Aller au contenu

Satoshi Saïkusa

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Satoshi Saïkusa
Autoportrait par Satoshi Saikusa
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Photographe, artiste
Conjoint
Quynh Saïkusa

Satoshi Saïkusa (1959-2021) est un photographe de mode, portraitiste et plasticien japonais.

Satoshi Saïkusa naît en 1959 à Kyushu[1], sur la plus méridionale des îles japonaises. En 1978, il déménage à Tokyo, fréquente les salles de cinéma où l’on projette les films d'Elia Kazan ou de Federico Fellini, mais surtout ceux des Français, de Marcel Carné à la Nouvelle Vague. Il rencontre Makoto Kamata, alors directeur de Shū Uemura Make-Up School, qui va éveiller son intérêt pour la mode. Au début des années 1980, il quitte le Japon pour un voyage à la découverte de l’Europe. En suivant les traces des surréalistes, mais aussi des couturiers français tels que Yves Saint Laurent, il arrive à Paris en 1984 (redevenue à cette époque capitale de la mode). Il projette au départ d'y séjourner seulement quelques mois pour finalement s'y établir et en faire la ville de sa résidence principale. Il meurt en au Japon[1].

Photographie

[modifier | modifier le code]

Jeunesse et débuts

[modifier | modifier le code]

Il s’entoure dès les premiers temps à Paris d’un groupe d’amis japonais travaillant tous dans l'univers de la mode. L’un d’entre eux, un certain Zigen, va l’initier à la photographie. En 1986, Satoshi Saïkusa réalise une série d’images d’hommes et de femmes portant le chapeau, et se fait ainsi remarquer par Franca Sozzani[réf. nécessaire]. Cette dernière est nommée deux ans plus tard rédactrice en chef de Vogue Italia. Une collaboration de près de 20 ans s'ensuivra entre le photographe et l’influente rédactrice en chef. C’est elle qui, en 1988, lui commande sa première couverture pour le numéro spécial Alta Moda[2][source insuffisante] de Vogue Italia.

Sa carrière débute en même temps que la relance économique des années 1980, le power dressing et l’ascension des « jeunes créateurs » (Jean-Paul Gaultier, Thierry Mugler…), autrement dit dans un contexte d’effervescence mondiale et d’euphorie médiatique autour du monde de la mode. Depuis ses débuts, le photographe est appelé pour photographier[source secondaire nécessaire] les supermodels comme Christy Turlington, Naomi Campbell, Tatjana Patitz, Claudia Schiffer, Karen Mulder, Helena Christensen, Eva Herzigova, puis Carla Bruni, Stella Tennant, Kate Moss et, dans les générations suivantes, Carmen Kass, Karolina Kurkova, Natalia Vodianova, ou Cara Delevingne

Pourtant, Satoshi Saïkusa aime à travailler avec les mannequins débutantes, pour l’originalité de leur caractère encore non-formaté qui leur confère une attitude plus spontanée. En 1994, il photographie la jeune Laetitia Casta, alors âgée de quinze ans, pour Glamour Italie[3]. L’année précédente, il a assuré la campagne Opium de Yves Saint Laurent avec Kate Moss[4], qui commençait à connaître un certain succès. Cette campagne sera répertoriée parmi les plus sulfureuses d'Yves Saint Laurent[5].

Plus tard, le photographe réalisera une série sur des mannequins en début de carrière, mises en scène dans leur propre chambre ou appartement. Ces clichés rendront aussi compte des conditions de vie de ces jeunes femmes, parfois éloignées de l’opulence et du luxe véhiculés par les médias[source secondaire nécessaire].

