Psaume 87 (86)
Le psaume 87 (86 selon la numérotation grecque), attribué aux fils de Coré[1], exprime le contraste entre Sion et les cités puissantes de l'antiquité : l'Égypte, Babylone, ou Tyr.
Texte
[modifier | modifier le code]verset | original hébreu[2] | traduction française de Louis Segond[3] | Vulgate[4] latine |
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1 | לִבְנֵי-קֹרַח, מִזְמוֹר שִׁיר: יְסוּדָתוֹ, בְּהַרְרֵי-קֹדֶשׁ | [Des fils de Koré. Psaume. Cantique.] Elle est fondée sur les montagnes saintes. | [Filiis Core psalmus cantici] Fundamenta eius in montibus sanctis |
2 | אֹהֵב יְהוָה, שַׁעֲרֵי צִיּוֹן-- מִכֹּל, מִשְׁכְּנוֹת יַעֲקֹב | L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. | Diligit Dominus portas Sion super omnia tabernacula Iacob |
3 | נִכְבָּדוֹת, מְדֻבָּר בָּךְ-- עִיר הָאֱלֹהִים סֶלָה | Des choses glorieuses ont été dites sur toi, ville de Dieu ! [Pause] | Gloriosa dicta sunt de te civitas Dei [diapsalma] |
4 | אַזְכִּיר, רַהַב וּבָבֶל-- לְיֹדְעָי:הִנֵּה פְלֶשֶׁת וְצֹר עִם-כּוּשׁ; זֶה, יֻלַּד-שָׁם | Je proclame l’Égypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent ; voici, le pays des Philistins, Tyr, avec l’Éthiopie : C’est dans Sion qu’ils sont nés. | Memor ero Raab et Babylonis scientibus me ecce alienigenae et Tyrus et populus Aethiopum hii fuerunt illic |
5 | וּלְצִיּוֹן, יֵאָמַר-- אִישׁ וְאִישׁ, יֻלַּד-בָּהּ;וְהוּא יְכוֹנְנֶהָ עֶלְיוֹן | Et de Sion il est dit : Tous y sont nés, et c’est le Très-Haut qui l’affermit. | Numquid Sion dicet homo et homo natus est in ea et ipse fundavit eam Altissimus |
6 | יְהוָה--יִסְפֹּר, בִּכְתוֹב עַמִּים: זֶה יֻלַּד-שָׁם סֶלָה | L’Éternel compte en inscrivant les peuples : c’est là qu’ils sont nés. [Pause] | Dominus narrabit in scriptura populorum et principum horum qui fuerunt in ea [diapsalma] |
7 | וְשָׁרִים כְּחֹלְלִים-- כָּל-מַעְיָנַי בָּךְ | Et ceux qui chantent et ceux qui dansent s’écrient : toutes mes sources sont en toi. | Sicut laetantium omnium habitatio in te |
Thème du psaume
[modifier | modifier le code]Sion est le nom cananéen de la petite colline située entre la vallée du Cédron et celle du Tyropœôn. Elle se trouve au sud de la vieille ville de Jérusalem. David en fit sa capitale, et elle fut le lieu de la construction du Premier Temple de Jérusalem par Salomon. Le psaume part de la fonction de Sion et élargit sa base en soulignant la renommée de cette ville. Selon une perspective universaliste, elle devient la mère de tous les peuples.
Datation
[modifier | modifier le code]Habituellement, le psaume est daté de l'époque perse, car il a dû être rédigé à une époque où Israël devait avoir une grande expansion jusqu'en Éthiopie[5]. Friedrich Baethgen et Hans Keßler datent le psaume de l'époque pré-exilique en raison de la mention de la ville de Babel.
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Ce psaume était traditionnellement récité ou chanté lors de l'office de matines du vendredi[6], selon la règle de saint Benoît fixée vers 530[7].
Dans la liturgie des Heures actuelle, le psaume 87 est chanté ou récité aux laudes le jeudi de la troisième[8] semaine.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Les fils de Coré sont des lévites qui furent parmi les premiers à se rallier au roi David. Ils reçurent les fonctions liturgiques de chantres et de portiers dans le Temple de Jérusalem. Onze psaumes leur sont attribués.
- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- Hermann Gunkel, Die Psalmen (61986), 380
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 333, 1938/2003
- Règle de saint Benoît, chapitre XVIII, traduction de Prosper Guéranger, p. 46, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.
Mise en musique
[modifier | modifier le code]Marc-Antoine Charpentier a composé vers 1680, un "Fudamenta ejus in montibus sanctis", H.187 pour 3 voix et basse continue.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- "Exposition sur le Psaume LXXXVII" (1552), in : Jean Calvin, Œuvres choisies, Genève, A. Jullien, 1909, pp. 340-355.
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Sion en général dans la Bible
- Mont Sion
- la Cité de Dieu, prolongement chrétien de Sion
Liens externes
[modifier | modifier le code]- La lecture du psaume 87 avec vidéo et habillage sonore par KTOTV
- Le commentaire du psaume sur le site Spiritualité2000
- Le commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne