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{{Langue du titre|en}}
[[Fichier:Blockchain.svg|vignette|redresse|Représentation d'une chaîne de blocs. La chaîne principale (en noir) est composée de la plus longue suite de blocs après le bloc initial (vert). Les blocs orphelins sont représentés en violet.]]

Une '''{{lang|en|blockchain}}'''<!-- Bien que la quasi totalité des mots empruntés à l'anglais soit du genre masculin ou neutre, l'usage a imposé le féminin (comme pour le mot chaîne), utilisé par 88 % des publication sur Internet. -->, ou '''chaîne de blocs'''<ref name="GDT">{{GDT|chaîne de blocs|fiche=26531717|année=2017|consulté le=21 janvier 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{FranceTerme|chaîne de blocs|fiche=INFO910|date=23 mai 2017}}.</ref>, est une technologie numérique de stockage et de transmission d'informations sans autorité centrale, mise au point pour le système [[Bitcoin]] puis élargie à d'autres usages.

Techniquement, c'est une [[base de données distribuée]], dont les informations envoyées par les utilisateurs et les liens internes à la base sont vérifiés, puis groupés à intervalles de temps réguliers en « blocs », lesquels forment ainsi une chaîne de plus en plus longue<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Qu'est-ce que la blockchain ?|url=https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/|site=blockchainfrance.net|date=|consulté le=23 juillet 2016}}.</ref>. L'ensemble est sécurisé par [[cryptographie]]. Par extension, une chaîne de blocs est une base de données distribuée qui gère une liste d'enregistrements théoriquement protégés contre la [[Intégrité (cryptographie)|falsification]] ou la modification par les [[Nœud (réseau)|nœuds]] de stockage ; c'est donc un [[registre distribué]] et sécurisé de toutes les transactions effectuées depuis le démarrage du système réparti<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Thibault|nom1=Schrepel|titre=Collusion by Blockchain and Smart Contracts|périodique=Harvard Journal of Law and Technology|numéro=ID 3315182|date=2019-01-14|lire en ligne=https://papers.ssrn.com/abstract=3315182|consulté le=2020-12-24|pages=}}.</ref>.

Il existe une analogie avec le réseau [[Internet]], car dans les deux cas les technologies emploient des protocoles informatiques liés à une infrastructure décentralisée. Internet permet de transférer des paquets de données d'un serveur « sûr » à des clients distants (charge aux destinataires de vérifier l'intégrité des données transmises), alors qu'une blockchain permet à la « [[Informatique de confiance|confiance]] » de s'établir entre des agents distincts du système<ref name="finyear 1_a34432">{{Lien web|titre = La blockchain, une technologie avec un potentiel immense (Partie 1)|url = http://www.finyear.com/La-blockchain-une-technologie-avec-un-potentiel-immense-Partie-1_a34432.html|site = Journal quotidien finance, blockchain, fintech daily news|consulté le = 2015-11-20}}.</ref>. Avec la technologie blockchain, le « tiers de confiance » devient le système lui-même : chaque élément réparti de la blockchain contient les éléments nécessaires pour garantir l'intégrité des données échangées (par un algorithme cryptographique).

== Concepts et définitions ==
Une blockchain est une technologie informatique enregistrant des transactions,{{incise|de manière partagée, distribuée ou répartie}} représentant comme un [[grand livre]] distribué (bien que des grands livres distribués puissent reposer sur d'autres technologies).

La blockchain ouverte se différencie de la technologie traditionnelle des bases de données : au lieu d'une unique base gérée par un unique propriétaire qui partage les données, dans le réseau blockchain les participants au réseau ont leur propre copie de la base: l'information est dissimilée à divers participants<ref name="ref_auto_1">Comprendre les blockchains : fonctionnement et enjeux de ces nouvelles technologies, Rapports d'office parlementaire, Rapport n° 584 (2017-2018), déposé le 20 juin 2018, Sénat français</ref>{{,}}<ref name="ref_auto_2">https://www.senat.fr/rap/r17-584/r17-58413.html</ref>

; consensus
{{référence souhaitée|
Un [[algorithme de consensus]] sécurisé peut assurer un accord unanime sur le contenu correct des données, assurer la conformité des copies des données convenues et assurer l'absence ultérieure de tricherie par altération des données. Cela permet à nombre de personnes ou d'entités {{incise|collaborateurs ou concurrents}} de convenir d'un consensus sur des informations et d'enregistrer de manière immuable ce consensus de la vérité. Pour cette raison, la blockchain a été décrite comme une « infrastructure de confiance »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Thibault Langlois-Berthelot|titre=La blockchain au regard du droit et de l'identité|passage=91-135|nature ouvrage=Thèse de doctorat en droit et sciences sociales|année=2023|doi=10.5281/zenodo.8398960|accès doi=libre|hal=tel-04190658|lire en ligne=https://hal.science/tel-04190658/document|accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|titre=The great chain of being sure about things|périodique=The Economist|date=31 Octobre 2015|issn=0013-0613|lire en ligne=https://www.economist.com/briefing/2015/10/31/the-great-chain-of-being-sure-about-things|consulté le=2022-05-11|accès url=limité}}.</ref>.
}}

=== Normalisation ISO ===
Le terme est largement utilisé au point d'être parfois vidé de cette substance<ref name="b1">{{lien web|langue=en|titre= Coming soon: ISO standards for blockchain technology|site=afnor Europe|date=04/02/2019|consulté le=15/09/2021|url=https://www.afnor.org/en/news/coming-soon-iso-standards-for-blockchain-technology/}}.</ref>.

Pour éviter cela, des standards sont définis.

* ISO 22739:2020 : Chaîne de blocs et technologies de registres distribués — Vocabulaire (''{{lang|en|Blockchain and distributed ledger technologies — Vocabulary}}'')
* ISO/TR 23244:2020 : ''{{lang|en|Blockchain and distributed ledger technologies — Privacy and personally identifiable information protection considerations}}''
* ISO/TR 23455:2019 : ''{{lang|en|Blockchain and distributed ledger technologies — Overview of and interactions between smart contracts in blockchain and distributed ledger technology systems}}''
* ISO/TR 23576:2020 : ''{{lang|en|Blockchain and distributed ledger technologies — Security management of digital asset custodians}}''

{{Citation bilingue bloc|langue=en
|§3.6 blockchain: distributed ledger (3.22) with confirmed blocks (3.9) organized in an append-only, sequential chain using cryptographic links (3.16)
|§3.6 chaîne de blocs : registre distribué (3.22) avec des blocs confirmés (3.9) organisés en chaîne séquentielle incrémentale utilisant des liens cryptographiques (3.16)
|ISO 22739:2020}}

La norme ISO définit par ailleurs 84 termes de vocabulaire<ref>ISO 22739:2020.</ref>.

=== Terminologie ===

La banque de France distingue deux types de chaînes de blocs (ou ''blockchain'')<ref>https://publications.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/822165_blockchain.pdf</ref>:
* sont appelées "blockchains publiques" les chaînes de blocs accessibles depuis l'Internet comme Bitcoin ou Ethereum ;
* sont appelées "blockchains privées" ou « permissionnées » les chaînes de blocs réservées à certains utilisateurs par un contrôle d'accès centralisé.

Selon le Sénat français, l'utilisation des termes public et privé dans ce contexte relève d'un piège sémantique:
{{citation bloc|
La distinction blockchain<small>(s)</small> publiques/ blockchain<small>(s)</small> privées ne repose pas sur une distinction entre blockchain<small>(s)</small> de personnes publiques (États, collectivités...) et blockchain<small>(s)</small> de personnes privées (entreprises, ONG...), mais sur le caractère ouvert ou fermé de la blockchain, les protocoles de chaînes de blocs pouvant être distingués selon qu'ils sont ouverts à l'écriture et à la lecture sans restriction ou que l'une ou l'autre de ces opérations est soumise à l'acceptation d'un tiers. Cette distinction peut aussi résulter de l'utilisation ou non d'une cryptomonnaie comme méthode d'incitation. On parlera alors de blockchain<small>(s)</small> ouvertes ( permissionless ) ou fermées ( permissioned ) ou encore de blockchain<small>(s)</small> publiques ou privées.|Sénat français<ref name="ref_auto_1" />{{,}}<ref name="ref_auto_2" />
}}

Le norme ISO 22739:2020(fr) sur les technologies de chaîne de blocs et de registre distribué définit notamment les éléments de vocabulaire "avec permission" et "sans permission"<ref>norme ISO 22739:2020(fr)</ref>.

== Histoire ==
=== Travaux antérieurs ===
La première étude sur les chaînes de blocs cryptographiquement sécurisées a été décrite en 1991 par {{lien|langue=en|trad=Stuart Haber|fr=Stuart Habert (informaticien)|texte=Haber}} et {{lien|langue=en|trad=W. Scott Stornetta|fr=Wakefield Scott Stornetta (informaticien)|texte=Stornetta}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Stuart|nom1=Haber|prénom2=W.Scott|nom2=Stornetta|titre=How to time-stamp a digital document|périodique=Journal of Cryptology|volume=3|numéro=2|date=1991|issn=0933-2790|issn2=1432-1378|doi=10.1007/bf00196791|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/BF00196791|consulté le=2018-07-24}}.</ref>. Ils voulaient mettre en application un système où les documents horodatés ne pourraient pas être falsifiés ou antidatés. En 1992, {{lien|langue=en|trad=Dave Bayer|fr=Dave Bayer (informaticien)|texte=Bayer}}, Haber et Stornetta ont incorporé le concept d'[[arbre de Merkle]] au système, ce qui a amélioré son efficacité en permettant à plusieurs documents d'être assemblés en un seul bloc<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Dave|nom1=Bayer|prénom2=Stuart|nom2=Haber|prénom3=W. Scott|nom3=Stornetta|titre chapitre=Improving the Efficiency and Reliability of Digital Time-Stamping|titre ouvrage=Sequences II|éditeur=Springer New York|date=1993|isbn=9781461393252|doi=10.1007/978-1-4613-9323-8_24|lire en ligne= https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4613-9323-8_24|consulté le=2018-07-24|passage=329–334}}.</ref>.

Selon le chercheur Ittai Abraham, le premier système de certification décentralisé est celui de la société Surety, qui publie chaque semaine depuis 1995 un certificat cryptographique de sa base de données dans la rubrique « Annonces et objets trouvés » de ''[[The New York Times]]''<ref>{{Article|langue=fr|titre=La première blockchain de l'histoire date de 1995, et elle est imprimée sur papier|périodique=Le Monde.fr|date=2018-09-01|lire en ligne= https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/09/01/la-premiere-blockchain-de-l-histoire-date-de-1995-et-elle-est-imprimee-sur-papier_5349082_4832693.html|consulté le=2020-03-04}}.</ref>.

La première chaîne de blocs appliquée à une crypto-monnaie a été conceptualisée par une personne (ou une équipe) connue sous le nom de [[Satoshi Nakamoto]] en 2008. Elle a été implémentée l'année suivante par Nakamoto en tant que composant principal du [[bitcoin]], où elle sert de registre public à toutes les transactions sur le réseau<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The great chain of being sure about things |url = https://www.economist.com/news/briefing/21677228-technology-behind-bitcoin-lets-people-who-do-not-know-or-trust-each-other-build-dependable |site=[[The Economist]] |consulté le = 2018-05-09}}.</ref>.

=== Émergence ===
Depuis lors, beaucoup de [[monnaie virtuelle|monnaies virtuelles]] et de [[cryptomonnaie]]s utilisent les chaînes de blocs pour leur sécurité. Les transactions sur une chaîne de blocs sont pratiquement impossibles à annuler parce que les chaînes de blocs sont résistantes aux changements<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=[[Satoshi Nakamoto]]|url=https://bitcoin.org/bitcoin.pdf|titre=Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System|date=2008|format=pdf}}.</ref>.

Après 2008, la blockchain et les cryptomonnaies qui en dépendent {{incise|sans banque centrale de [[monnaie]] légale et sans territoire défini d'échangeabilité}} ont souvent été présentées comme une source presque miraculeuse d'enrichissement, suscitant l'intérêt de la bourse alors plongée dans le marasme de la [[crise bancaire et financière de l'automne 2008|crise de 2008]]. De nombreuses entreprises se sont alors rebaptisées en intégrant le mot « blockchain » ou « bitcoin » dans leur nouveau nom (procédure illégale dans certains pays, dont les États-Unis car pouvant s'apparenter à de la [[désinformation]] et à de la [[publicité mensongère]]). Une étude, publiée dans [[Economics Letters]] en août 2019, a montré que ces entreprises y gagnent significativement en notoriété ou valeur durant deux mois, mais que cet effet s'estompe et s'inverse ensuite en effet négatif (dans les cinq mois après le changement)<ref name=NomHyst2019/>. Les auteurs invitent les investisseurs à être prudents à l'égard d'entreprises changeant de nom avant d'investir réellement dans la blockchain, ces changements de nom, de façade, étant généralement uniquement destinés à profiter de {{Citation|l'hystérie entourant la hausse des prix du bitcoin}}<ref name=NomHyst2019>{{Lien web|langue=en|prénom=Archana |nom=Jain |prénom2=Chinmay |nom2=Jain |titre=Blockchain hysteria: Adding “blockchain” to company's name |url=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0165176519301703 |site=Economics Letters |date=2019-08 |doi=10.1016/j.econlet.2019.05.011 |consulté le=2022-03-25|passage=178–181}}.</ref>.

Aux [[États-Unis]], de nombreuses sociétés ont été citées à comparaître devant la [[Securities and Exchange Commission]] (SEC) pour avoir inclus le terme {{citation|blockchain}} dans leur nom en l'absence d'un lien clair avec le domaine. Ainsi la société Bioptix est devenue [[Riot Blockchain]], qui est passée du domaine vétérinaire au service bancaire ( le [[Minage de cryptomonnaie]]) de [[Bitcoin]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Jennifer Schlesinger|auteur2=Michelle Caruso-Cabrera |auteur3=Scott Zamost |auteur4=Hannah Kliot |auteur5=Ritika Shah |titre=CNBC investigates public company that changed its name to Riot Blockchain and saw its shares rocket |url=https://www.cnbc.com/2018/02/16/public-company-changes-name-to-riot-blockchain-sees-shares-rocket.html |éditeur=[[CNBC]] |date=2018-02-16|consulté le=16 juin 2022}}.</ref>.

En 2023, des transactions enregistrées en blockchain sont utilisées pour réaliser des transactions financières (paiements et envois de fonds, prêts commerciaux...) sur les marchés des actions, de la gestion de patrimoine, et pour la première fois pour assurer des transferts de fonds d'une [[banque centrale]] (Banque d'Angleterre) <ref>La Banque d'Angleterre entre dans l'histoire en devenant la première à voir le paiement blockchain, Milos Schmidt, 15 décembre 2023
https://www.observatoiredeleurope.com/la-banque-dangleterre-entre-dans-lhistoire-en-devenant-la-premiere-a-voir-le-paiement-blockchain_a14846.html</ref>.

Des approches dites ''cross-chain ''ou'' multichain'' (c'est aussi le nom d'une cryptomonnaie : '' MULTI'' pour ''Multichain'')<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Cours du Multichain (MULTI), Graphiques, Capitalisation |url=https://coinmarketcap.com/fr/currencies/multichain/ |consulté le=2024-05-14}}.</ref> émergent, pour permettre des transactions d'actifs (cryptomonnaies) et/ou d'informations, entre des blockchains distinctes (système cross-chain d'[[interopérabilité]]). Elles facilitent l'échange d'actifs et d'informations entre des blockchains distinctes<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=On-chain, off-chain, cross-chain, multichain, interchain, vous êtes perdu ? On vous explique tout |url=https://web.archive.org/web/20240513052529/https://fr.cryptonews.com/news/on-chain-off-chain-cross-chain-multichain-interchain-vous-etes-perdu-on-vous-explique-tout.htm |date=2024-05-12 |consulté le=2024-05-14}}.</ref>, mais avec moins de sécurité.
On parle aussi de Plateforme ''Multichain'' (plateforme open source permettant de créer et déployer des blockchains privées pour des utilisations spécifiques avec contrôles d'accès, des actifs et des règles de consensus comme sur une blockchain unique, facilitant ainsi la création d'applications blockchain sans avoir à partir de rien<ref>{{Ouvrage|prénom1=Arman |nom1=Raj |prénom2=Avneesh |nom2=Kumar |prénom3=Vandana |nom3=Sharma |prénom4=Seema |nom4=Rani |titre=Enhancing Security Feature in Financial Transactions using Multichain Based Blockchain Technology |pages=1–6 |éditeur=IEEE |date=2023-05-09 |isbn=979-8-3503-4112-6 |doi=10.1109/ICIEM59379.2023.10166589 |lire en ligne=https://ieeexplore.ieee.org/document/10166589/ |consulté le=2024-05-14}}.</ref>. <br>Le 14 Juillet 2023, ''Geist Finance'' (société créée pour prêter ou emprunter des cryptomonnaies) s'est déclaré en faillite<ref>Blackstone Tom (15 juillet 2023) Le prêteur de cryptos Geist Finance ferme définitivement ses portes après le piratage de Multichain ; https://fr.cointelegraph.com/news/fantom-based-lender-geist-finance-shuts-down-permanently-over-multichain-hack</ref> car incapable de récupérer les cryptomonnaies de ses clients (équivalent de plus de 100 millions de dollars volés par un pirate ayant réussi à entrer dans le système Multichain et son module Chainlink, dans une blockchain de la Fondation Fantom (créée en 2018)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Fantom (FTM) : Qu'est-ce que c'est, comment ça fonctionne et comment en acheter ? |url=https://web.archive.org/web/20231001012517/https://coinacademy.fr/fantom-ftm-fondamental/|consulté le=2024-05-14}}.</ref>.

=== Premières règlementations ===

Le développement des registres distribués et des crypto-actifs a conduit à une mise à jour de la réglementation. Par exemple, l'union européenne s'est dotée de deux lois:
* Règlement (UE) 2022/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2022 sur un régime pilote pour les infrastructures de marché reposant sur la technologie des registres distribués<ref>Règlement (UE) 2022/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2022 sur un régime pilote pour les infrastructures de marché reposant sur la technologie des registres distribués</ref>,
* Règlement (UE) 2023/1114 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023 sur les marchés de crypto-actifs<ref>Règlement (UE) 2023/1114 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023 sur les marchés de crypto-actifs</ref>.

== Aspects ==

=== Fiabilité ===
{{Section à recycler|date=octobre 2024|motif=Le terme fiabilité est un terme technique non défini dans cette section. Cette section parle plutôt d'audit, de fraude ou de cybersécurité. Le titre de la section est son introduction sont donc à revoir...}}

Les médias présentent souvent la blockchain, notamment utilisée en crypto-monnaies, comme immuable, impossible à pirater et anti-fraude<ref name=Fiabilite2020>{{Lien web |langue=en |prénom=John « Jack »|nom=Castonguay |prénom2=Sean |nom2=Stein Smith |titre=Digital Assets and Blockchain: Hackable, Fraudulent, or Just Misunderstood?|url=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1911-3838.12242 |site=Accounting Perspectives |date=2020-12 |issn=1911-382X |doi=10.1111/1911-3838.12242 |consulté le=2022-03-25 |page=363-387}}.</ref>.

Alors que dans les années 2020 certains suggèrent de remplacer tout ou partie des [[Audit financier|audits financiers]] (ou d'autres types d'audits) par des blockchains<ref name=auditVsBC2021>{{Lien web |langue=en |prénom=Carol Springer |nom=Sargent |titre=Replacing Financial Audits with Blockchain: The Verification Issue |url=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/08874417.2021.1992805 |site=Journal of Computer Information Systems |date=2021-11-15 |issn=0887-4417 |doi=10.1080/08874417.2021.1992805 |consulté le=2022-03-25 |page=1-9}}.</ref>, une étude (2020) a voulu vérifier si dans les faits, le degré de sécurité des crypto-monnaies et des registres de blockchain est aussi élevé qu'on le dit généralement<ref name=Fiabilite2020/>.

Les auteurs, Castonguay et Stein Smith, ont compilé et étudié la littérature existante sur les offres initiales de cryptomonnaie, les niveaux de sécurité, les vols et piratages de blockchains et de plateformes fondées sur la blockchain ou dans les [[Portefeuille de crypto-monnaie|portefeuilles de crypto-monnaies]]<ref name=Fiabilite2020/>. Ils en ont conclu : {{Citation|Contrairement à la presse populaire, nous constatons qu'en pratique, la blockchain et les crypto-monnaies sont plus sujettes aux malversations, à la [[fraude]] et à la manipulation qu'on ne le pense généralement. La sécurité et la confiance fournies par la blockchain en tant qu'outil technologique ne sont pas plus sûres que le code sous-jacent qui établit la blockchain et la valeur dérivée des cryptomonnaies n'est pas plus fiable que l'entité développant la crypto-monnaie. Ni l'un ni l'autre ne sont sans vulnérabilités. Le [[Scepticisme scientifique|scepticisme]] et une [[diligence raisonnable]] appropriée doivent être maintenus pour toute entité cherchant à utiliser la technologie blockchain ou à investir dans les crypto-monnaies}}<ref name=Fiabilite2020/>.

En d'autres termes la {{À définir|fiabilité de la blockchain}} dépend largement de la méthode employée pour la sécuriser, elle n'est pas automatiquement immuable.

Selon une analyse du point de vue des professionnels de l'audit financier, fait à partir d'une [[revue de la littérature]] structurée, publiée en 2021 par l'universitaire américaine Carol Springer Sargent<ref>Carol Springer Sargent est chercheur à la ''Middle Georgia State University'' (Macon, GA, USA) ; ORCID : https://orcid.org/0000-0003-3213-4647</ref>, {{citation|l'affirmation répandue selon laquelle la vérification consensuelle peut remplacer les états financiers ou leur audit requis}} est fausse : dans les contextes d'audits, les données vérifiées et stockées dans la blockchain {{Citation|sont considérablement en deçà des états financiers audités<ref name=auditVsBC2021/>.}}

En juin 2022, un rapport financé par la {{lang|en|[[Defense Advanced Research Projects Agency]]}} (DARPA) américaine indique qu'une blockchain peut être en dépendance d'un seul acteur banque en ligne (une blockchain excessivement centralisée) qui exploite les faiblesses des propriétés de sécurité (faible qualité de la [[mise en oeuvre]] chez les autres acteurs bancaires)<!--https://www.trailofbits.com/reports/Unintended_Centralities_in_Distributed_Ledgers.pdf-->.

=== Enjeux sociaux ===
[[Fichier:Kerala Blockchain Academy.jpg|vignette|Plusieurs Blockchain Academy ont émergé en Inde, dont (ici) celle de l'Indian Institute of Information Technology and Management à [[Thiruvananthapuram]].]]
[[Fichier:Michel Bauwens, The promise of blockchain 03.jpg|vignette|[[Michel Bauwens]] (cyberphilosophe) décrit la blockchain comme {{citation|un rêve technocratique totalitaire}} notamment parce que niant la [[confiance]] entre humains, excluant une grande partie de la société civile (notamment dans les régions pauvres), et car gouvernée par une solution techniques soumise à aucun débat démocratique<ref name=BauwensLeMonde2016/>.]]

La blockchain peut avoir des effets positifs, ou conduire à de graves dérives, criminelles et/ou totalitaires (notamment si utilisée contre la [[démocratie]], par exemple pour le [[système de crédit social]] ou d'autres formes de surveillance et contrôle des citoyens dans des régimes autoritaires ou dictatoriaux)<ref name=DroitOubli2016/>.

==== Enjeux sociaux-technologiques ====
La blockchain est souvent présentée comme une solution-miracle, mathématique et informatique, qui est génératrice de confiance<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Kevin Werbach |titre=The Blockchain and the New Architecture of Trust |date=2018 |doi=10.7551/mitpress/11449.001.0001|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.7551/mitpress/11449.001.0001|consulté le=2022-03-23}}.</ref> et qui, mise au service de divers [[Système socio-technique|systèmes socio-techniques]], a de fortes potentialités de transformation socialement utiles, comme la traçabilité dans les chaînes d'approvisionnement, le [[e-procurement]]<ref>{{en}} S. Apte et N. Petrovsky, « Will blockchain technology revolutionize excipient supply chain management? », ''Journal of Excipients and Food Chemicals'', 7(3), 910, 2016.</ref>{{,}}<ref>{{en}} K. Francisco et D. Swanson, « The supply chain has no clothes: technology adoption of blockchain for supply chain transparency », ''Logistics'', 2(1), 2, 2018.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Niels|nom1=Hackius |prénom2=Moritz |nom2=Petersen |titre=Blockchain in logistics and supply chain : trick or treat? |date=2017-10 |doi=10.15480/882.1444 |lire en ligne=https://tore.tuhh.de/handle/11420/1447 |consulté le=2022-03-23}}.</ref> et le commerce des arts ou la gestion des [[données de santé]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Xue Zheng |nom1=Lv |prénom2=Pei |nom2=Wang |titre=Heavy cycles in 2-connected triangle-free weighted graphs |périodique=Acta Mathematica Sinica, English Series |volume=31 |numéro=10 |date=2015-09-15 |issn=1439-8516 |issn2=1439-7617 |doi=10.1007/s10114-015-3386-6 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1007/s10114-015-3386-6 |consulté le=2022-03-23 |pages=1555–1562}}.</ref> ; « [[contrat intelligent]] » (dont les [[Impacts des Contrats Intelligents sur la société|impacts sociaux]] sont encore discutés) ; outils de soutenabilité (qui en 2019 n'avait pas encore pu faire ses preuves, faute de données fiables et accessibles)<ref>{{en}} Stacia L. Chamberlain, « Assessing the Merits of Blockchain Technology for Global Sustainable Development Initiatives » (Doctoral dissertation, 2019, {{lire en ligne|url=https://dash.harvard.edu/handle/1/42004229}}.</ref>. Toutefois, ses usages (pour les actifs financiers notamment) ne sont pas encore régulés<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Pierre Coudurier|url=https://www.marianne.net/economie/cryptomonnaies-la-ruee-vers-le-bitcoin-attire-loil-des-regulateurs|titre=Cryptomonnaies : la ruée vers le bitcoin attire l'œil des régulateurs|périodique=[[Marianne (magazine)|Marianne]]|date=10 février 2021|consulté le=2022-03-22}}.</ref>, et sa consommation rapidement croissante d'énergie, ainsi que sa contribution aux émissions mondiales de {{CO2}}, via plusieurs types d'usages interrogent quant à sa [[Durabilité|soutenabilité socioenvironnementale]].

La blockchain se présente comme « technologiquement neutre », mais selon le cyber philosophe [[Michel Bauwens]] dans [[Le Monde]] (2016), {{Citation|la technologie n'est jamais neutre. C'est un terrain de conflit influencé par les imaginaires et les intérêts des personnes chargées de son design. La blockchain dérive ainsi d'une vision de l'homme très particulière : des individus autonomes passent des contrats entre eux. Ils n'ont pas besoin de collectif, de communauté. Et les contrats sont fondés sur une forme de [[propriété]]. Comme au [[Monopoly]], sans jetons vous ne jouez pas. Un paysan indien de l'[[Uttar Pradesh]], qui n'a pas d'ordinateur, est exclu. L'[[idéologie]] prend une connotation [[anarcho-capitaliste]], doublée d'une vision [[Libertarianisme de droite|libertarienne à l'américaine]] }}<ref name=BauwensLeMonde2016>{{Lien web |langue=fr |titre=Michel Bauwens : « Un rêve technocratique totalitaire » |url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/18/michel-bauwens-un-reve-technocratique-totalitaire_4904154_3234.html |périodique=[[Le Monde]] |date=2016-04-18 |consulté le=2022-03-24}}.</ref>. De plus, pour supposément créer de la confiance entre deux personnes, la blockchain impose de vérifier l'intégralité du réseau. {{Citation|C'est loufoque ! À cause de l'énergie dépensée, mais aussi en termes de confiance humaine}}<ref name=BauwensLeMonde2016/>, confiance qui est au contraire la base du [[peer-to-peer]] tel qu'utilisé dans l'[[économie collaborative]] et les [[communs]], l'[[open source]], le [[crowdsourcing]], les [[Fablab]]s, les [[micro-usine]]s, le mouvement des ''[[makers]]'', l'[[agriculture urbaine]], etc. lesquels ouvriraient selon Bauwens sur [[Post-capitalisme|une société post-capitaliste]]<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur=Michel Bauwens|titre=Sauver le monde|sous-titre=Introduction|éditeur=Les Liens qui Libèrent|année=2015|lire en ligne=https://excerpts.numilog.com/books/9791020901835.pdf|isbn=979-1-0209-0247-4|format=pdf}}.</ref>.

==== Enjeux sociaux-économiques ====

La blockchain voulait se passer d'intermédiaires, mais elle déplace la confiance, des intermédiaires traditionnels (banquiers, notaires, société de services énergétiques{{etc.}}) vers la technologie, le code (qui peut comporter des bugs) et donc vers ceux qui l'élaborent (mineurs et développeurs de software notamment) et les fournisseurs d'[[électricité]]… {{citation|avec quels risques sociaux ?}} s'interrogent en 2018 Energy-Cities et l'Ademe<ref name=AdemEnCit2018>Energy-Cities et Ademe (2018) [https://energy-cities.eu/wp-content/uploads/2019/01/energy-cities-etude-blockchain_2018_fr.pdf Blockchain et transition énergétique ; quels enjeux pour les villes ?] (voir notamment {{p.|24}}) {{pdf}}.</ref> ; avec quels éventuels [[Biais cognitif|biais]] d'[[excès de confiance]] envers la technologie numérique ? {{Citation|Ces nouveaux intermédiaires – qui pourront de plus constituer une porte d'entrée importante pour les [[Géants du Web|GAFA]] ([[Google]], [[Amazon]], [[Facebook]], [[Apple]]) - auront-ils notre préférence ?}}<ref name=AdemEnCit2018/>.

Selon ses promoteurs, la blockchain pourrait faciliter la lutte contre la [[fraude fiscale]] (par exemple, selon deux chercheurs de [[Dubaï (ville)|Dubaï]], via un système d'imposition des personnes et des entreprises fixant un taux prédéterminé lié aux revenus bruts plutôt qu'au revenu net)<ref>{{en}} A. Faccia et N.R. Mosteanu, « Tax evasion: information system and blockchain », ''Journal of Information Systems & Operations Management'', 13(1), 2019, {{présentation en ligne|lien=https://www.semanticscholar.org/paper/Tax-Evasion%2C-Information-Systems-and-Blockchain-Faccia-Moşteanu/4dd1e32b4f41bd6ec6a71c29639f14f7886114ee}}.</ref>, collecter et gérer les taxes et impôts (ce qui avait été proposé en Chine en 2020 par Juan Wang, de l'[[université de Jilin]]<ref name=TaxChina2020>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Juan |nom1=Wang |titre=Application of Blockchain Technology in Tax Collection and Management |volume=1147 |passage=50–58 |éditeur=Springer International Publishing |date=2020 |isbn=978-3-030-43308-6 |isbn2=978-3-030-43309-3 |doi=10.1007/978-3-030-43309-3_7 |lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-3-030-43309-3_7 |consulté le=2022-03-23}}.</ref> — sans succès—, etc.), ou aider les banques, États et entreprises à vérifier la conformité, probité et intégrité des personnes/clients vis-à-vis de législations visant à prévenir la corruption, l'usurpation d'identité, diverses fraudes, le blanchiment d'argent, les fake-news ou encore le financement du terrorisme.

Dans les faits, les crypto-monnaies ont été rapidement utilisées par des activités illégitimes tels que blanchiment d'argent, d'arnaques financières ou encore du financement de guerres et du terrorisme ou l'[[évasion fiscale]]. L'ampleur de la fraude fiscale en Europe est inconnue, de même que la part d'utilisation abusive de monnaies virtuelles dans ce domaine. Avant 2010, la fraude aurait dépassé les {{nobr|7 milliards}} d'euros<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=|titre=Commission staff working document impact assesment|sous-titre=''Accompanying the document'' Proposal for a Directive of the European Parliament and the Council amending Directive (EU) 2015/849 on the prevention of the use of the financial system for the purposes of money laundering or terrorist financing and amending Directive 2009/101/EC|éditeur=[[Commission européenne]]|date=7 mai 2016|pages=174|lire en ligne=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/PDF/?uri=CELEX:52016SC0223&from=EN|format=pdf}}.</ref>.

En [[2022]], alors que {{Citation|plus de 100 millions de personnes détiennent une crypto-monnaie, principalement à titre d'actif spéculatif}}<ref name=pauvrete2022/>, selon Howson et de Vries (dont les travaux ont été maintes fois corrigés et indiqués par plusieurs études scientfiques évaluées par des pairs comme étant fausses<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom=Daniel |titre=Rebuttal of BBCNews article, and the Underlying Study, on Bitcoin Water Usage – Batcoinz |url=https://batcoinz.com/2484-2/ |consulté le=2024-07-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Jamie |nom=Crawley |titre=Bitcoin Going From Boiling the Oceans to Draining Them, According to Critic |url=https://www.coindesk.com/business/2023/11/30/bitcoin-going-from-boiling-the-oceans-to-draining-them-according-to-critic/ |site=www.coindesk.com |date=2023-11-30 |consulté le=2024-07-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Juan Ignacio|nom1=Ibañez|prénom2=Alexander|nom2=Freier|titre=Bitcoin's Carbon Footprint Revisited: Proof of Work Mining for Renewable Energy Expansion|périodique=Challenges|volume=14|numéro=3|pages=35|date=2023-08-08|issn=2078-1547|doi=10.3390/challe14030035|lire en ligne=https://www.mdpi.com/2078-1547/14/3/35|consulté le=2024-07-02}}.</ref>) : {{Citation|la trajectoire non-[[Développement soutenable|soutenable]] de certaines crypto-monnaies a un impact disproportionné sur les communautés pauvres et vulnérables où les producteurs de crypto-monnaies et d'autres acteurs profitent des instabilités économiques, de la faiblesse des réglementations et de l'accès à une énergie et à d'autres ressources bon marché […] Si l'adoption massive du bitcoin se poursuit, une escalade de la [[crise climatique]] est inévitable, exacerbant de manière disproportionnée les défis sociaux et environnementaux pour les communautés qui connaissent déjà de multiples [[pauvreté|dimensions de privation]]}}<ref name=pauvrete2022>{{Article |langue=en |prénom1=Peter |nom1=Howson |prénom2=Alex |nom2=de Vries |titre=Preying on the poor? Opportunities and challenges for tackling the social and environmental threats of cryptocurrencies for vulnerable and low-income communities |périodique=Energy Research & Social Science |volume=84 |date=2022-02-01 |issn=2214-6296 |doi=10.1016/j.erss.2021.102394 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2214629621004813 |consulté le=2022-03-21 |pages=102394}}.</ref>. Des États ou régions connaissent une {{citation|ruée vers le minage}} ; la haute volatilité des cryptomonnaies et les aléas du minage peut plonger les mineurs les moins bien formés et/ou les moins équipés en matériel informatique vers la faillite, alors qu'ils ont parfois quitté leur métier en espérant ainsi s'enrichir (ainsi, en 2018, la [[capitalisation boursière]] totale de toutes les crypto-monnaies a atteint {{nobr|728 milliards}} de dollars, mais seulement trois semaines après ce pic, elle chutait à environ {{nobr|360 milliards}} de dollars). Elle est depuis remontée avec notamment la capitalisation du Bitcoin seul qui dépasse la capitalisation en mars 2024<ref name=Houben2018>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mark |nom1=van Rijmenam |prénom2=Philippa |nom2=Ryan |titre=Blockchain|éditeur=Routledge|date=2018|isbn= 978-0-4294-5771-5|présentation en ligne=http://dx.doi.org/10.4324/9780429457715-5|passage=84–99|consulté le=2022-03-23}}.</ref>. Le minage, très énergivore, bénéficie souvent de tarifs avantageux (exemple : le groupe canadien Hut 8 affirme en 2022 disposer de {{unité|100000|machines}} en fonctionnement réparties dans trois centres de minage (soit {{unité|127.5|péta}} de hachage par seconde) et d'une électricité sécurisée à un prix très bas ({{unité|3.5|cents}} le kWh en moyenne) pour {{unité|209|MW}} de capacité d'achat contractualisée d'électricité<ref>{{Lien web |langue=en-CA |titre=Operations |url=https://hut8mining.com/operations/ |site=Hut 8 Mining |consulté le=2022-03-24}}.</ref>.

=== Aspects juridiques ===
La chaîne de blocs pose des questions juridiques nouvelles<ref name="ec1">{{Article|langue=fr|titre=La Blockchain et la loi|périodique=lesechos.fr|date=2016-02-21|lire en ligne= https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-154276-la-blockchain-et-la-loi-1201704.php|consulté le=2017-12-13}}.</ref> relatives, notamment, au [[droit de la concurrence]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Thibault|nom1=Schrepel|titre=Is Blockchain the Death of Antitrust Law? The Blockchain Antitrust Paradox|périodique=Forthcoming|numéro=ID 3193576|éditeur=Social Science Research Network|date=2018-06-11|lire en ligne= https://papers.ssrn.com/abstract=3193576|consulté le=2018-07-17|pages=}}.</ref>, au [[droit à la vie privée]]<ref name="itau18"/>, à la [[propriété intellectuelle]], au droit du contrat et à la gouvernance de la chaîne<ref name="ec1"/>.

Une distinction existe entre deux types de chaînes de blocs:
* Une blockchain fermée dite blockchain privée fonctionne dans un cadre établi. Ce cadre est défini par des règles qui régissent le fonctionnement et qui peuvent éventuellement être liées au [[Code source|code source du logiciel]]. Dans ces chaînes de blocs de consortium, les nœuds participant au consensus sont définis. C'est le cas du projet de l'entreprise [[R3 (entreprise)|R3]].
* Une blockchain ouverte dite blockchain publique ne crée pas d'autre règle que celle du code constitué par la technologie protocolaire et logicielle qui la compose. ces chaînes de blocs ouvertes fonctionnent sans tiers de confiance, évoquant une forme d'idéalisme technologique et communautaire.

La blockchain a fait émerger de nouvelles formes de preuves de propriété comme la [[NFT|propriété numérique]] (NFT), éventuellement associée à de nouvelles sources de revenus, posant la question de la protection des droits numériques échangés. La juriste et Docteur en Droit Sabine Van Haecke Lepic suggère « l'incorporation d'une {{quoi|clause de Métavers}} et d'une {{quoi|clause de [[consentement éclairé]]}} dans le [[contrat intelligent]], comme la réponse pour rendre ces droits applicables et interopérables à travers divers Métavers. »<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Sabine|nom1=Van Haecke Lepic|titre=Les enjeux juridiques futurs des produits blockchain et leurs impacts sur le monde du droit|périodique=Marché et organisations|volume=49|numéro=1|pages=149–156|date=2024|issn=1953-6119|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-marche-et-organisations-2024-1-page-149.htm|consulté le=2024-03-04}}.</ref>.

Divers auteurs, dont par exemple la juriste et militante d'Internet [[Primavera De Filippi]] (du [[CNRS]] et du « [[Berkman Klein Center for Internet & Society]] » de l'[[université Harvard]]) et Samer Hassan en [[2018]], appellent à une régulation, à passer du stade {{Citation|''code is law''}} à un stade {{Citation|''law is code''}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Primavera |nom1=De Filippi |prénom2=Samer |nom2=Hassan |titre=Blockchain Technology as a Regulatory Technology: From Code is Law to Law is Code |périodique=arXiv:1801.02507 [cs] |date=2018-01-08 |lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1801.02507 |consulté le=2022-03-23}}.</ref>.

Les changements juridiques pourraient être considérables. Pour le seul [[secteur de l'énergie]], une étude faite par PwC, commandée par la représentation des consommateurs de Rhénanie-Nord-Westphalie (Verbraucherzentrale NRW) a conclu que créer un cadre légal et politique favorable à la massification de la blockchain dans ce secteur nécessiterait de significativement changer la législation actuelle<ref>Rapport : Felix Hasse, Axel von Perfall, Thomas Hillebrand, Erwin Smole, Lena Lay, Maximilian Charlet (2018) Blockchain – an opportunity for energy producers and consumers? www.pwc.com/gx/en/industries/assets/pwc-blockchain-opportunity-for-energy-producers-and-consumers.pdf ; PwC global power & utilities (PDF, 45pp)</ref>.

En [[2018]], un rapport de la [[CNIL]] a estimé que la blockchain ne pose pas ''a priori'' problème, si ce n'est concernant le droit à l'effacement des données personnelles, imposé par le [[règlement général sur la protection des données]]<ref name="itau18"/>.

==== Atteintes à la protection de la vie privée et des données personnelles ====
À la croisée de la théorie archivistique, de la [[vie privée]], [[gouvernance financière]] et du droit émergeant de la [[Gouvernance d'Internet]] et de celle de l'information numérique, la blockchain pose des problèmes juridiques nouveaux, en particulier parce que :
* Sauf défaillance générale de l'[[Internet]], chaque bloc de la blockchain, une fois validé par les ''mineurs'', est inaltérable pour l'éternité (il ne peut plus être corrigé, ce qui est contraire au [[droit à l'oubli]]). Cette assertion est théorique ; en réalité cela est difficile, mais possible, dès que la majorité des mineurs accepte de modifier la chaine, comme cela s'est par exemple fait pour [[TheDAO]] après qu'un attaquant ait volé des millions d'Ethers en profitant d'une vulnérabilité du code du [[contrat intelligent]]<ref name=DroitOubli2016/> ;
* une blockchain n'a pas d'autorité régulatrice interne (son code informatique est sa seule loi<ref name=PrimaveraAutorite2016>{{Ouvrage |prénom1=Primavera |nom1=De Filippi |prénom2=Michel |nom2=Reymond |titre=La Blockchain: comment réguler sans autorité |éditeur=Framabook |date=2016 |isbn=979-10-92674-13-2 |lire en ligne=https://archive-ouverte.unige.ch/unige:90735 |consulté le=2022-03-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Wessel |nom1=Reijers |prénom2=Iris |nom2=Wuisman |prénom3=Morshed |nom3=Mannan |prénom4=Primavera |nom4=De Filippi |titre=Now the Code Runs Itself: On-Chain and Off-Chain Governance of Blockchain Technologies |périodique=Topoi |volume=40 |numéro=4 |date=2021-09-01 |issn=1572-8749 |doi=10.1007/s11245-018-9626-5 |lire en ligne=https://doi.org/10.1007/s11245-018-9626-5 |consulté le=2022-03-23 |pages=821–831}}.</ref>), ni de défenseur des droits, et elle semble souvent échapper aux droits nationaux<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Primavera |nom1=De Filippi |prénom2=Morshed |nom2=Mannan |prénom3=Wessel |nom3=Reijers |titre=Blockchain as a confidence machine: The problem of trust & challenges of governance |périodique=Technology in Society |volume=62 |date=2020-08-01 |issn=0160-791X |doi=10.1016/j.techsoc.2020.101284 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160791X20303067 |consulté le=2022-03-23 |pages=101284}}.</ref>, bien que la Chine l'ait interdite.
* dans un système de type ''Bitcoin'', des [[pseudonyme]]s et des adresses anonymisantes (suite de lettres et chiffres) identifient les acteurs. L'information liée à une transaction notée dans le registre décentralisé ne donne pas ou peu d'information sur le contexte général de l'échange. Si l'information (avant ou après validation du bloc qui la contient) n'est pas directement accessible pour le [[grand public]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Primavera |nom1=De Filippi |titre=The Interplay between Decentralization and Privacy: The Case of Blockchain Technologies |numéro=ID 2852689 |éditeur=Social Science Research Network |date=2016-09-14 |lire en ligne=https://papers.ssrn.com/abstract=2852689 |consulté le=2022-03-23}}.</ref>, elle l'est, de manière illimitée, pour les mineurs ({{Citation|chaque pair du réseau possède sa copie de la blockchain}}). La facilité d'accès à la quantité d'[[informations personnelles]] et de [[métadonnée]]s stockées dans le « grand livre » de la blockchain est en outre très « asymétrique », car il faut les logiciels et les compétences nécessaires pour les retrouver<ref name=DroitOubli2016/>.
* La blockchain prouve qu'une donnée ou information spécifique a bien été enregistrée à un instant T, mais elle n'indique rien de sa véracité du fond, ni de l'honnêteté de la transaction<ref name=DroitOubli2016/>{{,}}<ref name=LeMieux2016>{{Article|langue=en|prénom1=Victoria Louise |nom1=Lemieux |titre=Trusting records: is Blockchain technology the answer? |périodique=Records Management Journal |volume=26 |numéro=2 |date=2016-01-01 |issn=0956-5698 |doi=10.1108/RMJ-12-2015-0042 |lire en ligne=https://doi.org/10.1108/RMJ-12-2015-0042 |consulté le=2022-03-22 |pages=110–139}}.</ref>. Il a été proposé d'enregistrer tous les diplômes, les droits d'auteurs ou brevets dans des blockchains, mais un diplôme acquis par tricherie non détectée ou une œuvre volée ou plagiée, un brevet malhonnête y seront intégrés de la même manière qu'un diplôme honnêtement acquis ou une œuvre originale ou un brevet justifié. De même manière, une [[erreur judiciaire]] pourrait être quasi-définitivement inscrite dans une blockchain enregistrant les actes de justice. L'enregistrement foncier ou notarial dans un pays en développement ne disposant pas encore de cadastre précis aurait les mêmes limites : selon une étude publiée en [[2016]], un cadastre numérique sur blockchain - même bénéficiant d'une architecture de sécurité appropriée et de contrôles de gestion de l'infrastructure - {{Citation|ne garantit pas la fiabilité des informations en premier lieu, et aurait plusieurs limites en tant que solution à long terme pour maintenir des enregistrements numériques fiables}}<ref name=LeMieux2016/>.

