Baudouin II de Courtenay

empereur latin de Constantinople de 1228 à 1261

Baudouin II de Courtenay (1217-1273) est le dernier empereur latin de Constantinople de 1228 à 1261 et marquis de Namur de 1237 à 1256. C’est aussi le seul des empereurs latins d’Orient à être Porphyrogénète, c'est-à-dire né de parents empereurs. Il est issu de la maison capétienne de Courtenay et est fils de Pierre II de Courtenay, comte de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre et empereur latin de Constantinople et de Yolande de Hainaut.

Baudouin II de Courtenay
Illustration.
Titre
Empereur latin de Constantinople

(33 ans)
Prédécesseur Robert de Courtenay
Successeur Michel VIII Paléologue
Marquis de Namur

(19 ans)
Prédécesseur Marguerite de Courtenay-Namur
Successeur Henri V de Luxembourg
Biographie
Dynastie Courtenay
Date de naissance
Lieu de naissance Constantinople
Blason de l'Empire latin de Constantinople Empire latin de Constantinople
Date de décès
Lieu de décès  Royaume de Sicile
Nature du décès Chagrin
Père Pierre II de Courtenay
Mère Yolande de Hainaut
Fratrie Philippe II de Courtenay
Yolande de Courtenay
Robert de Courtenay
Marie de Courtenay
Henri II de Courtenay
Conjoint Marie de Brienne
Enfants Philippe Ier de Courtenay

Baudouin II de Courtenay Baudouin II de Courtenay

Biographie

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Bien que couronné empereur latin à Rome, son père n'est jamais venu à Constantinople, car il est capturé par Théodore Ange Comnène Doukas, despote d'Épire, en 1217 et meurt emprisonné en 1219[1].

 
L'Empire Latin en 1230.

Baudouin est né à Constantinople à la fin de l'année 1217 ou au début de l'année 1218. À l'annonce de la mort de Pierre II, le trône impérial est proposé à son fils aîné Philippe II, marquis de Namur, mais celui-ci la refuse et le second fils, Robert, monte sur le trône[2]. Après un règne catastrophique où il perd la plus grande partie du territoire de l'Empire latin, il meurt en janvier 1228[2]. Le troisième fils de Pierre II, Henri II, qui avait succédé à son frère aîné à Namur en 1226, refuse à son tour la couronne impériale, et le trône échoit au dernier fils, Baudouin II, qui n'a que onze ans[3].

Dans un premier temps, la régence est proposée à Narjot de Toucy[4], mais les régents cherchent un homme expérimenté qui puisse être protecteur de l'empire. Leur choix se porte en 1229 sur Jean de Brienne, ancien roi de Jérusalem évincé par Frédéric II de Hohenstaufen. Afin que la mésaventure qui lui était arrivé avec Frédéric II ne se reproduise pas, il exige d'être associé au trône indépendamment de sa position de régent et fiance sa fille Marie à Baudouin II, le . Satisfait, il se rend à Constantinople où il est couronné empereur en 1231[5].

Mais ce choix de Jean de Brienne comme empereur irrite Ivan Asen II, tzar des Bulgares, qui passe à l'offensive et assiège Constantinople en 1235 et en 1236. Pendant que Jean de Brienne assure la défense de la ville, Baudouin se rend en Europe, et réclame ses possessions patrimoniales, dont Courtenay, qu'il vend afin de financer la défense de l'empire, et le comté de Namur. À la nouvelle de la mort de Jean de Brienne, le 23 mars 1237, il envoie à Constantinople Jean de Béthune, des troupes et de l'argent, dont la plus grande partie se perd en route. Il se rend lui-même à la tête d'une troupe à la fin de l'année 1239 après avoir engagé le comté de Namur[6].

Allié aux Coumans du khan Jonas, il combat ensuite Jean III Doukas Vatatzès, empereur grec de Nicée. Baudouin a le dessus puis signe une trêve de deux ans. L'alliance entre l'empereur germanique Frédéric II et Jean III Doukas Vatatzès le met en difficulté, et Baudouin se rend en Italie à la fin de l'année 1243 pour réconcilier le pape Innocent IV avec Frédéric II et rompre l'alliance entre les deux empereurs. Le pape l'accompagne en 1246 dans le royaume de France pour appuyer sa demande de renforts, mais il n'obtient que la restitution du comté de Namur. Jean III Doukas Vatatzès profite de son absence pour occuper Salonique, la Thrace et la Macédoine en 1247. Fort heureusement, Vatatzès meurt en 1254, et son successeur Théodore II Lascaris est incapable d'organiser de nouvelles offensives et fournit quelques répits à l'empire latin. Théodore II meurt en 1258 et son fils Jean IV Lascaris, âgé de huit ans, lui succède, sous la régence de Michel Paléologue. Ce dernier se débarrasse du jeune empereur et est couronné lui-même empereur, et reprend Constantinople le 25 juillet 1261, mettant fin à l'Empire latin[6].

Baudouin se réfugie à Nègrepont, puis à la cour de Sicile. Le comté de Namur avait été conquis en 1256 par le comte Henri V de Luxembourg, et il vend en 1263 ses droits sur le comté à Gui de Dampierre. Il tente d'organiser une nouvelle expédition, en attribuant une partie de l'empire à ceux qui lui promettent de participer : le royaume de Thessalonique au duc Hugues IV de Bourgogne, la suzeraineté de la principauté d'Achaïe au roi Charles Ier de Sicile, par le traité de Viterbe (1267) qui consacre également les fiançailles de son fils avec une fille de Charles de Sicile, mais les promesses ne sont pas suivies d'effet. Le seul roi vraiment intéressé est Charles de Sicile, mais, chassé de Sicile après les Vêpres siciliennes, il se désintéresse des affaires byzantines, ayant d'autres préoccupations que la restauration de l'empire latin. Baudouin II meurt de chagrin en 1273, âgé de 56 ans. C'est ce prince qui vendit à saint Louis en , pour la somme considérable de 135 000 livres tournois, la Sainte Couronne, pour laquelle fut construite la Sainte-Chapelle[6].

Ascendance

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Mariage et enfants

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Il épouse en 1234 Marie de Brienne, morte vers 1280 et inhumée à l'abbaye de Maubuisson, fille de Jean de Brienne, roi de Jérusalem et empereur latin de Constantinople, et de Bérengère de Castille, avec laquelle il a eu un fils :

Notes et références

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  1. « Pierre II de Courtenay », Jean François Michaud, Biographie Universelle Ancienne et Moderne, vol. 33, Paris, Ch Delagrave et Cie, xixe siècle, p. 249-250 .
  2. a et b Baron Emile de Borchgrave, « Philippe II de Namur », Académie royale de Belgique, Biographie nationale, vol. 17, Bruxelles, [détail des éditions], p. 319-320.
  3. Ch. Piot, « Henri de Courtenay », Académie royale de Belgique, Biographie nationale, vol. 9, Bruxelles, [détail des éditions], p. 188.
  4. Foundation for Medieval Genealogy.
  5. Foundation for Medieval Genealogy.
  6. a b et c Prévost 1951.

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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