Photographe de mode

[modifier | modifier le code]

Demeurant à l’écart des milieux mondains et des fêtes à outrances, Satoshi Saïkusa est pourtant sollicité durant toute sa carrière par divers magazines : en France avec Vogue Paris, GQ, Numéro, ELLE, Madame Figaro, à Londres avec Harper's Bazaar, The Face, i-D, ou à New York avec V, Visionaire (art, mode, film et culture contemporaine), W magazine, Allure, George (mensuel people et politique lancé par John Fitzgerald Kennedy Jr publié entre 1995 et 2001), etc.

Le photographe assure les couvertures des magazines avec les personnalités qui font l’actualité : Juliette Binoche (Vogue Paris, ), Michelle Pfeiffer (Instyle, ), Monica Bellucci (Flair Italie, [6]), Naomi Watts (Bazaar UK, ), Milla Jovovich (GQ, ), Rihanna (Marie Claire UK, ), Sophie Marceau (ELLE, [7]), Beth Ditto (Têtu, ), Eva Green (L’Officiel France, 2011), Willem Dafoe (Optimum Style, ), Nicki Minaj (Marie-Claire UK [8]), Kylian Mbappé (L’Officiel Hommes, juin-), Vincent Cassel (L’Officiel Hommes no 59, [9]).

Il apporte aussi sa contribution à des éditions plus confidentielles. Il a notamment réalisé une série avec Diane Kruger pour Egoïste.

En 2006, le photographe participe au no 1 du magazine Le Dictateur[10][source insuffisante], un projet éditorial créé par Federico Pepe et Pierpaolo Ferrari. Ce premier numéro se présente sous la forme d'un livre-objet d'images, sous étui scellé et coffret, numéroté au tampon à 1500 exemplaires.

Certaines de ses contributions auprès de couturiers sont exposées lors des rétrospectives muséales :

À côté de ces contributions éditoriales, il a également dirigé les campagnes des grandes marques de cosmétique comme Yves Saint Laurent (avec Kate Moss), Lancôme (avec Isabella Rossellini), Shiseido (avec Angelina Jolie), ou encore Jill Stuart (avec Lindsey Wixson)[source secondaire nécessaire].

Portraitiste

[modifier | modifier le code]

Dès le début de sa carrière, Satoshi Saïkusa a exécuté le portrait photographique de nombreuses personnalités du XXe siècle (comédiens, peintres, musiciens, danseurs, architectes). Pour lui, ces images sont avant tout l’occasion de rencontrer et d’échanger avec les artistes.

En 1990, il fait un premier pas dans l’univers de la danse en réalisant le portrait de Patrick Dupond pour le journal Libération. En 2006, il pénètre les coulisses du Théâtre de la Scala de Milan et réalise une série sur les danseurs étoiles, qui donnera lieu à un livre[14][source insuffisante]. Plus tard, il dressera aussi les portraits de Roberto Bolle[15], Blanca Li[16] et Aurélie Dupont[17]

En 1991, le photographe réalise les images de l’album Diva[18] de la chanteuse écossaise Annie Lennox. Ces photographies seront exposées au Victoria & Albert Museum (2011) à Londres et à la Scottish National Portrait Gallery (2013).

En 1998, il propose au magazine George de réaliser les portraits de trois des personnalités qu’il admire : Louise Bourgeois, Philip Johnson et Ellsworth Kelly. Ces entrevues se font sans intermédiaire, le photographe appréciant ces rencontres en immersion, dans l’intimité de ses sujets. La même année et pour le même magazine, il immortalisera Johnny Depp.

Sa couverture en 2010 pour Têtu avec Catherine Deneuve entourant de ses bras un jeune homme totalement nu a soulevé une certaine polémique. L'actrice dira que « c'était quand même Satoshi qui faisait la photo, je le connais, un très bon photographe, donc, bon, j'y suis allée[19]. »

En 2018, le directeur de la Kunsthalle de Bielefeld lui demande un tirage de Philip Johnson à l’occasion des 50 ans du Musée. Cette photographie sera intégrée à l’installation de l’artiste new-yorkais Dennis Adams puis exposée de façon permanente face au musée.