En tant que registre, la blockchain doit se conformer au [[RGPD]], mais ses caractéristiques intrinsèques la font aussi entrer en conflit direct avec la [[protection de la vie privée]] et la protection des données, et en particulier avec :
* certaines exigences du [[Règlement général sur la protection des données]] (RGPD)<ref name=HofmanAl2019>{{Article|langue=en|prénom1=Darra |nom1=Hofman |prénom2=Victoria Louise |nom2=Lemieux |prénom3=Alysha |nom3=Joo |prénom4=Danielle Alves |nom4=Batista |titre=“The margin between the edge of the world and infinite possibility”: Blockchain, GDPR and information governance |périodique=Records Management Journal |volume=29 |numéro=1/2 |date=2019-01-01 |issn=0956-5698 |doi=10.1108/RMJ-12-2018-0045 |lire en ligne=https://doi.org/10.1108/RMJ-12-2018-0045 |consulté le=2022-03-22 |pages=240–257}}.</ref> (qui impose une [[obligation de résultat]] et non [[Obligation de moyens|de moyens]], restant « neutres sur le plan technologique »)<ref name=HofmanAl2019/>. <br>La blockchain n'étant pas un [[moteur de recherche]], elle n'est pas juridiquement soumise au droit à l'oubli, mais ses interfaces d'accès (dès qu'elles relient une identité à une transaction) pourraient l'être. La conception d'une blockchain y rend néanmoins intrinsèquement impossible toute suppression d'un contenu faux, illicite ou inadéquat stocké dans un des blocs de la chaine, sauf par une action coordonnée de la majorité des nœuds individuels, ce qui semble difficile dans le cas de grandes chaines et alors qu'il n'y a - par principe - aucun acteur central. Ainsi, personne n'est tenu responsable de la non-application du droit à l'oubli dans la blockchain, observait Jude C. Umeh en 2016<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jude |nom1=Umeh |titre=Blockchain Double Bubble or Double Trouble? |périodique=ITNOW |volume=58 |numéro=1 |date=2016-03 |issn=1746-5702 |issn2=1746-5710 |doi=10.1093/itnow/bww026 |lire en ligne=https://academic.oup.com/itnow/article-lookup/doi/10.1093/itnow/bww026 |consulté le=2022-03-22 |pages=58–61}}.</ref>, sauf à considérer que l'ensemble des mineurs et/ou les concepteurs du logiciels en soient responsables ;
* {{Citation|le droit de déréférencement aussi dit ''[[droit à l'oubli]]''}}<ref name=DroitOubli2016>{{Ouvrage|prénom1=Primavera |nom1=De Filippi |prénom2=Michel |nom2=Reymond |titre=[https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01676888/document Blockchain et droit à l'oubli] |volume=1 |date=2016-12 |lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01676888 |consulté le=2022-03-22 |pages=138}}.</ref> (droit inscrit dans le [[droit européen]]<ref>Cf. l'affaire ''[[Google Spain SL et Google Inc. contre Agencia Española de Protección de Datos (AEPD) et Mario Costeja González]]'' et sa conclusion jurisprudentielle du 13 mai 2014, de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) : l' ''arrêt Google Spain'' qui donne aux citoyens européens le droit de demander l'effacement des résultats de recherches menant à des sites internet contenant des informations inexactes, inadéquates ou excessives les concernant ; ceci concernent tout système permettant à ses utilisateurs, lors d'une recherche portant sur un non, d'obtenir un “aperçu structuré” leur permettant d'établir un profil plus ou moins détaillé de la personne concernée. (CJUE, 2014, at pars. 37, 80; Article 29 DPWP, 2014, at par. 17-18).</ref> qui permet la correction d'informations inexactes, inadéquates ou excessives, pour permettre le pardon et la réhabilitation) ; impacts socio-environnementaux et empreinte carbone des grandes crypto-monnaies, etc.)<ref name=Vranken2017sustainability/>, des sujets qui intéressent de nombreux investisseurs soucieux des implications éthiques et des impacts environnementaux de leurs choix d'investissement<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Yizhi |nom1=Wang |prénom2=Brian |nom2=Lucey |prénom3=Samuel Alexandre |nom3=Vigne |prénom4=Larisa |nom4=Yarovaya |titre=An index of cryptocurrency environmental attention (ICEA) |périodique=China Finance Review International |date=2022-01-21 |issn=2044-1398 |doi=10.1108/CFRI-09-2021-0191 |lire en ligne=https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/CFRI-09-2021-0191/full/html |consulté le=2022-03-22}}.</ref>. Selon Primavera de Filippi et Michel Reymond, une blockchain comme celle de [[Steem.it]], qui met plus directement en relation des identités aux informations qu'elle {{citation|fige}} pourrait être soumise au droit à l'oubli<ref name=DroitOubli2016/>.

== Cout énergétique et environnemental ==


=== Empreinte carbone des blockchains, effets sur le climat ===
La British Blockchain Association arguait en 2018 que la blockchain pourrait aider à faire respecter certains objectifs climatiques grace notamment à une utilisation croissante d'énergie renouvelables partout dans le monde afin d'assurer l'apport en électricité nécessaire à la fonction de la blockchain<ref>{{en}} Delton Chen, {{citation|Utility of the blockchain for climate mitigation}}, ''The Journal of The British Blockchain Association'', {{numéro|1}}, 2018, {{p.|3577}}.</ref>, mais le minage est dénoncé par d'autres comme une catastrophe climatique ; ainsi, selon une étude publiée en 2017 dans la revue scientifique ''[[Nature Climate Change]]'', l'usage du Bitcoin aurait émis plus de {{nobr|69 millions}} de tonnes de dioxyde de carbone ({{CO2}}) en 2017, soit l'équivalent de la production en {{CO2}} de l'[[Irlande (pays)|Irlande]] ou environ 0,3 % de la production mondiale de gaz à effet de serre.

En 2018 au [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]], Stoll, Klaaßen et Gallersdörfer du Center for Energy and Environmental Policy Research ont estimé<ref>Estimation de l'empreinte énergétique du minage du Bitcoin faite en se basant sur les dépôts d'introduction en bourse des principaux fabricants de matériel, des informations sur les opérations des installations minières et les compositions des pools miniers. Ce résultat a ensuite été converti en émissions de carbone grâce à la localisation des adresses IP (connaissant la part renouvelable de l'électricité dans leurs régions).</ref> l'empreinte énergétique du minage de Bitcoin : en novembre 2018, il aurait nécessité à lui seul une puissance électrique de {{unité|48.2|TWh}}, soit de 21,5 à {{unité|53.6|MtCO2}} émis dans l'année, dont un pourcentage croissant basée sur des énergies renouvelables. Cette même année (2018), [[Cédric Villani]] note dans son rapport que {{Citation|près de 4 % des émissions carbonées mondiales sont dues à la production et à l'utilisation des outils numériques, qui engendrent une consommation énergétique augmentant de 8,5 % par an et sa part dans la consommation mondiale d'électricité (en croissance de 2 % par an) pourrait atteindre 20 % (scénario modéré) ou 50 % (scénario pessimiste) en 2030, et être ainsi multipliée par dix en vingt ans. Vu le mix électrique mondial, la part d'émissions de gaz à effet de serre (GES) du numérique devrait ainsi passer de 2,5 % en 2015 à 5 % en 2020 ({{unité|2.5|Gt}})}}<ref name=Villani2018>Source : Rapport « [https://books.google.fr/books?id=Q7lUDwAAQBAJ Donner un sens à l'intelligence artificielle: pour une stratégie nationale et européenne] » ; de Cédric Villani, Yann Bonnet, Charly Berthet, François Levin, Marc Schoenauer, Anne Charlotte Cornut, Bertrand Rondepierre, pour le Conseil national du numérique, en 2018 (233 pages) ; voir le chapitre « Donner un sens à l'intelligence artificielle », Partie 4 : L'intelligence artificielle au service d'une économie plus écologique {{ISBN|2-1114-5700-0|978-2-1114-5700-3}}.</ref>.

En 2021, selon [[Digiconomist]] (média absolument pas fiable scientifiquement, orienté avec des intérêts dans la critique de la blockchain et des cryptomonnaies, leurs études ont été démontrées comme fausses de nombreuses fois) (estimation de {{unité|64.18|MtCO2}} émises par Bitcoin, publiée en juillet 2021, à comparer avec quelque chose de comparable comme un autre secteur du numérique ou bien comme le secteur bancaire, on peut mettre en parallèle la quantité de valeur dont le transfert sécurisé est permis par la blockchain en fonction d'une dépense énergétique par rapport au transfert de valeur assuré par le système bancaire pour sa propre dépense énergétique. on peut aussi ajouter quelle est la part des énergies renouvelables utilisées pour chacun des objets de comparaison) et selon l'index CBECI (''Cambridge Bitcoin Energy Consumption'') de l'université de Cambridge (à revoir car leur mode de calcul et d'évaluation a été prouvé comme étant non fiable par plusieurs études ultérieures), l'empreinte carbone et environnementale de plusieurs blockchains croît de manière préoccupante (celles, cumulées, du Bitcoin et de l'Ethereum ont été évaluées en juillet 2021 à {{unité|90.31|MtCO2}} ; presque autant que les émissions cumulées de la [[Belgique]] : {{unité|91.20|MtCO2}})<ref>{{en}} [https://digiconomist.net/bitcoin-energy- consumption/ Bitcoin energy consumption index] - Digiconomist.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://digiconomist.net/ethereum-energy-consumption/ Ethereum energy consumption index] - Digiconomist.</ref>.

En 2022, le minage du Bitcoin a {{Citation|une [[empreinte carbone]] qui a, à elle seule, dépassé celle de l'industrie de l'extraction de l'or}}<ref name=pauvrete2022/>, alors qu'en termes de création de valeur, le Bitcoin est moins intéressant que l'extraction de cuivre, d'or, de platine et même d'oxydes de terres rares{{référence nécessaire}}. En 2018, Krause a comparé l'énergie nécessaire pour produire un [[dollar américain]] (US $) d'actifs numériques entre le {{date-|1|janvier|2016}} et le {{date-|30|juin|2018}} à celle nécessaire à produire la même valeur à partir de véritables gisements de métaux<ref name=Krause2018Tolaymat/>. Le minage de [[Bitcoin]], [[Ethereum]], [[Litecoin]] et [[Monero]] a respectivement consommé (en moyenne) 17, 7, 7 et {{unité|14|MJ}} pour générer {{unité|1|US$}}, soit plus que l'exploitation minière conventionnelle de [[cuivre]], d'[[or]], de [[platine]] et d'[[Terre rare|oxydes de terres rares]], respectivement 122, 4, 5, 7 et {{nobr|9 [[Joule|mégajoule]]s}} (MJ) (qu'en est il des déchets générés par chacune de ces activités de minages ? et de la part d'énergie renouvelable utilisée pour chacune des activités de minage?)<ref name=Krause2018Tolaymat/>.{{Référence obsolète}} Le [[cryptominage]] consomme déjà nettement plus d'énergie que l'exploitation de ces minerais, et, bien que le marché des cryptomonnaies soit plutôt volatil, les taux de hachage du réseau pour trois des quatre cryptomonnaies ont constamment augmenté, suggérant que leurs besoins en énergie augmenteront encore (nécessairement pour le Bitcoin). Selon cette évaluation, en trente mois, l'extraction de ces quatre cryptomonnaies aurait causé l'émission de 3 à {{nobr|15 millions}} de tonnes de {{CO2}}<ref name=Krause2018Tolaymat/>, une quantité considérable de gaz à effet de serre<ref>https://monconvertisseurco2.fr.</ref>.

=== Aspects énergétiques et environnementaux ===
[[Fichier:Comparaison consommations énergie bockchain fr.png|vignette|redresse=1.6|Consommation approximative d'énergie (par transaction) par type de blockchain<ref name=Sedlmeiral2020/><br><br>'''Important''' : l'axe Y (vertical) est [[échelle logarithmique|logarithmique]]<br><small>1) Simple serveur : transactions traitées en consommant peu d'énergie. <br>2) Système centralisé typique sans blockchain : utilise une base de données et des sauvegardes plus complexes, consommant un peu plus d'énergie.<br>3) Blockchain autorisée à petite échelle (interentreprises, par exemple) : redondance similaire, mais frais généraux et consommation supplémentaire par transaction (ex : consensus PoA et cryptographie plus complexes).<br>4) Une blockchain sans autorisation sans PoW à grand nombre de nœuds : consomme beaucoup d'électricité (''Cf.'' degré élevé de redondance).<br> 5) Blockchain à [[preuve de travail]], de type [[Bitcoin]] : intrinsèquement extrêmement énergivore</small>.]]

[[Fichier:Consommation électricité 5 cryptos majeures 2020.jpg|vignette|redresse=1.6|Puissance électrique nécessaire (en bleu) aux blockchains de 4 crypto-monnaies [[Preuve de travail|PoW]] dont la [[capitalisation boursière]] (barre grise) était alors évaluée à au moins {{nobr|1 milliard}} USD.<br><br>'''Important''' : les axes Y et Y' sont [[échelle logarithmique|logarithmiques]]. L'axe de gauche représente la [[capitalisation]] sur les marchés, en valeur (en milliards de dollars US) et celui de droite les consommations annuelles en [[TWh]]. <br>L'énergie consommée est corrélée à la capitalisation boursière de la cryptomonnaie, car seuls les mineurs les plus rapides sont récompensés et la difficulté de minage augmente avec la valeur marchande de la cryptomonnaie<ref name=Sedlmeiral2020/>. Seules cinq cryptomonnaies sont ici représentées, mais début de 2018, il en existe plusieurs centaines, et la capitalisation boursière totale des 100 plus grandes aurait dépassé {{nobr|330 milliards}} d'euros dans le monde<ref name="Houben2018" />.]]

[[Fichier:Bitcoin electricity consumption.svg|vignette|redresse=1.6|Évaluation de la demande de puissance électrique (qui reflète la consommation d'électricité), avec une valeur maximale et une valeur minimale calculée, ici rien que pour le minage du [[Bitcoin]] ; selon le ''Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index'' du Centre de Cambridge pour la finance alternative, basé à l'[[Université de Cambridge]].<br>Le maximum, le minimum et une valeur de meilleure estimation (estimée) sont tracés au fil du temps (les 3 courbes du graphique), et comparés à la consommation d'électricité de divers pays (à droite)<br> <small>Graphique mis à jour le 11 mars 2021 ; source : Https://cbeci.org/</small>]]

[[Fichier:Bitcoin mining pools by location (country) – Mining pool distributions of Bitcoin blockchain.webp|vignette|redresse=1.6|Répartition des consortiums de minage en avril 2020, rien que pour le Bitcoin<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Shangrong |nom1=Jiang |prénom2=Yuze |nom2=Li |prénom3=Quanying |nom3=Lu |prénom4=Yongmiao |nom4=Hong |titre=Policy assessments for the carbon emission flows and sustainability of Bitcoin blockchain operation in China |périodique=Nature Communications |volume=12 |numéro=1 |date=2021-04-06 |issn=2041-1723 |doi=10.1038/s41467-021-22256-3 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41467-021-22256-3 |consulté le=2022-03-19 |pages=1938}}.</ref>. <br>La Chine a interdit le minage et les cryptomonnaies en juin 2021. Mais avant cela, elle représentait plus de 75 % du minage de cryptomonnaies dans le monde grâce à un prix de l'électricité peu élevé mais souvent issu de [[centrales au charbon]]). Source statistique : https://btc.com/stats.]]

[[Fichier:Difficulté minage bloc Bitcoin et valeur 2018 01.jpg|vignette|redresse=1.6|Évolution du niveau de difficulté de minage du bloc Bitcoin et du prix du marché (de janvier 2013 à octobre 2018). <br>Plus le temps passe, plus la difficulté de minage augmente et moindre est le nombre de Bitcoins mis sur le marché... sans relation avec le cours de cette cryptomonnaie<ref name="Zade2019Al" />. Plus la difficulté augmente, plus le minage consomme d'électricité.]]

[[Fichier:Hut 8 Medicine Hat aerial 2.jpg|vignette|redresse=1.6|Ferme de minage de {{unité|60.7|MW}}, de 'Hut 8 Mining Corp'<ref>Entreprise de Toronto qui se présente comme l'une des plus grandes sociétés de minage de crypto-monnaie cotée en bourse.</ref> à Medicine Hat (une « juridiction à faible coût énergétique » et au climat désertique, froid et venteux de l'[[Alberta]]). Coût : {{nobr|100 millions}} de dollars. Le site dispose d'une centrale électrique au gaz (construite par la ville pour {{unité|55.7|millions}} de dollars). Elle fournira {{nobr|42 mégawatts}} d'électricité durant dix ans (durée du bail foncier) pour alimenter et refroidir les processeurs des 56 data-centers (containers de type ''Bitfury BlockBox AC'' déplaçables sur semi-remorque). <br>Les panneaux bleus (non-photovoltaïques) sont des [[ombrière]]s facilitant le refroidissement et abritant les processeurs de la pluie. ([https://www.google.com/maps/@50.0930042,-110.7359846,325m/data=!3m1!1e3?hl=fr vue plus large])<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Hut 8 cuts power deal with Medicine Hat to mine cryptocurrency |url=https://www.jwnenergy.com/article/2018/3/20/hut-8-cuts-power-deal-medicine-hat-mine-cryptocurr/ |site=jwnenergy.com |consulté le=2022-03-24}}.</ref> ([https://www.youtube.com/watch?v=AdCdgwK1VEg En savoir plus en vidéo], Bitcoin Mining at Hut8 - Facility Tour).]]

[[Fichier:Argo Blockchain Mirabel Facility.jpg|vignette|Racks de processeurs d'une installation de minage de Bitcoin (Argo Blockchain Mirabel Bitcoin Mining Facility, à [[Mirabel (Québec)|Mirabel]], au nord-ouest de Laval au Canada, en 2018).]]

Après la [[crise bancaire et financière de l'automne 2008]] le Bitcoin a voulu être un système de paiement électronique irréversible, infalsifiable, décentralisé, anonymisé, participatif<ref>{{en}} J. Schuster, « Enabling Access to Markets: Bitcoin's Vision of a Participatory Digital Economy », ''Yale Journal of International Affairs'', {{vol.|10}}, 2015, {{p.|147}}, {{présentation en ligne|lien=https://heinonline.org/HOL/LandingPage?handle=hein.journals/yaljoina10&div=19&id=&page=}}, {{pdf}}.</ref>, appuyé sur une infrastructure mutualiste<ref>{{Article|langue=en|auteur=Lana Swartz|titre=What was Bitcoin, what will it be? The techno-economic imaginaries of a new money technology |périodique=Cultural Studies |volume=32 |numéro=4 |date=2018-07-04 |issn=0950-2386 |issn2=1466-4348 |doi=10.1080/09502386.2017.1416420 |lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09502386.2017.1416420 |consulté le=2022-03-20 |pages=623–650}}.</ref> autogéré, insensible aux frontières, aux attaques numériques et résilient (car décentralisé et redondant). Il s'agissait d'être indépendant des banques, des banques centrales, des États ou de groupes de pression ou d'autres tiers.

Mais en sécurisant sa blockchain par la «[[preuve de travail]]», [[Satoshi Nakamoto]] (inventeur supposé du Bitcoin) s'est soumis à une ressource externe qu'il ne peut contrôler : l'[[électricité]]<ref name=Burnett2021/> ; une ressource inégalement répartie dans le monde et soumise à des aléas, qui a un coût et une disponibilité limitée, et que le minage transforme essentiellement en chaleur (très rarement réutilisée bien que cela soit possible)<ref>{{Lien Web|url=https://rmc.bfmtv.com/actualites/tech/tech-chauffer-son-logement-grace-a-la-chaleur-des-machines-informatiques_AV-202203310392.html|titre=Chauffer son logement grâce à la chaleur informatique}}.</ref>.

Selon Bob Burnett (dans, le ''[[Bitcoin Magazine]]'', le 21 février 2022), c'est le principal « [[talon d'Achille]] » du Bitcoin : il a désormais trop de besoin de densité de puissance de [[hachage]] dans un trop petit nombre de fermes de minage (lesquelles sont en outre de plus en plus coûteuses)<ref name=Burnett2021>{{Lien web|langue=en|auteur=Bob Burnett|titre=Satoshi's Heel: Is Mining Infrastructure A Vulnerability That Could Take Down Bitcoin? |url=https://bitcoinmagazine.com/business/mining-industry-makes-bitcoin-vulnerable |site=[[Bitcoin Magazine]] : Bitcoin News, Articles, Charts, and Guides |consulté le=2022-03-20}}.</ref>. Ainsi, [[Atlas Power]] veut avant fin 2023, pour {{unité|1.9|milliard}} de dollars, construire une capacité de minage d'environ {{nobr|750 mégawatts}} (MW) sur des serveurs d'une capacité d'au moins {{nobr|150 téra}} par seconde (TH/s), à [[Williston (Dakota du Nord)|Williston]] dans une zone aride et froide du [[Dakota du Nord]], également connue pour l'exploitation de ses [[schistes bitumineux]]. La ville a dû se doter en 2014 de {{unité|112|MW}} de production électrique supplémentaire (d'origine fossile)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Wärtsilä to supply a 112 MW peaking power plant to North Dakota, USA |url=https://www.wartsila.com/media/news/15-10-2014-wartsila-to-supply-a-112-mw-peaking-power-plant-to-north-dakota-usa |site=Wartsila.com |consulté le=2022-03-20}}.</ref> et les mineurs y demandent {{nobr|750 mégawatts}} supplémentaires. Ce type de « recentralisations » associé à une hyperconsommation électrique expose massivement le Bitcoin au risque d'attaque du système entier, par simple déni de fourniture d'électricité. Et d'autres facteurs de recentralisation s'ajoutent à celui-ci ([[géopolitique]], [[juridiction]]s, type de [[sources d'énergie]], taille des fermes de minage, nature et propriété des «pools miniers», ou encore l'origine des puces électroniques, ajoutait B. Burnett en février 2021)<ref name=Burnett2021/>.

