Jean-Baptiste Marie Chaptal de Chanteloup
Jean-Baptiste Marie, vicomte Chaptal de Chanteloup, né le à Montpellier (Hérault) et mort le à Mexico, est un industriel et homme politique français.
Jean-Baptiste Marie Chaptal | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (2 mois et 5 jours) |
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Maire de Neuilly-sur-Seine | |
– (1 an) |
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Prédécesseur | Jean-François Delabordère |
Successeur | Jean-François Delabordère |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean-Baptiste Marie Chaptal de Chanteloup |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montpellier (France) |
Date de décès | (à 50 ans) |
Lieu de décès | Mexico (Mexique) |
Nationalité | Française |
Père | Jean-Antoine Chaptal |
Profession | Industriel |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur |
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Biographie
modifierJean-Baptiste Marie Chaptal est le fils du chimiste Jean-Antoine Chaptal et de Anne Marie Rose Lajard (1761-1845). Il étudie la chimie dans le laboratoire de son père et se livre aux entreprises industrielles de celui-ci. Chaptal installe en Provence un vaste établissement de fabrication de soude par la décomposition du sel marin, permettant aux fabriques de savon marseillais, touchées par la pénurie et le prix élevé des solides résultant du blocus continental, de retrouver la prospérité. Il dirige également un établissement aux Ternes (alors partie de Neuilly), avec dans un premier temps Amédée Barthélemy Berthollet, fils du célèbre savant, et fabrique des produits chimiques, comme l'acide sulfurique ; cette usine appartient à son père depuis 1798, et le bail est sous la responsabilité de son fils depuis 1808[1].
Nommé maire de Neuilly-sur-Seine en 1813 et membre du Conseil général des manufactures en 1814, il est élu représentant de la Seine à la Chambre des Cent-Jours, pour l'industrie, le 8 mai 1815. La politique le tentant peu, et il ne fait pas partie d'autres législatures.
Le 28 mars 1816, il épouse Amica-Jeanne-Marie Holstein (décédée le 13 mars 1826) — dont descendance ; son père lui offre alors en guise de dot, la propriété pleine et entière de l'usine des Ternes. Il prend pour associés Jean-Pierre-Joseph d'Arcet, contrôleur de la Monnaie, et Jean-Jacques-Louis Holker — fils du célèbre manufacturier franco-américain John Holker, Jr. —, inventeur d'un procédé pour fabriquer de l'acide sulfurique. Les trois associés décident d'adjoindre une autre usine, située à la Folie de Nanterre[1].
Juge suppléant au tribunal de commerce de Paris en 1817 et membre de la Chambre de commerce de Paris en 1818, Jean-Baptiste Marie Chaptal est élu juge au tribunal de commerce en décembre de la même année. Il obtient pour ses produits une médaille d'or à l'exposition des produits de l'industrie française de 1819[1], et est, à cette occasion, décoré de la Légion d'honneur (28 août)[2],[3]. Une autre médaille d'or récompense sa manufacture en 1823[1].
En janvier 1824, Holker se retire comme associé[4]. Rapidement, l'usine connaît des difficultés de trésorerie. Le climat bancaire traverse bientôt une crise. La banque Jacques Laffitte réclame toutes les traites impayées. Déjà très âgé, son père, qui veut défendre l'honneur de son seul fils, prend en charge la liquidation de l'usine, qui est vendue entre 1829 et 1830, la banque Laffitte rachetant la plus grosse part des actifs — un an plus tard, cette banque entre en liquidation le 28 janvier 1831, provoquant une cascade de recours à perte[1]. Toutefois, en 1825, Stendhal rapporte que le fils Chaptal aide le baron Gros à racheter pour 15 000 francs, sa propre toile, la Charge de cavalerie exécutée par le général Murat lors de la Bataille d’Aboukir le 25 juillet 1799[5]. En juillet 1826, il est encore officiellement mentionné comme siégeant au conseil de perfectionnement de l'École spéciale de commerce et d'industrie[6]. Il est possible, après la chute de la banque Laffite, que Jean-Baptiste Marie Chaptal s'est exilé au Mexique, pour dettes impayées — par ailleurs, une lettre de recommandation rédigée par Alexander von Humboldt le 25 décembre 1830 à l'attention du chimiste Andrés Manuel del Río établi à Mexico, laisse supposer que Chaptal souhaitait travailler à ses côtés[7].
Vie privée
modifierBeau-frère par son mariage de René Holstein (1798-1866), il est le père de :
- Anatole Chaptal, officier de marine, disparu en 1838 dans le Honduras ;
- Victor René Chaptal de Chanteloup (1821-1901), homme politique proche du duc d’Aumale ; père de Léonie Chaptal et de l'évêque Emmanuel Anatole Chaptal de Chanteloup ;
- Amélie Chaptal, sans postérité ;
- Marie, épouse de Stephen Aux Cousteaux (petit-fils de Durand Borel de Brétizel) ;
- Caroline, épouse de Jérôme de Bonardière.
Il est par ailleurs l'oncle de Henri Delaage[8].
Notes et références
modifier- Georges Kersaint, « Sur l'usine de Chaptal aux Ternes », in: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, Paris, Bachelier, mars 1961, p. 1407-1409 — lire sur Gallica.
- Dictionnaire des parlementaires français, 1891, II, p. 48.
- Gazette nationale, Paris, 31 août 1819, p. 1.
- Journal du commerce, Paris, 16 mars 1824, p. 4.
- [PDF] Catalogue de ventes Ossenat, Fontainebleau, 1er juillet 2018, notice 147, p. 108.
- Gazette de France, Paris, 15 juillet 1826, p. 2.
- (en) Autographe — notice, sur Zvab.com.
- Mathias Gardet, Jean Viollet et l'apostolat laïc : les œuvres du Moulin-Vert, 1902-1956, Beauchesne, (lire en ligne), p. 137.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- « Jean-Baptiste Marie Chaptal de Chanteloup », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :