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Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes

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Le Species plantarum de Linné (1753), point de départ pour la nomenclature des plantes.

Le Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes (CIN) est l'ensemble des règles et recommandations qui définissent l'élaboration des noms scientifiques attribués aux plantes, et autres organismes « traditionnellement considérés comme plantes » bien que n'en étant pas tous selon les critères actuels, comme les champignons et les cyanobactéries. Il était appelé Code international de nomenclature botanique (CINB) jusqu'au 31 décembre 2011, son nom ayant été modifié par le XVIIIe congrès international de botanique à Melbourne en juillet 2011[1]. La dernière version, dite « code de Shenzhen » du nom de la ville chinoise où s'est tenu en 2017 le XIXe congrès[2], a été publiée en 2018.

Les minuscules pour les mots « algues, champignons et plantes » indiquent que ces termes ne sont pas des noms formels de clades, mais des groupes d'organismes qui furent historiquement appelés ainsi et étudiés par les phycologues, mycologues et botanistes.

Le CIN peut uniquement être modifié par un congrès international de botanique (CIB). Chaque nouvelle édition remplace la précédente et est rétroactive jusqu'en 1753, sauf exceptions mentionnées.

Pour les noms des plantes cultivées, il existe un code séparé, le code international pour la nomenclature des plantes cultivées.

La division I du code énonce les six principes fondamentaux suivants :

  • La nomenclature des algues, champignons et plantes est indépendante de la nomenclature des animaux, bactéries et virus.
  • Un nom est lié à un taxon par typification. Un type est généralement un spécimen déposé et conservé dans un herbier, mais il peut aussi s'agir d'une image ou d'une culture.
  • Le principe de conservation (en latin nomen conservandum, abrégé nom. cons.) vise à la sauvegarde des noms botaniques qui contribuent le mieux à la stabilité de la nomenclature[3]. Les principes de la conservation sont contenus dans l'article 14 du Code international de nomenclature botanique. Alors que le rejet est possible pour tout nom de rang (article 56), la conservation n'est possible que pour les noms de familles, de genres et d'espèces. La conservation peut être limitée à l'orthographe d'un nom : Euonymus (et non Evonymus), Guaiacum (et non Guajacum), Hieronyma (et non Hyeronima ni Hieronima), etc. Il est également possible de conserver le type d'un nom pour fixer l'application de ce nom à un taxon particulier. La procédure de conservation d'un nom botanique commence avec une proposition en journal Taxon. Cette proposition doit présenter le cas pour et le cas contre la conservation de ce nom. Ensuite, le « Comité compétent » considère la proposition et vote. Une majorité de 60 % est nécessaire pour une recommandation pour ou contre. Puis le « Comité Général » considère la recommandation du « Comité compétent » et vote à nouveau. Là encore, une majorité de 60 % est nécessaire pour en recommandation pour ou contre. Puis le Comité Général prend sa décision selon l'Art 14.14, et l'utilisation du nom proposé pour conservation est autorisée. Enfin, la « Section de Nomenclature » du Congrès International de Botanique considère la recommandation du « Comité Général » et vote. Une majorité de 60 % pour est nécessaire pour inclure le nom dans le Code international de nomenclature botanique. L'assemblée plénière donne son accord à cette décision du Congrès International de Botanique, de manière formelle. Pour citer un nom botanique qui est conservé (nomen conservandum). Il est également possible d'utiliser l'abréviation nom. cons.[4].
  • Principe de priorité : le nom valide est celui le plus ancien publié validement. Le point de départ pour le principe de priorité est le 1er mai 1753, date de publication du Species plantarum de Linné.
  • Chaque groupe taxinomique d'un rang donné a un seul nom correct.
  • Les noms sont réputés latins.
  • Les règles de nomenclature ont un effet rétroactif, sauf mention contraire.

Le code a été initié par les Lois de la nomenclature botanique de De Candolle, adoptées en 1867 lors du congrès international de botanique de Paris. À partir de 1905, ces lois deviennent les règles internationales de nomenclature botanique (en anglais International Rules of Botanical Nomenclature), nom changé en 1952 en Code International de Nomenclature Botanique (International Code of Botanical Nomenclature). À chaque congrès international de botanique, suit une nouvelle version du code. Depuis le code de Berlin de 1988, l’ICBN est uniquement rédigé en anglais britannique. Les traductions sont préparées et publiées séparément, et ne font pas autorité. Le , le code change de titre et devient le Code International de Nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes (International Code of Nomenclature for algae, fungi and plants).

Les différentes versions du code :

Année de publication Nom informel
1867 Lois de De Candolle
1883 Lois de De Candolle, 2e édition
1905 Règles de Vienne
1912 Règles de Bruxelles
1935 Règles de Cambridge
1950 Règles d'Amsterdam
1952 Code de Stockholm
1956 Code de Paris
1961 Code d'Edinburgh
1966 Code de Montreal
1972 Code de Seattle
1978 Code de Leningrad
1983 Code de Sydney
1988 Code de Berlin
1994 Code de Tokyo
2000 Code de St Louis en anglais
Code de St Louis en français
2006 Code de Vienne
2012 Code de Melbourne
2018 Code de Shenzhen en anglais
Code de Shenzhen en français
Code de Shenzhen bilingue anglais-français

Le code de Shenzhen (2018)

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La dernière version publiée du code est celle du XIXe congrès international de botanique qui s’est tenu à Shenzhen en juillet 2017. Elle a été publiée en 2018 sous le titre International Code of Nomenclature for algae, fungi, and plants (Shenzhen Code) dans le Regnum Vegetabile 159 édité par Koeltz Scientific Books.

Une version électronique peut être consultée sur le site de l'International Association for Plant Taxonomy sous le nom d'International Code of Botanical Nomenclature for algae, fungi, and plants (Shenzhen Code)[5].

Des traductions en français, espagnol et portugais sont disponibles sur le site internet de l'IAPT.

La traduction française a été réalisée par trois chercheurs du Conservatoire et Jardin botaniques de la ville de Genève : Pierre-André Loizeau, Anouchka Maeder et Michelle J. Price[6].

Le code de Melbourne (2012)

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Le XVIIIe congrès international de botanique qui s’est tenu à Melbourne en juillet 2011 a adopté le code de Melbourne. Il a été publié par l'International Association for Plant Taxonomy en 2012, Regnum Vegetabile 154, A.R.G. Gantner Verlag KG (ISBN 978-3-87429-425-6) le . Il a introduit la possibilité, à partir du , de rédiger la description d'un nouveau taxon (ou diagnose) en anglais, alors qu'elle devait auparavant être obligatoirement en latin[7].

Les changements importants sont précisés par Daniel Mathieu dans une brève de Tela Botanica[8].

Une traduction française, uniquement disponible en format électronique et téléchargeable en ligne, est publiée en 2017 par deux chercheurs du Conservatoire et Jardin botaniques de la ville de Genève : Pierre-André Loizeau et Michelle J. Price[9].

Le code de Vienne (2006)

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Le code de Vienne a été réalisé lors du XVIIe congrès international de botanique qui s’est tenu à Vienne du 17 au 23 juillet 2005. Le Vienna Code (en anglais) a été édité par l'International Association for Plant Taxonomy en 2006, Regnum Vegetabile 146[10].

Le code de Saint Louis (2000)

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L'International Code of Botanical Nomenclature (ICBN) a été adoptée durant le XVIe congrès international de botanique tenu à Saint Louis (Missouri), en juillet-août 1999. Elle remplaça en son temps le code de Tokyo, publié six ans auparavant à la suite du XVe Congrès International de Botanique de Yokohama.

La version papier originale de l'International Code of Botanical Nomenclature (ICBN) dit de Saint-Louis a été publiée en 2000, dans la revue Regnum Vegetabile[11].

Elle est éditée sous la direction de : W. Greuter, avec la collaboration de J. McNeill, F.R. Barrie, H.M. Burdet, V. Demoulin, T.S. Filgueiras, D.H. Nicolson, J.E. Skog, P.C. Silva, P. Trehane, N.J. Turland, et D.L. Hawksworth.

L’International Association for Plant Taxonomy (Vienne), autorise et recommande sa traduction, parmi les versions non-officielles. C'est ainsi que des versions en français, allemand, chinois, espagnol, italien, japonais, russe et slovaque, ont été réalisées.

La version française a été traduite en 2002 par Valéry Malécot[12] et Romieg Soca[13] dans le cadre des projets du Réseau Tela Botanica (Version 1.1 du 26 février 2004). Les relecteurs en ont été : Michel Chauvet[14], Guy Redeuilh[15] et Jacques Florence[16].

Notes et références

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Références

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  1. (en) Sandra Knapp, John McNeill et Nicholas J. Turland, « Translation into French of: “Changes to publication requirements made at the XVIII International Botanical Congress in Melbourne – what does e-publication mean for you?”. Translated by Christian Feuillet and Valéry Malécot », PhytoKeys, vol. 7,‎ , p. 41 (DOI 10.3897/phytokeys.7.2195).
  2. Présentation du prochain congrès.
  3. Art 14.2 de Code international de nomenclature botanique.
  4. Pierre-André Loizeau, Anouchka Maeder et Michelle J. Price, « Limitation du principe de priorité - Article 14 », dans Pierre-André Loizeau (dir.), Code International de Nomenclature pour les Algues, les Champignons et les Plantes (Code de Shenzhen), vol. Hors-Série 19, Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève, (ISBN 978-2-8277-0137-7, lire en ligne [PDF]).
  5. International Code of Botanical Nomenclature for algae, fungi, and plants (Shenzhen Code) [1]
  6. Pierre-André Loizeau, « Code International de Nomenclature pour les Algues, les Champignons et les Plantes », sur tela botanica, (consulté le )
  7. « Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes, art. 39.2 » (consulté le )
  8. Daniel Mathieu, « Melbourne 2011, les changements du code de nomenclature botanique », sur tela botanica, (consulté le )
  9. Loizeau et Price 2017.
  10. Regnum Vegetabile, International Association for Plant Taxonomy, 2006, A.R.G. Gantner Verlag KG. (ISBN 978-3-921800-63-8)
  11. volume 138, par Koeltz Scientific Books, D661453 Königstein (Allemagne)
  12. Valéry Malécot - Département de sciences biologiques - Institut national d’horticulture - 2, rue Le-Nôtre - 49045 Angers Cedex 01
  13. Romieg Soca - 34380 Saint Martin de Londres
  14. Michel Chauvet - INRA - UMR AMAP - TA A51 PS1, Bld de la Lironde – 34398 Montpellier Cedex 5
  15. Guy Redeuilh - Société mycologique de France - 20, rue Rottembourg - 75012 Paris
  16. Jacques Florence - US 084 (Biodival) - Antenne IRD - Laboratoire de phanérogamie - 16, rue Buffon - 75005 Paris

Bibliographie

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  • Pierre-André Loizeau et Michelle J. Price, Code International de Nomenclature pour les Algues, les Champignons et les Plantes, Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève, coll. « Publication Hors-série des CJBG » (no 17), (DOI 10.5281/zenodo.377010, lire en ligne [PDF])

Articles connexes

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Liens externes

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  • Code de nomenclature Botanique de Melbourne, publié en 2011 et consultable en anglais sur le site de l'IAPT.
  • Sur Tela botanica, présentation des changements importants apportés par le Code de Melbourne dans la nomenclature.
  • Sur Tela botanica, traduction du Code de nomenclature Botanique adopté par le Seizième Congrès International de Botanique, St Louis, Missouri, Juillet-Août 1999, dit « Code de Saint-Louis ».