En effet, la demande électrique d'une blockchain varie de plusieurs ordres de grandeur selon son architecture, sa taille, son type de matériel de minage et la valeur prise par une cryptomonnaie. Or, pour le Bitcoin, Satochi a choisi le mode de sécurisation énergétiquement le plus couteux, et ne pouvant que devenir de plus en plus énergivore au fur et à mesure que le Bitcoin prendra de la valeur. Ceci a suscité la création de nombreuses fermes de minage coûteuses (en millions à plus d'un milliard de dollars par site pour les plus grosses), coûteuses en puces et matériels informatiques, et qui sont paradoxalement devenues très vulnérables aux risques d'attentats, de fermetures administratives ou plus simplement de coupures d'électricité de la part du fournisseur<ref name=Burnett2021/>. La disparition d'une ferme de minage ne poserait pas de problème, mais, note Bob Burnett, une attaque coordonnée (simple coupure d'électricité) contre les fermes les plus importantes priverait le bitcoin des ressources énergétiques qui lui sont vitales pour maintenir un temps de traitement par bloc de la chaine (temps que Satochi a fixé à environ {{nobr|10 minutes}})<ref name=Burnett2021/>. Ce scénario de crise est d'autant plus crédible que les pools de mineurs ont concentré leurs fermes dans quelques pays accueillants mais dont plusieurs ont une gouvernance autoritaire et/ou sont politiquement instables (par exemple : [[Kazakhstan]], [[Russie]], [[Géorgie (pays)|Géorgie]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Plongée en Géorgie, nouvel eldorado des cryptomonnaies |url=https://usbeketrica.com/fr/article/plongee-georgie-nouvel-eldorado-cryptomonaies |site=usbeketrica.com |consulté le=2022-03-22}}.</ref>) ou ont une monnaie faible (le [[Bolivar fort|bolivar vénézuélien]] a perdu 99,9 % de sa valeur entre 2016 et 2018, et l'État limite l'approvisionnement du pays en devises fortes, ce qui a encouragé le minage de Bitcoin par des Vénézuéliens qui y voient un placement plus sûr que leur monnaie nationale)<ref>{{Lien web |titre=Why are Venezuelans mining so much bitcoin? |url=https://www.economist.com/the-economist-explains/2018/04/03/why-are-venezuelans-mining-so-much-bitcoin |site=The Economist |issn=0013-0613 |consulté le=2022-03-21}}.</ref>. Aux [[États-Unis]], les élus et communautés du [[Texas]] et du [[Dakota du Nord]], du [[Kentucky]]<ref name=USgeorgie2022/>, de l'[[Illinois]]<ref name=USgeorgie2022/>, de [[Géorgie (pays)|Géorgie]]<ref name=USgeorgie2022/> se sont récemment (2021, 2022) montrés très accueillants pour les fermes de minage, mais celles-ci y seront dépendantes de [[ressources fossiles]] (électricité en grande partie issue du pétrole ou du gaz et donc très carbonée), et d'un réseau électrique fragile ([[black-out]] systémique) et vulnérable aux attaques terroristes dirigées et/ou à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, qui pourraient y mettre en péril le réseau minier<ref name=Burnett2021/>. Bien que le climat ne soit pas favorable au minage, et l'électricité très carbonée, Rockland (Texas), grâce à une électricité bradée, a réussi à attirer la plus grande ferme de minage de bitcoins d'Amérique (exploitée par [[Whinstone]] US, depuis racheté par [[Riot Blockchain]])<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Inside the Largest Bitcoin Mine in The U.S. |périodique=[[Wired (magazine)|Wired]]|url=https://www.youtube.com/watch?v=x9J0NdV0u9k |consulté le=2022-03-24|format=vid}}.</ref>. La Géorgie, à la suite d'un accord tripartite entre les entreprises de minage ISW Holdings, Bit5ive, et Bitmain, espère attirer {{unité|56000|mineurs}} Bitmain avant octobre 2022, mais elle est en concurrence avec d'autres États qui offrent aux mineurs des avantages fiscaux, allant jusqu'à proposer une électricité détaxée pour les attirer<ref name=USgeorgie2022>{{Lien web |langue=fr|titre=Cryptos : la Géorgie annule les impôts locaux pour les mineurs |url=https://journalducoin.com/defi/georgie-annule-impots-locaux-mineurs-crypto/|site=Journal du Coin |date=2022-02-22 |consulté le=2022-03-22}}.</ref>.

Le diagramme-barre rouge (ci-contre) compare approximativement la consommation électrique de différents types d'architectures de blockchain. Il montre qu'il existe une énorme différence (de plusieurs [[ordre de grandeur|ordres de grandeur]]) entre la faible consommation électrique engendrée par une transaction moyenne traitée par un serveur «normal», et celle engendrée par des systèmes de blockchain, en particulier quand la chaine basée sur la «[[preuve de travail]]» (Proof of Work), comme c'est typiquement le cas pour le Bitcoin qui est de très loin la cryptomonnaie la plus consommatrice d'énergie. Et son principe de fonctionnement la condamne intrinsèquement à le devenir plus encore au fur et à mesure que le bitcoin se développera et/ou prendra de la valeur)<ref name=Sedlmeiral2020/>.

La consommation des fermes de minage a été si intense au [[Kazakhstan]] en 2021, qu'elle y concurrençait les besoins domestiques, urbains et industriels en électricité causant des coupures de courant<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les mineurs de cryptomonnaies se détournent du Kazakhstan pour des booster leur croissance |url=https://www.eurasiatimes.org/23/12/2021/les-mineurs-de-cryptomonnaies-se-detournent-du-kazakhstan-pour-des-booster-leur-croissance/|site=eurasiatimes.org |consulté le=2022-03-19}}.</ref> (selon le gouvernement le minage a fait augmenter la consommation électrique du Kazakhstan de 7 % à 8 % en un an ; ce qui a justifié des arrêts de livraison d'électricité aux mineurs de cryptomonnaies). L'exemple de la Chine continentale montre que le minage peut être subitement interdit dans un pays. En Chine avant cette interdiction, de nombreux {{citation|mineurs}} déplaçaient leurs installations saisonnièrement : de la fin de l'automne au printemps (« saison sèche ») ils étaient dans les régions alimentées au charbon les plus stables ([[Xinjiang]] typiquement), puis en « saison des pluies », ils migraient vers des régions en surcapacités temporaires d'hydroélectricité ([[Sichuan]] typiquement) où l'électricité leur était fournie à bas coût.

La consommation d'une blockchain est très difficile à évaluer mineur par mineur car la blockchain s'appuie sur de très nombreux réseaux ouverts et distribués, où on ne connait ni le nombre précis de participants (qui peut en outre fluctuer à tout moment), ni les caractéristiques de leurs ordinateurs et serveurs, ni l'intensité de leur effort de minage, ni parfois les sources d'énergie qui ont permis la fabrication de l'électricité, et encore moins l'énergie grise nécessaire à l'ensemble du processus. De plus, les mineurs travaillant à résoudre les énigmes (puzzle) d'une blockchain de type bitcoin utiliseront des puces dédiées (« ''[[Application-specific integrated circuit]]'' » ou ASICS), spécialement adaptées au [[Fonction de hachage cryptographique|hachage cryptographique]] ''[[SHA-2|SHA256]]'' retenu pour le [[Bitcoin]], alors que - inversement - une monnaie numérique comme [[Ethereum]] a été conçu pour empêcher l'utilisation de tels circuits hautement dédiée à un minage spécifique.

Néanmoins, selon Vranken (2017)<ref name=Vranken2017sustainability>{{Article|langue=en|prénom1=Harald |nom1=Vranken |titre=Sustainability of bitcoin and blockchains |périodique=Current Opinion in Environmental Sustainability |volume=28 |date=2017-10 |issn=1877-3435 |doi=10.1016/j.cosust.2017.04.011 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.cosust.2017.04.011 |consulté le=2022-03-18 |pages=1–9}}.</ref> et Krause et Tolaymat (2018)<ref name=Krause2018Tolaymat>{{Article |prénom1=Max J. |nom1=Krause |prénom2=Thabet |nom2=Tolaymat |titre=Quantification of energy and carbon costs for mining cryptocurrencies |périodique=Nature Sustainability |volume=1 |numéro=11 |date=2018-11 |issn=2398-9629 |doi=10.1038/s41893-018-0152-7 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1038/s41893-018-0152-7 |consulté le=2022-03-18 |pages=711–718}}.</ref>, les limites basses et hautes de la consommation directe d'énergie de toute blockchain PoW peuvent être assez finement évaluées, indirectement :
# la limite inférieure du besoin énergétique du seul minage pour une blockchain PoW est liée à la difficulté des énigmes cryptographiques et la fréquence à quelles elles sont solutionnées, deux paramètres connus ; on peut donc en déduire la valeur de la fréquence minimale de calculs ({{citation|hash-rate}}) nécessaire pour résoudre ces énigmes. À titre d'exemple, le {{date-|5|février|2020}}, les données extraites du [[CoinMarketCap]] (2020)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Cryptocurrency Prices, Charts And Market Capitalizations |url=https://coinmarketcap.com/ |site=CoinMarketCap |consulté le=2022-03-19}}.</ref> et [[Coinswitch]] (2019)<ref>{{Lien web |titre=Top 10 Bitcoin Mining Hardware That Must Look For in 2021 - Kuberverse |url=https://coinswitch.co/blog/top-10-best-bitcoin-mining-hardware-latest-review-and-comparison/ |site=coinswitch.co |consulté le=2022-03-19}}.</ref> montrent qu'au moins {{unité|6.8|GW}} ont été nécessaire ce jour-là, (ce qui correspondrait à un besoin annuel d'au moins {{unité|60|TWh}}, chiffre redescendu à {{unité|54.02|TWh}} au {{date-|19|mars|2021}} ; et il ne s'agit que de la fourchette basse de l'estimation, la fourchette haute étant de {{unité|319.40|TWh}}). Cette méthode peut être utilisée pour calculer le besoin considéré sur d'autres périodes de temps<ref name=Sedlmeiral2020/> ;
# la limite supérieure des besoins énergétiques du processus de minage pour une blockchain PoW peut aussi être approchée : si les mineurs sont rationnels et ne travaillent pas à perte (c'est-à-dire que les revenus attendus du minage restent supérieur aux coûts associés, notamment lié au prix de l'électricité)<ref name=Sedlmeiral2020/>.

Pour O'Dwyer & Malone ([[2014]]), les systèmes fondés sur la blockchain avec [[preuve de travail]] sont des « gouffres énergétiques »<ref name=2014-odwyer_malone>{{Article|langue=en|auteur1=Karl J. O'Dwyer|auteur2=David Malone|titre=Bitcoin Mining and its Energy Footprint|périodique=IET Irish Signals & Systems Conference 2014|date=26-27 juin 2014|lire en ligne= http://karlodwyer.com/publications/pdf/bitcoin_KJOD_2014.pdf|format=pdf}}.</ref>. Et l'utilisation de la [[preuve de travail]] induit une consommation d'électricité et de temps de calcul (et donc une mobilisation de serveurs ou de réseaux d'ordinateurs individuels) qui croît dans le monde. La [[Banque des règlements internationaux]] (la « banque des banques centrales ») a critiqué le système des validations par preuve de travail nécessaire à la blockchain ; système qualifié de « désastre environnemental » par Hyun Song Shin en {{date-|juin 2018}}<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=Hyun Song Shin|date=juin 2018|titre chapitre=Chapter V. Cryptocurrencies : looking beyond the hype|titre ouvrage=BIS 2018 Annual Economic Report|éditeur=Bank for International Settlements}}{{commentaire biblio|{{citation|Put in the simplest terms, the quest for decentralised trust has quickly become an environmental disaster.}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom=Janda|prénom=Michael|date=18 juin 2018|titre=Cryptocurrencies like bitcoin cannot replace money, says Bank for International Settlements|périodique=ABC (Australia)}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom=Hiltzik|prénom=Michael|date=18 juin 2018|titre=Is this scathing report the death knell for bitcoin?|périodique=Los Angeles Times}}.</ref>.

En 2015, Nicholas Weaver (International Computer Science Institute ; [[université de Californie à Berkeley]]), après avoir examiné la sécurité en ligne de la blockchain et l'[[Efficacité énergétique (économie)|efficacité énergétique]] du système de la « preuve de travail » utilisé par les blockchains{{Référence nécessaire|date=4 septembre 2022}} conclut dans les deux cas, que ces solutions sont « totalement inadéquates »<ref>{{article|langue=en|auteur=Sean Illing|titre=Why Bitcoin is bullshit, explained by an expert|périodique=Vox|date=11 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{YouTube|langue=en|id=xCHab0dNnj4|titre= Blockchains and Cryptocurrencies: Burn It With Fire (Nicholas Weaver)|chaîne=Berkeley School of Information|date=20/04/2015|consulté le=15 septembre 2021}}.</ref>.

En 2017, les analystes de l'énergie et de la blockchain s'inquiètent de la possibilité d'une {{Citation|''perfect storm''}} (tempête parfaite) car alors que les gains d'[[Efficacité énergétique (économie)|efficacité énergétique]] du matériel de minage ralentissent, la valeur du bitcoin et les transactions en bitcoin augmentent (ce qui accroit considérablement le besoin de minage et donc d'électricité<ref name=Fairley2017/>. Déjà certaines fermes de minage consomment autant d'électricité qu'une petite ville<ref name=Fairley2017/>. Ce problème inquiète par exemple Michael Reed (responsable de la technologie blockchain chez Intel) ou Peter Fairley ([[Université de Rome « La Sapienza »|université La Sapienza]]) qui compare le Bitcoin à une [[sangsue]] qui « aspire » le contenu des réseaux électriques mondiaux, et qui ne pourra longtemps être maîtrisée par les gains rapides d'efficacité énergétique du minage<ref name=Fairley2017>{{Article|langue=en|auteur=Peter Fairley |titre=Blockchain world - Feeding the blockchain beast if bitcoin ever does go mainstream, the electricity needed to sustain it will be enormous |périodique=IEEE Spectrum |volume=54 |numéro=10 |date=2017-10 |issn=0018-9235 |doi=10.1109/MSPEC.2017.8048837 |lire en ligne=http://ieeexplore.ieee.org/document/8048837/ |consulté le=2022-03-23 |pages=36-59}}.</ref>. Ceci sera confirmé deux ans après par une autre modélisation (allemande) de divers scénarios possibles<ref name="Zade2019Al">{{Article|langue=en|prénom1=Michel |nom1=Zade |prénom2=Jonas |nom2=Myklebost |prénom3=Peter |nom3=Tzscheutschler |prénom4=Ulrich |nom4=Wagner |titre=Is Bitcoin the Only Problem? A Scenario Model for the Power Demand of Blockchains |périodique=Frontiers in Energy Research |volume=7 |date=2019-03-13 |issn=2296-598X |doi=10.3389/fenrg.2019.00021 |lire en ligne=https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fenrg.2019.00021/full |consulté le=2022-03-23 |pages=21}}.</ref> ; Beck et al. soulignent le besoin de données détaillée sur la consommation d'énergie des technologies blockchain<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Roman |nom1=Beck |prénom2=Michel |nom2=Avital |prénom3=Matti |nom3=Rossi |prénom4=Jason Bennett |nom4=Thatcher |titre=Blockchain Technology in Business and Information Systems Research |périodique=[[Business & Information Systems Engineering]] |volume=59 |numéro=6 |date=2017-11-15 |issn=2363-7005 |issn2=1867-0202 |doi=10.1007/s12599-017-0505-1 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1007/s12599-017-0505-1 |consulté le=2022-03-18 |pages=381-384}}.</ref>.

En 2018, plusieurs études réalertent sur les risques posés par le fait que Bitcoin, et son fonctionnement, est intrinsèquement et intentionnellement conçu pour être très consommateur d'électricité, ce qui le rend très émissif en calories<ref name=DeVries2018joule>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Alex |nom1=de Vries |titre chapitre=Bitcoin's Growing Energy Problem |numéro chapitre=5 |titre ouvrage=Joule |volume=2 |date=2018-05 |doi=10.1016/j.joule.2018.04.016 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.joule.2018.04.016 |consulté le=2022-03-18 |passage=801–805}}.</ref>{{,}}<ref>Torell W, Brown K, Avelar V (2015) The unexpected impact of raising data center temperatures. https://download.schneider-electric.com/files?p_Doc_Ref=SPD_VAVR-9SZM5D_EN. Accessed 6 Nov 2020.</ref> et contributeur aux [[Liste des pays par émissions de dioxyde de carbone|émissions mondiales de gaz à effet de serre]], alors que les engagements internationaux sont à la [[décarbonisation]]<ref name=truby2018>{{Article|langue=en|prénom1=Jon |nom1=Truby |titre=Decarbonizing Bitcoin: Law and policy choices for reducing the energy consumption of Blockchain technologies and digital currencies |périodique=Energy Research & Social Science |volume=44 |date=2018-10 |issn=2214-6296 |doi=10.1016/j.erss.2018.06.009 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.erss.2018.06.009 |consulté le=2022-03-18 |pages=399–410}}.</ref>. Il concurrence en outre d'autres usages de l'électricité<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Nicola |nom1=Jones |titre=How to stop data centres from gobbling up the world's electricity |périodique=Nature |volume=561 |numéro=7722 |date=2018-09 |issn=0028-0836 |issn2=1476-4687 |doi=10.1038/d41586-018-06610-y |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/d41586-018-06610-y |consulté le=2022-03-19 |pages=163–166}}.</ref>. Toute ceci fait que {{Citation|les grands avantages transactionnels, de confiance et de sécurité du Bitcoin sont éclipsés par la conception intentionnellement gourmande en ressources de son processus de vérification des transactions qui [[Crise climatique|menace désormais le climat]] dont nous dépendons pour notre survie (…) au moment où les gouvernements du monde se démènent pour réduire la consommation d'énergie grâce à leurs engagements sur le changement climatique de l'Accord de Paris et au-delà pour [[Atténuation du changement climatique|atténuer les conséquences du changement climatique pour l'avenir]]}}<ref name=truby2018/>.

En 2018, la puissance de calcul nécessaire à la résolution d'un puzzle Bitcoin a plus que triplé, entraînant conséquemment une forte croissance de la consommation d'électricité<ref>Blockchain.com. BlockchainCharts, <https://www.blockchain.com/charts> (2018).</ref>{{,}}<ref name=DeVries2018joule/>. Dans ''Pour la Science'', Jean-Paul Delahaye parle de « La folie électrique du Bitcoin »<ref>Jean-Paul Delahaye (2018) « La folie électrique du Bitcoin ». In : Pour la science 484 (fév.), {{p.|80-84}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Jean-Paul |nom1=Delahaye |titre=Au-delà du bitcoin |périodique=Pour la Science |volume=N° 499|numéro=5 |date=2019-01-05 |issn=0153-4092 |doi=10.3917/pls.499.0080 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/pls.499.0080 |consulté le=2022-03-23 |pages=80–85}}.</ref>. Dans [[Nature Climate Change]], Mora et al. (2018) montrent que si la tendance se prolonge en suivant le taux d'adoption d'autres technologies largement adoptées, alors {{Citation| - à lui seul - Bitcoin produira assez d'émissions de {{CO2}} pour pousser le réchauffement au-dessus de {{tmp|2|°C}} en moins de trois décennies}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Camilo |nom1=Mora |prénom2=Randi L. |nom2=Rollins |prénom3=Katie |nom3=Taladay |prénom4=Michael B. |nom4=Kantar |titre=Bitcoin emissions alone could push global warming above 2°C |périodique=Nature Climate Change |volume=8 |numéro=11 |date=2018-11 |issn=1758-678X |issn2=1758-6798 |doi=10.1038/s41558-018-0321-8 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/s41558-018-0321-8 |consulté le=2022-03-21 |pages=931–933}}.</ref>. Ce modèle est mis en question en 2019 par Dittmar et A. Praktiknjo qui se demandent, eux, si ces émissions pourraient causer un dépassement de {{tmp|+2|°C}} en 2100<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Lars |nom1=Dittmar |prénom2=Aaron |nom2=Praktiknjo |titre chapitre=Could Bitcoin emissions push global warming above 2 °C? |numéro chapitre=9 |titre ouvrage=Nature Climate Change |volume=9 |date=2019-08-28 |doi=10.1038/s41558-019-0534-5 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1038/s41558-019-0534-5 |consulté le=2022-03-18 |passage=656-657}}.</ref>. d'après Masanet & al., en septembre 2019, ces projections sont jugées invraisemblables et surestimeraient les émissions de {{CO2}} du Bitcoin, au moins à court terme<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Eric |nom1=Masanet |prénom2=Arman |nom2=Shehabi |prénom3=Nuoa |nom3=Lei |prénom4=Harald |nom4=Vranken |titre=Implausible projections overestimate near-term Bitcoin CO2 emissions |périodique=Nature Climate Change |volume=9 |numéro=9 |date=2019-09 |issn=1758-6798 |doi=10.1038/s41558-019-0535-4 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41558-019-0535-4 |consulté le=2022-03-21 |pages=653–654}}.</ref>. Mora et al. répondent à leurs détracteurs en 2019<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Camilo |nom1=Mora |prénom2=Randi L. |nom2=Rollins |prénom3=Katie |nom3=Taladay |prénom4=Michael B. |nom4=Kantar |titre=Mora et al. reply |périodique=Nature Climate Change |volume=9 |numéro=9 |date=2019-09 |issn=1758-6798 |doi=10.1038/s41558-019-0538-1 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41558-019-0538-1 |consulté le=2022-03-21 |pages=658-659}}.</ref>.

