André Dody
André Marie François Dody, né le à Besançon et décédé le à Paris 17e, est un général de corps d'Armée français.
André Dody | |
Naissance | Besançon |
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Décès | (à 72 ans) 17e arrondissement de Paris |
Origine | France |
Grade | Général de corps d'Armée |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Grand officier de la Légion d'honneur;Croix de guerre 1939-1945; |
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Il s'illustre particulièrement lors de la campagne d'Italie en 1944 au commandement de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM) au cours de la bataille du Garigliano et du percement de la ligne Gustave.
Famille
modifierAndré Dody est le fils de Jean Baptiste Dody (1855-1901), gendarme, et de Marie Joséphine Saget (1854-1892)[1]. Il épouse le 20 décembre 1910, à Paris, Marcelle Emma Levasseur (1885-1957)[2] avec qui il a trois enfants, Andrée (1911-1989)[3], François (1913-1938) et France (1915-1994).
Biographie
modifierJeunesse
modifierEn 1906, il s'engage au 10e régiment d'infanterie puis entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1907. Il sort en 1909 et rejoint le 24e bataillon de chasseurs alpins comme sous-lieutenant[4]. En 1913, il est affecté comme lieutenant instructeur à Saint-Cyr[4].
Première Guerre mondiale
modifierLors de la Première Guerre mondiale, il se bat au sein du 3e régiment de zouaves (3e RMZ)[5] de la 37e division d'infanterie. Il est rapidement promu capitaine en octobre 1914 et fait chevalier de la Légion d'honneur le 14 novembre 1915[6],[7]. Il est promu chef de bataillon en 1917[8] et termine la guerre à ce grade. Au cours du conflit, il est blessé deux fois et cité sept fois[4],[7].
Entre-deux-guerres
modifierEn 1920, il est promu officier de la Légion d'Honneur[9].
Il poursuit sa carrière comme instructeur à Saint-Cyr, puis à l'École supérieure de guerre[4]. Il est notamment le professeur d'infanterie « très admiré » de Jean de Lattre de Tassigny, futur maréchal, en 1928-1930[10].
Il est nommé colonel en décembre 1935 et prend le commandement du 150e régiment d'infanterie de Verdun[4].
Seconde Guerre mondiale
modifierLorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est auditeur au Centre des hautes études militaires. Peu après, en décembre 1939, alors qu'il commande l'infanterie divisionnaire de la 12e DIM, il est nommé général de brigade. Il commande ensuite la 8e DI jusqu'à l'armistice du 22 juin 1940[11]. Il est cité à l'ordre de l'Armée pour sa conduite au cours de la bataille de France en juin 1940[12].
Le 18 août 1940, il prend le commandement de la région de Meknès au Maroc[4].
En octobre 1941, il est promu commandeur de la Légion d’honneur[12] puis nommé général de division en février 1942[4].
En avril 1943, il prend le commandement de la 2e division d'infanterie marocaine créée à Meknès après le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942. A la tête de sa division, il participe à la campagne d'Italie (11/1943-06/1944) au sein du Corps expéditionnaire français du maréchal Juin. Le , la 2e DIM joue un rôle déterminant à la bataille du Garigliano en ouvrant la « première brèche dans le front allemand du Garigliano »[13],[14]. Elle est citée à l'ordre de l'Armée[15] et Dody est décoré de la croix de guerre avec palme par le général De Gaulle à Rome en juin 1944[16].
Peu après le débarquement en Provence, il quitte en septembre 1944 la 2e DIM, reprise par le général Carpentier, et est nommé par le général de Gaulle au gouvernement militaire de Metz et commandant de la 21e région militaire (1er octobre 1944-1er juin 1946)[4].
Il est promu général de corps d'armée le 8 mai 1945[12].
Après-guerre
modifierLe 28 décembre 1945 il est nommé inspecteur général de l'infanterie, en remplacement du général Laffargue[17].
Le 11 mai 1946, lors de la cérémonie qui se déroule près de Mayence pour commémorer l'anniversaire de la percée du front d'Italie lors de bataille du Garigliano le 11 mai 1944, le Maréchal Juin lui remet la Croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur[13].
André Dody prend sa retraite le 1er juin 1946[12].
Il meurt à Paris le [4].
