seine au Conseil des Cinq-Cents, par 292 voix sur 330 votants. Il se joint alors au parti modéré. Il en devient secrétaire le 1er thermidor de l'an V. Jean-Louis Emmery adhère au coup d'État du 18 brumaire et il est nommé, par Bonaparte, le 4 nivôse de l'an VIII au Conseil d'État, où il prend une part active à l'élaboration du code civil.
Le 2 fructidor de l'an XI, il entre au Sénat conservateur et devient, le 9 vendémiaire de l'an XII, membre de la Légion d'honneur (commandant le 25 prairial[1] suivant). Créé Comte de l'Empire le , Emmery vote en la déchéance de Napoléon Ier. Il est nommé pair de France le suivant, par Louis XVIII. Resté fidèle aux Bourbons pendant les Cent-jours, il reprend en son siège à la Chambre des pairs, où il vote la mort du maréchal Ney et défend les libertés octroyées par la charte de 1814.
Il décède au château de Grozyeulx à Augny, en Moselle, le .
Il est le père de Jacques Emmery de Grozyeulx.
Titres
modifier- Comte de Grozyeulx et de l'Empire (lettres patentes du , Bayonne) ;
- Pair de France[2] :
- Pair « à vie » par l'ordonnance du ;
- Comte-pair héréditaire (, lettres patentes du , sans majorat).
Distinctions
modifier- Légion d'honneur[3] :
- Légionnaire (9 vendémiaire an XII : ), puis,
- Commandant de la Légion d'honneur (25 prairial an XII : ).
Figure | Blasonnement |
Armes du comte de Grozyeulx et de l'Empire
Chevronné d'or et d'azur, à la bordure componnée d'argent et de sable ; franc-quartier des comtes-sénateurs.[4] | |
Armes du comte de Grozyeulx, pair héréditaire
D'azur, à trois chevrons d'or, à la bordure componnée d'argent et de sable, de vingt compons.[5]|} ou : D'or à trois chevrons d'azur ; à la bordure componée de sable et d'argent de vingt pièces.[2] |
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Emmery (Jean-Louis-Claude), comte de Grozyeulx », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
- Émile-Auguste Bégin, Biographie de la Moselle : ou, Histoire par ordre alphabétique de toutes les personnes nées dans ce département, qui se sont fait remarquer par leurs actions, leurs talents, leurs écrits, leurs vertus, ou leurs crimes, vol. 2, Metz, Verronnais, 1829 ou 1830, 587 p. (lire en ligne), p. 14-55
- Jean-Luc Moresi, « A propos d'une vente fameuse : la bibliothèque Emmery », Cahiers Élie Fleur, vol. 3, , p. 19-44.
- Henri Omont, « Collection Emmery », Metensia, Mémoires et documents publiés par la Société nationale des antiquaires de France, vol. VII « Collection Emmery et Cloüet-Buvignier sur l'histoire de Metz et de la Lorraine », , p. 1-89.
- Auguste Prost, « Manuscrits anciens sur l'histoire de Metz provenant de la collection Emmery », Mettensia, vol. I « Auguste Prost : sa vie, ses œuvres, ses collections (1817-1896) », , p. 97-145.
- Mireille Chazan, « Jean-Louis-Claude Emmery », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 134-135
Notes et références
modifier- « Cote LH/896/45 », base Léonore, ministère français de la Culture
- François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
- « Cote LH/896/45 », base Léonore, ministère français de la Culture
- « BB/29/974 page 90. », Titre de comte de Grozyeulx accordé à Jean, Louis, Claude Emmery. Bayonne ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887