Selon le rapport de 2018 de [[Cédric Villani]], de manière générale {{Citation|d'ici 2040, l'énergie requise pour les besoins en calcul devrait également dépasser la production énergétique mondiale. Les progrès de la blockchain pourraient également faire exploser nos besoins énergétiques. Il est donc capital de sensibiliser le plus grand nombre à ces enjeux et d'agir pour prévenir les pénuries}}<ref name=Villani2018/>.

En 2019, [[Ethereum]] (avec une demande électrique de 0,6 à {{unité|3|GW}}) tend à rejoindre le niveau de consommation électrique de Bitcoin, et selon Jade & al. (2019) en cas de croissance linéaire de la difficulté du bloc et d'augmentation sigmoïde de l'efficacité du matériel de minage consommera en environ {{unité|8|GW}} en 2025<ref name="Zade2019Al" />. En 2020, quatre chercheurs du ''Project Group Business and Information Systems Engineering ([[Business & Information Systems Engineering|BISE]])'' du Fraunhofer FIT, de Bayreuth en Allemagne et/ou du FIM Research Center de l'[[université de Bayreuth]], publient une revue d'étude sur le sujet<ref name= Sedlmeiral2020/>. Ils y concluent que l'énergie actuellement consommée (i.e dans la décennie 2010 par les blockchain est {{Citation|effectivement une quantité d'énergie qui peut être considérée comme disproportionnée par rapport à l'utilité réelle des devises}}<ref name= Sedlmeiral2020/>. Selon les auteurs, de nouvelles approches peuvent théoriquement diminuer les émissions des blockchains de plusieurs ordres de grandeur (par rapport aux blockchains ''Proof of Work'', ou « PoW », de première génération), grâce à des {{Citation|mécanismes de consensus alternatifs}} (le « mécanisme de consensus » est le mécanismes qui permet d'arriver à un accord sur les nouveaux blocs à ajouter) mais soulignent les auteurs, {{Citation|en plus du consensus, la redondance sous-jacente à tous les types de technologie blockchain peut rendre les solutions informatiques basées sur la blockchain considérablement plus énergivores qu'une alternative centralisée sans blockchain}}<ref name=Sedlmeiral2020>{{Article |langue=en |prénom1=Johannes |nom1=Sedlmeir |prénom2=Hans Ulrich |nom2=Buhl |prénom3=Gilbert |nom3=Fridgen |prénom4=Robert |nom4=Keller |titre=The Energy Consumption of Blockchain Technology: Beyond Myth |périodique=[[Business & Information Systems Engineering]] |volume=62 |numéro=6 |date=2020-12 |issn=2363-7005 |issn2=1867-0202 |doi=10.1007/s12599-020-00656-x |lire en ligne=https://link.springer.com/10.1007/s12599-020-00656-x |consulté le=2022-03-18 |pages=599–608}}.</ref>. En effet, la blockchain repose sur le minage, qui est récompensé par une somme en crypto-monnaie et des frais pour les transactions associées ; cette somme est proportionnelle au prix de la crypto-monnaie sur le marché. Cela fait que, d'une part, plus la blockchain s'allonge et intègre de nouveaux blocs, plus elle consomme de l'énergie, et d'autre part, plus une crypto-monnaies prend de la valeur sur les marchés financiers, plus le minage (PoW) est encouragé, minage qui est la clé de l'inviolabilité du système, mais qui est par nature très consommateur d'énergie<ref name=Sedlmeiral2020/>. Au moyen d'une boucle de rétroaction positive simple, plus une crypto-monnaie PoW prend de la valeur, mieux elle est protégée contre les attaques, mais plus elle consomme d'énergie, de façon potentiellement exponentielle. Sedlmeir {{et al.}}, en 2020, insistent sur cet aspect : {{Citation|la forte consommation d'énergie des blockchains PoW n'est ni le résultat d'algorithmes inefficaces ni d'un matériel obsolète. Il est frappant de constater que ces blockchains sont « énergivores par conception »}}<ref name=Sedlmeiral2020/>, notamment pour réduire la vulnérabilité à l'[[attaque des 51 %]].

Le [[Kazakhstan]] est devenu deuxième pays plus gros mineur de Bitcoins au monde (après l'interdiction du minage et du commerce des cryptomonnaies en Chine, qui abritait fin 2020 plus de 60 % du minage mondial pour le seul Bitcoin), abritant en 2021 18 % de l'activité mondiale, juste derrière les États-Unis (35 %) et devant la Russie (11 %) selon l'[[université de Cambridge]]<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Geographic shift - News & insight |url=https://www.jbs.cam.ac.uk/insight/2021/geographic-shift/|éditeur=Cambridge Judge Business School |date=2021-10-13 |consulté le=2022-03-19}}.</ref>, qui a mis en ligne un calculateur évaluant la demande de puissance électrique du réseau Bitcoin (donnée mise à jour chaque {{nobr|24 heures}})<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) |url=https://ccaf.io/cbeci/index |site=ccaf.io |consulté le=2022-03-19}}.</ref>. D'après un documentaire, les {{unité|50000|machines}} de minage alors installées dans l'un des plus gros centres de minage du pays (installé sous huit hangars près de la ville d'[[Ekibastouz]] en [[climat continental humide]] où la température moyenne mensuelle ne dépasse pas {{tmp|22|°C}} en été, et directement alimenté en électricité haute tension par la [[centrale à charbon]] locale) consommaient l'équivalent d'une ville d'environ {{unité|100000|habitants}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=J'ai visité les mines de bitcoin géantes du Kazakhstan|url=https://www.youtube.com/watch?v=uYSFKmnHPv0 |éditeur=[[Radio télévision suisse]] |consulté le=2022-03-19|format=vid}}.</ref>.

En 2022, le minage du Bitcoin, nécessite autant d'énergie que l'ensemble de la Thaïlande<ref name=pauvrete2022/>, et selon la FAQ d'Ethereum : {{Citation|par exemple, on estime que Bitcoin et Ethereum brûlent plus d'un million de dollars de coûts d'électricité et de matériel par jour dans le cadre de leur mécanisme de consensus}}<ref name="eth.wiki">{{Citation|''it's estimated that both Bitcoin and Ethereum burn over $1 million worth of electricity and hardware costs per day as part of their consensus mechanism''}} — [https://eth.wiki/en/concepts/proof-of-stake-faqs eth.wiki] (lien périmé).</ref>. Dans tous les cas, le ''{{lang|en|sharding}}'' implique cependant toujours une intensité de charge de vérification des transactions proportionnelle au montant de capital investi et donc une consommation croissante d'énergie<ref name="eth.wiki_FAQethereum2022">{{Lien web|langue=en|titre=proof-of-stake-faqs (section ''What are the benefits of proof of stake as opposed to proof of work?'')|url=https://eth.wiki/en/concepts/proof-of-stake-faqs |éditeur=Ethereum Wiki|consulté le=2022-03-22}}.</ref>.

=== Pistes de sobriété ===
Depuis la fin des [[années 2010]], plusieurs pistes de réduction de la redondance intrinsèque des blockchains sont explorées afin de réduire la forte consommation d'énergie.

Un premier pas, [[Prospective|prospectif]], est de mieux évaluer les impacts croissants et préoccupants ; environnementaux et climatiques, mais aussi en termes de gaspillage et production de [[déchets électroniques]] générés par la Blockchain, tout en comprenant mieux les facteurs qui exacerbent ces effets. Des chercheurs ont construit à cet effet des modèles prédictifs (par exemple, l'une de ces études, basés sur l'algorithme Prophet de [[Facebook]] et/ou des « [[réseaux de neurones]] profonds » a récemment conclu que la taille du bloc dans la blockchain est l'une des principales sources de gaspillage énergétique et de production de déchets)<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Rabin K. |nom1=Jana |prénom2=Indranil |nom2=Ghosh |prénom3=Martin W. |nom3=Wallin |titre=Taming energy and electronic waste generation in bitcoin mining: Insights from Facebook prophet and deep neural network |périodique=Technological Forecasting and Social Change |volume=178 |date=2022-05-01 |issn=0040-1625 |doi=10.1016/j.techfore.2022.121584 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0040162522001160 |consulté le=2022-03-21 |pages=121584}}.</ref>.

Les possibilités de réduction semblent ''a priori'' négligeables pour les blockchains reposant sur la preuve de travail, car elles utilisent intrinsèquement la redondance (et donc le coût et la disponibilité finie de l'énergie) pour leur sécurité : il faut que la fraude soit si coûteusement énergivore qu'elle dissuade tout fraudeur<ref name=Sedlmeiral2020/>.

Le matériel de minage a déjà évolué passant des [[CPU]], au [[Graphics processing unit|GPU]] puis [[FPGA]] et aux [[Application-specific integrated circuit|ASIC]] (puces dédiées) dans le cas de 'monnaies' de type Bitcoin. Son niveau de performances et d'efficacité énergétique a fortement augmenté, mais le chercheur néerlandais Harald Vranken (en octobre 2017) s'attend cependant à ce que cette tendance ralentisse<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Harald |nom1=Vranken |titre=Sustainability of bitcoin and blockchains |périodique=Current Opinion in Environmental Sustainability |volume=28 |date=2017-10 |doi=10.1016/j.cosust.2017.04.011 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1877343517300015 |consulté le=2022-03-21 |pages=1–9}}.</ref>. Par ailleurs, ces progrès sont négativement compensés par les besoins croissant de calcules et d'énergie des blockchains ([[Effet rebond (économie)|effet rebond]]).

Ben-Sasson et ses collègues, lors d'une conférence sur la [[cryptologie]], en [[2019]], suggèrent de créer d'autres types de blockchains (ou systèmes apparentés de réseaux) en se basant sur la [[preuve à divulgation nulle de connaissance]]. Ils sont, selon eux, prometteurs car basés sur un système de recherche de consensus bien moins énergivores, y compris pour des réseaux important<ref name=Sedlmeiral2020/> : SNARKS, STARKS et d'autres systèmes de preuves d'intégrité informatique (Zero-Knowledge-) nécessitant bien moins de vérification et de surcharge de communication sur la chaîne, et donc moins d'électricité consommée, tout en gardant un bon niveau de sécurité car chaque transaction y est toujours vérifiée par chaque nœud<ref>Ben-Sasson E, Bentov I, Horesh Y, Riabzev M (2019) Scalable zero knowledge with no trusted setup. In: Annual international cryptology conference, {{p.|701–732}}.</ref>.

* Certains datacenters utilisent le refroidissement par immersion, présenté comme réduisant de 41 % la consommation d'énergie dédiée au refroidissement (selon l'entreprise américaine LiquidStack, le 19 mars 2022), mais l'économie ne sera que passagère en cas d'effet rebond ou de croissance exponentielle des blockchains<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=2-Phase Immersion Cooling Solutions |url=https://liquidstack.com/ |site=LiquidStack |consulté le=2022-03-19}}.</ref>, et localement, le réchauffement du milieu aquatique peut être écologiquement préjudiciable.

* Début [[2021]] quatre chercheurs allemands et luxembourgeois proposent que le minage (et/ou d'autres activités énergivores car nécessitant une forte intensité de calcul, telles que les calculs AWS destinés à {{citation|éduquer}} les algorithmes d'[[apprentissage automatique]]) utilisent les {{citation|surplus}} d'électricité issus de sources renouvelables intermittentes<ref name=Fridgen2021/> (comme alternative au [[stockage de l'électricité]])<ref>{{Article |langue=en |prénom1=D. |nom1=Connolly |prénom2=H. |nom2=Lund |prénom3=B.V. |nom3=Mathiesen |prénom4=E. |nom4=Pican |titre=The technical and economic implications of integrating fluctuating renewable energy using energy storage |périodique=Renewable Energy |volume=43 |date=2012-07 |doi=10.1016/j.renene.2011.11.003 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0960148111006057 |consulté le=2022-03-19 |pages=47–60}}.</ref>. Le minage intégré à certaines fermes solaire ou éolienne (dans les régions froides) pourrait ainsi améliorer la flexibilité énergétique et contribuer à la stabilisation du [[réseau électrique]]. Dans le même temps, il diminuerait son [[empreinte carbone]], améliorerait son image environnementale et pourrait même, comme l'ont proposé<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Manuel |nom1=Utz |prénom2=Simon |nom2=Albrecht |prénom3=Thorsten |nom3=Zoerner |prénom4=Jens |nom4=Strüker |titre=Blockchain-Based Management of Shared Energy Assets Using a Smart Contract Ecosystem |volume=339 |éditeur=Springer International Publishing |date=2019 |isbn=978-3-030-04848-8 |doi=10.1007/978-3-030-04849-5_19 |lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-3-030-04849-5_19 |consulté le=2022-03-19 |pages=217–222}}.</ref> Utz {{et al.}} en [[2019]], contribuer à gérer via une Blockchain des contrats d'actifs énergétiques partagés, ou comme l'ont proposé<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jiani |nom1=Wu |prénom2=Nguyen |nom2=Tran |titre=Application of Blockchain Technology in Sustainable Energy Systems: An Overview |périodique=Sustainability |volume=10 |numéro=9 |date=2018-08-28 |issn=2071-1050 |doi=10.3390/su10093067 |lire en ligne=http://www.mdpi.com/2071-1050/10/9/3067 |consulté le=2022-03-19 |pages=3067}}.</ref> deux économistes logisticiens Wu et Tran en [[2018]] contribuer à certifier le commerce des émissions de carbone<ref name=Fridgen2021>{{Article |langue=en |prénom1=Gilbert |nom1=Fridgen |prénom2=Marc-Fabian |nom2=Körner |prénom3=Steffen |nom3=Walters |prénom4=Martin |nom4=Weibelzahl |titre=Not All Doom and Gloom: How Energy-Intensive and Temporally Flexible Data Center Applications May Actually Promote Renewable Energy Sources |périodique= [[Business & Information Systems Engineering]] |volume=63 |numéro=3 |date=2021-06 |issn=2363-7005 |issn2=1867-0202 |doi=10.1007/s12599-021-00686-z |lire en ligne=https://link.springer.com/10.1007/s12599-021-00686-z |consulté le=2022-03-19 |pages=243–256}}.</ref>. Ceci est intéressant que si le minage (de Bitcoin par exemple) peut rester rentable pour le mineur alors que son installation travaille de manière intermittente pour s'ajuster à la (sur)production électrique et éventuellement au prix de l'électricité<ref name=Fridgen2021/>. Or les mineurs ne sont financièrement récompensés que quand ils résolvent les calculs (puzzles) avant leurs concurrents.

* Une autre piste est de remplacer la [[preuve de travail]] par une [[preuve d'enjeu]] (preuve de participation) ou preuve d'intérêt (en anglais : proof of stake ou PoS), c'est-à-dire par une méthode basée sur un autre type de consensus distribué, plus rationnel<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Nicolas |nom1=Houy |titre=Rational mining limits Bitcoin emissions |périodique=Nature Climate Change |volume=9 |numéro=9 |date=2019-09 |issn=1758-678X |issn2=1758-6798 |doi=10.1038/s41558-019-0533-6 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/s41558-019-0533-6 |consulté le=2022-03-21 |pages=655–655}}.</ref> et moins consommateur d'énergie. [[Peercoin]]<ref name="Peercoin White Paper">{{lien web|langue=en|nom=King|prénom=Sunny|titre=PPCoin: Peer-to-Peer Crypto-Currency with Proof-of-Stake|url=http://www.peercoin.net/assets/paper/peercoin-paper.pdf|consulté le=2014-11-17|format=pdf}}.</ref> est la première crypto-monnaie basée sur la preuve d'enjeu, puis d'autres méthodes ont été essayées avec BitShares, [[Gridcoin|Gridocin]], ShadowCash, Nxt, BlackCoin, NuShares/NuBits et Qora. Annoncée en 2015, puis attendue depuis 2018-2019, [[Ethereum]] a effectué sa transition vers la preuve d'enjeu (projet « The Merge ») le 15 septembre 2022<ref name="the-merge">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=« The Merge » : transition réussie pour la blockchain Ethereum |périodique=Le Monde|date=2022-09-15 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/09/15/the-merge-transition-reussie-pour-la-blockchain-ethereum_6141803_4408996.html |consulté le=15 septembre 2022}}.</ref>. Peercoin et Decred<ref name="Decred Technical Brief">{{lien web|langue=en|nom=Jepson|prénom=Christina|titre=DTB001: Decred Technical Brief|url=https://decred.org/dtb001.pdf|consulté le=2016-03-01|format=pdf}}.</ref> ont opté pour une solution hybride PoW/PoS afin de conserver un consensus robuste.<br>Néanmoins selon Sedlmeir et ses collègues (2020), même avec ces alternatives, {{Citation|nous devons nous attendre à ce qu'il y ait encore des dizaines de milliers de nœuds}}<ref name=Sedlmeiral2020/>. De tels réseaux auront une consommation électrique négligeable par rapport au Bitcoin, mais restant {{Citation|élevée par rapport à un système centralisé non blockchain, avec une redondance minimale (induite par les sauvegardes)}}<ref name=Sedlmeiral2020/>. De plus, on ignore encore (en 2022) si la preuve de participation n'encouragera pas aussi le risque de centralisation (observé avec les pools de manage en preuve de travail ; dans Bitcoin et Ethereum, {{Citation|environ trois pools suffisent à coordonner une attaque à 51 % (4 dans Bitcoin, 3 dans Ethereum au moment de ce calcul)<ref name="eth.wiki_FAQethereum2022" />. Dans un système à [[preuve d'enjeu]], si nous supposons une participation de 30 %, y compris tous les échanges, alors trois échanges suffiraient pour faire une attaque de 51 % ; si la participation monte à 40%, le nombre requis monte à huit. Cependant, les échanges ne pourront pas participer avec tous leurs éthers ; car ils doivent tenir compte des retraits}}<ref name="eth.wiki_FAQethereum2022" />. Selon la FAQ d'Ethereum : {{Citation|la centralisation est moins nocive dans la preuve d'enjeu que dans la preuve de travail, car il existe des moyens beaucoup moins coûteux de se remettre d'attaques réussies à 51 % ; il n'est pas nécessaire de passer à un nouvel algorithme de minage}}<ref name="eth.wiki_FAQethereum2022" />. Dans tous les cas, le sharding, implique cependant toujours une intensité de charge de vérification des transactions proportionnelle au montant de capital investi et donc une consommation croissante d'énergie<ref name="eth.wiki_FAQethereum2022" />.

* une autre voie serait de contraindre (par des moyens politiques, réglementaires et fiscaux) la technologie des blockchains à se « décarboner » (en évoluant vers une ''technologie Blockchain bas-carbone'' et/ou en remboursant ses [[externalités négatives]] pour l'environnement ; ce qui pose des défis nouveaux, aux régulateurs d'une part et aux informaticiens des monnaies numériques d'autre part<ref name=truby2018/>. Une voie proposée par Jon Truby est de subventionner ou de récompenser les blockchains neutres ou négatifs en carbone, et de taxer les blockchains {{citation|sales}}<ref name=truby2018/>, suivant le modèle de la [[finance carbone]] (dont le bilan est contesté). En 2022, constatant que {{citation|de nombreux types populaires de blockchain ont résisté à la pression pour réduire leur impact environnemental, y compris Bitcoin, dont les émissions annuelles attribuées en 2021 produiront des émissions responsables d'environ {{nombre|19000}} décès futurs}} une équipe de chercheurs a proposé de plus clairement {{citation|relier les dommages causés par les blockchains à preuve de travail au [[changement climatique]] et à la [[mortalité]] humaine}} pour inciter à faire évoluer les protocoles de consensus de la blockchain et promouvoir l'efficacité énergétique des mineurs afin d'atténuer les dommages environnementaux qu'ils créent<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jon |nom1=Truby |prénom2=Rafael Dean |nom2=Brown |prénom3=Andrew |nom3=Dahdal |prénom4=Imad |nom4=Ibrahim |titre=Blockchain, climate damage, and death: Policy interventions to reduce the carbon emissions, mortality, and net-zero implications of non-fungible tokens and Bitcoin |périodique=Energy Research & Social Science |volume=88 |date=2022-06-01 |issn=2214-6296 |doi=10.1016/j.erss.2022.102499 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S221462962200007X |consulté le=2022-03-21 |pages=102499}}.</ref>. <br>Howson et de Vries (2022) suggèrent, {{citation|de toute urgence (…) pour réduire la menace d'un changement climatique catastrophique et pour aider les plus pauvres à [[développement durable|se développer durablement]]}}, sans espérer de {{Citation|résultats gagnant-gagnant pour tous}}, 4 voies réglementaires :
#) promouvoir les engagements volontaires du secteur privé à n'utiliser que des [[énergies renouvelables]]<ref name=pauvrete2022/> ;
#) encourager un système de [[compensation carbone]] volontaire<ref name=pauvrete2022/> ;
#) utiliser les réglementations financières et les cadres fiscaux existants<ref name=pauvrete2022/> ;
#) imposer des interdictions nationales et/ou internationales sur le « minage » de crypto-monnaie<ref name=pauvrete2022/>;

D'autres (exemple(s) à venir en 2022) proposent d'indiquer au grand public et aux investisseurs une note éthique ou environnementale, par exemple pour chaque crypto-monnaie, ce qui a certaines implications nouvelles pour la littérature sur la crypto-monnaie.

Le concepteur du bitcoin le voulait résistant au [[trading haute-fréquence]] : l'architecture de sa blockchain et son protocole de minage impliquent qu'une transaction en bitcoin ne peut être validée en moins de {{nobr|10 minutes}} (environ). Ce délai nécessaire a pour inconvénient une [[extensibilité]] (ou [[scalabilité]]) mécaniquement limitée ; autrement dit le système ne peut s'adapter à un changement d'ordre de grandeur de la demande, or il pourrait être confronté à une demande exponentielle de transactions.

Des ''bitcoiners'' ont contourné cette limite du protocole Bitcoin en créant un ''[[Lightning Network]]''. Dans cette « couche » en grande partie externe au bitcoin, en toute confidentialité (aucun détails de paiement individuel du réseau ''[[Lightning Network|Lightning]]'' n'est enregistrés publiquement sur la blockchain)<ref>Ajiboye, Timi; Buenaventura, Luis; Gladstein, Alex; Liu, Lily; Lloyd, Alexander; Machado, Alejandro; Song, Jimmy; Vranova, Alena (2019-08-14). The little bitcoin book : why bitcoin matters for your freedom, finances, and future. Redwood City, CA: 21 Million Books {{ISBN|978-1-64199-050-9}}.</ref>, ils échappent aux transactions en chaîne, tout en bénéficiant de moindres frais de routage à payer aux nœuds intermédiaires de ce réseau<ref name="MasteringBC_2017">Antonopoulos, Andreas (2017-07-21). Mastering Bitcoin ({{2nd-en}} ed.). O'Reilly. {{p.|297–304}} {{ISBN|978-1491954386}}.</ref>. Et, contrairement à ce qui se passe dans la chaine Bitcoin, le protocole du Lightning Network n'impose pas de limite intrinsèque au débit de transaction (autrement dit, au nombre de paiements par seconde) ; ce débit n'y est limité que par la capacité et la vitesse de chaque nœud<ref name=MasteringBC_2017/>. Enfin, sur le Lightning Network il faut moins d'une minute pour régler une transaction, et souvent quelques millisecondes<ref name=MasteringBC_2017/>. En revanche, ils perdent en sécurité et doivent tous participer à un système de veille dit « tour de guet » visant à détecter et bloquer les fraudeurs.

== Fonctionnement ==
{{Section vide ou incomplète|à faire=ajouter un exemple}}

=== La preuve de travail, méthode historique de consensus ===
La chaîne de blocs est une forme de mise en œuvre de la solution du {{"|[[problème des généraux byzantins]]}}. Ce problème mathématique consiste à s'assurer qu'un ensemble de composants informatiques fonctionnant de concert sache gérer des défaillances (ou malveillances) et arrive à produire un consensus. Le système doit pouvoir maintenir sa fiabilité dans le cas où une part des participants enverrait des informations erronées ou malveillantes, comme dans le cas d'une cryptomonnaie, pour contourner la vérification de la double dépense par les [[Minage de cryptomonnaie|mineurs]] du réseau (la double dépense consiste à réaliser deux paiements simultanément : un vers soi-même et un autre vers une victime ; l'objectif est de voir le paiement vers la victime inscrit dans la chaîne de blocs suffisamment longtemps pour tromper la victime mais inscrit de sorte qu'il finisse par être entièrement remplacé par le paiement vers soi-même).

La méthode historique pour aboutir à ce type de consensus est « la [[preuve de travail]] » (''{{lang|en|proof of work}}''). Cette méthode utilise un problème mathématique dont la solution permet de vérifier que le « mineur » a bien réalisé un travail<ref name="vauplane2015"/>. Le protocole utilise un système [[Cryptographie|cryptographique]] fondé sur un système décentralisé de preuves : la résolution de la preuve nécessite une puissance de calcul informatique élevée, fournie par les mineurs. Les mineurs sont des entités dont le rôle est d'alimenter le réseau en [[FLOPS|puissance de calcul]], pour permettre la mise à jour de la base de données décentralisée. Pour cette mise à jour, les mineurs doivent confirmer les nouveaux blocs en validant les données. Dans le cas du [[bitcoin]] et dans le cas d'ajout de blocs à la chaîne, il faut résoudre un problème de cryptographie par [[Recherche exhaustive|force brute]] pour pouvoir ajouter un nouveau bloc. Selon la « difficulté » de la chaîne au moment de la résolution, celle-ci peut nécessiter de répéter plusieurs centaines de milliards de fois la même opération<ref name="vauplane2015"/>. Dans le cas du bitcoin, un mineur est uniquement rémunéré pour son travail fourni s'il a été le premier à résoudre le problème cryptographique.
{{article détaillé|Minage de cryptomonnaie}}

Une concurrence existe entre les mineurs pour l'ajout de nouveaux blocs, mais aussi une certaine solidarité. N'importe qui peut prêter sa puissance de calcul pour miner, mais plus les mineurs sont nombreux plus la « difficulté » est élevée et plus la résolution du problème cryptographique est difficile. Réciproquement, si des mineurs arrêtent de miner, la difficulté diminue. Le protocole peut devenir quasi-inviolable dès lors qu'aucun groupement de mineurs ne devient majoritaire<ref name="finyear 1_a34432"/> (empêchant ainsi l'[[attaque des 51 %]]).

Parmi les écueils associés à cette méthode figurent : le temps de latence nécessaire pour valider une transaction et le [[Tragédie des biens communs|gain décroissant des mineurs]]. La consommation importante d'énergie liée à cette méthode est aussi pointée<ref name="vauplane2015"/>. Face à ces constats, la communauté « blockchain » débat de l'utilisation de méthodes de consensus qui ne seraient plus la preuve de travail mais par exemple la [[Preuve d'enjeu|preuve de participation]].

=== Autres méthodes de consensus ===
Plusieurs entités utilisent d'autres méthodes de consensus. Ainsi, la [[cryptomonnaie]] [[Peercoin]] utilise un mélange entre la « preuve de travail » (''{{lang|en|proof of work}}'') et la « [[Preuve d'enjeu|preuve de participation]] » (''{{lang|en|proof of stake}}''), c'est-à-dire qu'elle adapte la difficulté du travail en fonction de la « part » de chacun des nœuds. La « participation » étant définie comme le produit du nombre de peercoins détenus et de l'âge de chacun de ces nœuds. Plus la participation est élevée, plus la difficulté de la [[fonction de hachage]] est réduite<ref>{{Lien web|langue=en|nom1=Buterin|prénom1=Vitalik|lien auteur1=Vitalik Buterin|titre=What Proof of Stake Is And Why It Matters|url= https://bitcoinmagazine.com/articles/what-proof-of-stake-is-and-why-it-matters-1377531463|site=Bitcoin Magazine|consulté le=2016-04-14}}.</ref> (le hachage permet de réduire un ensemble de données par un procédé cryptographique. Il régit le système ''{{lang|en|proof-of-work}}''. Les ''hashs'' sont simples à vérifier mais très difficiles à résoudre) ; ceci réduit mécaniquement la consommation d'énergie des algorithmes de [[Minage de cryptomonnaie|minage]] ([[Scrypt|SCRYPT]] ou [[SHA-2|SHA-256]]) nécessaires à la création de monnaie.

''[[Ethereum]]'', qui utilisait la méthode de « la preuve du travail », a finalement migré vers la [[Preuve d'enjeu|preuve de participation]] en 2022<ref name="the-merge"/>.

Le [[Burstcoin]]<ref>{{Lien web|titre=Site web de la monnaie burstcoin|langue=en|url=https://burst-coin.org/|consulté le=20 février 2020}}.</ref> utilise, lui, une preuve de stockage (PoC, ''{{lang|en|proof of capacity}}''), où des disques durs stockent des « tracés », dont la présence est prouvée en y accédant. Ce protocole se distingue par sa faible consommation électrique.

=== Gouvernance ===
Il est important de noter que la notion de ''Loi'' dans les blockchains ne doit pas être comprise au sens des [[Loi|lois]] législatives (votées par un parlement d'une nation par exemple), mais d'une loi ''interne'' au processus de la blockchain, géré par la gouvernance de cette blockchain. La phrase usuelle ''Code is law'' régulièrement utilisée comme règle de gouvernance des blockchains ne se réfère donc pas aux lois nationales ou internationales, mais uniquement aux « règles de gouvernance » édictées et applicables à la Blockchain<ref name="ec1"/>. Dans ce cas, ces lois ne sont souvent que des codes et algorithmes informatiques, afin que les règles édictées puissent être vérifiées par les mineurs lors des sessions de vérification des transactions. Toute transaction qui respecte les codes est acceptée dans la blockchain, sinon, la modification est rejetée, sans intervention humaine de la gouvernance (sauf exception).

Plusieurs modes de gouvernance sont possibles<ref name="ec1"/> :
* Un mode {{"|ouvert}} (tout le monde peut lire et écrire les registres de la chaîne). Dans ce cas, en règle générale, la loi applicable à la chaîne est la loi ([[Code source|code algorithmique]]) désignée par les parties.
* Un mode {{"|semi-fermé}} (seul un organisme central peut écrire, mais l'accès en lecture est plus libre). Cela peut être utilisé pour les fonctions dévolues aux États ([[Cadastre|cadastres]]…) ou aux institutions gérant une donnée sécurisée (traçabilité alimentaire…). Dans ce cas, les règles sont plus libres, l'organisme central ayant la main sur les aspects techniques de validation de la Blockchain.
* un mode fermé (seul un organisme central peut écrire, personne ne peut lire sauf cet organisme). Dans ce cas, l'intérêt réside dans la robustesse théorique et la traçabilité du processus, qui n'a pas besoin d'être (ou ne doit pas être) public, mais qui a besoin de cette sécurité. À noter que dans ce cas, il reste vulnérable à une [[attaque des 51 %]], du fait de la non-décentralisation, et de la non-publication.

Une gouvernance ouverte ne signifie pas pour autant une absence de gouvernance. Dans le cas du Bitcoin, qui représente 50 % de la totalité de la valeur des cryptomonnaies en circulation au {{Date|18|08|2018}}, la gouvernance est assurée par la communauté, de manière décentralisée. La décentralisation est un apport majeur de la blockchain et par ricochet, des crypto-monnaies<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La décentralisation appliqué à la Blockchain et aux crypto-monnaies|site=Fintech First|url= https://fintechfirst.fr/la-decentralisation-applique-a-la-blockchain-et-aux-crypto-monnaies/|consulté le=2020-05-11}}.</ref>. Il y a un wiki (ouvert en 2010, qui contient plus de {{nombre|1500 pages}} au {{Date|18|08|2018}})<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Bitcoin Wiki|description=Page d'accueil du Wiki Bitcoin|url=https://en.bitcoin.it/wiki/Main_Page|site=en.bitcoin.it|date=|consulté le=2018-08-18}}.</ref>, des forums de discussion IRC consacrés à la gouvernance, à la technique, etc.<ref>{{Lien web|langue=en|titre=IRC channels|description=Les canaux IRC consacrés au Bitcoin|url=https://en.bitcoin.it/wiki/IRC_channels|site=en.bitcoin.it|date=|consulté le=2018-08-18}}.</ref>, et même un protocole d'urgence en cas de piratage ou de bug avéré<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Contingency plans - Bitcoin Wiki|description=Protocoles d'urgence du Bitcoin|url=https://en.bitcoin.it/wiki/Contingency_plans|site=en.bitcoin.it|date=|consulté le=2018-08-18}}.</ref>. Bien sûr, ce qui est disponible pour le Bitcoin n'est pas forcément disponible ou applicable pour les autres cryptomonnaies, en particulier les plus récentes et/ou les plus confidentielles.

=== Organisation ===
Les chercheurs en sciences de gestion étudient le rôle des chaînes de blocs pour soutenir les différentes formes de collaboration<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=Lakhani|prénom1=Teppo Felin and Karim|titre=What Problems Will You Solve With Blockchain?|url=https://sloanreview.mit.edu/article/what-problems-will-you-solve-with-blockchain/|site=MIT Sloan Management Review|consulté le=2020-05-25}}.</ref>. Les chaînes de blocs peuvent favoriser à la fois la coopération (c'est-à-dire la prévention des comportements opportunistes) et la coordination (c'est-à-dire la communication et le partage d'information). Grâce à la fiabilité, la transparence, la traçabilité des enregistrements et l'immuabilité de l'information, les chaînes de blocs facilitent la collaboration d'une manière qui diffère à la fois de l'utilisation traditionnelle des contrats et des normes relationnelles<ref>{{article|langue=en|titre= Blockchain Governance—A New Way of Organizing Collaborations?|auteur1=Fabrice Lumineau|auteur2=Wenqian Wang|auteur3=Oliver Schilke|périodique=Organization Science|doi=10.1287/orsc.2020.1379|volume=32|numéro= 2|date=mars-avril 2021|pages= 257-525, C2}}.</ref>. Contrairement aux contrats, les chaînes de blocs ne s'appuient pas directement sur le système juridique pour faire respecter les accords. En outre, contrairement à l'utilisation de normes relationnelles, les chaînes de blocs ne nécessitent pas de confiance ou de relations directes entre collaborateurs.

=== Transactions ===
Dans l'univers des blockchains, on appelle « transaction » toute opération consistant à modifier l'état de la blockchain, et donc à ajouter de nouvelles données qu'elle stockera de façon irréversible. Il peut s'agir :
* d'échanges entre les utilisateurs (un utilisateur A envoie x jetons à un utilisateur B) ;
* d'exécutions d'opérations par un ''smart contract'' (ex : exécution d'un [[Contrat intelligent|smart contract]] sur la blockchain [[Ethereum]]), sur demande d'un utilisateur ou d'un autre ''smart contract''.

Originellement, avec le réseau [[Bitcoin]], les transactions n'étaient que du premier type puisqu'il était seulement possible d'envoyer une quantité de jetons « bitcoins » à une autre adresse. Le terme « transaction » a donc maintenant une acception beaucoup plus large et se rapproche davantage du concept de [[transaction informatique]], qui consiste à interagir avec une base de données (pour écrire, modifier ou lire des données).

=== Blocs ===
Les différentes transactions enregistrées sont regroupées dans des blocs. Après avoir enregistré les transactions récentes, un nouveau bloc est généré et toutes les transactions vont être validées par les mineurs, qui vont analyser l'historique complet de la chaîne de blocs. Si le bloc est valide, il est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs. Les transactions qu'il contient sont alors visibles dans l'ensemble du réseau. Une fois ajouté à la chaîne, un bloc ne peut plus être ni modifié ni supprimé (théoriquement), ce qui garantit l'authenticité et la sécurité du réseau.

Chaque bloc de la chaîne est constitué des éléments suivants :
* plusieurs transactions ;
* une [[somme de contrôle]] (« ''{{Langue|en|hash}}'' »), utilisée comme identifiant ;
* la [[somme de contrôle]] du bloc précédent (à l'exception du premier bloc de la chaîne, appelé bloc de genèse) ;
* une mesure de la quantité de travail qui a été nécessaire pour produire le bloc. Celle-ci est définie par la méthode de consensus utilisée au sein de la chaîne, telle que la « preuve de travail », ou « preuve de participation »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Comment la « blockchain » se constitue-t-elle ?|url=https://bitcoin.fr/comment-la-blockchain-se-constitue-t-elle/|site=Bitcoin.fr|date=2015-09-19|consulté le=2016-06-07}}.</ref>.

=== Adresses ===
Dans une blockchain, chaque utilisateur possède un [[Portefeuille de crypto-monnaie|portefeuille]], représenté par une adresse publique (une {{"|clé publique}}). Celle-ci peut être comparée à l'adresse d'un compte bancaire, qui permet à n'importe qui d'y envoyer des fonds via un virement.

Le propriétaire d'une adresse peut manipuler celle-ci à travers l'utilisation de sa clé privée, elle-même généralement dérivée d'une phrase mnémotechnique (suite de plusieurs mots, aussi appelée « ''seed phrase'' », dépendant de l'algorithme utilisé).

Par exemple, sur la blockchain [[Ethereum]], l'adresse « 0x8F3e32453A32C412D2ff51C3b4A25Db618469842 »<ref>[https://etherscan.io/address/0x8F3e32453A32C412D2ff51C3b4A25Db618469842 Voir sur ''etherscan.io''.]</ref> peut être manipulée par son propriétaire grâce à l'utilisation de la seed phrase suivante : ''crime guard diary maple around goat prepare affair equip gun wasp evidence'', ou encore de la clé privée « 0xef1a0ca2d3de28e2945f76eb314d90d564e3bb232f833bbe846629e5e6856c73 ».

== Applications ==
=== Cryptomonnaie ===

L'application emblématique de cette technologie est le système de [[cryptomonnaie]]s (aussi appelé [[crypto-actif]] dans le contexte réglementaire européen). De ces systèmes, le plus médiatiquement promu est le [[bitcoin]] mais de nombreux autres crypto-actifs<ref>{{lien web|langue=en|auteur= James Temperton|titre=Bitcoin might fail but the blockchain is here to stay|url=https://www.wired.co.uk/news/archive/2014-11/24/bitcoin-myspace-cryptocurrency-blockchain|date=24 novembre 2014|consulté le= 26 octobre 2015}}.</ref> existent comme [[Ethereum|Ether]], [[Monero]] et les milliers d'autres plus ou moins confidentiels.

En termes de financement participatif, ces cryptomonnaies ont permis la mise en place d'ICO (''Initial Coin Offering''), qui permet des levées des fonds extrêmement rapides<ref>{{lien web |langue=fr |titre=L'ICO, ou comment lever des millions en quelques secondes |url=https://www.journaldunet.com/economie/finance/1195462-ico-initial-coin-offering/ |site=Le journal du net |date=17 août 2018}}.</ref>.

=== Applications envisagées ===
Au-delà de son aspect monétaire, cette technologie de [[stockage d'information|stockage]] d'information pourrait avoir de multiples applications {{référence nécessaire|(à condition qu'un [[algorithme de consensus]] sécurisé ne faisant pas l'usage de cryptomonnaie soit trouvé)}}, comme :

==== Applications assurantielles et financières envisagées ====
* Des applications exploitant les [[contrats intelligents]], permettant d'échanger toutes sortes de biens ou de services<ref>{{Lien web|titre=Smart Contracts: The Next Big Blockchain Application|url=http://tech.cornell.edu/news/smart-contracts-the-next-big-blockchain-application|site=Cornell Tech|consulté le=2016-06-06}}.</ref> ;
* Des moyens de réduire les coûts de paiement et les [[coûts de transaction]]<ref name='vauplane2015'>{{Ouvrage|langue =fr|auteur1 = Pierre-Alexis de Vauplane|titre = Fintech 2020 : reprendre l'initiative|éditeur = Croissance Plus et PME Finance|année = 2015|isbn =|lire en ligne = http://www.croissanceplus.com/wp-content/uploads/2015/10/Rapport-Fintech-2020-reprendre-linitiative-27OCT15.pdf|format = pdf}}.</ref>. Les banques internationales ont fait des annonces en 2015 sur ces sujets. Vingt-cinq d'entre elles ont par exemple signé un partenariat avec une société américaine [[R3 (entreprise)|R3]] pour l'utilisation de ''blockchains'' dans les marchés financiers<ref>{{Article|titre = Nine of world's biggest banks join to form blockchain partnership|périodique = Reuters|date = 2015-09-15|lire en ligne = https://www.reuters.com/article/2015/09/15/us-banks-blockchain-idUSKCN0RF24M20150915|consulté le = 2015-11-20}}.</ref>. [[Citibank]] a également annoncé son souhait d'émettre sa propre cryptomonnaie, le Citicoin<ref>{{Lien web|langue=en|prénom1 = John|nom1 = Biggs|titre = Citibank Is Working On Its Own Digital Currency, Citicoin|url = https://techcrunch.com/2015/07/07/citibank-is-working-on-its-own-digital-currency-citicoin/|consulté le = 2015-11-20}}.</ref>. De même, en {{date-|avril 2015}}, la banque [[UBS]] a ouvert à [[Londres]] son propre laboratoire de recherche voué à l'étude de la technologie blockchain et à ses applications dans le domaine financier<ref>{{Lien web|titre=UBS travaille à une monnaie universelle basée sur la technologie blockchain|url= http://www.ictjournal.ch/fr-CH/News/2015/09/04/UBS-travaille-a-une-monnaie-universelle-basee-sur-la-technologie-blockchain.aspx|site=ictjournal.ch|consulté le=2016-06-06}}.</ref>. À travers ces recherches et ces consortiums, les banques espèrent mettre en place une technologie basée sur la blockchain qui deviendra une référence au sein du domaine bancaire. En effet, le consortium ou la banque qui parviendra le premier à sortir une technologie éprouvée sera à même de facturer son propre service auprès des autres acteurs du domaine financier<ref>{{Lien web|titre=La bataille secrète des banques pour mettre la main sur la blockchain|url= http://www.journaldunet.com/economie/finance/1179675-la-bataille-secrete-des-banques-pour-mettre-la-main-sur-la-blockchain/?een=d2b1d22a8d64cf4a6bfea660fabfaaf1|site=journaldunet.com|consulté le=2016-06-09}}.</ref> ;
** Des système EDI automobile basé sur la Blockchain : Décrit par Rahul Guhathakurta, dans « The Age of Blockchain » le concept d'un système EDI automobile basé sur la Blockchain a pour objectif d'améliorer la transparence de la chaîne logistique et de lutter contre la fraude et la contrefaçon. L'alliance de l'EDI et de la Blockchain permet une relation authentifiée entre le constructeur automobile, le fabricant d'équipement d'origine, OEM (Original Equipment Manufacturer), et le concessionnaire automobile. Chaque transaction EDI (ASN ou DESADV) vérifie dans une Blockchain l'authenticité des OEM expédiés.
** Solution de partage de communication EDI BtoB : Parmi les travaux présentés à la FIATA (Fédération internationale des associations de transitaires) en 2019, une plateforme de partage de données EDI alimentée par une Blockchain. Le message EDI n'est plus transmis point à point, mais transmis à un réseau de partenaires authentifiés inclus dans une Blockchain. Cette solution permet une diffusion immédiate et simultanée d'une information sécurisée, véridique à tous les tiers habilités. En ce qui concerne le commerce international, les transitaires, logisticiens, transporteurs, assureurs, douanes, exportateurs, importateurs partagent tous une seule et même information authentifiée. Cela permet d'accélérer et sécuriser les transactions financières liées à l'opération.
** Les travaux de normalisation de GS1 : Pour faciliter l'adoption de la Blockchain par les entreprises et le partage des informations stockées, catalogues produits, traçabilité des origines des produits, événements logistiques, GS1 travaille à promouvoir les normes GS1, ISO, EPCIS (Electronic Product Code Information Services) auprès de la communauté Blockchain<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=EDI et Blockchain – Comment l'EDI et la Blockchain se complètent ? |url=https://www.ediservices.com/fr/edi-et-blockchain/ |site=Tenor Data Solutions |date=07/01/2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Blockchain et supply chain, l'avenir de la traçabilité [Tribune] |url=https://www.lsa-conso.fr/blockchain-et-supply-chain-l-avenir-de-la-tracabilite-tribune,310286 |site=LSA |date=07-02-2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=UN SYSTÈME BASÉ SUR LA BLOCKCHAIN |url=https://www.lautomobile.ca/un-systeme-base-sur-la-blockchain-pourrait-etre-une-solution-pour-lentretien-des-batteries-et-des-vehicules-electriques/ |site=L'automobile}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=7 usages blockchain innovants |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-7-usages-blockchain-innovants-70778.html |site=Le Monde Informatique}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Comprendre les blockchains : fonctionnement et enjeux de ces nouvelles technologies |url=https://www.senat.fr/rap/r17-584/r17-584_mono.html |site=Senat}}.</ref>.
* Des moyens d'améliorer leurs systèmes prédictifs dits {{"|d'[[Oracle de blockchain|oracles]]}}, pour les assurances notamment<ref>{{Article|langue=en-US|auteur1=|titre=Ethereum and Oracles|périodique=Ethereum Blog|date=2014-07-22|lire en ligne= https://blog.ethereum.org/2014/07/22/ethereum-and-oracles/|consulté le=2017-12-13|pages=}}.</ref> ;
* Le développement d'assurance ''peer-to-peers''<ref>{{Lien web|titre=Assurance distribuée et smart contracts|url=http://blockchainfrance.net/2016/02/17/assurance-et-blockchain/|site=Blockchain France|consulté le=2016-03-08}}.</ref> ;

==== Applications industrielles envisagées ====

* La traçabilité des produits de la chaîne alimentaire : En 2018, [[Carrefour (enseigne)|Carrefour]] en collaboration avec [[IBM]], a lancé le ‘poulet transparent' d'Auvergne avec un système de blockchain qui détaillait l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Carrefour propose du ‘poulet transparent' grâce à la blockchain |url=https://www.retaildetail.be/nl/news/food/carrefour-uses-blockchain-create-transparent-chicken/ |site=RetailDetail BE |date=2018-03-06 |consulté le=2022-12-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Carrefour permet de tracer ses poulets fermiers grâce à la blockchain |url=http://www.leparisien.fr/economie/carrefour-permet-de-tracer-ses-poulets-fermiers-grace-a-la-blockchain-06-03-2018-7593969.php |site=Le Parisien |date=2018-03-06 |consulté le=2018-03-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=fr |titre=On a testé la blockchain de traçabilité d'une filière de poulet |url=https://www.sciencesetavenir.fr/nutrition/aliments/l-entreprise-carrefour-instaure-un-systeme-blockchain-pour-tracer-une-filiere-de-poulets_121844 |site=Sciences et Avenir |date=12 mars 2018 |consulté le=2018-03-15}}.</ref>.
* La traçabilité des produits du luxe : En 2021, [[LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton|LVMH]] lance ''Aura Blockchain Consortium'', projet dans l'objectif de garantir une certification produit, garantissant l'authenticité et la traçabilité pour les clients et les marques partenaires. Cette technologie associe un identifiant produit à un identifiant client, pour permettre de lutter contre les produits contrefaits.

