Georges Schehadé

poète et auteur dramatique libanais
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Georges Schehadé (ou Georges Schéhadé), né le à Alexandrie et mort le à Paris, est un poète et auteur dramatique libanais de langue française.

Georges Schéhadé
Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
جورج شحادةVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Œuvres principales
Desire and Price (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Issu d’une famille aristocrate originaire du Hawran (Syrie), ses parents le destinent à faire des études commerciales mais il préfère se tourner vers le droit. Sa licence obtenue, il devient rédacteur au Ministère de la Justice puis assistant de Gabriel Bounoure en tant que secrétaire général de l'École supérieure des lettres, créée à Beyrouth en 1945[1].

Schehadé est l’auteur d’une importante œuvre théâtrale proche des conceptions du nouveau théâtre, dont il est l’un des chefs de file avec notamment Beckett, Ionesco ou Arthur Adamov. La plupart de ses pièces ont été créées par Jean-Louis Barrault et la plus célèbre d’entre elles, Histoire de Vasco (1956), a été traduite en 25 langues, jouée un peu partout dans le monde pendant les années 1950 et 1960 – elle a même été l’objet d’une adaptation opératique : The Story of Vasco (1974) par le compositeur anglais Gordon Crosse sur un livret de Ted Hughes. Il en est de même d’une autre œuvre de Schehadé, L’Émigré de Brisbane (entrée au répertoire de la Comédie-Française en 1967).

Schehadé est également l’auteur de plusieurs recueils poétiques (Rodogune Sinne, L’Écolier Sultan, Poésies I à VI, Poésies VII (posthume).

Tôt reconnue, son œuvre a été saluée et défendue par les plus grands (Paul Éluard, André Breton, Saint-John Perse, René Char, Jean-Louis Barrault, Octavio Paz, Philippe Jaccottet, Salah Stétié…). Gaëtan Picon dans son Panorama de la nouvelle littérature française écrit à son sujet : « Chez lui tout brille d'une innocente, d'une originale rosée : sa poésie est une lame mince et infrangible qui nous éblouit par instants d'un éclair arraché aux profondeurs essentielles où les noces du cœur humain et de la splendeur du monde se consomment sous le regard bienveillant des dieux »[2].

Il a été influencé par le surréalisme, surtout dans ses premières œuvres comme Monsieur Bob’le (1951)[3].

En 1986, il se voit décerner par l’Académie française le Grand Prix de la Francophonie, créé l’année même.

Fuyant la guerre civile (1975-1990) qui menace le Liban, Georges Schéhadé quitte Beyrouth en 1978 et s'installe à Paris où il meurt en 1989. Sa tombe se trouve au cimetière du Montparnasse.

Sa sœur, Laurice Schehadé, a également donné une œuvre poétique (Fleur de charbon, 1955 ; Le Livre d'Anne, 1966).

Œuvres

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Œuvres poétiques
  • Étincelles, Éditions de la Pensée latine, 1928
  • Poésies, Guy Lévis Mano, 1938
  • Rodogune Sinne, G.L.M., 1947
  • Poésies II, G.L.M., 1948
  • Poésies III, G.L.M., 1949
  • L’Écolier Sultan, G.L.M., 1950
  • Si tu rencontres un ramier, L'Arche, 1951
  • Les Poésies, Gallimard, 1952
  • Les Poésies, Poésie/Gallimard, Paris, 1969
  • Le Nageur d’un seul amour, Gallimard, 1985
  • Poésies VII, Dar An-Nahar, 1998
  • Les Poésies, édition augmentée de Le Nageur d'un seul amour, Poésie/Gallimard, 2001, 2009
Œuvres dramatiques
  • Monsieur Bob’le, Gallimard, 1951
  • La Soirée des proverbes, Gallimard, 1954
  • Histoire de Vasco, Gallimard, 1956
  • Goha, scénario, 1958
  • Les Violettes, Gallimard, 1960 (avec des chansons de Joseph Kosma)
  • Le Voyage, Gallimard, 1961
  • L’Émigré de Brisbane, Gallimard, 1965
  • L’Habit fait le prince, Gallimard, 1973
  • Chagrin d'amour, Dar An-Nahar, 1999 (lever de rideau écrit en 1938)
Autres

Notes et références

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  1. Georges Schehadé, poète des deux rives, 1905-1989, p. 19. « Les Chehada quittent le berceau de la famille, la bourgade d'Izra, dans la plaine du Hauran syrien, vers 1650. Ils se dispersent dans l'ensemble du Levant. La branche beyrouthine est attestée dès la fin du XVIIe siècle. » (en ligne) La notice est tirée d'un texte inédit de Abdallah Naaman.
  2. Gaëtan Picon, Panorama de la nouvelle littérature française, Gallimard, 1949, p. 177
  3. Jean Weisgerber (dir.), Les Avant-gardes littéraires au XXe siècle, I, 1986, p. 476 : « Curieusement, l'Orient, qui n'a connu que le théâtre d'ombres, a trouvé en G. Schéhadé le dramaturge qui a su unir en lui les données fondamentales de l'Islam et les idées surréalistes. »

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Le Seuil, 1964.
  • Salah Stétié, Les porteurs de feu, Gallimard, 1972.
  • Jacqueline Michel, « Le Pays sans nom », Dhôtel, Supervielle, Schehadé, Lettres Modernes Minard, 1989.
  • Anne Debeaux, L’Ange de Schehadé, La Nouvelle Revue française, no 435, Gallimard, 1989
  • Philippe Jaccottet, Grâce rendue à la grâce (Georges Schehadé), La Nouvelle Revue Française, no 456, Gallimard, 1991.
  • Gabriel Bounoure, Marelles sur le parvis, Plon, 1958 ; réédition partielle, Éditions Fata Morgana, 1995.
  • Danielle Baglione, Albert Dichy, Georges Schehadé. Poète des deux rives. 1905-1989, Éditions de l'IMEC, 1999.
  • Jad Hatem, Phénoménologie de la création poétique, Paris, L’Harmattan, 2008
  • Markus Hediger, Les Après-midi de Georges Schehadé, in : Rencontre II, Éditions de l'Aire, 2009.
  • Maha Badr, Georges Schehadé ou la poésie du réel, L’Harmattan, 2010.
  • Emmanuel Rubio, Les Poésies de Georges Schehadé, Bienne-Gollion/Paris, ACEL-Infolio éditions, collection Le cippe, 2010.
  • Abdallah Naaman, Les Orientaux de France du Ier au XXIe siècle, Ellipses, 2003. Deuxième édition revue et augmentée, 2019.

Liens externes

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