La même année, Marc Lavoine, pour qui il avait déjà réalisé Cher Ami en 1989, lui propose de concevoir le clip[20][source insuffisante] et les photographies[21] de son album Je reviens à toi.

Tout au long de sa carrière, Satoshi Saïkusa a également photographié Vanessa Paradis, Yayoï Kusama, Takeshi Kitano, Ryuichi Sakamoto, Fernando Botero, Sofia Coppola, Jean Nouvel, Roman Polanski, Rossi de Palma

À partir des années 2000, tout en poursuivant son travail de photographe de mode, Saïkusa se consacre davantage à un travail personnel et s'oriente vers ce que l'on appelle la photographie plasticienne. Il met notamment au point une technique inédite dans le découpage et l’assemblage de ses photographies[22]. Son travail est exposé dans des galeries parisiennes et autres institutions (voir chapitre Expositions).

Après une longue pratique de la photographie argentique, Satoshi Saïkusa - comme la majorité des photographes de mode de son époque - est passé dans les années 2000 à la photographie numérique. Sa démarche en tant que plasticien va lui permettre de conserver une pratique plus artisanale dans son processus créatif.

Mêlant sa double culture japonaise et française, le photographe plasticien explore l’iconographie des memento mori et du Mujô-Kan, riche de symboles tels que la fleur, le crâne ou le papillon. Thème qu’il aborde de multiples façons dans son exposition No-Zarashi (2017). "(...)Peu d'œuvres dans la première salle : c'est une manière d'inciter à la contemplation. Car pour apprécier l'art multiforme de Satoshi Saïkusa, il faut prendre son temps. Dessins, sculptures, installations, photographies, vidéo (...)[23]"

À la suite des attentats perpétrés à Paris en 2015, il se munit d’un appareil photo pour fixer les multitudes de fleurs déposées en commémoration aux victimes. Naîtrons de ces clichés, un ensemble de photos, installations, sculptures et vidéos[24].

En 2010, il va fonder avec son épouse, Diem Quynh, la Galerie Da-End[25]. Les premières expositions s'ouvrent sur les œuvres d'artistes japonais tels que Fuyuko Matsui, Toshio Saeki ou Daidō Moriyama. Aujourd'hui, d'autres artistes internationaux sont représentés par la galerie, comme le peintre suédoise Markus Åkesson, le jeune artiste ukrainien Nikolay Tolmachev, la plasticienne vietnamienne Kim KototamaLune, le vidéaste et artiste multidiscinplinaire colombien Nieto, etc. Outre les expositions d'artistes plasticiens, ce sont aussi des musiciens, écrivains, architectes, acteurs, danseurs qui s'y croisent[26].

Satoshi Saïkusa se dit influencé par le photographe allemand August Sander, pour la diversité des visages que celui-ci donne à voir. Les portraits du Japonais sont pourtant plutôt posés et soigneusement composés au moment de la prise de vue et en post-production. « Pour Satoshi Saïkusa, le visage est à la fois important et pas important. Le visage est notre humanité, mais nous nous divisons sur la base de nos traits, entre nations et races. Nous nions l’universalité de nos visages en essayant de discerner ce qui est beau ou laid, ou en essayant de définir ce qui nous unit à de plus petites fractions de l’humanité. Et ce faisant, nous nions aussi l’universalité de ce qui est caché derrière le visage : c’est-à-dire le crâne. Comme le montre le travail captivant de Saïkusa, le crâne endure tout autant que la beauté. La mort, semble nous dire ses œuvres, donne du sens à la vie mais aussi à la beauté. Une vérité difficile, que le regard perspicace de Saïkusa a su discerner, même si elle échappe à beaucoup d’entre nous[27].» (Viet Thanh Nguyen[28], Prix Pulitzer 2017)

« Sous couvert de son métier de photographe de mode pour des magazines prestigieux, il évolue, au moins une partie du temps, au milieu de gens dits d'exception : des riches qui peuvent se rendre beaux, des renommés qui sont sur-distingués du fait de leur célébrité, ou les chanceux qui sont nés hyper séduisants. Pour ceux d'entre nous qui ne voient ces personnes exceptionnelles qu'à travers les photographies de Saïkusa, ils apparaissent tout à la fois humains et au-delà de l'humain[27].» (Viet Thanh Nguyen)

Ses séries de mode, caractérisées par la sobriété et l'élégance de la mise en scène, comportent souvent des références cinématographiques (J. Cassavetes pour Flair[29]) ou picturales. Malgré une assimilation évidente des codes occidentaux, la pensée nipponne transparaît clairement dans ses clichés[30].

Expositions (sélection)

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]

1998 : Fashion Images de Mode No.3, Lisa Lovatt-Smith, Editions Steidl, , 201 p. (ISBN 3882435437)

2000 : Valentino’s RED BOOK/ Fashion Photocopy Manual 1960 - 00, Franca Sozzani & Luca Stoppini, Editions Rizzoli, 8 p. (ISBN 8817865257)

2000 : Giorgio Armani (Guggenheim Museum Publications), Germano Celant & Harold Koda, Editions Harry N. Abrams, Inc., 381 p. (ISBN 0810969270)

2002 : Topolino : Make-Up Games, Catherine Ormen, Bettina Rheims, Eric Traoré, Lionel Bouard, Editions Assouline, , 79 p. (ISBN 2843233607)

2004 : Métamorphoses, Serge Normant & Julia Roberts (préface), Editions de la Martinière, , 191 p. (ISBN 2732431338)

2006 : Le Dictateur, Federico Pepe, Pierpaolo Ferrari, 2006, 200 p.  (ISBN 978-2-84066-195-5)

2006 : Ouvrage photographique A day with corpo di ballo del Teatro alla Scala, Satoshi Saïkusa, 48 p.

2008 : The House of Viktor & Rolf, Caroline Evans & Susannah Frankel, Merrell Publishers Ltd, , 256 p. (ISBN 1858944600)

2014 : Ma cuisine française, Yannick Alléno, Editions Hachette Pratique, , 782 p., (ISBN 2012388264)

2016 : Hair book by Sam McKnight, Editions Rizzoli, , 296 p. (ISBN 0847848787)

2018 : Brand Book YSL Beauté, photographie de Staz Lindes, Omédia Paris

2018 : 50 Jahre Kunsthalle Bielefeld. Bilder einer Sammlung: Katalog zur Jubiläumsausstellung, Editions Wienand, 302 p., (ISBN 3868325018)

2019 : Monographie Thierry Mugler : Couturissime, Editions Phaidon, , 400 p. (ISBN 0714879452)

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Films publicitaires (sélection)

[modifier | modifier le code]

1991 : Gaz de France[31]

1991 : Guerlain l'Or[32]

1992 : Transports ferroviaires d'Île-de-France, SNCF[33]

1992 : Ô de Lancôme, Lancôme

1993 : France Telecom[34]

1993 : Parfum Opium (avec Kate Moss)[4], Yves Saint Laurent

1996 : Optane Essence, ELF[35]

1996 : Anaïs Anaïs[36], Cacharel

1997 : Ford Fiesta[37]

2000 : Cerruti Image Femme[38]

2002 : Azzura de Azzaro[39]

2002 : Absolu de Rochas[40]

2005 : Evian Affinity[41]

2018 : Jill Stuart Beauty Campaign Spring[42]

