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Sentier de grande randonnée 34

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GR 34
Le GR 34 à partir de la digue de Saint-Jean-du-Doigt jusqu'à la pointe de Rhun Glaz à Guimaëc.
Localisation
Continent
Localisation
Désignation
Type
Tracé
Extrémités
Longueur
2 000 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Alt. maximale
124 m
Connecté avec
Thème
Sentier littoral
Utilisation
Saison
Toute l'année
Fréquentation
9 millions d'usagers (2018)
Record
FKT : Nicolas Vandenelsken, en 25 jours, 8 heures et 49 minutes (en 2023)

Le sentier de grande randonnée 34 (GR 34) est un sentier littoral qui part du Mont-Saint-Michel (Manche) pour se terminer à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Il longe quasiment l'intégralité de la côte de la région Bretagne à partir de la limite avec la Normandie à proximité du Mont Saint-Michel et, au-delà de la limite entre le Morbihan et la Loire-Atlantique, va jusqu'à l'embouchure de la Loire. Il s'étend sur plus de 2 000 km avec de nombreux et courts dénivelés. L'altitude maximum est de 124 mètres et le dénivelé cumulé des montées est de 16 749 mètres[1].

Il reprend en grande partie les anciens chemins de douaniers. Ces chemins, progressivement abandonnés durant la première moitié du XXe siècle, permettaient aux douaniers de patrouiller le long des côtes depuis leurs corps de garde situés sur des points d'observation clés de la côte bretonne[2].

Les plus beaux paysages sont notamment le cap d'Erquy, la pointe du Grouin, les falaises du cap Fréhel, la côte sauvage sur la presqu'île de Crozon, le phare de Ploumanac'h[1].

Le sentier des douaniers breton trouve ses origines à la fin du XVIIIe siècle, après la révolution. Parmi les mesures adoptées par l'Assemblée constituante de 1789 (1789-1791) figure la fin de la Ferme générale pour donner naissance, le , à la Régie nationale des douanes[3]. Par un décret du , l'Assemblée constituante abolit ainsi toutes les frontières intérieures et décide du « reculement des douanes aux frontières »[4].

C'est dans ce contexte que le sentier des douaniers breton est créé en 1791. Les hommes, qui assurent la surveillance en binôme, forment une milice garde-côte qui se recrute parmi les cultivateurs et artisans de la population locale, désignés par tirage au sort d'un billet noir (le « mauvais numéro » au XIXe siècle). Ils se relayent toutes les deux heures et ont pour tâche de surveiller les côtes et lutter contre la contrebande. Le long du sentier, des gabions, cabanes, huttes, paillotes — autant de petites constructions en pierre sèches construites par les douaniers eux-mêmes — permettent aux gabelous (noms des douaniers chargés notamment de collecter l'impôt sur le sel, la « gabelle ») de faire une halte[5],[6]. Ces constructions complètent les corps de garde côtiers établis le long des côtes[N 1] et qui remontent vraisemblablement au XIVe siècle. Établis en moyenne tous les quarts de lieue (2 km), ces postes de guet assurent une surveillance continue et efficace de la mer[7].

Les objectifs de ce sentier sont de quatre ordres[6] :

  • faire échec à la contrebande, en particulier celle due aux débarquements illégaux de marchandises anglaises ;
  • défendre les côtes, avec la création, à partir de 1831, d'un corps militaire des douanes ;
  • secourir les naufragés et veiller à ce que les habitants ne pillent pas les navires échoués ;
  • assurer des missions de police.

Histoire récente

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  • 1968 : premier sentier de grande randonnée entre Beg Leguer et Pors Mabo (à Trébeurden), à côté de Lannion (Côtes-d'Armor), initié par Émile Orain[N 2],[8] qui mobilise dès 1967 amis et groupes de jeunesse pour défricher ce tronçon de la côte de granit rose[9].
  • 1974 : le Comité national des sentiers de grande randonnée réalise le premier tronçon du sentier de grande randonnée dans le Finistère qui relie Douarnenez au Faou. Il appartient alors au GR 37, mais une partie sera reliée au GR 34.
  • 1976 : loi de servitude de passage en bord de mer (loi n° 1285 du et et décret du )[10] qui fait que « Les propriétés riveraines du domaine public maritime[N 3] sont grevées, sur une bande de 3 mètres de largeur, pour laisser une servitude de passage destinée à assurer exclusivement le passage des piétons. »[2]
  • 1978 : création de la Fédération française de la randonnée pédestre en Bretagne[2].
  • 2008 : balisage complet du GR breton[2], le randonneur pouvant parcourir d'une seule traite ses 1 700 km.
  • 2017 : La section finistérienne est élue GR préféré des français[11],[12]
  • 2021 : Jérémy Desdouets a établi le premier « FKT » (en anglais : Fastest Known Time, en français : « temps le plus court officiellement chronométré »), au départ du Mont-Saint-Michel, en parcourant les 2 104 km en 27 jours, 11 heures et 35 minutes.
  • 2023 : Afin de sensibiliser aux impacts du dérèglement climatique sur le littoral breton, Nicolas Vandenelsken, éco-aventurier et fond'acteur de l'association Uni-Vert Sport, part du Mont-Saint-Michel le et rejoint Saint-Nazaire le . Avec le soutien d'une équipe de bénévoles de l'association, Nicolas Vandenelsken bat le record FKT de plus de 2 jours en 25 jours, 8 heures et 49 minutes[13].

En 2018, le sentier est emprunté par 9 millions d'usagers, répartis à 40 % de locaux et 60 % de touristes. Les retombées économiques locales sont estimées à 202 millions d'euros[14].

Itinéraire

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Picto Localité ou site ———– Distance Altitude Description
Pontorson
4 080 hab.
10 m
Le moulin de Moidrey
Le moulin de Moidrey
Couesnon.
Moulin de Moidrey.
9,5 km
Mont Saint-Michel
44 hab.
5 m
Abbaye du Mont Saint-Michel.
38,5 km
Picto Localité ou site ———– Distance Altitude Description
Dol-de-Bretagne
4 991 hab.
15 m
Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne
Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne
Cathédrale Saint-Samson (XIIIe-XVes.).
Église et moulin de Mont-Dol.
19 km
Cancale
5 341 hab.
0 m
Parcs à huîtres de Cancale
Parcs à huîtres de Cancale
Station balnéaire d'Ille-et-Vilaine.
Église Saint-Méen.
32,5 km
Saint-Malo
46 342 hab.
8 m
Remparts de Saint-Malo
Remparts de Saint-Malo

13 km
Dinard
10 579 hab.
0 m
Plage de l'écluse
Plage de l'écluse

53 km
Picto Localité ou site ———– Distance Altitude Description
Saint-Cast-le-Guildo
3 612 hab.
0 m
La plage de Saint-Cast
La plage de Saint-Cast
25,6 km
Cap Fréhel
70 m
Les falaises du Cap Fréhel
Les falaises du Cap Fréhel
24,5 km
Erquy
3 742 hab.
0 m
Grande plage d'Erquy
Grande plage d'Erquy

50 km
Saint-Brieuc
46 209 hab.
0 m
Cathédrale de Saint-Brieuc
Cathédrale de Saint-Brieuc

0 km
Côte de granit rose 0 m
Commune de Perros-Guirec
Commune de Perros-Guirec

* Perros-Guirec
* Ploumanac'h
* Trégastel
* Trébeurden
3,8 km
Picto Localité ou site ———– Distance Altitude Description
Argol Enclos paroissial.

Étape au Gite de l'Enclos.

Plomodiern
2 200 hab.
Site du Ménez-Hom sur le GR. Point de vue à 330 m.

Église et chapelles dont St Suliau et Ste Marie du Ménez-Hom sur le GR.

Étape au gite Run-Vraz à 200 m du GR.

Nombreux campings en bord de mer, sur le GR.

Restauration au bourg.

Minimarché au bourg.

École de parapente au Ménez-Hom.

Club de chars à voile.

Plage « La Lieue de Grève », Kervijen.

Arrêt de l'autocar ligne Quimper-Camaret.

OTSI Aulne et Porzay.

GR 34 et Environnement

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Le GR 34 passe par de nombreuses zones littorales protégées, abritant une faune et une flore remarquables.

Le GR34 est directement concerné par les menaces liées au dérèglement climatique[15],[16]. Par exemple :

  • 41 communes sont menacées en Bretagne d’ici 2100 par la montée des eaux ;
  • 70 % de l’alimentation en eau potable de la Bretagne provient de retenues qui se remplissent grâce aux précipitations hivernales. La sécheresse risque de produire des ruptures d’alimentation en eau potable ;
  • 2 400 hectares ont été endommagés par des feux de forêts et de landes en 2022 en Bretagne.

Notes et références

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  1. Ces corps de garde dont la construction et l'entretien sont à la charge des paroisses côtières, ressemblent aux cabanes Vauban installées à intervalles réguliers sur la côte normande du Cotentin sous le règne de Louis XIV. Garnis de lits de camp, ils abritent plusieurs soldats et un officier.
  2. Enseignant détaché à la jeunesse et aux sports de Lannion, président régional des auberges de jeunesse, il a l'habitude dès les années 1940 d'emmener les jeunes en « balade ». En 1967, quand le Service d'études et d'aménagement touristique de l'espace rural (SEATER, 1966-1990) souhaite étendre le réseau des dix GR existant en France, Émile Orain devient le référent pour la région.
  3. Cette limite est fixée, depuis l'ordonnance de Colbert de 1681 sur la Marine, telle qu'elle est interprétée par la jurisprudence, au point habituellement atteint par le plus haut flot de l'année, en l'absence de perturbations météorologiques importantes.

Références

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  1. a et b « Randonner en Bretagne sur le GR® 34. Le sentier des douaniers breton, le plus maritime des chemins de grande randonnée », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  2. a b c et d « Les 40 ans du GR 34 », supplément de Ouest-France dimanche, n° 542, mai 2008.
  3. « Histoire de la douane française », sur www.douane.gouv.fr (consulté le ).
  4. Jean-Claude Renoue, La douane, (lire en ligne).
  5. « Sentier des douaniers : une autre trace de l'histoire », Ouest-France, (consulté le ).
  6. a et b J Rousset-Nevers, « 1986 - Exposition sur le sentier des douaniers », Bulletin de la société historique et archéologique d'Arcachon,‎ 4e trimestre 1986, p. 35-38 (ISSN 0339-7955, lire en ligne).
  7. Éric Barré, « Un aspect de la défense maritime du Cotentin au moyen âge, la mise en place du guet de mer », in Les Normands et la mer, actes du congrès des sociétés historiques et archéologiques de la Manche, 4-7 octobre 1990, p. 224-227
  8. « À Perros-Guirec, le GR 34 fête ses 50 ans et célèbre Émile Orain, son initiateur », sur France 3 Bretagne (consulté le )
  9. Xavier Terrien, « Randonnée. Les enfants du GR34 », Le Télégramme, no 22648,‎ , p. 6.
  10. « Si un sentier dit « douanier » ou « des douaniers » existe de fait sur certaines portions du littoral, par suite de la coutume ou d'usages locaux très anciens, il n'a jamais eu d'existence légale formelle. Il s'est établi une confusion entre une servitude administrative de passage sur les propriétés du domaine littoral au profit des douaniers, et à eux seuls, et l'existence d'un chemin longeant le rivage. Peu à peu, ce sont les habitants des communes littorales et les touristes qui, en revendiquant le droit d'emprunter les sentiers, ont prêté à ces parcours un privilège que la loi ne leur reconnaissait que dans l'intérêt d'un service ou sous certaines conditions ». Cf Gilles Couix, « Le sentier du littoral à la pointe de la Bretagne », Norois, nos 133-135,‎ , p. 120.
  11. « Finistère : le sentier des douaniers élu "GR préféré des Français 2017" », sur France 3 Bretagne (consulté le )
  12. « Mon GR préféré saison1 - GR® 34 : destination baie de Morlaix », sur Fédération française de la randonnée pédestre.
  13. « GR® 34 : un nouveau record pour alerter, sensibiliser et agir », sur Fédération française de la randonnée pédestre
  14. « Le GR34, un succès touristique, mais aussi économique », sur France 3 Bretagne (consulté le ).
  15. « Bretagne. 41 communes vont devoir s'adapter à l'érosion », sur France 3 Bretagne,
  16. « Bulletin annuel 2023 du Haut Conseil Breton pour le Climat » [PDF], sur site de la région Bretagne,

Bibliographie

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  • Dominique Irvoas-Dantec, Le sentier des douaniers en Bretagne, Éditions Ouest-France, , 119 p.
  • Alain Le Borgne, Le sentier des douaniers, Éditions Ouest-France, , 256 p.

Topoguides GR34

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Articles connexes

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Liens externes

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