Décorations principales
modifierDécorations françaises
modifier- Légion d'honneur : chevalier (1917), officier (1920), commandeur (1941), grand-officier (1946)[9]
- Croix de guerre 1939-1945 (3 citations)
- Croix de guerre 1914-1918 (6 citations)
Notes et références
modifier- Acte de naissance du 6 octobre 1887, mairie de Besançon
- Acte de mariage n° 1547 du 20 décembre 1910, mairie de paris XVIe
- Acte de décès n° 332/4 du 9 septembre 1989, mairie de Nantes
- Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Hachette, 1961, p.77
- Le régiment est cité 6 fois à l'ordre de l'Armée durant la guerre et reçoit la fourragère rouge aux couleurs de la Légion d'honneur en 1919
- Citation du 14 novembre 1915 accompagnant la nomination dans le grade de chevalier de la Légion d'honneur : « A brillamment enlevé sa compagnie à l'assaut des tranchées allemandes. A poussé l'attaque à fond jusqu'aux dernières lignes et s'est emparé d'une batterie de 105 clouant les artilleurs sur leurs pièces »
- Registre matricule d'André Dody, Archives du Doubs
- Citation à l'ordre de l'Armée du bataillon du commandant Dody : « Le 11e bataillon du 3e régiment de marche de zouaves : bataillon plein d'élan qui, le 25 novembre 1917, sous le commandement du commandant DODY, dans une course rapide, mais réfléchie, s'est rué à l'attaque des positions ennemies. Dépassant d'un premier bond la tranchée ennemie, a abordé avec une fougue qui a stupéfié son adversaire, les abris profonds dans lesquels il s'était réfugié. Après un brillant corps a corps, a paralysé la résistauce de l'ennemi, fait près de 300 prisonniers, dont 8 officiers, capturé 12 lance-bombes et 14 mitrailleuses et détruit les organisations souterraines de l'ennemi. », Journal Officiel du 17 janvier 1918, p.657
- Dossier de la Légion d'Honneur d'André Dody, Base de données Léonore
- « Nous déjeunâmes avec le gouverneur, le général Dody, qui avait été le professeur d'infanterie très admiré de Jean à l'École de Guerre en 1928-30. Il lui dit ses regrets d'avoir quitté son commandement après la campagne d'Italie et de n'avoir pas servi à la 1re Armée [commandée par De Lattre en 1944-45] », Simonne de Lattre, Jean de Lattre, mon mari, Tome 2, Presses de la Cité, p.76
- Pierre Le Goyet, La campagne d'Italie une victoire quasi inutile, Nouvelles Editions latines, 1985, pp.104-105 (notice biographique)
- Dossier militaire du SHD: côte 13 YD 1413
- « Les exploits de l'Armée française d'Italie furent évoqués lors de la cérémonie qui s'est déroulée près de Mayence, le 11 mai, en présence du général Juin, son ancien chef, et de la plupart des chefs militaires, qui avaient commandé lors de la percée du front de Cassino, réunis pour l'occasion : il y avait là le général de Montsabert, qui commandait la 3e D.I.A., le général Sevez, qui commandait la 4 e D.M.M., le général Dody, qui, à la tête de la 2 e D.I.M., a le premier, rompu le front allemand, le général Molle, qui, à la tête du 8e R.T.M., prit le Mont-Faito, le général Guillaume qui commandait les tabors marocains... A Mayence, après avoir salué les drapeaux des troupes d'occupation et remis au général Dody la Croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur, le général Juin passa les troupes en revue, puis assista au défilé. », article L'Armée française célèbre l'anniversaire de la percée du front d'Italie, Cols bleus : hebdomadaire de la Marine française, 7 juin 1946
- Général Augustin Guillaume : « ...le Général Dody, dont la deuxième Division d'Infanterie Marocaine s'était sacrifiée pour ouvrir la première brèche dans le front allemand du Garigliano; », Adieu au Maréchal Juin in Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, Ribaud frères, 1967, p.76
- « Magnifique grande Unité, ardente et manœuvrière, qui, sous les ordres du général de division DODY, a remporté les plus brillants succès sur le front d'Italie, où elle a eu l'insigne honneur de porter, la première, les couleurs de la France. Engagée depuis deux mois dans un terrain de haute montagne âprement défendu, a réussi d”abord, par une série d'opérations locales, à se donner de l'air dans son secteur en s'emparant des hauteurs dominantes et des observatoires. Le 12 janvier, a conquis d'un seul élan, par un effort soutenu de toutes ses unités, des positions-clés de l'ennemi, infligeant à celui-ci des pertes sévères et achevant de mettre hors de cause toute une division de montagne allemande. S'est maintenue sur ces positions en dépit de contre-attaques répétées de l'ennemi, facilitant ainsi le développement et le plein succès de la manœuvre du corps français. », citation à l'ordre de l'Armée attribuée à la 2e DIM lors de la campagne d'Italie en 1944, ordre n° 096, le 25 mars 1944, général Henri Giraud
- Le général De Gaulle décore le général Dody à Rome en juin 1944, site Imagedefense, ministère des Armées
- « Le général de corps d'armée Dody, gouverneur militaire de Metz, est nommé inspecteur de l'infanterie. Il succède au général Lafargue, mis en disponibilité. », Nominations dans le haut commandement, Le Monde, 26 janvier 1946
Bibliographie
modifier- Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Hachette, 1961, pp.77-78
- Pierre Le Goyet, La campagne d'Italie une victoire quasi inutile, Nouvelles Editions latines, 1985, pp.104-105 (notice biographique)
- Paul Gaujac, L'Armée de la victoire. 2, De Naples à l'île d'Elbe : 1943-44, Charles-Lavauzelle, 1983
- Paul Gaujac, L'armée de la victoire: De la Provence à l'Alsace, 1944, Charles-Lavauzelle, 1984
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Corps expéditionnaire français en Italie
- 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM)
- Armée d'Afrique
Références
modifier- Dossier militaire du SHD: côte 13 YD 1413
- Dossier de la Légion d'Honneur : côte 19800035/427/57039
- Fonds généraux Dody et Barrillon, site du Service Historique de la Défense
- Registre matricule d'André Dody, Archives du Doubs
Liens externes
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- Le général De Gaulle décore le général Dody à Rome en juin 1944, site Imagedefense, ministère des Armées
- French general takes over Metz; Dody Made Military Governor in Ceremony Held After Last Germans Yield, New York Times, 22 novembre 1944