Culture Seine-Oise-Marne
La culture Seine-Oise-Marne, dite aussi S.O.M. (ou SOM), est une culture préhistorique qui s'est développée au Néolithique récent fin du IVe au début du IIIe millénaire av. J.-C. (estimation -3400/3300 et -2800/2700)[1] et au début du Chalcolithique, principalement dans le Bassin parisien. Il a été proposé de cesser d’employer le terme Seine-Oise-Marne et de le remplacer par “le Néolithique récent du Bassin parisien”, terme plus neutre et plus en adéquation non seulement avec la réalité des données, mais aussi avec les périodisations des régions voisines[2].
Autres noms | S.O.M. (ou SOM) |
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Répartition géographique | Bassin parisien |
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Période | Néolithique, Chalcolithique |
Chronologie | IVe au IIIe millénaire av. J.-C. |
Objets typiques
poterie type « pot-de-fleur »
Historique
modifierLe nom est créé en 1926 par Pere Bosch Gimpera et Serra-Rafols (es)[3],[4]. Puis vient Gérard Bailloud, collaborateur de Leroi-Gourhan à Arcy, qui privilégie les associations à une époque où le fossile était encore pratiquement la seule ligne directrice ; il opère un long travail d'analyses des associations d'objets et de leurs caractéristiques et donne corps au concept de Seine-Oise-Marne[3].
Diffusion
modifierLa culture Seine-Oise-Marne a été nommée ainsi en raison des multiples découvertes archéologiques effectuées dans le Bassin parisien (bassins versants de la Seine, de l'Oise et de la Marne). Mais cette culture s'est diffusée bien au-delà, dans tout le nord-ouest de la France et au sud de la Belgique jusqu'aux Pays-Bas (allée couverte de Stein).
Cette culture est l'« une des plus anciennement identifiées et des mieux documentées du Néolithique français »[5]. En, effet, les éléments qui apparaissent dans le Nord de la France au milieu du IIIe millénaire av. J.-C. ne se présentent nulle part ailleurs en association, et semblent témoigner d'une genèse sur place[6]. La chronologie associée est très variable suivant les auteurs, d'autant qu'elle a pu persister localement jusqu'au bronze moyen, notamment en Belgique[7].
La culture Seine-Oise-Marne est contemporaine de la culture de la céramique cordée qui s'étendait de l'Est de la France à la Russie, avec laquelle elle partage suffisamment d'éléments culturels communs pour que l'on puisse considérer la première comme un sous-ensemble de la seconde.
Caractéristiques
modifierLa culture de Seine-Oise-Marne se caractérise par l'utilisation d'une poterie épaisse, de style assez grossier, dont la forme typique est appelée « pot-de-fleur » en raison de sa ressemblance avec cet objet contemporain. Cette céramique est peu décorée, les motifs se limitant à des incisions ou à des motifs cordés par impression.
Elle pratique l'inhumation en sépultures collectives dans des allées couvertes ou des hypogées. Dans ces sépultures, la Déesse mère, nourricière des vivants et protectrice des morts, est fréquemment représentée sous la forme du motif d'un collier surmontant une paire de seins[8]. Les motifs sont généralement gravés près de l'entrée, dans le vestibule ou dans l'anté-grotte[9].
Bien que de très nombreux sites attribués à cette culture aient été identifiés, peu de site d'habitat ont été retrouvés et fouillés méthodiquement[10].
Notes et références
modifier- AUGEREAU (A.) BRUNET (P.) et al. Le Néolithique récent dans le Centre-Nord de la France (3400/3300-2800/2700) av. J.-C.) - l’avenir du Seine-Oise-Marne en question (2007), pp. 165-184; p. 166.
- COTTIAUX (Richard) SALANOVA (Laure) Le néolithique récent entre Seine, Oise et Marne (2014) suppl. RAE, 34, RAIF, 1, p. 7-9.
- Laure Salanova, Claude Mordant et José Gomez De Soto, « Gérard Bailloud et l'âge du Bronze en France », Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 108, no 3, , p. 521-528 (lire en ligne, consulté le ), p. 521.
- Pere Bosch-Gimpera et J. de C. Serra-Rafols, « Étude sur le Néolithique et l'Énéolithique en France », Revue anthropologique, 1926 ou 1927, p. 318-345 ou n° 17 p. 26-50.
- Henry de Lumley et Jean Guilaine, La Préhistoire française : publié à l'occasion du IXe Congrès de l'U.I.S.P.P., Nice, 1976, vol. 1, Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, , 912 p. (ISBN 2-222-01969-9 et 9782222019695), p. 418.
- Gérard Bailloud, Stuart Piggott, Glyn Edmund Daniel et Charles Brian Montagu McBurney, La France de la préhistoire... : Nouveaux Aspects de l’archéologie, Tallandier, , p. 123-133
- Persistance de la civilisation de Seine-Oise-Marne à l'âge du Bronze dans certaines régions de Belgique, extrait de l'article :
« Alors qu'il est généralement admis que la fin de la civilisation de Seine-Oise-Marne se place vers 1800/1700 avant notre ère, les AA. estiment que cette culture s'est maintenue, du moins dans certaines régions de la Belgique, pendant tout le Bronze ancien et moyen jusque vers 1100/1000. Les données qui étayent cette nouvelle datation sont fournies par les sites de Lesdain, de Jollain-Merlin et de Blaton. Des datations au radiocarbone et par thermoluminescence de l'habitat S.O.M. de Lesdain indiquent que ce site fut occupé entre 1400 et 1300 av. J.-C. »
— Cahen et de Laët
- « Religion des peuples à gobelets en entonnoir, de Michelsberg, Horgen et Seine-Oise-Marne », sur Atil (consulté le ).
- Jean-Pierre Nicolardot, « Les gravures rupestres de Créancey (Côte-d'Or) », Bulletin de la Société préhistorique française (p. 246-250), vol. 67, no 8, , p. 247 (lire en ligne, consulté le ).
- Anne-Marie Ancien et Annick Le Bolloch, « La sépulture collective Seine-Oise-Marne de Verneuil-sous-Coucy (Aisne) », Revue archéologique de Picardie, vol. 3, no 1, , p. 17-28 (lire en ligne, consulté le ).