==== Administration ====
La technologie est développée au [[Ghana]] par l'ONG Bitland pour créer un [[cadastre]] virtuel<ref>{{lien web|langue=en|url= http://bitlandglobal.com/2015/11/30/land-records-improvement-in-ghana/|titre = Land Records Improvement in Ghana|site= bitlandglobal.com|date=|consulté le= 13 février 2016}}.</ref>. Un projet similaire avait été envisagé un temps au [[Honduras]]<ref>{{Lien web|langue=en-IN|titre=Honduras to build land title registry using bitcoin technology|url=http://in.reuters.com/article/usa-honduras-technology-idINKBN0O01V720150515|site=Reuters India|consulté le=2016-06-06}}.</ref> mais n'avait finalement pas abouti<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Coindesk : "Blockchain Land Title Project 'Stalls' in Honduras"|url=http://www.coindesk.com/debate-factom-land-title-honduras/|site=coindesk.com|date=26 décembre 2015}}.</ref>. La [[Géorgie (pays)|Géorgie]] a également annoncé une expérimentation de cadastre sur la blockchain en partenariat avec la start-up bitcoin [[Bitfury|BitFury]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre="Republic Of Georgia To Pilot Land Titling On Blockchain"|url= https://www.forbes.com/sites/laurashin/2016/04/21/republic-of-georgia-to-pilot-land-titling-on-blockchain-with-economist-hernando-de-soto-bitfury/#518d03365500|site=forbes.com|date=21 avril 2016}}.</ref>, de même que la Suède avec la start-up ChromaWay<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Sweden Tests Blockchain Smart Contracts for Land Registry|url=http://www.coindesk.com/sweden-blockchain-smart-contracts-land-registry/|site=coindesk.com|date=16 juin 2016}}.</ref>.

Le groupe industriel [[General Electric]] a choisi d'investir dans une [[start-up]] baptisée Xage qui exploite la blockchain pour créer des empreintes numériques des machines industrielles et ainsi identifier et sécuriser chaque machine d'un réseau électrique<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Blockchain : GE soutient une start-up de cyber-sécurité|site=Les Échos|date=23 juillet 2018|url= https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0302019512050-blockchain-ge-soutient-une-start-up-de-cyber-securite-2193931.php}}.</ref>.

En Europe, la technologie blockchain est envisagée pour des applications notariales, de gestion des diplômes ou de l'identité numérique.

=== Blockchain, ville durable et smartcity ===
[[Fichier:Solarcoinlogo.png|vignette|Le ''[[SolarCoin]]'' : [[cryptomonnaie]] inventée pour encourager la production d'[[électricité photovoltaïque]]. Sa blockchain, initialement basée sur la [[preuve de travail]], a été convertie à la [[preuve d'enjeu]] (bien moins énergivore).]]

La Blockchain est souvent mise en avant dans les [[Smart city|smartcities]], notamment pour la gestion des flux et des factures d'énergie et en particulier des [[Source d'énergie intermittente|énergies intermittentes]] renouvelables ([[solaire]], [[énergie éolienne|éolien]], avec des blockchains testées dans des projets participatifs, dont l'un basé sur l'Ethereum, voir des cryptomonnaies dédiées telles que ''[[SolarCoin]], Gruenstromjeton, NRGCoin''). En 2017, Wien Energie, le service énergie de [[Vienne (Autriche)|Vienne]], testait une blockchain pour gérer les échanges d'énergie sur le marché<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Garrett |nom=Keirns |titre=Wien Energie is Gearing Up for a Large-Scale Blockchain Rollout |url=https://www.coindesk.com/markets/2017/03/27/wien-energie-is-gearing-up-for-a-large-scale-blockchain-rollout/|site=coindesk.com |date=2017-03-27 |consulté le=2022-03-24}}.</ref> ; mais selon Andrew Collinge (chef du service ''Smart Cities'' de l'[[Autorité du Grand Londres]]), les dirigeants municipaux doivent {{Citation|mieux se préparer aux implications de technologies telles que la blockchain ; même s'ils peuvent avoir une compréhension de haut niveau de la technologie, il n'y a généralement « aucune compréhension » de l'impact qu'elle pourrait avoir pour le gouvernement et les communautés qu'il dessert. Cela doit absolument changer […] Il est urgent que les services publics, et le leadership de ces services publics, soient capables d'anticiper la technologie et les modèles économiques perturbés qu'elle crée ; et qu'elle peut y répondre en énonçant les principales revendications}}<ref>Smart City Expo World Congress à Barcelone en 2018, Andrew Collinge, chef du service Smart Cities de la Greater London Authority / Plongée dans les villes intelligentes : [https://energy-cities.eu/wp-content/uploads/2019/01/energy-cities-etude-blockchain_2018_fr.pdf Blockchain et transition énergétique ; quels enjeux pour les villes ?] EnergyCities/Ademe, février 2018, {{p.|26}}, {{pdf}}.</ref>.

== Identification, traçabilité ..et dérives possibles ==
Dès les premières années, des experts mettent en garde contre une possible sur-utilisation des blockchains (très consommatrices de ressources numériques et énergétiques). Par exemple, en 2018, le [[National Institute of Standards and Technology]] (États-Unis) présente un rapport indiquant que de nombreux problèmes restent mieux résolus avec des [[base de données|bases de données]] ou de simples [[Courrier électronique|emails]]<ref name="itau18">{{lien web|langue=en|url=https://www.itnews.com.au/news/dont-bother-with-blockchain-databases-or-even-email-could-be-better-513814|site=itnews.com.au|date=11 octobre 2018|titre=Don't bother with blockchain: databases or email may be better|consulté le=23 octobre 2018}}.</ref>.

La technologie blockchain est ''à double tranchant'' : 
# elle peut sécuriser des informations personnelles et certaines transactions, au profit de la [[protection de la vie privée]]. Elle a été promue promue comme permettant de conserver certaines données entre les « mains de leurs utilisateurs » plutôt que d'une tierce partie<ref name=":0">{{Lien web|langue=en|titre=IBM Files Patent for a Blockchain-Based Web Browser|url=https://www.coindesk.com/ibm-files-patent-for-a-blockchain-based-web-browser|site=CoinDesk|date=2019-08-10|consulté le=2020-08-05}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Daily Users of Brave's Blockchain Web Browser Pass 4 Million|url=https://cointelegraph.com/news/daily-users-of-braves-blockchain-web-browser-pass-four-million|site=Cointelegraph|consulté le=2020-08-05}}.</ref> ; elle permet de contourner la censure des systèmes centralisés comme Google/ Youtube<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Youtube Censorship Drives Uptake of Crypto-Powered Video Platforms|url= https://news.bitcoin.com/youtube-censorship-drives-uptake-of-crypto-powered-video-platforms/|site=Bitcoin News|date=2019-08-05|consulté le=2020-08-05}}.</ref>. Par exemple, les navigateurs brave<ref>[https://brave.com/ Voir sur ''brave.com''.]</ref> cofondé par [[Brendan Eich]] ou dissenter<ref>[https://dissenter.com/ Voir sur ''dissenter.com''.]</ref>, ou la plateforme de vidéos Verasity<ref>[https://www.verasity.io/ Voir sur ''verasity.io''.]</ref>. La blockchain a été testée pour lutter contre la contrefaçon de biens physiques (ex : traçabilité de [[bois exotiques]] souvent issus de la [[déforestation illégale]]<ref>{{chapitre |prénom1=Elena |nom1=Mechik |prénom2=Michael |nom2=von Hauff |titre chapitre=The Fight Against Deforestation of Tropical Forests — The Contribution of the Blockchain-Based Contract Management Method to Minimize Illegal Logging |titre ouvrage=Climate and Development |pages=439–463 |éditeur=WORLD SCIENTIFIC |date=décembre 2021 |isbn=978-981-12-4054-6 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1142/9789811240553_0014 |consulté le=2024-07-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=M |nom1=Lobovikov |prénom2=N |nom2=Pryadilina |prénom3=I |nom3=Scherbak |titre=Blockchain –killer of illegal wood |périodique=IOP Conference Series: Earth and Environmental Science |volume=806 |numéro=1 |pages=012018 |date=2021-08-01 |issn=1755-1307 |issn2=1755-1315 |doi=10.1088/1755-1315/806/1/012018 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1088/1755-1315/806/1/012018 |consulté le=2024-07-27}}.</ref> et de bouteilles de vin<ref name="b1"/>, qu'en matière d'identification des personnes physiques<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Thibault LANGLOIS-BERTHELOT|titre=Les technologies blockchain au service du secteur public|passage=Page 50|éditeur=CRISTAL {{!}} UNIV-LILLE {{!}} CNRS {{!}} LARA|date=23 juin 2021|pages totales=60|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03232816/document#page=50}}.</ref>).
# elle peut inversement être aussi utilisée contre le [[bien commun]] : elle a rapidement servi à sécuriser des activités illégales et/ou criminelles {{Citation|y compris, mais sans s'y limiter, la fraude, le blanchiment d'argent, les attaques par [[rançongiciel]], le [[trafic d'armes]] et [[trafic de drogue|de drogues]], les [[cyberattaque]]s, le [[vol d'identité]] et les [[escroquerie]]s...}} comme la confirmé une récente (2024) [[revue d'études]] (publiées de 2015 à 2023 sur le sujet)<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Shreya |nom1=Sangal |prénom2=Gaurav |nom2=Duggal |prénom3=Achint |nom3=Nigam |titre=Blockchain's double-edged sword: thematic review of illegal activities using blockchain |périodique=Journal of Information, Communication and Ethics in Society |volume=22 |numéro=1 |pages=58–81 |date=2024-03-04 |issn=1477-996X |issn2=1477-996X |doi=10.1108/JICES-04-2023-0061 |lire en ligne=https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/JICES-04-2023-0061/full/html |consulté le=2024-07-27}}.</ref>, alors qu'en 2020, certains proposent d'associer l'identitée numérique<ref>{{Article |prénom1=Shipra Ravi |nom1=Kumar |prénom2=Mukta |nom2=Goyal |titre=Administration of Digital Identities Using Blockchain |périodique=2022 5th International Conference on Contemporary Computing and Informatics (IC3I) |éditeur=IEEE |date=2022-12-14 |doi=10.1109/ic3i56241.2022.10072845 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1109/ic3i56241.2022.10072845 |consulté le=2024-07-27}}.</ref> et les [[données biométriques]] à la blockchain<ref>ZABAT, A. (2020). Combinaison de blockchain et biométrie pour la gestion des identités (Doctoral dissertation, University of Jijel).</ref>{{,}}<ref name="Blockchain and Biometrics: A First Look into Opportunities and Challenges">{{chapitre |prénom1=Oscar |nom1=Delgado-Mohatar |prénom2=Julian |nom2=Fierrez |prénom3=Ruben |nom3=Tolosana |prénom4=Ruben |nom4=Vera-Rodriguez |titre chapitre=Blockchain and Biometrics: A First Look into Opportunities and Challenges |titre ouvrage=Blockchain and applications |pages=169–177 |éditeur=Springer International Publishing |date=2019-06-25 |isbn=978-3-030-23812-4 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1007/978-3-030-23813-1_21 |consulté le=2024-07-27}}.</ref>{{,}}<ref>Bajada C (2022) Blockchain based biometric matching (Master's thesis, University of Malta).</ref>.

Ce qui est sécurisé est le caractère stable de chaque bloc, et la conservation de la chaine (tant que l'Internet et le cloud fonctionneront). Mais la blockchain peut être attaquée<ref>{{Article |prénom1=Maria |nom1=Apostolaki |prénom2=Aviv |nom2=Zohar |prénom3=Laurent |nom3=Vanbever |titre=Hijacking Bitcoin: Routing Attacks on Cryptocurrencies |périodique=2017 IEEE Symposium on Security and Privacy (SP) |éditeur=IEEE |date=2017-05 |doi=10.1109/sp.2017.29 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1109/sp.2017.29 |consulté le=2024-07-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Mahmoud |nom1=Mostafa |titre=Bitcoin's Blockchain Peer-to-Peer Network Security Attacks and Countermeasures |périodique=Indian Journal of Science and Technology |volume=13 |numéro=07 |pages=767–786 |date=2020-02-21 |issn=0974-6846 |issn2=0974-5645 |doi=10.17485/ijst/2020/v13i07/149691 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.17485/ijst/2020/v13i07/149691 |consulté le=2024-07-27}}.</ref>{{,}}<ref>E. Heilman, A. Kendler, A. Zohar, and S. Goldberg, “Eclipse attacks on bitcoin's peer-to-peer network,” in 24th USENIX Security Symposium, 2015, pp. 129- 144</ref>{{,}}<ref>N. Atzei, M. Bartoletti, and T. Cimoli, “A survey of attacks on Ethereum smart contracts (sok),” in International Conference on Principles of Security and Trust, 2017, pp. 164-186.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Gholamreza |nom1=Ramezan |prénom2=Cyril |nom2=Leung |titre=Analysis of Proof-of-Work-Based Blockchains Under an Adaptive Double-Spend Attack |périodique=IEEE Transactions on Industrial Informatics |volume=16 |numéro=11 |pages=7035–7045 |date=2020-11 |issn=1551-3203 |issn2=1941-0050 |doi=10.1109/tii.2020.2977689 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1109/tii.2020.2977689 |consulté le=2024-07-27}}.</ref>. Le système de blockchain, en outre, n'offre en soi aucune sécurité contre l'insertion illégale de données ou de donnée empoisonnée dans ces blocs. Diverses contre-mesures, incluant le « Détecteur d'Intrusion Léger » (« ''Lightweight Intrusion Detector'' ») et certains [[algorithme de consensus|algorithmes de consensus]] ; pouvant éventuellement être combinées, sont étudiées contre ce type d'insertion illégale, mais elles ont un coût, et pourraient être contournées, notamment par des attaques (co)pilotées par une [[Intelligence artificielle]]<ref>{{Article |prénom1=Muhammad |nom1=Aitsam |prénom2=Soamsiri |nom2=Chantaraskul |titre=Blockchain Technology, Technical Challenges and Countermeasures for Illegal Data Insertion |périodique=Engineering Journal |volume=24 |numéro=1 |pages=65–72 |date=2020-02-08 |doi=10.4186/ej.2020.24.1.65 |lire en ligne=https://www.engj.org/index.php/ej/article/view/3656/926 |consulté le=2024-07-27}}.</ref>. Les attaques se sont sophistiquées, avec par exemple l'« Eclipse Attack » où l'attaquant prend le contrôle des connexions réseau d'un nœud spécifique d'une blockchain, qu'il isole du reste du réseau pour en manipuler les informations que ce nœud reçoit et/ou envoie. Cette attaque peut viser à simplement perturber le fonctionnement du nœud, ou elle peut utiliser le nœud en mode ''Trojan'', pour des attaques plus complexes de type ''attaques de double dépense'' par exemple.

== Initiatives à travers le monde ==
=== En Europe ===
Le [[Parlement européen]] a validé en {{date-|mai 2016}} la création d'un groupe de travail chargé de surveiller la blockchain et les crypto-monnaies. Ce groupe sera piloté par la [[Commission européenne]], il a pour objectif de surveiller ces technologies et recommander des mesures législatives<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Parlement européen va se pencher sur la blockchain|url=http://www.usine-digitale.fr/article/le-parlement-europeen-va-se-pencher-sur-la-blockchain.N394257|site=usine-digitale.fr|consulté le=2016-06-09}}.</ref>. Le {{Date|1|février|2018}} la [[Commission européenne]] lance, avec le soutien du [[Parlement européen]], l'Observatoire-forum des chaînes de blocs de l'UE. Ses missions sont de mettre en lumière les grandes évolutions de la technologie des chaînes de blocs, d'encourager les acteurs européens dans ce secteur et d'aider à renforcer l'engagement européen auprès de plusieurs parties prenantes actives dans ce domaine<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Commission européenne - Communiqué de presse - La Commission européenne lance l'Observatoire-forum des chaînes de blocs de l'UE|url=http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-521_fr.htm|site=europa.eu|date=1er février 2018}}.</ref>.

En février 2023 est lancé le [[Sandbox (sécurité informatique)|bac à sable]] réglementaire européen pour la chaîne de blocs.
Le [[partenariat]] européen sur la chaîne de blocs prévoit une installation qui réunit des [[régulateur]]s, des [[entreprise]]s et des experts technologiques pour tester, avec sécurité, des solutions innovantes et identifier les obstacles à leur déploiement en coopération avec la Commission européenne. Cette installation est dite {{cita | [[Sandbox (sécurité informatique)|bac à sable]]}}. C'est un environnement sécurisé devant permettre aux entreprises de tester leurs produits et leurs services en dialoguant avec les régulateurs concernés, notamment et par exemple concernant la [[Portabilité (informatique)|portabilité des données]], la sécurité des espaces de données interentreprises, des [[contrat intelligent|contrats intelligents]] et de l'[[identité numérique]]. Les secteurs concernés sont ceux de la finance, mais incluent aussi la [[santé]], l'[[environnement]], la [[mobilité]] et l'[[énergie]]<ref>https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/node/9710/printable/pdf</ref>. <br>Ce bac à sable (en anglais [[:en:Sandbox (computer security)| sandbox]]) perdurera de 2023 à 2026 au moins, avec 20 premiers projets pour 2023. Il fait partie de l'Europe numérique (en anglais: [[DIGITALEUROPE|digital Europe]]). Les intervenants de ce bac à sable réglementaire sont un consortium d'experts juridiques de [[:en:Bird_%26_Bird|Bird & Bird]] et son bras de conseil [[OXYGY]], et les experts de la chaîne de blocs [[Warren Brandeis]] et les concepteurs web de [[Spindox]], à la suite de l' appel d'offres de 2022<ref>https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/news/european-blockchain-sandbox-announces-selected-projects-first-cohort</ref>.

L'EBSI (acronyme anglais de ''European Blockchain Services Infrastructure'') est une initiative (2018) de la Commission européenne visant, dans le cadre d'un ''Partenariat Européen pour la Blockchain'' (EBP), à améliorer la sécurité, la transparence et l'efficacité des [[services publics]] ''via'' la blockchain lorsque possible. L'EBSI doit faciliter l'[[interopérabilité]] entre les systèmes de blockchain utilisés par les États membres<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Home - EBSI - |url=https://web.archive.org/web/20240720170549/https://ec.europa.eu/digital-building-blocks/sites/display/EBSI/Home |site=ec.europa.eu |consulté le=2024-07-27}}.</ref>.

=== En France ===
En {{date-|décembre 2015}}, la [[Caisse des dépôts et consignations]] a lancé une initiative avec de grands acteurs financiers, institutionnels et [[start-up]]s du secteur (dont Allianz, BNP Paribas, BPCE, Crédit agricole, AXA, CNP Assurances, Croissance Plus, Blockchain Solutions, Paymium et Ledger)<ref>{{Lien web|titre=La Caisse des Dépôts lance officiellement l'initiative de place Blockchain|url= https://cryptofr.com/topic/2620/la-caisse-des-d%25C3%25A9p%25C3%25B4ts-lance-officiellement-l-initiative-de-place-blockchain|site=CryptoFR, la communauté francophone du Bitcoin et des crypto-monnaies|consulté le=2016-04-14}}.</ref> pour tester des cas d'usage.

Le gouvernement a lancé des consultations sur un cadre dérogatoire permettant d'expérimenter la chaîne de blocs sur les bons de caisse puis le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique a annoncé le {{date-|29 mars 2016}} une adaptation de la réglementation de la chaîne de blocs au marché des bons de caisse<ref>{{Lien web|titre=Macron aménage la loi pour tester la «blockchain» sur la finance|url= http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2016/03/24/32001-20160324ARTFIG00317-macron-amenage-la-loi-pour-tester-la-blockchain-sur-la-finance.php|site=Le Figaro|consulté le=2016-04-14}}.</ref>. Malgré {{"|l'engouement planétaire}} tel que le décrit le magazine ''L'Expansion'', en 2016, la France semble timide face au principe de la chaîne de blocs<ref>{{article|auteur=CG|titre=La blockchain, la promesse de « disruption » absolue|périodique=[[L'Expansion]]|numéro=814|date=mai 2016|consulté le=10 mai 2016|pages=96-101}}.</ref>.

