Son style pictural propose un espace qui combine réseaux et mosaïques dans des compositions aux perspectives fuyantes. Elle est considérée comme l'un des chefs de file du mouvement esthétique dit du paysagisme abstrait.
Elle s'installe en France en 1928, où elle se marie en 1930 avec le peintre d'origine hongroise Árpád Szenes ; elle est naturalisée en 1956.
En 1930, elle expose ses peintures à Paris. Après un bref séjour à Lisbonne et une période passée au Brésil durant la Seconde Guerre mondiale, elle regagne, en mars 1947 la France[3], où elle vit et travaille, principalement à Paris[4], le reste de sa vie.
Entrée du métro Cité universitaire à Lisbonne, d'après Vieira da Silva, 1989.
À la fin des années 1950, Vieira da Silva a acquis une renommée internationale pour ses compositions denses et complexes, influencées par Paul Cézanne, avec ses formes fragmentées, ses ambiguïtés spatiales et une palette de couleurs restreinte issue du cubisme et de l'art abstrait. Ces linéaments empruntés au monde réel et intégrés à une pratique picturale de tendance non figurative constituent certains des éléments caractéristiques de la définition du paysagisme abstrait, mouvement plastique à la tête duquel elle s'est rapidement retrouvée.
Elle est considérée comme un des plus importants artistes de l'art abstrait d'après-guerre bien que sa peinture ne soit pas purement abstraite. Ses œuvres axées sur les lieux de passage comme les ports, les carrefours, les rues, les gares (Gare Saint-Lazare, 1949), rideaux, fenêtres ou portes où tout s'emmêle, où rien ne commence rien ne finit, où progressivement l'angoisse émerge au fil du temps, ressemblent souvent à des villes labyrinthiques ou à des rayonnages de bibliothèque, allégories d'une quête éternelle de connaissance et d'absolu.
La Fondation Árpád Szenes-Vieira da Silva à Lisbonne.
Vieira da Silva a exposé ses œuvres dans de nombreux endroits à travers le monde et a gagné un prix de peinture à la biennale de São Paulo en 1961.
En 1988, une exposition personnelle est présentée au Grand Palais à Paris. Vieira da Silva est la première femme peintre à connaître une manifestation de cette envergure de son vivant.
En est inaugurée la Fondation Árpád Szenes-Vieira da Silva à Lisbonne qui expose une importante collection des deux artistes.
Elle a fait partie des peintres réunis pour l'exposition « L'envolée lyrique, Paris 1945-1956 »[6] présentée au musée du Luxembourg (Sénat) en avril- (La Ville de Sindbâd, 1950 ; Le Port, 1953, du musée de Cologne ; Composition 1955, 1955).
Au musée Cantini de Marseille est organisée du 9 juin au 6 novembre 2022 l'exposition « Vieira da Silva, l'œil du labyrinthe »[7]. La suite de cette exposition est actuellement au Musée des Beaux-Arts de Dijon, du 26 Décembre 2022 au 3 Avril 2023.
Malraux, celui qui vient, Editions Stock 1974, gravure du portrait d'André Malraux (100 exemplaires).
René Char, Sept portraits, gravures de Vieira Da Silva ; mise en œuvre de Claude Manesse, Paris, 1975 Comporte 7 portraits de René Char par Vieira da Silva en aquatinte au sucre tirés par Claude Manesse. Tiré à 99 ex. + 6 ex. de collaborateurs.
Léopold Sédar Senghor, Élégie pour Philippe-Maguilen Senghorpour orchestre de jazz et chœur polyphonique, 3 gravures de Vieira de Silva (Soudainement; La terre; Le ciel), Éditions Jeanne Bucher, 1986.
Platon, Le Banquet, traduction de Pierre Boutang, Hermann, Paris, 1972 (réédition en 1989)
Kô & Kô les deux esquimaux (ISBN2915540209) Publié en 1933 à 300 ex. à la galerie Jeanne-Bucher avec un texte de Pierre Gueguen ; nouvelle édition, Chandeigne, Paris, 2005, 28 pages + deux planches à découper.
Marie-Catherine, Et puis voilà, 15 histoires de Marie-Catherine Bazaine, illustrées par cinq gouaches de Vieira da Silva, Paris, La Ruche, 1951.
« (…) L'œuvre de Vieira da Silva surgit et l'aiguillon d'une douce force obstinée, inspirée, replace ce qu'il faut bien nommer l'art, dans le monde solidaire de la terre qui coule et de l'homme qui s'en effraie. Vieira da Silva tient serré dans sa main, parmi tant de mains ballantes, sans lacis, sans besoin, sans fermeté, quelque chose qui est à la fois lumière d'un sol et promesse d'une graine. (…) »
Deux timbres reproduisant des œuvres de Vieira da Silva ont été émis par les postes françaises, le premier (1er jour : 22-11-1986 Reims), valeur de 2,20 F + 0,60 F de surtaxe au profit de la Croix-Rouge, représente un vitrail de l'église Saint-Jacques de Reims, le second (1er jour : 11-12-1993 Paris) représente une œuvre intitulée Gravure rehaussée (valeur de 5,00 F), et fait partie de la « Série artistique européenne » sur l'art contemporain.
↑Extrait de « L’Ecole de Paris, 1945-1965 Dictionnaire des peintres »,
Éditions Ides et Calendes (1993, réédité en 2010),
Avec l’aimable autorisation de Lydia Harambourg., « Maria Helena VIEIRA DA SILVA (1908 – 1992) », Galerie de la Présidence, non publiée (lire en ligne)
Lydia Harambourg, Maria Elena Vieira da Silva, dans L'École de Paris 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1993 (ISBN2825800481)
Ouvrage collectif (Virginie Duval, Fondation Dina Vierny-Musée Maillol, Musée Campredon…), Vieira da Silva, Réunion des musées nationaux / Le Seuil, 1999, 178 pages (ISBN2711838773)
Anne Philipe, entretiens avec Maria Elena Vieira da Silva et Arpad Szenes, Paris, Gallimard, 1978