André Lasseray
André Lasseray est un officier et historien français né à Auxerre (Yonne) le et mort à Paris le . Il fut la « plume » du général Weygand dans l’entre-deux-guerres.
Naissance | |
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Activités |
Historien, militaire |
Père |
Henri Léon Lasseray (d) |
Biographie
modifierFormation
modifierAndré Lasseray est le second fils de Henri Léon Lasseray (1833-1902) et de Marie Crèvecoeur son épouse. Il naît au domicile familial de la rue Cochois, à Auxerre, où son père est chef de bataillon au 46e régiment de ligne[1]. Il a un frère aîné, Gaston Lasseray, qui suivra une carrière identique à la sienne avant d’être tué à l’ennemi le [2].
Elève de l’institution Saint-Joseph à Reims, André Lasseray est bachelier ès-lettres. Il est admissible à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1898, mais échoue à l’oral. Il s’engage alors comme simple soldat au 8e bataillon de chasseurs à pied, le . Reçu à l’école d’infanterie de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) le , il entre comme sous-lieutenant au 3e bataillon de chasseur à pied, le [3].
Carrière
modifierEnvoyé aux armées, comme lieutenant, le , il est blessé le et fait prisonnier avec l’ambulance française à Trois-Fontaines, le . Il reste prisonnier à Ingolstadt, en Allemagne jusqu’au [4]. Il y croise donc Charles de Gaulle et Mikhail Toukhatchevski.
Il retrouve le 3e bataillon de chasseurs à pied le . Afin de rétablir sa carrière après des années de captivité, et une blessure de guerre dont il conserve une légère claudication et 10 % d’invalidité, il est nommé capitaine, décoré de la Légion d’honneur et de la croix de guerre et envoyé avec son corps dans la Rhur[5].
En 1920, il se porte volontaire pour le corps expéditionnaire de Dantzig, puis pour l’armée de Silésie[6]. Pendant les opérations qui encadrent le plébiscite du , il est
détaché au Burgenland (Hongrie occidentale) comme commandant du corps d’occupation français. De 1922 à 1927, il appartient à l’armée française du Rhin[7].
En 1927, il est noté comme présentant « une instruction générale brillante », mais également « très érudit et ayant un goût prononcé pour les études historiques ». Il est alors affecté à l’état-major de l’armée, pour diriger la section ancienne du service historique. Il est nommé chef de bataillon au choix en 1928[1].
Il renonce alors à toute perspective d’avancement, et au commandement d’un bataillon de chasseurs, pour se consacrer à sa passion pour l’histoire militaire, et livre « des travaux remarquables, demandés par le ministre, de grands chefs, ou des personnages étrangers, sur l’histoire militaire des deux derniers siècles ». Il est en particulier l’auteur initial du Turenne que le général Weygand lui a commandé dans la perspective de sa candidature à l’Académie française.
En 1932, il préface le Dictionnaire des généraux et amiraux de son ami Georges Six, et publie en 1935 son maître-ouvrage, Les Français sous les treize étoiles, qui reçoit le Grand Prix Gobert de l’Académie française[8]. Sa particularité est de tempérer d’énormes efforts d’érudition par un sens aigu de l’humour[9]. Atteint par la limite d’âge, il prend sa retraite à la fin de 1935.
Il est cependant rappelé à l’activité, une première fois en , avant les accords de Munich, puis en , sous le grade de lieutenant-colonel, à la tête du 29e régiment d’infanterie[10]. À nouveau fait prisonnier, le , devant Château-Chinon, il est envoyé en Allemagne jusqu’à son rapatriement sanitaire, en . Il observe l’occupation et la Libération de Paris tout en poursuivant ses recherches aux archives de la Guerre[11]. Il s’investit également dans les milieux anciens combattants et préside jusqu’à sa mort la section « Rhin et Danube » d’Epinal[12]. Il se marie le et meurt à Paris en 1971.
Publication
modifier- André Lasseray, Les Français sous les treize étoiles (1775-1783), 1935 (deux volumes)
Distinctions
modifier- Officier de la Légion d'honneur
- Croix de guerre – (citation à l’ordre de l’armée du )
- Officier d’académie ()
- Officier de l'Instruction publique ()
- Croix du combattant
- Médaille des blessés de guerre
- Chevalier du Polonia Restituta
- Médaille commémorative de la Guerre 1914-1918
- Médaille interalliée de la Victoire
- Médaille commémorative de Haute-Silésie
- Médaille commémorative de la guerre russo-polonaise 1918-1921
Notes et références
modifier- Service historique de la Défense, dossier matricule 8 Ye 80 780.
- Service historique de la Défense, dossier matricule 5 Ye 102 560
- « Registre matricule militaire », sur Archives départementales de l'Oise, (consulté le )
- « Archives du CICR »
- « Archives de la Légion d'honneur »
- Jean Le Chatelier, Le 10e BCP à Dantzig, Paris, Service historique de l’armée de Terre,
- « Archives départementales de l'Oise »
- « Prix de l'académie française »
- Georges Six, « Compte-rendu », Revue d’histoire moderne et contemporaine, , p. 86-87 (lire en ligne)
- Robert Marcy, La bataille de Rethel, Terres ardennaises, , p. 21
- Georges Benoit-Guyod, L’invasion de Paris, Paris, Scorpion, , p. 283
- « Vie des sections », La koumia, , p. 23 (lire en ligne)
Liens externes
modifier- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la vie publique :