En {{date-|juin 2016}}, plusieurs [[Assemblée nationale (France)|députés français]] ont proposé deux amendements qui font référence à la chaîne de blocs auprès du [[Parlement français]], dans le cadre de la [[Loi relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques|loi Sapin sur la transparence financière et la lutte contre la corruption]]<ref>{{Lien web|titre=La «blockchain», une révolution qui s'invite au Parlement|url=http://www.liberation.fr/futurs/2016/06/09/la-blockchain-une-revolution-qui-s-invite-au-parlement_1458281|site=Libération.fr|consulté le=2016-06-09}}.</ref>, mais ceux-ci ont été rejetés. Le gouvernement lui-même a déposé un amendement relatif aux titres non cotés qui a été, lui, accepté<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Sapin 2 s'intéresse aussi à la Blockchain|url=http://www.argusdelassurance.com/institutions/sapin-2-s-interesse-aussi-a-la-blockchain.108264|site=argusdelassurance.com|date=14 juin 2016}}.</ref>.

Fin 2017, le conseil des ministres a adopté une ordonnance facilitant la transmission de certains titres financiers non cotés au moyen de la technologie de la chaîne de blocs, une première en Europe selon Bercy<ref>{{Lien web|site=Les Échos|date=09/12/2017|url=https://investir.lesechos.fr/marches/actualites/la-france-adapte-son-cadre-legislatif-a-la-blockchain-1726450.php|titre=La France adapte son cadre législatif à la "blockchain"}}.</ref>. La modification du [[code monétaire et financier]] ouvre la possibilité d'une sécurisation juridique du développement de la technologie et de l'usage de la chaîne de bloc sous la dénomination {{"|dispositif d'enregistrement électronique partagé}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Delphine Cuny|titre=La Blockchain autorisée pour le transfert de titres en France|périodique=La Tribune|date=09/12/2017|lire en ligne= https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-blockchain-autorisee-pour-le-transfert-de-titres-en-france-761101.html|consulté le=2017-12-13|pages=}}.</ref>.

Début 2018, l'[[Assemblée nationale]] a créé une mission d'information sur la chaîne de blocs, regroupant {{nobr|17 députés}} ([[LREM]] pour la plupart) venant de trois commissions permanentes (affaires économiques, lois et finances) ; le président en est [[Julien Aubert]] et Jean-Michel Mis et Laure de la Raudière sont corapporteurs<ref name="NumeramaLausson2018">{{lien web|auteur=Julien Lausson|url=https://www.numerama.com/politique/327779-lassemblee-nationale-lance-une-mission-dinformation-sur-la-blockchain.html|titre=L'Assemblée nationale lance une mission d'information sur la blockchain|site= Numérama|date= 09 février 2018}}.</ref>. C'est une initiative de [[Laure de La Raudière]] qui en 2017 a proposé deux amendements qui auraient pu autoriser le Quai d'Orsay à expérimenter la chaîne de blocs pour la dématérialisation des [[actes d'état civil]], et qui en 2016 avait - avec une dizaine d'autres parlementaires - souhaité donner une valeur probante aux enregistrements de transactions authentifiés par cette même chaîne de blocs<ref name="NumeramaLausson2018"/>. Cette mission inclut [[Paula Forteza]] (présidente du groupes d'études « Internet et société numérique » et ex-rapporteuse du groupe de travail « démocratie numérique »), ainsi que [[Éric Bothorel]] qui pilote le groupe parlementaire Économie numérique de la donnée, de la connaissance et de l'IA à l'Assemblée nationale<ref name="NumeramaLausson2018"/>.

Cette mission bénéficie depuis {{date-|mars 2018}} de l'appui de l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques|Office Parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques]], qui a constitué une mission courte sur les enjeux scientifiques et technologiques des chaînes de blocs dont les rapporteurs sont les députés [[Valéria Faure-Muntian]] (LREM) et [[Claude de Ganay]] (LR), et le sénateur [[Ronan Le Gleut]] (LR)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La France doit pouvoir développer des savoir faire sur la blockchain|url= http://www.optionfinance.fr/entreprises-finance/communaute-financiere/la-france-doit-pouvoir-developper-des-savoir-faire-sur-la-blockchain.html|site=optionfinance.fr|date=5 mars 2018|consulté le=5 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'Office présente ses trois premières notes courtes scientifiques|url=https://www.senat.fr/presse/cp20180322b.html|site=senat.fr|date=22 mars 2018|consulté le=5 avril 2018}}.</ref>.

Un des aboutissements de ces missions parlementaires est le projet de loi PACTE qui inclut des dispositions relatives à la blockchain, texte voté en première lecture par l'Assemblée Nationale le {{date-|9 octobre 2018}} et transmis au Sénat<ref>{{Lien web|titre=Texte adopté n• 179 - Projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises|url=http://www.assemblee-nationale.fr/15/ta/ta0179.asp|site=assemblee-nationale.fr|consulté le=2018-12-09}}.</ref>.

En {{date-|septembre 2018}}, l'artiste [[Richard Texier]] crée la première œuvre d'art adossée à une chaîne de blocs. Pour la première fois depuis l'invention du système, [[Elastochain]] code un concept artistique (l'[[Elastogenèse]]<ref>{{article|auteur=Demosthènes Davvetas|titre=Richard Texier, élastogénique|périodique=[[Art Press]]|numéro=460|date=novembre 2018|page=95}}.</ref>) sur [[Ethereum]], dans l'intention d'unir art et technologie<ref>{{Lien web|titre=Elastochain.com|url=https://www.elastochain.com}}.</ref>.

En France, le concept juridique de ''dispositif d’enregistrement électronique partagé'' correspond à l'autorisation de l'utilisation de chaine de blocs pour des usages précisés (bons ou registre des actionnaires)<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Amaury|nom1=Perrin|titre=Le bitcoin et le droit : problématiques de qualification, enjeux de régulation|périodique=Gestion & Finances Publiques|volume=1|numéro=1|pages=84–93|date=2019-04-14|issn=1969-1009|doi=10.3166/gfp.2019.00014|lire en ligne=https://shs.cairn.info/revue-gestion-et-finances-publiques-2019-1-page-84?lang=fr|consulté le=2024-10-12}}</ref>.

=== En Belgique ===
En [[Wallonie]], la société Block0 développe plusieurs projets utilisant la blockchain. En mars 2020, elle reçoit le premier prix du concours Blockchers (organisé dans le cadre du programme européen [[H2020]]) pour sa solution permettant de suivre les conditions de transport du chocolat à l'aide d'une blockchain et de capteurs IoT<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Mangue et chocolat : La traçabilité pour les PME sécurisée par la blockchain |périodique=La Libre |date=2020-06-09 |lire en ligne= https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/2020/06/09/mangue-et-chocolat-la-tracabilite-pour-les-pme-securisee-par-la-blockchain-4X2XUN5B3BHJNCOUJKCIG6Z5LQ/ |consulté le=2023-01-12 |pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Blockchers Final Prize and Major Event of Frankfurt |url=https://blockchers.eu/blockchers-final-prize-and-major-event-of-frankfurt/ |site=blockchers.eu |consulté le=2023-01-12}}.</ref>.

En collaboration avec la Société internationale d'importation (SIIM) et le Comité de Liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (Coleacp), elle développe la même année un système permettant de tracer les mangues à la pièce, ''via'' un [[code QR]], depuis le producteur en Côte d'Ivoire, jusqu'au consommateur en Europe<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=La mangue ouest-africaine tracée par la blockchain |périodique=CommodAfrica |date=2020-05-19| lire en ligne= http://www.commodafrica.com/19-05-2020-la-mangue-ouest-africaine-tracee-par-la-blockchain |consulté le=2023-01-12 |pages=}}.</ref>.

Dans le cadre d'une autre projet H2020, elle met au point une solution permettant aux consommateurs de recevoir des informations de traçabilité supportées par la blockchain, et aux producteurs d'améliorer leur communication au sujet de leur éthique de production<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=ShoppEx |url=https://www.trublo.eu/shoppex/ |site=trublo.eu |consulté le=2023-01-12}}.</ref>.

En septembre 2021, Block0 devient la première entreprise belge à valider des blocs (''corporate baker'') pour la blockchain Tezos<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Block0 rejoint l'écosystème Tezos en tant que premier corporate baker belge|périodique=cryptonews|date=2021-09-23|lire en ligne=https://fr.cryptonews.com/news/block0-rejoint-lecosysteme-tezos-en-tant-que-premier-corporate-baker-belge.htm|consulté le=2023-01-12|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Block0 Corporate Baker|url=https://www.nomadic-labs.com/news/block0-corporate-baker-tezos/|site=nomadic-labs.com|consulté le=2023-01-12}}.</ref>. Une autre société belge, Be Blockchain, devient également validatrice en avril 2022<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Be Blockchain Corporate Baker|url=https://www.nomadic-labs.com/news/beblockchain-corporate-baker/|site=nomadic-labs.com|consulté le=2023-01-12}}.</ref>.

En mars 2021, Block0 et Be Blockchain, ainsi que d'autres entreprises et acteurs du monde académique fondent Walchain, un groupement qui vise à promouvoir la blockchain en Wallonie, notamment à travers des actions de sensibilisation, de formation, et de soutien aux projets<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Invitation à la presse. 30/03/2021 - 9h30. Conférence de presse pour le lancement du réseau WalChain.|url=https://us18.campaign-archive.com/?u=7c6e650edfb0e9232115f5201&id=7cd9dc89fe|site=us18.campaign-archive.com|consulté le=2023-01-12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Arnaud Martin|titre=Walchain, le réseau pour faire briller la blockchain wallonne|périodique=L'Echo|date=2021-03-30|lire en ligne=https://www.lecho.be/entreprises/technologie/walchain-le-reseau-pour-faire-briller-la-blockchain-wallonne/10294724.html|consulté le=2023-01-12|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Walchain développe la blockchain wallonne|périodique=RTBF|date=2021-03-31|lire en ligne=https://www.rtbf.be/article/walchain-developpe-la-blockchain-wallonne-10731409?id=10731409|consulté le=2023-01-12|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Pierre-François Lovens|titre=WalChain pose les fondations d'un futur écosystème wallon de la blockchain : "Il y a du talent en Wallonie"|périodique=La Libre|date=2021-03-30|lire en ligne=https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/2021/03/30/walchain-pose-les-fondations-dun-futur-ecosysteme-wallon-de-la-blockchain-il-y-a-du-talent-en-wallonie-P2KV5GVVNNB6ZOHFUDJ5VBUHXE/|consulté le=2023-01-12|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La blockchain En Wallonie|url=https://walchain.be/|site=walchain.be|consulté le=2023-01-12}}.</ref>.

=== En Allemagne ===
Le {{date-|28 juin 2017}}, la [[Landesbank Baden-Württemberg]] (LBBW)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Daimler and LBBW successfully utilize blockchain technology for launch of corporate Schuldschein|url=http://www.lbbw.de/en/presse/presseinformationen/presse_detail_71040.jsp|site=lbbw.de|consulté le=2017-07-11}}.</ref> et le constructeur automobile [[Daimler_(entreprise)|Daimler AG]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Successful utilization of blockchain - Joint pilot project of Daimler and LBBW|url=https://www.daimler.com/investors/refinancing/blockchain.html|site=daimler.com|consulté le=2017-07-11}}.</ref> annoncent avoir utilisé pour la première fois la technologie blockchain pour exécuter une transaction financière.

=== En Espagne ===
La banque [[Banco Bilbao Vizcaya Argentaria|BBVA]] étudie l'utilisation de la blockchain dans le cas des imports/exports entre l'Amérique et l'Europe<ref>{{Article|langue=en-US|auteur1=|titre=BBVA and Wave carry out the first blockchain-based international trade transaction between Europe and Latin America|périodique=NEWS BBVA|date=2017-11-27|lire en ligne= https://www.bbva.com/en/bbva-and-wave-carry-first-blockchain-based-international-trade-transaction-europe-and-latin-america/|consulté le=2017-12-13|pages=}}.</ref>.

=== En Suisse ===
Le canton de [[Genève]] mène un projet pilote pour la délivrance d'extraits électroniques du Registre du commerce avec l'[[Ethereum]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|prénom1=Par Pierre-Alexandre|nom1=Sallier|titre=Genève teste un service public basé sur la «blockchain»|périodique=24Heures|date=19.01.2018|issn=1424-4039|lire en ligne =https://www.24heures.ch/economie/Geneve-teste-un-service-public-base-sur-la-blockchain/story/15694751|consulté le=2018-03-28|pages=}}.</ref> et dans le négoce des matières premières dans un partenariat public-privé<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Matières premières: Genève veut du blockchain|périodique=Tribune de Genève|date=08.06.2018|lire en ligne=https://www.tdg.ch/geneve/Matieres-premieres-Geneve-veut-du-blockchain/story/20728751|consulté le=2018-09-20|pages=}}.</ref>. La ville de [[Zoug (ville)|Zoug]] mène également un projet pilote pour développer une identité numérique auprès de sa population<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=La blockchain devient réalité en Suisse|périodique=Le Temps|date=23.01.2018|lire en ligne= https://www.letemps.ch/economie/blockchain-devient-realite-suisse|consulté le=2018-03-28|pages=}}.</ref>.

=== Aux Pays-Bas ===
Développement de projets collaboratifs régionaux (participation de [[Oskar van Deventer]]).

=== En Estonie ===
L'État a créé un système de e-résident<ref>{{Lien web|langue=en|titre=E-estonia|url= https://e-estonia.com/wp-content/uploads/faq-a4-v02-blockchain.pdf|site=e-estonia.com|date=|consulté le=2018-12-09}}.</ref> fonctionnant avec la technologie blockchain.

=== Au Canada ===
Dans la province canadienne du [[Québec]], la firme comptable [[Raymond Chabot Grant Thornton]] a annoncé en {{date-|juillet 2017}} le lancement, de [[catallaxie|catallaxy]] , un centre d'expertise portant sur la technologie blockchain (Bitcoin principalement) avec les experts du domaine, Jonathan Hamel, Francis Pouliot et Vincent Gauthier<ref>{{lien archive|horodatage archive=20171124194720|url=http://www.rcgt.com/nouvelles/blockchain_catallaxy_lancement/|titre=Lancement de Catallaxy : un investissement majeur de Raymond Chabot Grant Thornton pour propulser l'industrie blockchain|site= rcgt.com|date= 12 juillet 2017|consulté le = 10 août 2017|brisé le=15/09/2021}}.</ref>.

=== En Asie ===
En Asie, un consortium réunissant l'[[Autorité monétaire de Singapour]] (MAS) et huit autres banques a été formé en {{date-|novembre 2016}} pour un projet pilote ayant pour but de mettre en place une plateforme reposant sur ce type de registre de transactions numérique décentralisé<ref>{{Lien web|langue=en|url= http://www.mas.gov.sg/News-and-Publications/Media-Releases/2016/MAS-experimenting-with-Blockchain-Technology.aspx|titre=MAS, R3 and Financial Institutions experimenting with Blockchain Technology|site=Monetary authority of Singapour|date=16 novembre 2016|consulté le=3 août 2017}}.</ref>. Dans un premier temps, des banques pourront acheter une [[monnaie virtuelle]] sous le contrôle de la MAS. Cette monnaie pourra ensuite être utilisée soit pour des paiements interbancaires soit pour être échangée pour une monnaie réelle et non plus virtuelle. Une seconde phase prévoit d'inclure des transactions en devises étrangères<ref>{{Lien web|url= http://www.lesaffaires.com/techno/internet/singapour-lance-une-plateforme-blockchain/591712|titre=Singapour lance une plateforme «blockchain»|date=16 novembre 2016|consulté le=3 août 2017}}.</ref>.

=== En Chine ===
La Chine a construit une plate-forme qui vise à faciliter le déploiement de la technologie blockchain pour les entreprises. C'est ce qu'on appelle le réseau de services basé sur la blockchain<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Arjun |nom=Kharpal |titre=China has been quietly building a blockchain platform. Here's what we know |url=https://www.cnbc.com/2022/05/16/china-blockchain-explainer-what-is-bsn-.html |site=CNBC |date=2022-05-16 |consulté le=2022-05-16}}.</ref>

=== En Australie ===
La société Lumachain, créée par [[Jamila Gordon]], fournit un logiciel utilisant les techniques blockchain et de [[vision par ordinateur]] pour la gestion des approvisionnements dans l'industrie alimentaire<ref name="SmartCompany2019">{{article | langue=en |titre=Lumachain lands $3.5 million for tech tackling modern slavery in food supply chains| jour=29 | mois=juillet | année=2019 |url texte =https://www.smartcompany.com.au/startupsmart/news/lumachain-food-supply-chains/ | périodique=SmartCompany}}.</ref>.

=== En Israël ===
En 2017, la société israélienne Zim a mené une expérience de [[connaissement]] (''{{lang|en|Bill of Lading}}'') numérique en utilisant la blockchain<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Une première. L'israélien Zim (Israël) utilise la technologie du blockchain|url= http://www.israelvalley.com/2017/12/10/premiere-lisraelien-zim-israel-utilise-technologie-blockchain/|site=israelvalley.com|date=2017-12-10|consulté le=2017-12-13}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.maritime-executive.com/article/zim-trials-blockchain-bill-of-lading|titre=ZIM Trials Blockchain Bill of Lading|site=The Maritime Executive|consulté le=2017-05-09|date=2017-11-20}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=24}}

== Voir aussi ==
{{autres projets
|wikt=chaîne de blocs
}}

=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|titre=Les Blockchains|sous-titre=De la théorie à la pratique, de l'idée à l'implémentation|auteur1=Billal Chouli|auteur2=Frédéric Goujon|auteur3=Yves-Michel Leporcher|éditeur=Epsilon|année=2017|isbn=978-2-409-00523-7}}.
* {{ouvrage|titre=Big Bang Blockchain|sous-titre=La seconde révolution d'internet|auteur=Stéphane Loignon|éditeur=Tallandier|année=2017|isbn=979-10-210-2268-3}}.
* {{ouvrage|titre=Blockchain - vers de nouvelles chaînes de valeur|auteur1=Martin Della Chiesa|auteur2=François Hiault|auteur3=Clément Téqui <!--avec la collaboration de Nicolas Bouzou et Thibaut Gress,-->|éditeur=Prospectives Accuracy|année=2018|isbn=978-2-9564703-0-4}}.
* {{ouvrage|titre=Blockchain: La révolution de la confiance|auteur=Laurent Leloup|éditeur=Eyrolles|année=2017|pages totales=160|isbn=978-2212566659}}.
* {{ouvrage|titre=Investir et se financer avec la blockchain - Le Guide des ICO (Initial Coin Offering)|auteur=Matthieu Quiniou|éditeur=ENI|année=2018|pages totales=252|isbn=978-2409015946}}.
* {{ouvrage|titre=Blockchain et cryptomonnaies|auteur=Primavera De Filippi|éditeur=PUF|année=2018|pages totales=128|isbn=978-2130811459}}.
* {{ouvrage|titre=Les Blockchains en 50 questions|auteur1=Jean-Guillaume Dumas|auteur2=Pascal Lafourcade|auteur3=Ariane Tichit|auteur4=Sébastien Varrette|éditeur=Dunod|année=2018|pages totales=296|isbn=978-2100779246}}.
* {{ouvrage|titre=Au cœur du Bitcoin – Programmer la Blockchain ouverte|auteur=Andreas Antonopoulos|éditeur=First Interactive|année=2019|pages totales=460|isbn=978-2412037454}}.
* {{ouvrage|titre=Bockchain & Droit - Le Règne du code|auteur1=Primavera De Filippi|auteur2=Aaaron Wright|éditeur=Dicoland|année=2019|pages totales=475|isbn=978-2856083536}}.
* {{ouvrage|titre=Bitcoin et protocoles à blockchain : Comprendre l'avènement de la seconde ère numérique|auteur1=Jacques Favier|auteur2=Jean-Samuel Lécrivain|auteur3=Adli Takkal-Bataille|éditeur=Mardaga éditions|année=2019|pages totales=204|isbn=978-2804707729}}.
* {{ouvrage|titre=Blockchain, l'avènement de la désintermédiation|auteur=Matthieu Quiniou|éditeur=ISTE/Wiley|année=2019|pages totales=134|isbn=978-1784056056}}.
* {{ouvrage|titre=Glossaire Blockchain UNESCO|auteur1=Matthieu Quiniou|auteur2=Christophe Debonneuil|éditeur=Les Éditions de l'immatériel, Chaire UNESCO ITEN|année=2019|pages totales=60|isbn= 979-10-91636-18-6|lire en ligne= https://en.unesco.org/sites/default/files/blockchain_glossairefrn.pdf}}
* Antoine Vandenbulke ''et al.'', ''Les aspects juridiques de la blockchain et de ses applications'', Anthemis, 2022, 173 p. {{ISBN|978-2-8072-1014-1}}.
* {{article|langue=en|périodique=Nature Climate Change|titre=Bitcoin emissions alone could push global warming above {{tmp|2|°C}}|auteur1=C. Mora|auteur2= R. L. Rollinsand|et al.=oui|date=novembre 2018|numéro=8|doi=10.1038/s41558-018-0321-8|pages= 931–933}}
* {{Ouvrage|auteur1=Thibault Langlois-Berthelot|titre=La blockchain au regard du droit et de l'identité|passage=91-135|nature ouvrage=Thèse de doctorat en droit et sciences sociales|année=2023|doi=10.5281/zenodo.8311265|accès doi=libre|hal=tel-04190658|lire en ligne=https://hal.science/tel-04190658/document#page=92|accès url=libre}}

==== Bandes dessinées documentaires ====
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Oliver Bossard |responsabilité1=[[Scénario de bande dessinée|scénario]] |auteur2=Maud Rivère |responsabilité2=dessin et couleur |titre=La grande aventure du bitcoin et de la blockchain |lieu=Paris |éditeur=[[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]] |collection=Octopus |année=2022 |pages totales=114 |isbn=978-2-413-04756-8 |issn=2554-4063 |oclc=1351709692 |bnf=471090134 |sudoc=264869923 |présentation en ligne={{Google Livres|cJl-EAAAQBAJ}}}}.

=== Articles connexes ===
* [[Art phygital]]
* [[Cryptomonnaie]]
* [[Smart contract]]
* [[NFT]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}

{{Palette|Crypto-monnaie|Bitcoin}}
{{Portail|cryptologie|programmation informatique|bases de données|Cryptomonnaies}}

[[Catégorie:Blockchain]]
[[Catégorie:Finance décentralisée]]
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