  • 2015 : Ben
  • 2017 : Toi aussi, moi aussi, nous sommes là
  • 2017 : Vanitas

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Satoshi Saïkusa », sur Galerie Da-End (consulté le ).
  2. (en) « Vogue Italia September 1988 Alta Moda: by Satoshi Saikusa »
  3. « Laetitia Casta », sur elle.fr, Elle (magazine)
  4. a et b « Kate Moss for YSL », sur fashionfortheface.com,
  5. « Les campagnes les plus sulfureuses de Saint Laurent », sur vogue.fr,
  6. (en) « Monica Bellucci featured on the flair Italy cover from December 2006 », sur www.fashionmodeldirectory.com
  7. « Couverture de Sophie Marceau par Satoshi Saikusa, 2008 », sur elle.fr,
  8. (en) « Nicki Minaj by Satoshi Saikusa Marie Claire US August 2013 », sur thecitizensoffashion.com,
  9. « Portrait de Vincent Cassel en couverture de L'Officiel Hommes », sur le site de l'agence de mannequins models.com,
  10. « Le Dictateur », sur lespressesdureel.com
  11. (en) « Past exhibition : Giorgio Armani at the Guggenheim Museum, October 20, 2000–January 17, 2001 », sur guggenheim.org
  12. (en) « Past exhibitions : Punk : Chaos to Couture, May 9 - August 14, 2013 », sur metmuseum.org
  13. « Thierry Mugler : Couturissime, 2 mars 2019 au 8 septembre 2019 », sur mbam.qc.cq
  14. (it) Satoshi Saikusa, A Day With Corpo di ballo del teatro Alla Scala, Teatro alla Scala, Milan (Italie), , 48 p.
  15. (en) « GQ Style f. Satoshi Saikusa », sur www.robertobolle.com,
  16. Edwart Vignot et Catherine Chevillot, Une pensée pour Rodin : d'hier à aujourd'hui, ses admirateurs lui rendent hommage, Paris, Editions Place des Victoires, , 220 p. (ISBN 978-2-8099-1350-7), p. 111, p.126
  17. « Aurélie Dupont, la mode au firmament », sur lexpress.fr,
  18. (en) « Photographs by Satoshi Saikusa », sur annielennox.com
  19. « Coup de Cœur: Catherine Deneuve », sur rmc.bfmtv.com,
  20. « Site officiel de Marc Lavoine », sur marclavoine.fr
  21. Sylvain Siclier, « Chanson : le spectacle total de Marc Lavoine », sur lemonde.fr,
  22. « Maman et Louise. Les photomontages du photographe japonais Satoshi Saïkusa », sur revue-bancal.fr,
  23. « Satoshi Saïkusa No-Zarashi », La Gazette Drouot, no 34,‎
  24. « Libre interprétation », L'express diX, no 2/10,‎
  25. « Une nouvelle galerie à Saint Germain », sur blog.madame.lefigaro.fr,
  26. (en) Matthieu Lunard, « EXCLUSIVE. Satoshi Saikusa on Da-End Gallery. », Aserica,‎ (lire en ligne)
  27. a et b Viet Thanh Nguyen, Artworks, catalogue de l'exposition No-Zarashi, Texte de Viet Thanh Nguyen
  28. (en) « The Sympathizer, by Viet Thanh Nguyen », sur pulitzer.org,
  29. « Flair », Flair,‎
  30. « A l’avant garde : Satoshi Saïkusa », sur The ARTchemist,
  31. « Gaz de France : gaz naturel », sur ina.fr,
  32. « Guerlain », sur ina.fr
  33. « SNCF : Transports ferroviaires d'Île-de-France », sur ina.fr,
  34. « France Telecom », sur ina.fr,
  35. « Publicité Elf : Souris (France - 1996) », sur culturepub.fr,
  36. « Anais Anais : Vapo rose », sur ina.fr,
  37. « Ford Fiesta : Banc d'essai », sur ina.fr,
  38. « Cerruti », sur ina.fr,
  39. « Azzaro », sur ina.fr,
  40. « Rochas », sur ina.fr,
  41. « Evian », sur ina.fr,
  42. « Jill Stuart Beauty Campaign Spring 2018 », sur models.com,

Liens externes

[modifier | modifier le code]